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Entretien avec Nicolas Dupont-Aignan
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Entretien avec Jean Bricmont sur l'actualité internationale et la liberté d'expression
Propos recueillis par Alimuddin Usmani
Jean Bricmont, essayiste belge et professeur de physique théorique a l’Université catholique de Louvain, était à l’ONU à Genève pour une conférence sur le terrorisme. Nous avons profité de l’occasion pour nous entretenir avec lui sur l’actualité.
Alimuddin Usmani : Les États-Unis ont annoncé vouloir mener des raids aériens contre l’État islamique en Syrie. Ne craignez-vous pas que ce soit un prétexte pour s’en prendre au pouvoir syrien ?
Jean Bricmont : Ça je n’en sais rien mais évidemment ni l’État syrien ni la Russie n’acceptent ces frappes. Une fois de plus l’unilatéralisme américain crée des problèmes inutiles. S’ils voulaient vraiment combattre l’ISIS, ils devraient s’allier avec ceux qui le combattent depuis des années, à savoir les représentants de l’État syrien. C’est complètement absurde de refuser de collaborer avec l’État syrien. Les États-Unis le refusent à cause de leur politique antérieure. En agissant ainsi, ils n’arrivent à rien.
Le gouvernement français fait mine de s’inquiéter du phénomène des djihadistes français qui combattent en Syrie. Or, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait déclaré au début de l’insurrection en Syrie que Bachar el Assad ne mériterait pas d’être sur Terre. Comment jugez-vous cette double éthique ?
C’est toute la question de l’hypocrisie des puissants en général. Ce n’est pas la première fois dans l’histoire du monde que ceux-ci commettent des crimes tout en prétendant protéger la vertu. La politique étrangère de la France projette l’idée fictive d’une opposition syrienne modérée. Où est-elle cette opposition syrienne modérée ? Elle est à l’étranger. Sur le terrain, l’opposition syrienne modérée existait peut-être au départ mais elle s’est radicalisée, probablement à cause de la dynamique de la guerre.
Que pensez-vous de la stratégie du Hezbollah qui consiste à faire alliance avec les chrétiens au Liban et en Syrie ?
Je suis pour un rassemblement maximal des forces. Cette région a besoin d’alliances interconfessionnelles. Le gouvernement syrien cherche probablement à maintenir une certaine coexistence entre les différentes confessions dans cette région du monde.
Quelle est selon-vous l’implication du réseau sioniste mondial par rapport à l’émergence de l’ISIS en Iraq et en Syrie ?
C’est assez compliqué. Au moment de la crise des armes chimiques en 2013, j’avais fait une intervention en anglais à ce propos. Celle-ci montre que la pression aux États-Unis pour intervenir en Syrie, provenant des milieux sionistes, était vraiment massive. Il faut mettre au crédit d’Obama le fait qu’il n’ait pas cédé à ces pressions à ce moment-là.
Concernant l’ISIS, l’ambassadeur israélien aux États-Unis a exprimé le souhait que l’armée syrienne et les djihadistes s’entre-tuent et qu’il n’y ait aucun vainqueur. C’est très cynique mais je pense que c’est la réalité de la pensée israélienne.
Ceci dit, je pense que les États n’ont pas de stratégies très claires ou cohérentes, ils réagissent de manière instinctive, en fonction des désirs de leurs leaders. La Guerre menée par Netanyahou était par exemple un désastre. Il ne faut pas imaginer que les États manipulent tout car ils sont incapables de contrôler ce qu’ils font. Vis-à-vis de l’ISIS, je pense que la stratégie d’Israël est celle de la division. François Mauriac disait : « J’aime tellement l’Allemagne que je suis heureux qu’il y en ait deux. » Je pense que les Israéliens aimeraient qu’il y ait cent pays arabes. Le problème c’est que si l’ISIS finissait par gagner la bataille et dominait tout le monde arabe, ce serait une mauvaise chose pour Israël. Ils sont tranquilles tant que c’est un problème localisé. Je ne suis donc pas très sûr qu’ils soient favorables à l’ISIS même s’il n’est pas exclu qu’ils leur donnent un coup de main. Les États-Unis me semblent sincèrement préoccupés par la force de l’ISIS mais ils les ont aidés car leur politique est incohérente.
Lors de l’émission de Frédéric Taddeï, vous étiez le seul à véritablement défendre la liberté d’expression concernant Dieudonné. Ce déséquilibre vous a-t-il frappé ?
Je crois qu’il a frappé beaucoup de téléspectateurs et c’est une très bonne chose. Le déséquilibre est partout en France. Dieudonné risque cinq ans de prison pour apologie du terrorisme pour avoir rappelé que des décapitations avaient eu lieu à l’époque coloniale. Il fait de l’ironie en disant que c’est le progrès. C’est un comédien et c’est surréaliste de voir ça comme une apologie du terrorisme, il y a un véritable déséquilibre en matière de liberté d’expression. Charlie Hebdo a tout récemment proposé à Valérie Trierweiler d’épouser Bertrand Cantat. La justice comprend que c’est une plaisanterie et n’inculpe par Charlie Hebdo pour incitation au meurtre. Il y a un déséquilibre total en France car vous pouvez dire tout ce que vous voulez sur les musulmans mais la moindre phrase qui peut être interprétée comme antisémite est l’objet d’une vigilance accrue. De mon point de vue, j’étais très satisfait du résultat de cette émission même si je n’ai évidemment pas pu dire grand-chose. Le seul fait qu’ils aient été obligés de m’interrompre tout le temps exposait leur faiblesse.
- Source : Jean Bricmont
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« Le plus difficile est de poursuivre, mais c’est indispensable »
Entretien avec Ludovine de La Rochère par Charlotte d’Ornellas.
Ce week-end, la Manif pour tous tenait sa deuxième Université d’été à Palavas-les-Flots sur le thème de la manifestation nationale du 5 octobre prochain : « Genre, PMA, GPA, le changement de civilisation, c’est toujours maintenant ! »
Quels étaient les objectifs fixés pour cette deuxième Université d’été ?
Le but premier est de se former et de mettre à jour les connaissances déjà acquises, mais c’est aussi l’occasion pour les sympathisants et les bénévoles de se retrouver.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous avons choisi un camping à Palavas-les-Flots, pour aller à notre tour vers les sympathisants du sud de la France qui sont venus tant de fois à Paris et de se rapprocher des jeunes par un cadre peu conventionnel !
Vous consacrez beaucoup d’énergie à la formation, donc. Que deviendront ces gens formés ?
Le combat que nous menons nécessite une formation rigoureuse, la question du genre est complexe et ne peut supporter l’approximation. Si nous ne faisons pas cet effort-là, nous perdrons en crédibilité et il nous sera impossible de gagner.
Les personnes formées sont amenées, ensuite, à prendre des responsabilités dans cette société et le combat n’est pas d’abord législatif : il est culturel, social, spirituel…
Mais il faut également maîtriser les modes d’action, il est important de savoir gérer un projet, d’avoir une bonne connaissance des institutions européennes… Deux jours ne suffisent pas à devenir compétent sur tous les modes d’action mais nous commençons toujours par le plus nécessaire.
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Entretiens non-alignés avec A.Chauprade et F.Philippot.
Aymeric Chauprade
Florian Philippot
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Figures de la Nouvelle Droite
Une question qui pourra paraître surprenante de prime abord, mais qui fait sens : quelles sont les motivations personnelles qui vous poussent à enquêter sur l’extrême droite radicale, la Nouvelle Droite plus particulièrement ? Quel est votre parcours ? Ou pour le dire différemment, d’où parlez-vous ?
Stéphane François : D’où je parle ? Vaste question. Premièrement, je viens d’une famille de résistants, avec un grand-père que j’adorais et qui était un militant anarchiste. Je pense qu’inconsciemment, il m’a beaucoup influencé… Ensuite, la mode en musique à la fin de mon adolescence était le Dark Folk. J’ai donc été bercé par Death In June, Non, Sol Invictus, Current 93, etc. Dans le mouvement, j’ai trainé mes guêtres dans le milieu indus lillois pendant mes études, dévorant les fanzines sur le sujet, dont un certain nombre était des titres téléguidés par des nationalistes-révolutionnaires, qui faisaient beaucoup de publicité à la Nouvelle Droite et à ses tendances. C’est ainsi que je l’ai découvert. Enfin, je dévore depuis mon adolescence tous les livres sur les marges (contre-cultures, ésotérisme, etc.). Lorsque j’ai eu assez de recul, je me suis rendu compte qu’il y avait un sujet. J’ai commencé à m’y plonger. Cela fait 20 ans maintenant, et je ne pense pas encore avoir fait le tour…
En lisant votre ouvrage, on comprend bien les origines idéologiques völkisch de la Nouvelle Droite, ce qu’elle doit à aux « révolutionnaires conservateurs », à Dominique Venner et à son groupe Europe Action, et surtout à Alain de Benoist. Pourriez-vous revenir, à grands traits, sur l’histoire et la signification de ce courant politique ?
En fait, les völkschen sont l’une des influences de la Nouvelle Droite, comme je le montre. Historiquement, la Nouvelle Droite est apparue en 1968, avec la création du GRECE, lui-même composé d’anciens de la FEN et d’Europe-Action. Sa principale caractéristique à l’époque était, déjà, son rejet du nationalisme et sa défense d’un européisme. Il y avait alors en son sein un certain nombre de personnes qui firent par la suite carrière, soit dans la haute administration, soit dans l’université, soit dans le journalisme.
La Nouvelle Droite, en particulier sa principale structure le GRECE, a marqué la vie culturelle de la droite non-conformiste depuis 1968. En effet, son positionnement idéologique est sujet à controverse : l’expression « Nouvelle Droite », est le nom donné par les adversaires du GRECE, lors de la campagne médiatique, extrêmement violente, de l’été 1979. Les néo-droitiers ont refusé la filiation droitière avant de l’accepter. Jusqu’en 1979, la Nouvelle Droite, renvoyait au couple GRECE/Club de l’Horloge. Mais vers 1985, à la suite des départs et des scissions de membres ne se reconnaissant plus dans le GRECE, la Nouvelle Droite devient un entrelacs de personnalités
Le premier corps de doctrine du GRECE (allant grosso modo de 1968 à 1979) développe les thèmes suivants : un national-européisme ; une critique de l’égalitarisme à travers la critique du christianisme ; une conception non linéaire du temps (sphérique et/ou cyclique) sous l’influence de Nietzsche ; un éloge du paganisme (quêtes des origines indo-européennes) ; un anti-universalisme ; un anti-occidentalisme, l’Occident étant incarné par les États-Unis ; un antilibéralisme ; un tiers-mondisme « de droite » pour éviter le déracinement et l’immigration ; et enfin un enracinement régionaliste. Cette doctrine prétend appuyer ses analyses et ses conclusions sur les derniers travaux historiques, philosophiques, ethnologiques, ainsi que sur ceux de la biologie et de l’anthropologie.
Cependant, la toute première doctrine de la Nouvelle Droite (les textes entre 1968 et 1972) se caractérisait par un racialisme pro-occidental, un positivisme (qui tournera en scientisme), un antiégalitarisme, un antimarxisme virulent, un antitechnocratisme et une vision romantique et virile de la révolution. De fait, ce tout premier corpus doctrinal est encore marqué par les idées développées par Europe-Action. Elle commence à faire la promotion du paganisme.
Au début des années 1980, la Nouvelle Droite évolue : elle devient holiste et anti-occidental. Elle a aussi affirmé son paganisme et son anti-occidentalisme, l’Occident incarnant l’acculturation et l’américanisation des mœurs, défendant une démocratie organique et prônant le différentialisme. Hostile au matérialisme, au capitalisme et à la mondialisation, le GRECE, a alors pour ennemis la société de consommation et les États-Unis, des points qu’il défend toujours. Après l’échec du gramscisme de droite et du projet élitaire, la Nouvelle Droite se mit à prôner un discours européiste et antitotalitaire marqué. Mais, surtout cette période voit l’essor du discours mixophile de Benoist, qui défendit le droit des peuples, prônant l’éloge de la différence à la suite de la lecture de Lévi-Strauss et Jaulin, ce qui va provoquer le départ d’un certain nombre de cadres, comme Vial, au milieu des années 1980. Le GRECE ne se remettra jamais de cette hémorragie. Les années 1980 correspondent aussi à la découverte des théoriciens de la Révolution conservatrice allemande, qui deviennent des références importantes
Enfin, il se relèvera petit-à petit à partir de la décennie suivante. Cette dernière évolution doctrinale poursuit la seconde, mais en y intégrant les thèmes écologistes et décroissants. Il s’agit de la période où Benoist se réapproprie les théoriciens du syndicalisme-révolutionnaire, comme Sorel, et les auteurs marxistes. En fait, le GRECE a tant évolué qu’il se met à défendre ce qu’il avait condamné au début des années 1970…
J’ai longtemps cru que Georges Dumézil était un fervent défenseur de la Nouvelle Droite. Vous faites preuve de davantage de réserve. En revanche, à aucun moment, je n’aurais imaginé l’utilisation des concepts développés par Claude Lévi-Strauss ou même Henri Lefebvre, marxiste hétérodoxe. Quel rapport la Nouvelle Droite entretient-elle avec les intellectuels ? En quoi l’idée d’un gramscisme de droite (que sauf erreur, vous n’évoquez pas) peut-elle sembler pertinente ?
La Nouvelle Droite est friande d’intellectuels. Les néo-droitiers en lisent un grand nombre, les discutent et se réapproprient leur concept. Alain de Benoist en outre les sollicite pour ses revues, Krisis et Nouvelle Ecole. Il dialogue en outre avec des universitaires de différents pays, dont l’Italie, les Etats-Unis, la Russie, etc. Benoist se réfère à un grand nombre d’intellectuels, venant de disciplines différentes : archéologie, science religieuse, droit, histoire, science politique, ethnologie, anthropologie…
Enfin, le sommaire du premier Liber Amicorum Alain de Benoist montrait la présence non négligeable d’entre-eux. Le second montre plutôt un retrait de ceux-ci, à l’exception (et à l’arrivée) d’universitaires italiens. Benoist, n’ayant pas de position universitaire, recherche, malgré une bibliographie imposante, une forme de légitimité intellectuelle.
Concernant la stratégie du gramscisme du droite, j’ai traité de la question dans un précédent ouvrage (Les Néo-paganismes et la Nouvelle Droite, paru en 2008). Comme il s’agit d’un échec patent, à la suite de la campagne de 1979, mon constat dans cet ouvrage, je n’ai pas jugé utile d’y revenir.
Vous rappelez, et c’est assez ahurissant, l’islamophilie et le tiers-mondisme d’Alain de Benoist. Pourriez-vous revenir sur ces deux points ?
Benoist a toujours défendu l’islam. Il rejette l’immigration, mais a beaucoup d’intérêt pour l’islam. Il se rend d’ailleurs régulièrement en Iran et discute avec des intellectuels musulmans. En fait, la Nouvelle Droite a toujours eu une position favorable à cette religion. Cela fait partie d’une tradition d’une certaine extrême droite d’être islamophile, pour différentes raisons : ethnodifférentialisme, défense d’une forme de tradition, etc. et cela dès le début des années 1980. Je me suis intéressé à cette question dans La Nouvelle Droite et la « Tradition », ainsi que dans un chapitre, co-écrit avec Nicolas Lebourg, à paraître dans un ouvrage collectif à la fin de cette année.
Quant à son tiers-mondisme, il est afférent à sa relecture de Lévi-Strauss et de Jaulin. Il est aussi la conséquence de sa défense du droit des peuples, notamment vis-à-vis de l’impérialisme occidental. Il l’a déjà dit ou écrit plusieurs fois : il est contre toute forme de colonialisme au nom du droit à rester soi-même, notamment dans un ouvrage publié en 1986 (Europe Tiers-Monde même combat). Il est loin le temps, où dans Europe-Action et au début de l’aventure de la Nouvelle Droite, il défendait les régimes racistes de Rhodésie et de la République Sud Africaine… je pense que cette évolution es sincère.
couv vents du nord
La Nouvelle Droite semble avoir été à son apogée à la fin des années 1970 et au début des années 1980, avant les scissions. En quoi a-t-elle imprégné la droite « de gouvernement » ? Quels sont les liens persistants avec le Front national ?
Il n’y a guère de lien avec le FN, bien qu’Alain de Benoist trouve un intérêt à Marine Le Pen, malgré des divergences importantes (rejet de l’islam et des musulmans, jacobinisme). S’il y a des liens, ils se font surtout par le passage de membres du GRECE vers ce parti. Par exemplaire, l’attaché parlementaire de Marion Maréchal Le Pen est un ancien gréciste.
La Nouvelle Droite a imprégné au début des années 1980 les idées de certains militants de l’UDF et du RPR (provocant au retour de vifs rejets de la part d’autres militants de ces partis), qui étaient membres de l’un et de l’autre, notamment via le Club de l’Horloge. Nous pouvons donc penser que certains de ces militants ont gardé ces idées, qui se sont retrouvés ensuite à l’UMP… En fait, son influence est faible, l’entrisme ayant été un échec.
Dans un chapitre qualifié d’excursus, vous abordez la question du National Socialist Black Metal. Quel est le poids de cette scène musicale et ses liens avec les théoriciens du GRECE ? On a du mal à imaginer Alain de Benoist à un concert de Death in June…
Pour une bonne raison : il n’aime pas ça… Benoist est plutôt un amateur de musique traditionnelle issue des différentes civilisations de notre planète. Il est aussi un amateur de musique classique et de jazz. En fait, les scènes indus, néofolk, black metal, etc. attirent plutôt les jeunes militants, voire les militants d’autres familles politiques, comme les nationalistes-révolutionnaires ou l’équipe de Réfléchir & Agir. De ce fait, à l’exception de quelques cas personnels, il n’y a pas de liens entre ces scènes et ces milieux. Concernant le poids de cette scène en France ? Entre quelques centaines et quelques milliers pour les groupes les plus connus/côtés, mais guère plus. Il y a eu quelques publicités pour un magasin online vendant ce type de musique, enfin indus/néofolk, dans Eléments, mais c’est tout…
Parmi les grands spécialistes des extrêmes droites ethnodifférencialistes, on ne peut méconnaître le travail de Pierre-André Taguieff et vous le citez à de nombreuses reprises. Que vous inspire sa progressive conversion aux thèses néoréactionnaires ?
C’est simple : regardez quels ouvrages ou articles j’utilise… Ma réponse est là : je ne cite aucun ouvrage récent, à l’exception de son Dictionnaire (auquel je participe il est vrai), qui est très bien grâce au travail immense d’Alain Policar.note : Entretien avec Stéphane François paru dans CQFD, n°124, juillet 2014, pp. 12-13.
Source : Fragments sur les temps présents :: lien
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Un ayatollah peut en cacher un autre
Lu dans Présent :
"Nos confrères deValeurs actuellestitrent leur numéro du 4 au 10 septembre : « L’ayatollah ». Ils parlent de Najat Vallaud-Belkacem. Toute ressemblance avec la une de Présent du 28 août dernier serait évidemment fortuite.
Et le directeur général de Valeurs actuelles, Yves de Kerdrel, accusé d’incitation à la haine raciale (bienvenue au club !), invite, le dictionnaire à la main, les responsables du Parti socialiste comme de SOS Racisme à relire avec lui la définition que le dictionnaire Larousse donne du mot « ayatollah » : « personne aux idées rétrogrades qui use de manière arbitraire et tyrannique des pouvoirs étendus dont elle dispose ».
N’est-ce pas que c’était bien trouvé ?
« Il n’y a donc dans ce titre choisi par Valeurs actuelles, comme dans les huit pages que notre hebdomadaire consacre à la Ministre de l’Education nationale, pas la moindre allusion de nature raciste ou confessionnelle », conclut Kerdrel.
Il aurait pu ajouter (mais la culture de sa famille d’idées est davantage celle du Figaro) qu’il y a quelques années, une personnalité du Front national tout ce qu’il y a de plus Français de souche avait été surnommée « l’ayatollah Cassoulet ». Ce qui est bien la preuve de la non-confessionnalité de l’expression.Qui d’ailleurs avait été prise avec humour.
Nous ne demanderons pas de « droits d’auteur » à Valeurs actuelles qui fait le buzz avec cet emprunt. Après tout on ne copie que les meilleurs."
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Entretien du “Rouge et le Noir” avec Philippe Vardon sur l’immigration
Il a écrit plusieurs ouvrages (notamment un intéressant abécédaire :Éléments pour une Contre-Culture identitaire) et publiera fin août un recueil de nouvelles intitulé Militants. Philippe Vardon a récemment participé à l’élaboration des « 26 mesures pour une politique de remigration » présentées par le Bloc identitaire en réponse à la feuille de route délirante du Parti socialiste. Et c’est notamment à ce titre qu’il nous a semblé opportun d’interroger l’auteur et activiste identitaire dans le cadre de notre controverse estivale (sur l’immigration, note de Novopress).
Vous êtes l’un des propagateurs du concept de remigration. Pouvez-vous nous l’expliciter ?
Philippe Vardon : C’est assez simple en fait : l’immigration massive que subissent la France et l’Europe crée des troubles majeurs qui mettront en danger l’existence de notre nation et notre civilisation elles-mêmes si l’on ne travaille pas rapidement, c’est-à-dire dans les décennies qui sont devant nous, à inverser la tendance. Pour clore cet interlude, cet accident historique, qu’aura été la présence massive dans notre pays de millions de Français administratifs, n’étant en fait Français ni de sang ni même de cœur pour la plupart, il faut donc envisager – calmement, sereinement, mais sérieusement – qu’une grande partie de ces immigrés ou descendants d’immigrés retrouvent leur patrie, c’est-à-dire la terre de leurs pères.
Il ne s’agit donc pas uniquement de stopper l’immigration, urgence absolue et évidente mais à laquelle je pense que nos politiques (à l’exception de quelques extrémistes ou cinglés) finiront par se ranger, mais bien de mettre en place politiquement les conditions d’un grand retour qui est la seule possibilité d’enrayer le Grand Remplacement.
Le constat de l’échec de la société multiculturelle (donc multiconflictuelle) et multiraciale (donc multiraciste) imposée aux Français est désormais largement partagé.La remigration, c’est-à-dire le retour dans leurs pays d’origine, de manière pacifique et concertée, d’une majorité des immigrés extra-européens présents sur notre territoire est la seule solution permettant de répondre à l’ampleur du phénomène et d’éviter le chaos.
La seule solution ? Pourtant d’autres voix en appellent au recours à l’assimilation républicaine, ou encore à la « réconciliation ».
Philippe Vardon : C’est déjà ennuyeux de se mentir à soi-même, mais quand on est un responsable public il faut aussi s’efforcer de ne pas mentir aux autres…Quelqu’un peut-il réellement s’imaginer que nous allons « assimiler » la dizaine de millions de musulmans, de plus en plus revendicatifs et radicaux, aujourd’hui présents sur notre sol, ou bien que nous allons nous « réconcilier » avec les sympathiques supporteurs de l’équipe d’Algérie ayant démontré suffisamment clairement quel était leur vrai pays de sang et de cœur ?
Imagine-t-on que d’un coup ceux qui brandissent des étendards du djihad ou sortent leurs drapeaux algériens à la moindre occasion, ceux qui se gavent de chansons où l’on répète que l’on « nique la France » à chaque refrain, vont devenir des bons petits Français parce qu’ils chantent la Marseillaise et agitent le drapeau tricolore ?
On me dira qu’il s’agit là de minorités sur lesquels je me focalise, eh bien je crois en fait tout l’inverse. Je pense, et je parle ici par empirisme, qu’ils sont l’expression de la majorité.
J’entends d’autres encore me dire que la France n’applique plus une politique d’assimilation volontariste. C’est en partie vrai, mais quand bien même serait-ce le cas, cela ne suffirait plus. Le seuil où l’assimilation républicaine, comme réponse globale, pourrait encore s’avérer opératoire est largement dépassé.
Vous connaissez la formule : on peut assimiler des hommes, pas des communautés. En effet, l’assimilation est une démarche personnelle profonde, elle exige un dépouillement et une renaissance. D’une certaine manière je pense qu’on peut la comparer à une conversion religieuse. Il n’est d’ailleurs pas rare que dans notre pays le processus d’assimilation de personnes n’ayant pas été élevées dans la religion catholique se termine par un baptême. Cela me semble très significatif.
On me dit souvent aussi que l’assimilation est la « ligne » du Front National, mais je crois qu’elle en est plutôt l’idéal. J’ai entendu à plusieurs reprises Marine Le Pen déclarer que cet idéal d’assimilation était désormais rendu impossible justement par le caractère trop massif de l’immigration. Elle a aussi parfois ajouté, à juste titre, que les différences culturelles trop importantes constituaient un facteur aggravant. [1] C’est aussi la position d’un Eric Zemmour, pourtant grand défenseur de l’assimilation à la française, quand il déclare : « Il y a trop d’immigrés venus d’Afrique du nord et d’Afrique noire, et ils n’arrivent pas à s’intégrer parce qu’ils sont trop nombreux. » C’est en effet à mes yeux la conjonction entre le nombre d’immigrés et l’origine d’une majorité d’entre-eux – trop éloignée de notre identité française et européenne – qui rend aujourd’hui impossible l’assimilation. Pour résumer, l’assimilation massive ne peut être présentée comme une solution à l’immigration massive.
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Religion : le manque de culture des journalistes
Extraits d'un entretien intéressant de l'abbé Grosjean dans Le Monde des Religions, notamment sur le traitement médiatique accordé aux religions :
[...] D’abord, je considère qu’il y a un manque évident de culture religieuse chez les journalistes, qui est le fruit de leur génération. Ce n’est pas parce qu’ils sont journalistes, c’est tout simplement qu’ils ont été beaucoup moins confrontés à la religion que leurs aînés. Le fait religieux revient en force dans la société, surtout à travers l’islam mais aussi le catholicisme, par le pape François très médiatisé depuis un an…
Du coup, ces journalistes sont confrontés à la question religieuse, qu’ils le veuillent ou non, etils n’ont pas la culture nécessaire, la capacité de compréhension, les clés pour traiter le fait religieux.Il leur manque des outils qui leur permettraient d’éviter les contresens, qui aideraient à la compréhension de certains évènements et à leur lecture. Comme je dis souvent, vous ne pouvez pas être commentateur d’un match de foot sans en connaître les règles. Vous ne pouvez pas parler de l’Église sans savoir ce que sont un évêque, un diocèse ou sans être entré dans une église. Il ne s’agit pas d’avoir un journaliste qui soit croyant, il s’agit d’avoir des journalistes qui ont une culture religieuse.
Il y a aussiune ignorance de la part des représentants des religions, car ils sont encore sur la défensive par rapport aux médias. Ils ne les connaissent pas, en réalité. L’enjeu pour moi, c’est qu’il y ait une rencontre de ces deux mondes, une révolution culturelle à l’image de ce qui a eu lieu avec l’armée. Il y a quelques années, l’armée était vraiment sur la défensive vis-à-vis des médias. Le journaliste était un problème en soi et il fallait s’en protéger. De leur côté, les journalistes connaissaient très peu ce milieu. C’est l’armée elle-même qui a fait sa révolution culturelle en comprenant qu’il fallait travailler avec et non pas contre les journalistes. Qu’une vraie collaboration devait exister. Il y a donc aujourd’hui, dans les grandes rédactions, un spécialiste des questions de la défense. Ce journaliste est capable de comprendre ce qui se passe et de suivre une opération militaire en sachant pourquoi il ne faut pas dévoiler telle ou telle information, tout en gardant son regard critique. Un lien de confiance s’est établi.
[...]Le regard extérieur d’un journaliste sur la religion ne sera jamais celui d’un croyant.Il sera toujours en deçà de ce que peut vivre le croyant lui-même. Mais ce qui a nourri la peur du croyant, c’est la façon dont ses convictions et sa foi ont été, parfois, traitées.Le problème n’est pas que le journaliste ne partage pas celles-ci, c’est la méconnaissance et le jugement porté sur leur foi qui conduisent parfois le journaliste à dire des énormités. Prenons l’exemple récent du lycée Gerson. Quand le journaliste du Nouvel Observateur parle des dérives sectaires du lycée Gerson et qu’il évoque les enfants juifs obligés de se confesser, c’est une erreur factuelle. Ce n’est pas possible. Un prêtre ne peut pas confesser un non-catholique. Cela jette un discrédit sur le reste de l’article.On se dit que le journaliste qui écrit une telle absurdité, sans prendre la peine de vérifier, n’est plus dans l’information mais dans l’idéologie.
Quels ont été les traitements médiatiques qui vous ont vraiment choqué ?
La première blessure a été le traitement accordé à Benoît XVI,le lynchage médiatique de ce pape qui était vraiment d’une douceur et d’une humilité incroyables. Les médias ont donné la vision d’un homme dur, qu’ils appelaient le« Panzer Cardinal »,d’un intégriste… Ces propos sont vraiment décalés par rapport à la réalité du personnage. On l’a traité de criminel en lui reprochant ses positions sur la contraception et le préservatif, etc.C’était d’une mauvaise foi lamentable. On ne prend même pas la peine de reprendre la phrase en intégralité… Encore une fois, on peut ne pas être d’accord avec ses prises de position. Mais que la vérité de ses propos ne soit pas respectée est blessant. [...]
Les médias recherchent des religieux qui peuvent et veulent expliquer le message de l’Église avec un langage simple, qui ne soit pas un jargon ecclésiastique. Ils attendent aussi de la réactivité. Et c’est un peu le problème de notre institution : on aime prendre un temps de recul, de réflexion, une distance qui est souvent légitime, mais qui ne répond pas tout le temps à l’empressement médiatique. Si on prend les chaînes d’information continue qui sont dans l’immédiateté et l’Église qui doit prendre son temps pour répondre, l’équation s’avère impossible. Je considère qu’il est important que l’Église apprenne à être réactive, qu’elle puisse expliquer, se positionner rapidement – surtout en cas de polémique – pour qu’aucun reproche ne puisse lui être fait.Tout en gardant cette liberté de dire« non, je ne veux pas réagir »,ou« je réagirai plus tard ».Autrement dit, sans se sentir prisonnière de la dictature du court terme.
Vous évoquez la lenteur de l’Église à répondre, quelles sont ses autres difficultés ?
Il existe aujourd’hui un souci d’adaptation au format médiatique.Le prêtre est habitué à prêcher pendant 10 minutes à la messe pour s’exprimer sur un sujet. Les médias lui demandent une réponse en 20 secondes. Typiquement, sur les sujets éthiques forcément complexes, là où l’Église tient un langage tout en nuances, nous devons répondre en très peu de temps, en une phrase, tout en s’assurant que le contenu ne sera pas caricaturé et cité hors de son contexte. C’est un vrai travail. Avec l’avènement des blogs catholiques, la parole se diffuse, mais elle est aussi variée. Aujourd’hui, certains blogs laïcs ont plus d’audience que les pages officielles de beaucoup de diocèses. [...]"
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Ukraine : le dessous des cartes...
Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com
Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par le journaliste Jean-Michel Quatrepoint au Figaro et consacré aux dessous de la crise ukrainienne. Jean-Michel Quatrepoint a récemment publié un essai intitulé Le Choc des empires. Etats-Unis, Chine, Allemagne: qui dominera l'économie-monde ? (Le Débat, Gallimard, 2014).
Ukraine, Poutine, Obama, Merkel : le dessous des cartes
Entretien avec Jean-Michel Quatrepoint
FigaroVox: Dans votre livre, Le choc des Empires, vous décriviez l'affrontement entre les Etats-Unis, la Chine et l'Allemagne. La situation en Ukraine ne rappelle-t-elle pas davantage la guerre froide ?
Jean-Michel QUATREPOINT: En réalité, on assiste à un choc entre deux blocs: d'un côté, l'Amérique qui veut enrôler l'Europe sous sa bannière, et de l'autre, la Chine et la Russie qui de facto se rapprochent ne serait-ce que parce que les Américains mènent à leur encontre une politique de «containment» depuis 2010. Les Américains veulent imposer leur modèle économique et idéologique: le libre-échange et les droits de l'Homme. Le parti au pouvoir en Chine et les Russes ne veulent pas de ce modèle. Dans ce contexte l'Europe, notamment l'Allemagne, est prise en sandwich. Angela Merkel doit choisir et penche plutôt pour le moment pour les Etats-Unis. Cela signifie qu'à terme, tout le développement qu'elle pouvait espérer grâce à la Russie, va devoir être passé par pertes et profits. De la même façon, tous les projets d'investissement sur les transports , notamment la nouvelle route de la soie ferroviaire entre la Chine et l'Europe via la Russie, risquent d'être remis en cause. Si l'escalade des sanctions se poursuit, les Russes pourraient interdire le survol de la Sibérie pour toutes les compagnies aériennes avec pour conséquence une augmentation des coûts exponentielle et in fine l'affaiblissement économique puis politique de l'Europe. La légère récession qu'a connue l'Allemagne au troisième trimestre est un premier signal alors même que les effets du boycott russe ne se sont pas encore fait sentir.
En quoi les enjeux politiques et économiques s'entremêlent-t-ils ?
Aujourd'hui, l'investissement en Allemagne chute pour trois raison. D'abord à cause du coût de l'énergie. L'abandon du nucléaire coûte une fortune au pays et le rend dépendant du gaz russe. Deuxièmement, le coût de la main d'œuvre n'est plus aussi bas qu'il ne l'était, notamment avec la mise en place du smic et troisièmement l'Euro est surévalué par rapport au dollar. En conséquence, les industriels quittent l'Europe et préfèrent investir aux Etats-Unis qui redémarrent économiquement grâce à leur énergie à bas coût (gaz et pétrole de schiste) et sa main d'œuvre meilleur marché. L'Europe en stagnation est dans la situation du Japon dans les années 90-2000. Sa balance commerciale reste excédentaire grâce à l'Allemagne, mais elle vieillit et ne se développe plus. Cela signifie que nous allons perdre notre pouvoir sur la scène internationale.
Dans ce contexte, les sanctions contre la Russie constitue-t-elle une erreur stratégique ?
Oui, ces sanctions sont contre-productives. Malheureusement, la plupart des pays européens à commencer par les pays de l'Est, préfèrent les Etats-Unis à la Russie. La Pologne, les pays Baltes et la République Tchèque sont viscéralement antirusses et joueront toujours le jeu des Américains car le souvenir de l'occupation par les troupes soviétiques y est encore prégnant. L'Allemagne, elle, est écartelée et tout l'objectif des Américains est de la détacher de la Russie. L'axe entre Paris-Berlin et Moscou pour s'opposer à la guerre en Irak en 2003 est resté dans la mémoire du département d'Etat américain. Les dirigeants américains ont donc décidé de punir la Russie et de ramener l'Allemagne dans leur giron. C'est tout le but du traité transatlantique qui est en fait une grande alliance germano-américaine.
La France, qui a une tradition de non-alignée, peut-elle jouer un rôle ?
La SFIO n'a malheureusement jamais eu une tradition de non-alignée. La comparaison entre François Hollande et Guy Mollet est cruelle, mais pas dénuée de fondement. Il y a une vocation européano-atlantiste qui est dans les gènes du Parti socialiste. On peut d'ailleurs également déplorer l'abandon de la politique arabe de la France: non que les Israéliens aient toujours tort, mais on ne peut pas les laisser faire n'importe quoi.
Iriez-vous jusqu'à parler de tournant néo-conservateur de la politique étrangère française ?
Oui, ce tournant a d'abord été pris par Alain Juppé lorsqu'il était au quai d'Orsay. Les diplomates français mènent désormais une politique de court terme. Lors des Printemps arabe, jouant aux apprentis sorciers, la France a réagi sur l'instant en se félicitant de la chute des dictateurs, mais sans en mesurer les conséquences, notamment l'arrivée au pouvoir des islamistes qui ont totalement déstabilisé la région. On a également oublié que les régimes autocrates, qui étaient en place, protégeaient les minorités chrétiennes. Pour un chrétien, il valait mieux vivre sous Saddam Hussein qu'aujourd'hui sous le régime chiite. De la première guerre d'Irak de 1991 jusqu'à la guerre en Libye de 2011, les pays occidentaux ont semé le chaos. Certes les dirigeants en place au Moyen-Orient n'étaient pas recommandables, mais au moins ces pays n'étaient pas des champs de ruines. On ne déclenche plus de guerre mondiale, mais on déclenche des guerres civiles avec des centaines de milliers de morts.
Jean-Michel Quatrepoint (Figarovox, 23 août 2014)
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« Le mondialisme, enjeux et perspectives » : une conférence de Pierre Hillard et Michel Drac (vidéos)
Le 7 Juin 2014, E&R Aquitaine organisait une conférence avec Michel Drac et Pierre Hillard sur le thème : « Le Mondialisme: Enjeux et perspectives ».
Partie 1 : Intervention de Pierre Hillard
Le Mondialisme : Enjeux et perspectives_Partie 1 par ErAquitainePartie 2 : Intervention de Michel Drac
Le Mondialisme : Enjeux et perspectives_Partie 2 par ErAquitaine
Partie 3 : Questions du public 1/2
Le Mondialisme : Enjeux et perspectives_Partie 3 par ErAquitaine
Partie 4 : Questions du public 2/2
Le Mondialisme : Enjeux et perspectives_Partie 4 par ErAquitaine