Europe et Union européenne - Page 640
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AVEC MARINE LE PEN, CONSTRUISONS L'EUROPE DES NATIONS...
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Comment Molenbeek est devenu Molenbeek-sur-djihad : le livre événement
Molenbeek-sur-djihad : tel est le titre de l’ouvrage qui paraît aujourd’hui aux éditions Grasset. Il est l’œuvre de deux journalistes, Christophe Lamfalussy, grand reporter à La Libre Belgique, et Jean-Pierre Martin, grand reporter à RTL Belgique. Le propos de ce qu’ils nomment un « thriller journalistique » : raconter comme Molenbeek, cette commune d’où étaient partis les assassins du commandant Massoud et auquel les djihadistes du Bataclan menés par Salah Abdeslam ont donné une renommée mondiale, est devenu un « incubateur du terrorisme ».
Ils se sont donc plongés « dans cet étrange creuset du terrorisme, étudiant sa réalité actuelle et son histoire pour essayer de comprendre l’explosion d’un islam radical au cœur de l’Europe ». « D’argent saoudien en mères fanatisées qui envoient leurs fils en Syrie », ils racontent « la désolante rencontre du fanatisme religieux, du plus misérable gangstérisme et de l’incompétence politique », soit « trente ans de dérives » qui sont « une leçon, non seulement pour la Belgique, mais pour toute l’Europe ».
C’est peu dire que les deux journalistes ont eu peur de « stigmatiser ». D’ailleurs, le titre donné à leur livre n’est pas de leur fait et leur a fait peur. « Nous le trouvions trop sensationnaliste », a avoué Jean-Pierre Martin sur RTL Belgique. Et puis…
« Et puis on s’est dit que c’était pas faux après avoir rencontré un magistrat qui nous a fait cette confidence au lendemain d’une première audition d’Abrini, l’“homme au chapeau“ des attentats de Bruxelles, qui avait dit lors de cette audition qu’il avait été à Raqqa, la capitale autoproclamée du califat de l’organisation terroriste Etat islamique, et qu’il avait constaté que “tout Molenbeek y était“. »
Les auteurs ne remettent jamais en cause l’immigration. Ils croient à la prévention, à l’intégration, etc. Mais s’ils ne proposent aucune autre solution que celles qui ont échoué, ils ont bel et bien identifié l’aveuglement complet des autorités belges, qui est aussi celui de toute l’Europe :
« On a commencé à se pencher sur cette histoire pour finalement mettre en évidence le fait que la Belgique, parce qu’elle ne connaissait absolument pas la culture du monde musulman au milieu des années 60, quand les premiers immigrés sont venus, que le pays a accueilli ces ouvriers principalement marocains sans leur apporter un environnement culturel et spirituel, a donné le « paquet » à l’Arabie Saoudite, qui elle avait un véritable programme et voulait imposer à l’ensemble du monde arabo-musulman sa vision du monde qui était une vision wahhabite d’un islam très conservateur. De là, on s’est rendu compte comment le fondamentalisme s’était développé petit à petit en inoculant cette vision très conservatrice et réductrice de l’islam jusqu’à déboucher sur le djihadisme qu’on connaît depuis deux générations à Molenbeek. »
Comme le signale Le Monde : « Sur les 543 combattants belges officiellement présents en Syrie et en Irak, 179 proviennent de Bruxelles et, parmi ceux-ci, 79 de Molenbeek. »
Le quotidien du soir ajoute, sous la plume de son correspondant en Belgique :
« Aujourd’hui, tous les commerçants juifs ont quitté Molenbeek, où les auteurs ont, en revanche, déniché des poupées Barbie en niqab. »
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Journal du Mercredi 18 Janvier 2017 : UE / Antonio Tajani élu au perchoir de Strasbourg
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Fini le FN? Pas vraiment!
Par 351 voix contre 282 à son concurrent direct, le candidat social-démocrate Gianni Pittella, c’est le « champion » des 217 députés du Parti populaire européen (PPE), l’Italien Antonio Tajani, ex porte-parole de Silvio Berlusconi et membre de Forza italia, qui a été élu hier en remplacement de Martin Schulz à la présidence du Parlement européen. Et ce grâce au soutien du groupe libéral-européiste ADLE présidé par Guy Verhofstadt mais aussi à l’appui implicite des eurosceptiques britanniques, polonais et tchèques du groupe (ECR)… Mardi toujours, le Premier ministre britannique Theresa May a annoncé un Brexit assez radical dans ses effets (« Le Royaume-Uni ne peut pas continuer à faire partie du marché unique »), son refus de la tutelle de Cour européenne de justice, son voue d’une limitation drastique de l’immigration en provenance d’Europe, tout en formulant le souhait que puisse être négocié des accords de libre-échange avec l’Union européenne.
Le site des Echos commente aujourd’hui le huitième baromètre de la confiance politique réalisé par OpinionWay pour le Cevipof (Sciences po) qui note que si «l’appartenance à l’Union européenne est encore vue comme une bonne chose par 42 % des Français (1 point gagné en un an), quand 24 % la voient comme une mauvaise chose, il y a un mouvement (…) de Français réclamant plus de liberté pour les entreprises, tout en affichant un scepticisme de plus en plus grand face à la globalisation et à l’ouverture, qu’elle soit sociale ou culturelle , analyse Pascal Perrineau, responsable du programme Vie politique de Sciences po.» L’ « adhésion plus franche à l’économie de marché » de nos compatriotes est modérée par une « réticence ancienne des Français vis-à-vis de la mondialisation (qui) va croissante. Ainsi 43 % des Français appellent à plus de protection face au monde d’aujourd’hui (13 points de gagné depuis 2009), quand l’appel à davantage s’ouvrir ne recueille plus que 24 % d’opinions favorables (33 % il y a sept ans).»
« C’est surtout sur le plan culturel ou sociétal que l’ouverture au monde suscite le plus de crispations. On peut le voir à travers l‘affirmation qu’il y a trop d’immigrés en France , désormais reprise par 64 % des Français quand ils n’étaient que 49 % à le dire en 2009 (…), 62 % des Français jugent que l’islam représente une menace pour la République (56 % il y a deux ans) et ils sont même 43 % à affirmer que les enfants d’immigrés nés en France ne sont pas vraiment français. »
Pareillement, ce même baromètre du Cevipof, constate Bruno Cautrès, chercheur CNRS au Cevipof et enseignant à Sciences po, confirme que « le lien entre les citoyens et leurs représentants (est) très profondément altéré, voire rompu. (…). Pour 89 % des sondés, les responsables politiques ne se préoccupent pas de ce que pensent les gens comme nous ; pour 75 %, ils sont plutôt corrompus ; 40 % des personnes interrogées éprouvent de la méfiance en pensant à la politique et 28 % du dégoût ; seules 11 % d’entre elles ont confiance dans les partis et près des trois quarts (70 %) estiment que la démocratie ne fonctionne pas bien en France (…). Les Français sont attachés à la démocratie représentative, mais ne sont satisfaits ni de son fonctionnement ni de son efficacité, relève le politologue. Ce sont des citoyens critiques. Ce qui conduit même 17 % et 49 % d’entre eux à souhaiter respectivement que l’armée dirige le pays ou que celui-ci ait à sa tête un homme fort qui n’a pas à se préoccuper du Parlement ni des élections ».
Et l’article des Echos d’en tirer la conclusion que face à cette classe politicienne démonétisée, « de ce point de vue », deux candidats immigrationnistes, respectivement euromondialiste et altermondialiste comme «Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, qui se présentent à l’élection présidentielle en dehors des partis et de la primaire organisée par le PS , à la tête de deux mouvements citoyens, La France insoumise et En Marche, ont bien saisi l’air du temps »!
Bruno Bernard ancien conseiller politique à l’ambassade de Grande-Bretagne, directeur-adjoint du cabinet du maire (LR) Delphine Bürkli du IXème arrondissement de Paris, soulignait en avril dernier sur le site atlantico que M. Macron « espère » « la mise en place d’un grand mouvement central, pivot de la politique française, avec du centre-droit et du centre-gauche. Tous ceux qui ont essayé n’y sont pas parvenus, de Jean Lecanuet à Jacques Delors, en passant par François Bayrou. Les Français aiment bien savoir à qui ils ont affaire : un homme de gauche ou un homme de droite, même s’il est possible, par la suite, de tendre des mains. Par conséquent, je ne pense pas que la tentative d’Emmanuel Macron soit vouée à une quelconque réussite sous son angle de tentative personnelle. De même, je ne vois pas En Marche! devenir un parti politique ; ou alors, ce sera un supplétif qui rentrera dans la nébuleuse du centre, comme il en existe déjà quelques-uns. La seule chose qui pourrait être bénéfique à Emmanuel Macron serait la recomposition complète du paysage politique français.»
Patrick Buisson expliquait ces derniers mois que la montée du FN dans les urnes ne tenait pas à sa dédiabolisation mais à une radicalisation des électeurs français, principalement autour des thématiques identitaires. M. Bernard qui était aussi invité en fin de semaine dernière à s’exprimer dans Le Figaro sur la campagne de Marine Le Pen s’inquiétait (?) pour sa part d’une dédiabolisation initiée par la direction du FN et qui selon lui « remet en cause le socle électoral traditionnel du FN ». Elle pourrait rendre crédible assure-t-il, l’hypothèse (validée par un seul petit sondage) d’une qualification de M. Macron en lieu et place de Marine au second tour de la présidentielle face à François Fillon.
«Le Front National sans le souffre »(sic) écrit-il -le FN sans (sent) le soufre? NDLR-, « est-il encore le Front National? » s’interroge gravement Bruno Bernard. «A l’heure où les peuples occidentaux semblent avoir soif de radicalité, le FN normal n’est-il pas à contre-courant? (…). Le vin est coupé et pourtant elle continue à ajouter de l’eau : si (Marine) élue, elle promet, non pas de dénoncer purement et simplement les accords de Schengen mais de les renégocier (…). Désormais il y a une feuille de papier à cigarette entre le programme de Marine et celui du candidat des Républicains qui lui aussi propose de réformer Schengen et la Commission Européenne. Le FN survivra-t-il à cette normalisation de trop? (…) L’avenir dira si le parti de Marine le Pen parvient à maintenir sa capacité d’attraction sans sa capacité de subversion.»
FN jugé pourtant toujours aussi subversif, radical dans ses propos et dans ses propositions par ses adversaires constate Bruno Gollnisch, à commencer par MM. Fillon, Valls, Mélenchon ou Macron. Et dernièrement encore par le réalisateur subventionné du film anti FN Chez nous, Lucas Belvaux, qui affirme même que le FN est «un parti totalitaire » dont le «style» consiste à «identifier l’ennemi et le diaboliser pour l’anéantir» (sic).
Alors totalitaire ou trop aseptisé le FN? Ce qui est certain c’est que Bruno Bernard se trompe lourdement, comme bien d’autres politologues et observateurs avant lui, quand il affirme que «ce processus de respectabilisation (du FN est) inspiré de celui mené par Gianfranco Fini en Italie » et qui consisterait en «un bazardage en règle du fond de commerce paternel qui a permis au Front National de vivre confortablement grâce à une rente électorale comprise entre 15 et 20%? Les dirigeants actuels du parti ne sont-ils pas trop présomptueux en croyant pouvoir s’affranchir, d’un coup, du patronyme Le Pen, du nom du parti et de la flamme tricolore?».
Alors que M. Bernard se rassure (?), les dirigeants du FN ne se satisfont pas d’une quelconque rente électorale mais se battent pour accéder aux plus hautes responsabilités, certainement pas pour faire de la figuration. Frontistes qui ne veulent assurément pas suivre le chemin de M. Fini. Bruno Gollnisch le rappelait encore dans un entretien accordé au Figaro en août 2015, «Fini est l’exemple d’une impasse. Dauphin de Giorgio Almirante, il en a renié l’héritage. Malgré ces contorsions déshonorantes, il n’a jamais été président du Conseil. Aujourd’hui, son parti, naguère de 120 députés, ne pèse plus rien. Fini, c’est fini. Et Alessandra Mussolini, la petite-fille du Duce, siège à Strasbourg avec les députés français UMP-Républicains !».
Nous l’avions aussi écrit sur ce blogue «la stratégie Fini, qui a commencé par un changement de nom et du sigle du MSI, a été un échec retentissant. Fini est devenu atlantiste, s’est rallié au Nouvel ordre mondial, aux oukases de Bruxelles, a demandé pardon pour des crimes qu’il n’a pas commis, accepté l’immigration-invasion, prôné la régularisation des clandestins, s’est prononcé pour le droit de vote des immigrés et vanté, comme il l’a déclaré en mars 2009, les vertus de la société multiethnique et multi-religieuse! Toutes choses qui ne figureront jamais dans le projet présidentiel de Marine!
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Udo Ulfkotte avait annoncé l’effondrement prochain de l’euro et la spoliation des épargnants, conduisant à la guerre civile
Udo Ulfkotte, journaliste allemand décédé le 13 janvier 2017, avait prédit quelques prochaines catastrophes :
« Un jour ou l’autre la situation va exploser ici. Il suffit d’une étincelle. Quand l’euro, cette monnaie qui fait penser à l’argent du Monopoly, va s’effondrer et dévorer les économies des épargnants, tout va partir dans tous les sens ici. Je conseille aux musulmans de faire leur valise très rapidement et de quitter le pays pour toujours quand cela va arriver… »
« (…) le détonateur principal sera l’effondrement de l’euro, quand les Allemands vont devoir payer avec leurs épargnes les dettes incroyables d’autres Etats membres. Arrivé à ce stade on n’aura plus d’argent pour les retraités et pour les masses de musulmans qui vivent de l’aide sociale. «
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D’une allégeance l’autre
Hier, la veille de la présentation ce mardi par le Premier ministre britannique Theresa May de sa feuille de route pour quitter l’UE, Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, présentait à Paris ses vœux à la presse. Une occasion de répondre aux propos (souhaits ?) de Donald Trump sur l’avenir de l’Europe de Bruxelles (voir notre article publié hier), M. Moscovici anticipant des relations « certainement rock and roll » avec le nouveau président des Etats-Unis. « Je ne crois pas », a-t-il dit, «que des commentaires qui en quelque sorte valorisent la division de l’Union, y compris en prévoyant de futurs départs, soient le meilleur départ dans les relations euro-atlantiques (avec l’administration Trump) ». L’ex-ministre français de l’Economie et des Finances a cependant essayé de faire bonne figure en affirmant ne pas être « inquiet » sur la solidité de l’échafaudage bruxellois : « je crois que cette idée qu’il va y avoir une contagion du Brexit est un fantasme, un mauvais fantasme », « le Brexit est regrettable (…) il est problématique et on attendrait de nos amis américains qu’ils ne s’en réjouissent pas ».
Les patriotes, les souverainistes eux ne pleureront pas le départ du militant antinational et socialiste allemand Martin Schulz de la présidence du Parlement européen. Sur boulevard voltaire, Gabriel Robin souligne justement que «dans un entretien d’adieu, Martin Schulz ne cache pas sa volonté d’étouffer les nations, voire de les nier. Il y déclare, notamment (…) que le Parlement et la Commission (européenne) devraient s’allier plus étroitement pour faire triompher une vision supranationale, c’est-à-dire une techno-administration post-démocratique mettant en échec les exécutifs élus des États membres. Il est tout de même sidérant de constater qu’un homme puisse à ce point mépriser les peuples souverains. S’il était tout à fait libre d’imposer ses volontés, Martin Schulz interdirait, probablement, les référendums et les partis populistes en Europe. »
Populistes qui participeront aujourd’hui, comme leurs autres collègues députés, à l’élection du successeur de M. Schulz. Au terme d’une règle non écrite, droite et gauche se partageaient jusqu’alors tacitement les présidences mais cette fois, les ententes entre blocs politiques européistes n’ont pas été possibles et six candidats sont en lice. Ce qui pourrait rendre indispensable le recours aux quatre tours de scrutin qui avaient été nécessaires en 1982, pour la toute première élection à la présidence du PE, du socialiste danois Pieter Dankert.
Le Groupe des Verts/Alliance libre européenne (ALE) présente ainsi Jean Lambert ; le Groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL), Eleonora Forenza; le groupe Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen (S&D) , Gianni Pitella ; le groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ADLE), Guy Verhofstadt; le Parti populaire européen (PPE), Antonio Tajani; le groupe des Conservateurs et réformistes européens (ECR), Helga Stevens; le groupe Europe des Nations et des Libertés (ENL) coprésidé par Marine Le Pen, le député roumain et ingénieur Laurențiu Rebega qui a rejoint ENL en juillet 2015.
Le blogue les yeux du monde rappelle que Martin Schulz, «conscient de la forte montée des courants eurosceptiques dans les institutions européennes aux élections de 2014, a été l’artisan de la coalition entre la droite et la gauche européennes visant à faire barrage aux partis populistes et conservateurs. Suite à un accord signé entre le PPE et le S&D, Martin Schulz est reconduit à la Présidence du Parlement européen, laissant Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne. Le PPE semble aujourd’hui accepter difficilement le départ de Schulz, élu en 2014 contre un engagement des S&D à soutenir un candidat PPE pour les élections de janvier 2017. Manfred Weber, Président du groupe PPE appelle Schulz à respecter l’accord sur lequel il s’était engagé. Réponse de la gauche, en la personne de Gianni Pitella, Président du groupe S&D au Parlement : Nous n’accepterons jamais un monopole du PPE, une des trois présidences doit revenir à la famille socialiste . Avec Juncker à la tête de la Commission et Donald Tusk à la tête du Conseil européen, la victoire d’un candidat PPE à la tête du perchoir marquerait un contrôle total de la droite sur les institutions européennes.»
En l’espèce affirme Bruno Gollnisch, au-delà cette petite tambouille peu appétissante, derrière les apparences , c’est bien le monopole des pro-bruxellois, de gauche ou de droite, qui est remis en cause par l’émergence des formations nationales ces dernières années. Il est d’ailleurs très éclairant que les représentants de l’oligarchie, politique, économique, médiatique qui œuvrent pour une poursuite de l’intégration-soumission à Bruxelles, militent pareillement pour notre inféodation à d’autres structures supranationales contraignantes. Tout se tient.
François Hollande, à quelques heures de l’ouverture du très mondialiste Forum économique de Davos, a ainsi lui aussi fait entendre la petite musique progressiste, antisouverainiste habituelle. Le prétexte en a été sa remise de la légion d’honneur à Jane Hartley, ambassadrice américaine (sur le départ), une non francophone nommée à ce poste par Barack Obama en 2014 pour la remercier notamment de ses très importantes contributions financières au Parti démocrate. M. Hollande a ainsi tenu à répliquer hier à Donald Trump: « Je vous l’affirme ici, l’Europe sera toujours prête à poursuivre la coopération transatlantique (…). Elle n’a pas besoin de conseils extérieurs pour lui dire ce qu’elle à a faire ». D’une allégeance l’autre, le plus impopulaire des présidents de la Vème république a également confirmé , comme François Fillon et Emmanuel Macron, son souhait de rester sous la tutelle d’une Alliance atlantique, remise aujourd’hui en question par le président élu américain. «(L’OTAN) ne sera obsolète que lorsque les menaces le seront devenues elles aussi » a psalmodié M. Hollande. Menaces que le bras armé du Nouvel ordre mondial a puissamment contribué à renforcer et à propager. Une manière aussi de dire que le retour à une France libre et indépendante sera toujours reporté sine die avec un Président issu du Système.
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Une révolution de couleur à Varsovie ?
La Pologne a connu une fin de mois de décembre 2016 très agitée. Dans la nuit du 16 au 17, des manifestants qualifiés par les médiats occidentaux de « démocrates » envahirent la Diète, le Parlement polonais, bloquèrent les députés et les empêchèrent de voter de nouvelles lois. Si au moment des oppositions en 2012 – 2013 sur l’horrible loi Taubira, La Manif pour Tous avait agi ainsi, le chœur médiatique aurait crié unanime au putsch, au coup d’État et à la République en danger. Il approuve au contraire ces actions illégales survenues à Varsovie.
Les élections législatives d’octobre 2015 a donné une majorité absolue au parti social-étatiste et national-conservateur eurosceptique, anti-russe, germanophobe et atlantiste Droit et justice (PiS en polonais). L’opposition libérale-conservatrice pro-européenne de la Plate-forme civique et les opposants de gauche progressiste, presque éliminés du Parlement, se sont entendus afin de rejeter les décisions du PiS.
La présidente du Conseil des ministres, Beata Szydlo, et le chef du PiS, Jaroslaw Kaczynski, sont des démocrates ancienne manière : ils n’acceptent pas que les choix souverains de la Diète soient contrecarrés par la rue, par des tribunaux dont le Tribunal constitutionnel largement composé d’adversaires politiques ainsi que par les instances supranationales de l’Union dite « européenne » qui enquêtent sans vergogne sur de supposées violations de l’« État de droit » par le nouveau gouvernement polonais. La majorité parlementaire ose en effet appliquer son programme, abaisser l’âge de la retraite, donner une allocation de 120 € par enfant à partir du deuxième, et s’attaquer à certaines vaches sacrées du Système comme le droit à l’avortement ou la suprématie des juges sur les élus.
Bruxelles et des ONG parmi lesquelles les habituelles stipendiées de l’oligarque mondialiste George Soros, excitent par conséquent une frange marginale et urbaine de nostalgiques déçus des résultats électoraux et de la grande popularité du PiS. Elle se manifeste au sein d’un fantomatique Comité de défense de la démocratie (KOD) qu’il faudrait plutôt appeler Comité d’adhésion à la ploutocratie.
L’hyper-classe eurocratique et les oligarques occidentaux ne veulent pas que la Pologne, forte de 38,5 millions d’habitants, rejoigne la Hongrie de Viktor Orban dans la catégorie novatrice et originale des démocraties illibérales au risque de susciter une contagion politique en Europe centrale, en Europe de l’Est, voire à l’Ouest. Ils montent donc un cordon sanitaire à l’extérieur et fomentent à l’intérieur une contestation dans les rues. Les dirigeants polonais sauront-ils faire face à ce début de révolution colorée ? Il faut les encourager à résister, s’il le faut, par tous les moyens.
Bonjour chez vous !
• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 16, diffusée sur Radio-Libertés, le 13 janvier 2017.
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Protectionnisme : une donnée essentielle de l’économie de demain ?
Nations phares de la pensée libérale, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont toujours eu le souci de la protection de leurs industries stratégiques…
Comme l’expliquait l’économiste Frédéric Bastiat, en économie, « il y a ce qu’on voit, et ce qu’on ne voit pas ». Si la mondialisation des échanges est un phénomène naturel, rendu inévitable par les progrès techniques (transports et communications, notamment), elle ne saurait être totalement incontrôlable. Utilisons une image toute simple : les bateaux sont libres de parcourir les mers mais ils sont soumis à des contrôles quand ils s’aventurent hors des eaux de leurs territoires. L’évidence même. Pourquoi faudrait-il, alors, défendre un système de libre-échange total qui ne serait, en outre, appliqué qu’aux populations vivant dans l’Union européenne ?
Nations phares de la pensée libérale, les États-Unis et le Royaume-Uni ont toujours eu le souci de la protection de leurs industries stratégiques, plus encore aujourd’hui avec l’élection de Donald Trump et le triomphe du Brexit qui a porté Theresa May au 10 Downing Street. Privilégiant l’économie dite de la connaissance, les nations occidentales se sont progressivement désindustrialisées. Pour l’année 2014, le déficit commercial des États-Unis s’élevait à 505 milliards de dollars (la Chine est le premier exportateur, le Mexique est le troisième exportateur). On pourrait donc craindre que les mesures protectionnistes envisagées par Donald Trump puissent avoir des conséquences potentiellement néfastes pour l’économie américaine. Or, il n’en sera rien. Pour des raisons qu’ignorent la plupart de nos dirigeants : l’économie dépend de l’humain.
Il ne saurait être question de vases communicants. En prenant le pari de l’optimisme actif, Donald Trump s’inscrit parfaitement dans la tradition des pionniers et répond à un profond inconscient euro-américain.
« General Motors envoie des modèles de Chevy Cruze fabriqués au Mexique aux vendeurs de voitures américains sans payer de taxes en passant la frontière. Fabriquez aux États-Unis ou payez beaucoup de taxes frontalières ! » disait ainsi Donald Trump le 3 janvier dernier. L’intelligentsia politico-économique basée à Washington pourra toujours grincer des dents face au retour des protections tarifaires, elles font déjà la preuve de leur efficacité. Immédiatement après ce message, Ford annonçait annuler la construction d’une usine d’assemblage de voitures au Mexique et utiliser une partie des 1,6 milliard de dollars de budget sauvés pour investir dans une usine de fabrication de véhicules hybrides et électriques à Flat Rock, dans le Michigan. Un investissement créant 700 emplois…
La donne est un peu différente pour nous, pauvres Français. Les standards de l’Union européenne nous interdisent de prendre de telles mesures et nous regardons nos usines automobiles s’exporter au Maghreb sans pouvoir lutter. Un haut fonctionnaire de gauche, qui a souhaité conserver l’anonymat, l’expliquait à bastamag, déclarant qu’en l’état actuel des choses, une « sortie de l’Union européenne » serait sans doute « nécessaire afin d’instaurer une base légale incontestable à la préférence nationale » et, bien sûr, à la mise en œuvre d’une forme de protectionnisme intelligent. Entendons bien que le protectionnisme, intelligemment pensé, ne revient absolument pas à isoler la France ou à la fermer au commerce mondial mais, tout au contraire, à la rendre compétitive !
Le but de la manœuvre est clair : façonner la France de demain, reconstituer une partie de son tissu industriel, conserver ses secteurs stratégiques, repartir sur des bases saines et encourager l’innovation. Le protectionnisme ne s’oppose pas à l’économie de marché. Je serais même tenté d’écrire qu’il en est le garant.
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Un député allemand, opposé à la politique migratoire, quitte le parti de Merkel
Les patriotes n’ont plus de place dans la formation politique de la chancelière.
Un député, en désaccord profond sur la politique migratoire, quitte le parti de la chancelière allemande Angela Merkel tout en gardant son mandat.
Le député de la CDU Erika Steinbach claque la porte, car elle est en désaccord profond avec la politique d’ouverture des frontières de la chancelière Angela Merkel. Représentante de l’aile nationaliste de la CDU, Erika Steinbach reproche également au parti sa dérive vers les idées ambiantes de gauche.
Dans une interview accordée au Welt am Sonntag, elle déclare : « Voterais-je actuellement pour la CDU ? Non. Entrerais-je de nos jours à la CDU ? Non. Par conséquent, je ne peux honnêtement que tirer la conclusion de quitter la CDU. » Elle estime qu’en ouvrant les frontières en 2015, Angela Merkel a bafoué les règles juridiques : « Le fait que durant des mois des personnes non identifiées aient franchi les frontières en bus ou en train n’était pas une exception, mais une mesure volontaire allant à l’encontre de nos règles légales et des traités européens. L’Office fédéral pour la migration et les réfugiés a identifié des milliers de passeports comme étant falsifiés, sans que les conséquences juridiques prévues en soient tirées.
Aucune autorité fédérale ne se permettrait de sa propre initiative une telle ignorance de notre droit. Une volonté politique se trouve là derrière. » Erika Steinbach estime qu’Angela Merkel n’a pas respecté la loi, également, dans le domaine du sauvetage de l’euro et du tournant énergétique.
Elle ne désire pas rejoindre, pour le moment, le parti patriotique Alternative pour l’Allemagne (AfD) mais espère que cette formation politique entrera au sein du Parlement national à l’issue des élections législatives de septembre 2017.
Madame Steinbach est née en 1943, en tant qu’Erika Hermann. En 1972, elle a épousé le chef d’orchestre Helmut Steinbach et a adhéré à la CDU en 1974. Elle siège depuis 1990 au Parlement en tant que député d’une circonscription de Francfort-sur-le-Main, la capitale de la Hesse. En 1991, elle a voté contre la reconnaissance de la ligne Oder-Neiße comme frontière avec la Pologne et a déclaré : « On ne peut pas approuver un traité qui sépare une partie de notre patrie. » Entre 1998 et 2014, elle a dirigé l’Association des personnes déplacées, qui se donne pour vocation de défendre les intérêts des personnes expulsées des territoires de l’Est au sortir de la Seconde Guerre mondiale.
Erika Steinbach s’est distinguée au cours des derniers mois par ses prises de position ainsi que par un tweet portant l’inscription « Deutschland 2030 » (Allemagne 2030), accompagné d’une photo montrant un enfant blanc entouré d’enfants de couleur qui lui demandent « D’où viens-tu donc ? »
Le départ de ce député bénéficie à l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), qui compte en son sein de nombreux déçus de la CDU et qui voit, ainsi, confirmer le fait que les patriotes n’ont plus de place dans la formation politique de la chancelière. Le député européen de l’AfD Beatrix von Storch invite, sur Twitter, Erika Steinbach à rejoindre l’AfD.
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Pour Orbán, les Droits de l’Homme ne doivent pas impliquer le suicide national
Hongrie – Le gouvernement hongrois va plus loin dans son opposition à l’immigration extra-européenne, illégale comme légale. Viktor Orbán a de nouveau prononcé un discours fort, s’exprimant contre le «suicide national» et le gouvernement a annoncé sa volonté de mettre fin aux obligations d’État permettant d’acquérir des visas permanents.
Devant 532 gardes-frontières fraîchement entrés en fonction, Viktor Orbán a expliqué le jeudi 12 janvier, que leur travail consistera à protéger les frontières de la Hongrie et la sécurité de tous les Hongrois « et celle de toute l’Europe aussi, comme cela a été le cas de la nation [hongroise] pendant des centaines d’années ».
« Les attentats terroristes, les émeutes, la violence, le crime, les conflits ethniques et culturels nous montrent tous que ceux qui viennent ne veulent pas vivre notre vie », a déclaré Orbán aux gardes-frontière. « Ils veulent continuer à vivre leur vie, simplement avec un niveau de vie européen, nous les comprenons, mais nous ne pouvons pas les laisser entrer en Europe. Aucun Droit de l’Homme ne prescrit le suicide national ».
Les demandeurs d’asile seront désormais détenus dans des camps fermés
La détention systématique des migrants arrivant dans le pays sera mise en place, a expliqué Viktor Orbán le vendredi 13 janvier, lors de son discours hebdomadaire à la radio publique. « Nous avons rétabli la détention systématique dans le cas de ceux dont la demande d’entrée en Europe n’a pas encore été légalement approuvée ». « Tant qu’il y a un verdict en suspens – dans leurs demandes d’asile -, ils ne peuvent pas se déplacer librement en Hongrie », a déclaré le premier ministre hongrois.
Sous la pression de Bruxelles, l’agence des Nations unies pour les réfugiés et la Cour européenne des droits de l’homme, la Hongrie a suspendu en 2013 la pratique de la détention des demandeurs d’asile. Les camps fermés sont une des demandes principales du Jobbik, portée par le vice-président du parti et maire d’une petite ville à la frontière avec la Serbie, László Toroczkai, depuis le début de 2015. Il avait été également le premier à demander la clôture aux frontières de la Hongrie.
« Depuis, il y a eu des actes de terrorisme en Europe occidentale, » a déclaré M. Orbán vendredi. « Tout règlement juridique qui facilite les actes de terrorisme doit être modifié dans l’intérêt de notre propre légitime défense ». Il s’est dit conscient que cela « va ouvertement contre l’UE », prenant le risque d’un conflit ouvert avec Bruxelles,une fois de plus.
La fin des bons d’État permettant les visas illimités
Il y a trois mois, le projet d’amendement constitutionnel contre les quotas obligatoires de migrants, proposé par le parti de gouvernement Fidesz, a échoué en raison du boycott surprise du vote par le parti populiste de droite Jobbik, qui voulait ajouter au projet de loi la suppression du programme de bons d’État. Ces obligations permettent aux non-citoyens de l’UE d’acheter un permis de séjour permanent Schengen.
Des discussions très dures ont eu lieu au parlement hongrois entre le gouvernement conservateur national Fidesz et le populiste de droite Jobbik sur ce sujet. Les menaces pour la sécurité, les soupçons de corruption élevée et la trahison envers les Hongrois – qui rejettent l’immigration non-européenne – constituaient les principaux arguments du Jobbik.
Finalement, le gouvernement suspendra le programme pour une durée indéterminée, affirmant que ces obligations ne sont plus nécessaires puisque l’agence de notation Moody’s a amélioré la cote de solvabilité du pays. Plusieurs scandales de corruption liés à ces obligations ont marqué 2016 et il est très probable que le gouvernement ait voulu mettre fin à ce programme qui s’est avéré être un échec. Par conséquent, plus aucune demande pour des permis de résidence via l’achat de bons d’État ne sera acceptée à partir du 1er avril.