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élections - Page 661

  • Valls à Matignon : «C'est un homme dangereux», assure Marine Le Pen

    François Hollande l'a annoncé lundi soir lors d'une allocution télévisée : Manuel Valls va prendre la place de Jean-Marc Ayrault à Matignon, à la tête d'un «gouvernement de combat».
    Ce qui n'est visiblement pas du goût de Marine Le Pen qui s'est fendue, avant même le discours élyséen, d'une intervention en direct. «Manuel Valls est un homme dangereux», a-t-elle expliqué sur BFM TV.
    Manuel Valls «n'a aucun respect pour les libertés publiques», a-t-elle renchéri, ayant encore en tête la tournée «anti-FN» du premier flic de France avant les municipales. Selon la présidente du Front national, changer de Premier ministre «ne changera rien car (...) c'est un changement de politique que les Français attendent et pas tant un mercato gouvernemental. (...) D'après ce que nous entendons, François Hollande n'entend pas changer de politique et continuer à mener une politique d'austérité», a-t-elle insisté.
    Valls «plus compatible avec l'UMP que les écolos»
    Immigré catalan tenant d'un socialisme français à la Tony Blair, Manuel Valls a souvent choqué la gauche à son poste de premier «flic» de France au ministère de l'Intérieur. Parfois plus populaire à droite qu'à gauche, cet homme à l'ambition assumée, au ton parfois cassant, a tracé pendant près de deux ans à cette fonction son sillon vers Matignon, le siège du gouvernement, au rythme des polémiques suscitées par sa fermeté. Manuel Valls n'est «peut-être pas compatible avec les écolos mais il est compatible avec l'UMP», a ainsi taclé Marine Le Pen qui ne comprend pas que François Hollande puisse vouloir mettre un homme à Matignon qui «a totalement échoué dans sa mission de ministre de l'Intérieur».
    La ministre du Logement, Cécile Duflot (EELV), a plusieurs fois été en conflit avec son collègue de l'Intérieur. Elle ne devrait ainsi ne pas rester au gouvernement. Les dissensions entre les deux ministres avaient éclaté au grand jour lors de l'affaire Leonarda autour notamment de la condition des Roms lorsque Cécile Duflot avait critiqué l'action de la police et donc du ministère de l'Intérieur.

    ICI videos : Marine Le Pen et F. Philippot

    Source : Le Parisien : http://www.leparisien.fr/politique/valls-a-matignon-c-est-un-homme-dangereux-assure-marine-le-pen-31-03-2014-3728559.php

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EFAyFpuAVkKuuEIIEs.shtml

  • Valls prend les mêmes et recommence

    • Laurent Fabius garde le ministère des affaires étrangères et du développement international.
    • Ségolène Royal, ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie
    • Benoît Hamon ministre de l'Education nationale, enseignement supérieur et recherche.
    • Michel Sapin ministre des finances et des comptes publics.
    • Arnaud Montebourg, ministre de l'économie 
    • Marisol Touraine ministre des affaires sociales.
    • François Rebsamen (ancien de la LCR et franc-maçon), ministre du travail, de l'emploi et du dialogue social.
    • Jean-Yves Le Drian reste ministre de la défense.
    • Bernard Cazeneuve, ministre de l'intérieur
    • Najat Valaud-Belkacem est ministre des droits des femmes, de la ville, de la jeunesse et des sports.
    • Marilyse Lebranchu, ministre de la décentralisation, de la réforme de l'Etat
    • Aurélie Filipetti reste ministre de la culture et de la communication.
    • Sylvia Pinel sera ministre du logement et de l'égalité des territoires.
    • Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculure, de l'agroalimentaire et de la forêt. Et porte-parole.
    • Georges Pau-Langevin, ministre des outre-mer
    • et Christiane Taubira reste à la Justice !

    Là on sent combien François Hollande est sourdingue.

    Et après la débacle de la gauche aux élections européennes, il recommence ?

    Seulement deux nouveaux entrants dans le nouveau gouvernement : Ségolène Royal, qui n'est pas née de la dernière pluie, et François Rebsamen, sénateur-maire de Dijon, ancien trotskiste et toujours franc-maçon.

    Ceux que l'on ne verra plus : Vincent Peillon, Pierre Moscovici, Nicole Bricq, Geneviève Fioraso,  Cécile Duflot, Philippe Martin.

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/04/valls-prend-les-m%C3%AAmes-et-recommence.html

  • Les 5 enseignements de la dernière consultation électorale, municipales 2014.

    1/ L'abstention, tant au premier tour qu'au second, fut massive. S'il en est beaucoup pour l'avoir fait remarquer, ils oublièrent, je cite de mémoire, que 15% des Français ne sont pas ou plus inscrits sur les listes électorales. Par voie de conséquence, pour un taux d'abstention de 35%, c'est 50% du corps électoral qui ne s'exprime pas ou plus. Ainsi, quand bien même un élu atteint la barre des 60%, ce qui n'est pas si fréquent, qu'il n'a le soutien que de 30% de la population en âge de voter, soit moins du tiers. Si le discrédit qui touche la classe politique est une des explications possibles, et on songe notamment aux différents et récents scandales qui éclaboussent aussi bien gauche, droite et centre, il est d'autres raisons. Les Français comprennent de moins en moins que votant pour une autre équipe, la politique menée reste la même. Critiquer simplement François Hollande au motif de l'atlantisme, de la politique d'austérité ou du matraquage fiscal effectué par l'intermédiaire de taxes, ce serait omettre qu'il met ses pas dans ceux de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy. Les études en psychologie ont montré que si le Peuple met du temps à assimiler une nouvelle notion, une fois celle-ci mémorisée, il lui est difficile d'en changer, même si la nécessité l'impose. C'est ce qui advient avec le référentiel gauche/droite qui est vieux de maintenant plus de deux siècles. Raison d'espérer, le vote en faveur du Front National nous indique que la mue est en train de s'opérer et que les yeux se dessillent. Rappelons aussi que même les conditions météo ne peuvent expliquer cette si grande abstention …
    2/ Les élections municipales étant quand bien même locales que le climat politique national interfère sur la nature du vote exprimé. On ne me fera pas accroire que tous ces nombres maires estampillés socialistes furent durant les six dernières années mauvais, expliquant ainsi leur échec. Bien sur une explication a été déjà donnée sur Voxnr (1) mais elle n'est pas la seule. L'opposition de plus en plus flagrante a une politique qui se définissait initialement comme celle du changement, ne fut pas telle, et les Français ont donc sanctionné. Cet échec cuisant plaît beaucoup au sein de la mouvance. Si l'on peut comprendre la joie suite à l'énoncé des résultats, il ne faudrait pas oublier l'échéance majeure qui se déroulera lors des élections présidentielles de 2017. Puisque l'actuel gouvernement ne changera pas de politique, la nomination de Manuel Valls ne constituant qu'une enveloppe habillant le même produit, la gauche sera probablement absente du second tour en 2017. François Hollande ou un autre candidat présenté par le parti socialiste, à moins de se prévaloir d'une rupture radicale d'avec la période 2012-2017, ne pourront convaincre les Français. François Hollande est victime de ce que j'ai coutume d'appeler le « syndrome Jospin », homme habillé de gauche, ayant pratiqué une politique de droite, expliquant à l'époque l'important vote au profit du segment situé à gauche du parti socialiste. D'où le score désastreux de l'ancien premier ministre en 2002. Ce n'est donc pas tant Jean-Marie le Pen qui atteint lors de cette échéance un score d'exception (17%), expliquant ainsi sa présence au second tour, que le Caporetto jospinien, qui fut la conséquence de la présence du second tour du candidat du Front National. Par voie de conséquence, c'est dès maintenant qu'il faut se préoccuper de tuer la droite, l'autre forme d'hémiplégie qui touche depuis si longtemps la France. Si à mon avis, nous ne parviendrons pas à l'empêcher en 2017 d'accéder au second tour, il nous faut lui empêcher d'obtenir un bon score, ce de façon à ne pas lui donner une bonne dynamique initiale.
    3/ Fatalement, puisque gauche et droite furent présentes dans la plupart des villes, ce contrairement au Front National, parce que mouvement jeune et peu subventionné, la défaite de la gauche se traduisit par la victoire de la droite. Rappelons que c'est 155 villes de 9000 à 30 000 habitants qui basculèrent. Et au moins 46 de plus 30 000. Si la droite a donc des raisons d'être satisfaite, cela ne masque pas ses difficultés : sa victoire n'est pas vraiment et il faudrait bien mieux évoquer l'échec de la gauche. Copé et Fillon aiguisent leurs couteaux fratricides, avec Nkm en embuscade, et les électeurs de droite considèrent que Sarkozy, quand bien même leur chouchou, se devra de passer par les primaires. Un Sarkozy qui juridiquement apparaît aux yeux des Français comme de moins en moins clair. La victoire de la droite, peu contestable au vu des résultats obtenus, est donc tout à fait relative.
    4/ Le succès du Front National est lui flagrant. C'est une douzaine de villes qui sont acquises. Si ce score flatteur peu sembler peu élevé, il ne faut oublier ni le faible nombre de listes déposées à l'échelle nationale, ni l'avantage que constitue d'être déjà en place. A ce sujet, gageons que les maires Front National seront suivis de très près, à commencer par nos adversaires.
    5/ Il est maintenant temps de conclure par un cinquième paragraphe, les quatre précédents. L'avenir, par définition, se situe devant. Le maillage du territoire effectué par le Front National va crescendo et l'effet boule de neige va jouer de plus en plus. Ceux qui hésitaient à voter tricolore sont de plus en plus à franchir le pas. Ceux qui n'osaient dire leur sympathie, le font de plus en plus. Les Européennes ont toute chance de permettre au Front National de transformer l'essai inscrit lors des municipales. A très bientôt donc. Mieux, pour reprendre une expression en vogue : à très vite !
    Alain Rebours
    http://www.voxnr.com/cc/a_la_une/EFAyFEEZAAFlqMaUHO.shtml

  • La mythologie du progrès repose sur l’idolâtrie du nouveau…

    Entretien avec Alain de Benoist, entretien réalisé par Nicolas Gauthier.
    À chaque élection, les hommes de gauche prétendent rassembler les « forces de progrès ». Mais un cancer peut, lui aussi, progresser ! Le progrès serait-il une fin en soi ?
    Les malheureux ne savent même plus de quoi ils parlent ! Historiquement, l’idée de progrès se formule autour de 1680, avant de se préciser au siècle suivant chez des hommes comme Turgot ou Condorcet. Le progrès se définit alors comme un processus accumulant des étapes, dont la plus récente est toujours jugée préférable et meilleure, c’est-à-dire qualitativement supérieure à celle qui l’a précédée. Cette définition comprend un élément descriptif (un changement intervient dans une direction donnée) et un élément axiologique (cette progression est interprétée comme une amélioration). Il s’agit donc d’un changement orienté, et orienté vers le mieux, à la fois nécessaire (on n’arrête pas le progrès) et irréversible (il n’y a pas de retour en arrière possible). L’amélioration étant inéluctable, il s’en déduit que demain sera toujours meilleur.
    Pour les hommes des Lumières, étant donné que l’homme agira à l’avenir de façon toujours plus « éclairée », la raison se perfectionnera et l’humanité deviendra elle-même moralement meilleure. Le progrès, loin de n’affecter que le cadre extérieur de l’existence, transformera donc l’homme lui-même. C’est ce que Condorcet exprime en ces termes : « La masse totale du genre humain marche toujours à une perfection plus grande. »
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  • Philippe Saurel à Montpellier – Le proche de Manuel Valls et le « vénérable » de sa loge maçonnique

    A Montpellier, le nouveau maire (divers gauche) s’appelle Philippe Saurel. Dissident socialiste, il est parvenu à s’imposer avec 37,54% des voix.

    L’homme méritera attention. D’une part, parce qu’il est un proche du nouveau premier ministre Manuel Valls. D’autre part, parce qu’il est un franc-maçon notoire.

    Se présentant volontiers comme « hors système », il en est au contraire un enfant chéri.

    Il doit sa carrière politique à Georges Frêche qui le fait élire en 1995 et le choisit comme adjoint aux affaires sociales, puis comme chargé de l’urbanisme et plus tard de la culture.  Grâce à un entourage qui veille sur lui, Philippe Saurel est élu au conseil général sans discontinuer depuis 1998 et est depuis 2012 député suppléant d’Anne-Yvonne Le Dain.

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  • L'impact de la loi Taubira en Bretagne

    En avril 2013, le démographe Hervé le Bras avait démontré, chiffres à l'appui, que le PS avait fait une erreur électorale énorme avec la loi Taubira, notamment en donnant l'exemple de l'Ouest de la France.

    L'analyse du second tour en Bretagne permet de vérifier la pertinence de cette démonstration. En Bretagne, lors des Municipales :

    • 27 villes ont basculé de la gauche vers la droite
    • 3 villes ont basculé de la droite vers la gauche

    En Bretagne, il y a 9 fois plus de villes ayant basculé à droite que de villes ayant basculé à gauche. Dans cette région ancrée à gauche depuis les années 70, l'impact de la loi sur la dénaturation du mariage est certain.

    Tout cela pour satisfaire un micro-lobby.

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/04/limpact-de-la-loi-taubira-en-bretagne.html

  • Fréjus : les valeurs républicaines en question…

    Philippe Vardon s’est fait agresser par un groupe de quatre individus qui l’ont attaqué avec un couteau et un démonte-pneu !
    Le respect des « valeurs républicaines » et du « principe démocratique » sont dans l’ADN de la « gauche », du moins c’est ce que je m’entends répéter depuis tout petit. J’y ai longtemps cru ; il faut dire qu’ils le martèlent perpétuellement, de la petite école à la faculté, en passant par leurs réseaux médiatiques. Naïvement, je m’imaginais que l’élection du candidat frontiste David Rachline, à Fréjus dans le Var, ne poserait pas de problèmes particuliers, que tout serait fait pour assurer une paisible prise de pouvoir.
    Quelle ne fut donc pas ma surprise en voyant les images de violence à la télévision, au soir du scrutin, le dimanche 30 mars 2014.
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  • Ces socialistes qui attribuent leur défaite à la loi Taubira

    L'ironie du journaliste d'Europe 1 laisse imaginer qu'il est encore plus déconnecté du terrain que les candidats socialistes dont il se moque (qui, il vrai, pourraient aussi reconnaître leur part de responsabilité) :

    "C'EST PAS MA FAUTE A MOI - (...) Les socialistes tentent, trois jours après leur défaite, de trouver les raisons de leur déconvenue électorale. Et certains d'entre eux ont une explication toute trouvée: le mariage pour tous. (...)

    Dans son interview au MondePatrick Mennucci dénonce l'instrumentalisation faite du mariage gay :

    Sur le terrain, on a toujours entendu les mêmes choses : les retraites taxées, le poids des impôts. Dans mon arrondissement, en centre-ville, il y a aussi eu la question du mariage pour tous. Pas chez des catholiques qui se seraient radicalisés – ceux-là ne votaient pas pour moi –, mais plutôt dans la communauté musulmane.</br>Il y a eu une campagne assez dure menée sur le terrain. Des tracts avec ma photo en train de célébrer un mariage homosexuel ont été diffusés.

    Question suivante, Patrick Mennucci en remet une couche :

    Je confirme que ces mesures sur les grandes questions de société nous ont coûté des voix sur le terrain.

    Même explication de Sébastien Pietrasanta, qui a perdu sa mairie d'Asnières-sur-Seine. Là aussi, le socialiste pointe le "radicalisme" et le "fondamentalisme", sans pour autant préciser s'il s'agit là de la communauté musulmane :

    Dans ma ville, nous avons fait de mauvais résultats dans les quartiers où nous avions, il y a quelques années, une partie de notre électorat. Le vote de la loi pour le mariage pour tous puis l’instrumentalisation de la polémique sur la théorie du genre a pesé en alimentant les conservatismes. Malheureusement, dans les quartiers populaires, nous assistons à une montée du radicalisme, du fondamentalisme, qui s’est nourri de ces sujets.

    Cela leur fait au moins un point commun avec Christine Boutin, qui a elle aussi expliqué la défaite socialiste aux municipales par l'adoption de la loi Taubira."

    Louise Tudy

  • L’extrême droite : une demande sociale

    Le Front national a-t-il gagné le premier tour des municipales ? Cette idée mérite quelques vérifications. Il n’a pu présenter que 597 listes, non sans difficulté. Sa zone de force est le bassin méditerranéen, mais alors qu’il annonçait jusqu’à 90 listes en Languedoc-Roussillon il n’a pu en présenter que 58, et des listes n’ont pas pu y être édifiées dans des villes prometteuses (par exemple à Port-la-Nouvelle, dans l’Aude, où il avait enregistré 37,2 % en 2012). Cela témoigne de ses difficultés à être un front « local » et de la distance quant à l’édification d’un « tripartisme », selon ses éléments de langage repris par la presse depuis le vote.
    Les meilleurs scores enregistrés sont dans des villes où ils étaient attendus (Hénin-Beaumont, Béziers, Perpignan, etc.), sans que cela ait impliqué une quelconque attention politique et sociale supplémentaire à ces territoires. Le FN bénéficie donc de l’abstention différentielle à l’égard de la gauche, mais aussi d’un désintérêt au long cours des partis de gouvernement pour ces espaces. Ses scores participent d’une action de lobbying de la part du corps électoral exigeant une action politique – un argument utilisé par Louis Aliot à Perpignan, affirmant que l’Etat, pour contenir une mairie FN, investirait massivement dans les services publics locaux.
    En outre, la « dédiabolisation mariniste » ne suffit pas à expliquer les bons scores. En effet, c’est l’ensemble de l’extrême droite qui bénéficie d’une dynamique. Jacques Bompard est député et maire Ligue du Sud dès le premier tour ; sa formation mène également la liste Rassemblement Bleu Marine à Carpentras(34,38 %) et atteint 49,35 % à Bollène. Alexandre Gabriac et Yvan Benedetti, néofascistes dont les organisations ont été dissoutes par le ministre de l’intérieur l’été dernier, mènent une liste qualifiée pour le second tour à Vénissieux (11,49 % des voix). Le Parti de la France de Carl Lang soutenait dix listes, l’ancien membre d’une liste Non aux minarets atteignant 14,61 % à Ronchamp – une ex-cité minière comme Hénin-Beaumont –, tandis que 24,66 % des suffrages sont atteints dans le village d’Ouzouer-sur-Trézée – la forte prolétarisation de la ruralité rencontrait déjà en 2012 la nostalgie frontiste du monde pré-mondialisation.
    Là où le FN ne peut monter une liste, son potentiel constaté en 2012 est utilisable par d’autres formations. C’est donc que l’extrême droite correspond aujourd’hui à une demande sociale. Celle-ci est éclairée par la sociologie des territoires du vote extrême droitier.
    Cette sociologie demeure largement populaire, même si cette caractéristique a moins pu s’exprimer à l’occasion de ces municipales. En effet, les listes FN étaient présentes dans toutes les communes de plus de 100 000 habitants sauf trois, dans 60 % des villes de 30 000 à 100 000 habitants, mais dans seulement 1 % des communes de 1 000 à 3 500 habitants.
    On trouve dans les communes où le FN était présent dimanche moins d’ouvriers que la moyenne, un peu plus de cadres, et surtout moins de retraités. Le revenu moyen y est aussi un peu plus élevé, mais les inégalités de revenus sont également plus grandes. Parmi ces communes, le score augmente proportionnellement au nombre d’ouvriers et d’employés. De plus, le caractère géographiquement et socialement « périphérique » du vote FN se trouve confirmé : le vote FN, qu’on le mesure en proportion des inscrits ou des exprimés, décroît nettement dans les communes au-delà de 10 000 habitants, et culmine à une vingtaine de kilomètres des grands centres urbains.
    Le niveau du vote FN décroît également régulièrement avec le niveau de revenu moyen – des cas comme ceux d’Hénin-Beaumont, mais aussi de Béziers ou Perpignan, illustrent parfaitement cela. Il faut donc relativiser l’idée que le déclin économique ne serait l’explication de la force du Front national que pour le « FN du Nord » : dans le Sud méditerranéen, difficultés économiques et motivations d’ordre plus identitaire ou idéologique peuvent se combiner et se renforcer. L’éloignement du « centre » politique, économique et culturel radicalise des « périphéries » qui réclament leur « intégration ».
    Sur le plan politique, il convient de souligner deux éléments. D’abord, le score du FN est fortement lié à la participation électorale. De ce point de vue, rapprocher le vote FN d’une supposée crise de la démocratie nous paraît être une erreur d’analyse : à bien des égards, le vote FN est un opérateur de politisation, dans une élection que beaucoup essaient de dépolitiser. D’autre part, le score du FN est plus faible lorsque celui de la droite est plus fort, et inversement. Il n’y a en revanche pas de corrélation avec le score de la gauche. Tout semble indiquer, dans nos observations, que le FN se situe d’abord au sein du marché électoral des droites. Le Front national participe bien, depuis trente ans, à la droitisation de certains groupes sociaux, en particulier populaires.
    Si elles ne constituent pas une nouvelle « vague » ou « déferlante », ces élections municipales confirment la capacité renouvelée du FN à traduire ses scores présidentiels en performances locales. En capacité de distribuer des postes d’élu, l’extrême droite peut espérer attirer plus de petits notables, qui se présenteraient aux élections de 2015, et, ainsi, être plus normalisée à la présidentielle de 2017. Mais elle sera alors responsable de bilans municipaux : leur qualité influencera sans doute l’avenir de Marine Le Pen.
    Joël Gombin et Nicolas Lebourg
    Source : Fragments sur les temps présents : http://tempspresents.com/2014/03/30/joel-gombin-nicolas-lebourg-extreme-droite-une-demande-sociale/#more-5575
    Première parution : Joël Gombin et Nicolas Lebourg, « Le vote pour l’extrême droite est une façon de repolitiser l’élection », Le Monde, 28 mars 2014, p. 25.
    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EFAyEAEulZVUkIvdwS.shtml

  • Lettre ouverte de Ludovine de La Rochère à Hollande

    Tribune de Ludovine de La Rochère sur Atlantico :

    "Monsieur le président de la République, notre pays traverse une profonde crise, une crise économique avec un chômage record et une crise politique, avec une désaffection majeure de nos concitoyens comme viennent de l’illustrer le désaveu de votre majorité autant que l’abstention massive des électeurs, notamment dans les zones péri-urbaines votant pourtant à gauche jusqu’à présent. Une crise sociétale aussi, dont il faut, hélas, rendre à César, vous-même, ce que César a laissé faire, puisque c’est un fait que c’est sous votre présidence que, pour la 1ère fois depuis la fondation de la République en 1792, un sujet de société a donné motif à envoyer plusieurs fois un million de Français dans la rue. A l’évidence, les résultats des municipales sont notamment la réponse des Français au mépris dont vous avez témoigné à leur égard.

    Des citoyens de tous horizons se sont mobilisés pour le respect de la réalité humaine homme/femme et de la filiation père/mère/enfant, contre le « mariage » prétendument «  pour tous ». Ils ne l’ont pas fait par « professionnalisme du pavé », ils ne l’ont pas fait pour obtenir une « énième semaine de congés payés » : non, ils l’ont fait pour le bien commun, une valeur désintéressée. Ils ont manifesté, notamment les 13 janvier, 24 mars, 26 mai 2013 et 2 février 2014, pour exprimer leur inquiétude à l’idée que l’on piétine l’intérêt supérieur de l’enfant en le privant délibérément de père ou de mère ; que l’on fasse passer leurs droits et leurs besoins avant les revendications du lobby LGBT, ultra-minoritaire, ne représentant pas l’ensemble des personnes homosexuelles vivant en France ; que l’on démolisse la politique familiale en quelques mois ; qu’on laisse agir des agences avides et sans scrupule, exploitant le désir d’enfant... C’est inacceptable.

    Monsieur le président de la République, vos projets de société, élaborés par des apprentis sorciers, créant des divisions artificielles entre « hétéros » et « homos », sont déconnectés de la réalité, contraires à la déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen, dont l’article IV précise que « la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui » et contraires à la Convention internationale des droits l’enfant, signée par la France, dont l’article 7 déclare que « l’enfant a le droit de connaître ses parents et d’être élevé par eux » et l’article 9 que « les Etats parties veillent à ce que l’enfant ne soit pas séparé de ses parents contre leur gré ».

    Nous sommes des Français soucieux de boucler les fins de mois, de faire réviser les devoirs du soir de nos enfants, de leur transmettre comme valeur le respect des élus qui œuvrent au bien commun. De toutes nos forces, nous n’aspirons qu’à être tranquilles. Mais, de toutes nos forces, nous ne lâcherons rien sur l’intérêt supérieur de l’enfant. RIEN. Le 3 février dernier, votre Premier ministre, qui semblait avoir compris la détermination des familles excédées a annoncé l’ajournement de la loi « famille » que préparait Dominique Bertinotti de la manière la plus opaque qui soit. Mais vos ministres ont ensuite évoqué la possibilité de faire passer les mesures prévues une par une, en douce. Les projets de réduction du congé parental, d’interdiction de temps partiel de moins de 24h par semaine, d’individualisation de l’impôt… ont été poursuivis. Najat Vallaud-Belkacem et Vincent Peillon ont continué d’avancer sur leur prétendu  « ABCD de l’égalité » - « ABCD » du genre en réalité -, et la rééducation de nos enfants « dès le plus jeune âge », comme ils disent, pour leur faire entrer l’identité de genre dans le crâne. Quelles que soient leurs origines et leurs sensibilités, les Français considèrent que c’est insupportable.

    Monsieur le président de la République, les familles, déjà vaches à lait des impôts, déjà mal aimées du gouvernement, sont à présent terrorisées par l’annonce de la suppression du financement autonome de la branche des allocations familiales à propos de laquelle elles sont dans le flou le plus total. Comme si rien ne s’était passé, comme si vous n’aviez pas écouté les sages conseils d’un François Mitterrand sachant retirer son projet de loi « école », vous avez fait savoir qu’après les élections municipales et européennes, vous comptiez poursuivre : après la « loi Taubira », la généralisation de l’« ABCD », le projet de « loi Bertinotti », le projet de « loi Touraine »...

    Monsieur le président de la République, les familles n’en peuvent plus de ces réformes sociétales voulues par quelques uns contre la majorité tranquille de la France. Les familles vous demandent de vous occuper du chômage, du pouvoir d’achat, de la réduction de la dette de la France, de la relance de l’économie. Alors, dans votre rôle d’arbitre des institutions et de garant  de la paix civile, elles vous demandent solennellement, de renoncer aux réformes sociétales qui – les résultats des municipales l’attestent – n’ont l’aval que d’une très petite minorité de Français...

    Monsieur le président de la République, nous demeurons très vigilants aux nominations imminentes, en particulier pour ce qui concerne la famille et l’Education nationale. Toute nomination de partisan de l’idéologie du genre et/ou de la libéralisation de la PMA et de la GPA, serait vécue pour les familles comme une véritable provocation. Si nous ne sommes pas entendus, si les familles n’ont encore en plein visage que des projets idéologues et contraires au bien commun, que du mépris et du déni de la part de vos futurs ministres, alors nous appellerons de nouveau à descendre dans la rue pour faire stopper tous ces projets de société aberrants.

    Monsieur le président de la République, ce n’est pas un ultimatum, c’est un appel du cœur des familles. Laissez-les en paix. Laissez-nous en paix."

    Michel Janva