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élections - Page 661

  • Paul-Marie Coûteaux : "Je suis le seul qui puisse tenir tête à Marine Le Pen"

    INTERVIEW. La présidente du FN a écrit une lettre de rupture à celui qui lui servait de super-DRH. Mis en cause, Paul-Marie Coûteaux s’explique au Point.fr.

    Comme l’a révélé Le Point.fr, la présidente du FN a décidé de rompre avec Paul-Marie Coûteaux, président de Souveraineté, indépendance et libertés (Siel),...

    ...un petit parti de 600 membres créé pour ceux qui adhèrent au projet politique de Marine Le Pen, mais qui se refusent à prendre leur carte au FN. Mis en cause, l’ancien collaborateur de Charles Pasqua et Philippe Séguin s’explique.

    Le Point.fr : Comment expliquez-vous cette rupture avec Marine Le Pen ?

    Paul-Marie Coûteaux : La chronique de mes accords et de mes désaccords avec Marine Le Pen serait longue à écrire. Personne n’y est vraiment habitué, car tout le monde est carpette devant elle. J’ai essuyé les colères de Philippe Séguin dont j’ai été le collaborateur. Alors les colères de Marine Le Pen ne me font pas peur ! Notre désaccord porte sur la ligne politique : je désapprouve l’accent exagérément mis sur l’option "ni droite ni gauche". En 2011, cette ligne n’était pas si nette, mais elle s’est beaucoup accentuée car Marine Le Pen mise sur les déçus de François Hollande. Sans compter l’un de ses conseillers, Florian Philippot, qui est surtout sur la ligne "ni droite-ni droite". Or, le positionnement du Siel a toujours été de faire battre la gauche. Cela dit, je continue de situer Marine Le Pen à droite.

    Ces divergences stratégiques mettent donc fin à trois ans d’alliance avec le FN...

    À chaque fois que nous nous engueulons, nous renouons. Par SMS, Marine Le Pen m’a assuré qu’elle était désolée que sa lettre de rupture ait été mise sur la place publique. Nous devrions nous revoir bientôt, sûrement la semaine prochaine.

    Vous plaidez pour un gouvernement de salut public. Comment le concevez-vous ?

    La politique ne consiste pas uniquement à gagner les élections. Elle consiste aussi - et peut-être d’abord - à gouverner la France. Le FN est encore loin du compte pour acquérir une psychologie gouvernementale et une culture d’État. Pour cela, il faudrait construire un "shadow cabinet", une architecture solide pour un potentiel futur gouvernement avec le Rassemblement bleu Marine, Debout la République de Nicolas Dupont-Aignan, Philippe de Villiers ainsi que ceux de l’UMP qui sont patriotes. Il faut savoir avec qui nous gouvernerons. Aujourd’hui, le Rassemblement bleu Marine est une coquille vide : il faut penser à une architecture plus large et qui soit gouvernementale.

    Au sein du Siel, le parti que vous avez créé en 2011 pour soutenir Marine Le Pen, certains réclament votre démission de la présidence. Est-ce votre intention ?

    Pourquoi démissionnerais-je ? Non ! Mon mandat sera remis en jeu au congrès prévu en janvier 2015. Je n’ai pas encore décidé si je serais candidat à ma succession. Mais les membres du Siel me demandent de rester : je suis le garant de l’unité et de l’indépendance de ce petit parti. Sans rouler des mécaniques, il n’y a guère que moi qui puisse tenir tête quand il le faut à Marine Le Pen. Sans moi, le Siel deviendrait une sorte de faux nez du FN et il disparaîtrait.

    Le Point.fr

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Paul-Marie-Couteaux-Je-suis-le

  • Force Vie versus FN... Ou quand les fondamentaux s’invitent dans le débat européen

    Les dernières positions du FN font réagir et alerter Christine Boutin au nom des candidats Force Vie

    « Derrière la dédiabolisation du FN mode « Bleu Marine », il y a un abandon des fondamentaux sur la vie et la dignité humaine. Une succession d’incohérences et d’ambiguïtés… »

    Le Front National mode « Bleu Marine » veut faire croire aux français qu’il peut défendre la famille, la nation, le patriotisme, et donc une juste économie, sans tenir l’exigence première de la défense de la vie et de la primauté de la dignité de toute personne humaine. C’est une incohérence qu’il faut dénoncer.

    Le refus de Marine Le Pen de prendre part aux grandes manifestations du Printemps dernier pour défendre le mariage comme union d’un homme et d’une femme en est l’aveu le plus flagrant. Cette absence et son silence ambigus sont un criant rejet des principes non négociables que sont la protection de la vie de sa conception à la mort naturelle, la liberté d’éducation, la défense de la famille traditionnelle.

    Voulue par Marine Le Pen, la rupture avec le socle historique sur lequel a pu s’appuyer nombre de votes FN est consommée. Elle est une postmoderne sans profondeur, entourée de technocrates ambitieux, transgressifs en nombre grandissant, qui ont rallié culturellement la pensée unique. Cette mutation explique d’ailleurs la relative dédiabolisation du FN dans la sphère médiatique.

    Par ses ambiguïtés flagrantes sur la défense du mariage, sur la protection de toute personne humaine en début ou fin de vie, sur la définition de la laïcité devenue pour eux laïcisme, Marine Le Pen et Florian Philippot, contrairement à quelques trop rares personnalités de ce parti, épousent les travers qu’ils ne cessent pourtant de dénoncer dans une nouvelle incohérence.

    Au niveau européen, le Front National des Jeunes a noué des alliances avec des partis qui sont souvent soumis aux revendications des lobbies LGBT. C’est par exemple le cas avec le « Vlaams Belang » belge qui justifie par sa détestation de l’Islam la promotion de dérives sexuelles. De surcroit, le Front National siège dans le même groupe qu’un parti ayant fait tomber l’objection de conscience aux Pays-Bas : une ambiguïté de plus annonçant que demain le FN s’alignera sur un PS cherchant à remettre en cause la clause de conscience des médecins après l’avoir refusé aux maires face à l’imposition du mariage pour tous.

    Les prétentions du FN à faire croire que la nation, la protection des travailleurs, le patriotisme décomplexé, thèmes affichés et surlignés, peuvent s’affranchir du combat premier pour la dignité de toute personne humaine sont vaines. Ne pas défendre de tels principes, c’est entrer comme l’a fait et le fera le FN « Bleu Marine » dans un système partisan prêt à toutes les compromissions sur les principes fondamentaux. Sans défense de la Vie, Nation et Patriotisme disparaitront. Sans reconnaissance et défense de l’humanité dans ce qu’elle a de plus sacré, aucun parti politique ne pourra être sérieux dans ses propositions. C’est cette impasse qui rend le « logiciel » des UMP, PS et FN obsolète.

    Élus, les députés Force Vie porteront à Bruxelles une vision cohérente basée sur des principes clairs. Parce que seul le respect intégral de la vie dans toutes ses dimensions permettra d’éviter la crise de civilisation qu’on nous prépare. Sans cela, on poursuivra les mêmes illusions vouées aux mêmes terribles échecs.

    Pour ces élections européennes, Force Vie présente toutes les garanties de cohérences intellectuelles pour un vrai vote de conviction le 25 mai prochain.

    Force Vie

    NDLR : TOUT CELA EST LOIN D’ÊTRE FAUX, ET NOUS L’AVONS ASSEZ RÉPÉTÉ. EN REVANCHE L’ENGAGEMENT EUROPÉEN DE FORCE VIE, FIDÈLE AU PRÉTENDU MESSAGE DES PÈRES FONDATEURS DU MACHIN BRUXELLOIS N’EST PAS LÀ NON PLUS POUR NOUS RASSURER. ENCORE UNE FOIS, SEULE L’ACTION FRANÇAISE SEMBLE CONCILIER TOUTES LES EXIGENCES DE L’INTÉRÊT NATIONAL ET DE LA SAUVEGARDE DE LA SOCIÉTÉ !

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Force-Vie-versus-FN-Ou-quand-les

  • Patriotes de tous les pays, unissez-vous !

    Bruno Gollnisch l’affirmait  le 7 avril sur ce blog, le FN  étant en capacité de susciter un électrochoc salutaire,de  virer en tête au soir du 25 mai, il ne fallait pas s’attendre à ce que cette  campagne européenne soit pour l’opposition nationale  « une simple  promenade de santé ». Il existe en effet  « beaucoup d’intérêts  convergents de différents  lobbies et partis  pour empêcher ce réveil des Français ». Réveil acté également par le « curieux » sondage OpinionWay pour Le Figaro et LCI qui s’intéresse cette fois (déjà !) à l’élection présidentielle. Il  indique que si le premier tour de la reine des batailles  avait lieu dimanche prochain,  Marine Le Pen obtiendrait 25% de suffrages, derrière un Nicolas Sarkozy (29%) qui aurait donc franchi l’obstacle de ses démêlés judiciaires (à dieu ne plaise), mais loin devant François Hollande (19%).   Jean-Luc Mélenchon serait le seul autre candidat à dépasser la barre des 10% avec 11% des intentions de vote.

     Il n’est donc pas plus  étonnant  que cela  qu’une enquête ait été diligentée, officiellement ouverte par le parquet de Paris,  à l’encontre de « Jeanne », le microparti de Marine Le Pen, portant sur les prêts accordés à des candidats du Front National lors des cantonales de 2011 et des législatives de 2012 ». Le Monde rapportait hier que « des perquisitions ont eu lieu le 7 avril » dans les locaux de l’entreprise  Riwal « qui s’occupe de l’ensemble du matériel de campagne du Front National ». « Enquêtes, informations judiciaires, perquisitions, le pouvoir socialiste ne manque pas d’imagination face à son opposition politique ». « Tout cela se terminera comme à chaque fois par un non lieu ou une relaxe dans quelques mois, mais la calomnie aura remplie son rôle »  a noté Marine   sur tweeterDiffamez, diffamez il en restera toujours quelque chose…

     Cette hostilité qui ne recule devant aucuns procédés et artifices est à comparer avec l’accueil extrêmement  chaleureux réservé à  la présidente du FN, lors de sa seconde visite à Moscou samedi dernier, par  le président de la Douma (chambre basse du parlement)  Sergueï Narychkine  et  les députés de Russie Unie.

     Les appels de Marine et des dirigeants du FN   à la raison, à  la modération, à la conciliation, à une issue pacifique dans le dossier ukrainien ?  ont été perçus en toute logique très favorablement dans la Russie de Poutine.  « Le projet le plus logique, a-t-elle expliqué,  le plus respectueux serait l’organisation d’une fédération au sein de l’Ukraine, qui permette un degré d’autonomie à des régions. » Ainsi « l’Ukraine de l’Est, qui se sent plus portée pour mille raisons vers la Russie, ou l’Ukraine de l’Ouest, plus portée pour mille raisons vers l’Union européenne, pourraient chacune préserver le pays. »

     Plus  largement,  le refus  constant des nationaux français, depuis la chute du communisme,  de s’aligner sur le positions  atlanto-bruxelloises de l’UMPS et de ses alliés, le vœu de voir émerger un monde multipolaire plus respectueux de peuples et de   leur identité, la dénonciation des ravages opérés par le rouleau compresseur mondialiste et l’idéologie marchande, la  défense résolue  des valeurs traditionnelles,  helléno-chrétiennes,  dans un « occident » qui sombre dans la décadence et la barbarie, sont autant de points de convergences entre patriotes Français et Russes.

     Cela explique les liens très cordiaux  qui se sont noués  au fil du temps, puisque avant  Marine, Jean-Marie Le Pen fut aussi invité cordialement en Russie, tout comme ces derniers mois, Bruno Gollnisch, Marion Maréchal-le Pen, et Aymeric Chauprade.

     A contrario, on ne peut être que déçu quand des responsables politiques ayant une grille de lecture lucide des menées mortifères de  la dictature bruxelloise,  se réfugient derrière de faux prétextes pour refuser la main que leur tend  le  FN. Le leader du parti eurosceptique britannique UKIP, le libéral Nigel Farage,   nous nous en faisions l’écho en février,  évoquait  comme prétexte pour ne pas s’allier avec  les nationaux français au Parlement européen, le fait que  le FN serait un mouvement de  gauche dure ( «hard left»)…

     Il a récidivé dans un entretien accordé au Figaro et publié hier dans lequel il rejette (pour l’instant ?) toute alliance avec le FN dans la future assemblée européenne post élection du 25 mai, au motif  que Marine « à  un programme politique d’extrême gauche ! ».  Sans grande cohérence,  il en déduit que c’est la raison pour laquelle  « Le British National Party (BNP)  a décidé de s’associer au Front National, c’est très bien, car ils appartiennent à la même famille politique, celle de l’extrême droite » ! - « alliance qui n’est pas envisagée » a pourtant  rappelé Marine.

     M. Farage, qui dit sa préférence  pour une alliance avec DLR de Nicolas Dupont-Aignan qu’il juge portant « trop étatiste », affirme encore : « Nous devons être justes avec Marine Le Pen : elle a fait beaucoup de progrès par rapport à son père. Elle essaie d’éloigner son parti de son passé compromettant. Mais le bagage historique est toujours là. Vous savez de quoi je parle ! » ( ???).

     Le leader d’UKIP prend grand soin de  ne pas  expliciter plus avant  son propos, mais il s’agit surtout de regretter cette pirouette commode, cette soumission au  politiquement correct,  alors même que  les vœux exprimés par  ses électeurs sont très largement identiques à  ceux du FN.

      En mai dernier UKIP a réalisé une percée spectaculaire aux élections britanniques obtenant  en moyenne 25% des suffrages aux élections locales dans les 1734  communes où il présentait un candidat. Le journal britannique The Observer constatait alors  que  « les principales préoccupations des sympathisants de l’UKIP sont l’immigration, l’identité nationale, l’hostilité à l’Union européenne et la désaffection envers la politique as usual  ».

     Un responsable politique  eurosceptique, souverainiste, patriote  soucieux de faire entendre la voix de ses électeurs au sein de l’assemblée européenne,  doit être prêt à un certain nombre d’efforts, de compromis,  au nom de l’intérêt général.  Marine l’a dit, il existe des différences d’approches, de sensibilités, de programme  entre les partis avec lesquels le FN  entend  former idéalement un groupe.

    Cela doit-il pour autant nous interdire de  peser, de faire entendre plus fort notre voix au sein  au sein de cette Assemblée ? Doit-on  priver d’un débouché politique  les peuples européens qui étendent  secouer le carcan euromondialiste ? Non bien  sûr et à Moscou comme à Paris en passant par   Bruxelles,  le mot d’ordre du FN reste bien le même face au  mondialisme : « patriotes de tous les pays, unissez-vous ! ».  

    http://gollnisch.com/2014/04/16/patriotes-les-pays-unissez/

  • Redécoupage territorial : la piste d'une France à 12 régions

    Douze régions, une Normandie unie, Nantes en Bretagne et les Pays-de-la-Loire démantelés. C'est grossièrement le portrait administratif de la France de demain tel que l'envisagerait le gouvernement, selon «Challenges».
    Lors de son discours de politique générale, prononcé mardi, le Premier ministre Manuel Valls a proposé «de réduire de moitié le nombre de régions» d'ici 2017.
    Parmi les scénarios qu'envisagerait le gouvernement, l'hebdomadaire juge que «le plus réaliste» serait celui d'une France métropolitaine à 12 régions, un projet qui aurait été «présenté à l'Elysée le 10 mars». Un autre projet, annoncé en janvier par le député PS Thierry Mandon, évoquait un passage à «une quinzaine de régions».

    Auvergne et Rhône-Alpes ensemble

    Selon «Challenges», trois régions demeureraient intactes : l’Île-de-France, la Provence-Alpes Côte d’Azur et la Corse. La Bourgogne et la Franche-Comté fusionneraient, tout comme la Picardie et le Nord-Pas-de-Calais, la Basse Normandie et la Haute Normandie, le Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, ainsi que l’Auvergne et Rhône-Alpes. Deux entités regrouperaient trois anciennes régions : l’Alsace, la Lorraine et la Champagne-Ardennes, ainsi que le Poitou-Charentes, l’Aquitaine et le Limousin.

    Le changement le plus radical concernerait la région Pays-de-la-Loire, qui se verrait démantelée. La Mayenne, la Sarthe et le Maine-et-Loire composerait une nouvelle région baptisée Vallée-de-la-Loire avec les départements de l'actuelle région Centre. La Loire-Atlantique rejoindrait elle la Bretagne ; la Vendée intégrerait la région Aquitaine-Poitou-Limousin. Le scénario n'est pas figé, selon Challenges, qui évoque, en outre, un possible rattachement de la Corse à la région Provence.

    Le projet de redécoupage territorial en 12 régions :
    Chateau

    77 % des Français refusent la disparition de leur région

    Hasard ou pas, c'est justement dans les Pays-de-la-Loire que les habitants sont le moins attachés à leur région, 22 % étant même favorables à sa disparition, selon une étude LH2 pour la presse régionale et France Bleu parue mercredi. 
    Les Français restent globalement très attachés aux régions. 54 % refusent ainsi l'agrandissement de leur région par le rattachement à la région voisine et 51 % sont opposés au rattachement de nouveaux départements. 74% des sondés sont défavorables au rétrécissement de leur région et 77 % refusent sa disparition pure et simple, 56 % y étant même «très défavorables».

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EFAZFulkEluPIHCDCZ.shtml

    Source : Le Parisien : http://www.leparisien.fr/politique/redecoupage-territorial-la-piste-d-une-france-a-12-regions-11-04-2014-3760587.php
  • Communauté d'agglomération d'Avignon : alliance UMP-FN

    Lu dans Minute :

    "La socialiste Cécile Helle pensait avoir fait le plus difficile en s’emparant de la mairie d’Avignon, à laquelle Marie- Josée Roig (UMP), qui la détenait depuis 1995, ne se représentait pas. Mais en réalisant plus de 35 % dans la cité des papes et en remportant la mairie du Pontet, ville toute proche de 17000 habitants, le Front national est entré en force dans la communauté d’agglomération du Grand Avignon, à cheval sur le Vaucluse et le Gard. Et il a permis que celleci reste à droite! Joris Hebrard, jeune maire FN du Pontet, et Philippe Lottiaux, chef de file frontiste d’Avignon, à la tête de leur groupe de onze conseillers communautaires, se sont retrouvés dans la confortable position de faiseurs de rois. Sans eux, ni la gauche (27 sièges), ni la droite (32 sièges) ne pouvaient espérer trouver une majorité.

    [...] Résultat :dès le premier tour, les onze conseillers FN ont voté comme un seul homme pour Jean-Marc Roubaud, maire UMP de Villeneuve-lez-Avignon et ancien député du Gard, tendance Droite populaire. Et si d’un côté comme de l’autre, on nie tout accord, tout logiquement, Roubaud a été élu président.Ce scénario, tant redouté par les NKM, Juppéet consorts, s’est renouvelé pour l’élection de Joris Hebrard comme deuxième vice-président de cette assemblée. Le jeune maire frontiste a été élu vice-président avec 43 voix,soit les groupes FN et UMP au complet ![...]

    Dans le Vaucluse, ou du moins à Avignon, dénoncer l’UMPS n’est plus à l’ordre du jour. Ce qui est le plus étonnant dans cette histoire, c’est que, peut-être pour la première fois depuis plus de dix ans, personne n’a contesté cette élection. Personne n’a appelé à la « vigilance citoyenne ». Pas un de ces habituels résistants ne s’est fendu d’un appel – forcément – solennel à Jean-François Copé pour qu’il sanctionne Jean-Marc Roubaud d’avoir franchi la ligne rouge, d’avoir trahi la République en se faisant élire avec les voix du Front national ! [...]"

    Michel Janva

  • L'avenir des régions doit se décider en région

    J'avais hésité à intituler cette chronique "la Grande Bourgogne est en marche". On aurait pu y voir un regard humoristique, alors qu'il convient de saluer une décision. L'annonce par le Monde du 14 avril des "fiançailles  de la Bourgogne et de la France Comté" ne devrait surprendre aucun de ceux qui, connaissant l'Histoire et ses éternels resurgissements, n'ignorent pas que le nom même de Franche-Comté lui vient de son ancien statut de "comté de Bourgogne", – comté au féminin comme dans les traductions françaises de Tolkien. On se souviendra peut-être aussi que la Franche-Comté fut détachée du Saint-Empire au XVIIe siècle, très largement contre son gré.

    Depuis le discours programme de Manuel Valls du 8 avril, on a vu surgir, en effet, un nombre impressionnants de projets parisiens de redécoupage, aussi arbitraires que les précédents, s'ingéniant à réduire le nombre des régions métropolitaines de la France. Les adeptes de Michel Debré avaient imposé aux départements des compositions arbitraires. Les plus notoirement absurdes ont coupé la Normandie en deux, ou ont retranché Nantes capitale des ducs de Bretagne de la région administrative portant ce nom.

    Désormais, les mêmes bureaux technocratiques s'emploient à nous dire, dans leur langue péremptoire, si Montpellier fait partie du "sud est" ou du "sud ouest", si l'Auvergne se situe dans le massif central, etc. Ne parlons même pas de l'Alsace-Lorraine, sujet tabou en ce douloureux centenaire du suicide de l'Europe en 1914. À force de jouer aux imbéciles les champions jacobins de la balle dans le pied finiront bien par gagner. Les crétins médiatiques les y aideront. 

    Pour une fois en effet, on devrait presque saluer une formulation prudente utilisée par le chef de l'État. Dans son discours du 14 janvier, il avait "invité" les régions à se"rapprocher." Cela sonne mieux à nos oreilles que l'horizon, fantaisiste et lointain, d'un redécoupage en 2021, tendant, finalement à recentraliser la décentralisation, au lieu de la mener à sa conclusion logique, celle d'une régionalisation du cadre français. Tout cela au nom d'improbables économies.

    On pourrait et on doit sans doute considérer ici une "norme européenne" – mais certainement pas celle que l'on entend avancer habituellement quand on parle des 16 Laender allemands, en ignorant superbement l'exemple, pourtant magnifique, de l'ancienne cité hanséatique de Brême.

    Le drame de la France, dans ce domaine, ne tient pas au "nombre" de ses régions, mais à l'empilement des strates. La multiplication des instances théoriques de décision aboutit en fait à renforcer, au quotidien, la mainmise concrète de l'administration sur la vie sociale.

    L'exemple du référendum alsacien de 2013, mal conçu, mal présenté, mal défendu, et pour tout dire saboté, amène le pouvoir central à vouloir reprendre la main dans ce dossier qui le dérange. À Besançon, Marie-Guite Dufay, présidente de l'exécutif constate : "L'enjeu est tellement important qu'il faudra également une large consultation populaire. Après les élections de 2015, je suis très ouverte à l'organisation d'un référendum." Mais cela déplaît à Paris. Son homologue bourguignon François Patriat déplore donc à juste titre : "En matière de réforme territoriale, la droite et la gauche ont successivement manqué de courage. La France meurt de ses rigidités !"

    Il est donc grand temps que la France revive en laissant ses territoires penser eux-mêmes leur régionalisation et leurs équilibres financiers. Difficile de nous faire croire que l'État central jacobin puisse, sur ce dernier terrain, leur donner des conseils.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/2014/04/lavenir-des-regions-doit-se-decider-en-region.html

  • Jouyet, Cambadélis, Valls : le nouveau triangle du pouvoir Hollandais

    « Reste à savoir si cela trompera longtemps l’opinion ! »

    Le choc des municipales passé, Hollande a musclé son dispositif de commandement. Il a nommé Jean‑Pierre Jouyet au secrétariat général de l’Elysée, Jean‑Christophe Cambadélis à la tête du PS et Manuel Valls à Matignon.

    Jouyet : un grand oligarque à l’Elysée

    Le secrétariat de la présidence, c’est la tour de contrôle de l’Etat. Grand commis de l’Etat mais aussi des banques Jouyet est au barycentre de l’idéologiquement correct : européiste, il a servi aup,rès de Delors, alors président de la Commission européenne ; atlantiste, il préside l’Institut Aspen‑France ; il est aussi observateur au conseil d’administration du club « Le Siècle » ; patron de l’Autorité des marchés financiers, il a bloqué toute réforme contraire aux intérêts des grandes banques d’affaires. Il pourra cohabiter sans problème avec son adjoint, Emmanuel Macron, de la banque Rothschild. Jouyet, c’est aussi un ancien ministre de Nicolas Sarkozy apte à préparer une possible cohabitation avec l’UMP. C’est aussi un symbole de l’UMPS pour Marine Le Pen.

    Cambadélis : un antifa à la tête du PS

    Jouyet est consensuel. Cambadélis, lui, est clivant. Trotskyste un jour, trotskyste toujours, il a bâti sa carrière sur la lutte contre le Front national, organisant contre lui le « harcèlement démocratique », c’est‑à‑dire la perturbation de ses réunions. C’est aussi l’un des acteurs majeurs de l’« antiracisme ». Après la marionnette Harlem Désir, voici le marionnettiste Cambadélis. Son rôle est triple : diaboliser le FN, culpabiliser l’UMP, rassembler et mobiliser les forces de gauche et les différentes tendances du PS.

    Et Valls est là pour amuser la galerie ?

    Créature de Stéphane Fouks, patron de l’agence Euro‑RSCG, Valls a pour mission d’occuper l’espace médiatique. Il fera comme premier ministre ce qu’il a fait comme ministre de l’Intérieur : accourir là où sont les caméras. Il va exercer le ministère de la parole et de l’image en jouant sur sa peopolisation et sur celle de sa femme.

    Somme toute un dispositif cohérent ?

    Oui : versant droit, Jouyet, l’aiguilleur de l’Etat ; versant gauche, Cambadélis, le mécano de la guerre civile ; versant riches et célèbres, Valls et son épouse à la Une des magazines. Reste à savoir si cela trompera longtemps l’opinion !

     Le Kiosque courtois

    Radio courtoisie, 12/04/2014

    http://www.polemia.com/jouyet-cambadelis-valls-le-nouveau-triangle-du-pouvoir-hollandais/

  • La fracture de l'UMP face à l'UE

    Guillaume Bernard décrypte les divergences sur l'UE au sein de l'UMP :

    "La ligne de fracture entre fédéralistes et eurosceptiques (pour dire rapidement les choses) qui divise la droite sur la construction européenne passe effectivement au sein même de l'UMP. Le centre est européiste, la droite nationale est souverainiste, l'UMP est partagée entre ces deux tendances. Ce qui est vrai au sein des instances dirigeantes l'est encore plus dans l'électorat. Ce parti profite du discrédit de l'actuel Exécutif, mais il pourrait voir une part importante de son électorat soit s'abstenir parce que désapprouvant ses positions trop européistes, soit basculer vers le FN.

    [...] Passent donc, au sein de la droite modérée, les clivages idéologiques fondamentaux qui transparaissent à travers trois principaux thèmes: l'identité nationale, la construction européenne et les mœurs.La fracture peut être résumée en une opposition entre une droite classique et une droite moderne : la première considère que les corps sociaux sont inscrits et que les valeurs sociales sont données par un ordre cosmologique des choses ; la seconde pense qu'il n'existe pas d'entité sociale ni de valeurs en dehors de la manifestation et de la rencontre de volontés.

    Appliquée à la construction européenne, cette opposition conduit à distinguer ceux qui pensent que l'Europe est une entité historique ayant une civilisation commune mais avec des spécificités nationales à ceux qui considèrent qu'elle consiste en un espace neutre, plus ou moins vaste, fondé sur la mise en œuvre de principes juridiques. Le débat ne se situe donc pas dans une alternative pour ou contre l'Europe (le scepticisme vise l'Union européenne et non l'Europe en tant que telle) ; ce sont les objectifs et les moyens qui sont opposées. L'Europe des souverainistes consiste en une entité géopolitique ayant sa propre culture et ses propres intérêts, notamment militaires ; c'est parce qu'il existe un bien commun qu'émerge un corps politique. Quant à elle, l'Union européenne vise, avant tout, l'harmonisation juridique pour favoriser la libre circulation des capitaux, des personnes et des biens ; ayant abandonné la défense à l'OTAN, la gouvernance politique est au service de l'interdépendance économique. [...]

    Entre le centre europhile et la droite nationale souverainiste, qui ont tous deux l'avantage d'avoir des positions clairement identifiables par les électeurs, l'UMP est effectivement écartelé.Si la division de l'électorat de l'UMP se manifeste clairement à propos de la construction européenne, elle existe bien au-delà de cette question.

    [...] Etant donné le prévisible fort taux d'abstention qui permettra d'en relativiser les résultats, il est peu probable que les élections européennes provoquent directement l'implosion de l'UMP. Mais, contrairement à ce que pourraient espérer les hommes politiques, les facteurs de division de la droite resteront et réapparaîtront inéluctablement sous la pression du «mouvement dextrogyre». [...]"

    Michel Janva

  • Le pourquoi du relatif insuccès du Front National dans les très grandes villes

    Résultats du Front National lors du premier tour des élections municipales de 2014 dans les dix plus grandes villes de France

    Paris 6,26%

    Marseille 23,16%

    Lyon 13,78%

    Toulouse 8,15

    Nice 15,59

    Nantes 8,14 

    Strasbourg 10,94 

    Montpellier 9,18 

    Bordeaux 6,06 

    Lille 18,22

    Bien souvent, l'erreur effectuée par les analystes dans le cadre de la rédaction de leurs articles, est de défendre leur point de vue de façon exclusive, nonobstant d'autres pistes. C'est ainsi qu'un point de vue n'englobe que très rarement la totalité de la vérité. A titre d'exemple, j'évoquais hier avec un Ami, le pourquoi des fascismes à partir des années 20. Il existe à ce sujet trois interprétations bien connues. La communiste faisant du fascisme le dernier recours du Capital (« Plutôt Hitler que Staline »). Celle que l'on peut qualifier de « socialiste », insistant sur l'histoire spécifique de certains pays, favorisant par la suite l'advenue du fascisme. Enfin, l'interprétation dite de "droite", considérant que le fascisme est un fait historique daté, désormais ancré dans l'histoire d'un passé définitivement révolu.

    L'erreur donc, serait parmi ces trois interprétations, de n'en choisir qu'une, nonobstant les deux autres. Le fait est malheureusement assez courant au quotidien et beaucoup, de défendre bec et ongles leur unique point de vue, comme s'il n'existait aucun autre angle de visée.

    C'est ainsi qu'énoncer le fait que le Front National n'a que peu réussi dans les très grandes villes lors des dernières municipales par rapport aux résultats obtenus dans les villes plus petites n'est que majoritairement vrai. A titre d'exemple, on notera les bons résultats obtenus à Marseille, Nice ou Lille. Il faut aussi prendre garde à la sécheresse des résultats bruts : c'est ainsi que le résultat à Paris, en apparence faible, masque le réel décollage du Front National dans la capitale. 

    Remarquons quand même objectivement que dans huit des dix plus grandes villes, le Front National est en dessous du score national (16,5%), et le plus souvent de façon assez nette. C'est ainsi que dans quatre villes sur dix, le Front National se situe à moins de la moitié de son résultat national.

    Il existe donc, bel et bien, un problème au sujet des grandes villes.

    Ce n'est certes pas la valeur des candidats du Front National qui est en cause. Comme pour les autres structures, le Front National présente pour les villes majeures, des candidats triés sur le volet, de plus à fort enracinement local. Par voie de conséquence, on peut en déduire que dans la majorité des grandes villes, ce n'est pas le Front National qui perd mais ses opposants qui gagnent.

    On remarquera aussi - et c'est là fait important - que dans ces très grandes villes, les mouvements politiques situés à gauche du parti socialiste font, eux aussi, des scores modestes. On peut donc en déduire que concernant les très grandes villes, c'est le centre (de l'ump au parti socialiste) qui gagne facilement contre la périphérie.

    Il n'en a pas toujours été ainsi de par le passé.

    L'idée intuitive qu'ont ceux qui commencent à disposer d'un certain âge, de la droite et de la gauche, est d'associer certaines notions à la première et d'autres à la seconde. A droite, l'ordre ou la patrie. A gauche la défense des plus démunis et le progrès social. Le passé récent – trois décennies – a redistribué les cartes et rendu ces associations obsolètes.

    Aujourd'hui, il n'existe pas de gestion radicalement différente de ces grandes villes, selon qu'elles soient tenues par la droite ou par la gauche. Ayant vécu environ 25 ans sur Lille, j'ai pu constater l'involution sociologique du paysage. Le fait n'est d'ailleurs pas uniquement celui de la capitale nordiste. 

    Aussi bien l'augmentation des divers impôts locaux et frais rattachés dans les grandes villes, ont fait fuir non seulement les classes populaires, mais aussi la partie basse voire moyenne de la classe moyenne. Il existe donc un transit progressif partant du centre ville vers la périphérie. 

    On pourrait donc énoncer – en tenant compte des exceptions et avec une certaine réserve - que moins on est fortuné, plus on est éloigné du plein centre.

    La droite comme la gauche, a extirpé, pour des raisons qui sont principalement financières, les familles ne disposant pas d'un important pouvoir d'achat. C'est donc le paysage sociologique des grandes villes qui a ainsi changé. Villes dont la configuration est désormais la même, perdant ainsi diversité ou pluralité.

    Une des raisons d'être initiales des boulevards ceinturant les grandes villes était voici très longtemps, de protéger une population cossue, des masses populaires, jugées « laborieuses » voire « dangereuses ».

    Nous y retournons.

    En ce sens, droite et gauche aujourd'hui, défendent des intérêts de classes. Très favorisées en l'occurrence ...

    ALain Rebours

    http://www.voxnr.com/cc/a_la_une/EFAZFVVlZysCejDZAX.shtml

  • Valls n’est pas le sauveur de la gauche

    Adoublé par les sondages, affublé du titre de «vice-président», le ministre de l'Intérieur est sans doute trop singulier pour voir sa popularité rejaillir sur son camp.

    Gare aux chevilles! Manuel Valls vient d’être sacré personnalité française la plus populaire par l’oracle sondagier. Pour Ipsos, non seulement 57% des personnes interrogées approuvent «l’action» du ministre de l’Intérieur mais il est simultanément plébiscité par les sympathisants du PS (70% d’approbation) et par ceux de l’UMP (62%). Comme si cet admirateur de Georges Clemenceau préfigurait une forme nouvelle d’«union sacrée»...

    D’ores et déjà, les bookmakers de la vie publique se déchaînent. L’hebdomadaire de la gauche raisonnable n’a pas hésité à lui attribuer le titre de «vice-président». Cinq mois seulement après la nomination de Jean-Marc Ayrault à l’hôtel Matignon, la spéculation sur son successeur va bon train dans les rangs socialistes. Et c’est Valls qui arrive en tête des pronostics.

    Une actualité porteuse

    Tout ceci n’est-il pas à la fois exagéré et précipité? Sans mésestimer le moins du monde ses mérites, il faut noter que la popularité de Valls est d’abord indexée sur la fonction qu’il occupe. En ces temps de crise sans fin et d’anxiété sociale, le désir d’ordre et de sécurité est plus prégnant que jamais. Le ministre de l’Intérieur en profite par construction. Il en bénéficie d’autant plus qu’il remplit correctement sa fonction, n’hésitant pas à prendre les décisions qui s’imposent comme la dissolution de la très étrange BAC Nord de Marseille.

    L’actualité favorise une mise en scène récurrente de Valls avec d’autant plus d’impact que celui-ci est un expert en communication politique. Fait divers tragique, réseau terroriste démantelé, policiers corrompus sanctionnés: chaque jour donne au «premier flic de France» l’occasion de marteler son message de fermeté et d’asseoir sa réputation.

    Effet de contraste

    L’insolente popularité de Valls tranche avec le désamour des Français pour le couple exécutif. Le ministre de l’Intérieur est encensé au moment où l’électorat manifeste son mécontentement à l’égard du pouvoir socialiste.

    L’heureux résident de la place Beauvau profite sans nul doute d’un effet de contraste. Peu de ministres «impriment», comme on le dit maintenant, dans leurs paroles et leurs actions. Le président de la République donne l’impression de manquer d’un cap clair tandis que son Premier ministre peine à se situer à la hauteur de sa fonction.

    Personne, à l’inverse, ne reproche à Valls de ne pas «faire le job» dans les règles de l’art. Voilà qui explique, pour partie, la gratitude de l’opinion.

    La comparaison avec son collègue Arnaud Montebourg est ici parlante. Les deux révélations des primaires socialistes de l’automne 2011 connaissent des destins croisés. On se souvient que le chantre de la «démondialisation» avait alors fait un carton chez les sympathisants de gauche (17,2% des voix au premier tour) tandis que le maire d’Evry confirmait alors sa marginalité droitière (5,6%). Porteur des espoirs de la gauche du PS, Montebourg culminait à 45% d’indice de satisfaction chez OpinionWay alors que Valls devait se contenter de 37%.

    Le rapport de forces dans l’opinion a changé depuis du tout au tout. Selon le même indicateur, Valls écrase désormais Montebourg (55% contre 29%). Le ministre du Redressement productif a perdu une bonne part de son crédit en ralliant la ligne majoritaire de son parti. Le volontarisme qu’il affiche suscite un scepticisme à la mesure de la lourdeur des défis qu’il prétend relever. Fort de sa continuité, Valls, pour sa part, n’a pas besoin de prétendre avoir «redressé le moral des Français» pour qu’on le considère...

    Un ministre de droite ?

    La singularité idéologique de Valls est le dernier, mais non le moindre, des ressorts de son succès. Le ministre de l’Intérieur n’est-il pas l’homme de gauche dont rêve la droite? Olivier Besancenot en est convaincu : c’est un «ministre sarkozyste».

    Jean-François Copé semble d’accord avec l’ancien candidat du NPA. «En termes de paroles, Manuel Valls, objectivement, est à droite», tranche le secrétaire général de l’UMP qui s’y connaît. «Il a exactement les mêmes idées que moi dans la manière dont il les exprime», ajoute-t-il. L’intéressé ne lui a pas retourné le compliment puisqu’il vient de l’accuser d’être «dans la dérive». On se souvient encore des compliments embarrassants de Serge Dassault à l’ancien maire d’Evry.

    L’assimilation entre la politique de Valls et celle de Sarkozy est pourtant peu rigoureuse. Le ministre de l’Intérieur ne met pas ses pas dans ceux de son illustre prédécesseur sur au moins deux points fondamentaux. Dans son «discours-cadre sur la sécurité» du 19 septembre, Valls a souligné «deux échecs» qu’il entend corriger: «la tension contre-productive» entre les forces de l’ordre et la justice ainsi que la piètre «relation police-population». A ce sujet, le ministre a insisté sur la lutte contre les contrôles d’identité abusifs et proposé de rétablir un «élément d’identification» sur l’uniforme des policiers, ce qui n’est pas anodin.

    Pour autant, il ne fait guère de doute que la plupart des prises de positions de Valls ne sont pas spécifiquement identifiables à gauche. Lorsqu’il déclare, à propos des Roms, que la France «ne peut pas accueillir toute la misère du monde et de l'Europe», il dit une vérité qui avait déjà valu à Michel Rocard —dont le citation avait par ailleurs été tronquée— de sévères reproches dans son propre camp. Sur la question sensible du droit de vote des étrangers aux élections locales, Valls préfère tenir compte des réserves de l’opinion plutôt que de rester fidèle à ses positions antérieures.

    Si l’on ajoute que le ministre de l’Intérieur s’était fait remarquer, précédemment, par des prises de positions résolument droitières en matière économique et sociale, on comprend que sa popularité ne puisse guère rejaillir sur l’ensemble de la gauche. Celle-ci est loin d’avoir encore trouvé un sauveur.

    Eric Dupin

    Source : http://www.slate.fr/story/63043/valls-sauveur-gauche

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EFAZuFEZFkPTPTytWk.shtml