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entretiens et videos - Page 837

  • Entretien avec Jacques Philarchein (questions préparées par Guillaume Lenormand pour RN76).

    1)RN76 ; Jacques Philarchein, bonjour. Pourriez-vous, à l’intention de nos lecteurs, vous présenter et nous résumer votre parcours intellectuel, idéologique et politique ?

    Bonjour, je suis, comme beaucoup d'enseignants, issu de la gôche. Entendons-nous bien, je n'étais pas particulièrement prédisposé au gauchisme, mais le poids du gauchisme est tel dans l'enseignement que je devins gauchiste, en quelque sorte, sans m'en apercevoir. Puis, conscient que le gauchisme n'était qu'une posture, cachant un grand vide intellectuel, je suis devenu plus tard syndicaliste à FO ; le syndicalisme a l'avantage d'être plus précis, plus légitime, et de mobiliser une vraie culture juridique et sociale. Cela dit, à l'occasion de mon expérience syndicale, j'ai pu mesurer la perversité en même temps que la servitude volontaire des enseignants. Ces enseignants que je défendais bénévolement n'avaient strictement aucune reconnaissance ; les mêmes qui accusaient les syndicats d'être ripoux (même si ce n'est pas entièrement faux) passaient leur temps à me demander des renseignements techniques ou de plaider leur cause, sans prendre de carte bien entendu ! Puis je suis devenu patriote, lassé des positions immigrationnistes, sans-papiéristes et sans-frontiéristes de tous les syndicats, y compris le mien. Cela étant, mon patriotisme a considérablement changé de forme entre 2010 et aujourd'hui !

    2)RN76 : Vous êtes intervenu lors des Assises contre l’Islamisation en 2010. Rapidement et clairement, pour quelle(s) raison(s) avez-vous rompu, depuis, avec Riposte Laïque ?

    Oui, j'ai fait une intervention très hostile à la bobocratie, et à l'immigrationnisme d’État. Par voie de conséquence, je m'y alarmais de la poussée de l'islam en France. Après avoir travaillé pour Riposte, j'en suis parti récemment, étant proche des idées d'Alain Soral, penseur détesté par beaucoup de rédacteurs de Riposte. Vers la fin, certains de mes textes étaient systématiquement refusés, il suffisait que je parle de quenelle ou d'Alain Soral, que j'affiche une position plutôt pro-Palestiniens, ou encore que je cite Kemi Seba ou le Sheikh Imran Hosein, pour que les autres rédacteurs (pas tous, cela dit) me traitent de tous les noms sur notre liste de diffusion. J'en avais marre de faire des articles qui passaient à la corbeille. Je suis parti. Ma conférence conjointe à Nancy avec mon ancien « patron » Pierre Cassen fut mon dernier partenariat avec Riposte.
    3)RN76 : Riposte Laïque est-il une incarnation d’un néo conservatisme à la française ou est-ce plutôt une réaction épidermique des français sincères face à l’islamisation, sans fond idéologique solide?

    Au début, je ne savais même pas ce qu'était le néo-conservatisme. J'ai compris par la suite qu'il s'agissait d'une sorte de doctrine mondialiste américano-centrée, selon laquelle le monde se partagerait entre un axe du Bien et un axe du Mal composé de pays voyous, souvent musulmans. Un truc vachement manichéen ! Je me suis alors aperçu que les néo-conservateurs appelaient « voyous » tous ceux qui contrariaient les intérêts immédiats des USA, et plus généralement de l'oligarchie mondialiste. Les néo-conservateurs, crispé sur une exaltation de la culture « judéo-chrétienne », en réalité judéo-WASP, et volontiers islamophobes, sont les mêmes qui financent ou soutiennent des islamistes dès lors que ceux-ci servent leurs intérêts, ou ce qu'ils croient être leurs intérêts. En clair : une gigantesque arnaque idéologique, assortie de milliers de morts. L'islam, vu par les néo-conservateurs, est tantôt diabolique, tantôt super-sympa, en fonction des intérêts du moment !

    En ce qui concerne Riposte, il est clair qu'il y a des rédacteurs sionistes et mêmes des néolibéraux, ils ne s'en cachent d'ailleurs pas. Il y a donc une forme de néoconservatisme latent à l’intérieur de Riposte : soutien à l’État d'Israël, et faible contestation de la géopolitique des États-Unis d'Amérique. Cela dit, Riposte soutient également Bachar el Assad et Poutine, mais déteste l'Iran. Tout cela est bien ambigu. Cela a valu à Riposte un lectorat, je le crois, assez important, composé, comme vous le dites, de Français sincères. Le problème, c'est que les Français sincères ont aussi de la sympathie pour Soral et Dieudo. Les positions viscéralement hostiles de Riposte à l'encontre de ces deux personnage vont, à mon avis, affaiblir la crédibilité de Riposte Laïque et de Résistance républicaine.

    4)RN76 : A RN76, nous parlons souvent de « récupération » du milieu patriote et d’infiltration de celui-ci par des thématiques qui permettraient de lui ôter toute dimension révolutionnaire et de le ramener dans le giron de la « droite forte ». Ainsi, la critique de l’immigration massive (qui mène à la contestation du modèle économique capitaliste et mondialiste) est peu à peu évacuée au profit d’une obsession de l’Islam (permettant de mobiliser pour la défense de «l’occident »). Dans quelle mesure pensez vous (ou non) que cette récupération soit réelle et planifiée ?

    Vous avez tout résumé dans cette phrase : « La critique de l’immigration massive (qui mène à la contestation du modèle économique capitaliste et mondialiste) est peu à peu évacuée au profit d’une obsession de l’Islam. » Je pense que le mondial-Système est suffisamment intelligent et pervers pour infiltrer et manipuler sa contestation ultime qui est le national-patriotisme. On parle à longueur de pages du méchant islam, et tout le reste passe à la trappe. Je me souviens d'une phrase de l'abbé de Tanoüarn : « Le pire ennemi de la France, ce n'est pas l'islam, c'est elle-même. » C'est ce que j'ai également dénoncé dans mes articles sur l'homme-masse, sur la servitude volontaire et le nihilisme occidental. Je suis le rédacteur de RL qui a le moins écrit sur l'islam et le plus sur les Français de souche non-musulmans, dont j'ai systématiquement dénoncé l'aveuglement, la complaisance et la perversité individualiste. En salle des profs, je suis entouré de zombis. La quasi-totalité de mes collègues est encore en extase devant la politique du gouvernement. L'une d'elle me disait : « Bon, d'accord, la France ne va pas très bien. Mais quand même, Hollande, il est plus beau que Sarkozy. » je vous laisse apprécier le niveau de cette analyse politique, émanant d'une enseignante d'économie et de sociologie ! Autre fait : dans ma petite ville de 12 000 habitants où est mon lycée, il y a peu d'élèves arabo-musulmans, et ils sont généralement disciplinés et ont de bons résultats. Les « branleurs » et les fouteurs de m... sont les petits FDS, des « chavs » individualistes, qui ne prennent pas une note, et bénéficient de toutes les impunités. C'est dire la complexité de notre époque... Du reste, ces « chavs » ressemblent beaucoup à leurs professeurs, à la fois leurs victimes et leurs complices. L’Éducation Nationale est en état de mort cérébrale. Ce ne sont en aucun cas les musulmans qui ont provoqué cette mort cérébrale ! La France s'est tuée elle-même. Regardez aussi toutes ces affaires où les pouvoirs publics prennent des décisions destinées à éviter « d'offenser certaines communautés » (interdiction des sapins de Noël, par exemple), alors même que ces « communautés » n'ont souvent rien demandé. La France n'est pas victime de l'islam, mais de son propre suicide. Certes, je ne nie pas que des milieux islamistes impérialistes puissent être tentés de bénéficier de ce suicide. En religion, comme en politique, la nature a horreur du vide.

    Les médias qui, comme Riposte, insistent davantage sur l'islam que sur le nihilisme occidental risquent ainsi, de facto, de faire le jeu du Système.

    5)RN76 . Pour nous l’ennemi est clairement le libéralisme (économique ou civilisationnel), qui a la particularité de pouvoir s’incarner dans des domaines idéologiques très éloignés les uns des autres. Croyez-vous qu’en réponse, le nationalisme et la révolution puisse dépasser les concepts de droite ou de gauche ? Qu’en pensez-vous ?

    Je dirais que le mondial-Système est un libéral-libertarisme. Il y a un libéralisme sauvage en économie, et un libertarisme tout aussi sauvage au niveau des moeurs puisque, désormais, la délinquance et le crime sont exaltés et non réprouvés. Mais libéral-libertarisme est encore un mot insuffisant, car insistant trop sur la notion de liberté. En réalité, ce mondial-Système est extrêmement dirigiste et répressif. Par certains côtés, je préférerais qu'on parle en économie d'un libéral-étatisme (l’État sert à cogner sur les petits, salariés, fonctionnaires ou patrons, pour favoriser les gros, hauts-salariés, hauts-fonctionnaires et grands patrons) et au niveau sociétal d'une anarcho-tyrannie (l’État tyrannise les honnêtes gens tout en favorisant l'impunité la plus sauvage en matière de crimes et de délits). Aujourd'hui, par exemple, Valls entre en guerre contre notre humoriste national Dieudonné ; Esteban et Samuel sont en prison pour s'être défendus, comme tant d'autres ; Nicolas Bernard-Busse a été incarcéré parce qu'il n'était pas d'accord avec le gouvernement ; moi-même je suis un futur délinquant de la pensée ; et pendant ce temps, magouilleurs, escrocs, tortionnaires, violeurs, casseurs, cogneurs bénéficient de toutes les largesses d'une magistrature aux ordre. J'ai d'ailleurs dans l'idée que ce système anarcho-tyrannique (terreur contre les dissidents et les braves gens, et protections inouïes à l'endroit de la racaille) est le propre de bien des révolutions. Pour cette raison, je me méfie du concept de révolution, fût-elle nationale. A la limite, je préfère le concept de restitution, de dévolution, de restauration même, mais dans un sens assez large. Les gauchistes disent eux-aussi : « Il faut faire la révolution ! » Je préfère « Il faut retrouver nos valeurs ! » Bien évidemment, j'en ai conscience, ce ne sont que des mots... J'ajoute qu'en astronomie une révolution complète est un retour à la position initiale !

    6)RN76 : En temps que nationalistes, nous pensons que dans un pays, la religion tient le rôle de ciment social et que l’absence de religion (destruction du catholicisme français) fragilise la cohésion sociale, tout en créant un vide qui appelle à être comblé (ce qui expliquerait le succès de l’Islam salafiste prosélyte en France). En temps que marxiste, quel est votre point de vue sur cette question ?

    Je ne suis pas « marxiste », mais « marxien », « marxiste » est une simplification rhétorique. Mon « marxisme » consiste surtout en une conscience très claire de la captation de la plus-value et de l'exploitation économique, qui n'est pas un mythe. Pour cette raison, je n'apprécie pas non plus l'infiltration des milieux nationalistes par de petits capitalistes magouilleurs et anti-sociaux. Par principe, je défends les petits patrons, mais je sais qu'il en existe d'indignes, comme il existe aussi un grand nombre de salariés indignes, ceux-là même du reste qui font régner la terreur en entreprise et harcèlent leurs propres collègues. L'écroulement du niveau moral de la population amène à ce genre de chose. Et Ortega y Gasset a raison de rappeler que « l'homme-masse » est partout, quelle que soit sa position dans la lutte des classes. Riche, pauvre, exploiteur, exploité, savant, ignorant, homme, femme, vieux, jeune : l'immoralité, l'individualisme, l'effondrement culturel, la néo-barbarie des mœurs, toute l'échelle sociale est polluée, du sommet jusqu'à la base, d'un côté à l'autre, par ces vices structurels de notre société, qu'Ortega y Gasset voyait poindre chez les Espagnols je-m'en-foutistes des années 20-30, qui le payèrent d'ailleurs d'une guerre civile.

    En ce qui concerne « l'opium du peuple », j'ai suffisamment lu Hervé Ryssen pour me demander si Marx vise le christianisme ou s'il ne viserait pas plutôt sa religion d'origine qui est le judaïsme. On trouve d'ailleurs la même incertitude quant à la critique freudienne de la religion comme névrose collective. Cela posé, mon opinion sur la religion est nuancée. Je reste convaincu que toutes les doctrines, sans exceptions, religieuses ou non-religieuses, peuvent être infiltrées, détournées, récupérées, déformées, triturées dans tous les sens pour servir les intérêts d'une oligarchie mondialiste, disons-le satanique. Toutes les doctrines, y compris bien entendu le christianisme. Qu'on soit sédévacantistes comme M. Livernette, je crois, ou non-sédévacantiste, comme M. Ploncard d'Assac, on reconnaîtra aisément que le gauchisme pontifical actuel n'est pas le fin du fin en matière de sagesse chrétienne ! Je ne suis nullement un spécialiste de la papauté, mais à chaque fois que je tombe sur des propos du pape, je les trouve vides, bien vides... et très bisounours. Une fois, je lis un truc : le pape condamne la violence en Syrie, et l'emploi du gaz... Et cela s'arrête là. Aucune analyse des différents camps qui s'affrontent. Je sais bien que la théologie et la géopolitique sont deux sciences différentes, mais enfin, on conviendra que c'est un peu court comme position... Cela me fait penser aux droits-de-l'hommistes maçonniques qui pensent que la guerre, c'est très vilain, et qu'il faut agir pour la paix dans le monde et la démocratie...

    Je suis donc favorable à une restauration de la pratique religieuse chrétienne en France. Mais pour cela, il faut deux conditions, l'une externe, politique, et l'autre interne, au sein même du religieux. Politiquement, cette restauration ne pourra advenir que lorsque le pouvoir politique protégera sincèrement les lieux de cultes chrétiens, notamment catholiques, en France, et coopérera à une politique active de soutien aux Chrétiens persécutés dans le monde. Le christianisme pourrait donc, de ce point de vue, redevenir une sorte de religion d’État (encore que le concept de « religion d’État » reste pour moi assez flou). D'un point de vue religieux, il faudra promouvoir une caste de prêtres qui soient de grands lucides, qui sachent faire preuve de connaissances et de virilité intellectuelle, loin des prêtres-bisounours d’aujourd’hui. Je crois que la Foi et la Raison ne s'opposent pas dans le christianisme (mais je ne suis pas théologien) : malheureusement, aujourd'hui, on n'a ni l'une ni l'autre, ni la virilité intellectuelle, qui permettrait d'allier des deux. Nous avons besoin de prêtres qui appellent un chat un chat, et non pas de pâles fantômes qui se contentent de bêler que nous sommes tous frères d'un bout à l'autre de la planète. Ne jamais froisser personne, ne jamais même froisser la gauche, voilà à quoi en sont réduits nos prêtres ! Je me rappelle d'une conversation dans un vide-grenier avec un curé de gauche de ma connaissance, habillé en civil ; « J'ai viré nationaliste », lui dis-je, par provocation... Il m'a regardé d'un air effrayé, à croire qu'il avait vu le diable !

    7)RN76 : Nous reprochons régulièrement à nos camarades nationalistes d’être trop romantiques, de n’avoir qu’une vision essentiellement culturelle de la politique. En revanche, la gauche marxiste a souvent été aveugle face aux problèmes civilisationnels du fait de son matérialisme et de sa limitation à la seule grille de lecture économique et sociale.
    Pensez-vous qu’une synthèse soit possible, comme l’ont tenté Georges Valois, Ernst Niekitsch, Jan Thiriart ou, pour certains, Alain Soral
     

    Je vais vous décevoir, je ne suis qu'un inculte, à part Alain Soral, je n'ai pas vraiment fréquenté tous ces auteurs que vous citez. C'est d'ailleurs typique des anciens gauchiste qui ont perdu dix ou vingt ans de leur vie à lire les âneries du Système. J'envie la culture gigantesque de certains nationalistes originels ! Il m'est donc impossible de faire un exposé de spécialiste sur la question. Mais sur la ligne générale, c'est vous qui avez raison. Le nationalisme ne saurait transiger sur la question sociale, sous peine de redevenir un faux-nez du capitalisme cynique et oligarchique. Pour cette raison, le nationalisme doit étudier le monde du travail, et manifester de l'empathie pour lui, y compris avec une grille d’analyse marxienne. Le nationalisme n'appartient pas à la haute bourgeoisie, fût-elle intérieure, même si celle-ci n'est pas à mépriser, puisque ses intérêts s'opposent à ceux de la bourgeoisie comprador transnationale et apatride, la plus riche et la plus cynique de toutes. Pour cette raison un certain socialisme et un certain nationalisme doivent s'unir. Gauche du travail, droite des valeurs, le slogan est bon, je me réjouis qu'il soit entendu. Un nationalisme totalement anti-social est une contradiction dans les termes, puisqu'il livrerait le peuple, et donc la nation, à une bourgeoisie cynique et oppressive. Cela me rappelle une caricature où l'on voit un capitaliste cynique déclarer, en fumant un cigare, je crois : « Je suis un bon Français, puisque, dans toute ma vie, je n'ai embauché, exploité et licencié que de bons Français ! » Pour cette raison, il faut soigneusement éviter les alliances avec les faux-nez patriotiques de la droite mondialiste, notamment tous ces mouvements issus de l'UMP, qui sont à la droite mondialiste ce que Mélenchon est à la gauche mondialiste : une instance de rabattage des voix sur les partis du Système. Je laisse de côté la question du FN ; je crois qu'il existe au moins 5 ou 6 FN à l'intérieur du FN, des tendances les plus sincèrement nationalistes aux tendances les plus crypto-systémiques.

    8) RN76 Avez-vous l’intention de continuer à vous engager politiquement et idéologiquement ? Si oui, dans quelles directions ?

     Je suis, disons, un peu fatigué... Je reste un militant patriote, et je suis disponible pour des interventions, des conférences. Mais faire de la politique dans un parti, c'est une chose que je ne sais pas faire. Je suis déjà une personne publique en tant que fonctionnaire de l’Éducation nationale. Je ne vous cache pas que j'ai quelque envie de rester un peu en retrait. Cela dit, on peut évoluer. Je deviendrai peut-être politicien un jour, allez savoir...

    9) RN76: Rapidement, que souhaitez-vous concrètement pour l’avenir politique de notre pays ?

    L'urgence a mon avis est de rétablir la sécurité et de mettre fin à la politique d'inversion des valeurs, d'impunité et de protection des criminels par les institutions. Il faudrait que la France redevienne souveraine et qu'elle rompe aussi avec la culture immigrationniste, qui aggrave les problème sans toutefois les créer (les problèmes ont comme origine l'inversion des valeurs, l'immigration elle-même n'étant qu'un facteur aggravant, fût-il très aggravant). Cela dit, toute cette « restauration » repose sur une seule chose : il faut que la masse cesse de consentir et de pratiquer l'aveuglement volontaire, comme mes collègues en salle des profs qui ne savent rien, absolument rien de l'actualité, ce qui est un comble pour des gens qui disent à leurs élèves : « Informez-vous » ! Même l'oligarchie, si puissante soit-elle, n'est pas à l'origine directe de nos problèmes ; le problème est le consentement, encore très majoritaire, de la masse, de l'homme-masse. Récemment, Vincent Reynouard a publié une vidéo sur ce thème, son allocution prononcée à la Fête des patriotes en septembre 2013, intitulée « Être inaccessible au découragement ». Il y tient le même discours qu'Ortega y Gasset, et près d'un siècle plus tard. J'ai toujours été effaré, autant chez les enseignants que dans d'autres couches de la populations, de l'ampleur du consentement au Système. J'ai moi-même écrit un article intitulé « La France crève parce qu'elle est un peuple de victimes consentantes ». La minimisation systématique des faits-divers criminels, notamment, est une constante des conversations quotidienne. Des supplices, des viols, des horreurs en tout genre deviennent de simples « échauffourées »... Pendant ce temps, les protestataires sont désignés comme « fascistes », y compris s'ils ont eux-mêmes subi des horreurs. Le Français-masse n'éprouve aucune empathie pour ses compatriotes, et se croit intouchable. En clair : excusez-moi, mais c'est un con, un con qui touche le fond de la connerie, et en même temps un salaud, au moins un salaud passif. Le plus dur des combats, c'est donc le combat contre nous-mêmes. Personne ne peut dire si nous le gagnerons un jour. J'espère que vous me pardonnerez ce pessimisme, et le mépris indéfectible que j'éprouve pour mes compatriotes-masse, pour les foules, pour les bouffeurs de chips devant la télé comme je les appelle (je tiens cette expression de Pierre Hillard). Je l'ai écrit des tonnes de fois : le pire ennemi du Français de souche, c'est le Français de souche, ce « barbare vertical » dont parlait Ortega y Gasset en stigmatisant, quant à lui, l'Espagnol moyen débile et fêtard des années 20-30.

    10) RN76: Pour terminer, pouvez-vous nous donner en quelques lignes votre définition personnelle de la France, et de ce qu’est être français ?

    Être Français, c'est refuser d'être aveugle sur la France. Je vous renvoie aux développements précédents. Les Français, de souche ou de branche, qui se complaisent dans l'aveuglement et la bassesse, ne sont que des hommes-masse. L'homme-masse est international (et mondialiste).

    11) RN76: Nous vous remercions sincèrement du temps que vous nous avez accordé et nous espérons vous recroiser au cœur de ce combat perpétuel qu’est le nationalisme révolutionnaire et social.

    Non, c'est moi qui vous remercie d'avoir invité un tout petit intellectuel comme moi à s'exprimer sans faux-semblants. A très bientôt de vous lire ou de vous écouter.

    Source: RN76

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2014/01/12/entretien-avec-jacques-philarchein-questions-preparees-par-g-5269570.html

  • Les Etats-Unis sont derrière les attentats de Volgograd

    Les Etats-Unis sont derrière les attentats de Volgograd Algeriepatriotique : Quelle analyse faites-vous de la dégradation de la situation sécuritaire en Russie après les deux actes terroristes perpétrés à Volgograd ?
    Alexandre Douguine : Je ne crois pas qu'il s’agisse de dégradation de la situation sécuritaire en Russie. Certains actes terroristes sont presque incontrôlables quand il est question des régions ayant des populations plus ou moins homogènes qui soutiennent, dans une certaine mesure, des groupes terroristes comme c'est le cas au Caucase du Nord, en Russie. Le fait que l'activité des terroristes s’accentue ces derniers temps montre que les forces qui veulent déstabiliser la Russie se focalisent sur les Jeux olympiques de Sotchi. Les Etats-Unis et les pays de l'Otan veulent montrer Poutine, qui s’oppose radicalement au libéralisme et à l’hégémonie américaine, comme un «dictateur» en comparant Sotchi à Munich à l'époque d’Hitler. C'est la guerre médiatique. Dans cette situation, les forces qui soutiennent la politique hégémonique américaine, avant tout les réseaux sub-impérialistes locaux – comme les wahhabites soutenus par l’Arabie Saoudite –, cherchent à confirmer cette image en faisant de la Russie un pays où il n’y a pas le minimum de sécurité et qui est prêt à installer la dictature en réponse aux actes terroristes qui visent essentiellement les Jeux olympiques de Sotchi chers à Poutine. On sait que le chef des renseignements saoudiens, Bandar Bin Sultan, a proposé à Poutine de garantir la sécurité en Russie en échange de l'arrêt de l'appui russe à Damas. Poutine a piqué une colère et refusé cela d'une manière explicite, en accusant les Saoudiens d'être des terroristes, ce qu'ils sont en vérité, pire que ceux qui servent les intérêts des Etats-Unis. Donc, les groupes wahhabites qui activent en Russie, téléguidés par les Saoudiens et à travers eux par leurs maîtres de Washington, ont accompli la menace de Bandar Bin Sultan. En fin de compte, ce sont les Etats-Unis qui attaquent la Russie de Poutine, afin de le châtier pour sa politique indépendante et insoumise à la dictature hégémonique américaine et libérale.
    Qui en est à l'origine ?
    Je crois que je l'ai expliqué dans ma réponse à la question précédente. Quant aux organisateurs concrets de cet acte terroriste, je n'en sais pas plus que les autres. Il semble que ce sont des réseaux wahhabites du Caucase du Nord et les femmes de terroristes liquidés par les services spéciaux russes. Je crois qu’elles sont ignoblement utilisées par les chefs cyniques, consciemment ou inconsciemment, qui travaillent pour les intérêts des Américains.
    D'aucuns estiment que ces attentats terroristes sont la conséquence du soutien indéfectible de la Russie à la Syrie et à l'Ukraine. Etes-vous du même avis ?
    C'est absolument correct. Il s'agit du «châtiment américain» accompli par les complices des Américains par le biais des Saoudiens.
    Quelles vont être les mesures que prendra le Kremlin pour parer à une escalade de la violence dans le pays ?
    Je crois que la montée de la violence durant la période des Jeux olympiques de Sotchi est inévitable. J'espère qu’à Sotchi on réussira quand même à contrôler la situation, mais c'est théoriquement impossible de le faire dans les régions qui l'entourent et qui sont organiquement liées à certains groupes de population du Caucase du Nord où se trouvent les bases principales des terroristes. Cette fois, ce n'est pas la Tchétchénie qui est au centre du dispositif du terrorisme, mais plutôt le Daguestan et la République de Kabardino-Balkarie. On essayera de faire pour le mieux, mais il ne faut pas oublier qu’on a affaire à une grande puissance mondiale, celle des Etats-Unis, qui nous attaque. C'est un défi sérieux qui demande une réponse symétrique. Donc, on verra...

    A Douguine http://www.voxnr.com/cc/d_douguine/EFlAVFVlVZFhzQEmIV.shtml

    Propos recueillis par Mohamed El-Ghazi

  • Entretien avec Génération Résistante, un des soutiens de Jour de Colère

    Génération Résistante fait partie des soutiens de Jour de Colère…Nous avons pu nous entretenir avec un des responsables du collectif pour en savoir un peu plus…

    MPI: Pourriez-vous nous présenter votre association et ses objectifs?

    Génération Résistante: Comme beaucoup de mouvements d’opposition au gouvernement, Génération Résistante tient ses racines dans les manifestations contre le projet de loi du mariage pour tous.
    Cette période de prise de conscience pour un grand nombre de français a fait émerger une envie forte de réveiller les esprits silencieux. Un combat intergénérationnel, regroupant français de 7 à 77 ans. Ainsi, on aurait pu croire à un choc des générations se traduisant en un rassemblement faible, mais aux contraire, une seule génération était observable, la génération des français de la Résistance d’hier, d’aujourd’hui, mais surtout de demain.

    Génération Résistante a voulu entreprendre ce souci de représenter ces personnes qui ont lutté pour la préservation des valeurs fondamentales qui font notre société.

    Arrivé sur les réseaux sociaux fin Mai 2103, la volonté du collectif a été immédiatement d’être apolitique. C’est la mise en avant d’une désobéissance civique mais pacifique: « Désobéir, c’est servir ». Un leitmotiv qui a pour ambition de recueillir chaque personne qui ne se reconnaît pas ou plus dans le gouvernement actuel. Chaque citoyen a sa raison de résister, nous lui donnons l’opportunité de l’exprimer.

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  • L’Europe est-elle encore une puissance politique ?

    Entretien avec Alain de Benoist

    L’Europe est-elle encore une puissance politique ?
    Il semblerait que de plus en plus de gens estiment que nos soldats n’ont rien à faire en Afrique. La politique étrangère de la France devrait-elle se résumer à celle du Costa Rica ?
    De façon générale, nos concitoyens se passionnent pour la moindre anecdote de politique intérieure, mais s’intéressent assez peu à la politique étrangère. Qui peut citer, par exemple, le nom d’un seul ministre du gouvernement d’un pays voisin ? La politique étrangère est pourtant ce qui compte le plus. C’est elle qui détermine le rang d’un pays. C’est elle qui exprime l’idée qu’il se fait du nomos de la Terre. C’est elle, aussi, qui révèle le mieux l’essence du politique, puisqu’elle implique la dualité du couple ami-ennemi. Nous sommes, par ailleurs, aujourd’hui dans un monde globalisé, où tout retentit instantanément sur tout. Non seulement les frontières n’arrêtent plus rien, mais la mondialisation abolit l’espace et le temps : alors que le monde de la modernité était un monde de non-synchronicité, la mondialisation réalise une synchronicité planétaire (le « temps zéro »). Difficile, dans ces conditions, de rester le nez sur la vitre ou de se replier dans l’entre-soi. Mais encore faut-il avoir quelque curiosité, être capable de s’informer, posséder quelques notions de géopolitique. Et savoir raisonner avec des catégories un peu plus intelligentes que le « fascisme », les « États voyous » ou les « lécheurs de babouches ».
    L’exemple que vous donnez n’est cependant pas le meilleur. On peut en effet être convaincu de la nécessité d’avoir une politique étrangère et contester l’opportunité des récentes interventions en Afrique. Si l’on n’avait pas été assez stupides pour faire la guerre à la Libye avec pour seul résultat d’y instaurer la guerre civile et le chaos – ce qui a entraîné la déstabilisation de tout le Sahel –, on se serait épargné l’intervention au Mali, où nos troupes vont bientôt se retrouver prises entre deux feux. Quant à la République centrafricaine, où l’on est au contraire intervenu beaucoup trop tard – en ignorant de surcroît les réalités ethno-politiques locales –, les déboires s’y accumulent déjà. La vérité est que la France n’a plus de politique étrangère (elle s’est totalement déconsidérée dans l’affaire syrienne), et que les initiatives qu’elle prend sont plus favorables à l’axe américano-qataro-israélien qu’aux intérêts français. Si l’on y ajoute la baisse drastique des crédits militaires, tout cela augure mal de l’avenir.
    Quand Bernard Antony, ancien député européen FN, écrit que ce qui se passe en Palestine « ne nous regarde pas », n’est-ce pas étrange, pour un catholique revendiqué, de ne pas s’intéresser à cette terre qui a vu naître le Christ ?
    On compte aujourd’hui 90 000 chrétiens vivant dans les territoires occupés. Plusieurs figures éminentes de la résistance palestinienne sont issues de la communauté chrétienne (il suffit de citer les noms de Georges Habache, Hanan Ashrawi ou Nayef Hawatmeh). En avril dernier, les chrétiens de Palestine ont adressé une lettre ouverte au pape François pour protester contre la décision israélienne de bâtir un « mur de sécurité » qui va séparer Bethléem de Jérusalem au profit des colonies, la qualifiant « d’attaque contre le tissu social palestinien et la présence palestinienne chrétienne ». Sur le sort de ces Palestiniens chrétiens qui partagent le sort de leurs concitoyens musulmans dans les territoires occupés, on peut lire le rapport accablant publié en 2012 par le Conseil œcuménique des Églises sous le titre Faith under Occupation. Cela dit, M. Antony est libre de penser ce qu’il veut. Peut-être pourrait-on seulement lui rappeler que Jésus est maudit dans le Talmud, alors qu’il est vénéré (mais pas adoré) dans le Coran. Et subsidiairement, que les milices chrétiennes de Centrafrique ne sont pas moins criminelles que les milices musulmanes.
    Vous avez été l’un des premiers, à l’époque de la guerre froide, à appeler à une alliance entre l’Europe et ce que l’on nommait naguère le tiers monde. Quel codicille ajouter aujourd’hui ?
    Il y a peu de choses à ajouter, sinon qu’on a changé d’époque. Dans le monde bipolaire de la guerre froide, l’Europe aurait pu prendre la tête du mouvement des non-alignés. À l’époque des pays émergents, elle pourrait chercher à s’imposer comme une puissance autonome – et, simultanément, travailler à l’émergence d’un axe Paris-Berlin-Moscou. Mais l’Europe n’en a ni les moyens ni, surtout, la volonté. Elle préfère se transformer en un vaste marché plutôt que de devenir une puissance qui serait en même temps un creuset de culture et de civilisation. La grande alternative à laquelle nous sommes confrontés est pourtant plus claire que jamais : il s’agit de savoir si le nouveau nomos de la Terre sera unipolaire, c’est-à-dire dépendant globalement de la puissance américaine et des marchés financiers, ou bien multipolaire, les grands blocs continentaux s’imposant comme autant de pôles de régulation de la globalisation.
    À long terme, l’Afrique sera le continent qui comptera le plus, ne serait-ce qu’en termes de ressources naturelles. Les Chinois s’y installent, les Américains aussi. Que reste-t-il de la Françafrique ?
    Je ne suis pas sûr que l’Afrique sera, à terme, le continent « qui comptera le plus » (sauf peut-être sur le plan démographique). De la Françafrique, il reste des vestiges. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a pas eu de décolonisation économique, commerciale ou technologique. Même sur le plan politique, l’Afrique reste en proie à des conflits ethniques dus à des frontières coloniales qui ont artificiellement coupé des peuples en deux ou réuni dans un même pays des ethnies antagonistes depuis toujours.
    La mondialisation elle-même, qui est dans une large mesure une nouvelle forme d’occidentalisme, fonctionne comme une structure néocoloniale fondée sur ce mythe du « développement » qu’a si bien critiqué Serge Latouche. Elle équivaut à une colonisation des sociétés humaines par la logique du profit et la finance de marché, puisqu’elle vise à généraliser à l’échelle planétaire les valeurs de l’Occident libéral : règne de l’individu, universalité abstraite, etc. – l’idée générale étant que ce qui n’a pas de sens économique n’en a aucun. La mondialisation est d’abord, et avant tout, une marchandisation du monde, où le fétichisme de la marchandise et le primat de la valeur d’échange entraînent une réification généralisée des rapports sociaux. Le système capitaliste continue plus que jamais à éradiquer toutes les cultures enracinées, et à supprimer toutes les structures traditionnelles qui empêchent l’émergence d’un individu manipulable à merci sur le grand marché planétaire. La mondialisation fait du déracinement un idéal et une norme. « En ce sens, dit à juste titre Hervé Juvin, la culture-monde est bien une négation de la condition humaine. »
  • Renaud Camus : Notre seul salut est d’établir ce qui est français et ce qui ne l’est pas !

    Entretien avec Renaud Camus sur Boulevard Voltaire

    L’affaire Dieudonné prend décidément toute la place dans l’actualité, « pain bénit » pour le gouvernement : c’est la nouvelle affaire Taubira ?

    Renaud Camus - J’avoue que je m’y intéresse peu et que j’aurais bien aimé n’avoir pas à m’en occuper du tout. C’est tout de même horriblement significatif du niveau du débat dans notre pays. Le président de la République dialogue par médias à peine interposés avec une collégienne diaboliquement demeurée, qui ridiculise sa fonction et la dignité de la France, et les principaux ministres paraissent n’avoir pas de souci plus pressant qu’un humoriste diaboliquement médiocre, dont tout l’humour prétendu est dans l’idiote transgression, cet hommage des obsédés aux puissances qu’ils prétendent nier. On peut toujours être plus grossier, on peut toujours être plus bas, il y aura toujours un public pour applaudir au record. Mais il s’agit de la France. Alain Finkielkraut et Christian Combaz ont tout à fait raison quand ils dénoncent le règne des humoristes et des Guignols.

    Le rapporteur public du tribunal administratif de Besançon a conclu, mardi 7 janvier, au rejet des requêtes déposées par la famille de Leonarda Dibrani en vue d’obtenir un titre de séjour en France. Une bonne chose ? [...]

    La suite sur Boulevard Voltaire

  • Virginie Raoult-Mercier : Si nous laissons faire ce gouvernement, «la Marche pour la Vie de cette année pourrait être la dernière !»

    Nouvelles de France a rencontré Virginie Raoult-Mercier, porte-parole de la Marche pour la Vie qui a lieu le 19 janvier prochain. Elle nous alerte sur les projets liberticides et mortifères du Gouvernement.

    Quel est le thème de cette 9e Marche pour la Vie ? Pourquoi ?

    Durant l’année 2013, l’embryon a continué de faire l’objet d’atteintes gouvernementales de plus en plus grandes justifiant à elles seules la mobilisation annuelle des défenseurs du respect de la vie (instauration du site gouvernemental de promotion de l’avortement pour contrer les sites pro-vie, rapport du Haut conseil à l’égalité hommes/femmes limitant le délai de réflexion pré-IVG et étendant les centres d’IVG). Mais l’actualité de ces dernières semaines a contraint la Marche pour la Vie à changer de tonalité. [...]

    La suite sur NdF

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Virginie-Raoult-Mercier-Si-nous

  • Et maintenant, la justice sans juge !

    Entretien avec Philippe Bilger

    Christiane Taubira prévoit de réformer les procédures de divorce : les divorces par consentement mutuel ne passeront plus par un juge, mais seront confiés au greffier. Etes-vous favorable à cette réforme ?

    Non. C’est une fausse bonne idée. Tout cela s’inscrit dans le cadre des « enceintes de travail » (le nom, déjà…), qu’elle a mises en place : cette manière de faire est une façon de fuir le présent pour rêver à un futur qui est un pur songe. Cela n’a aucun sens : après la peine sans sanction, voici une justice sans juge, celle-ci étant confiée aux greffiers. Pourtant, le rôle du juge est essentiel. Il pacifie les conflits et équilibre le rapport de force, parfois subtil, entre les deux parties afin que « l’inférieur » ne se trouve pas lésé. Comme le dit Pierre-Olivier Sur, bâtonnier de l’ordre des avocats de Paris, pour dénoncer cette proposition : « Dans une société sans juge, tous les coups sont permis. »

    Mais je pense que ce ne sera jamais mis en œuvre, cela fait partie de ces coups d’épée dans l’imaginaire pour consoler du présent, une zone grise entre l’action verbale et l’action politique qui fait de l’effet, mais c’est tout. Depuis quelques semaines, en dehors des indignations éthiques, il n’y a rien eu, sinon une circulaire visant à lutter contre les cambriolages en forte hausse – qui ne sert à rien –, et une attaque contre Le Figaro, qui s’est contenté, pourtant, d’évoquer l’étude de l’allégement des sanctions concernant le cannabis, proposé de fait dans le rapport Nadal. Je crois d’ailleurs que ce silence s’explique, quoi que veuille bien en dire Christiane Taubira, par le report de l’examen de sa réforme finale après les municipales, qui la blesse beaucoup.

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  • Journée de la Fierté Parisienne : entretien avec l’association Paris Fierté

    PARIS (NOVOpress) - Dans une semaine aura lieu la journée de la Fierté Parisienne, organisée par l’association Paris Fierté, le samedi 11 janvier prochain. En quoi consiste cette journée ? Novopress a souhaité donner la parole à l’un des ses organisateurs, Pierre, jeune parisien de 24 ans.

    Vous êtes un des responsables de Paris Fierté : pouvez-vous vous présenter ainsi que votre association ?

    Bonjour. Je m’appelle Pierre, j’habite Paris et j’ai 24 ans. Je suis Histoire-Sciences Humaines à la Sorbonne. Cela fait maintenant 5 ans que je me suis investi dans l’association Paris Fierté (site internet : www.parisfierte.com), dont je suis devenu au fil du temps l’un des porte-paroles. L’objectif de Paris Fierté est de retrouver, promouvoir et défendre l’identité parisienne, son histoire, sa culture et ses particularismes. Car Paris a bien une identité historique ancienne, aussi malmenée soit elle.

     

    Journée de la Fierté Parisienne : entretien avec l'association Paris Fierté

    Journée de la Fierté Parisienne : entretien avec l’association Paris Fierté

    Notre activité est assez large : nous organisons des visites de la ville selon des thèmes précis (par exemple, à travers le spectre de la Commune), nous faisons la promotion des produits de notre terroir (c’est peu connu, mais les spécialités gastronomiques de Paris et de ses environs sont très riches) ; nous retrouvons de vieux sports parigots (la canne de combat pour ne citer qu’elle). De nombreux parisiens sont ignorants de ce patrimoine vivant : nous tentons de le leur révéler.

    Justement, vous organisez la Journée de la Fierté parisienne le samedi 11 janvier : pouvez-vous nous en dire plus ?

    Après le succès rencontré l’année dernière, nous avons décidé de maintenir cet évènement qui se déroule en deux temps. D’abord une partie fixe en début d’après midi où les Parisiens peuvent (re)découvrir notre patrimoine culinaire, sportif, historique, architectural, le tout ponctué par des animations (sport, danses, musique, conférences). Dans un second temps, nous défilerons en l’honneur de la Protectrice de Paris, Sainte Geneviève, qui est pour les parisiens un symbole très important. C’est un moment fort et festif qui marque le patrimoine spirituel d’une ville comme la nôtre.

    Quel est le thème retenu cette année ?

    Dans un contexte de crises (économique, sociale, culturelle…) qui se ressentent partout en France, y compris ici à Paris où les classes populaires et moyennes ont de plus en plus de mal à résister (augmentation sans précédent du coût de la vie), nous avons pensé que le thème le plus approprié est « nous sommes les enfants de Paris et nous voulons un avenir à Paris ! ». Et cela est possible !

    Quel succès espérez-vous pour cette journée ?

    Notre constat est simple : nous sommes de plus en plus nombreux chaque année. Cela devrait encore se vérifier en 2014 !

    Pouvez-vous nous rappeler les principaux éléments de cette Journée ?

    Le programme se déroule comme suit : de 14 heures à 18 heures, « Journée de la Fierté parisienne », au niveau du Pont d’Austerlitz. Ensuite nous nous mettons en route en fin de journée pour la marche Sainte Geneviève, au niveau du Pont de la Tournelle, dont le départ est fixé à 18 heures 30 (face à la statue de Ste Geneviève, à peine 10 minutes à pied). Vous pouvez nous suivre sur twitter #JFP2014, facebook et n’hésitez pas à consulter notre site www.parisfierte.com ! On attend les lecteurs de Novopress nombreux !

    http://fr.novopress.info/151300/journee-fierte-parisienne-entretien-lassociation-paris-fierte/#more-151300

  • Jacques Bichot : Il existe un clivage important entre une droite dirigiste et une droite libérale

    « Enquête sur la droite en France : Jacques Bichot : Il existe un clivage important entre une droite dirigiste et une droite libérale »

    Professeur émérite à l'Université Lyon III, économiste libéral, spécialiste de la protection sociale, Jacques Bichot a présidé l'association Familles de France. Il est membre honoraire du Conseil Economique et Social.
    Monde et Vie : Jacques Bichot, pensez-vous qu'il existe encore une gauche et une droite ? Si c'est le cas, qu'est-ce qui les différencie, au-delà de l'aspect partisan ?
    Jacques Bichot : Cet aspect partisan, celui de la conquête du pouvoir, reste malgré tout déterminant. Les idéologies ne sont pas complètement négligeables, mais l'essentiel tourne quand même autour de la volonté de parvenir aux postes de commandement.
    C'est ce qui explique que l'on puisse parler de FUMPS et que, quand la droite revient au pouvoir après la gauche, elle n'agisse pas vraiment autrement qu'elle. Il existe cependant des personnes qui possèdent des convictions : de ce point de vue, il existe un clivage important entre une droite dirigiste et une droite libérale, ainsi qu'entre,une droite conservatrice en matière sociale, sur les conceptions de l'existence, et une droite « libertaire » - je distingue bien libéral et libertaire. La tendance de l'UMP est essentiellement dirigiste, comme l'a montré la manière dont le parti de Madelin a été phagocyté et réduit à néant lorsqu'il s'est en quelque sorte fondu dans l'UMP. Et cette évolution dirigiste de la droite marque aussi bien le Front national que l'UMP : quand Jean-Marie Le Pen le présidait, le Front national avait des positions économiques plutôt libérales, alors que sous la présidence de sa fille le pouvoir a été pris au sein de ce parti par des chevènementistes, partisans d'un nationalisme inscrit dans un cadre extrêmement dirigiste. Naguère, des penseurs comme Maurice Allais ou Maurice Lauré, qui avaient des positions prudentes par rapport aux excès de la mondialisation, n'en étaient pas moins libéraux. Aujourd'hui, se trouvent d'un côté des libéraux favorables à une mondialisation échevelée et de l'autre, des nationalistes dirigistes.
    En va-t-il de même en matière politique et sociale ?
    En matière de mœurs, le dirigisme est libertaire. De ce point de vue, l'évolution a été largement conduite par la gauche.
    Malgré quelques penseurs de droite qui tentent de résister, les positions de la droite politique sont seulement décalées de quelques kilomètres par rapport à celles de la gauche, mais l'une et l'autre sont engagées sur la même route. Sur les sujets de famille, de patriotisme, de morale, on ne voit pas de différence, la droite suivant le mouvement. Voyez, par exemple, la manière dont sont mis en cause le quotient familial et le quotient conjugal, par lesquels l’État reconnaît que la famille est un corps intermédiaire, la cellule de base de la société, et qu'il n' a pas seulement affaire à des individus, mais à des individus constitués en communautés, dont la famille est la plus petite mais la plus importante. Les adversaires du quotient familial disent qu'il introduit une réduction d'impôt, sans que la droite ne réagisse.
    Ce qui est le plus près des personnes, c'est d'abord la famille, puis l'association ou l'entreprise, voire la commune
    Or, raisonner en termes de réduction d'impôt à propos du quotient familial signifie que le contribuable n'est plus le foyer fiscal, mais le couple parental, ou le parent isolé - ce qui revient déjà à détruire l'idée de foyer fiscal et de famille. Un rapport récemment publié, qui met le quotient conjugal sur la sellette, prône aussi l'individualisation de l'impôt L'on évacue ainsi l'idée que la société est constituée de familles autant qu'elle est constituée d'individus, et l'on entre ainsi dans le système, bien décrit par Tocqueville, d'une société complètement atomisée face à l’État qui en assure le bien-être. Le même rapport qui menace le quotient familial, veut étendre la logique d'individualisation aux mécanismes de secours comme le RSA, ou à l'assistance aux personnes en situation difficile. Il y est dit nettement qu'il n'existe pas de devoir de soutien des époux entre eux, ni des parents vis-à-vis des enfants, ou vice-versa : c'est à l’État qu'il appartient de régler tout ça !
    Mais l'idéologie libérale fait-elle place aux corps intermédiaires ?
    Je vous citerai le passage de Tocqueville, dans lequel il s'occupe du problème de l'alcoolisme : en France, dit-il, on pétitionne pour que l’État s'occupe de l'alcoolisme, aux États-Unis on crée une association qui s'occupera de la désintoxication... Qu'est-ce qu'une association, sinon un corps intermédiaire, capable de résoudre un certain nombre de problèmes sans que l’État vienne tout régenter ? La pensée libérale - en tout cas celle qui me plait - cherche à régler un certain nombre de problèmes conformément au principe de subsidiarité, c'est-à-dire au plus près des personnes ; or, ce qui est le plus près des personnes, c'est d'abord la famille, puis l'association ou l'entreprise, voire la commune, avant d'en venir à des macrostructures. L'une des raisons qui explique l'exaspération des gens à rencontre de l'Europe, par exemple, vient de ce qu'elle n'applique absolument pas le principe de subsidiarité. Comme le disait un syndicaliste de la CFDT, les problèmes sont plus facilement résolus par les gens qui les connaissent de près que par ceux qui les voient de loin : c'est cela, la subsidiarité.
    Propos recueillis par Eric Letty Monde&Vie Décembre 2013

  • La liberté de s’exprimer et de rire ne se partage pas ! Entretien avec Alain de Benoist

     

    La liberté de s’exprimer et de rire ne se partage pas !
    Les médias s’excitent sur le phénomène Dieudonné, l’artiste qui a vendu le plus de billets en 2012. D’ailleurs, est-ce que monsieur M’Bala M’Bala vous fait rire ?
    Parfois, pas toujours. Je dois dire que ma conception de l’humour se situe quelque part entre Buster Keaton et Raymond Devos. Les comédies me font rarement rire, et je déteste Louis de Funès. Le style pamphlétaire me fatigue vite, lui aussi. Cela dit, Dieudonné a du talent. Il n’a pas de mal à surclasser les autres humoristes actuels, qui sont presque tous nuls. Facteur aggravant : il a du succès et ses partisans, qui sont en majorité « hors système », ne sont pas du genre à se laisser intimider.
    Mais savoir ce que l’on pense de Dieudonné est tout à fait secondaire par rapport au projet de Manuel Valls de l’empêcher « dans le cadre de la loi » de s’exprimer. La seule vraie question qui est en cause est évidemment, comme d’habitude, celle de la liberté d’expression. Dans Le Nouvel Observateur, Laurent Joffrin, coutumier du genre, expliquait récemment que la liberté d’expression a des limites. La démocratie ne saurait accepter que s’expriment des opinions antidémocratiques. On pourrait dire aussi que sous le nazisme, toutes les opinions étaient admises à condition de ne pas être antinazies, sous les régimes communistes qu’elles étaient toutes autorisées à condition de ne pas être anticommunistes, etc. De ce point de vue, la démocratie selon Laurent Joffrin ne me paraît pas représenter un grand progrès. Je crois au contraire que la liberté d’expression n’a de sens que pour autant qu’elle est indivisible, et qu’en matière d’opinions, elle ne tolère par principe aucune dérogation. La liberté d’expression – faut-il le rappeler ? – n’a pas pour vocation de protéger les opinions convenables ou consensuelles, et moins encore celles qu’on partage ou qu’on approuve, mais au contraire celles qui nous choquent et que nous trouvons détestables. Voltaire se disait prêt à mourir pour permettre à ses adversaires de s’exprimer. C’est cette phrase qui a inspiré les fondateurs de Boulevard Voltaire (mais visiblement pas les aboyeurs de commentaires).

    Les mêmes médias n’en finissent plus de célébrer le culte de Pierre Desproges et de Coluche, alors que la plupart de leurs sketches seraient aujourd’hui censurés, pour racisme notamment…
    Il ne fait pas de doute que Dieudonné tient souvent des propos qu’on peut considérer comme inacceptables, voire odieux. Ceux qui s’indignent des caricatures de Mahomet les considèrent elles aussi comme inacceptables, voire odieuses. Pour tout un chacun, il y a des choses inacceptables, voire odieuses. Toute la question est de savoir si le fait de blesser gravement les sentiments ou les convictions d’une catégorie de personnes justifie une interdiction. La perception subjective que l’on se fait d’une opinion peut-elle constituer le fondement de la loi ? Si l’on estime que Dieudonné blasphème, ne faut-il pas considérer plutôt que le droit au blasphème ne se partage pas ?
    L’idéologie dominante a su tourner la difficulté grâce à une invention remarquable : pour faire disparaître les opinions détestables (il y en a), il suffit de décréter qu’elles ne sont plus des opinions mais des délits. Il suffisait d’y penser. Mais a-t-on bien mesuré les conséquences ? D’abord, on crée un abominable refoulé, que l’on se condamne à voir exploser un jour ou l’autre sous une forme elle aussi abominable (plus on pourchassera le « sexisme », plus il y aura de femmes battues ; plus on dénoncera « l’homophobie », plus se multiplieront les « ratonnades de pédés »). Serait-ce l’effet recherché par ceux qui sont tentés de « gouverner par le chaos » ? Ensuite, on introduit une distinction désastreuse entre des groupes protégés, bénéficiant grâce à la loi d’une sorte de statut privilégié les immunisant contre les critiques dont ils pourraient faire l’objet, et des groupes non protégés, dès lors fondés à dénoncer cette nouvelle discrimination. Situation malsaine.

    Et toujours la même rengaine : on peut rire de tout, mais pas de n’importe quoi et surtout pas avec n’importe qui. Et surtout, l’esprit de dérision permanente, incarné par les Guignols de l’info – pour ne citer qu’eux –, ne serait-il pas mortifère à long terme, les hommes politiques étant résumés à de simples marionnettes en latex ?
    Le rire implique la connivence et peut avoir un effet cathartique. Je pense que dans une société normale on devrait pouvoir rire de tout, de n’importe quoi et avec n’importe qui. Des mecs et des nanas, des Blacks et des Toubabs, des juifs et des goyim, des homos et des hétéros, des Amerloques et des Ritals, des Boches, des Gaulois et des Espingouins. Pas de discrimination ! Mais bien entendu, nul n’est obligé de trouver ça drôle. L’esprit de dérision auquel vous faites allusion est autre chose. Au-delà de ce qu’elles peuvent dire des hommes politiques actuels, qu’on a d’autant moins envie de défendre qu’ils font eux-mêmes preuve d’une incroyable complaisance envers leurs caricatures, les émissions du type des Guignols de l’info contribuent de manière incontestable à ridiculiser la chose publique, à désacraliser ce qu’il peut rester de sacré dans l’exercice du pouvoir. Certes, les politiciens actuels méritent rarement le respect, mais en les tournant tous en dérision, on décrédibilise aussi les fonctions et les institutions qu’ils représentent. L’esprit de dérision systématique est un poison de la vie sociale. Les « petits malins à qui on ne la fait pas », qui ne sont émus par rien, qui ne respectent rien, pour qui rien ne saurait être noble ou sacré, cachent leur impuissance derrière leur cynisme. Ils avouent par là même qu’ils ne sont pas grand-chose.