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élections - Page 510

  • Complé/iment à Robert Ménard

    14625668.jpgRobert Ménard a raison : pour l’emporter, le Front national doit sortir du splendide isolement, qui a sa grandeur, mais aussi ses limites : c’est l’une des leçons du 13 décembre. Éric Zemmour ne dit pas autre chose lorsqu’il suggère au FN de se fondre dans un ensemble plus vaste, une sorte de Front des Fronts, bref, un Rassemblement du Peuple Français.
    La machine à briser le « plafond de verre » se trouve dans l’électorat UMP/LR, écartelé par la guerre des chefs. D’un côté les Juppé, Raffarin, NKM, et autres, qui prônent l’alliance ouverte avec les socialistes de gouvernement ; ils portent ainsi l’UMPS, chère à Marine Le Pen, sur les fonts baptismaux du paysage politique français ; l’enfant naturel, un peu bâtard, un peu fruit d’un mariage-pour-tous idéologique, qui vient de pousser ses premiers vagissements dans le Nord et en PACA, accède enfin à la lumière. Zemmour a raison de le dire. Cette frange de l’UMP/LR envisage de former un centre mou, un ventre mou, qui agrégera les droitistes de gauche macronoïdes, les gauchistes de droite et les adeptes de l’extrême centre, ainsi que les habituels mangeurs de soupe, en un chamallot à la guimauve indigeste. Cette alliance signe la mort de la vieille scission droite/gauche.

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  • Henri Guaino désapprouve les 2e tours en PACA et dans le Nord

    Invité mercredi sur le plateau de Questions d’info, le député Les Républicains Henri Guaino a dénoncé l’attitude adoptée par les nouveaux présidents de région Christian Estrosi et Xavier Bertrand, élus avec des voix de gauche :


    Guaino (LR) : "Quand l'opinion se radicalise... par LCP

    Michel Janva

  • FN ou Les Républicains : c’est « à droite toute » qu’on gagne le mieux

    Point de vue analytique de Philippe Christèle

    Ce qui frappe dans les résultats du 2e tour des élections régionales, c’est la prime accordée systématiquement aux positionnements les plus droitiers. Preuve par l’exemple, tant au FN que chez Les Républicains.

    Au sein du bloc de droite dite « traditionnelle », ce sont les positionnements les plus assumés à droite qui sont en succès. La première preuve vient de Laurent Wauquiez qui a non seulement battu la gauche mais limité le succès du FN dès le 1er tour, comptant sur son territoire d’élection, le seul département (la Loire) ayant vu une décrue du vote FN par rapport aux départementales. On pourrait citer le cas de Valérie Pécresse, qui n’a cessé de faire une campagne très à droite et a été servie sur ce thème par les déclarations de Bartolone sur la race blanche, plaçant de facto la campagne de son adversaire sur un terrain encore plus identitaire que prévu initialement par elle-même. Les contre-exemples sont évidemment, parmi les candidats Républicains et assimilés, les défaites des centristes Vigier et Sauvadet (la victoire sur le fil de Morin en Normandie ayant pu aggraver le score) ou des candidats « société civile » tels que le cataclysmique Reynié en Languedoc-Roussillon ou la nouvelle juppette du show-biz Virginie Calmels.

    Au sein du FN, on peut observer le même effet dans deux catégories. Il y a celle des duels ou des quasi-duels. Marine Le Pen en Nord-Pas de Calais ou Florian Philippot dans le Grand Est n’ont quasiment pas amélioré leur score, là où Marion Maréchal Le Pen, en PACA, a pris près de 5 points, témoignant ainsi d’une capacité à rassembler un minimum au-delà du score initial.

    Autre exemple en comparant la Normandie et l’Ile-de-France. Dans ces deux régions, la pression du duel droite/gauche aurait pu écraser le candidat du FN. Ce qui ne s’est pas passé pour Nicolas Bay, qui fut une des principales révélations de cette campagne régionale et qui présente un positionnement droitier, s’est en revanche, pour son malheur, réalisé chez Wallerand de Saint-Just qui s’était plu à jouer à contre-courant du positionnement droitier (sottise des « banlieues patriotes » ; critiques contre la Manif pour Tous, …) et n’a récolté qu’une érosion électorale et une sévère désillusion au second tour.

    Le FN a, il est vrai, du mal à percer son « plafond de verre ». Cette question va évidemment occuper les réflexions des stratèges du mouvement. Puissent les quelques analyses brossées ci-dessus leur rappeler que tenir la position sur les fondamentaux est politiquement porteur, et qu’on ne brisera pas le plafond de verre en cherchant des positionnements plus « soft », plus « protecteurs » ou plus « apaisés ».

    Là est le piège. Tenir bon sur les fondamentaux, voire les adapter encore davantage à une réalité européenne, reste à coup sûr la bonne voie. La vraie révolution attendue du FN est surtout culturelle dans sa pratique de l’action politique, sa capacité d’attraction, d’ouverture vers des alliés ou satellites et de souplesse manœuvrière. Et c’est encore une autre histoire…

    Philippe Christèle14/12/2015

    http://www.polemia.com/fn-ou-les-republicains-cest-a-droite-toute-quon-gagne-le-mieux/

  • Commentaire à chaud, des résultats du scrutin régional.

    Plutôt que de s’abîmer dans l’analyse exhaustive des résultats de dimanche, il me parait plus intéressant de prendre un peu de recul et notamment d’observer les comportements des uns et des autres sur les plateaux télés le soir du scrutin.

    Contrairement aux habitudes, personne n’a crié victoire trop fort, ni les uns à gauche, ni les autres à droite de ce grand parti libéral « RPS ». Car sur un point, Marine Lepen a tort. Le FN n’est pas le premier parti de France, du moins pas encore. Le premier parti, c’est ce grand tout libéro-socialiste apatride et oligarchique, qui a finalement gagné les élections.

    La mobilisation obtenue par l’appel du « Muezzine » des partis de gouvernement, en agitant le chiffon rouge , en répandant la terreur du retour « aux heures les plus sombres de notre Histoire », a décidé le troupeau des individualistes consommateurs a aller voter au second tour pour se dire que même si on déteste ou considère avec indifférence ceux qui se transmettent alternativement le pouvoir depuis quarante ans, on ne va pas prendre le risque d’un retour du « fascisme » et accessoirement se donner bonne conscience pour avoir sauvé la République.

    Hollande qui aime en faire la distribution, devrait donner à ces électeurs méritants, la Légion d’Honneur. Légion d’Honneur que mon père ayant gagné sur le champs de bataille en 44 va d’ailleurs être amené sous peu à jeter à la poubelle, comme une breloque de super marché. Mais si les vainqueurs du 2eme tour ne sautaient pas de joie, dimanche soir, ce n’est pas par dignité, quoi qu’ils en disent eux-mêmes et les médias qui leurs servent la soupe. Pourquoi seraient ils soudainement dignes, alors qu’ils ne l’ont pas été durant la campagne même qui vient de s’achever, et qu’ils ne l’ont jamais été auparavant ? [....]

    Olivier Dejouy

    La suite sur Le Réveil Français

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Commentaire-a-chaud-des-resultats

  • Bourdin dérape en assimilant le Front national à l’État islamique

    Tout serait bon pour disqualifier un parti qui fédère une grande partie de l’électorat.
    Journalistes et politiques ont une nouvelle marotte : assimiler le Front national, et ses plus de 6 millions d’électeurs, aux assassins de l’État islamique.
    La position du Front national à l’égard de l’État islamique, et de ses soutiens sur le territoire national, est pourtant connue de tous. Ce parti se dresse farouchement sur la route de l’islam combattant et de l’islam politique. Marine Le Pen s’est par ailleurs toujours opposée à l’atomisation des nations arabes, à la collaboration avec les États soutenant directement ou indirectement les combattants Djihâdistes (Qatar, Arabie Saoudite), ainsi qu’à l’ingérence de l’Occident dans les affaires du Moyen-Orient. Ingérence coupable qui a entraîné les chaos libyens et syriens dont nous payons aujourd’hui chèrement les conséquences désastreuses, parmi lesquelles : aggravation de l’invasion migratoire, massacre des minorités religieuses dans les zones de conflit, importation du terrorisme sur notre sol.

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  • Élection présidentielle : un projet de loi pour en terminer avec les « petits » candidats

    Une proposition de loi déposée par Bruno Le Roux et Jean-Jacques Urvoas sur la «modernisation des règles applicables à l’élection présidentielle» sera discutée cette après-midi à l’Assemblée nationale. Cette loi fait plusieurs propositions qui devraient changer sensiblement cette élection majeure, et surtout en limiter l’accès aux petits candidats.

    • Vers une complexification de l’accès aux parrainages?

    Pour mettre fin au «harcèlement des maires»- selon les mots de Jean-Jacques Urvoas – «les présentations – communément appelées «parrainages» – devront désormais être transmises au Conseil constitutionnel par leur auteur, par voie postale.». Auparavant, les candidats pouvaient aller chercher eux-mêmes les parrainages. Avec ce nouveau système, les petits candidats craignent que la récolte des signatures soit rendue plus difficile.

    Autre proposition: la publicité intégrale de la liste des «parrains» de chaque candidat à l’élection présidentielle. Aujourd’hui, cette liste n’est rendue publique que dans la limite de 500 signatures. Ce qui créait une forme d’injustice: les «petits candidats», qui récoltaient à peine plus de 500 parrainages, devaient publier quasiment tous leurs soutiens, tandis que les «gros» étaient soumis à un tirage au sort.

    • La fin de l’égalité stricte de temps de parole

    Au cœur de la proposition, cette mesure veut mettre fin «aux règles baroques» (Urvoas) qui régissent le temps de parole des candidats à l’élection présidentielle. Selon la règle en vigueur, tous les candidats, de Nicolas Sarkozy à Jacques Cheminade, doivent avoir le même temps de parole médiatique cinq semaines avant l’élection. «Quand Jacques Cheminade fait 0,25 % des voix au moment du vote décisif (de l’élection présidentielle de 2012, Ndlr), il ne me paraît pas anormal qu’il n’ait pas exactement le même traitement» a argumenté Jean-Jacques Urvoas lors de la réunion de la commission des lois le 9 décembre dernier.

    En février 2012, neuf directeurs de rédaction de chaînes de radio et de télévision avaient adressé une lettre ouverte au président du Conseil constitutionnel pour demander que la période de stricte égalité du temps de parole soit réduite à deux semaines. Cette proposition avait été reprise par la Commission de rénovation et de déontologie de la vie publique, présidée par l’ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin en 2012.

    La règle d’égalité stricte sera donc remplacée par un «principe d’équité», fondée sur «la représentativité de chaque candidat» et sa «contribution à l’animation du débat électoral». La règle d’égalité stricte sera réservée aux deux dernières semaines avant l’élection.

    • Le financement de la campagne passera de un an à six mois

    La loi prévoit également de «ramener d’un an à six mois la période pendant laquelle les candidats à l’élection présidentielle doivent faire figurer leurs recettes et leurs dépenses électorales dans leur compte de campagne». Une mesure qui devrait avantager les gros candidats, qui bénéficieront de structures partisanes conséquentes pouvant prendre en charge la campagne avant cette période de six mois. En réalité, cette proposition pourrait permettre de doubler les budgets de campagnes des gros candidats.

    • L’harmonisation des horaires de fermeture des bureaux de vote

    Problème récurrent lors des élections: la divergence des horaires de fermeture entre les bureaux de vote conduit à ce qu’une partie de la population aille voter au moment où les résultats ont déjà filtré. Pour remédier à cela, la loi proposera de «mettre fin à l’étalement des horaires de fermeture des bureaux de vote entre 18, 19 et 20 heures.», et de fixer l’horaire à 19h pour tous.

    Source

    http://www.contre-info.com/election-presidentielle-un-projet-de-loi-pour-en-terminer-avec-les-petits-candidats#more-40290

  • « Les républicains » otages du P.S.

    Ouf ! La République est sauvée et la démocratie n’a jamais été aussi belle que depuis dimanche soir car le Front national n’a obtenu aucune présidence de région ; le spectre de la « guerre civile » brandi par Manuel Valls à la veille du scrutin est donc écarté ! Tout est bien qui finit bien ! Faut-il en rire tant cette situation est grotesque ou en pleurer tant elle est un déni de justice de plus ?

    Scrutin après scrutin les Français sont de plus en plus nombreux à se prononcer pour le Front national. Premier parti de France par le nombre d’électeurs qui se déterminent en sa faveur, il est aussi celui qui a le moins d’élus ! Ce paradoxe n’émeut pas les amis de la démocratie et des droits de l’homme réunis puisqu’il leur permet de conserver prébendes et privilèges et de continuer tout comme avant tout en disant qu’ils ont compris la leçon, selon un rituel post-électoral bien rodé.

    Le candidat commun de Valls et Sarkozy, Xavier Bertrand, n’a-t-il pas assuré, avec toute l’apparence du sérieux, que sa victoire n’était pas celle « des partis politiques » ? Alors qu’elle n’est que cela, le fruit des ententes d’états-majors et autres magouilles politiciennes, comme ce fut le cas pour Estrosi et Richet ! Ce n’est certes pas la victoire du petit peuple des humbles qui, au premier tour, dans le Sud, dans l’Est, au Centre avait mis les candidats du Front national en tête, manifestant qu’il ne voulait plus de ces partis politiques exténués qui, depuis des décennies, promettent toujours et ne tiennent jamais, ni pour l’emploi, ni pour le pouvoir d’achat, ni pour la sécurité et qui laissent prospérer une immigration incontrôlée.

    Le pouvoir a repris à son compte quelques propositions de Marine Le Pen dénoncées comme factieuses quand elle était la première à en exiger l’adoption, notamment la déchéance des binationaux prenant les armes contre la France. Les Français ont compris qu’elle avait vu juste avant le gouvernement. Les socialistes et les Républicains viennent de lui donner publiquement raison une nouvelle fois en montrant – et de quelle façon ! – que l’UMPS n’est pas un mythe forgé par le FN mais une réalité. Toute honte bue, on a vu le premier ministre appeler à voter pour Bertrand et Estrosi un mois après que le premier secrétaire du PS les eut dénoncés comme faisant partie du « bloc réactionnaire » avec les Le Pen !

    Ces victoires déshonorantes auront deux conséquences, au niveau régional et au niveau national. Les présidents « Républicains », dans les régions Nord-Pas-de- Calais-Picardie, Provence-Alpes-Côte d’azur et Alsace-Lorraine qui, déjà, n’osent plus prononcer le nom de leur parti, seront pour six ans les otages d’une gauche qui, à chaque instant, leur dira « Qui t’a fait roi » ? Ils seront soumis par le P.S. à un chantage permanent au nom de la « République ». Bref ! Cela signifie que, malgré l’absence d’élus socialistes, il n’y aura pas d’alternance.

    Au niveau national, Hollande, Sarkozy (ou Juppé) voudront rééditer l’opération en 2017 et réunir au deuxième tour socialistes et libéraux pour « faire barrage » à Marine Le Pen. Mais, pour cela, encore faudrait-il qu’ils soient encore en course après le premier tour !

    On va donc assister à une lutte féroce entre eux pour être le challenger de la présidente du Front national. Après le « Embrassons-nous Folleville » des régionales, il y aura un combat sanglant pour la présidentielle. Le triste spectacle qu’a donné la classe politique entre les deux tours, mêlant invectives sur les tréteaux et combinaisons politicardes dans les coulisses, est un motif de plus pour dégoûter le peuple d’une classe politique déconsidérée. Il n’y a aucune raison qu’il en soit autrement d’ici à 2017, malgré les serments proclamés au soir d’élections où l’on jure, la main sur le cœur, que désormais rien ne sera plus comme avant. Air connu, mais maintenant, ça ne prend plus !

    Bulletin d’André Noël, Semaine du 14 au 20/12/2015

    Bulletin d’André Noël (n° 2450.pdf)
    Semaine du 14 au 20/12/2015

      bulletinandrenoel andrenoel <bulletinandrenoel@yahoo.fr>

    banoel@wanadoo.fr

    http://www.polemia.com/les-republicains-otages-du-p-s/

  • Dans la recomposition de la droite française, la stratégie d’alliances pourrait devenir inévitable

    Lu dans Minute :

    "Pour en finir avec le « plafond de verre » actuel, c’est-à-dire pour que l’électorat de droite lui apporte les suffrages qui lui font défaut, il faut au Front national intégrer la dimension civilisationnelle du combat politique, qui est, que cela plaise ou non à Philippot, un des déterminants du vote droitier, et réviser son approche économique, qui lui vaut, dans son état actuel, la défiance des « forces vives de la nation », sans parler de l’électorat le plus âgé qui a particulièrement fait défaut à Marion Maréchal en Paca.

    La question de l’accession au pouvoir sans alliés est aussi posée. Si le Front national y parvenait, ce serait une première dans l’histoire de la Ve République, dont les institutions sont faites pour favoriser les alliances. Philippot y a apporté un début de réponse au lendemain du scrutin, en déclarant qu’il y a « des patriotes en dehors du Front national » et qu’il voudrait « travailler » avec Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan. Si on se demande ce qui empêche effectivement Dupont-Aignan de se rapprocher de Marine Le Pen – hormis un ego surdimentionné –, la démarche est insuffisante. D’abord parce que le Front national de Marine Le Pen, plus encore que celui de Jean-Marie Le Pen, s’est solidifié sur la certitude de pouvoir parvenir au pouvoir seul et ne tolère d’« allié » que dans la soumission, au travers d’un Rassemblement Bleu Marine qui n’est que l’autre nom du Front national. Ensuite parce qu’il ne suffit pas de tendre la main à un parti qui est effectivement sur la même ligne politique. La recherche d’alliés, à supposer qu’elle soit sincère, suppose l’acceptation de désaccords, et même de divergences profondes sur certains points, qui doivent pouvoir s’exprimer. La gauche a toujours fonctionné ainsi et cela lui a plutôt réussi, que ce soit dans la conquête puis dans l’exercice du pouvoir par François Mitterrand ou sous les différentes formes ultérieures de « gauche plurielle ».Pour Marine Le Pen, cela implique de rompre avec une mentalité « bushiste » qui peut s’exprimer ainsi : qui n’est pas à 100 % avec moi est contre moi.

    Il existe, dans le paysage politique française, des formations entre Les Républicains et le Front national. Elles sont certes petites mais guère plus que les radicaux de gauche. Elles ont le mérite, aussi, de couvrir des pans du combat politique auquel la direction du Front national reste hermétique. La bonne nouvelle est que, dans la recomposition probable de la droite française, cette stratégie d’alliances pourrait devenir inévitable. À moins d’être persuadé qu’il faut laisser filer vers d’autres horizons tout le champ conservateur et libéral."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Manuel Valls s’est transformé en sergent recruteur de Christian Estrosi !

    Entretien avec Alain de Benoist

    « Front national, un perdant qui pèse lourd », titre Le Parisien, tandis que le député FN Gilbert Collard se félicite d’une « défaite victorieuse ». Votre avis ?

    Le Front national n’a certes emporté aucune région, mais l’important n’est pas là. L’important est qu’il continue à progresser à chaque élection. Les régionales n’ont pas fait exception. La barre des 40 % a été enfoncée dans plusieurs régions, et le mouvement de Marine Le Pen est désormais assuré d’avoir plus de 350 conseillers régionaux (ce qui résout au passage le problème des parrainages pour la présidentielle). Le fait essentiel est qu’un parti qui a contre lui la gauche et la droite, tous les grands partis de gouvernement, tous les grands journaux, toutes les stations de radio et de télévision, sans oublier les ligues de vertu, le show business, le CRIF, le MEDEF et le Grand-Orient, Pierre Gattaz, BHL et Dany Boon, n’en est pas moins en passe de réunir les votes de près d’un Français sur deux. Bref, plus on met en garde les Français contre le FN, et plus ils votent pour lui, ce qui montre à qu’ils ne croient plus rien de ce qu’on leur dit, et à quel point leur colère et leur dégoût sont immenses.

    Le FN répond à une formidable demande d’identité collective, de souveraineté politique et de sécurité en matière sociale. Ses deux points d’appui sont, d’une part la jeunesse, de l’autre les classes populaires, associées à des classes moyennes menacées de déclassement ou confrontées à une stagnation croissante des positions sociales intergénérationnelles. Les deux ressorts du vote FN sont le chômage et les problèmes liés à l’immigration, qui frappent en priorité les mêmes milieux de la France périphérique, en particulier à l’est de la ligne Le Havre-Marseille. On a d’un côté ceux qui profitent de la mondialisation, de l’autre ceux qui en sont les victimes. D’un côté la France protégée de la bourgeoisie mondialisée et de la petite bourgeoisie qui en est tributaire, de l’autre la France fragile, précarisée et humiliée, en état d’insécurité et de paupérisation relative. D’un côté les élites, de l’autre le peuple.

    C’est ce qu’a bien vu Jacques Julliard, qui écrit : « Le vote du Front national représente l’idéal rêvé de la sociologie bipolaire du marxisme : l’alliance du prolétariat et des classes moyennes contre les classes dirigeantes. À l’inverse, la “résistance républicaine”, comme dirait Jean-Christophe Cambadélis, est constituée par les cadres moyens et supérieurs, les patrons, les bobos, les intellectuels à haut revenu […] Le vote FN est pour partie croissante une réponse au mépris dans lequel les élites tiennent aujourd’hui le peuple, et ce clivage est un clivage de classe. »

    Ce qui est nouveau, c’est que la gauche n’hésite plus à se faire harakiri, en appelant à voter pour un parti qu’elle accusait il y a encore quelques semaines de vouloir doubler le FN sur sa« droite » ! Cela en dit long sur son désarroi, et cela montre aussi que les moulins à prières sont devenues impuissants pour « faire barrage » au flot qui monte. Les tenants de l’antifascisme de confort et de posture (Robert Redeker), pour qui l’ennemi intérieur, c’est désormais le petit peuple, sont tétanisés parce qu’ils constatent que toutes les stratégies anti-FN utilisées jusqu’ici (diabolisation, banalisation, récupération) ont été des échecs, et que les excommunications ânonnées par les dévots de l’Éternel Retour des années 1930 ont depuis longtemps cessé d’être audibles, lorsqu’elles ne font pas tout simplement éclater de rire.

    Il a donc fallu passer à la vitesse supérieure. D’où ce spectacle surréaliste, où l’on a vu Manuel Valls sortir de son rôle de Premier ministre pour se transformer en sergent recruteur de Christian Estrosi (que Cambadélis dénonçait deux semaines plus tôt comme « bien pire que Marion »), des militants d’EELV distribuer des tracts en faveur de Xavier Bertrand, conviant ainsi les victimes de l’austérité à voter pour ceux qui la mettent en œuvre, et les dirigeants du P« S » demander à leurs adhérents de se suicider collectivement en choisissant de déserter pour six ans les conseils régionaux des anciens fiefs de Pierre Mauroy et de Gaston Defferre. Le FN y verra bien sûr la preuve éclatante que la droite et la gauche de gouvernement ne sont en définitive que deux tendances concurrentes d’un même parti. Le vent du boulet n’est pas passé loin. Mais c’est tout le système qui se trouve remis en question.

    À propos de ces élections, les médias évoquent un « tripartisme », tandis que Marine Le Pen parle d’un nouveau « bipartisme », FN patriote contre UMPS mondialiste. Qui est dans le vrai ?

    L’actuelle tripolarité (terme préférable à celui de tripartisme) ne peut être que provisoire. Mais l’important, on vient de le voir, c’est le report des voix. La droite ne l’a emporté dans le Nord et la région PACA que parce qu’elle a obtenu les voix de la gauche, et que Marine Le Pen n’a pas su empêcher ce report. Toute la question est donc de savoir si le FN est capable d’enrayer ce réflexe, en montrant à un nombre substantiel d’électeurs de gauche qu’un vote en faveur du FN répond mieux à leurs intérêts qu’un vote en faveur de la droite.

    La force du FN tient au fait qu’il ne se situe pas par rapport au clivage droite-gauche – un clivage dont la stratégie suicidaire de Manuel Valls vient encore de montrer qu’il ne tient plus que par la peinture. Si elle accède au second tour de la présidentielle, comme c’est possible (mais nullement certain), Marine Le Pen aura face à elle, soit un adversaire de gauche, soit un adversaire de droite. Dans le premier cas, il lui faudra rallier des électeurs de droite ; dans le second, des électeurs de gauche. Cela implique des discours différents. En tout état de cause, contrairement à ce qui s’était passé en 2002, ce sera le début d’une transformation radicale de la vie politique. Une victoire finale de Marine Le Pen n’étant guère envisageable, si la gauche l’emporte, on assistera à la dislocation de la droite ; si la droite l’emporte, à la décomposition de la gauche. Ce sera alors l’ouverture d’un nouveau cycle politique.

    Entretien avec Alain de Benoist réalisé par Nicolas Gauthier.

    Source: Boulevard Voltaire

    http://www.altermedia.info/france-belgique/bvoltaire/manuel-valls-sest-transforme-en-sergent-recruteur-de-christian-estrosi_148790.html#more-148790