Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Europe et Union européenne - Page 636

  • Et si l’Europe se construisait sans la France ni l’Allemagne ?

    europe-allemagne-france-breizh-info-588x330.jpg

    Par Julien Dir, contributeur pour Breizh-Info 

    Les élections législatives en Slovénie ont débouché, ce dimanche 3 juin, sur la victoire de la droite « conservatrice » mais surtout anti-immigration. Après l’Italie – qui dispose désormais de Matteo Salvini de la Lega comme ministre de l’intérieur, lequel a promis aux migrants qu’ils allaient bientôt devoir faire leurs valises et partir – après la Hongrie –  qui a vu le triomphe d’Orban – c’est un nouveau pays dont le peuple décide de confier le pouvoir à celui qui entend faire de la lutte pour la préservation de l’identité et contre l’immigration son cheval de bataille principal.

    Et si, finalement, l’Europe des peuples se construisait sans la France et l’Allemagne ? Car ces deux moteurs initiaux de la construction de l’Union Européenne sont aujourd’hui deux nations aux représentants enfermés dans une conception multiculturelle de notre continent, conception que rejettent des masses de plus en plus importantes, d’Ouest en Est.

    Car contrairement à ce que voudrait nous faire croire la pensée médiatique ambiante, ce n’est pas l’euro, l’Union Européenne, ou l’économie qui provoquent ce mouvement de contestation vis à vis de l’oligarchie mondiale. Ou à la marge. Mais bien le refus de l’immigration, et donc de la dissolution d’une civilisation dans un espace au sein duquel l’identité Européenne, blanche et chrétienne serait une identité en danger.

    Ce n’est donc pas l’Europe qui est en danger avec ces nouveaux gouvernements, en Italie, en Pologne, en Slovaquie, en République Tchèque, en Slovénie, en Hongrie. Mais c’est la conception institutionnelle de l’Union Européenne qui a conduit aux crises que nous connaissons aujourd’hui (migratoire, économique, culturelle). Et ce sursaut des peuples, dans toute l’Europe, est aujourd’hui un formidable espoir pour la construction d’un continent fort, puissant, et qui affirme son identité pleinement.

    A Bruxelles, comme en Allemagne et en France, c’est la panique générale. Et le début du chantage à l’argent : ainsi les pays de Visegrad ont été menacés de sanctions économiques par Macron et Merkel pour ne pas « respecter les valeurs de l’Europe » dans une inversion accusatoire dont seule la France arrogante et l’Allemagne ont le secret. En 2021-2027, La Commission européenne, institution non élue, envisage de réduire ses dotations adressées notamment à la Pologne et la Hongrie. En effet, elle considère ces deux pays  « mauvais élève » en matière de démocratie, sans que la presse traditionnelle en France ne s’interroge.

    N’est-ce pas un paradoxe qu’une institution non élue, minoritaire, distribue les bons et les mauvais points de démocratie à des gouvernements élus, suite à de fortes mobilisations électorales. Celles-ci sont largement plus importantes qu’en France où, faut-il le rappeler, l’Assemblée a été élue par une minorité d’électeurs ?

    Du côté des anti-immigration en France, le Rassemblement national, anciennement Front national, semble être comme un boulet pour l’émergence de l’équivalent d’un Fidesz ou d’une Lega. Un boulet, car bien qu’anti-immigration, il s’agit d’un parti qui, dans chaque déclaration de sa présidente, Marine Le Pen, accepte le caractère multiculturel récent du pays, comme si cela constituait une fatalité.

    Ainsi, Marine Le Pen défend Mayotte en tant que Département français, alors qu’il s’agit d’une des portes d’entrée  de l’immigration en Europe. Ce faisant, elle va bien entendu dans le sens opposé à celui d’Orban érigeant un mur pour protéger toute l’Europe des migrants. De même, Marine Le Pen accepte que l’on octroie la nationalité française à Mamoudou Gassama. Elle va ainsi à l’encontre de la vision de bon nombre d’Européens qui estiment qu’il n’y a aucun rapport automatique entre un exploit (surmédiatisé) et l’intégration d’un individu (puis de ses enfants) dans une communauté.

    En Allemagne, à la différence du parti de Marine Le Pen, la contestation et la montée en puissance de l’AFD semblent d’une autre nature. Par contre, ce parti semble encore largement marginal dans toute une partie de l’Allemagne, la reductio ad hitlerum fonctionnant encore dans le pays d’Angela Merkel, pourtant en proie non pas à des colonnes de Waffen SS renaissants de leurs cendres, mais à une immigration incontrôlée et changeant petit à petit le visage de l’Allemagne.

    Dans tous les cas, l’Allemagne et la France, qui ont accepté depuis des décennies d’accueillir, comme la Belgique ou les Pays-Bas, un nombre important d’immigrés, et qui l’acceptent encore aujourd’hui, sont en train de tomber sur un os. Il est constitué par une majorité des pays qui ont adhéré à l’Union Européenne, croyant dans un idéal civilisationnel (notamment après avoir vécu les ravages du communisme destructeur), dans un espace protégé. Mais surtout pas dans un « continent des valeurs universelles » dont la nouvelle Bible serait la déclaration des droits de l’homme et du citoyen et l’idée que n’importe quel être humain sur terre aurait « le droit » de venir s’installer en Europe.

    Finalement, les élections Européennes de 2019 pourraient constituer – si la mobilisation était au rendez-vous – un moment exceptionnel dans l’histoire de notre continent : celui de la consécration de peuples qui veulent vivre en harmonie tous ensemble sur le même continent, mais qui refusent que des dirigeants à la solde d’une petite oligarchie mondiale tentent de les dissoudre définitivement, puis de les remplacer.

    Après tout, si les peuples qui composent la France et l’Allemagne ne sont pas capables, plus capables, de se réveiller, de changer de logiciels et d’élites, d’autres peuples, à côté d’eux, semblent ne plus avoir envie de les laisser mener le bateau vers un remake glaçant du Titanic. Et si l’avenir de la Grande Europe ne passait finalement plus ni en France, ni en Allemagne ?

    Julien Dir  10/06/2018

    Source : Breizh-Info

    https://www.polemia.com/et-si-leurope-se-construisait-sans-la-france-ni-lallemagne/

  • La guerre de l’Italie aux ONG en Méditerranée

    “Ignace – Message de l’Italie aux bateaux de clandestins” est verrouillé Ignace – Message de l’Italie aux bateaux de clandestins

    Le ministre de l’Intérieur italien, Matteo Salvini, lance la guerre contre les ONG humanitaristes et mondialistes :

    « A partir d’aujourd’hui, qu’elles se cherchent d’autres ports. »

    Salvini, sur sa page Facebook, a avisé les ONG Lifeline et Seefuchs qui sont au large de la Libye :

    « Tandis que le bateau Aquarius navigue vers l’Espagne deux autres navires battant pavillon hollandais, écrit le chef de La Ligue, sont arrivées au large des côtes libyennes, dans l’attente de leur chargement d’êtres humains abandonnés par les passeurs. Que ces messieurs sachent que l’Italie ne veut pas être complice du business de l’immigration clandestine. Donc ils devront se trouver d’autres ports qui ne soient pas italiens où se diriger. Comme ministre et comme père de famille, je fais cela pour le bien de tous. »

    Francesca de Villasmundo

    http://www.medias-presse.info/la-guerre-de-litalie-aux-ong-en-mediterranee/93325/

  • De la Baltique à la Sicile : le retour des nations contre l'immigration

    6a00d83451619c69e2022ad39924ac200b-800wi.jpgPascal Décaillet, journaliste de la Tribune de Genève écrit sur son blog :

    "Il y a un homme, dont je parle ici depuis des années, c'est Horst Seehofer, le nouveau ministre fédéral de l'Intérieur, en Allemagne [photo]. J'en parlais lorsque, Ministre-Président de Bavière et chef de la CSU, comme l'avait été le rugissant Franz Josef Strauss, il s'opposait avec virulence à la politique migratoire inconsidérée de Mme Merkel, dont les conséquences sont dévastatrices pour la cohésion sociale allemande.

    Aujourd'hui, Seehofer est aux affaires sur le plan fédéral. Et il n'a aucune intention de faire de la figuration. Sur le plan migratoire, il a ses idées, qui ne sont pas celles de la Chancelière. Et il a des alliés : Sebastian Kurz, le nouveau Chancelier autrichien, 31 ans, et le nouveau gouvernement italien !

    Voilà donc, de la Baltique à la Sicile, un axe Nord-Sud pour pratiquer un contrôle beaucoup plus important des flux migratoires. Et ne pas s'en laisser conter par les directives de Bruxelles. Encore moins, par les leçons de morale totalement déplacées de M. Macron, cet internationaliste arrogant et autocratique, à la pensée abstraite, déracinée.

    De la Baltique à la Sicile, de Flensburg à Palerme, voilà donc un front du refus qui va déterminer la politique migratoire européenne ces prochaines années. M. Orban, en Hongrie, n'est plus seul. Le visage de l'Europe va changer. Les nations reviennent, avec leurs alliances ; le diaphane concept de supranationalité continentale s'évapore. Il était né de la géométrie des esprits, au mépris des réalités.

    Ah, un détail, j'allais oublier : au milieu de l'axe Nord-Sud de ce Saint-Empire, entre l'Allemagne et l'Italie, il y a un petit pays, démocratique, pluriel, attachant : pourriez-vous me rappeler son nom ?"

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Le Samedi Politique - L'Italie : nouveau cauchemar de Bruxelles ? avec Jacques Sapir

  • Macron, le filleul de Jacques Attali, n’est en fait qu’un Renzi français en sursis avec Merkel

    Marc Rousset

    Suite au tract polémique de LR, « Pour que la France reste la France », Laurent Wauquiez a fait valoir qu’on a des « politiques complètement déconnectés de la réalité ». Il aurait pu citer Macron, cet énarque technocrate issu du Système, droits-de-l’hommiste, immigrationniste, libre-échangiste mondialiste, atlantiste, libertaire, irréaliste, qui mène la France tout droit dans le mur !

    En matière migratoire, l’adepte du « en même temps » trahit les Français en leur faisant croire qu’il freine l’immigration avec des améliorations techniques « bidon » telles que la durée maximale de rétention administrative, portée de 45 à 90 jours, alors qu’elle est de 180 jours en Allemagne et aux Pays-Bas. De plus, son application dépendra du bon vouloir des juges.

    Mais rien n’est sérieusement fait pour l’expulsion des clandestins, tandis que les entrées légales annuelles d’étrangers (412.000 en 2017 !) explosent. Le prix ahurissant à payer pour le coup d’État juridico-politico-médiatique et le salaire de Penelope ? 262.000 titres de séjour, 100.000 demandeurs d’asile, 50.000 « mineurs isolés ». Si l’on ajoute 50.000 entrées supplémentaires correspondant au chiffre net entre les entrées de clandestins et les ridicules expulsions de l’ordre de 10.000, cela correspond à une entrée annuelle inacceptable de 462.000 étrangers, extra-européens à 90 %, avec à la clef un taux de fécondité de 3,4 enfants par femme, soit pratiquement le double de celui des femmes en France.

    Le scandale, c’est la création par Macron, avec sa loi Asile Immigration, d’une nouvelle filière d’immigration : la filière des 50.000 « mineurs étrangers » non accompagnés en 2018, qui vont s’ajouter aux 50.000 déjà présents, fin 2017, dont le coût unitaire de prise en charge par l’aide sociale à l’enfance des départements est d’au minimum 50.000 euros, soit au total un coût supplémentaire, pour 2018, de 2,5 milliards d’euros ! Voilà où passent nos impôts avec Macron. Et le bouquet, c’est qu’il n’y aura pas d’examen radiologique osseux, que ces mineurs pourront bénéficier de la réunification familiale : parents, frères et sœurs… Face à cette politique, un seul modèle s’impose pour la droite nationale : celui de l’Australie et de l’immigration zéro.

    En matière sécuritaire, pas question, avec Macron, d’expulser les fichés S étrangers ou de les placer dans des camps de rétention. Nicole Belloubet va libérer 50 terroristes et 450 radicalisés dans les prochains mois.

    En ce qui concerne l’Europe, Macron rêve d’un Grand Soir, d’élargissement de l’Union européenne (Balkans) et de Schengen (Roumanie et Bulgarie), au lieu de s’attaquer à la mère des batailles : la baisse de la dépense publique en France. Le gouvernement s’était pourtant engagé à réaliser des économies, mais la volonté fait défaut. Les dépenses publiques représenteront toujours 54 % du PIB en 2022. L’Allemagne ne veut pas, à juste titre, d’une Union irresponsable des dettes. Seul un Fonds monétaire européen, avec veto allemand, sera sans doute mis en place.

    Dans le domaine sociétal, sur le sujet de la PMA, Macron semble naviguer à vue. Peut-être même à contre-courant, comme l’ont montré les interventions majoritairement opposées à la PMA, lors des États généraux de la bioéthique.

    Quant à la jeune pousse marketing des gadgets élyséens « Présidence de la République », pour financer la rénovation de l’Élysée, c’est tout un symbole. Peut-on imaginer le général De Gaulle vendant des Mickey à Disneyland pour redresser la France ?

    Macron, le filleul de Jacques Attali, n’est en fait qu’un Renzi français en sursis avec Merkel. Insensible au Grand Remplacement et à l’invasion migratoire, il ne veut pas pas voir ce que les peuples européens voient. Seule une union de la droite FN-DLF-LR pourra nous débarrasser d’« En Marche ! » Son premier défi sera de mettre en place l’immigration zéro et une confédération carolingienne avec une volonté de puissance se rapprochant de la Russie.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Allemagne : la question migratoire continue d’affaiblir la majorité d’Angela Merkel

    merkel-ce2fe8e69a1df3b17069a7b4d4402417-600x400.jpg

    En Allemagne, la question migratoire fait tanguer la majorité d’Angela Merkel.

    Issu de l’aile droite de la coalition, le ministre de l’Intérieur est entré en rébellion : il exige plus de fermeté aux frontières. Or, dimanche, Angela Merkel a mis son veto à un projet de refonte de la politique d’asile.

    La chancelière veut d’abord consulter ses partenaires européens avant de prendre une décision…

    Mais le parti bavarois de la CSU s’est déclaré prêt passer outre la décision d’Angela Merkel provoquant une vraie crise politique.

    Markus Söder, Ministre-président de la Bavière, a ainsi déclaré :

    Pendant trop longtemps, nous nous sommes précipités de compromis en compromis sur la question de la politique des réfugiés, sans prendre de décisions fondamentales et claires. Nous devons reprendre le contrôle de la situation en Allemagne.

  • En Europe, un axe contre l’immigration illégale

    Sebastian-Kurz-600x399.jpg

    EUROPE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) : 
    Le chancelier autrichien, Sebastian Kurz, a annoncé mercredi 13 juin dernier la création d’un « axe » entre les ministres de l’intérieur autrichien, italien et allemand pour lutter contre l’immigration illégale.

    Alors que sa présidence à l’Union Européenne débute le 1er juillet, le chancelier autrichien a fait de la lutte contre l’immigration illégale le fer de lance de sa politique, ce que partage les ministres italien et allemand.

    Cet axe s’oppose clairement à la politique migratoire de la chancelière allemande Angela Merkel. Kurz précise : « je pense qu’il est important de ne pas attendre la catastrophe, comme en 2015, mais d’agir […] à temps ».

    https://fr.novopress.info/

  • ALAIN DE BENOIST : « LE PRINCIPAL ENNEMI DU NOUVEAU GOUVERNEMENT ITALIEN ? LES MARCHÉS FINANCIERS ET LES TECHNOCRATES EUROPÉENS ! »

    Avec la constitution, en Italie, d’un nouveau gouvernement reposant sur l’alliance de la Ligue et du Mouvement 5 étoiles, respectivement représentés par Matteo Salvini et Luigi Di Maio, tous deux nommés vice-Premiers ministres, assistons-nous à un nouvel épisode de ce « moment populiste » dont vous dessiniez les contours dans l’un de vos récents essais ?

    Malgré la tentative de coup d’État légal du président Mattarella qui, s’arrogeant des droits que la Constitution italienne ne lui accorde pas, et avant de se raviser devant le tollé soulevé par son attitude, a tenté le 27 mai de mettre son veto à la constitution de ce nouveau gouvernement pour complaire à la Commission de Bruxelles et aux marchés financiers, les représentants de la Lega et du Mouvement 5 étoiles sont arrivés au pouvoir. Les sondages montrent qu’ils ont l’appui d’une nette majorité du peuple italien, auquel ils affirment vouloir « redonner la parole » tout en rompant dans pratiquement tous les domaines (immigration, austérité, revenu de citoyenneté, système fiscal, etc.) avec la vulgate dominante. Il est évident que l’élection d’une majorité souverainiste et « anti-système » en Italie, pays fondateur du Marché commun et troisième économie de l’actuelle Union européenne, est un véritable coup de tonnerre. C’est, en effet, ce type d’événement que laissait prévoir mon livre Le Moment populiste.

    Cela dit, il suffit d’examiner dans le détail la composition du nouveau gouvernement italien pour constater que ce n’est pas, à proprement parler, un gouvernement populiste. Ce qu’on peut dire, en revanche, c’est qu’il s’en rapproche. Giuseppe Conte, le nouveau président du Conseil, n’a en tout cas pas éludé la question : « Si populisme, a-t-il dit, signifie être capable d’écouter les besoins des personnes, alors nous le revendiquons ! »

    Quelles sont les chances de ce gouvernement « anti-système » de parvenir à mettre en œuvre avec succès sa politique ?

    Les obstacles seront évidemment nombreux, soit qu’ils viennent de l’inexpérience relative des nouveaux gouvernants, soit qu’ils tiennent à l’irréalisme de certaines de leurs propositions, soit encore qu’ils résultent de rivalités ou de divergences de vues entre la Ligue et le mouvement 5 étoiles qui, pour être l’un et l’autre opposés au « système », ne sont néanmoins pas d’accord sur tout et s’adressent aussi à des électorats socialement et géographiquement différents (la Ligue étant surtout implantée dans le nord et 5 étoiles dans le sud).

    Mais le principal danger viendra, bien sûr, des marchés financiers et des technocrates de l’Union européenne qui, comme cela s’est déjà passé en Grèce, feront tout ce qui est en leur pouvoir pour faire capoter le programme de ce nouveau gouvernement. On se souvient de la petite phrase de l’Allemand Günther Oettinger, commissaire européen au Budget, assurant que « les marchés financiers vont apprendre aux Italiens comment voter ». Et aussi de l’article du Financial Times qualifiant Salvini et Di Maio et, avec eux, leurs 17 millions d’électeurs de « barbares » (Salvini répliquant aussitôt : « Nous préférons être des barbares que des domestiques. »). On voit mal, dans ces conditions, les instances européennes accepter l’annulation de tout ou partie de la dette publique italienne, comme le réclame le nouveau gouvernement…

    Reste, aussi, à dissiper quelques équivoques. Le nouveau gouvernement affirme, ainsi, que la Russie est « à percevoir, non pas comme une menace, mais comme un partenaire ». Mais comment pourra-t-il combattre les sanctions prises contre la Russie alors qu’il a aussi confirmé son « appartenance à l’Alliance atlantique, avec les États-Unis comme allié privilégié ». Le nouveau gouvernement va-t-il, par exemple, refuser les nouvelles bombes atomiques B61-12 que les États-Unis se préparent à déployer en Italie contre la Russie ?

    Cet événement est, en tout cas, une pierre de gros calibre jetée dans le jardin d’Emmanuel Macron. Et à l’échelle de l’Europe ?

    C’est en effet une très mauvaise nouvelle pour Emmanuel Macron, qui a tout misé depuis son élection sur une relance de la construction européenne. Or, l’Union européenne est, aujourd’hui, prise dans une véritable dynamique de désintégration. L’Italie se dote d’un gouvernement à l’exact opposé de toutes les orientations macroniennes au moment même où, en Allemagne, l’ère Merkel est en passe de s’achever, où l’Espagne, qui vient elle aussi de changer de gouvernement, continue à se débattre dans le psychodrame catalan, où le populisme gronde en Autriche, en Slovénie, au Danemark et ailleurs, où la Grande-Bretagne n’en finit pas de négocier les conditions de son Brexit et où le groupe de Visegrád a quasiment fait sécession par hostilité aux diktats européens en matière migratoire.

    Cette érosion des partis institutionnels au profit des mouvements « populistes » est le résultat de trente ans de frontières ouvertes, de délocalisations et de déclin des classes moyennes. Marcel Gauchet écrivait récemment que « le clivage actuel est celui de la France sans avenir contre la France pour laquelle l’avenir n’est pas un problème ». Ce diagnostic peut se transposer aisément à toute l’Europe, au point que l’on peut se demander si les prochaines élections européennes ne révéleront pas une quasi-majorité d’eurosceptiques. Ce serait alors le début de la fin.

    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier

    Intellectuel, philosophe et politologue

    Revue Eléments

    http://www.bvoltaire.fr/principal-ennemi-nouveau-gouvernement-italien-marches-financiers-technocrates-europeens/

  • JEAN-PAUL GOURÉVITCH : « L’OPINION PUBLIQUE EUROPÉENNE A BASCULÉ VERS UN REJET MAJORITAIRE DES MIGRANTS ÉCONOMIQUES »

    Le gouvernement italien, par la voix de son ministre de l’Intérieur Matteo Salvini, refuse d’accueillir les bateaux transportant des migrants sur ses côtes. Analyse au micro de Boulevard Voltaire de Jean-Paul Gourévitch, spécialiste des migrations, auteur de l’ouvrage Les véritables enjeux des migrations.

    Le nouveau gouvernement italien formé suite à la victoire de Matteo Salvini et du mouvement cinq Étoiles semble en passe d’appliquer ce pour quoi il a été élu, une politique migratoire avec une tolérance zéro.
    Qu’en est-il aujourd’hui ?

    Il faut d’abord rappeler dans quel état le nouveau gouvernement italien a trouvé la situation des migrants.
    L’Italie dépense chaque année environ 4,5 milliards pour les migrants en situation irrégulière, 170.000 de ces migrants sont dans des camps d’hébergement. Les expulsions n’ont concerné que 6500 personnes. On comprend donc très bien que le nouveau gouvernement italien veuille réagir face à cet état de fait.
    J’analyse la position de Matteo Salvini comme une sorte de triple signal. C’est d’abord un signal envoyé aux migrants qui sont en Italie pour leur dire : « si vous restez, vous allez être renvoyés ».
    C’est un deuxième signal envoyé aux migrants qui voudraient rejoindre l’Italie, ceux qui partent des côtes africaines et notamment des côtes libyennes, pour leur dire : »vous n’êtes pas les bienvenus en Italie ».
    C’est un troisième signal envoyé au gouvernements de l’Union européenne pour leur dire : « Nous prenons nos responsabilités, à vous de prendre les vôtres ».

    Seront-ils en mesure d’appliquer cette politique ?

    C’est d’abord de la communication. Quelle est l’efficacité de ce discours ?
    En ce qui concerne les migrants en Italie, ils vont aller dans un autre pays, notamment en France. Une des conséquences les plus importantes de ce type de discours sera le renforcement de la migration irrégulière vers la France. En France, il y a des associations toutes prêtes à les accueillir et une certaine bienveillance de la grande majorité des médias vis-à-vis des migrants irréguliers.
    En revanche, l’effet est nul vis-à-vis de ceux qui quittent les côtes africaines. Ils n’empêcheront pas des migrants économiques de se dire que l’Europe est quand même deux fois moins peuplée et dix fois plus riche que leur pays et que par conséquent l’immigration est une chance pour eux.
    Vis-à-vis des dirigeants européens, il y a un problème. L’Europe n’a pas de politique migratoire. Elle court toujours derrière l’événement. Elle n’anticipe pas. Les tentatives de contrôles aux frontières et les hotspots mis en place au Niger et au Tchad ne concernent pas les migrants économiques. Ils savent très bien que s’ils passent par les hotspots, ils n’auront pas de visas de séjour pour entrer en Europe.

    On sait que l’Italie était la porte d’entrée des migrants venant par la Méditerranée via notamment la Sicile et Lampedusa.
    Vont-ils désormais passer par l’Espagne qui a renversé son gouvernement conservateur au profit d’un gouvernement socialiste plus europhile ?

    Il y a trois grandes routes migratoires.
    La première que vous venez de citer est la route migratoire qui part de la Libye et parfois de la Tunisie pour aller vers la Sicile, Trapani ou vers Lampedusa. Visiblement, le gouvernement italien veut fermer cette route.
    La deuxième route est celle qui part du Maroc pour aller vers l’Espagne, parfois par les Canaries, parfois par les Baléares et peut-être un jour par la France. Celle-là n’est pas fermée.
    La troisième route est la route terrestre qui passe par la Turquie. La Turquie tente de contrôler ses flux migratoires, mais les considère comme un atout dans sa manche pour faire plier l’Union européenne. Les premiers passeurs se sont installés sur la Mer noire pour essayer de faire passer de la Turquie vers la Bulgarie ou la Roumanie un certain nombre de migrants en situation irrégulière dans des pays où il n’y a pas de contrôles réels aux frontières.

    L’Italie a voté pour un gouvernement plutôt populiste, plutôt conservateur et eurosceptique et au même moment l’Espagne faisait le chemin inverse.
    Cela traduit-il quelque chose en Europe ?

    Non, je ne crois pas. Les deux élections dont vous parlez sont des élections à majorités faibles. Le gouvernement italien est un gouvernement bicéphale avec le mouvement cinq Étoiles d’un côté et la Ligue de l’autre. Ils ont néanmoins pris une position commune sur l’immigration. Luigi Di Maio a tout même parlé des « taxis de la mer ». Tout en étant situé nettement plus à gauche que la Ligue, on voit très bien qu’il veut lui aussi contenir l’immigration clandestine.
    D’autre part, en Espagne, le gouvernement socialiste a pour l’instant une très faible majorité. Je ne pense pas que cela reflète véritablement l’opinion publique.
    En revanche, tous les sondages montrent que l’opinion publique européenne a basculé depuis deux ou trois ans vers un rejet majoritaire des migrants, et notamment des migrants économiques, même si la position est plus souple vis-à-vis des réfugiés politiques.

    http://www.bvoltaire.fr/lopinion-publique-europeenne-a-bascule-vers-rejet-majoritaire-de-migrants-economiques/

  • Matteo Salvini plébiscité pour son courage politique, par Pierre Malpouge

    salvini_chard-3.jpg

    « La ligne dure paie », a lancé Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur et du gouvernement Ligue-M5S. Après avoir refusé au navire humanitaire Aquarius de jeter l’ancre sur les côtes italiennes et de débarquer les « migrants » qui se trouvaient à son bord, et malgré les rodomontades bien-pensantes et hypocrites des dirigeants européens, à commencer par celles d’Emmanuel Macron, la droite nationale italienne suscite un raz de marée plus que favorable dans l’opinion de la population du pays.

    Ainsi, selon un sondage, 80 % des Italiens, soit l’immense majorité de la population, soutiennent les actions de Matteo Salvini sur la question de l’immigration et sa décision de fermer les ports italiens aux bateaux « récupérateurs » de migrants.

    Par ailleurs, toujours selon ce sondage, environ 30 % des Italiens ont une position radicale et voudraient que tous les migrants soient rejetés. Seuls 20 % des Italiens seraient prêts à accueillir les migrants sans discrimination.

    Mgr Malle, l’évêque de Gap, menace Matteo Salvini de « l’enfer », mais cette politique de fermeté, plébiscitée par le peuple italien, et aussi par la quasi-totalité des organes de presse italiens, est un énorme succès politique pour le leader de la Ligue. Un succès salué notamment en France par le Rassemblement national (ex-FN).

    La complicité de certaines ONG

    Par la voix de Julien Sanchez, ce parti assure qu’« on aurait pris la même décision que Salvini. Accueillir une immigration supplémentaire est irresponsable. On doit maîtriser nos frontières ». Et une partie des Républicains et le parti Debout la France (DLF) ont emboîté le pas au RN. Le porte-parole de Debout la France, Damien Lempereur, invité mardi sur le plateau de RT France, a salué la décision de Matteo Salvini en déclarant que « contrairement à toute la bien-pensance, nous pensons que c’est le bon signal qu’il fait envoyer ». « La solution, a-t-il ajouté, n’est pas d’accueillir toujours plus [de migrants] mais d’aider à développer l’Afrique. » Le porte-parole de DLF a précisé que les pays européens n’avaient pas « vocation à accueillir tous les clandestins qui se dirigent vers nos côtes avec la complicité parfois un peu douteuse de certaines ONG ».

    En renvoyant dans leur but le diktat franco-allemand et la dictature de Bruxelles en matière d’accueil de toute la misère du monde, l’Italie, par l’intermédiaire d’un Matteo Salvini, droit dans ses bottes et homme fort du nouveau gouvernement italien (soutenu par le numéro un hongrois Viktor Orbán et par le chancelier autrichien Sebastian Kurz), annonce la couleur et montre ainsi le chemin à une Europe irresponsable et incapable d’apporter une solution commune et crédible au flux migratoire actuel. Un chemin mais également un message à l’attention des migrants qui dorénavant vont devoir éviter de débarquer ou tenter de débarquer sur les côtes italiennes.

    Pierre Malpouge

    Article paru dans Présent daté du 14 juin 2018

    https://fr.novopress.info/