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entretiens et videos - Page 861

  • Entretien avec M. l’Abbé de Tanoüarn

    Sur Boulevard Voltaire

    Le 9 décembre, vous participiez à un colloque organisé par Fils de France sur le thème « Catholique, musulmans : partenaires ou adversaires ? », à l’occasion duquel vous avez longuement débattu avec l’imam Tareq Oubrou, recteur de la mosquée de Bordeaux. Quelle peut être l’utilité de ce type de rencontres ?

    Abbé de Tanoüarn - La rencontre publique entre un imam et un prêtre catholique manifeste une volonté de se connaître, de ne pas rester, dans la même société, les uns à côté des autres, en s’ignorant, en entretenant toutes sortes de préjugés sur des personnes que l’on jugerait de manière purement abstraite, uniquement à travers leur doctrine. Toute rencontre signifie un respect. Pour moi le respect, c’est, au-delà de toutes les communautés, la forme laïcisée de la charité. Le respect et la charité ont le même caractère d’universalité. On ne respecte pas seulement son conjoint, ses proches, ses coreligionnaires, mais tout homme, dans la mesure où il ne triche pas avec sa propre vie. Et ce respect, que l’on doit à autrui, c’est la forme la plus élémentaire, la plus nécessaire de l’amour du prochain. Dans ce cadre d’ailleurs, j’accepterais n’importe quelle invitation.

    Si, à l’évidence, les dogmes diffèrent entre ces deux religions, existe-t-il néanmoins un socle de valeurs communes ? Et si oui, ce dernier peut-il être utile à l’apaisement de la société française, tenaillée par divers communautarismes ? [...]

    La suite ici

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Entretien-avec-M-l-Abbe-de

  • Entretien avec Roger Waters: "Les artistes doivent s’engager pour la Palestine"

     

    Screen-shot-2013-11-14-at-12.09.47-AM-750x400« Le mur a des oreilles ; conversations pour la Palestine » parle à Roger Waters, star du Rock et fondateur du groupe mythique Pink Floyd.

    LMADO: Quand avez-vous décidé de faire de « The Wall Tour » (qui a pris fin à Paris en septembre 2013) un spectacle si politique ? Et pourquoi avez-vous dédié la dernière représentation à Jean-Charles De Menezes ?

    RW : Nous avons commencé à travailler sur le contenu du spectacle en 2009 avec Sean Evans et la première a eu lieu le 14 octobre 2010. J’avais déjà l’intention d’élargir le propos politique du concert, qui ne pouvait pas, comme dans les années 79/80, se limiter aux tribulations de ce gars qui n’aimait pas ses profs. Il fallait le rendre universel. C’est notamment pour cela que nous avons rajouté « Ceux que nous aimions et qui sont tombés » (Fallen Love Ones, ndt), un assemblage de photographies de personnes mortes pendant les guerres. L’idée était d’universaliser la notion de perte et de deuil que nous ressentons tous à l’égard des membres des familles tués dans les conflits. Quelques soient les guerres et les circonstances dans lesquelles elles se déroulent, ils (peuples du monde non-occidental) éprouvent autant de douleur que nous face à la perte d’êtres chers. Les guerres deviennent un symbole majeur de par cette séparation entre « eux » et « nous », aspect fondamental de tous les conflits.

    En ce qui concerne Jean-Charles, nous avions pris l’habitude de conclure le morceau Brick II par trois solos. Je trouvais que c’était trop, je m’ennuyais à la fin de cette chanson. Alors un jour, assis dans ma chambre d’hôtel, j’ai réfléchi à une alternative. Il se trouve que quelqu’un venait de m’envoyer la photo de Jean-Charles De Menezes pour qu’on la mette sur le mur. J’avais donc son histoire en tête et je me suis dit que je devais en faire une chanson. Je l’ai écrite, apprise aux musiciens, et nous l’avons intégrée au concert.

    LMADO: De nombreux artistes disent qu’il ne faut pas mélanger l’art et la politique, que le but n’est que de divertir le public. Que leur répondez-vous ?

    RW : C’est marrant que vous posiez cette question parce que je viens de finir d’écrire un texte, qui sera un prochain album, qui y répond parfaitement. Le texte parle d’un grand-père, en Irlande du Nord, qui part avec son petit-fils à la recherche de la réponse à la question suivante : « Pourquoi tuent-ils les enfants ? » Une question qui tourmente énormément le petit garçon. Une fois que j’ai eu fini d’écrire cette chanson, il y manquait quelque chose, alors j’ai rajouté ces quelques lignes :

    L’enfant demande à son grand-père : « Alors voilà, c’est comme ça ? »

    Et le vieil homme lui répond : « Non, on ne peut pas partir sur cette note, donne-moi une autre note… »

    La chanson suivante démarre alors et le grand-père fait un discours qui dit :

    « Nous vivons sur un point minuscule au milieu d’un grand rien/ Alors si rien de cela ne t’intéresse/ Si tu es de ceux qui disent : « Roger, j’adore Pink Floyd mais je déteste tes putains de convictions politiques »/Si tu penses que les artistes doivent être muets, émasculés, bons toutous dodelinant la tête sur le tableau de bord de la vie/ Tu ferais mieux de te casser au bar tout de suite/ Parce que le temps file inéluctablement ».

    Voilà ma réponse à votre question.

    LMADO: Quand est prévue la sortie de ce nouvel album ?

    RW: Je n’en ai aucune idée. Je travaille énormément sur de nombreux projets. Demain, Sean Evans vient chez moi pour une première écoute d’une démo d’une heure et six minutes. Je dois avouer que c’est assez sérieux, pas très joyeux, mais il y a de l’humour quand même, j’espère. En tout cas, c’est extrêmement radical et pose des questions importantes. Vous savez, ça ne me dérange pas d’être le seul à poser ce genre de questions. Enfin, ce n’est pas entièrement vrai, j’aimerais évidemment que plus d’artistes écrivent sur la politique et les réalités de la situation que nous vivons.

    Même si c’est d’une manière qui pourrait être considérée « extrême ».

    Il est très important que Goya ait fait ce qu’il a fait, que Picasso ait peint Guernica, et que tous ces romans anti-guerre aient été écrits et publiés pendant et après la guerre du Vietnam.

    LMADO: Vous évoquez le fait d’être un des seuls, dans votre situation, à prendre des positions politiques radicales. Par exemple, en ce qui concerne la Palestine, vous parlez très librement de votre soutien au boycott culturel d’Israël. Ceux qui s’opposent à cette stratégie disent que la culture ne devrait pas faire l’objet d’un boycott. Qu’avez-vous à répondre à cela ?

    RW: Je comprends leur opinion, et il est bon que tout le monde en ait une et puisse l’exprimer, mais je ne peux pas être d’accord avec eux. Je pense qu’ils ont entièrement tort. La situation en Israël/Palestine avec l’occupation militaire, le nettoyage ethnique, les politiques racistes et le régime d’apartheid mis en place par Israël est inacceptable.

    Les artistes ne devraient pas collaborer avec un pays qui opprime un autre peuple et en occupe les terres comme le fait Israël. Ils devraient refuser les propositions et décliner les invitations. Je n’aurais pas jouer pour le gouvernement de Vichy pendant la seconde guerre mondiale. Je n’aurais pas jouer non plus à Berlin à cette époque. Mais beaucoup l’ont fait, prétendant que l’oppression des Juifs était terminée.

    Ce n’est donc pas une situation inédite. Mais maintenant ce sont les Palestiniens qui se font massacrer. Chaque être humain devrait se demander : qu’est-ce que je peux faire ?

    Toute personne qui regarde de plus près la situation comprendra que l’alternative la plus légitime à la résistance armée est le mouvement BDS (Boycott Désinvestissement et Sanctions). Lancé en 2004 à la demande de la société civile palestinienne, le BDS, aujourd’hui soutenu par la société civile globale partout dans le monde, est une forme de résistance non-violente légitime face au brutal régime d’oppression israélien.

    Je suis en train de finir la lecture du livre de Max Blumenthal «  Goliath: Life and Loathing in greater Israel ». C’est à vous glacer le sang. Le livre est extrêmement bien écrit à mon avis et Blumenthal, qui est un très bon journaliste, s’assure toujours que ce qu’il écrit est correct. Il donne également la parole à l’autre côté, les rabbins d’extrême droite en l’occurrence. Leur point de vue est tellement bizarre et extrême qu’il est difficile de croire qu’ils pensent réellement cela.

    Ils croient à des choses très bizarres, comme, par exemple, que les non-juifs ne sont sur terre que pour servir les Juifs ou que les gens qu’ils ont expulsés en 1948, et continuent de mettre dehors depuis lors, sont des sous-humains.

    Les similitudes avec ce qui s’est passé dans les années 30 en Allemagne sont tellement évidentes que je ne suis pas surpris de voir l’ampleur que prend chaque jour le mouvement pour la justice dans lequel vous et moi sommes engagés. Ce qui nous voyons en Palestine est une violation évidente des droits humains fondamentaux. Chaque être humain devrait en être informé et s’impliquer pour y remédier.

    Le Tribunal Russell sur la Palestine, par le biais duquel nous nous sommes rencontrés, faisait un travail très important en essayant de mettre tout cela en lumière.

    LMADO: Revenons sur le boycott culturel, vous n’êtes qu’une minorité de personnalités à tenir une position claire sur ce sujet. Alors que vous pourriez profiter de votre succès et mener une vie tranquille, au moins politiquement, pourquoi avoir choisi de prendre cette position radicale ? Pourquoi pensez-vous que vous soyez si peu nombreux à vous engager dans ce sens ? Et pourquoi, à votre avis, certains artistes que l’on entend souvent s’insurger contre la guerre restent-ils muets quand il s’agit de la Palestine ?

    RW: Aux États-unis où je vis, cela peut s’expliquer par deux facteurs. Premièrement, ils ont peur. Deuxièmement, l’implacable propagande qui commence dans les écoles israéliennes et se poursuit par le biais des fanfaronnades de Netanyahu est déversée sur la population américaine notamment par Fox News, mais pas seulement, également par CNN et, en fait, par tous les médias de masse. Par exemple, à mon avis, quand ils annoncent à grand cris : « Nous avons peur de l’Iran qui va avoir l’arme nucléaire », c’est comme un énorme sceau de conneries qu’ils vident dans le cerveau des citoyens crédules. C’est une tactique de diversion. Ils nous ressassent le même mensonge depuis vingt ans : « Tout ce que nous voulons c’est faire la paix ». Et ils reviennent sans cesse sur l’accord presque trouvé entre Clinton, Barak et Arafat à Camp David et qu’  « Arafat a fait complètement foirer ! », ils disent.

    Eh bien, non, ce n’est pas vrai. Ça ne s’est pas passé comme ça. Ce qui est vrai, par contre, c’est que depuis 1948 aucun gouvernement israélien n’a jamais pensé sérieusement une seule seconde créer un État palestinien. Ils s’en sont toujours tenus au plan de départ de Ben Gurion : virer tous les Arabes du pays et créer le Grand Israël.

    Ils disent donc qu’ils veulent la paix tout en faisant la guerre, ça fait partie de l’opération de propagande. Mais depuis dix ans, c’est tellement grossier et évident. Par exemple, après le discours qu’Obama a tenu au Caire sur les Arabes et les Israélien, tout le monde a dit « Wow, ça c’est un tournant, les choses vont changer ! ». Et puis Obama est allé en Israël et ils lui ont dit « Au fait, on construit 1200 logements supplémentaires dans les colonies. ». Il s’est passé exactement la même chose l’année dernière quand Kerry a annoncé « Je vais essayer de réunir les deux parties pour faire la paix. » Alors Netanyahu lui dit « Vas te faire foutre ! On construit 1500 logements et en plus on les construit en zone E1. Voilà le plan. » Leur jeu est tellement évident qu’il faut avoir un QI en-dessous de la température ambiante pour ne pas comprendre ce qui se passe. C’est tout simplement ridicule. Vous savez, j’ai lu un article dernièrement où il était écrit : « Apparemment, seul le Secrétaire d’État des États-Unis croit que les négociations de paix en cours sont réelles, personne d’autre au monde ne le croit. »

    La situation est très compliquée. C’est pour cela que vous, moi et tous ceux qui s’intéressent à leurs frères et soeurs, sans discrimination de religion, de race, de couleur ou de quoi que ce soit, devons rester solidaires.

    Et ce n’est pas facile, notamment ici aux États-Unis. Le lobby juif est très puissant en général et dans l’industrie de la musique en particulier. Je ne citerai pas de noms mais je vous promets que je connais des gens qui ont peur de se faire détruire s’ils se montrent solidaires avec moi. J’ai parlé avec certains d’entre eux qui m’ont demandé : « T’as pas peur pour ta vie ? » et j’ai répondu : « Non, je n’ai pas peur. »

    Après les attentats du 11 septembre 2001, deux ou trois membres de mon groupe, citoyens américains, ont décidé de ne pas poursuivre la tournée que nous étions en train de faire. Je leur ai demandé : « Pourquoi, vous n’aimez plus la musique ? ». Ils m’ont répondu : « Si, on adore la musique, mais nous sommes Américains, c’est dangereux pour nous de voyager comme ça, ils essaient de nous tuer. » Là j’ai pensé : « Wow ! »

    LMADO: En effet, le lavage de cerveau fonctionne.

    RW: Oui c’est évident, ça fonctionne bien. C’est pour cela que je suis content de faire cet entretien avec vous parce qu’il est important de faire autant de bruit que possible. J’étais ravi que ce journal de droite israélien, Yedioth Ahronoth, publie mon entretien avec Alon Hadar. Même s’ils l’ont sorti de son contexte et fait résonner différemment de ce qu’il a réellement été, au moins ils l’ont publié, ils ont publié quelque chose. Vous savez, je m’attendais à ce qu’ils m’ignorent complètement.

    Vous savez, il y a quelques mois, Shuki Weiss (important producteur de concerts israélien) m’a offert cent mille personnes à cent dollars le billet pour venir jouer à Tel Aviv. Je me suis dit : une seconde…. ça fait 10 millions de dollars, ça ! Comment ont-ils pu me proposer ça à moi ? J’ai pensé : Putain Shuki, t’es sourd ou juste complètement con ? Je suis membre du mouvement BDS et je n’irai jouer nulle part en Israël car ce serait légitimer les politiques de ce gouvernement !

    J’ai une confession à vous faire. J’ai écrit à Cindy Lauper il y a quelques semaines. Je n’ai pas publié la lettre, ne l’ai pas rendue publique, mais je lui ai écrit parce que je la connais un petit peu. Elle a travaillé avec moi sur The Wall à Berlin. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai beaucoup de mal à comprendre qu’elle donne un concert à Tel Aviv le 4 janvier prochain. Je trouve ça répréhensible mais je ne connais pas son histoire personnelle et les gens doivent se faire leur propre avis sur cette question.

    LMADO: Bien sûr, mais vous pouvez les y aider. En faisant ce que vous faites, je suppose. En transmettant le message, en leur écrivant, vous pouvez les aider à y voir plus clair. Je pense que c’est cela dont ils ont besoin.

    RW: Certainement, mais pour y voir plus clair il faudrait qu’ils se rendent en Terre Sainte, qu’ils visitent la Cisjordanie ou Gaza ou Israël, ou ne serait-ce qu’ils se rendent à n’importe lequel des checkpoints pour voir à quoi ça ressemble. Tout ce qu’ils ont à faire c’est visiter. Ou lire, lire un livre ! Se renseigner sur l’histoire. Qu’ils lisent le livre de Max Blumenthal et viennent me dire « Oh, tiens, je sais ce que je vais faire…. je vais aller faire un concert à Tel Aviv. » Ça serait un bon programme ! (ironique).

    source : http://lemuradesoreilles.org/

    Source  http://reseauinternational.net/2013/12/11/entretien-avec-roger-waters-les-artistes-doivent-sengager-pour-la-palestine/

    http://www.altermedia.info/france-belgique/reseauinternational/entretien-avec-roger-waters-les-artistes-doivent-sengager-pour-la-palestine_92768.html#more-92768

  • De La Manif pour Tous au Jour de Colère du 26 janvier 2014

    Le Salon Beige a interrogé François Billot de Lochner à propos des manifestations qui vont se succéder, de dimanche prochain, au mois de janvier prochain.

    Vous êtes président de liberté politique et de France Audace, serez-vous à la manifestation LMPT dimanche 15 décembre à Versailles (14H30 - Place d'Armes, près du Château) ?

    FBien sûr, je serai présent à La Manif Pour Tous ce dimanche à Versailles, comme j’étais présent à toutes les autres. Nous avions prévenu que nous ne lâcherions rien, et nous tenons parole. Nous ne sommes pas dupes de ce gouvernement, qui de toute évidence, veut détruire la cellule familiale. Le mariage homosexuel est une première étape, la partie immergée de l’iceberg. Va s’ensuivre logiquement l’ouverture de la PMA pour les femmes et la GPA, c'est-à-dire les mères porteuses, pour les hommes. Tout ceci sur fond idéologique qui nie la nature humaine. L’idéologie du genre est une aberration. Nous refusons qu’elle soit enseignée à nos enfants. Et nous refusons bien évidemment les mesures fiscales pénalisant gravement nos familles.

    Vous appelez donc vos membres à y participer?

    Nos membres sont naturellement incités à participer à chaque événement organisé par La Manif Pour Tous. L’appel au rassemblement à Versailles ne fera pas exception à la règle. Le gouvernement table sur un essoufflement de la mobilisation. Mais quand on décide de s’attaquer délibérément aux fondements de la société, il est normal et sain qu’elle se défende. Nous appellerons à descendre dans la rue autant de fois que nécessaire.

    Quelle forme, selon vous, doit prendre La Manif Pour Tous ? Doit-elle continuer sur cette ligne ?

    La Manif Pour Tous doit continuer sur cette ligne. Elle est multiforme et doit le rester. Les actions dans les rues (manifestations, rassemblements) alliées à une réflexion de fond (université d’été, grenelle de la famille) sont un bon équilibre. Le dialogue avec sa base militante doit se maintenir, comme elle l’avait fait en septembre, par son sondage auquel avait répondu plus de 40 000 personnes. Et j’invite les responsables du collectif à écouter ses militants qui sont très déterminés à ne rien lâcher, et qui ont passé un stade dans le mécontentement. Je pense qu’ils sont véritablement excédés par les politiques en cours, qu’ils en ont assez d’être méprisés par une élite déconnectée des réalités. Les bannières « familles en colère » sont un bon indicateur de l’évolution de la contestation.

    D'autres manifestations vont avoir lieu dans les prochains mois, nous entendons de plus en plus parler du 26 janvier qui sera Jour de Colère. Qu'en pensez-vous?

    JIl est évident que la segmentation des contestations fait le jeu du gouvernement. La coagulation doit se faire. Ce n’est que tous ensemble que nous réussirons à faire plier nos dirigeants qui maintiennent leur cap suicidaire coûte que coûte. J’ai lu avec intérêt le manifeste du Jour de Colère. Cette initiative citoyenne et non partisane est intéressante et mérite qu’on la soutienne. Chaque mouvement de contestation doit s’entendre avec les autres pour un grand rassemblement unitaire.

    Vous appelez donc à rejoindre les différents mouvements qui se mettent en place ?

    La pression ne doit jamais relâcher. L’heure est trop grave, les enjeux trop importants. Chaque mouvement qui se lève et lutte contre la destruction systématique des valeurs de notre pays mérite d’être suivi. Mais je pense, au risque de me répéter, que tous ces mouvements ont intérêt à s’entendre et à s’unifier sur la base de leurs points communs, qui sont nombreux, afin de peser encore plus dans le rapport de force que le gouvernement a décidé d’instaurer.

    La LMPT n'a pas annoncé participer à JDC. Pensez-vous qu'elle aurait intérêt à le faire ?

    2Je n’imagine pas une seconde La Manif Pour Tous ne pas appeler à manifester le 26 janvier. À ma connaissance, la Manif Pour Tous ne revendique pas le monopole de la contestation. Nombreux sont les mouvements qui la soutiennent. Il est donc normal qu’elle soutienne en retour les initiatives qui sont complémentaires avec son message et ses revendications. Les militants défilant derrière la bannière « Famille en colère » ont toute leur place au Jour de Colère. Et je pense qu’ils se retrouvent dans les autres points du manifeste, notamment le matraquage fiscal, pour ne citer que lui.

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Marine Le Pen s'engage à revenir sur la loi Taubira

    Présent sort aujourd'hui son 8000e numéro (daté de vendredi), en 30 ans d'existence.

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    Pour l'occasion, ce numéro est accessible en ligne. On y trouve notamment un entretien avec Marine Le Pen, dont voici un extrait :

    "Un nombre important de vos candidats aux municipales ont signé la charte de la Manif pour Tous : Gollnisch, Colombier, Boudot, Lépineau, etc. Vous confirmez vouloir abroger la loi sur le « Mariage pour tous » si vous êtes un jour au pouvoir ?

    Oui. J’en ai pris très tranquillement l’engagement. J’ai indiqué que je reviendrai sur la loi. Pour des raisons d’état de droit, je ne démarierai pas, bien évidemment, ceux qui sont déjà mariés. Il n’y a pas de rétroactivité des lois et je crois qu’il est important que nous respections ce cadre légal. Mais je reviendrai sur la possibilité du mariage homosexuel.

    — Pour quelle raison ?

    Parce que je crois que le mariage doit être réservé à un homme et à une femme. Il constitue le socle culturel et sociétal de la famille. Autant on peut envisager une amélioration du PACS, autant le mariage c’est un homme et une femme. D’autant plus que du mariage dépend l’ouverture de l’adoption et que nous sommes totalement opposés à l’adoption par des couples homosexuels. Un enfant pour se construire a besoin d’une réalité biologique. On ne peut pas lui mentir. Je crois que le mensonge est très destructeur et expliquer à un enfant qu’il est né de deux pères ou de deux mères, c’est évidemment le pire des mensonges et à mon avis le plus déstructurant.

    — Pourquoi alors n’étiez-vous pas dans la rue ? Il y a un million de personnes qui vous attendaient.

    Je ne suis pas sûre qu’ils m’attendaient. Les Français attendent d’un responsable politique qu’il prenne des engagements et qu’il les tienne. Pas tant qu’il aille manifester à leur côté. Moi j’ai très clairement dit dès le départ que cette affaire de mariage homosexuel était une diversion. Elle a été suivie d’autres diversions que j’avais également prévues. Le débat sur la prostitution, la pénalisation des clients, l’ouverture des magasins le dimanche. On multiplie comme ça les débats dits sociétaux pour cacher une réalité terrible, celle de l’effondrement économique et social de notre pays qui entraîne des souffrances considérables pour notre peuple. De surcroît c’était un enfumage auquel la droite a participé. Car aller manifester contre le gouvernement, c’était pour le gouvernement le bénéfice de dire : vous voyez je suis bien de gauche, la preuve c’est que la droite manifeste contre moi. Et le bénéfice pour la droite de dire : vous voyez qu’on est bien opposé à la gauche, la preuve c’est qu’on manifeste contre elle. Mais la réalité de ce que vivent les Français aujourd’hui pour leur malheur, c’est une coproduction UMP-PS qui avancent main dans la main depuis déjà de nombreuses années.

    — Je connais des électeurs très peu politisés qui étaient aux manifs contre le mariage homo et qui disent aujourd’hui : « On a vu ce que font les candidats FN contre le mariage gay avec la charte de La Manif pour Tous. On attend de voir ce que vont faire les candidats de l’UMP. Et on votera en fonction. »

    Mais vous verrez que les candidats UMP la signeront aussi cette charte, ça ne leur coûte pas cher.

    — Elle est quand même assez pointue : elle implique de donner son parrainage aux candidats qui s’engageront à abroger la loi sur le mariage gay (ce n’est pas le cas de Copé, déjà), à refuser la PMA aux couples de femmes et aux célibataires et la GPA quelle que soit la composition du couple. Elle implique aussi la reconnaissance pour les élus de se prévaloir de la liberté de conscience dans l’application de la loi sur le Mariage pour Tous.

    Le problème, je crois que c’est d’abord celui de la sincérité des dirigeants. Et là ces manifestants feront la différence. Quand vous voyez Copé qui s’est livré à une récupération et une instrumentalisation inouïe de ce mouvement pour aller dire six mois plus tard : « Ah mais moi je n’ai jamais été contre le mariage homosexuel, où avez-vous lu ça ? » Les élus UMP ne sont plus engagés dans un combat politique. Ils sont engagés dans un combat pour se faire réélire. Il n’y a plus aucune conviction. D’ailleurs vous n’arrivez pas à trouver deux personnes au sein de l’UMP qui pensent la même chose."

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  • Dialogues désaccordés vu par un politicien suisse

    Le tout dernier livre d’Alain Soral et d’Éric Naulleau, Dialogues désaccordés. Combat de Blancs dans un tunnel, connaît déjà un succès considérable en France mais également au-delà de ses frontières. Dominique Baettig, personnalité politique suisse et membre de l’Union démocratique du centre (UDC), a souhaité donner son avis sur cet ouvrage après l’avoir lu. Ce psychiatre de profession a abordé un grand nombre de sujets évoqués dans le livre, sans aucune censure.

     

    Propos recueillis par Alimuddin Usmani le 9 décembre 2013.

     

    Alimuddin Usmani : Dominique Baettig, quelles sont vos impressions à la suite de cette joute verbale qui oppose Alain Soral à Éric Naulleau sur plus de 200 pages ?

     

    Dominique Baettig : Lire Soral est toujours un exercice vivifiant et stimulant. Dans une époque de conformisme féroce, de dictature des droits individuels, des communautarismes et de la pensée « queer », où l’on attend l’autocensure permanente et volontaire, une telle lecture est un peu comme respirer l’air pur et frais des sommets. Le vertige saisit ceux dont l’esprit est devenu tiède et mou, sans défense morale ou intelligence du bon sens et du cœur après l’inoculation du virus du politiquement correct. Avec son allure de « Bruce Willis » franchouillard viril des banlieues, sa maîtrise fascinante du logos, son goût des mélanges détonants, son scandé de rappeur et son exercice sans modération de la liberté d’expression, il est une sorte d’antidote vigoureux et tonique à la soumission de l’idéologie dominante des médias. De plus le thème d’Égalité & Réconciliation est une dynamique géniale pour la promotion des valeurs traditionnelles et conservatrices, du bon sens commun et de l’intérêt général. Chapeau aussi à Naulleau, qui a le courage de débattre publiquement avec lui, exercice périlleux face aux maîtres censeurs, qui vont sûrement glapir…

     

    Le livre débute sur une analyse de l’affaire DSK. Quelle est votre opinion concernant ce personnage et sur l’affaire qui s’est déroulée à New York ?

     

    Je n’ai aucune sympathie particulière pour DSK. Affairiste, clanique, transnational, homme de pouvoir, consommateur compulsif de femmes, de fortune, il appartient à ce Parti socialiste qui ne se préoccupe aujourd’hui que des migrants et des minorités discriminées, après avoir oublié le peuple qui travaille, cultive, produit, entreprend. Directeur du FMI, programmé futur président de la France, son goût immodéré pour la sexualité tarifée et le droit de cuissage des « intouchables » puissants de ce monde l’ont fait tomber dans un piège… Tendu par qui ? J’avoue ne ressentir guère de compassion pour lui et la médiatisation humiliante qu’il a subie. Je n’en ai guère non plus pour sa victime opportuniste, qui a su médiatiser et monnayer les actes inadmissibles qu’elle s’est fait imposer, dans des circonstances encore peu claires.

     

    Dans le débat sur l’homosexualité, Alain Soral estime être en accord avec Freud pour dire que celle-ci est une sexualité déviante, tantôt immature, tantôt perverse, qui doit se pratiquer dans la discrétion, avec un soupçon de honte. Il pense également qu’on assiste aujourd’hui à une remise en cause de l’hétérosexualité, considérée à demi-mot comme rétrograde et réactionnaire. Où vous situez-vous par rapport à ces questions ?

     

    Oui, la position de Freud et d’autres psychanalystes (Jung, Lacan) a toujours été sans équivoque. L’homosexualité est une sexualité perverse, incomplète, immature. Elle est dans le narcissisme : amour de l’image en miroir de soi, autoérotisme, fixation au stade anal psychologique de développement de la personnalité, fixation à la mère, soumission au père, refus de la sexualité « génitalisée » d’un couple complémentaire, de sexe différencié, pour transmettre la vie dans une filiation culturellement définie. Dans l’homosexualité, on reste dans l’amour de l’image de soi, dans une image en paire (en double !) et non dans celle d’un couple, d’une famille, d’une entité qui se transcende. Le plaisir hédoniste, le divertissement pur, la lutte contre l’ennui par la fête, caractéristique de riches oisifs de la classe économique dominante, marquent cette culture du divertissement « gay » qui a les moyens financiers et techniques de surcompenser ses pratiques déviantes.

     

    Autrefois la psychanalyse avait pour fonction de définir des normes et proposer des thérapies pour celles et ceux qui voulaient se rapprocher de l’idéal de la génitalité (et non les voies incomplètes et de traverse), de l’authenticité (être vraiment soi et non pas faux-soi) et de l’autonomie (penser et agir par soi-même, s’affranchir des dépendances névrotiques et économiques). Sous l’influence du politiquement correct et de l’idéologie « queer », la psychologie a abandonné les approches traditionnelles pour pratiquer la recherche, la culture de l’excuse. Elle est devenue une manière de justifier, au nom de l’individualisme abstrait des droits individuels, la transgression qui devient intouchable, le trouble psychiatrique devenant un « passe-droit », une autorisation à s’éloigner de la règle, du bon sens général, des valeurs traditionnelles culturelles. La culture « gay », de divertissement festif et consumériste, est une nouvelle forme élaborée de marché en expansion, consommatrice en culture, en hédonisme, en possibilités techniques et médicales. La transgression culturelle et sociale est un marché (pas limité par les coûts de l’entretien d’une famille) et un pouvoir politique. La culture politique « gay » comme stade ultime de la féminisation de l’homme ?

     

    À propos du Front national, Alain Soral explique que sa diabolisation provient en grande partie du fait que le CRIF n’aime pas ce parti et qu’il n’en a pas le plein et total contrôle. Rejoignez-vous Alain Soral dans cette analyse ?

     

    La diabolisation est une arme psychologique de destruction massive qui tend à pousser ceux qui sont stigmatisés dans le camp des malades mentaux, des criminels et délinquants, des suppôts de Satan, les sorcières d’autrefois qu’on livrait au bûcher (boucs émissaires). Elle est une arme de soumission, de culpabilisation, de paralysie de la pensée critique, d’endettement moral pour toujours. La pratique des valeurs traditionnelles et démocratiques : l’amour du prochain, le pardon des péchés, la non-transmission des erreurs et des dettes à la génération suivante, l’amnistie, le droit à l’oubli, la désacralisation de la Mémoire (qui a tendance à se modifier et se transformer de manière toujours plus dramatisée, hystérique lorsqu’on doit se souvenir pour ne jamais oublier !) sont les seules antidotes efficaces .Comme l’objection de croyance et de conscience… le renoncement à la haine. Que chacun croie ce qu’il veut, mais on n’a pas le droit de l’imposer par la force à autrui. De nombreuses forces politiques ne veulent pas se priver de cet instrument qui leur donne sans aucun effort un pouvoir total de domination sur l’adversaire. Je préfère la parabole chrétienne de la brebis égarée, pour laquelle le berger consacre tous ses efforts et sa sollicitude, à la lapidation du bouc émissaire. L’humour est aussi la valeur antitotalitaire la plus puissante, comme le respect d’ailleurs. 

    Le débat entre les deux hommes s’articule pour une bonne partie autour du révisionnisme concernant la Seconde Guerre mondiale. Alain Soral rappelle à plusieurs reprises à Eric Naulleau que la loi Gayssot l’empêche d’aborder librement cette question. Estimez-vous le débat plus libre en Suisse qu’en France ?

     

    Non, les lois mémorielles s’exercent ici aussi, de manière inquisitoriale. Mais le pire, on l’a vu par exemple avec les soi-disant armes de destruction massives de Saddam Hussein, qui n’ont jamais été trouvées, c’est que même la vérité connue finalement ne change rien. Le pouvoir se maintient, puisqu’il a finalement menti pour la bonne cause (la démocratie, la tolérance, la lutte contre le terrorisme, le nationalisme, etc.). Comme pour le 11 Septembre : la version officielle n’est guère convaincante, mais faire usage de son droit à douter suscite la colère et fait suspecter et accuser de révisionnisme.

     

    Obliger à prendre la propagande officielle comme bon argent, ne pas oser discuter des détails techniques, des motifs du crime, empêcher de faire le légitime « déchoquage » psychologique (debriefing en anglais) d’un crime réel ou dramatisé, cette attitude est totalitaire. Cette pratique est juste le contraire de toutes les recommandations psychologiques pour prendre en soins les victimes de catastrophes, le droit à la transparence des faits, à l’authenticité du témoignage, à l’archivage de la mémoire. Elle empêche la réconciliation, elle empêche le deuil, elle empêche l’assimilation, l’accès à l’universalisme, le pardon. L’autocensure bien comprise, c’est ça…Le Système fonctionne comme l’URSS d’autrefois. Personne ne croit plus en l’Idéologie officielle mais il faut s’abstenir de le penser, de le dire. L’effondrement se fera en un coup…sans crier gare.

     

     

    Concernant l’idéologie moderniste, Alain Soral affirme que celle-ci est principalement portée par la franc-maçonnerie, qualifiée de religion prométhéenne et luciférienne. Regrettez-vous que la sociologie universitaire n’étudie pas de plus près ce phénomène ? Après tout, il est en rapport avec le concept de domination évoqué par Max Weber.

     

    Les techniques de domination par l’arrangement discret, en coulisses, par l’influence indirecte sont le grand problème de la démocratie parlementaire. Le droit à l’information du public, l’annonce des conflits d’intérêts de politiciens ou autres capitaines d’industrie, journalistes, banquiers, diplomates est fondamental. L’appartenance religieuse à des groupes d’intérêts, des groupes d’initiés, à des loyautés supranationales doit être connue. Après la séparation de l’Église et de l’État, la séparation de l’État et des forces historiques liées à la maçonnerie est une attente légitime. Le modèle, la gestion de la vie (avortement de confort, procréation assistée, euthanasie), des maladies par des artifices techniques, la transplantation d’organes en masse, relèvent aussi de cette culture prométhéenne qui veut transformer l’homme en son propre Dieu. Cette dérive est inquiétante.

     

    Éric Naulleau a été invité dans plusieurs émissions pour faire la promotion de ce livre, tandis qu’Alain Soral continue à être boycotté par les médias institutionnels. En son absence, les animateurs de Canal+ ne se sont pas privés de caricaturer sa pensée ou bien de le traiter de raciste ou d’antisémite. Que pensez-vous des méthodes employées par ces animateurs ? Pouvez-vous fournir une explication psychiatrique à ces agissements ?

     

    Avec les moyens de communication Internet, exclure Soral du débat public, le diaboliser comme d’ailleurs aussi Dieudonné est une erreur stratégique qui renforce sa position et son attractivité de pestiféré du Système. Si vous voulez le neutraliser, il serait plus judicieux de la normaliser et le banaliser. En psychiatrie, ça s’appelle le retour du refoulé. Plus on veut cacher et interdire, plus ce qu’il exprime ressortira fortement…

     

    Se procurer l’ouvrage sur Kontre Kulture :

     

  • Meeting LMPT à Lyon le 12 décembre

     

    François de Viviés, responsable LMPT69, répond à nos questions :

     

    Vous préparez un grand meeting à Lyon le 12 décembre à 20h à l'Espace Tête d'Or (103 boulevard Stalingrad), quel en est l'objectif ?

     

    L'objectif est de remobiliser les gens. L'apparente inefficacité des manifestations de l'an 2013, le rejet des 700 000 pétitions et finalement le passage en force de la Loi Taubira ont érodé la volonté des manifestants. Les guerres intestines entre telle ou telle personnalité par média interposés ont rajouté à ce climat de défiance et de démobilisation.

     

    C'est ainsi que beaucoup se sont assis et deviennent spectateurs des attaques sans précédents menées contre l'Enfant et la Famille.

     

    Quelles sont ces attaques ?

     

    Le premier danger est la fabrique d'orphelins via la PMA dite pour toutes et la GPA. La Loi famille préparée par Mme Bertinotti promet d'être extrêmement dangereuse, au vu des experts nommés pour l'élaborer (dont l'inénarrable Irène Théry, promotrice de la GPA). Cette loi sera soutenue par tous les apôtres de la croissance économique à tous prix, dans la mesure où elle conduira à un marché mondial du nourrisson qui représentera des milliards d'euros.

     

    Le deuxième danger concerne l'idéologie du genre, qui explique que les différences homme-femme sont des constructions sociales. Les idéologues du gouvernement ont besoin de cela pour nier la beauté de l'altérité, et proposer tous les modèles à égalité aux enfants.

     

    Le troisième danger est plus sournois, mais il vise à rééduquer nos enfants, qui appartiendraient à l'Etat (Laurence Rossignol, sénatrice PS), et qu'il faudrait arracher aux déterminismes familiaux (Vincent Peillon, ministre). La réforme des rythmes scolaires épaule cet objectif, en donnant plus de temps de cerveau disponible à cet endoctrinement, au détriment des enseignements fondamentaux.

     

    Il y a évidemment une multitude d'autres attaques, notamment fiscales, qui viennent s'ajouter à cette offensive généralisée contre la famille, cellule de base de la société. Et ces attaques viennent aussi d'instances internationales, telles la Commission Européenne, l'OMS ou l'ONU.

     

    Ne faites-vous pas la part belle à l'UMP, notamment en invitant Henri Guaino ?

     

    Henri Guaino viendra parler en son nom, et non celui de l'UMP. De façon générale, nos sympathisants n'ont plus confiance dans les partis politiques, qui exigent beaucoup de compromissions à leurs élus. Nous préférons soutenir des personnes qui s'engagent pour la Famille, quels que soient leurs partis. Ainsi, dans la région lyonnaise, nous comptons parmi nos plus fidèles soutiens des élus et des candidats indépendants ou membres de l'UDI, du PCD, de l'UMP et du FN (pour citer les plus importants). Nous appellerons à les soutenir aux prochaines élections sans souci d'étiquette.

     

    Quelles sont vos priorités à Lyon pour 2014 ?

     

    Tout d'abord, mettre un coup d'arrêt à la loi famille de Mme Bertinotti et à la diffusion de l'idéologie du genre dans nos écoles.

     

    Ensuite, devenir un vrai lobby auprès des candidats pour les faire signer la charte de la famille avant les prochaines municipales. Il faudra aussi contrôler dans la durée que les élus respectent leurs engagements et sanctionner électoralement les mauvais joueurs.

     

    Enfin, redescendre massivement dans la rue, lors de manifestations régionales ou nationales.

     

    Les manifestations n'ont pas atteint leurs objectifs en 2013, seront-elles différentes en 2014 ?

     

    La situation politique a beaucoup évolué en un an. Je ne crois pas que MM. Hollande et Valls ou que Mme Taubira soient sortis vainqueurs de cette séquence. Le fruit est mûr, il serait inconscient de ne pas aller le cueillir.

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  • Le yuan vient de dépasser l’euro : bonne ou mauvaise nouvelle pour l’économie européenne ?

    Selon la Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication (SWIFT), basée à Bruxelles, la monnaie chinoise est désormais davantage utilisée que l’euro sur l’ensemble des transactions financières dans le monde.

    Atlantico : Révélateur d’une politique monétaire de plus en plus ouverte de la part de Pékin, cette nouvelle donne peut-elle concrètement impacter la santé de nos économies européennes. Dans quelles mesures ?

    Philippe Waechter : Inversons la logique de la question en la posant ainsi : est-il surprenant que l’économie chinoise dont la taille se rapproche de celle des Etats-Unis ait une monnaie qui compte dans les transactions internationales ? La réponse est négative. Depuis une dizaine d’années, l’économie chinoise se développe rapidement. Après une période où la monnaie chinoise n’était pas un instrument monétaire internationale pour réduire les risques d’instabilité, les autorités monétaires ont changé d’orientation. Désormais, celles-ci souhaitent faire du yuan une monnaie qui compte dans les transactions. Les objectifs de convertibilité de la monnaie chinoise qui ont été exprimés au Plenum du Parti communiste au début du mois de novembre vont dans ce sens.

    En d’autres termes, la Chine a désormais une économie de grande taille et elle compte bien se développer sur tous les plans y compris sur le plan monétaire. Avec cela à l’esprit, que son poids dans les transactions commerciales s’accroisse n’est pas surprenant. Ce phénomène va prendre de l’ampleur car les nouvelles orientations prises vont se traduire par un renforcement du secteur financier. Celui-ci, si le yuan devient convertible, deviendra puissant à l’échelle internationale, bousculant l’équilibre existant.

    Les pays européens s’adaptent à cette nouvelle donne. On voit dans le rapport SWIFT que l’Allemagne est un pays important dans les transactions en yuan. Le marché et la croissance se développent en Chine et en Asie et cela peut passer par des contrats en yuan plutôt qu’en dollar. Les européens doivent s’y adapter et pour cela devenir plus attractifs. La question de l’adaptation que vous évoquez est aussi celle d’un rapport de force dans la monnaie de transaction des échanges. Celui qui est économiquement le plus attractif est aussi celui qui a le plus de facilité à imposer sa monnaie pour les transactions. La zone euro n’est pas de ce point de vue en situation de force compte tenu de sa difficulté à retrouver de la croissance et à être attractive.

    Jacques Sapir : L’annonce de SWIFT était attendue, mais l’accélération de la montée en puissance du yuan (et de la baisse de crédibilité de l’euro) est une (petite) surprise. On peut suivre, depuis 2010, les indicateurs d’une perte de confiance des investisseurs internationaux dans l’euro. Comme monnaie de réserve, auprès des banques centrales, la part de l’euro recule, non pas tant face au dollar des Etats-Unis, mais plutôt face aux « nouvelles » monnaies, comme le dollar canadien, le dollar australien…

    Mais, ce qui est aujourd’hui intéressant est que l’euro vient de perdre sa seconde place comme monnaie de transactions financières. Ceci traduit l’atonie économique de la zone euro par comparaison à la zone Asie-Pacifique, mais surtout le dynamisme bien plus grand des banques chinoises par comparaison aux banques des pays de la zone euro, qui restent largement fragilisées par la crise dans la zone euro.

    Les banques allemandes restent empêtrées dans les problèmes de l’immobilier. Le taux des prêts non-performants atteint plus de 12% de l’actif pour les banques espagnoles, et près de 11% pour les banques italiennes et portugaises. On assiste dans ces pays à une contraction du crédit qui est importante. Dans ces conditions on comprend que les grandes banques chinoises, adossées à un système de garanties publiques, sont bien plus actives dans le domaine des crédits à moyen et long terme.

    Bien entendu, ceci aura un impact sur l’activité de la zone euro, mais un impact très limité. En fait, le marché du crédit s’est déplacé sur l’Asie. C’est dans cette zone que les banques chinoises font la plus grande part de leur actif. Néanmoins, ceci implique que la concurrence chinoise, déjà importante sur les marchés des biens manufacturés, se déplace désormais dans le domaine des services financiers.

    L’euro a été pendant longtemps présenté comme le moyen de disposer d’une devise crédible et attractive dans la mondialisation. Les récents événements remettent-ils en cause cette affirmation ?

    Philippe Waechter : L’euro reste fort, il suffit de voir sa parité pour s’en rendre compte. Cependant, avec le développement rapide de la Chine l’équilibre monétaire change. Le monde tripolaire qui se dessine autour des Etats-Unis, de la Chine et de la zone euro donne de la place à la Chine à côté du dollar et de l’euro. Le dollar est historiquement la monnaie des transactions internationales, aux autres de prendre la partie restante mais pour cela il faut être attractif et aujourd’hui la Chine l’est plus que l’Europe.

    Jacques Sapir : Il est exact que l’on a présenté l’euro comme le moyen de disposer d’une devise « crédible ». Cela ne veut pas dire que l’euro l’ait été, à un moment quelconque de son histoire. Le poids international d’une devise dépend de trois facteurs : de l’importance du commerce international issu du pays dont cette devise est issue, de la confiance (ou de la « crédibilité ») de la banque centrale, enfin de la capacité à émettre des crédits libellés dans cette monnaie. En fait, l’euro a bénéficié de la « réputation » de l’ancien Deutschmark (DM). Et il est évident que si demain l’euro disparaît, le DM retrouvera l’importance qui était la sienne en 1995, avant l’euro. Il est à cet égard frappant que l’importance de l’euro comme monnaie de réserve n’ait que très peu dépassée celle, cumulée, des monnaies qui l’ont constitué. La création de l’euro n’a pas donné naissance à un mouvement important d’usage de cette nouvelle monnaie, au-delà de l’usage des monnaies des pays ayant adhéré à l’euro. En 1995, le DM représentait 15% des réserves internationales, le Franc français 4,8% et les autres monnaies environ 3,5%. Cela indique un total d’environ 23%. Or, au plus haut, l’euro est monté à 25% des réserves internationales. Cela montre que l’effet « monnaie unique » a été très limité. En fait, les concepteurs de l’euro espéraient que du simple effet de sa création, il monterait à plus de 30% des réserves internationales. Il n’en fut rien. De ce point de vue, la création de l’euro fut un échec. Elle le fut aussi par l’incapacité profonde de l’euro de protéger l’Europe des tempêtes spéculatives.

    En fait, l’euro fut en réalité la cause de la diffusion de la crise de 2007-2009, que ce soit par l’absence de règles dans la zone euro, créant ainsi une immense zone propice à la spéculation internationale ou que ce soit en raison de la faiblesse des rendements européens, faiblesse que l’euro provoqua par les conditions très restrictives qui furent imposées par la BCE, et qui provoqua l’appétit des grandes banques européennes pour les actifs « toxiques » américains.

    La montée de l’euro comme monnaie de transaction financière ne faisait que traduire le poids des banques, essentiellement françaises et allemandes, sur les marchés internationaux. Or, ces banques étant très malades du fait des opérations douteuses dans lesquelles elles ont trempé, leur dynamisme devient bien plus faible que celui des banques chinoises. C’est ce qui explique le recul, significatif, de l’euro sur ce terrain.

    Iaroslav Lissovolik, économiste en chef de la Deutschebank, a récemment déclaré que “L’intérêt porté à la monnaie chinoise [était] stimulé par le besoin réel de l’économie mondiale en nouvelles monnaies de réserve“. L’émergence du yuan peut-elle pour autant devenir un facteur de stabilité mondiale ?

    Philippe Waechter : Si les réserves de change avaient une répartition cohérente avec les pôles de croissance de l’économie mondiale alors on pourrait imaginer une dynamique globale plus équilibrée et peut être plus stable. Néanmoins, le processus pour éventuellement converger vers une répartition équilibrée n’est pas encore d’actualité. Le billet vert a toujours une forte prééminence comme monnaie de transaction et cela ne va pas changer spontanément. Par ailleurs, cette répartition plus équilibrée n’est pas généralement ce que l’on observe. La cohabitation de monnaies internationales avec une puissance et un poids proches n’a pas forcément été stable dans le passé.

    Les rapports de force sur le plan monétaire vont réapparaitre. Les Américains n’ont pas permis à l’euro d’avoir un statut fort et de prendre une place considérable tant dans les transactions que dans les réserves. Il n’en sera pas forcément de même pour le yuan chinois. Ces situations à venir devront être bien comprises pour bien appréhender la dynamique de l’économie globale.

    Jacques Sapir : Il est très clair que les pays émergents n’ont aujourd’hui confiance ni dans le dollar, ni dans l’euro, et qu’ils cherchent à constituer une nouvelle monnaie de réserve. À cet égard deux changements significatifs sont à noter depuis 2010. Le premier est que la Chine et la Russie, qui ont été les deux premiers pays à défendre cette position, sont aujourd’hui rejoints par de nombreux autres pays émergents, soit dans le cadre des BRICS, soit dans celui des accords de la zone Asie-Pacifique. Le second point important est que le rôle du yuan est en train d’émerger.

    De ce point de vue, la réticence de la Russie de voir sa dette souveraine croître au moins jusqu’à 20% (elle est actuellement à 9% du PIB) condamne le rouble comme monnaie de réserve régionale. Il semble bien que les dirigeants russes aient fait le choix de laisser le yuan devenir potentiellement une monnaie de réserve.

    L’émergence du yuan doit alors être analysée dans un contexte marqué par la montée des autres monnaies dites « périphériques ». De fait, nous sortons du duopole dollar-euro pour retourner vers un oligopole, ou le yuan bientôt taillera des croupières à l’euro comme monnaie de réserve, mais ou aussi des autres monnaies (celles du Canada, de l’Australie, de Singapour) pourraient atteindre 7% à 9% du montant global des réserves. Ceci sera, incontestablement, un facteur de stabilité du système monétaire, mais ce sera aussi la fin de l’euro.

    En effet, si des monnaies de réserves apparaissent, le poids de l’euro, qui n’est pas adossé à une puissance politique comme les Etats-Unis ou la Chine, diminuera bien plus vite que ce qu’il devrait baisser si de simples facteurs économiques dictaient le poids relatif des monnaies de réserves.

    En dépit de cette évolution, le dollar domine encore largement les transactions internationales, avec une part de 81,08% contre 8.66% pour le yuan et 6.64 pour l’euro. La part de la monnaie américaine est toutefois en baisse puisqu’elle a perdu près de 4 points depuis janvier 2012. Le yuan représente-t-il vraiment une menace pour le dollar ?

    Philippe Waechter : Non pas à court terme. On ne dispose que de trop peu de chiffres dans la durée pour savoir si passer de 84.96% en 2012 à 81.08% en 2013 est un déclin. Il faudrait avoir plus d’éléments pour conclure car est-ce 84.96 % qui est trop fort ou 81.08% qui est trop faible ? Je suis incapable de le dire.

    Si les autorités chinoises souhaitent effectivement faire du yuan une monnaie internationale et une monnaie de réserve alors au regard de la puissance de cette économie et de son dynamisme, elle prendra des parts au dollar comme monnaie de transactions. Est-ce une menace pour le billet vert ? Ce n’est pas le terme que j’utiliserais mais un rééquilibrage progressif est probable. Cependant, il prendra du temps car il va maintenant falloir faire les réformes sur le système financier chinois pour que celui-ci devienne pleinement ouvert et que le yuan soit effectivement convertible. Le plus simple a été fait sur ce point et le reste prendra du temps. Le dollar va donc conserver sa prééminence à court terme mais ce ne sera peut-être pas le cas à moyen terme si les réformes monétaires chinoises sont effectivement mises en œuvre dans l’Empire du milieu.

    Jacques Sapir : Pour l’instant le dollar, même en baisse, reste largement dominant. Cela traduit le poids de la finance étasunienne. Mais, compte tenu du soutien gouvernemental au yuan, et de la montée en puissance de la zone Asie-Pacifique, il ne serait pas étonnant que le yuan monte jusqu’à 20% voire 25%. De plus en plus de pays demandent des crédits aux banques chinoises. Leur rôle se développe même hors de leur habitat naturel, en particulier en Amérique latine.

    Mais, ce rôle du yuan restera limité, sauf si le gouvernement chinois réussi à imposer l’idée d’une nouvelle monnaie constituée d’un « panier » de monnaies existantes, avec un rôle et un poids important du yuan. De ce point de vue, les BRICS pourraient être l’institution rêvée servant de paravent à un fort développement de la monnaie et de la finance chinoise. Mais, si la Chine veut utiliser les BRICS à cette fin, elle sera obligée d’accepter une co-gestion de cette monnaie avec les autres pays émergents. Ceci pourrait d’ailleurs conférer une plus grande crédibilité, dans la mesure ou le lien gouvernement chinois-nouvelle monnaie serait plus faible, et donc la possibilité d’une instrumentalisation pure et simple, plus limitée.

    Si ce scénario se met en place, alors non pas le yuan, mais ce « panier » de monnaies au sein duquel le yuan jouerait un rôle très important, serait appelé à un bel avenir.

    Ce bond du yuan dans les échanges mondiaux semble couronner la confiance des investisseurs face au bon maintien de la croissance chinoise. L’Empire du milieu peut-il continuer sur cette lancée en dépit de mauvais chiffres à l’international ?

    Philippe Waechter : La Chine est surtout en position de force pour imposer sa monnaie dans les transactions compte tenu de son attractivité. Comme les autorités monétaires chinoises ont décidé de rendre leur monnaie plus internationale cela va se traduire a priori par un poids encore plus important dans les échanges. Le yuan pourrait tendre alors à devenir une monnaie de référence et une monnaie de réserve.

    Ce n’est pas encore le cas néanmoins mais l’orientation est prise. La Chine est toujours attractive sur le plan économique et le gouvernement chinois veut faire du yuan une monnaie convertible et donc une monnaie dont le poids à l’international pourrait tendre à se rapprocher du poids de la Chine dans l’économie mondiale. Ce phénomène pourrait être accentué par l’ensemble des réformes financières en Chine et l’ouverture que les autorités chinoises veulent privilégier pour mieux positionner l’économie chinoise dans le monde.

    Cependant, cela pose une question majeure puisqu’un poids plus important de la monnaie chinoise pourrait amener à s’interroger sur la monnaie internationale de référence. Il est assez rare d’avoir des monnaies qui cohabitent au niveau international. Il y a eu pas le passé le dollar et le sterling mais ce n’est pas forcément une période de stabilité. L’anti-loi de Gresham qui suggère que la bonne monnaie internationale chasse la mauvaise s’applique à l’échelle internationale. De ce fait peut-il y avoir cohabitation de monnaies concurrentes avec des poids proches ? On peut se le demander. Je ne suis pas sûr que les américains se laisseront faire sur cette question car la monnaie de référence reflète un poids économique mais surtout il traduit en un poids politique. Cela pourrait alors se traduire par des tensions significatives entre les deux pays.

    Jacques Sapir : Le poids de la Chine dans l’économie mondiale est tel que quelques mauvais résultats n’ont aucune importance. Ce que les investisseurs regarderont seront les garanties que le gouvernement chinois pourrait donner quant à l’absence d’instrumentalisation directe du yuan, ou d’un panier de monnaies largement basé sur le yuan.

    Atlantico

    http://fortune.fdesouche.com/337409-le-yuan-vient-de-depasser-leuro-bonne-ou-mauvaise-nouvelle-pour-leconomie-europeenne

  • L'agenda qui va donner des cauchemars à Taubira en 2014

     

    Grégoire Boucher, le directeur des éditions TerraMare, explique à l'Homme Nouveau les raisons qui ont conduit à proposer cet agenda militant :

    A"Notre objectif depuis l’origine, il y a cinq ans, avec l’agenda Benoît XVI, était de nous opposer aux médias du système qui déversaient chaque jour des tombereaux d’ordures et d’injures sur l’Église et sur le Saint-Père. Cela devenait intolérable et il fallait réagir, afin d’apporter la contradiction par les faits et par les textes, d’éclairer les esprits et les consciences et convertir les sceptiques, les ignorants ou les opposants. Avec cet Agenda pour tous 2014, la démarche reste la même : militante et apostolique. Toucher les cœurs restés froids depuis un an, malgré tous nos efforts, ou réchauffer les cœurs qui se seraient refroidis, par fatigue ou découragement.

    À qui s’adresse-t-il ?

    À tous ! Tous ceux qui ont besoin de se nourrir pour ne pas se décourager, ceux qui vont l’utiliser pour faire de l’apostolat auprès de ceux qui n’ont pas encore compris l’importance de ce combat pour notre civilisation de la vie contre la culture de mort que veulent nous imposer tous ces croque-morts qui nous gouvernent.

    Comment s’est opéré le choix des contributeurs ?

    De manière totalement subjective ! Nous avons choisi de donner la parole aux acteurs dont l’action ou la réflexion a contribué, pendant l’année 2013, à éclairer les consciences et à faire grandir cette petite fille Espérance partout en France. Nous nous sommes interdits tout parti pris, volontairement, pour être fidèles à l’esprit de ce grand mouvement populaire qui n’appartient à personne. Dans cet esprit, nous avons même sollicité Virginie Tellenne, alias Barjot, dont le rôle est indéniable, malgré ses derniers dérapages, mais elle a décliné l’invitation. À l’inverse, nous nous sommes refusés à y convier ceux qui avaient trahi leurs engagements ou pire, leur parole, comme Jean-François Copé ou Hervé Mariton et tous les champions de la récupération politique et du retournement de veste.

    « On ne lâchera rien, jamais » est un engagement sérieux et définitif, qui s’adresse à ceux pour qui une parole donnée a un sens. Beaucoup d’appelés, peu d’élus…

    Comment analysez-vous cette année 2013 ?

    C’est une année historique qui aura, à terme – long ou court – un poids aussi considérable, mais a contrario, que Mai 68. Il y a cinquante ans, les fils de la révolution marxiste, matérialiste et individualiste ont gagné une bataille, dont nous subissons encore les derniers soubresauts. Toutes les lois mortifères sur l’avortement, la peine de mort, le divorce, le quotient familial, l’ouverture des frontières, la perte des pouvoirs régaliens, l’euthanasie, la marchandisation des cellules souches et des embryons, l’extermination des enfants atteints de maladies génétiques, le pourrissement planifié et obligatoire de nos enfants dès la maternelle, voulu tant par les très sarkozistes Luc Chatel ou NKM que par l’idéologue Peillon ; sans oublier l’ouverture de salles de shoot et le projet de dépénalisation de la drogue… tout cela n’est pas seulement dans le roman prophétique de George Orwell, c’est devenu l’effrayante réalité imposée en France et partout dans le monde par les valets d’une mondialisation destructrice de la nature humaine, et qui veut faire de l’être humain un objet, un bien de consommation. Mais ce château de cartes va s’effondrer, comme se sont toujours effondrées les idéologies mortifères. Et 2013 marquera dans l’Histoire cet élan de vie, de survie même, qui une fois de plus sera issu de notre belle terre de France et aura été porté par un « peuple de géants ». [...]"

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  • Entrevue du CNC #8 : Pierre-Antoine, responsable du cercle Les Non-Alignés Deuxième partie

     

     

    4) Quels sont les mouvements politiques français qui vous semblent intéressants ? Pourquoi ?
    J’essaye d’avoir une vision œcuménique de tout ce qui existe actuellement comme « offres » dans la mouvance nationale ou européenne. Et tout ce qui existe en la matière m’intéresse. J’observe aussi tout ce me qui semble pertinent à l’extérieur de notre mouvance, car le génie européen et français n’est pas cantonné aux sphères qui prétendent le défendre ou le ressusciter, loin s’en faut.
    En ce moment, en France, il y a bien-sûr le Front National dont on parle sans arrêts (pour étouffer la visibilité de l’UMP dans un simple calcul politique à gauche ?).
    FN qui va peut-être se dissoudre prochainement dans une recomposition globale à droite par le RBM. Significatif est ainsi le nombre de personnalités ou futurs candidats qui rejoignent Marine mais n’adhèrent pas au FN qui est de toute façon une coquille vide et une étiquette, certes la seule que connaissent nos compatriotes.
    Puis il y a aussi les « tea-partys » français : la « Manif pour tous », le « Printemps français », ou encore les « bonnets rouges » qui mobilisent et incarnent parfaitement la colère des classes moyennes mais qui, avec leurs mots d’ordre anti-hollande peuvent très bien s’intégrer aussi dans un possible scénario de recomposition à droite et de manipulation générale. « Agiter le peuple avant de s’en servir » rappellerait ici Pierre Hillard en citant Talleyrand.
    De tout cela, les « bonnets rouges » semblent les plus intéressants, car laissant plus de marge de manœuvre aux gens comme nous en interne. Mais il ne faut pas se faire d’illusions quant aux possibilités réellement révolutionnaire de ces groupes. Ce qui doit compter le plus, pour les cercles comme nous ou vous, c’est d’accompagner le changement de paradigme en cours et d’essayer de nous constituer en réseau d’influence culturelle et d’entraide sociale. La configuration insurrectionnelle est envisageable uniquement si tout est réuni pour une action préparée et cohérente qui puissent aboutir si les conditions s’y prêtent.
    Il y a aussi ce qui reste d’identitaires encore actifs qui oscillent quant à eux entre coups d’éclats et « buzz » militants et tentatives de s’intégrer au bloc des droites en cours d’édification (bon courage aux architectes de cette construction !). Là encore, de par mon trajet, je considère que la mouvance identitaire a raté l’occasion historique d’unir la droite radicale dans un projet de société commun. Ils avaient –nous avions- enfin réussi une synthèse militante entre action, pensée et mode vie, comme nos camarades italiens de Casapound mais adaptée à la France. Espérons que de cette expérience, ceux des meilleurs éléments identitaires sauront rebondir et participer à l’élaboration de la synthèse nouvelle qui ne manquera pas d’émerger à terme.
    Il y a évidemment aussi la mouvance plus protéiforme encore que l’on désigne comme « dissidence », et qu’incarne Dieudonné et Soral. Chacun, à son niveau accomplissant avec leurs proches, un travail jamais vu en France jusqu’ici. Le « buzz de la quenelle » peut agacer les militants métapolitiques les plus formés mais quelle réussite incroyable sur un sujet aussi épineux que le sionisme, sujet que lâchement, une grande partie de la droite radicale n’osait même plus évoquer. Le travail d’Alain Soral et d’Egalité et Réconciliation est juste révolutionnaire en matière d’intelligence politique. Je trouve très pertinente la remarque d’Alain Soral qui dit dans son dernier entretien ce qu’il répète souvent : « On a remarqué depuis des années en France que les manifestations de rue n’amènent jamais à rien et que le système est tellement bien verrouillé que la politique politicienne nous amène toujours finalement à respecter et à nous soumettre aux règles du système de domination. En réalité, je fais donc de la politique mais différemment, en fonction des deux constats que je viens de vous énoncer. »
    Ceci ne doit pas être pris selon moi comme un encouragement à abandonner le militantisme de terrain pour autant mais bien à apprendre à l’orienter de manière différente. Ainsi, si des groupes de rue efficaces - comme les jeunesses nationalistes par exemple ou les identitaires - s’orientaient vers le social et l’entraide communautaire comme le fait le MAS, ceci en parallèle de la révolution cognitive d‘ER, tout cela dans un climat de droitisation de la France avec le FN, on arriverait alors dans une configuration intéressante où tout le monde trouverait à exercer ses talents et sa volonté de participer au redressement de la France. Depuis les nouvelles élites politiques non-alignés comme Aymeric Chauprade au Front National jusqu’au militant de rue ou de terroir, tout le monde devrait pouvoir exprimer son patriotisme à sa mesure dans nos rangs si nous savions mieux coordonner nos compétences et les différences nécessaires entre mouvements patriotes. Si l’on arrime toutes ces réalités au nouveau « nomos de la terre » en cours de réalisation autour de la Russie, on arrive alors à une configuration réellement « révolutionnaire-restauratrice » comme je la définis dans un texte à paraitre.  
    Après, et plus proche de nous, il y a toute la mouvance métapolitique, qui pour moi est essentiel. Avec surtout « Méridien Zero » : la référence contre-culturelle en France et le mouvement qui est lié, le MAS. Avec aussi tous les cercles comme vous qui gravitez autour ou le journal-réseau Rébellion, qui devient toujours mieux à chaque numéro. On pourrait rajouter aussi le balbutiant réseau « Maison Commune » de Laurent Ozon ou bien encore l’institut Polémia de Le Gallou.
    Il ne s’agit pas d’un mouvement mais dans ce rapide panorama j’inclurai aussi la revue « Eléments » qui jouent un rôle central dans la vie des idées politiques en France et qui devient actuellement la publication la plus intelligente et la plus contemporaine. Un travail fondamental, tout autant, voir plus que celui de nombre de mouvements politiques éphémères.
    Pour autant, dans ce panorama, la droite radicale française brille par son absence en tant que mouvance organisée. Je pourrais en rester là, sur la forme, mais je ne peux pas ne pas évoquer certaines raisons qui ont empêché jusqu’à présent la structuration d’une mouvance radicale organisée et sérieuse en France, à l’image de l’Italie par exemple avec Casapound.
    Vous connaissez peut-être le principe de dissolution et coagulation – « solve et goagula » - qui pour les néo-platoniciens rythment la vie de l’univers ? On a l’impression, en France, qu’au niveau des mouvements alternationaux radicaux, on arrive jamais à rejoindre vraiment la phase de coagulation. On assiste même à un éclatement perpétuel de notre mouvance politique en une multitude de micro-réseaux animés par très peu de personnes et centrés généralement autour d’une ou deux personnes aux idées et au vues un peu plus forte que leurs camarades. Internet, dont le fonctionnement est justement la mise en réseau, ne faisant qu’accentuer ce phénomène. En soi ça ne serait pas un problème insurmontable si l’on savait un peu mieux coordonner nos actions entre nous et entre les différentes initiatives, au moins ponctuellement. Il faudrait peut-être commencer dès aujourd’hui, par exemple en ce qui concerne les manifestations prévues début 2014. Ceci afin de ne pas se retrouver comme au printemps dernier, assez désorganisé et démuni au moment où
    se présenterait peut-être une occasion d’agir.
    Alors qu’est-ce qui empêche l’émergence d’une mouvance nationale-révolutionnaire plus ambitieuse en France ?
    Déjà peut-être est-ce spécifique à l’histoire de la droite radicale française qui n’a jamais pu accoucher d’un réel mouvement  « ni droite - ni gauche » d’ampleur comme le fascisme en Italie. Alors que cette convergence du socialisme avec le nationalisme est précisément apparue en France à la fin du XIX ème siècle, comme l’a très bien démontré l’historien Israélien Zeev Sternhell. Mussolini ayant toujours regardé Georges Sorel comme un de ses maitres.
    Les Français, après avoir irradié leurs voisins européens des idées de 1789 avaient en fait théorisé la solution à leurs maux les plus sérieux : l’alliance du patriotisme et du syndicalisme révolutionnaire contre la ploutocratie bourgeoise.
    Avant la première guerre mondiale il y eu l’expérience du cercle Proudhon, mais dont la plupart des animateurs, hormis Georges Valois, furent sabrés par la première guerre mondiale. Première guerre mondiale qui fût le vrai grand drame de notre civilisation européenne et tout particulièrement de la France qui vit sa jeunesse la plus courageuse disparaître dans les flammes de cette « Apocalypse de la modernité » pour reprendre le titre d’un livre d’Emilio Gentile. De là, alors que l’Italie connaissait après-guerre la fusion du nationalisme et du socialisme – ce qui d’une certaine manière avait été prévu par l’interventionnisme de Mussolini – et allait retrouver comme centralité politique l’idée fondatrice de Rome - dans un pays où l’Etat était encore à construire - le nationalisme français, lui, n’arriverait jamais à renverser ni même à subvertir la république. Cette « république qui gouverne mal mais se défend bien » selon le mot de Maurras. Puis, après la seconde guerre mondiale, la défaite de l’Allemagne allait avaler avec elle ce qui restait de la droite radicale française qui s’était engagée dans le processus de collaboration pour un nouvel ordre européen. Après guerre il ne restait là encore que des décombres et quelques volontaires errants épars au milieu de ce champ de ruines. Là où, à l’inverse, en Italie, dès la défaite, s’organiserait le Mouvement Social Italien (MSI), prédécesseur à bien des égards du Front National de la grande époque.
    Intéressant aussi l’histoire du FN, qui de plateforme des droites radicales dans les années 70 est passé par diverses phases jusqu’à devenir aujourd’hui le défenseur d’une vision de l’Etat gaulliste industriel de la cinquième république après avoir historiquement émergé dans l’antigaullisme et l’Algérie française. L’histoire a de ces détours … Qui sont pourtant bien compréhensibles avec un minimum de vision et de connaissance historique et surtout d’agilité d’esprit. Cette dernière étant la spécificité des Non-Alignés et d’E&R dans notre mouvance je pense.
    Là encore, malgré toutes les expériences tentées en parallèle du FN ou à l’intérieur de celui-ci, il semble bien que la mouvance radicale française ne puisse pas arriver à exister en tant que mouvement politique organisé. Voir là-dessus le passionnant ouvrage de Nicolas Lebourg : « Le Monde vu de la plus extrême-droite ».
    Un sujet que ce transfuge d’Unité Radicale connaît bien …
    Pour ma part j’en arrive de plus en plus à considérer que notre travail métapolitique doit se concentrer sur trois axes : l’influence culturelle, la formation politique et métapolitique, et le volontariat social. 
    L’influence culturelle par la construction de contre-médias contemporains toujours plus pointus et professionnels. La formation, par la création d’une école de cadre indépendante de tout mouvement constitué, un peu comme le fût le GRECE en son temps mais avec une partie plus grande part accordée aux pratiques communautaires et à la formation humaine. Quelque chose qui s’inspirerait du modèle éternel de l’Académie antique mais adapté aux conditions de notre époque. Le projet Métapolis que j’aimerais mettre en place allant en ce sens. Nous verrons bien si cela est réalisable ou chimérique. Enfin le social, à l’exemple du MAS mais avec peut-être plus de visibilité et surtout avec peut-être la participation de groupes au fort potentiel humain qu’ils dispersent dans des actions pas toujours bien ajustées au niveau de la pertinence et de la communication. Je ne néglige rien ni personne, je pense que tout le monde peut-être utile s’il fait preuve de bonne volonté pour aller dans la bonne direction. 
    On ne peut pas non plus ne pas évoquer certaines pathologies lourdes qui affectent un grand nombre de personnes dans nos mouvements : infatuation de l’ego jusqu’au délire, mythomanie légère chez beaucoup, lourde et avérée chez certains. 
    On commence par se faire passer pour plus gros ou plus important que l’on n’est réellement et, à force de petits arrangements répétés avec le réel, on finit par devenir un menteur habituel, voire pire, un manipulateur. Globalement, on constate une difficulté voire même le refus d’un minimum d’autocritique et d’examen de soi.
    Alors, à décharge de nos « milieux », tout cela existe bien entendu ailleurs mais ne sommes-nous pas censés être une alternative, donc être différent ? Tout cela a aussi des causes extérieures indépendantes de notre volonté. Vivre en permanence sous la pression permanente du politiquement correct, comme en apnée au milieu de la société libérale-consumériste et de codes psycho-sociaux que nous rejetons peut évidement rendre un peu fou-fou. C’est étudié pour : l’ingénierie sociale est là pour comprimer et déstructurer notre être de manière radicale et intime. L’incommunicabilité entre les personnes est promue, diffusée, élaborée par des gens qui savent y faire en matière de déstructuration des rapports sociaux. Presque plus aucune famille n’est normale aujourd’hui, mais chaque famille pense son mal-être comme unique et spécifique alors que comprendre les raisons extérieures de ce mal-être aiderait tant de personnes à y voir un peu plus clair et à souffrir un peu moins. C’est d’ailleurs plus cela le vrai but d’une opération comme « le mariage pour tous », plus encore que d’imposer les mœurs des homosexuels : déstructurer un peu plus l’anthropologie naturelle en détruisant le mariage. N’oublions pas que pour ceux qui nous gouvernent, le but est de créer le citoyen-abeille habitant d’une cellule de la ruche globale. Le triomphe de la géométrie et la défaite de l’humain.
    La haine de l’humain et l’amour de la géométrie …
    Face à cela, quand tout est organisé dans le sens de la destruction et de l’anéantissement de la personne humaine (au nom de l’humanisme et des droits de l’homme bien-sûr), il est effectivement difficile de rester normal. Et, on le sait, ce qui est normal n’est pas forcément la norme. Quand la norme est contre nous, quand la dictature soft que nous combattons prend la forme quasi panthéiste de la « concrétude des choses » et de tous les aspects de nos vies, il est difficile de ne pas sombrer dans le chaos et la dépression. L’extrême-droite - comme l’extrême-gauche - n’est pas une force de proposition mais bien une forme avancée de ce chaos contemporain entretenu. Il devient de plus en plus dur d’échapper à la pathologie sociale géante pour tout le monde. Il faut essayer d’être lucide : nous vivons dans l’inverse d’une société, nous vivons dans une « dissociété » savamment entretenue et organisée. On parle beaucoup de dissidence actuellement, la première dissidence actuellement serait de tenter d’être ou de redevenir normal. Plutôt que de se croire autre chose que ce que l’on est parce-que l’on souffre de ne pas être reconnu pour ce que l’on voudrait être. Il faut sortir du vouloir-être quelque chose ou quelqu’un et essayer d’être soi-même, d’aller au bout de soi-même si l’on en est capable, avec les autres ou seul. En gros s’en tenir à des principes tel que : ne pas mentir, ne pas dissimuler, ne pas tromper, dire ce que l’on pense à ceux qui s’engagent à vos côtés ou au moins essayer de le formuler le plus clairement possible. Arrêter de se construire des châteaux d’esprit qui n’existent pas dans le réel, arrêter de comploter à sa propre réussite sur le dos des autres. Reconnaitre les hiérarchies naturelles dans un groupe.  Reconnaître et respecter celui qui t’est supérieur comme celui qui t’est inférieur. Récompenser celui qui travaille le plus et non pas celui qui fait le plus le malin sur internet ou ailleurs. Se mettre à l’épreuve du réel et travailler, toujours travailler. Etre un constructeur, un bâtisseur de cette intelligence collective que tous nous voulons voir émerger pour contrer, celle, diabolique, qui mine nos sociétés et nous empêchent d’être heureux. Viser toujours plus haut que le but.
    Il y a une chose que j’essaye personnellement de ne pas oublier et qui me semble fondamentale : l’assurance d’avoir raison n’annule pas la nécessité de se conformer à la « décence commune », y compris avec nos ennemis, mais d’abord évidemment avec nos proches. Notre prochain, c'est-à-dire celui qui est à côté de nous. Oui cette notion fondamentale de « décence commune » qu’à mis en exergue Jean-Claude Michea, en la reprenant à Orwell et qu’on met souvent de côté au prétexte que l’on pense avoir raison. Mais cette décence commune existe et elle est encore ressentie par une grande partie de notre peuple, qui est celle à qui nous devrions vouloir nous adresser en priorité. Et trop souvent on l’oublie, ou pire on la confond avec le « politiquement correct », alors qu’elle en est l’exact opposé. Le politiquement correct étant basé sur la censure et la dénonciation alors que la décence commune est en fait basé sur le respect et la « philia », l’amitié sociale chez les grecs. On pense, par exemple, que puisque l’on a raison de constater un phénomène énorme comme l’immigration, on est excusé par avance pour les outrances verbales ou physiques que l’on commettrait en exprimant notre mécontentement. On fait alors des provocations faciles ou des blagues potaches totalement contre-productives qui nous discréditent comme possible alternative politique (« Taubira retrouve la banane », Mario Borgezio quant à lui fait le singe etc). Une fois compris que l’on est allé trop loin, on va dissimuler nos pensées ou notre manière d’être, afin d’être respectable ou éligible (le pire). Choses dont se régalent les « médias-menteurs » avec leurs micros et caméras cachées à chaque reportage sur « l’extrême-droite » depuis toujours.
    Pire, tous nos principes sont bafoués chaque fois que l’un de nous parle mal d’un camarade, dès qu’il se fait l’égout vivant de tous les ragots sur les uns ou les autres ; chaque fois qu’un meneur discute en cachette avec un tel ou une telle qui est très influent et qui va peut-être lui permettre d’arriver SEUL, là où il sera enfin reconnu pour ce qu’il vaut vraiment. Loin de tous ces loosers qui l’empêchent de briller et de trôner, seul et fier comme le soleil ! Mais en oubliant que même le soleil a besoin des autres pour être contemplé.
    Tout le cortège d’opposition politique extrémiste doit être rejeté comme un surgeon ultime du libéralisme-libertaire. L’extrémisme politique est une des formes, comme le communautarisme, du libéralisme-libertaire. Tout autre chose est la radicalité, lieu où nous essayons de nous tenir et de nous maintenir contre vents et marrées.
    Dans ce cadre là, pour moi, le monde de la  politique contemporaine c’est le monde de la pathologie et des turpitudes humaines au même titre que celui de la finance mais à un plus niveau médiocre et minable. En face de cela, et pour ne pas sombrer dans le repli total sur la sphère du privé, nous avons un outil que nous devons réhabiliter et redéployer : c’est la métapolitique.  
    La métapolitique, c’est la conjonction de la grande politique avec le quotidien. C’est tout ce qui est politique et culturel mais qui n’est pas dans le champ de la politique politicienne. Ce qui ne signifie pas pour moi que nous ne devons pas avoir de liens avec les mouvements politiciens parlementaires, mais nous ne devons pas en faire l’alpha et l’omega de notre vision du monde comme certains, c’est ridicule. Les mouvements politiques ont leur agenda : les élections. Nous nous avons le nôtre : la vie communautaire que nous devons organiser. On ne peut pas jouer sur deux tableaux à la fois. Ce qu’il faut c’est être soi-même et se constituer en vrai force de proposition autonome et adulte qui puisse montrer à notre peuple des voies politiques alternatives. On ferait bien, dans notre courant, de s’inspirer, comme le font Eléments et Alain de Benoist, de la mouvance protéiforme des écologistes indépendants et du courant pour la démocratie directe, ou encore des travaux d’un Etienne Chouard. Par ses travaux il a effectivement effectué une critique radicale du système parlementaire d’une profondeur et d’une limpidité que rarement un ennemi de la gueuse à droite est capable d’articuler. Pour autant il manque à M.Chouard toute la culture de l’anticapitalisme de droite qui l’empêche de sortir complètement du paradigme gauche/droite. Et peut-être aussi encore quelques illusions sur la capacité des êtres humains à vivre en démocratie sur une vaste échelle. A l’inverse, trop souvent le pessimisme et la misanthropie rampante mine l’homme de droite et l’empêche d’agir. Et l’action est libératrice comme nous rappelle tous les jours nos amis de Casapound.
    Je pense qu’il y a un texte à lire sur toutes ces questions, car il est issue d’une grande expérience militante, c’est « les abeilles et les fleurs » de Gabriele Adinolfi.
    Il figure en fin de son abécédaire : « Pensées Corsaires ». On y trouve exposées de manière limpide toutes les raisons des échecs successifs de la droite radicale, particulièrement au niveau de l’humain. Ce texte devrait être lu par tous cadres politiques de la mouvance actuelle selon moi. Nous en éditerons une version en ce sens dans le cadre des formations Métapolis. Chaque militant devrait connaître ce texte. On peut lire aussi le très intéressant « l’insurrection qui vient » dans le camp d’en face, qui montre un très bon exemple d’autocritique de la part de membres de l’extrême gauche militante, la bande à Julien Couppat. Il faut être réaliste et voir ce que l’on pèse vraiment. Comme moi par exemple qui vous réponds ici et fait le malin mais n’ai en fait que très peu d’influence et de puissance dans mon quotidien où la plupart des actions de ma vie ne dépendent pour l’instant que du bon vouloir des multinationales ou de l’Etat.
    Tous les mouvements et initiatives ne sont que des outils pour le but principal qui est le nôtre : le retour et la résilience de l’esprit de communautés des peuples ethno-européens sur le sol et la terre de leurs pères. Notre principal travail est le lent tissage d’une communauté. C’est tout ce qui compte réellement au-delà des formes politiques transitoires et précaires, plus précaires encore que notre faible mais indestructible condition humaine. Comme le chiendent et la mauvaise herbe des chemins nous renaissons et repoussons toujours. Pour combien de temps encore ?
    5) Quels sont pour vous les auteurs historiques incontournables ? Vers quels auteurs dirigeriez-vous un jeune militant ayant soif d’engagement pour l’aider à se structurer doctrinalement?
    Nous ne sommes ni marxistes, ni sémites, notre vision du monde ne peut être résumé par aucune table de la loi ou livre-programme de manière définitive. Ce que ne comprennent pas par exemple tous les talmudistes de la dissidence qui s’étripent en ligne ou en privé sur des questions doctrinales qui sont certes importantes mais ne constituent pas l’essentiel de ce que nous sommes. Comme disait Bardèche, « on serait bien en peine de trouver la bible du fascisme ». Et c’est normal puisque ce que nous sommes se condensent bien plus souvent en images fortes et en verbe vivant qu’en lettre morte. Nous sommes Esprit et pas lettre morte.
    Notre vision du monde tient plus du mythe en action que d’une théologie absolue. Bien que l’arrière plan théopolitique soit évidement fondamental pour nous. 
    Ce serait justement l’un des objets du cursus de formation du projet Métapolis que de délivrer une formation des idées adéquates. Gabriele Adinolfi conseillait dans un de nos entretiens de commencer par lire les journaux politiques des acteurs des évènements du « siècle court ». On pourrait conseiller entre autres ceux de Drieu la Rochelle, Jünger, Goebbels (plus polémique …), Emmanuel Mounier, ou encore celui de Jacques Benoits Méchin (que je découvre en ce moment). Ce dernier est riche de découvertes hallucinantes. Ainsi que les mémoires du Général de Gaulle par exemple ou de Savitri Devi (plus polémique là encore mais intéressant). Généralement  tout ce qui permet de comprendre de l’intérieur et directement à la source, par ceux qui l’ont vécu, la structure et les ressorts intimes de la crise essentielle que traverse l’Europe depuis le début du XXème siècle et de laquelle notre époque n’est que la suite logique. Je conseillerai aussi les bonnes biographies d’auteurs comme Mircea Eliade ou Mishima, essentielles pour comprendre notre temps.
    Au-delà de cela, je diviserais les lectures à donner à un jeune militant en plusieurs catégories plutôt qu’en titres ou auteurs car il existe une foule d’auteurs intéressants qu’il faudrait lire dans les champs d’idées qui nous intéressent. On ne peut pas tout lire et surtout, mieux vaut maitriser parfaitement un certains nombres de lectures essentielles que de s’éparpiller en tous sens. Je diviserais les lectures militantes ainsi.
    Nature et retour au réel :
    - « Le monde plein » du naturaliste suisse Robert Hainard et généralement la plupart de son travail. Ceci afin de se doter d’une sensibilité à la nature et au monde réellement européenne.
    - « Le sang noir » de Bertrand Hell. Essentiel sur les archétypes les plus profonds de l’animisme européen toujours présent en nous.
    - « Dictionnaire amoureux de la chasse » Dominique Venner
    Formation du caractère et philosophie de l’histoire :   
    - « Ecrits historiques et philosophiques : pensées » Oswald Spengler
    - « Pensées pour moi-même » Marc-Aurèle
    - « Vie des hommes illustres » Plutarque
    - « Journal de prison » Corneliu Zelea Codreanu
    - « Guide spirituel (le chemin des ascètes) » Tito Collander
    - « La guerre comme expérience intérieure » Ernst Jünger
    Géopolitique :
    - « Chronique du Choc des civilisations » Aymeric Chauprade
    - « Géopolitique : constantes et changement dans l’histoire » Aymeric Chauprade
    - « Les empires et la puissance » Jordis Von Lohausen (fondamental)
    -  « Globalia » Jean-Christophe Rufin
    - « Les espérances planétariennes » Hervé Ryssen
    - « les mythes fondateurs de la politique israélienne » Roger Garaudy
    - « le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine » Mearshmeir et Watt
    - « Pour une Europe européenne » Henri de Grossouvre
    - « Le grand échiquier » Zbigniew Brzezinski (les objectifs américains sans complexes, le « Mein Kampf » des mondialistes !)
    Vision du monde et histoire :
    - « Doctrine du nationalisme » Jacques Ploncard d’Assac
    - « Pensées corsaires » Gabriele Adinolfi
    - « le Fascisme vu de droite » Julius Evola
    - « Mishima » collection « Qui suis-je » chez Pardès
    - « la droite révolutionnaire » Zeev Sternhell
    - « Orages d’acier » Ernst Jünger
    - « les jeunes fauves du führer » Jean Mabire
    - « le siècle de 1914 » Dominique Venner
    Tradition :
    - « La cité antique » Numa Fustel de Coulanges
    - « Les indo-européens » Jean-Haudry
    - « Les Celtes » Christian Guyonvar’ch
    - « le sacré et le profane » Mircea Eliade
    - « Hagakure » Yamamoto Jôchô
    Je me permets de renvoyer ici à des vidéos de critiques littéraires que j’ai commencé à produire. Je vais essayer à rythme régulier de faire une chronique des livres qui me semblent important à conseiller à nos camarades.
    En fait en tentant d’écrire cette liste, comme à chaque fois,  je me rends compte de la difficulté d’établir une liste succincte de livres à conseiller. De plus en plus je ressens l’absence d’un véritable enseignement empirique et organique que l’on pourrait se transmettre d’homme à homme, de « maître » à élève. Plus les années passent et plus je me rends compte de l’importance de la première fonction dans la tripartition traditionnelle indo-européenne. Toute société a besoin de porteurs de mémoire qui guident et encadrent les combattants. Je me rends compte de la nécessité vitale d’une nouvelle classe sacerdotale contemporaine qui sache porter avec elle tout le temps et partout, les savoirs essentiels de notre civilisation. L’équilibre entre action et contemplation est la chose la plus importante pour un « homme différencié », mais pour la première fonction, la contemplation prime l’action. Pour la première fonction la contemplation est pour elle la forme ultime de l’action et du combat. Un homme seul dans son cabinet comme Guénon, Marx ou Dumézil n’a-t-il pas au fond une action indirecte plus immense que n’importe quel politique ?
    Pour autant que seraient ses vues sans personnes pour les appliquer et vivre et mourir pour ? D’où la nécessité d’appartenir à une communauté car seul on est rien. Et si ça n’est pas le cas, d’où l’importance de tenter d’en constituer une. Ce que je persisterai à faire malgré les impairs et les désillusions. Désillusions nécessaires pour grandir et transmettre. Les années passant je me sens toujours plus proche de cette caste au sens guénonien. J’aimerais, à mon niveau, être un jour un « filid » ou un aède de notre cause comme d’autres en sont les « miles » ou les « dux ». Un porteur de mémoire et de civilisation.
    Je pense aussi que nous devrions réhabiliter une figure, un archétype : le militant-pontifex. Pontifex au sens de celui qui créé des ponts entre les hommes mais aussi des ponts vers le monde des dieux. C’est la figure du Roi-prêtre, ou du Prêtre-guerrier.  L’Empereur en est la forme la plus haute, figure sacrée et politique tout à la fois qui uni à son sommet le pouvoir religieux avec le pouvoir temporel. 
    Très intéressante à étudier aussi est la synergie qui existait dans le monde celte entre la caste des « sachants» (les druides et les filids) avec celles des guerriers qui protège l’ordre de la communauté et partant du cosmos et enfin avec celles des artisans qui eux reproduisent le monde et l’ordre social. 
    Ordre traditionnel tripartite qui se maintiendra jusqu’à la fin du moyen-âge et que nous portons tous en nous malgré tout. Chacun est fait pour quelque chose, l’important est de bien se connaître pour savoir ce pourquoi l’on est fait et de laquelle des fonctions tripartites on se sent le plus proche.
    Comme le dit le « Hagakure », l’entrainement du samouraï ne s’arrête jamais. De même pour la formation de l’esprit. Globalement il faut lire, écrire et faire de l’exercice physique sans cesse pour tout vrai militant. On a pas le choix, qui ne monte pas descend. On est comme les requins : condamné à nager pour ne pas sombrer !
    6) Parmi les auteurs actuels, quels sont ceux qui vous semblent intéressant et vous paraissent renouveler la pensée « dissidente » ?
    Actuels ? Numa Fustel de Coulanges, Franz Cumont, Georges Dumézil … D’une éternelle « actualité ». Non plus sérieusement, je dirais fondamentalement Eric Werner et ses indispensables : « l’avant-guerre civile » et « l’après-démocratie ». Deux livres qui résument tous les aspects du totalitarisme contemporain. Un des plus grands auteurs politiques contemporains. Il avait écrit aussi en son temps un très bon : « ne dites surtout pas que je doute » sur la censure et le révisionnisme. Après plus que des auteurs, c’est peut-être des maisons d’éditions alternatives qui font un travail indispensables comme les éditions « Xénia » de l’essayiste Slobodan Despot, « le retour aux sources » de l’incontournable Michel Drac, et évidement « Kontre Kulture », l’artillerie lourde en la matière. Comme livres non-alignés récemment j’ai particulièrement apprécié « le malaise est dans l’homme » de Pierre Le Vigan et « Pour une théorie du monde multipolaire » d’Alexandre Douguine, une claque géopolitique !
    (fin deuxième partie)

    Lire la première partie.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2013/12/07/temp-3731f06479b7a891948bf4b62ccb86e6-5240577.html

  • Sur le “Front Anti-Hollande”. Entretien avec Euryanthe Mercier, étudiante en droit (UNI-Met)

    PARIS (NOVOpress) – Novopress souhaite donner la parole à différents acteurs du front “anti-Hollande” qui s’est organisé depuis de nombreux mois : jamais en effet un président de la Cinquième République n’a fédéré contre lui autant de profils différents. Entretien.

    Entretien avec Euryanthe Mercier, étudiante en droit

    Entretien avec Euryanthe Mercier, étudiante en droit ©EM

    Euryanthe Mercier, 19 ans, est étudiante en droit à Assas. Passionnée depuis toute petite par la politique, elle s’est engagée très tôt au sein de mouvements marqués à droite. Elle affirme se situer « plutôt à droite de l’UMP » et a soutenu Nicolas Sarkozy en 2012 et Jean-François Copé. Membre du bureau national des jeunes de la droite populaire et de l’UNI-Met (organisation étudiante créée en janvier 2010 qui regroupe les étudiants membres de l’UNI mais aussi 25 autres associations impliquées dans la vie universitaire), élue UFR (unité de formation et de recherche) et coresponsable de sections pendant quelques mois, elle participera à la grande soirée unitaire « anti-Hollande » le 12 décembre prochain à Paris. Elle a bien voulu répondre, en son nom propre, aux questions de Novopress.

    Novopress : Qu’est-ce que l’UNI ?

    Euryanthe Mercier : L’Union Nationale Interuniversitaire est un mouvement né au lendemain de mai 68 en vue de rassembler les étudiants de la droite et du centre. Nous nous opposons au sein de l’université à l’égalitarisme, au nivellement par le bas ainsi qu’aux blocages des structures éducatives. Nous avons récemment soutenu la réforme LRU de Valérie Pécresse. Lors des CROUS, nous nous sommes battus pour le maintien des APL afin que les classes moyennes ne soient pas une fois de plus les victimes du gouvernement. Nous tentons désormais de mettre sur la table le thème de la sélection à l’université car il est temps de mettre terme à l’hypocrisie de « l’université pour tous ». Notre mouvement est représentatif au niveau national, tant par la présence dans presque tous les établissements supérieurs qu’au CROUS et CNESER. Lundi dernier, j’étais en outre mobilisée avec quelques autres de l’UNI pour la défense des classes préparatoires, au nom du « Collectif de défense des Prépas » parce que nous estimons que ces formations symbolisent la possibilité d’accéder à l’excellence par la méritocratie républicaine et que c’est une spécificité française à conserver.

     

    On compare souvent l’opposition UNI-UNEF au rapport UMP-PS, qu’en est-il vraiment ? L’UNI est-elle une succursale de l’UMP à l’université ?

    Tout d’abord, l’UNI n’est la succursale d’aucun parti ; nous sommes une association (et non syndicat, contrairement à l’appellation de l’UNEF) visant à réunir les étudiants mais aussi les lycéens et les enseignants. De plus, les structures des organisations sont séparées. Ensuite, nous existons depuis bien plus longtemps que l’UMP et continuerons d’exister après, si jamais ce parti vient à disparaître. Nous nous sommes définis au lendemain du 6 mai 2012 comme « le fer de lance de l’opposition » et fréquemment, nous aidons l’UMP, plus que l’inverse. En outre, bien que ce soit en effet le parti politique dont nous sommes le plus proche, les valeurs que nous défendons vont bien au-delà.

    Pour ce qui est de l’UNEF, de par ce que j’ai pu voir de leurs militants en allant dans divers établissements, certains sont PS mais la plupart sont bien plus à gauche. Quand on entend que « Valls est un facho » ou qu’Aubry est « de droite », il est permis de se poser de questions. Néanmoins, leur proximité avec le PS est réelle quand on voit que, Bruno Julliard (ancien président de l’UNEF) est porte-parole d’Hidalgo pour les municipales. Mais de personnes à personnes ou de structures à structures, je n’ai pas les éléments pour vous répondre.

    Cette indépendance vous permet-elle de vous opposer à l’UMP ? Que se passe-t-il si certains adhérents prennent position contre l’UMP ? « Chasse aux sorcières » si vous découvrez que certains votent FN ?

    Tout dépend ce qu’on entend par « s’opposer ». Aucun militant UNI n’est forcé à faire une campagne qui serait contraire à ses idées. Un de nos thèmes de mobilisation est la famille et nous avons pris position contre le « mariage » pour tous. Quelques uns y étaient favorables ou sans avis, ils n’ont pas participé à nos actions. Il en va de même pour toutes les campagnes.

    Nous ne prenons pas positons sur tous les thèmes, donc des divergences existent. Je pense à l’Europe notamment : certains sont souverainistes, d’autres pour une confédération. Il leur sera demandé de ne pas prendre position avec l’étiquette UNI, mais à titre personnel. Ce fut par exemple le cas par rapport à la guerre en Syrie, récemment. Un responsable UNI ne va normalement pas s’opposer à un responsable UMP. Sur certains thèmes, nous pouvons néanmoins faire pression, de par notre ancienneté, notre force militante (de terrain, web ou autres) sur ce parti. À titre personnel, j’ai démissionné de mon poste de coresponsable d’Assas notamment parce que je ne soutiens pas Nathalie Kosciusko-Morizet mais une candidate divers droite. Si un militant de l’UNI déjà aguerri souhaite se lancer sur la scène électorale, il n’est pas obligé d’avoir l’étiquette UMP.

    Chasse aux sorcières, non. Mais même si nous pouvons théoriquement nous retrouver sur les thèmes « méritocratie » et « excellence », dans la pratique, le FN s’oppose via son Collectif Racine à la réforme de l’autonomie des universités ; par ailleurs, plusieurs Secrétaires départementaux FNJ appellent leurs membres à l’abstention aux élections étudiantes… ce qui réduit considérablement la probabilité de trouver des électeurs FN dans nos rangs. Par contre, si un encarté UNI prend des responsabilités au FNJ ou est sur une liste estampillée FN, il sera exclu, oui. Pour ce qui est du langage, avec des affiches comme « Taubira nuit gravement à votre sécurité » ou « Politiquement correct, vérité bâillonnée », je ne pense pas qu’on puisse nous accuser de faire de la langue de bois !

    Enfin, la composition du bureau national de l’UNI change tous les ans. Les responsables sont donc plus ou moins proches de l’UMP mais il est vrai qu’il y a plus de recadrage et davantage de lignes officielles cette année qu’auparavant. J’explique cela par le fait que les municipales approchent, qu’il y a pu y avoir des écarts avec les diverses actions du printemps dernier, d’autant que Jean-François Copé a désormais retourné sa veste. Cela est sans doute motivé par la peur que la force militante se dirige vers d’autres partis comme le Front National. Pour synthétiser, pas de pression de l’UMP mais une vigilance bien plus importante sur le langage et les positions et des recadrages plus fréquents des électrons un peu trop libres.

    Vous venez de nous dire que “si un encarté UNI prend des responsabilités au FNJ ou est sur une liste estampillée FN, il sera exclu” alors que s’il est présent sur des listes UMP, aucun problème. Exemple : Louis-Alexandre Osinski, ancien chef de l’UNI Nord, est tête de liste UMP à Ronchin ; ou Antoine Diers chef de l’UNI national est tête de liste UMP à Dunkerque. Ce sont donc bien les élus UMP qui, manifestement, font la loi à l’UNI ?

    Rien ne me permet d’affirmer cela même si les recadrages des responsables de l’UNI, le fait d’entendre régulièrement que “le FN c’est la gauche”, ou que les responsables de l’UNI votent UMP sont un fait.

    Nous savons que l’UNI, et vous-même, avez été engagés dans La Manif Pour Tous. Pouvez nous expliquer cette implication ? Continuez-vous encore aujourd’hui ? Avez-vous des liens avec le Printemps Français ? Vous impliquez-vous dans d’autres satellites de la « fronde anti-Hollande » ?

    Nous nous sommes engagés contre ce projet de « mariage pour tous », avant que la Manif Pour Tous ne soit créée, plus précisément. Dès la rentrée 2012 fut créé le collectif « Non au Mariage Homo » et La Manif Pour Tous (LMPT) a ensuite sollicité notre aide. Beaucoup d’entre nous furent membres du service d’ordre dès le 17 novembre. En province, bon nombre ont monté les antennes LMPT locales et nous sommes proches du noyau directionnel national. Néanmoins, une fois de plus, nous avons conservé notre indépendance en n’inscrivant pas notre collectif dans les soutiens officiels.

    Parmi les arrestations abusives, notamment « les 67 », pas mal étaient de l’UNI mais pas que. Samuel Lafont, qui a fait les titres des journaux pour son agression il y a quelques mois, fut cité encore par Médiapart comme une des figures emblématiques de ce combat pour la famille ; c’est aussi une figure des anciens de la maison. La force de l’UNI fut sa capacité à « fournir » des personnes formées, capables d’organiser des événements, des happenings (je pense notamment à la banderole sur l’Arc de Triomphe, mais aussi aux actions symboliques de provinces) ; nous avons l’habitude du terrain et maîtrisons aussi les règles et conséquences qui suivent. S’il y a bien une chose sur laquelle nous sommes fermes, c’est sur la non-violence. Comme dirait Denis Tillinac, « Soyons des réacs sympas ! ».

    Par ailleurs nous sommes en bons termes notamment avec Béatrice Bourges. Pour ce qui est de la fronde anti-Hollande, j’ai tendance à répondre par l’affirmative parce que nous avons tous une raison d’en vouloir à ce président, et aux socialistes qui n’ont de social que les premières lettres de l’adjectif. Hollande se voulait le président de la jeunesse, il l’attaque à outrance en supprimant les bourses au mérite, par la loi ESR, par les emplois d’avenir qui ne sont en fait des places de garages. Nous lui en voulons aussi pour l’affaire Léonarda, pour la réforme pénale de Taubira… Certains sont très impliqués dans la révolte fiscale, également, via les Tondus, les Pigeons, certaines branches des Bonnets Rouges ou le seront par des mouvements qui verront prochainement le jour.

    Vous aviez évoqué dans Le Monde une « convergence des Luttes » ? Qu’entendez vous par là ?

    "Unis par la colère" : grande soirée unitaire "anti-Hollande" le 12 décembre à Paris

    “Unis par la colère” : grande soirée unitaire “anti-Hollande” le 12 décembre à Paris

    Pour m’être engagée sur divers sujets depuis plusieurs années, j’ai pu observer que dans les combats, des similitudes apparaissaient. Par exemple, sur le terrain, pas mal de personnes opposées au « mariage » pour tous l’étaient aussi à la guerre en Syrie, à l’intervention en Libye et protestent désormais contre l’asphyxie fiscale. Le clivage gauche/droite est souvent contesté, on entend souvent parler de « droite républicaine », et « d’extrême droite ». Il faudrait songer à travailler par thématiques et oser transcender les clivages. Je serais curieuse de savoir ce que veut dire être de gauche quand on parle de transports, de guerre, d’éducation ou de santé.

    Quand nous sommes en accord avec certains groupes sur un thème, il serait constructif de travailler ensemble, quand bien même nous avons des points de désaccords sur d’autres sujets. La coopération plutôt que l’association, d’autant que nous avons tous des sujets qui nous tiennent plus à cœur que d’autres. La structure du Printemps Français est d’ailleurs dans cette démarche, tout comme la soirée du 12 décembre par rapport au « Jour de Colère » (26 janvier) où je suis invitée comme intervenante. Si des personnes venant de divers horizons, ne votant pas forcément pour les mêmes partis, sont capables de s’associer par thématiques, hors jeu politique, nous pouvons faire avancer les choses et rendre les engagements constructifs. La démocratie, c’est aussi le débat, la discussion et non que l’opposition. Si nous restons dans les divisions de structures et de partis, nous nous essoufflerons tous, pour pas grand-chose. La jeunesse est assez mobilisée depuis quelques temps, sans doute parce que nous sommes de plus en plus nombreux à réaliser que notre pays va mal. Mais il faut nous donner les moyens de réussir, et notamment d’influer après sur les élus français et européens puisque, malheureusement, le malaise est mondial et les « soins » sont insufflés à Bruxelles plus que dans nos capitales perspectives ! Le mouvement des Sentinelles (veilleurs debout) est désormais européen, la Croatie a voté par référendum la constitutionnalisation du mariage homme-femme… J’ai donc la faiblesse d’avoir de l’espoir pour mon pays.

    Photo en Une : wallyg via Flickr (cc)

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