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élections - Page 425

  • République : fin de partie (article paru dans L’Action Française n°2943 du 17 novembre 2016)

    Les joueurs sont fatigués, les arbitres sont nuls et il n’y a plus grand monde sur les gradins ; les matchs sont sans intérêt, les commentateurs ressassent les mêmes formules et plus personne n’a envie. C’est la République française, non pas telle que nous la dénonçons mais telle que les Français la décrivent. Les Français eux-mêmes, à travers les sondages, les enquêtes d’opinion, les chiffres records de l’abstention. La République telle que les politiques refusent de la considérer : si le peuple n’est pas content, c’est qu’il est sot, qu’il a peur, qu’il se referme sur lui-même, qu’il ne veut pas faire confiance à ceux qui savent et même qu’il a le toupet de se passer des journalistes pour s’informer, réfléchir et décider. Où va la République si le peuple se croit égal aux élites, se sent libre de penser par lui-même et développe une fraternité de misère qui échappe aux institutions ?

    Le constat n’est pas neuf : les Français n’ont plus confiance dans la classe politique, ni même dans les institutions. Le baromètre du Cevipof, année après année, révèle l’effondrement constant des partis, des syndicats, des hommes politiques, et la méfiance croissante envers les députés, les assemblées, tous ces représentants qui paraissent bien ne représenter qu’eux-mêmes. Plusieurs enquêtes viennent néanmoins apporter des éléments nouveaux. Évoquons rapidement l’enquête de l’institut Montaigne : elle établissait que la population musulmane, forte de plusieurs millions d’individus de moins en moins immigrés, car nés et élevés en France, était réfractaire à la République pour 28 %, le restant ne s’accommodant de la République que dans la mesure où il peut la faire évoluer (voir l’analyse d’Hubert Champrun dans Monde & Vie, n° 931, novembre 2016). C’est un état dans l’État qui est en train de se former, fort de l’aveuglement ou de la complicité du pays légal, et un État contestataire.

    La démocratie fonctionne mal

    Cette population musulmane réfractaire aux valeurs de la République partage en fait sa défiance, son inquiétude, voire son hostilité avec une partie de plus en plus importante de l’ensemble de la population française : ironique et paradoxal effet de la bien-pensance à l’œuvre. Selon une enquête Ipsos parue dans Le Monde le 6 novembre, 57 % des Français pensent que la démocratie fonctionne mal, 77 % pensent qu’elle fonctionne de moins en moins bien (ce qui est supérieur de 14 points à la même enquête publiée en 2014). Et pourquoi ? Parce que les élus sont corrompus (74 %), que les élections ne changent rien (70 %), que les citoyens sont mal représentés (62 %). Si les sympathisants du Front national et du Front de gauche sont les plus insatisfaits, la grogne a gagné les électeurs LR et ceux du PS, qui sont désormais 57 % à penser que ça va de plus en plus mal, contre 42 % en 2014.

    Hantise du populisme

    La conclusion logique ? Le système démocratique n’est plus « irremplaçable », ses bienfaits devenant imperceptibles : 32 % des Français jugent que « d’autres systèmes politiques peuvent être aussi bons que la démocratie », quand en février 2014 ils n’étaient que 24 %, les cadres et les employés progressant de même manière vers la révélation. Et pourquoi diable cela va-t-il aussi mal ? À cause des partis (78 %), des syndicats (62 %) et des médias (57 %) – autrement dit, à cause de ceux qui prétendent rassembler et représenter mais en fait sont des freins.

    Ce désaveu démocratique a plusieurs sources : échec patent des politiques économiques successives, insécurité culturelle grandissante, exaspération croissante vis-à-vis des donneurs de leçons, bien sûr, mais aussi une “culture démocratique” mise à mal par les démocrates eux-mêmes. La disqualification permanente des populismes, l’assimilation de tous les populistes comme faisant partie d’un même camp, la volonté affirmée de ne pas respecter les résultats des élections si elles favorisent les populistes, bref l’émergence d’une sanior pars autoproclamée, le fameux “camp du Bien”, a achevé de déconsidérer la démocratie. Si une part minoritaire mais donnant de la voix peut d’une part faire constamment reculer les gouvernements sur des sujets comme l’écotaxe ou l’aéroport Notre-Dame-des Landes, d’autre part avoir toutes les tribunes de tous les journaux pour insulter les partisans du Brexit, les opposants à Clinton, les militants de Marine Le Pen, les inquiets de l’immigration et les étonnés de la délinquance, comment s’étonner qu’un peuple constamment contredit, morigéné et désavoué ne finisse pas par considérer que le régime ne le représente pas – et donc que la fable de sa souveraineté déléguée n’est au mieux qu’une spoliation, au pire un mensonge ?

    Des élus irresponsables

    Viavoice a aussi réalisé une enquête, en septembre 2016, pour le compte de la fondation Jean Jaurès. Le sondage « L’observatoire de la démocratie » avait déjà été publié en mai 2014. Les résultats diffèrent légèrement : on sait que la méthodologie des enquêtes ne garantit aucune vérité absolue mais une tendance statistique, et on sait aussi que les sondages, aujourd’hui, sont entrés dans une phase d’incertitude complète, aucun analyste ne réussissant à modéliser de façon vraisemblable les populations étudiées. Que dit l’enquête ? Que la démocratie est en danger (l’observatoire témoigne d’une discrète et élégante inquiétude, à cet égard) et que ceux qui la mettent en danger sont ses représentants. Pour 60 % des sondés, la démocratie « fonctionne mal », sentiment vif chez les jeunes, le peuple et le Front national. Ce qui fonctionne bien, c’est le suffrage universel (à 23 %, son principe sinon ses résultats) et la liberté d’expression (20 %) ; ce qui fonctionne mal c’est à 27 % le comportements des élus, irresponsables, magouilleurs, privilégiés et sourds, et à 17 % le système politique, qui ne laisse en fait aucune place au citoyen. Alors, la démocratie est-elle en danger ? Oui. À cause de l’extrême droite, bien sûr, mais aussi du « ras-le-bol généralisé » et de l’autoritarisme sournois du pouvoir ; où l’on voit que le peuple est moins aveugle que ses maîtres.

    Inquiétude des technocrates

    C’est d’ailleurs très logiquement le Gouvernement, l’Assemblée nationale et le Sénat qu’il faut réformer en priorité (46 % à 44 %), c’est-à-dire les organes qui trustent indument le pouvoir. Comment les réformer ? En supprimant le Sénat (43 %), en clarifiant les rôles de la présidence, de l’Assemblée et du Conseil des ministres (sans augmenter leur pouvoir) et en augmentant considérablement le pouvoir des conseils municipaux, qui échappent au discrédit général. Bref, ce que les Français veulent, ce sont des lois faites par ceux qui les connaissent, les fréquentent et les vivent avec eux, en s’y soumettant. On comprend bien l’inquiétude des technocrates.

    Que veut le peuple ?

    Les enquêtes disent clairement le désaveu. Elles explorent aussi les aspirations réelles de ce peuple que les gouvernements prétendent écouter mais qu’ils déçoivent en permanence. Assez curieusement, les Français se plaignent d’insécurité : 67 % trouvent que la démocratie fonctionne mal car il y a « trop d’insécurité et de zones de non-droit » (sondage Ipsos), et trop d’inégalités. On pourrait aligner les griefs à loisir, rien ne serait étonnant : le peuple se sent en danger, appauvri, insulté et surtout nié.

    Laissez-nous la place !

    La grande réforme institutionnelle que le peuple appelle de ses vœux, ce n’est pas tant que les hommes politiques fassent de la politique autrement (comme tous les vieux ânes des vieux partis le braient depuis trois ans), c’est que les politiques laissent leur place au peuple. C’est la représentativité qui est en crise, évidemment, par la faute des représentants. Nous avons pu, dans ces colonnes, aborder à plusieurs reprises ce thème, qui n’est d’ailleurs pas qu’un fantasme populiste. Pour ne donner qu’un exemple, la loi de modernisation des règles applicables à l’élection présidentielle, en avril 2016, a substitué le principe d’équité au principe d’égalité, c’est-à-dire a renforcé la présence (et donc le pouvoir) des grands partis sur tous les autres candidats. Quand les Français disent que les élus sont corrompus (74 %), c’est aussi à ces mesures, qu’ils songent : ils voient que le pouvoir en place fait tout pour proroger les mêmes acteurs dans les mêmes fonctions. Quand ils souhaitent à 71 % que le vote blanc soit intégré dans les suffrages exprimés ou à 54 % qu’il y ait « plus de proportionnelle dans les assemblées élues » (Viavoice), c’est d’une révocation générale de la classe politique qu’ils rêvent.

    Ipsos a donc proposé aux sondés de choisir entre trois scénarios. Primo, un gouvernement technocratique, c’est-à-dire sans élus ni partis, composé d’experts qui proposeraient des solutions (sic…) aux citoyens, adoptées par référendum. Idée rejetée à 54 % mais assez en faveur auprès des jeunes, des électeurs du FN et des non-cadres (les cadres doivent savoir ce que valent les experts). Secundo, un gouvernement autoritaire, c’est-à-dire avec un chef élu, des partenaires sociaux sans trop de pouvoir, un parlement au rôle limité et un recours au référendum. Les électeurs LR et les vieux adorent l’idée mais à 60 % il paraît que ça ne marcherait pas mieux que la démocratie. L’idée est soutenue par 33 % des Français, confirmant le sondage paru il y a quelques semaines. Tertio, un gouvernement participatif : à l’idée d’exercer réellement le pouvoir, les cœurs se dilatent. De quoi s’agit-il ? « Des groupes de citoyens volontaires ou tirés au sort travaillent ensemble, échangent via Internet ou en se réunissant et se mettent progressivement d’accord sur des propositions à mettre en œuvre. Chaque groupe confie ensuite son programme politique à l’homme politique dont il se sent le plus proche, lequel se l’approprie, accepte de le mettre en œuvre s’il est élu et va le défendre devant tous les Français lors de l’élection. » Les deux tiers des Français adorent ça, surtout les partis extrémistes et les ouvriers et employés. Ça ne peut fonctionner que mieux.

    Primaires inutiles

    Si les élus sont corrompus, autant ne pas cumuler les mandats (83 %), mais aussi limiter le nombre de parlementaires (86 %), ne serait-ce que pour les rendre efficaces, et même démettre les élus (64 %), et « s’engager politiquement en dehors des partis traditionnels » (60 %). Les primaires ne servent à rien, dans cette volonté de reconquête d’une démocratie directe : à 59 %, les Français jugent qu’elles ne servent qu’à « encourager les oppositions de personnalités » et ne favorisent que les grands partis (Viavoice). Mais alors ? Le référendum, bien que l’Écosse et le Brexit l’aient condamné chez les beaux esprits. Un référendum qui porterait d’abord sur l’aménagement du territoire (64 %), ce qui en dit long sur la faveur dont jouit la métropolisation, les politiques sociales, l’éducation, la santé et « les décisions de la France dans l’Union européenne » (58 %). Le référendum d’initiative populaire, outil enterré à peine que né, est souhaité par 75 %. Le peuple veut le pouvoir qu’on lui a promis, mais entend respecter les fonctions régaliennes : ils ne sont plus que 3 4% à souhaiter que la politique étrangère et la défense soient soumises à référendum.

    Des bons à rien

    Les Français veulent une France qui fonctionne, et ils pensent, au regard de son état, que les politiques sont des bons à rien, ou plutôt qu’ils ont organisé à leur avantage un mode de fonctionnement obscur, inefficace et lent, dont la dramaturgie les exaspère. Sans exagérer leurs compétences, ils se disent qu’à eux tous, ils pourraient faire aussi bien, surtout en donnant aux communes tous les pouvoirs, en appliquant très naturellement un principe assez sain : quand c’est chez toi, tu fais attention. Le centralisme jacobin a fait la preuve de son inefficacité, le gouvernement par les statistiques nationales ne peut voiler les misères locales. Le peuple a faim de pouvoir car il a faim d’une autorité qui exerce une fonction. Il ne manque aux sondages et aux sondeurs que de pousser plus loin leurs questionnements pour découvrir que le peuple est prêt à adopter le Roi, son seul véritable représentant.

    Sources : Ipsos-Le Monde, « Les Français, la démocratie et ses alternatives », sondage réalisé par Internet, du 21 au 25 octobre 2016, auprès de 1 002 personnes ; Viavoice-La Fondation Jean Jaurès, « L’observatoire de la démocratie », interviews effectuées en ligne, du 5 au 9 septembre 2016, auprès de 1 006 personnes ; Ifop-Paris Match. « Les Français : regard sur leurs identités et valeurs, attentes et projections dans l’avenir », enquête menée par questionnaire auto-administré en ligne du 16 au 20 septembre 2016 auprès de 1 505 personnes.

    Philippe Mesnard

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    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Republique-fin-de-partie-article

  • Tatiana Ventôse - Hystérie collective autour de Donald Trump - Mise au point

  • Donald Trump, Marine Le Pen et une période d’incertitude

    C’est un nouveau monde qui s’ouvre devant nous. Ou du moins, pour ces médias qui n’ont rien vu venir, chaque jour ressemble un peu plus à une exploration de la Terra Incognita que représente maintenant chaque consultation du peuple souverain. Malheureusement pour eux, l’année n’est pas finie et celle qui suit promet, là encore, tant de douloureux rebondissements possibles qu’on sent poindre chez les gentils animateurs du Camp du Bien comme un petit vent de panique.

    Bien sûr, ce vent de panique s’explique facilement compte-tenu des bouleversements que le nouveau venu provoque : Trump voulant renoncer à certains traités internationaux, cela explique les réactions outrancières de tant de journalistes et de politiciens qui, pourtant, voudraient bien qu’on renonce à certains traités internationaux. Trump étant isolationniste, tous nos journalistes, régulièrement épris d’anti-américanisme, tremblent de peur à l’idée que l’Amérique s’isole et qu’il n’y aura peut-être plus de bombardements au Moyen-Orient, ou quelque chose comme ça…

    Bref, la confusion règne en maître et on comprend sans mal que Trump au lieu de Clinton, ça bouscule non seulement du chaton, mais ça froisse autant la génération 68, qui jacasse chez nous, qu’elle « trigge » la génération Flocon de Neige outre-Atlantique.

    Mais surtout, stupeur et cassoulet froid, cela remet sur la table l’hypothèse d’une accession de Marine Le Pen au pouvoir ! Eh oui : dans l’esprit simple (simplet ?) de la classe médiatique et politique actuelle, puisque Donald Trump a été taxé de populisme et qu’il en va de même en France avec Marine Le Pen, puisque le Donald est (évidemment) un gros fasciste et qu’on sait que la Marine est (évidemment) une grosse fasciste, ce qui est arrivé à l’un pourrait (évidemment) arriver à l’autre.

    Horresco referens, les journaux de gauche tremblent. HuffingtonPost, L’Express, l’Obs, et même le petit dernier avatar payé avec vos sous, FranceTVinfo.

    L’analyse des chroniqueurs politiques de nos superbes médias sur-subventionnés est d’ailleurs validée, sans souci, par rien moins que Le Président De La République Fromagère Française puisque, comme le rapporte le Monde, même pour François Hollande, la victoire de Trump « ouvre une période d’incertitude »

    Eh oui : initialement, tout le monde a interprété les bredouillis hésitants du petit rondouillard comme un jugement personnel du chef de l’État français à l’égard du nouveau locataire de la Maison Blanche, qui serait, dans cette hypothèse, facteur d’agitation ou d’inquiétude dans le monde et dans son pays. Peut-être. Mais surtout et avant tout, la vraie pensée du politicien est que Donald Trump incarne un vote jusqu’à présent impensable par la classe jacassante qui devient possible, et qui ne se transpose que trop bien en France en laissant entrevoir un vote majoritaire pour Marine Le Pen.

    Or, ça, c’est de l’incertitude qui pèse bien plus que tout le reste sur les épaules boudinées du petit François : se représenter, même avec 4% de satisfaits, il peut encore le faire, d’autant qu’il a été hontectomisé très jeune. Cependant, Trump élu, c’est aussi prendre le risque de faire élire Marine Le Pen, au deuxième tour, en face de lui… Et pour Hollande, devoir perdre devant Marine Le Pen, voilà qui serait une humiliation sans borne, d’autant qu’il ne commence que maintenant à intégrer cette possibilité, palpable, dans ses petits calculs politico-politiciens.

    Bref, il apparaît à présent que les médias et la classe politique prennent violemment conscience que tout pourrait ne pas se dérouler comme prévu pour eux.

    Cependant, comparaison n’est pas raison. Marine Le Pen n’est pas Donald Trump, loin s’en faut.

    Oh, certes, l’un et l’autre personnage ont tous les deux une vision bien arrêtée de ce qu’il faudrait faire concernant l’immigration. L’un et l’autre ont expliqué assez clairement ce qu’ils pensent être bon en matière de protectionnisme. Et tous les deux n’ont jamais eu l’occasion d’exercer un mandat présidentiel. Pour Trump, on va donc pouvoir jauger en grandeur réelle de sa détermination et de sa capacité à tenir ses promesses. Pour Le Pen, l’élection n’est pas encore dans la poche.

    En effet, si Donald peut se targuer d’avoir bâti un empire, et d’en avoir le cuir tanné, ce n’est pas du tout le cas de Marine qui est bel et bien une politicienne jusqu’au bout des ongles. La carrière politique de l’une aura bien du mal à faire oublier la carrière industrielle et financière de l’autre. Si le second a pu se réclamer du peuple, et savoir de quoi il parlait lorsqu’il évoquait l’entreprise et le capitalisme, le sujet promet d’être ardu pour Marine qui ne connaît ni l’une, ni l’autre.

    D’autre part et plus fondamentalement, on comprend lorsqu’on lit le programme de Trump que malgré une tendance étatiste indéniable et largement présente dans ses propositions, il lui apparaît nécessaire de diminuer le poids des impôts, des taxes, et d’une législation galopante (sa proposition de ne créer une nouvelle loi qu’avec l’assurance d’en supprimer deux anciennes est une bonne idée, par exemple). N’imaginez même pas voir un jour ce genre de propositions dans le giron du FN ou de la part de Marine Le Pen : l’étatisme y est puissamment implanté.

    Enfin et surtout, la structure du vote français est fondamentalement différente du vote américain ce qui a permis à Trump de se jouer du système qu’il connaît bien. Le vote français, direct et en deux tours, signifie que la candidate du Front National devra rassembler bien au-delà de sa famille pour espérer l’emporter. Concrètement, elle devra viser 18 millions de votants, soit, grosso modo, trois fois son score actuel (modulo une abstention à peu près équivalente aux autres scrutins). Autrement dit, s’il y a un effet Trump en France, Marine Le Pen a peu de chance d’en bénéficier à moins d’une abstention record.

    Il semble encore bien trop tôt pour déterminer de quoi l’élection présidentielle française sera faite. D’ici mai 2017, de nombreux paramètres sont encore incertains. Trop nombreux sont les candidats sur les rangs, et certains ne se sont toujours pas déclarés.

    En outre, la dynamique des votes peut se modifier grandement en fonction du contexte économique ou international ; en cela, l’élection de Trump apporte, elle aussi, son lot d’incertitudes, comme le dirait Pas De Bol Hollande. La situation internationale peut s’améliorer ou s’embraser, accroissant le risque d’attentats en France, ce qui modifierait certainement l’opinion publique et obligerait les candidats à se positionner plus crûment sur des sujets éminemment glissants, électoralement parlant. La situation économique peut s’améliorer ou (Pas De Bol) continuer à se détériorer, accroissant le mécontentement des Français pour l’équipe en place ou les demi-mesures palotes proposées par nos candidats sépias.

    En tout cas, il paraît donc particulièrement hasardeux de faire un rapprochement entre l’élection d’un magnat de l’immobilier au discours populiste plutôt conservateur et une politicienne de carrière au discours carrément socialiste.

    Bien sûr, si les médias, dans leur immense clairvoyance, tiennent les mêmes discours, observent le même comportement général vis-à-vis de Marine Le Pen et de ses électeurs que ce que furent ses discours et ses comportements pour les électeurs du Brexit ou ceux de Trump, si la déferlante d’imbécilité et de remarques contre-productives est la même, alors oui, le résultat final pourrait être surprenant. Les pleurs et les grincements de dents auront ensuite beaucoup de ressemblance avec ce qu’on peut voir aux États-Unis ces derniers jours.

    Ainsi, si nos médias se contentent de jeter l’anathème sur Marine Le Pen et ses électeurs, pourtant de plus en plus nombreux, en insultant copieusement ceux qui votent pour elle, ils ont toutes les chances de ne surtout pas aborder les problèmes de fond, bref, de refaire exactement les mêmes erreurs que celles qui furent faites en Grande-Bretagne puis aux États-Unis.

    J’écrivais dans un précédent billet que les leçons pour les médias ne seront pas tirées, les comportements ne seront pas adaptés et que la grille de lecture restera la même. Et partant, la trajectoire étant la même, obtenir un résultat totalement différent de ce à quoi tout le monde s’attend ne semble plus improbable. Ici, on pourrait gloser à bon compte sur Juppé, LE candidat « proposition des médias » par excellence : jolie surprise et beau pied-de-nez s’il ne passait pas le second tour de la primaire, n’est-ce pas ?

    Autrement dit, si rien ne change, au contraire de ce que prétend François Hollande, une surprise (de tout ordre) n’est pas incertaine, elle est plutôt garantie sur facture.

    Source

    http://www.voxnr.com/5979/donald-trump-marine-le-pen-et-une-periode-dincertitude

  • Chronique de la haine gauchiste ordinaire

    L'élection de Donald Trump et les commémorations du 13 novembre auront révélé une nouvelle fois la nature du gauchisme culturel qui nous oppresse.

    Entre les appels au meurtre, les agressions et autres réactions et propos tous plus délirants les uns que les autres, les petits soldats zélés du totalitarisme gauchiste se sont montrés particulièrement en forme ces derniers jours. En France évidemment, on ne parle que d'agressions contre les "minorités" par de prétendus partisans de Donald Trump.

    Outre-Atlantique, le choc de la victoire de Trump a pourtant permis d'ôter les masques : manifestations violentes pour s'opposer au résultat d'une élection démocratique, hypothèse de sécession de la Californie multi-culturelle et post-moderne, agressions contre des électeurs de Trump, appel au viol de la femme du nouveau président (Rape Melania), voilà quelques exemples des réactions « normales » de l'autoproclamé camp du bien. Des « anti-capitalistes » financés par le milliardaire Georges Soros. En France, un chroniqueur appelle tranquillement à l'assassinat de Trump, un autre à raser Versailles, une ministre réclame le contrôle d'internet, dernier espace de liberté, et les membres des Eagles of Death Metal sont interdits d'entrée au Bataclan où ils ont pourtant été la cible, un an plus tôt, des islamistes. Là aussi, tout est normal pour le camp du bien.

    Il ne faut pas s'étonner de ce type de réactions, c'est souvent quant ils se sentent menacés que les gens montrent qui ils sont vraiment. Ce sont des réactions de défense, souvent épidermiques. Le vent tourne et de nombreux signaux vont dans le sens d'une révolution culturelle en notre faveur. Demain nous appartient.

    Le Cercle Non Conforme

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/le-cercle-non-conforme/

  • La réussite de la campagne de JF Poisson, c'est d'avoir initié le regroupement de la droite conservatrice

    Jean-Frédéric Poisson répond au Parisien :

    "Vous plafonnez à 3 % dans les sondages mais, désormais, les Français vous connaissent. Mission accomplie ?

    Pas tout à fait car il reste à mieux identifier le projet que je porte. Je crois à une droite qui soit conservatrice de manière tranquille sur les sujets de société, souverainiste sur le plan européen, pas atlantiste, ni libérale. Cette droite-là existe depuis longtemps en France, mais elle est éclatée et doit être rassemblée. La réussite de ma campagne, c'est d'avoir initié ce regroupement, et déclenché chez beaucoup l'envie de s'engager de manière militante. Pour nous, les choses ne s'arrêtent pas dimanche.

    Qu'est-ce qui vous distingue des autres candidats ?

    Moi, je n'étais pas sur la passerelle du « Titanic » quand il a sombré le 7 mai 2012. Nous vivons les conséquences d'une très lente érosion de la puissance de l'Etat, de la cohésion sociale et nationale... Ces problèmes, que je sache, ne datent pas que de l'élection de François Hollande. Mes six concurrents veulent nous faire oublier ce qu'ils ont dit et fait quand ils étaient au pouvoir. Ils veulent aujourd'hui régler les problèmes qu'ils n'ont pas su régler hier. Contrairement à d'autres, mes convictions ne varient pas. Et je ne pompe pas certaines de mes idées chez le voisin, comme François Fillon le fait en reprenant mes thématiques et même mes mots.  

    [...] Il faut dialoguer avec le FN. Il ne m'appartient pas de dire qui fait partie de la République et qui n'en fait pas partie."

    Michel Janva http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Front républicain face à la menace Juppé !

    Ce dimanche, nous élirons probablement le prochain président de la République, que cette perspective nous plaise ou non. Quoi que l’on pense des sondages et de leur formidable capacité à être déjoués, François Hollande est dans les cordes, Manuel Valls est emprisonné dans sa loyauté au chef de l’État comme l’était le capitaine du Titanic à son navire. Marine Le Pen pourra compter sur la formidable arme de destruction massive médiatique pour lui barrer la route façon « front républicain ». Ce front républicain, organisons-le dès aujourd’hui afin de renvoyer les faiseurs d’opinion à leurs appartements haussmanniens.

    Oui, si la perspective est aussi agréable que celle d’un cours d’anglais donné par Jean-Pierre Raffarin, nous devrions aller prendre notre part à la primaire du centre et de la droite. Et j’ai mis les mots dans le bon ordre. Une fois n’est pas coutume, passé le constat, j’ose appeler clairement à faire barrage à Alain Juppé. Pas parce qu’il était déjà en politique alors que mes parents envisageaient à peine ma conception. Pas parce que cet homme méprise profondément notre police et gendarmerie, pas parce qu’il est aussi drôle qu’un spectacle de Guy Bedos. Nous devons, simplement, empêcher l’accession à la tête de l’État du frère siamois de François Hollande. Avec Juppé, ce seraient les mêmes inconvénients, mais sans les avantages.

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  • ZOOM - Robert Ménard : "Je soutiens Marine Le Pen malgré de vrais désaccords"

  • De l’impossibilité Donald à la possibilité Marine

    C’était un des axes de campagne de Donald Trump, le nouveau président américain s’est entretenu hier au téléphone avec son homologue russe, pour évoquer sa volonté de nouer des «relations fortes et durables avec la Russie et avec le peuple russe», souhait partagé par Vladimir Poutine «prêt à faire sa part du chemin difficile» pour restaurer de bonnes relations avec Washington. Ne soyons pas naïfs, il serait illusoire de penser, nous l’avions déjà noté lors de la première élection de Barack Obama, qu’un nouveau président puisse s’affranchir dans son action des impératifs géopolitiques, des intérêts permanents de son pays qui sont souvent opposés à ceux de ses partenaires et même à ceux de sesalliés. Cependant, beaucoup peut être fait quand on est animé par une volonté sincère d’en finir avec les oukases, les préceptes, les tables de la loi du mondialisme auxquels adhérent tout autant Mme Clinton que ses amis de la Fondation Soros ou de Goldman Sachs.

    L’hystérie anti Trump, souvent camouflée derrière les mantras d’excommunication habituels (raciste, sexiste, misogyne, homophobe…) est avant tout la réaction paniquée de la Caste sans-frontiériste et des messies aux troubles arrières-pensées se drapant dans les postures droits-de-lhommiste. Nous avons évoqué sur ce blogue les vraies raisons de la haine qui animent les adversaires du nouveau président américain qui aura fort à faire, y compris dans son propre camp, pour faire triompher ses vues de bon sens mais jugées hétérodoxes selon les critères de la presse progresssiste et bourgeoise.

    Dans Le Point, Michel Colomès écrivait que «ce n’est pas le FBI qui a fait échouer la candidate démocrate, mais ses erreurs tactiques. Elle n’a pas su répondre aux inquiétudes des Américains», elle qui sablait déjà le champagne en famille dans son avion de campagne 24 heures avant les résultats, certaine de triompher du candidat populiste dont la victoire était impossible disait-on. Elle fut finalement contrainte «de faire ce qu’elle n’avait jamais imaginé, même dans ses pires cauchemars : téléphoner à Donald Trump, un homme qu’elle méprise, pour le féliciter d’être le nouveau président des États-Unis.»

    Sur le site du magazine La Règle du Jeu cornaqué par le très pipo(le) BHL, qui, après le Brexit, s’est encore trompé dans ses prédictions au sujet de l’élection américaine (certes il ne fut pas le seul), David Isaac Haziza a publié un article catastrophé, ampoulé, plombé par tous les poncifs idiots imaginables et frappé au coin d’une irréductible poutinophobie.

    Mais la réponse à M. Haziza a été apportée en quelques lignes par le commentaire d’un internaute qui résume parfaitement les raisons de la victoire de « Trump (qui) a seulement posé la bonne question: Voulez vous redevenir une nation dont tout les américains profitent ou voulez vous rester le bras armé d’un empire dont les 1% se gobergent et qui met à feu et à sang le monde et qui est en train de préparer une guerre thermonucléaire avec la Russie ?».

    Et de constater une réalité que les années Obama n’ont pas fait reculer, bien au contraire, à savoir que « 13% des américains sont en état d’insécurité alimentaire (ils crèvent la dalle en bon Français), la mortalité infantile de certains états est proche du Bangladesh. Quand à l’autoritaire Russie, ils ne fallait peut être pas encenser les oligarques dépeceurs de la Russie pendant l’ère Eltsine (58 ans l’âge moyen de mortalité), Poutine engagé par Eltsine pour sécuriser la déprédation de ces ordures a regardé ses chaussures pendant 10 ans, quand il a pris le pouvoir, il a redressé le pays et il a fait inverser les courbes des naissances et de la mortalité. Désolé les nations se réveillent et seul la nation nous protège, pas l’empire

    Plus lucide que d’habitude, le très antinational Bruno Roger-Petit a publié il y a six jours sur le site de Challenges un article («Brexit, Trump et bientôt Le Pen ? Gare au vote anti-élites !») dans lequel il énonce que le temps des certitudes est fini pour les partis et les figures du Système: «La victoire de Trump est aussi la défaite de tous ceux qui ont refusé de voir jusqu’au bout que le milliardaire américain a bâti sa victoire sur le rejet d’une élite politico-médiatique et la promesse d’un retour à la dignité sociale et culturelle pour les classes moyennes et populaires (…). A force de ne pas entendre la demande de protection, de verticalité rassurante, les élites mondialisées et européistes ont perdu le fil du peuple. La cassure est nette. Et partout constatée dans les démocraties occidentales.»

    «Contre le vote Le Pen, la raison (sic) n’a plus de prise. La gauche ayant opté pour le sociétal au début des années 2000 (…) est la première victime de cette stratégie de temps court appliquée à la présidentielle 2012. Aujourd’hui, le vote des classes populaires, c’est le vote Le Pen. Qui sait si cet acquis de temps long (…) ne lui permettra pas d’entrer à l’Elysée dès 2017? Bien aventureux celui qui se hasardera à un pronostic assuré sur l’impossibilité (Marine) Le Pen…».

    A la gauche de la gauche, certains comme Jean-Luc Mélenchon ou ses frères ennemis du PC entretiennent l’illusion que là ou Mme Clinton a échoué, un immigrationniste laxiste comme Bernie Sanders aurait pu l’emporter. Un scénario qui n’est avalisé par personne ou presque aux Etats-Unis, M. Sanders n’ayant pas su capter les espoirs des classes populaires, notamment blanches, comme l’a fait M. Trump.

    Un aveuglement de la gauche française constate Bruno Gollnisch, devant les préoccupations identitaires, une demande de protection du socle culturel français, dont L’Humanité a encore apporté la démonstration ces derniers jours en attaquant Jean- Pierre Pernaut, «le présentateur le mieux payé du PAF»… c’est faux mais les mieux payés crachent sur le FN donc on les balance pas dans L’Huma ! Cela fait maintenant des années que le présentateur sur TF1 du 13 heures le plus populaire de France, les reportages franco-français, provincialo-franchouillard qui sont la marque de fabrique de ce journal télévisé, excitent la haine et les moqueries de tous les Besancenot et Yann Barthès du microcosme. 

    Mais pour L’humanité qui a reçu en son temps l’aide du grand capital (dont celle de M. Lagardère…et de TF1), M. Pernaut a commis le plus atroce des crimes: il a émis le début du commencement d’une doute sur le bien fondé de l’accueil des immigrés clandestins. «Entre un sujet sur les maraudes de la Croix-Rouge et un autre sur l’ouverture d’un centre d’accueil pour réfugiés à Paris, le chantre réactionnaire de la France éternelle (JP. Pernaut, NDLR) lâche : Voilà, plus de place pour les sans-abri, mais en même temps, les centres pour migrants continuent à ouvrir partout en France. De quoi entrevoir le fond de sa pensée, inspirée des campagnes du FN (…).»

    Libéraux-libertaires clintoniens à la sauce canal plus ou Solferino, Sociaux-démocrates atlanto-européistes ou plumitifs  communistes, leur incapacité à prendre acte de la tendance lourde que constitue le rejet du sans-frontiérisme, qu’il soit d’obédience mondialiste ou altermondialiste, est fascinante. Mais combien de temps encore ce petit monde qui contrôle ce Système (redoutable quand il s’agit de se défendre), pourra-t-il contenir la colère qui gronde? Oui, «bien aventureux celui qui se hasardera à un pronostic assuré sur l’impossibilité Le Pen…».

    http://gollnisch.com/2016/11/15/de-limpossibilite-donald-a-la-possibilite-marine/