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entretiens et videos - Page 860

  • Entretien avec Arnaud Guyot-Jeannin - Cinéma : il faut mettre en place un protectionnisme français intelligent

    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier POUR BOULEVARD VOLTAIRE

    L’année cinématographique 2013 est close. Grâce à notre système d’avance sur recettes, le cinéma français est le dernier à résister à la déferlante américaine. Système souvent critiqué, mais sans lui, quid du cinéma français ?

    Arnaud Guyot-Jeannin - Je suis favorable au système d’avance sur recettes qui permet au cinéma français de résister au rouleau compresseur américain. Bien entendu, il est loisible d’émettre des réserves sur ce système qui fait coïncider cooptation avec entre-soi politique et culturel. Souvent, les films sont non seulement sans talent, sans public, mais d’un conformisme navrant. Mais nous n’avons pas le choix. En effet, si le cinéma est un art, il est avant tout une industrie.

    Le 28 mai 1946 a été signé l’accord Blum-Byrnes, un pacte d’intérêts entre la France et les USA exigeant que toutes les salles de cinéma françaises projettent des films états-uniens, excepté une semaine par mois. C’était un moyen pour Hollywood de diffuser l’American way of life et, ainsi, de présenter la société américaine comme un modèle pour le monde. 300 millions de dollars ont été injectés sur le marché français, auxquels s’ajoute un prêt bancaire de 650 millions de dollars (respectivement 3,5 et 7,6 milliards de dollars, valeurs 2013). Depuis lors, les investissements américains n’ont cessé d’augmenter et l’invasion concomitante des sous-produits américains n’a cessé de se renforcer. Les avances sur recettes ne suffisent donc pas. Il faut établir une politique des quotas, mettre en place un protectionnisme français intelligent. Il y va de la survie du cinéma français : le protectionnisme ou la mort ! D’ailleurs, les Américains l’ont bien compris, en appliquant eux-mêmes ce protectionnisme. [...]

    LA SUITE sur Boulevard Voltaire

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Entretien-avec-Arnaud-Guyot

  • Hervé RYSSEN : « Pour une stratégie d’attaque »

    Ecrivain et militant nationaliste ayant déjà écrit une dizaine de livres, pour la plupart sur le judaïsme, Hervé Ryssen fait face aujourd’hui à de multiples poursuites judiciaires et vient même d’être condamné à trois mois de prison ferme pour des propos tenus contre l’actuel maire de Paris. Dans cet entretien Hervé Ryssen s’exprime librement, comme à son habitude, sans langue de bois.
    RIVAROL : Vous avez récemment été condamné à trois mois de prison ferme pour « menaces de mort homophobes » visant le maire de Paris Bertrand Delanoë. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les motifs de cette condamnation et votre stratégie de défense ?
    Hervé RYSSEN : Oui, j’ai appris cette condamnation le 19 novembre par la presse, comme tout le monde. L’information de l’AFP a immédiatement été relayée par tous les journaux (hebdos et quotidiens), qui n’y ont pas changé une seule virgule. « Menaces de mort homophobes ! », ont-ils osé écrire, pour un petit article loufoque publié sur internet, dans lequel je prétendais faussement avoir été complice de Maxime Brunerie dans sa tentative d’assassinat de Jacques Chirac en 2002, dont je me serais finalement séparé parce que j’aurais préconisé l’utilisation d’un pistolet à plomb pour arrêter la voiture présidentielle ! Je m’occupais ensuite de Bertrand Delanoë, que j’ai littéralement “pulvérisé”. Tout cela, dit sur un ton désinvolte, était évidemment ironique et vengeur (je venais de subir une perquisition). Les juges de la république et ceux qui donnent les ordres derrière eux ont sauté sur l’occasion. Comme mes livres sont inattaquables, ils cherchent les petites phrases sur internet pour me faire condamner. Ce sont des procédés malhonnêtes, évidemment ; mais si nos ennemis étaient des gens honnêtes, comme on dit : depuis le temps, ça se saurait ! Ils ont la réputation qu’ils méritent !
    LA STRATÉGIE DE LA TERREUR
    R. : Pourquoi n’êtes-vous pas en prison ?
    H. R. : Je ne suis pas juriste pour un sou. Je crois simplement savoir qu’il n’y a pas eu de “réquisition” dans ce sens. De plus, j’ai fait appel. Mais l’essentiel n’est pas dans cette procédure. L’important, pour le système, a été de donner un maximum d’écho à la condamnation ; non pas pour me faire de la publicité, mais pour bien faire comprendre à tout le monde que tenir des propos “homophobes” peut être lourdement condamné. Cette stratégie de la terreur a d’ailleurs toujours été celle de nos ennemis, depuis la nuit des temps. Ils ont les flics et les juges avec eux, et le font savoir !
    R. : Avec un bon avocat, vous pourriez peut-être éviter une incarcération désagréable, non ?
    H. R. : Il est vrai que, jusqu’à présent, je ne me suis pas beaucoup défendu. Je considère depuis des années que cette justice républicaine est pourrie jusqu’au trognon, et qu’à partir du moment où un Delanoë, la Licra, la Ligue des droits de “l’Homme” ou encore SOS Racisme porte plainte contre vous, il n’y a rien à faire : c’est plié ! À partir de là, j’ai évité de perdre du temps à tenter de me défendre et ai toujours laissé la justice “suivre son cours”, comme on dit. En fait, je ne me suis jamais présenté devant le tribunal. Sauf une fois, remarquez. C’était à Nanterre, en 2009, pour des textes très sérieux publiés sur internet et que mes lecteurs ont retrouvé mis en forme dans mon livre Le Miroir du judaïsme. J’avais un avocat commis d’office, et celui-ci m’avait demandé de me présenter à l’audience de “fixation” (je ne maîtrise guère le langage juridique) ; bref : une audience pour fixer la date du procès. Il avait insisté au téléphone, arguant du fait que le procureur le lui aurait demandé. J’avais finalement répondu : « D’accord, mais je vous préviens, je risque d’être désagréable ! » J’y suis donc allé, et ai été suffisamment désagréable pour que le “proc” se lève de son fauteuil en hurlant. Ça, je m’en souviens bien, puisque j’ai immédiatement “gueulé”, et plus fort que lui : « Mais tous les jours j’écris des articles ! Vous n’allez pas me condamner tous les jours ! » Bref, j’ai été désagréable. Je ne me suis pas présenté au procès qui s’en est suivi, et puis finalement, vous voyez, j’ai été condamné à une amende ridicule.
    R. : Pourquoi ne vous présentez-vous pas devant les tribunaux ?
    H. R. : Parce que j’estime que je n’ai pas à m’expliquer sur mes livres. Chacun de mes livres sur le judaïsme correspond, en quelque sorte, à une thèse de doctorat. Tout y est clairement exposé, avec des citations et des faits à l’appui. Ils sont inattaquables, et inattaqués, y compris le livre sur la Mafia juive. En septembre 2005, après la parution des Espérances planétariennes, le premier livre, j’avais répondu dans un entretien avec Serge de Beketch : « Je vais vous dire une chose : je ne m’attaque à personne. Je me contente d’analyser assez froidement ce que je découvre ici et là. Si la vérité aujourd’hui tombe sous le coup de la loi, le devoir du juge, en tant qu’homme de loi, est assurément de la condamner. Mon devoir à moi, en tant qu’homme de lettres, est de l’écrire. De mon point de vue, tout est donc parfaitement en ordre. » Je n’ai pas varié. Que le juge condamne, puisqu’on le lui demande ! Ces brimades ne m’ont pas empêché de terminer mon grand cycle d’étude sur le sujet, qui est aujourd’hui la plus vaste étude jamais écrite sur l’âme juive. Cela dit, il est probable que je prenne dorénavant un avocat. J’ai en effet quelques autres procès qui vont avoir lieu, dont un nous vient de Cindy Léonie, « juive sénégalaise» et présidente de SOS Racisme, qui a sans doute été bouleversée par mon petit livre rouge de 2012, intitulé Comprendre le judaïsme, Comprendre l’antisémitisme. C’est une synthèse de mes six gros livres sur le sujet. Là encore, il s’agit pour ces gens-là de trouver les « petites phrases ».
    DES PROPOS SANS DÉTOUR ?
    R. : Quels sont les passages litigieux qui vous sont reprochés ?
    H. R : Comme d’habitude, rien que des évidences pour qui a étudié le sujet. J’ai sous les yeux la “première convocation pour première comparution” devant un juge d’instruction (c’est du sérieux !). Il s’agit d’« injures publiques à caractère raciste » bla bla bla, de « diffamation publique à caractère raciste » bla bla bla ; de “provocation”… “haine”… “violence” et de manque de respect au peuple élu. Si la pauvre Cindy Léonie avait lu mes livres, elle saurait que la quasi-totalité des intellectuels juifs ont évoqué ce sujet sensible qu’est l’inceste, d’une manière parfois fort ambiguë, mais parfois aussi très explicite ! Là, j’ai le moyen de l’écrabouiller sous ma documentation. Et par ailleurs si les propos de certains intellectuels juifs appelant à l’unification du monde sont nombreux, ceux, plus explicites, qui glorifient la domination absolue d’Israël sont beaucoup moins nombreux ; mais il y en a. Le problème est qu’il faut bien connaître la dialectique de ces gens-là pour savoir ce que cachent leurs paroles et leurs écrits. Ils préfèrent parler de “paix universelle” plutôt que de “domination”, par exemple. Souvent, ils masquent leur pensée en inversant des mots. Il y a quelques années, Alain Minc avait publié un livre qui s’intitulait La Vengeance des Nations. Il s’agissait évidemment de « La Vengeance d’Israël ». Quand on lit mes démonstrations successives, tout paraît évident. C’est la raison pour laquelle, comme je vous le disais, il est parfaitement malhonnête de tenter de me faire condamner pour des « petites phrases ». Je suis d’ailleurs accusé d’avoir aussi écrit, au sujet d’un certain nombre d’intellectuels juifs : « plus perfides et retors les uns que les autres » (page 83 du livre). Des intellectuels juifs nient les évidences. Ils nient le rôle effroyable de certains juifs dans la création des camps de concentration en Union soviétique et dans les massacres en URSS entre 1917 et 1947 (trente millions de chrétiens assassinés) ; au prétexte de ne pas redonner vie à l’antisémitisme, ils nient ou occultent un certain nombre d’agissements menés par certains juifs, qu’il s’agisse de la traite négrière, du proxénétisme international (on pense ici à ces milliers de jeunes femmes russes et ukrainiennes qui ont eu le malheur de répondre à des petites annonces, et qui se sont retrouvées dans des bordels en Israël) ; ils nient le rôle de l’entité sioniste dans le déclenchement de toutes les guerres qui ont été menées par l’Occident au Proche-Orient depuis 2001 ; ils nient le rôle de certains israélites dans le trafic mondial de la drogue, et notamment de l’ecstasy, etc. Bref, ce sont des gens innocents. Les seuls coupables sont les antisémites, qui sont très méchants, et qui représentent une menace pour “l’humanité” (syndrome de projection).
    R. : En somme, vous pensez qu’il vaut mieux mener une stratégie d’attaque, plutôt que de tenter de prouver votre bonne foi.
    H. R. : Effectivement. Comme je suis accusé cette fois-ci sur des points importants de mon travail, j’ai bien envie d’en profiter pour mettre mes accusateurs en question devant un tribunal, et de me lancer dans un procès spectacle ! Ne comptez pas sur moi pour chialer devant les juges !
    Propos recueillis par Jérôme Bourbon. Rivarol du 24 décembre 2013

  • L’égalité, si on la laisse faire, va détruire l’identité nationale !

    Entretien avec Renaud Camus

    Qu’avez-vous pensé de la polémique au sujet de l’installation d’une crèche de Noël dans la gare de Villefranche-de-Rouergue ?

    Je pense que l’égalité, si on la laisse faire, va détruire l’identité nationale, comme elle a détruit l’école et la culture. Ne nous y trompons pas : pourquoi la laïcité revient-elle sur le devant de la scène ? Parce que de bons républicains voient en elle un rempart contre l’islamisation de la société. Mais ce rempart mal bâti va retomber sur eux, et sur nous. Il en va là comme des lois natalistes, qui en fait précipitent le changement de peuple. Pour interdire le voile islamique, on se croit obligé d’interdire en même temps tous les signes religieux. Et nous tolérons que la visibilité chrétienne soit bafouée, dans le vain espoir de pouvoir limiter grâce à cette concession la visibilité islamique, chaque jour plus manifeste. Cette conception de la laïcité est un piège fatal, mais, derrière elle, c’est l’égalité elle-même qu’il faut remettre en cause. L’égalité, dès qu’elle sort de son lit strictement juridique — l’égalité en droit des citoyens —, emporte et détruit tout ce qu’elle touche : la famille, le champ culturel, l’identité nationale. Si l’on veut que la France survive, il ne peut pas y avoir d’égalité, en France, entre ce qui est français et ce qui ne l’est pas ; entre ce qui fait partie de notre culture, de notre civilisation, de nos traditions, et ce qui leur est étranger ; entre la religion de nos pères et celle des colonisateurs.

    L’Espagne vient de proposer une loi qui limiterait le droit à l’avortement. Votre réaction ?

    Aïe… Vous avez décidé, pour fêter Noël, de me brouiller avec la moitié (au moins) de vos lecteurs ? Les lois espagnoles sur l’avortement étaient peut-être trop laxistes, je ne sais — de là à les abolir tout à fait, ou presque, c’est passer d’un excès à l’autre.

    La dernière gaffe de François Hollande au dîner du CRIF au sujet de l’Algérie : cela vous fait sourire ou vous afflige ?

    Tout m’afflige de ce qui survient mais cela ne m’empêche pas de sourire, ni même de rire. L’inconscient de François Hollande est assez distrayant. Manifestement, il juge de la métropole d’après ses colonies, et de l’Algérie elle-même d’après le 9-3 ou Roubaix-Tourcoing.

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  • Anne Hidalgo est tout aussi méchante et hargneuse que NKM

    Entretien avec Serge Federbusch

    Aux prochaines élections municipales de Paris, vous présentez des listes dissidentes de droite contre l’UMP…

    Ce ne sont pas des listes dissidentes, mais des listes libres et indépendantes !

     

    Ce système de primaires n’est-il pas dangereux, sachant que candidats et candidates d’un même parti en sont réduits à se faire la guerre entre eux, au risque d’arriver forts fatigués lors de la véritable bataille, l’élection ?

     

    Non, je ne suis pas d’accord. Le problème, c’est que ces primaires ont été organisées par l’UMP au profit de Nathalie Kosciusko-Morizet. Nous voulions un vote traditionnel, avec des bulletins de papier glissés dans des urnes surveillées par tous pour mieux éviter les fraudes. Mais un tel vote aurait mobilisé les plus militants et NKM a préféré miser sur un scrutin électronique avec un électorat plus sensible à l’image de marque et la com’. Puis, les délais de vote ont été repoussés au dernier moment par l’UMP car les choses ne se présentaient pas bien pour elle, tout cela a coûté fort cher. D’où la suspicion qui plane sur les résultats… Au moins, au Parti socialiste, c’est plus simple. Il n’y a pas de démocratie interne. C’était Anne Hidalgo, un point c’est tout !

     

    Depuis 1995 et l’arrivée de Jacques Chirac à l’Élysée, la droite aurait-elle un problème à Paris ? Comme une sorte de micro-climat…

    Ce micro-climat, ce serait plutôt celui instauré par le PS dans la capitale. Avec un extravagant verrouillage clientéliste et près de 100.000 voix achetées à coups de subventions et d’attributions de logements en HLM.

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  • Interview du président de l’Aube dorée

    Dans un entretien exclusif accordé à La Voix de la Russie, Nikólaos Michaloliákos, le dirigeant du parti nationaliste grec Aube dorée, actuellement en détention, a évoqué les causes de la hausse de popularité des nationalistes grecs, sa vision des relations avec la Russie et la manière avec laquelle l’establishment politique européen se bat contre ses adversaires idéologiques.

    La Voix de la Russie : le dossier contre l’Aube dorée a-t-il un aspect politique ?

    Nikólaos Michaloliákos : « Evidemment. Il n’y a aucune preuve confirmant que nous sommes une “organisation criminelle”. Ce n’est pas un hasard si mon arrestation et mon jugement ont eu lieu au moment où le premier ministre se trouvait aux États-Unis, où il a parlé de la persécution d’Aube dorée. De plus, dans un entretien avec la télévision, il a avoué avoir ordonné l’arrestation de nos dirigeants. »

    LVdlR : La presse accuse régulièrement Aube dorée d’être « néonazie ». Êtes-vous d’accord avec cela ?

    N. M. : « Pas du tout. Aube dorée est un mouvement nationaliste, anticapitaliste et souhaite que la Grèce ne se retrouve pas sous le protectorat de l’impérialisme anglo-saxon. »

    LVdlR : Plusieurs dirigeants européens sont très inquiets du fait que les partis eurosceptiques pourraient obtenir environ 30 % des sièges aux prochaines élections législatives. Quelles sont les chances d’Aube dorée aux élections de 2014 ?

    N. M. : « Une grande partie des Européens ne souhaite déjà plus voir une Europe soumise à la politique américaine. C’est contre cette Europe que se battent les partis eurosceptiques. Nous voulons une autre Europe, à laquelle appartiendrait aussi la Russie. Aube dorée pourrait être le deuxième, voire même le premier parti aux élections européennes. C’est pour cela que l’on m’a envoyé en prison. »

    LVdlR : De nombreux hommes politiques célèbres et économistes ont recommandé à la Grèce de quitter la zone euro et de reprendre la drachme. Pourquoi le gouvernement grec insiste-t-il pour garder l’euro à tout prix ?

    N. M. : « Notre objectif idéologique et politique est le retour de la devise nationale, car c’est une condition pour la liberté de notre pays. Mais pour quitter la zone euro, les Européens devraient nous payer des dommages et intérêts, parce que les principales structures de notre économie nationale ont été détruites pour l’euro. »

    LVdlR : Comment souhaiteriez-vous voir les relations entre la Grèce et la Russie ?

    N. M. : « Les liens entre la Grèce et la Russie sont très forts du point de vue historique et géopolitique. À l’avenir, la Grèce pourrait assurer un accès aux mers chaudes à la Russie, et la Russie, en contrepartie, pourrait garantir la sécurité nationale de la Grèce. Or, cela fait de nombreuses décennies que les autorités grecques agissent dans le sens opposé. »

    LVdlR : Comment voyez-vous l’avenir de la Grèce ?

    N. M. : « L’année 2014 sera certainement difficile pour le peuple grec. Il n’y aura aucun développement, la pauvreté et le chômage augmenteront. Mais la Grèce est un pays riche, qui se trouve sur un point stratégique important. Si elle devient libre et indépendante, ce pour quoi nous nous battons, elle aura alors un brillant avenir à long terme. La Grèce doit cesser d’être sous un quelconque protectorat étranger et avoir des alliés honnêtes, avec des intérêts communs, comme la Russie, avec laquelle nous sommes liés, plus encore que par les intérêts géopolitiques, par l’orthodoxie. »

    http://www.contre-info.com/interview-du-president-de-laube-doree#more-30669

  • Wahhabisme saoudien et protestantisme américain : un troublant parallèle…

    Entretien avec Jean-Michel Vernochet

    Vous venez de consacrer un livre au wahhabisme saoudien, Les Egarés. Vous y dressez le parallèle entre cette doctrine à vocation mondialiste et le capitalo-protestantisme américain, lui aussi à vocation messianique. Vous pouvez résumer ?

    Un exercice périlleux. Pour un comparatif détaillé de l’éthique de l’hypercapitalisme – reflet d’un univers mental situé à la confluence de l’Ancien Testament et de la sélection des espèces – avec le fondamentalisme musulman, je vous renvoie à la lecture des Égarés ! Mais, en quelques mots, disons qu’il existe des similitudes frappantes entre le wahhabisme et le puritanisme judéo-protestant. Wahhabisme qui, rappelons-le, est la religion d’État de ces deux ogres géopolitiques que sont aujourd’hui le Qatar et l’Arabie saoudite. Un exemple : chacun aura noté le juridisme dévorant qui, de nos jours, caractérise la société américaine. Dans celle-ci, tous sont censés obéir à de véritables catalogues d’interdits. C’est un pays parcouru de lignes jaunes sauf en quelques domaines bien précis où l’anarchie est quasi de rigueur, telle la sexualité sans contrainte ni limites. Coluche a su décrire de façon lapidaire cette dérive prohibitionniste de nos sociétés en voie d’américanisation accélérée : « Tout ce qui n’est pas spécifiquement autorisé est interdit. Et tout ce qui n’est pas interdit est obligatoire. » Suivant cet ordre d’idées, le wahhabisme n’est qu’un long code d’obligations et de sanctions balisant de façon totalitaire l’existence des croyants sauf celle, bien entendu, des princes de ce monde autorisés à de nombreux écarts. Mais derrière le corset juridique, que reste-t-il ? Une absence de morale véritable, un monde déserté par toute transcendance où le crime devient licite dès lors qu’il est commis au nom de Dieu… ou de l’idole démocratique. Nous le voyons en Syrie où les salafo-wahhabites mènent une guerre sauvage au nom des principes divins avec, jusqu’ici, la bénédiction de l’Occident postchrétien.

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  • Yannick Jaffré du Collectif Racine à L’Action Française : " La tectonique patriote atteint l’école "

    Professeur agrégé de philosophie, Yannick Jaffré a rejoint le Rassemblement Bleu Marine après avoir milité dans la mouvance chevènementiste. Président du Collectif Racine, il conteste l’hégémonie de la ”gauche moralo-sociétale" sur l’Education Nationale. Il a bien voulu présenter sa démarche aux lecteurs de L’Action Française.

    L’ACTION FRANÇAISE : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

    YANNICK JAFFRÉ - Je suis un enfant de 68, ayant grandi dans son esprit libertaire, alternatif, contestataire, mais aussi dans la famille éclatée, le relativisme axiologique, le tiers-mondisme et la francophobie française. Mes années de formation, 1980 et 1990, étaient plus précisément dominées par la gauche morale, immigrationniste, antiraciste et repentante. Nulle part la France n’était valorisée, partout je la voyais ramenée à des crimes passés et à des tares présentes. Et pourtant, j’étais porté vers cette immense personnalité française. Elle avait passé les obstacles de l’époque par ma mère bretonne, dans le silence des gestes et des valeurs, par certains professeurs aussi, et par ce qui, dans la mémoire nationale, transcendait l’immédiat, Harlem Désir et Bernard-Henri Lévy. Je me suis donc frayé un chemin vers la France contre mon milieu estudiantin puis professoral. Au plan politique, Chevènement, maintenant le fil rouge d’une gauche patriote, m’a permis d’articuler ma sensibilité républicaine, populaire et sociale à cet amour de la France qui l’avait emporté en moi. Jeune professeur de philosophie en zone sensible dans l’agglomération de Dunkerque, je rejoins le MDC à l’automne 2000. J’y milite jusqu’en 2003, m’en éloigne, reviens en 2005 vers le MRC de Lyon pour mener la campagne référendaire, observe avec attention l’inflexion émariniste » du Front National, recontacte Bertrand Dutheil de la Rochère, ancien directeur de cabinet de Chevènement, après qu’il a rejoint le Rassemblement Bleu Marine. Il me présente alors Florian Philippot, puis Marine Le Pen. Je monte actuellement avec Bertrand Patrie et Citoyenneté, mouvement de gauche patriote, au sein du Rassemblement Bleu Marine.

    Qu’est-ce que le collectif Racine ? Quel est son histoire, son rôle, sa fonction, pour ses membres et pour le RBM ?

    Avec mon ami Alain Avello, également professeur de philosophie à Nantes, je me suis rapproché au printemps dernier de Valérie Laupies, conseiller de Marine Le Pen pour l’éducation, de Bertrand Dutheil de la Rochère et de Florian Philippot pour leur proposer l’idée d’un collectif professionnel associé au RBM. Ils l’ont soutenue, Marine Le Pen l’a validée avec enthousiasme, et nous voici en marche ! Nous construisons dans l’été le site internet, nouons les premiers contacts, organisons notre conférence de lancement. Elle a lieu avec Marine le 12 octobre dernier à Paris. C’est alors un formidable appel d’air qui nous permet, après moins de six mois d’existence, de revendiquer plus de 400 adhérents.

    Sur le fond, le Collectif est né d’une double volonté : rassembler les enseignants patriotes, construire une pensée pour l’école. Nous prouvons par notre existence même que la tectonique des plaques patriote atteint l’éducation nationale, bastion de la gauche moralo-sociétale, où gisent encore des réserves de républicanisme véritable, c’est-à-dire national. Quant à notre pensée, elle veut être cohérente, informée, précise, thème par thème, de la maternelle à l’université. Parce que nous sommes associés à un grand mouvement, le RBM, nous ne sommes ni un syndicat, trop catégoriel, ni un club de réflexion, exclusivement intellectuel. Nous voulons donner par l’action politique force à nos idées.

    Dans la crise de l’école, il est devenu assez courant d’incriminer le "pédagogisme"... Que recouvre ce mot à vos yeux ?

    L’ensemble des réformes qui, à partir des années 1970, et sous l’influence de l’« esprit 68 », ont dégradé de manière profonde mais, nous le croyons, réversible, l’école de la république. L’idéologie les inspirant est un assemblage de théories qui, pour certaines, remontent à l’Émile de Rousseau. Ainsi Hegel dénonçait-il dès 1817 les pédagogies par le jeu, l’empirie, l’induction qui annulent le maître. Au XXe siècle, Freinet, Montessori, entre autres pédagogues « libres » et « ouverts », s’appuyant sur des théories psychologiques mal établies, dont la Gestalt theorie, ont promu un enseignement global, ludique et spontanéiste. Augmentées par le grand courant anti-institutionnel et égalitariste des années 1970, toutes ces sources se sont reversées dans l’école française, la funeste loi d’orientation de 1989 déclenchant la grande déferlante. Plaçant « l’élève au centre du système », elle a livré l’acte d’enseigner à la psychologie de l’individu et à la sociologie des groupes. Au rebours de sa vocation universelle et émancipatrice. Enseigner au sens noble, en effet, ce n’est pas prendre l’élève tel qu’il est supposé être, c’est l’élever vers ce qu’il peut devenir. A travers des méthodes plus ou moins ludiques, inductives, globales, il s’est créé un climat de confusion expérimentale sous lequel les « règles pour la direction de l’esprit » cartésiennes ont été dramatiquement brouillées. Ces conceptions, que le principe de réalité fait refluer dans tous les esprits de bon sens, sont encore soutenues par le ministère et ses « spécialistes ». Nous sommes là pour leur porter le coup de grâce !

    Ne faudrait-il pas aussi prendre en considération le problème de structure qui a consisté à homogénéiser à outrance le parcours scolaire et à produire un enseignement général pour tous mais au rabais et un enseignement professionnel totalement déconsidéré ?

    C’est pour nous la mère de toutes les batailles, le point névralgique, la pierre de touche. Nous mettrons fin au Collège unique par le haut. C’est-à-dire en revalorisant les filières professionnelles, mais vraiment, pas verbalement. De là, on redressera, en les désengorgeant, le niveau des séries générales et des licences universitaires. Nous avons sur le sujet des pistes très ambitieuses.

    Quelles sont vos campagnes actuelles ? Comment les menez-vous et en direction de qui ?

    Nous menons le combat sur trois fronts : l’implantation, la communication, la conception. Constitués en association, nous sommes en train de monter nos sections départementales. Avec un site régulièrement alimenté, nous intervenons sur le vif dans le débat scolaire, et provoquons les acteurs du système : notre lutte actuelle concerne la défense des statuts de 1950 et des classes préparatoires. Parallèlement à ces deux tâches, enfin, nous formons des commissions par thème, matière, niveaux, structures, pour mener un travail foncier, de longue haleine, avec 2017 pour horizon. Tous les professeurs patriotes qui voudraient contribuer à l’aventure sont les bienvenus !

    Propos recueillis par Stéphane Blanchonnet - L’AF 2876

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Entretien-Yannick-Jaffre-du

  • LMPT : 3 questions à Ludovine de La Rochère

    Le 23 novembre à Nantes, puis le 8 décembre à Paris, le 14 décembre à Bordeaux et enfin le 15 décembre à Blois, Montpellier et Versailles, la Manif Pour Tous a organisé de nouvelles manifestations. Quel est le sens de ces mobilisations qui ont réuni des dizaines de milliers de personnes ?

    3Ludovine : Les projets pro-LGBT et anti-famille de Hollande et de son gouvernement continuent d’avancer masqués avec le souci de ne pas effrayer l’opinion. La Manif Pour Tous poursuit donc ses actions. Nos objectifs sont bien-sûr inchangés : il s’agit d’éviter définitivement la libéralisation de la PMA et la légalisation des mères porteuses (GPA), - qui créeraient des orphelins de naissance et conduiraient à la marchandisation de l’enfant et de la femme –, d’empêcher la diffusion de la culture du gender - en particulier dans les écoles et en crèche -, et bien-sûr de maintenir la pression sur tous les partis pour qu’au prochain changement de majorité la loi de mariage et d’adoption pour les couples de même sexe soit abrogée (sans rétroactivité).

    4J’ajoute que, depuis plus d’un an maintenant, le combat de La Manif Pour Tous est fondé sur le père, la mère et l’enfant, c’est-à-dire la famille. C’est pourquoi elle s’oppose aussi, avec détermination, à tous les projets anti-familles en cours de préparation : statut du beau-parent – qui mettra parents et beaux-parents sur le même pied-, pré-majorité - qui restreindra l’autorité parentale -, remise en cause de l’adoption plénière, etc. A cela s’ajoute encore la réduction du congé parental ou encore des réformes fiscales qui auront un impact majeur sur la vie des familles. Il y a notamment la baisse du quotient familial (qui fera que plus la famille est nombreuse, plus l’augmentation d’impôt sera importante !), mais aussi la suppression d’une part fiscale pour les couples mono-actif : en clair, on veut pénaliser les familles dans lesquelles les mères s’occupent de leurs enfants !

    Il ne s’agit donc pas, comme je l’entends parfois, de défendre des intérêts qui seraient catégoriels (d’ailleurs la famille concerne tout le monde, c’est n’est pas une « catégorie »), mais de s’opposer à la mise en œuvre d’une politique anti-famille qui utilise la fiscalité comme levier puissant. Autrement dit, ces réformes fiscales sont purement idéologiques. De fait, comme l’attestent notamment les propos de M. Peillon, nos gouvernants n’aiment pas la famille. Ainsi qu’ils l’ont montré l’an dernier, ils préfèrent des individus sans lien, sans attache, sans racine, sans père ou mère…

    La Manif Pour Tous vient d’annoncer une grande manifestation le dimanche 2 février à Paris et dans d’autres capitales : quel est le sens de cette nouvelle mobilisation ?

    5Ludovine : La Manif Pour Tous, ce sont tous ceux qui ont défilé dans la rue. En un an, ils ont bâti une opposition, mais aussi une alternative. Le début de l'année 2014 verra l'arrivée au Parlement du projet de loi famille de Dominique Bertinotti. La Manif Pour Tous prépare une contre-proposition étayée, argumentée, issue des réflexions du Grenelle de la Famille. Mais avant la présentation de cette proposition de loi famille LMPT, il y aura en effet la manifestation du 2 février. Elle aura une dimension européenne historique. En effet, la feuille de route LGBT pour les années à venir doit être adopté par le Parlement Européen le 4 février 2014. Nous ne pouvons laisser faire cela sans réagir. C’est pourquoi tous les pays membres de l’Union Européenne ont une responsabilité majeure à laquelle ils doivent répondre. La Manif Pour Tous a fait naître un mouvement qui dépasse d’ores et déjà les frontières françaises. La date du 2 février prend bien évidemment en compte les mobilisations dans les autres pays européens qui ont aussi leurs propres calendriers nationaux. Ainsi, cette manifestation pourra être commune à d’autres grands rendez-vous à Rome, Madrid, Londres, Bruxelles, Vienne, Paris, Lisbonne, etc. La dimension européenne de cette manifestation est déterminante, elle conditionne l'avenir et la place des familles pour les années à venir. En étant très nombreux le 2 février, nous montrerons notre ferme volonté de ne pas laisser passer les projets du lobby LGBT, ni au niveau national, ni au niveau international. Nous montrerons qu’une véritable lame de fond s’est levée en Europe contre tous ces soi-disant « progrès » subversifs et délirants.

    Le 26 janvier, une initiative "jour de colère" est pourtant annoncée depuis plusieurs semaines sur les réseaux sociaux. N'y a t il pas télescopage, voire même risque de division entre ces deux dates ?

    Ludovine : Les Français sont en colère. Ils le sont chaque jour un peu plus face à un gouvernement qui les méprise, les humilie, les fragilise. C'est toute la société qui est mobilisée. Au rez-de-chaussée, c'est l'emploi qui est menacé et à l'étage, c'est la famille qui est précarisée. Cela n’est donc pas étonnant qu’il y ait plusieurs manifestations prévues ! Je ne sais pas, en tout cas pour le moment, qui est à l’initiative de celle du 26 janvier. Il n’en reste pas moins qu’il y a urgence à agir pour la famille et à nous faire entendre des gouvernants en place comme de ceux qui sont susceptibles de prendre leur suite. Et puisque les projets LGBT et anti-familles concernent toute l’Europe et sont promues par ses institutions, il faut aussi agir en concertation avec tous les pays européens. Et comme l’a montré notre victoire sur la résolution Estrela, nous pouvons et nous allons gagner !

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  • Louis Dumont de Jour de Colère: « Nous appelons à un sursaut national,toutes tendances confondues »

     

    jdc.jpgDepuis quelques semaines, nous entendons parler d’un collectif « Jour de Colère »  et d’une grande manifestation le 26 janvier. Nous avions déjà relayé leur appel sur notre site. Nous avons souhaité en savoir plus et nous avons interrogé Louis Dumont, un des responsables…

    1) Jour de Colère… les Français sont donc en colère ?

    C’est une évidence ! Il ne se passe pas une semaine sans qu’il n’y ait un mouvement de contestation. Les sages-femmes, les pompiers, les forces de l’ordre, les mères de famille, les enseignants et étudiants de classes prépas, sans oublier bien sûr les Bonnets Rouges qui ne désarment pas ni La Manif Pour Tous qui ne lâche rien, pour paraphraser leur mot d’ordre.

    Et quand une accalmie se fait voir dans les contestations, le gouvernement alimente la gronde. Dernier élément en date, à croire qu’ils le font exprès, le rapport sur l’intégration remis à Jean-Marc Ayrault, qui en dit long sur l’estime que portent nos élites à la France, sa culture, son identité et son histoire.

    2)  Pourquoi avoir lancé un collectif pour une grande manifestation nationale ? Est-ce un moyen de rassembler tous les mécontents, au lieu de manifester chacun dans son coin ?

    Oui, il est temps d’arrêter de défiler chacun de son côté. Cette segmentation des contestations fait le jeu du gouvernement, qui les déconsidère, les minimise, voire les méprise. Voyez comment ont été traitées les sages-femmes,malmenées par les forces de l’ordre. Aujourd’hui, les points communs qui rassemblent les différents mouvements sont suffisamment nombreux pour que nous unissions nos forces et nos voix pour nous faire entendre. Jusqu’ici, nos dirigeants ont évité le phénomène de « coagulation » qu’ils craignent tant. Il faut y remédier.

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  • Renaud Camus : “Parlons d’un art de mettre les pieds dans le plat” (première partie)

    PARIS (NOVOpress) – Auteur prolifique aux affinités sélectives, diariste infatigable depuis les années 1970, Renaud Camus a basculé il y a quelques années du monde reconnu de la « culture » à l’enfer des bien-pensants où doit être plongé quiconque blasphème contre la religion officielle des droits-de-l’homme, du mélangisme et du remplacisme. Et en ces différentes matières, Renaud Camus a beaucoup pêché. Convaincus, pour notre part, qu’il lui sera beaucoup pardonné, nous sommes allés à sa rencontre.

    Vos premiers lecteurs sont, pour certains, désarçonnés par vos derniers ouvrages (essais comme journaux) et les plus récents s’étonnent de découvrir Tricks parmi la liste de vos œuvres. Quel regard portez-vous sur votre désormais longue production littéraire ? Quels fils directeurs y apercevez-vous ?
    Oh, le problème, si c’en est un, a toujours existé. Il ne se pose pas seulement dans le temps, entre telle ou telle période de mes petits travaux, mais aussi, et plutôt, à l’intérieur de chaque période, entre les styles, entre les genres, entre les types d’écriture. Pour dire les choses différemment le phénomène n’est pas seulement diachronique mais aussi synchronique. Comme Pessoa je ne souhaitais pas être un écrivain mais aurais voulu en être dix, vingt, cent, une littérature à moi tout seul (la littérature d’un petit pays, tout de même…). Mon meilleur ami prétend néanmoins, à la lecture récente du Changement de peuple, que tout était déjà dans Passage, mon premier roman, il y a quarante ans : un livre de littérature “expérimentale”, comme on disait alors, constitué pour une grande part de citations, de phrases empruntées ici ou là. J’ai été ravi de cette remarque, bien entendu, mais elle m’a tout de même beaucoup étonné. À un mouvement fortement centrifuge, une production totalement éclatée, s’opposerait donc la résistance archaïque, au centre de cette nébuleuse, d’un auteur constitué, d’une personne véritable, de quelques obsessions majeures, qui sait. Mais les lecteurs de Passage et des premières Églogues ont été très étonnés et désarçonnés par Tricks, ceux de Tricks par Manières du temps ou par Éloge moral du paraître, ceux de Travers par Roman Roi, ceux de Buena Vista Park par La Dictature de la petite bourgeoisie, et ainsi de suite. Rien qu’à l’intérieur du journal les genres et les thèmes d’intérêt les plus éloignés coexistent, parfois sur une même page. J’ai dans mon lectorat de charmantes vieilles dames aux cheveux bleus qui adorent mes jolies descriptions de paysage et de châteaux et que certaines scènes de sexe, jadis, menaient au bord de l’apoplexie et de la fureur. Des jeunes gens intellectuels, passionnés de littérature à contrainte et de recherche formelle, qui ne jurent que par L’Amour l’Automne ou par L’Inauguration de la salle des Vents, ne peuvent pas croire que j’aie pu écrire des romans aussi traditionnels de facture que Roman Roi, déjà nommé, L’Épuisant désir de ces choses ou même Loin. Des puristes de la langue, épris de Syntaxe ou de mon Répertoire des délicatesses du français contemporain, n’entendent mot à Vaisseaux brûlés ou à mes divers hypertextes. Etc. Il me semble — mais est-ce bien à moi de le dire ? — que je me suis toujours intéressé à ce dont une société ne voulait absolument pas que ce fût dit, à ce que j’ai appelé pas trop euphoniquement le reste des opérations comptables du réel. En ce sens-là il n’y a rien d’étonnant que l’auteur de Tricks soit aussi celui du Grand Remplacement. Parlons d’un art de mettre les pieds dans le plat, si vous voulez.

    Lorsque l’on parcourt vos journaux — que vous tenez avec une courageuse régularité depuis 1976 — nous trouvons plus facilement vos admirations musicales que littéraires, que lit Renaud Camus ?
    Ah, vous mettez le doigt sur un point sensible. Je me demande si je n’écris pas plus que je ne lis — pas en temps, ça, bien sûr ; en quantité de texte, en “nombre de signes”. C’est effrayant. Pour mes divers travaux simultanés, et par exemple en ce moment pour les Demeures de l’esprit, je suis obligé de lire un tas de choses diverses et je n’en viens pas à bout. Ou bien je lis pour ce que j’écris, ou bien je lis ce que l’on m’envoie, des amis, des inconnus qui aimeraient que je les aide auprès d’éditeurs (!!!!) ; et presque jamais, jamais, sauf dans une chambre d’hôpital, je ne suis en mesure de me dire : tiens je vais lire ceci ou cela parce que j’en ai envie. C’est terrible. En revanche je feuillette, je feuillette énormément, souvent des livres déjà lus, de la poésie, par exemple : c’est au fond mon rapport le plus ordinaire aux livres, aux livres des autres. Je viens de feuilleter pour la millième fois, avec beaucoup d’émotion, Le Sentiment géographique, le plus merveilleux des livres de Michel Chaillou, qui vient de mourir, dans un silence total du complexe médiatico-policier, et pourtant il n’avait pas péché contre le pouvoir remplaciste, lui. Pour les Vaisseaux brûlés, mon grand hypertexte, je feuillette comme un possédé, à la recherche de tel ou tel passage à citer, ou bien auquel faire presque imperceptiblement allusion. On passe parfois une après-midi à rechercher une phrase pour y faire une allusion en deux mots que personne ne verra, sauf peut-être, par miracle, un très improbable universitaire coréen, ou néo-zélandais, ou frankistanais spécialiste de l’enfer des bibliothèques, dans cent ans…
    Un autre rapport très agréable à la lecture, que j’ai découvert sur le tard, c’est la peinture. Depuis que je me suis mis à peindre, j’ai la chance qu’on me fasse la lecture, quand je suis dans l’atelier. En ce moment : Naissance de la noblesse, de Karl Ferdinand Werner, interminable et très confus, mais passionnant.

    Pouvez-vous revenir, si vous le voulez bien, sur l’importance qu’a la musique pour vous ?
    Il y seulement que j’aime beaucoup entendre de la musique. Quand je n’ai personne pour me faire la lecture et que je n’écris pas, je mets un disque. Je ne suis pas musicien, je ne joue d’aucun instrument, je chante quand je suis seul, ou dans l’intimité. Je ne connais rien au solfège ou à l’harmonie. En revanche je m’intéresse beaucoup au répertoire, à l’histoire de la musique, aux œuvres, aux compositeurs des pays que je visite, spécialement à la musique de chambre, au quatuor à cordes.

    Vous partagez avec Richard Millet une grande déchirure devant ce que vous nommez la “banlocalisation”, la disparition de nos paysages et de nos villages traditionnels, le chaos architectural…
    Oui, je ne peux pas me défaire de l’idée un peu folle qu’il y a un lien entre le langage et le paysage, entre la langue et le territoire. L’amour de la langue et l’amour du paysage sont deux amours forcément malheureuses, car leurs objets respectifs sont bafoués, piétinés, mis à sac, par la Grande Déculturation, la Décivilisation, l’effondrement syntaxique, la surpopulation, l’artificialisation, l’industrialisation de l’agriculture, le devenir banlieue du monde. La science la plus avancée a confirmé une intuition que j’avais depuis toujours, à savoir que les gens qui savent lire voient plus, et mieux, plus en détail, que ceux qui ne savent pas. L’œil ne remarque que ce que le cerveau peut nommer. A fortiori, la syntaxe, ce n’est pas seulement une façon d’ordonnancer la phrase, c’est une manière de percevoir la réalité et d’abord de la voir, de savoir qu’on la voit, et comment. C’est une façon de gérer le territoire et d’assurer si possible avec style, d’une façon qui ne soit pas purement utilitaire, qui ne se présente pas uniquement en termes de commodité et d’exploitation, la non-coïncidence entre le site et sa signification, l’écart, l’absence, le vide. Les problèmes que posent la pression démographique continuelle et l’exigence obsessionnelle de retombées économiques sans cesse croissantes sont aggravés par l’absence totale de culture du paysage, en France, contrairement à ce qui est le cas en Angleterre ou au Japon, par exemple. Le Français, contrairement à ce qu’il affirme par convention pure, est très peu sensible à l’espace sensible (qui sans cela n’enlaidirait pas si vite). Toujours il lui superpose l’idée, le concept, le discours, en général purement utilitaire et économique, de nos jours. Si on lui a dit une fois qu’un paysage était beau, il continue de le croire, sans vérifier, même quand le paysage en question est totalement ravagé et qu’il le traverse tous les jours. Ainsi il continue de trouver merveilleux la Provence rhodanienne, cet énorme lotissement de siporex. La dévastation des sites, la montée inexorable de la laideur, sont beaucoup plus marquées dans notre pays qu’en Grande-Bretagne, ou même en Allemagne, dans les pays du Nord. On ne peut pas incriminer le catholicisme parce que l’Autriche ou la Bavière, par exemple, également catholiques, sont beaucoup moins abîmées que l’Italie, l’Espagne, le Portugal ou la France. Il semble que les civilisations nordiques, plus civiques, dans l’ensemble, mieux prêtes au pacte d’in-nocence, soient plus sensibles au rapport de l’homme avec son environnement urbanistique ou “naturel”.

    (A suivre…)

    http://fr.novopress.info/149517/renaud-camus-parlons-dun-art-mettre-les-pieds-plat/#more-149517