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entretiens et videos - Page 662

  • Frédéric Pichon : "Florian Philippot a vidé le parti de ses militants les plus fidèles"

    Extrait de l'interview donné par maître Frédéric Pichon, secrétaire général du SIEL et ancien membre du FN, à Riposte Laïque :

    Comment le Siel, dont vous êtes le vice-président, analyse-t-il le résultat de ces élections présidentielles, sachant que vous souteniez Marine Le Pen ?

    Le SIEL a soutenu Marine le Pen jusqu’au bout. Cependant nous ne pouvons cacher notre déception du score du deuxième tour. Le débat raté y est certainement pour beaucoup puisque j’ai  constaté autour de moi beaucoup d’indécis de droite qui comptaient voter Marine et qui finalement sont allés à la pêche. L’élément fédérateur de l’immense majorité des sympathisants c’est la défense de l’identité et le refus de l’immigration et de l’islamisation, pas la sortie de l’euro. Nous n’avons cessé de le répéter en vain. Malheureusement Marine s’est embourbée dans un débat confus sur l’économie alors qu’elle aurait pu faire la différence sur l’identité.

    Vous avez écrit un article très sévère, sur Boulevard Voltaire, appelant à en finir avec la ligne Philippot. Pourquoi le vice-président du FN est-il à ce point votre bête noire ?

    Cela rejoint ce que je viens de dire. Qu’ils viennent de la droite ou de la gauche, qu’ils soient libéraux ou étatistes, l’immense majorité des électeurs du FN votent avant tout pour des motifs identitaires.

    Pour Philippot qui est souverainiste chevènementiste, le clivage est entre les partisans et opposants  à l’euro et à l’union européenne. Il pense pouvoir fédérer les 55% de Français qui ont voté non en 2005. Seulement un vote de rejet contre un projet de traité ne se traduit pas automatiquement en vote d’adhésion pour un parti politique.  Donc même si cette question est importante, elle ne doit pas constituer le point phare du programme.

    De plus, si nous ne sommes pas sectaires et nous souhaitons l’union de tous les patriotes  qu’ils viennent de gauche comme de droite, la ligne de Philippot est minoritaire parmi les militants du Front et même les électeurs. Marion avait obtenu plus de 80% au congrès en 2014.

    Un sondage avait été fait en janvier dernier par Le Figaro et il en ressortait que 52% des électeurs du FN se sentaient en effet plus proches de Marion Maréchal que du vice-président du parti (29%).

    Or Philippot n’a eu de cesse, en se livrant un chantage permanent à la démission auprès de Marine Le Pen, de s’assurer une position hégémonique au sein de l’appareil en éliminant par des procédures d’exclusion et de mise à l’écart systématique  tous les militants identifiés comme proches de Marion ou encore trop identitaires ou trop catholiques. A l’inverse, les proches de Philippot malgré des comportements parfois injurieux à l’encontre d’autres cadres du FN ont toujours bénéficié d’une incroyable mansuétude, Philippot prenant systématiquement leur défense, voire menaçant la présidente de démission.

    Cela en s’appuyant sur des méthodes de flicage systématiques de la part de ses proches qu’il a fait embaucher notamment dans le pôle communication : identification des comptes hostiles à sa ligne, dénonciations et finalement mise à l’écart. Sans compter de faux comptes facebook ou twitter pour tacler en interne Marion Maréchal. Cela serait long à développer mais je peux prouver tout ce que j’avance. Il a donc littéralement vidé le parti de ses militants les plus fidèles en les poussant vers  la sortie. Le départ de Marion qui est toujours restée loyale à sa tante, bien qu’ayant ses convictions propres, n’y est pas totalement étranger.

    La dernière entreprise en date étant la création de son parti « Les Patriotes » au sein du parti et ce alors que l’article 6 des statuts interdit la double appartenance. Il s’agit là d’un énième chantage à Marine Le Pen. Soit elle accepte, et il obtient gain de cause avant même que le congrès n’ait eu lieu – l’appellation les patriotes a été déposée à l’INPI par un de ses intimes, Joffrey Bollée, ce qui veut dire que si le FN adopte ce nouveau nom, il sera juridiquement prisonnier par le clan Philippot, un de ses proches  étant propriétaire de l’appellation.

    Soit elle refuse et il menace de quitter le Front pour fonder son propre parti soit il rejoint le cas échéant Dupont-Aignan. La dernière étape du projet Philippot c’est l’éviction de Marine Le Pen. D’ailleurs ses militants ne s’en cachent pas sur les réseaux sociaux.

    Vous avez même été plus loin, dans cet article, évoquant les limites apparues de Marine Le Pen, lors de ce fameux débat. Vous paraissez donc contester le fait qu’elle puisse continuer à être le phare des patriotes ?

    Errare humanum est. Perseverare diabolicum. Ce n’est pas faute d’avoir alerté Marine que la plus grande marge de manœuvre était à droite et que c’était autour de thématiques identitaires qu’elle progresserait. Sarkozy l’avait compris en 2012 et avait fait 48%. Il avait également torpillé Le Pen en 2007 lorsque ce dernier s’était aventuré, sous l’influence de Soral, dans un discours incompréhensible pour ses sympathisants sur la dalle d’Argenteuil. Karim Ouchikh et Robert Ménard et avec eux Marion Maréchal  avaient encore attiré son attention à ce sujet au séminaire d’Etiolles en 2016 avant d’être éconduits. Les militants patriotes ne peuvent éternellement crier dans le désert auprès d’une direction autiste. Je crois que l’implosion souhaitable des républicains et celle plausible du Front national au moment du congrès sont inéluctables. Il faut donc préparer le coup d’après (...) 

    Quelle est la stratégie du Siel pour les élections législatives ? Vous serez présents dans combien de circonscriptions ?

    Nous devrions être présents dans environ 70 circonscriptions. Notre stratégie est précisément d’occuper le terrain en avançant sous nos couleurs et nos idées. La défense de la civilisation et de l’identité nationale face au Grand Remplacement et à l’islamisation, la défense de la famille et du socle anthropologique chrétien face au nihilisme culturel et sociétal, la défense des libertés et de la subsidiarité contre l’ultralibéralisme marchand et le socialisme étatique (...)"

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2017/05/-fr%C3%A9d%C3%A9ric-pichon-florian-philippot-a-vid%C3%A9-le-parti-de-ses-militants-les-plus-fid%C3%A8les.html

  • "Avoir les chrétiens en abomination est un devoir religieux islamique"

    C'est ce que déclare dans une tribune du Monde, le journaliste égyptien Saïd Shuayb :

    "Oui, avoir les chrétiens en abomination est un devoir religieux islamique, les mépriser est une nécessité. Ce ne sont pas véritablement des êtres humains. Soit on les pousse à émigrer en dehors des pays musulmans, soit on les tue. Et si on est un musulman noble, on les laisse vivre, mais humiliés, outragés, et on leur fait payer la jiziya, le tribut prévu dans le Coran pour les minorités non musulmanes, pour les rabaisser.

    Ceci est clairement une partie importante de la culture religieuse islamique. Il ne faut pas tomber dans le piège de croire que ce qui est arrivé dans la province d’Al-Miniya, à 240 km au sud du Caire [en mai 2016 dans un village, une femme copte de 70 ans avait été agressée et humiliée par des islamistes], et ce qui est arrivé avant et ce qu’arrivera encore dans d’autres lieux est uniquement causé par des salafistes puritains radicaux ou des wahhabites saoudiens.

    C’est une conséquence logique de la façon dont on m’a éduqué en tant que musulman et de ce qui m’a nourri tout au long de ma vie. A la mosquée, à l’école, dans les programmes religieux, dans les médias officiels et indépendants, on nous a bien appris que, conformément à ce que nous a ordonné Dieu, le Très-Haut, pour aller au paradis, il faut commencer par détester, outrager, porter préjudice, et tuer si nécessaire.

    Le gouverneur d’Al-Miniya, le préfet, le président de la République et les autres responsables des institutions étatiques sont, tous, le fruit de cette culture raciste et inhumaine.

    C’est ce que nomme, mon cher ami, le chercheur Magdi Khalil, « l’Etat islamique profond » – en référence au terme « Etat profond », apparu après la révolution de 2011 pour désigner le système et les personnes qui dirigent le pays sans apparaître sur la scène politique.

    Ainsi, le gouverneur d’Al-Miniya, qui avait été bouleversé par la découverte d’un œuf de poule sur lequel était inscrit le nom de Dieu, n’a pas été troublé par le feu mis à la maison d’une femme chrétienne, à son expulsion et aux tortures qu’on lui a infligées.

    Cette culture islamique traditionnelle n’est pas seulement dirigée contre les chrétiens, mais aussi contre toutes les minorités. On se rappelle ainsi comment, en 2004, des bahaïs ont été expulsés de chez eux et leurs maisons brûlées [le bahaïsme est une religion monothéiste qui proclame l’unité spirituelle de l’humanité].

    En effet, cette culture sauvage utilise sa puissance pour faire la guerre à toute personne de religion différente. Il faut ainsi se souvenir, par exemple, du cheikh chiite Hassan Shahatah. En 2013, on lui a arraché ses vêtements et on l’a lynché. Ceux qui se trouvaient avec lui dans le village de Zawiyyat Abu Mossalam, dans le gouvernorat de Guizeh, il y a quelques années, ont été aussi torturés jusqu’à ce que mort s’en suive.

    Cette culture terroriste, j’insiste, n’est pas née du wahhabisme saoudien. Il est vrai que le wahhabisme l’a diffusée, mais Muhammad Ben Abd Al-Wahhab, fondateur de cette école sanglante, n’a pas inventé ce radicalisme. Il en va de même pour l’Etat islamique, pour les talibans et bien d’autres encore parmi les organisations terroristes. Tous se fondent sur :

    - Les versets violents du Coran incitant à monter les musulmans contre les « associateurs » (polythéistes) les « Nazaréens » (chrétiens), les juifs et les autres. Et il est demandé au musulman, pour complaire à Dieu, le Très-Haut, et pour entrer au paradis, de devenir terroriste, et de haïrtout ce qui est humain. Ces versets constituent l’échine de l’école sunnite dans toutes ses formes et doctrines. Cette doctrine est enseignée à Al-Azhar, la mosquée et l’institut sunnite officiel, dans les écoles publiques, dans les mosquées, dans les médias et partout ailleurs.

    - Les hadiths[parole de Mahomet non retenue dans le Coran, reconnue comme authentique et qui fait force de loi pour les croyants] appelant clairement à tuer et à terroriser l’ennemi, y compris les musulmans non sunnites.

    L’histoire du califat de Quraysh (que je ne considère pas islamique, comme le califat ottoman et d’autres encore) était celle de l’occupation d’autres peuples et des razzias innombrables. Elle ressemble, bien sûr, à celle de tous les empires antérieurs : soumission, dictature, despotisme, discrimination, crimes. Il n’a jamais existé une histoire idéale. Même l’histoire d’« Al-Andalus » était plutôt celle d’une occupation colonialiste. [...]"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Législatives 2017, Alain Escada s'adresse aux candidats PDF, Civitas et Comités Jeanne

  • Entretien : Les réflexions sur la violence de Thibault Isabel

    Thibault ISABEL est né en 1978, à Roubaix. Docteur en esthétique, il s’est d’abord spécialisé dans la psychologie de l’art, avant de se consacrer à la philosophie générale, l’histoire des mentalités et l’anthropologie culturelle. Il est rédacteur en chef de Krisis et auteur du livre Pierre-Joseph Proudhon. L’Anarchie sans le désordre ( Cet entretien date du numéro 46 de la revue Rébellion de 2011) 
    R/ Dans votre nouveau livre, « Le paradoxe de la civilisation », vous essayez de montrer que le problème de la fondation de l’Etat est lié à la violence qui, selon vous, anime l’homme de toute éternité. L’homme tente de se civiliser pour mettre un terme aux conflits permanents qui l’opposent à ses semblables. Pourtant, on a le sentiment en vous lisant que le développement de la civilisation est très loin de résoudre toutes les tensions qui agitent l’humanité, et que l’état de nature n’est pas nécessairement pire que le monde civilisé… 
    La question, au fond, est en effet de savoir pourquoi les hommes ne restent pas éternellement à l’état de nature, vivant dans une sorte d’innocence sauvage, animés par une douce insouciance. Ma réponse est que l’homme, s’il restait à l’état de nature, ne pourrait pas même survivre. Vivre en société n’est pas un choix : c’est une réalité plus ou moins indépassable. Notre espèce est naturellement faite pour se civiliser, car, au contraire de bien d’autres animaux, notre bagage individuel de prédateur est beaucoup trop limité pour nous permettre d’exister par nous-mêmes. Nous avons sans cesse besoin de nous associer avec des semblables, afin que tous les individus qui composent notre communauté se soutiennent mutuellement et s’assurent une protection réciproque ; mais, plus encore, faute d’instincts suffisamment nombreux pour nous dicter spontanément notre conduite vis-à-vis des autres, nous avons besoin d’établir des règles de vie collective pour permettre à notre groupe d’évoluer au mieux, c’est-à-dire dans la concorde et l’harmonie. Nous sommes bel et bien des animaux politiques, dans le plein sens du terme, puisque nous ne pouvons assurer notre subsistance qu’en nous intégrant dans le cadre plus large d’une association de personnes, d’une cité. 
    A vrai dire, pourtant, rien n’est moins simple que d’établir un groupe soudé et pacifié. L’homme s’associe à des semblables pour mieux pouvoir résister à la violence du monde extérieur, mais, lorsqu’il est rattaché à un groupe, il doit encore souvent se défendre contre ses voisins eux-mêmes, en raison des luttes intestines qui les opposent entre eux – et que nul ne parvient en général à résorber. A une violence externe (la violence naturelle), la vie en société ne fait donc souvent que substituer une violence interne (la violence économique et sociale). 
    Le processus civilisateur n’est au final rien d’autre que la tentative perpétuellement renouvelée des hommes pour structurer leur caractère et leur conduite, de manière à ce que des règles de vie justes soient instituées, puis internalisées par chacun. La tension collective vers la justice n’a de sens, en fait, que parce qu’elle doit garantir la viabilité et la pérennité du groupe : si une trop grande injustice s’installe, la vie sociale n’est plus possible, et l’assemblée des hommes implose pour retourner au chaos. Il faut par conséquent que tout le monde accepte de renoncer à une partie de ses désirs, à court terme, dans l’espoir d’en tirer un plus grand bénéfice à long terme et de faire valoir ainsi la stabilité de l’ensemble. Mais le désir égoïste et rapace ne disparaît pas pour autant, et certain espère profiter de la stabilité de l’ensemble, grâce aux sacrifices consentis par les autres, sans avoir à se sacrifier soi-même. La société se trouve alors contrainte de mettre en place des instances répressives chargées de contraindre les comportements dans des limites acceptables : et c’est à ce moment que naît l’Etat. Toute l’histoire humaine est structurée par cette ambivalence, depuis ses origines. D’un côté, les individus sont égoïstes et veulent s’approprier pour eux la part la plus belle du gâteau ; mais, de l’autre, ils se sentent dépendants de leurs congénères, les aiment et ne veulent pas se les aliéner. Le processus de civilisation est donc fragile, en ce qu’il doit parvenir à établir l’harmonie sur la base d’une nature chaotique et violente. 
    R/ L’Etat se développerait en somme pour essayer de contraindre les penchants les plus égoïstes des individus, dans le but de favoriser l’harmonie sociale… 
    Comme je viens de le dire, le problème demeure qu’il n’est pas aisé de ménager simultanément des tendances aussi antinomiques que l’égoïsme individuel et l’amour des autres. D’abord, l’Etat a souvent été monopolisé dans l’histoire par des individus, des groupes ou des intérêts abstraits qui faisaient passer leur propre avantage avant le bien commun ; en un sens, aucune politie, à des degrés divers, ne peut même jamais échapper à cet écueil. Tout établissement d’un pouvoir, quel qu’il soit, porte au moins le risque d’une éventuelle dérive autocratique, oligarchique ou démagogique. Mais la difficulté ne s’arrête pas là. Soit l’Etat impose un carcan restrictif et régule de manière satisfaisante les actions des individus – mais, dans ce cas, il brime une part de leur liberté et de leur énergie – ; soit il relâche la pression sur eux – mais, dans ce cas, il court le risque de les plonger à nouveau dans le désordre, l’anarchie et le « laissez-faire ». En fait, à titre personnel, je ne pense pas qu’il soit bon de broyer la part d’ambition, voire même d’individualisme, qui compose la nature de l’homme. Cette ambition et cet individualisme ne doivent pas se transformer en égoïsme, bien sûr, et doivent plutôt se combiner avec un sens affirmé du bien commun ; mais, sans eux, nous n’aurions en tout cas aucun esprit d’initiative, aucune créativité, aucun goût véritable pour la vie. Or, le drame de l’Etat est que, plus il s’étend pour contraindre l’égoïsme, plus il brime aussi notre énergie vitale dans ce qu’elle a de plus noble… D’où le malaise dans la civilisation dénoncé par Freud, non parce que notre civilisation serait malade, mais parce que toute civilisation industrielle et étatisée, quelle qu’elle soit, porte en elle une frustration névrotique du désir et un frein aux libertés, si bien qu’il faut craindre que le développement des sociétés avancées aille toujours de pair avec un renoncement au bonheur, comme l’affirmait le père de la psychanalyse. 

  • Anne-Sophie Lapix est beaucoup plus dangereuse que n'importe quel général soviétique.