Le mouvement de Marine Le Pen se consolera dans la moitié nord de la France par son implantation désormais indiscutable sur l’ensemble des départements.
Après Hénin-Beaumont la semaine dernière, fief de gauche depuis quasiment un siècle (et sans discontinuer depuis 1945) passé sous direction frontiste, c’est Hayange en Moselle qui a été conquise par l’ancien militant de la CGT Fabien Engelmann, tandis que Florian Philippot, arrivé en tête au 1er tour, cède pour sa part l’élection au maire socialiste sortant : sans doute le vice-président du Front national a-t-il souffert de l’extrême médiatisation de sa candidature, tout comme dans le sud celle du député Gilbert Collard qui, lui non plus, n’accède pas à la mairie de Saint-Gilles qu’il convoitait.
Le mouvement de Marine Le Pen se consolera dans la moitié nord de la France par son implantation désormais indiscutable sur l’ensemble des départements, ce maillage réussi du pays qui était un des enjeux annoncés par l’ancienne candidate à la présidence de la République.
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Au nord, une hécatombe à gauche et un maillage réussi pour le FN
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Une vraie claque pour la gauche
A Marseille, l'UMP obtient une très large majorité de 61 sièges au conseil municipal. Le Front National et la gauche obtiennent le même nombre de sièges : 20 chacun.
Sur l'ensemble de Lyon : PS 50.64%, UMP 34.24%, FN 10.34%, FDG 4.78%. Mais au regard des résultats dans le reste de l'agglomération, il pourrait ne pas remporter la majorité à la métropole du Grand-Lyon qu'il espérait diriger.
Du côté des ministres candidats, Laurent Fabius (Grand Quevilly), et Michel Sapin(Argenton-sur-Creuse) l’avaient emporté dès le premier tour. Dimanche soir par Frédéric Cuvillier a été réélu à Boulogne-sur-Mer, Manuel Valls à Evry, Valérie Fourneyron (Rouen), Benoît Hamon(Trappes) et à Yamina Benguigui (Paris Xe) aussi. Le ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, a aussi été élue (Metz), de même que Stéphane le Foll (Le Mans).
En revanche, à Marseille, le ministre délégué aux Handicapés, Marie-Arlette Carlotti, a été très largement battue. Le ministre délégué à l’Agroalimentaire, Guillaume Garot, qui avait conquis la ville de Laval en 2008, a aussi perdu. Le ministre des Outre-mer, Victorin Lurel, a été battu dès le premier tour à Vieux-Habitants, en Guadeloupe. Michèle Delaunay, chargée des Personnes âgées, qui se présentait sur la liste PS à Bordeaux, avait ausi été battue. A Valentigney, à côté de Montbéliard, Pierre Moscovici a été battu. Le ministre de la ville, François Lamy, a été battu à Palaiseau.
Le Front national emporte 13 villes : Hénin-Beaumont, Béziers, Fréjus, Beaucaire, Villers-Cotterêts, Cogolin, Le Pontet, Hayange, Le Luc, Camaret-sur-Aigues, Le Hamel, Mantes-la-Ville et le 7e secteur de Marseille. À ces municipalités, il faut ajouter celles détenues par le parti de Jacques Bompard, la Ligue du Sud : Orange et Bollène. En revanche, l'union droite-FN échoue à Villeneuve-Saint-Georges et à L'Hôpital.
187 villes de plus de 9 000 habitants ont changé de bord politique. Sur ces 187 villes, 171 communes de gauche ont basculé à droite. A l'inverse, seules 6 villes de droite ont basculé à gauche.
François Hollande se trouve confronté à une fronde au sein de son propre camp pour qu'il change de politique. Plusieurs députés socialistes menacent de ne pas voter la confiance au nouveau gouvernement. Parmi les revendications de cette gauche : engager le bras de fer avec Bruxelles pour desserrer les contraintes budgétaires, abandonner le pacte de responsabilité et mettre en place des mesures de pouvoir d'achat. Parmi les signataires, on retrouve les animateurs du courant Emmanuel Maurel, Marie-Noëlle Lienemann et Jérôme Guedj, Julien Dray, Paul Quilès, Benoît Hamon.
Jean-Marc Ayrault a failli démissionner en direct, hier soir lors de son intervention.
D'après les premiers calculs, le Sénat sera perdu par la gauche à l'automne prochain.
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Les résultats du second tour des municipales
Le niveau d'abstention s'orientait vers un niveau jamais atteint pour un second tour des municipales sous la Ve République, avec un taux final estimé autour de 38%.
Un remaniement du gouvernement est annoncé pour demain.
- A Tarascon, le PS Limousin sort vainqueur de son duel contre le FN Laupies.
- En revanche, Cogolin (Var) va sans doute basculer au FN, à 53% contre 47%.
- Forbach reste PS avec la défaite de Philippot.
- A Fréjus, Rachline (FN) emporte la triangulaire avec plus de 45%.
- A Beaucaire, le FN Sanchez est aussi en tête avec près de 40% dans une quadrangulaire.
- Le FN Franck Briffaut remporte la mairie de Villers-Cotterets avec 45% dans une triangulaire.
- A Brignoles, l'UMP gagnerait face au FN.
- À Hayange (Moselle), le FN gagne
- A La Roche sur Yon, l'UMP gagne à 54% face au PS
- A La Rochelle, le dissident de gauche Jean-François Fountaine gagne contre le PS.
- Marie-Claude Bompard est réélue à Bollène.
- Perpignan reste à l'UMP avec 55%, face au FN Louis Aliot.
- Reims, Quimper, Angers, Pau, Limoges (une première depuis 1912 !), Brives, St Etienne, Roubaix, Nevers, Belfort, Angoulême, Anglet, Bar-le-Duc et Laval sont perdus par la gauche.
- Avignon est gagnée par la gauche, en raison du refus d'alliance entre UMP et FN.
- Hervé de Lépinau FN échoue à Carpentras (42% contre 44% pour le PS et 13% pour l'UMP).
- Biarritz : Michel Veunac élu maire (divers droite) contre Max Brisson (UMP)
- Le Pontet, près d'Avignon, serait gagné par le FN Joris Hébrard.
- Martine Aubry garde Lille avec 53%.
- Le nationaliste Gilles Simeoni élu maire de Bastia.
- Gilbert Collard est battu à Saint Gilles.
- Camaret-sur-Aigues : le candidat Ligue du Sud Philippe de Beauregard est élu avec 36%.
- Le Luc (Var) : le FN Philippe de la Grange gagne de justesse (20 voix).
- La droite dissidente remporterait de justesse la ville de Sèvres, contre l'UMP et le PS.
- Strasbourg passerait à droite, tout comme Toulouse et Tourcoing
A Béziers, les gendarmes sont venus en nombre. Robert Ménard remporte la mairie avec 47% contre 33% à l'UMP et le PS 19%.
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Hollande : les Français n’en veulent plus !
François Hollande affirme qu’il a « entendu » le message que lui ont adressé les Français lors de ce premier tour des municipales. Il faut dire que ce message était très clair et même tonitruant. Les Français ne veulent plus de lui, de son gouvernement, de sa politique, de ce socialisme d’une autre époque qui s’imagine que, pour lutter contre le chômage, il suffit de créer des emplois aidés et que, si on soulage un peu les entreprises du poids faramineux des charges qui les paralysent, il faut exiger de leur part des contreparties impossibles. Les Français ne veulent plus de cette idéologie délirante qui voudrait qu’on détruise la famille, l’école, la société pour créer un monde nouveau.
En s’abstenant ou en votant UMP, voire Front national, les Français ont poussé un gigantesque cri de colère à la fois contre l’absence de cap de ce pouvoir incompétent, contre cette politique qui fait encore monter les chiffres du chômage, contre ce sectarisme qui fait marier les homosexuels, contre ces deux années totalement perdues qui ont accéléré la dégringolade du pays, contre tout. Lors de ces municipales, les Français n’ont pas choisi leurs maires : ils ont hurlé leur immense ras-le-bol et ont rejoint qui les militants de la manif pour tous, qui les bonnets rouges, qui les pigeons, en fait l’immense foule de tous les mécontents qui deviennent furieux.
Mais « entendre » la rumeur n’est pas « écouter » la colère. Il va sans doute y avoir un remaniement ministériel. Hollande va, peut-être, remplacer Jean-Marc Ayrault par un autre de ses hommes de main et jouer, sans doute, aux chaises musicales autour de la table du Conseil des ministres, histoire d’amuser la galerie, de tromper son monde et de permettre aux commentateurs de bavasser pendant quarante-huit heures. Mais ce n’est pas ce que les Français exigent aujourd’hui.
Or, Hollande a bien précisé qu’il n’était pas question pour lui de « changer de cap » alors pourtant qu’on reproche précisément au capitaine de pédalo de ne pas avoir de cap. Peut-être, laisse-t-on entendre à l’Elysée, « quelques petits aménagements », « quelques inflexions », mais rien de plus. On a souvent dit que cet ancien premier secrétaire du PS ressemblait comme deux gouttes d’eau à Guy Mollet. Il faut donc, une fois de plus, rappeler la seule phrase de Mollet qui est restée dans l’histoire : « Ce n’est pas parce que notre politique est mauvaise que nous allons en changer ». Hollande signe et persiste. Rien n’y fait. Ni cette déculottée des municipales, ni ces derniers chiffres encore catastrophiques du chômage, ni le sourire méprisant du président chinois en visite en France. Il va continuer comme si de rien n’était. Il n’a rien compris.
Il est persuadé que son pseudo virage à la social-démocratie, voire au social-libéralisme va finir par porter ses fruits et séduire les Français. Mais il ne veut pas voir que son Pacte de responsabilité qu’il nous présente comme « la » solution miracle n’est que de la poudre aux yeux, de la poudre de perlimpinpin, et que les Français ne sont pas dupes de cette nouvelle usine à gaz.
Cela dit, que pourrait-il faire d’autre que de continuer à avancer tête baissée, les yeux fermés et les oreilles bouchées sur son fil de funambule au-dessus du précipice ? Reconnaitre qu’il nous avait raconté n’importe quoi pour se faire élire, qu’il a désespérément pataugé depuis deux ans en accumulant erreur sur erreur et que le socialisme, à quelque sauce qu’on le mette, n’est sûrement pas la solution ? Ce serait déjà une bonne idée. A condition qu’il continue en nous annonçant qu’il est passé du social-libéralisme au… libéralisme-social.
Hélas, Hollande n’est pas seulement sourd et aveugle il est aussi entêté comme une mule, comme le sont tous les idéologues.
Thierry Desjardinshttp://francelibre.tumblr.com/post/81135795262/hollande-les-francais-nen-veulent-plus
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Paris 2014 : de drôles de candidats pour le second tour
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La morale est un gros mot, sauf quand il s'agit de censurer des idées
Alors que plusieurs candidats inquiétés par la justice ont été réélus dès le premier tour des municipales, Philippe Bilger relève que notre société a paradoxalement une exigence éthique à l'égard des idées et non des comportements :
"Le délitement de la liberté d'expression en France, voire son saccage délibéré par des instances et des autorités qui devraient se faire un honneur d'au moins la sauvegarder ont constitué le royaume des idées non plus comme la possibilité infinie et contradictoire d'échanges pluriels mais pour un ghetto où tout propos devra être labellisé éthiquement, toute phrase, tout écrit moralement validés. Le paradoxe, donc, est que ce qui aurait dû échapper à la vertu de l'âme, parce que l'intelligence est critique, multiforme et n'a de comptes à rendre qu'à elle-même ou à la loi quand celle-ci n'est pas équivoque, y est soumis au contraire. L'idée aurait le devoir d'être bonne avant d'être juste ou lucide.
Les comportements, à rebours, dont l'éthique devrait être le sang qui les irrigue et la force qui les anime, ont toute latitude pour se conduire comme ils le souhaitent et on se garderait bien de leur appliquer une grille rigoureuse qui porterait atteinte à leur déplorable impunité. On n'a pas le droit, en politique ou en culture, de penser comme on veut mais se comporter comme un malappris, pour rester poli, est autorisé et même, en certains cas, recommandé.
Au fond, on a moralisé la pensée et banalisé l'action.
(...) On constate qu'au nom de la présomption [d'innocence] pourtant souvent mise à l'épreuve, Nicolas Sarkozy continue à être le préféré de l'UMP, que Stéphane Richard est choisi par le Conseil d'administration d'Orange et que d'autres s'avancent sans trop d'angoisse car ils n'ignorent pas que la justice est lente et que même condamnés, le peuple qui a des raisons que la morale ne connaît pas les tirera de la nasse.
C'est déprimant. La morale est un gros mot en France.
Pourtant, malgré mon pessimisme, je continue à espérer qu'un jour, les élections seront d'abord un moyen de "faire la morale" à ceux qui réclameront nos suffrages. Pourquoi pas dimanche prochain ?"
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Pour Hollande, une seule bouée de sauvetage : la dissolution
A naviguer sans cap et à vue, le commandant Hollande a mené le paquebot France au beau milieu de récifs.
Notons que, vu le poids des taxes, impôts, chômage , privilèges et contraintes , le mot galère serait plus approprié !
Au passage du 1er cap des municipales, le naufrage semble imminent ! D’autant que la tempête prévue aux Européennes proches risque de réduire la galère socialiste en radeaux de la méduse, et ce, avec ou sans remaniement tactique de l’équipage. Car aucun changement de politique, aucun, ne peut satisfaire des options si contradictoires :
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Municipales : l'engagement des sympathisants LMPT est positif
Ludovine de la Rochère, présidente de la Manif pour tous, répond aux questions de Présent. Extraits :
Quel est le rôle de la Manif pour tous dans ces municipales ?
Elle a eu un rôle sur les sympathisants en leur donnant envie de s’engager et notamment dans la vie politique. Ils se sont présentés à titre personnel sur les listes de leur choix – la LMPT n’étant pas un parti – et cet engagement est positif. Par ailleurs, un certain nombre d’élus ont signé la charte que nous avons élaborée, exprimant ainsi leurs convictions et prenant de ce fait des engagements. Nous trouvions important que les électeurs sachent, avant d’aller voter, quelles étaient les convictions des candidats concernant ces sujets essentiels que sont la famille et l’enfant. Les électeurs devaient pouvoir savoir ce que ceux qui se présentent comptent faire s’ils sont élus. [...]
François Hollande doit savoir que nous resterons mobilisés et que nous n’hésiterons pas à descendre dans la rue si cela est nécessaire. Nous ne nous tairons pas devant des actions inacceptables comme la diffusion de l’ABCD de l’égalité ou encore la diffusion de la théorie du genre dans les écoles." -
Recul ou maintien des communistes ?
Regardez attentivement la carte mensongère déployée par Le Monde ce 28 mars.
Le titre péremptoire est : "le communisme municipal résiste à la vague bleue".
L'intention politique sous-jacente est de suggérer, sur la base d'un tableau anticipateur du scrutin, que le p. de la r. aux abois aurait tort d'infléchir sa politique "au centre".
Mais la question que l'on doit se poser est autre : le titre du journal est-il véridique.
Regardons honnêtement la carte et constatons que le PCF s'apprête à devoir diviser une nouvelle fois par deux le nombre des grosses mairies qu'il tient encore, – sauf sursaut de l'électorat de "gauche", ou plus précisément encore des "jeunes", qui n'ont guère voté le 23 mars et qui ne lisent guère "Le Monde".
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Mort du Front républicain
La Ligne Maginot de la démocratie, construite naguère contre les « ennemis de la République » a cédé.
Le Front républicain vient de mourir, enfoncé par les francs-tireurs de l’intérieur. La Ligne Maginot de la démocratie, construite naguère contre les « ennemis de la République » a cédé sous la pression conjuguée des ambitions locales et des compromissions au nom de « l’intérêt de la cité ». Et des egos !
Des exemples nombreux viennent d’illustrer cette résistance du troisième type qui a mis les états-majors parisiens en émoi et jeté le gouvernement sur le radeau de la Méduse.
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