Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Europe et Union européenne - Page 686

  • Brexit : les démocrates contre la démocratie

    On croyait avoir, sur le sujet du Brexit, croyait avoir, entendu tout ce qui était pensable. Les sectateurs de Bruxelles ne se sont pas privé de cri tiquer les Britanniques. Il y a mieux désormais, puisque, des juges estiment que le référendum sur le Brexit ne saurait suffire, et que le parlement doit s’exprimer...

    Au début du mois, la Haute Cour de Londres a ainsi décidé, en des termes très précis, que le gouvernement ne saurait avoir le pouvoir de déclencher l'article 50 du traité de Lisbonne en vue de quitter l'Union européenne. En tout cas seul. D lui faudrait pour cela obtenir le vote favorable des représentants du peuple britannique, c'est-à-dire du Parlement.

    « La Cour n 'accepte pas l'argument avancé par le gouvernement. Nous décidons que le gouvernement ne détient pas le pouvoir, en vertu des prérogatives de la Couronne, de notifier le retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne conformément à l'article 50. » On le voit, le propos est très ferme, sans qu'on sache exactement au nom de quelle autorité les juges de la Haute Cour s'exprime ainsi. Autorité, ou sentiment personnel sur la question ?

    Le pouvoir des juges

    Quoi qu'il en soit, ce qui est admirable, c'est la certitude affichée par les juges de la Haute Cour à la fois contre le gouvernement et contre le peuple. Certes, les juges - le Lord Justice Sales, le Maître des Rôles Sir Terence Etherton et le Lord Chief Justice, Lord Thomas - ont des arguments juridiques à faire valoir, dont on peut dire rapidement qu'ils se résument à contester, dans l'ouverture pratique du Brexit, une mise en cause des prérogatives du Parlement britannique. Ils soulignent notamment à l'appui de leur décision que la souveraineté parlementaire est « le principe le plus fondamental de la Constitution britannique ».

    De son côté, le gouvernement ne manque pas d'arguments non plus, à commencer par celui de la souveraineté populaire, et entend porter l'affaire devant la Cour suprême du pays. D'autant plus que le référendum qui fonde la décision du Brexit a été approuvé par le Parlement...

    On pourrait, et gageons que cela ne manquera pas d'être fait ici et là, et, bien sûr, à Londres, peser patiemment le pour et le contre de chacun de ces arguments, de chacune de ces prérogatives. Mais outre que cela prendrait du temps et provoquerait un indéniable ennui, cela ne saurait régler la question pour la simple raison que, malgré l'accumulation de propos et de raisons juridiques, on atteint ici aux limites du droit. Pour des raisons diverses, dont certaines se suffisent en elles-mêmes. Et peut-être à commencer par le fait que, à ce niveau-là, le droit s'oppose à lui-même. Sans parler de l'ironie qu'il y aurait pour le gouvernement de Theresa May à porter l'affaire du Brexit devant la Cour de justice européenne...

    Retenons ici deux points qui paraissent essentiels.

    Le premier - et l'on peut ici se demander si la Haute Cour a pesé toutes les conséquences de sa démarche - est l'affirmation de la souveraineté première du Parlement. La chose devient effectivement délicate lorsque l'on prétend opposer ledit Parlement au peuple, puisqu'il est censé en être la représentation. Que vaut sa souveraineté, si celle du peuple dont il est l'émanation - dont il n'est que l'émanation ! - est contestable ? On voudra bien se rappeler que Louis XVI a payé de sa tête son incompréhension (volontaire et cohérente en son cas, il est vrai) de cette logique populaire.

    Le peuple ? T'as qu'à croire...

    Le second en découle. C'est que le peuple, dans l'esprit des démocrates en chef, a d'ores et déjà perdu la partie. Il n'est plus qu'un prête-nom, historique et facile, pour la démocratie. Mais celle-ci ne lui appartient plus - si tant est que cela ait jamais été le cas...

    Cela transparaît implicitement dans la raison qui motive, en l'occurrence, les juges. Car il va de soi que, si le peuple avait "bien" voté, la Haute Cour serait restée le nez dans ses vieux papiers et ses perruques poudrées.

    Mais on notera que le procédé ne relève pas d'une nouveauté excessive. Si les Britanniques avaient porté un peu plus d'intérêt à leurs voisins du continent, ils auraient pu interroger les Français et les Néerlandais sur la façon dont, sur les questions européennes, on a respecté leur prétendue souveraineté. Le commissaire européen Pierre Moscovici ne s'est pas privé de le dire clairement à Harvard, quelques jours après l'élection de Donald Trump à la présidence de la République, en soulignant que le référendum était un produit dangereux entre les mains des peuples européens.

    Pour faire court, la démocratie, à l'instar de la guerre ou de l'argent, est manifestement une chose trop sérieuse pour être confiée au peuple.

    Jean-Claude Juncker nous en avait d'ailleurs prévenu l'année dernière, lors des affres grecques, en affirmant clairement qu'« il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens ».

    Dès lors, tout référendum qui n'est pas un plébiscite s'avère nul et non avenu. Les démocrates définissent leurs valeurs, et le peuple a le droit de dire « oui », et « merci ».

    C'est encore plus simple que la Solution de Bertolt Brecht(1). Quant à Abraham Lincoln, il peut aller se rhabiller(2) !

    Hugues Dalric monde&vie 24 novembre 2016

    (1) « Ne serait-il pas / Plus simple alors pour le gouvernement / De dissoudre le peuple I Et d'en élire un autre ? »

    (2) « La démocratie, c'est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple. »

  • Journal du Vendredi 02 Décembre 2016 / Hongrie : tolérance zéro pour les clandestins

  • Theresa May : « Notre héritage chrétien est une chose dont nous pouvons être fiers »

    8748-20161203.jpg« Notre héritage chrétien est une chose dont nous pouvons être fiers », a déclaré le Premier ministre britannique Theresa May, mercredi, en répondant à la Chambre des communes à la question d’une député de son propre parti sur les chrétiens qui, au Royaume-Uni, auraient peur, à l’approche de Noël, de parler en public de leur foi. 

    « Nous voulons tous garantir que les gens au travail se sentent libres de parler de leur foi et puissent évoquer librement Noël », a encore voulu rassurer le Premier ministre après que la député Fiona Bruce s’était référée à un rapport d’un groupe de réflexion conservateur, ResPublica, faisant état de discriminations à l’égard des chrétiens du Royaume-Uni.

    Ainsi, tout récemment, la Cour d’appel de Belfast a confirmé la condamnation d’un couple de pâtissiers chrétiens qui avaient refusé de préparer un gâteau portant le slogan « Soutien au mariage gay », et de plus en plus de municipalités et d’écoles choisissent de remplacer les fêtes de Noël par des « fêtes d’hiver » et de remplacer la symbolique chrétienne par des objets artistiques « neutres » ou les cantiques de Noël par de la musique pop.

    La place du christianisme

    Quelques jours avant son intervention aux Communes, dans une interview donnée dimanche au Sunday Times, Theresa May avait expliqué que sa qualité de chrétienne anglicane pratiquante avait une influence sur son action publique.Cela n’a pas été sans susciter quelques inquiétudes chez ceux, courants aussi de l’autre côté de la Manche, qui considèrent que l’athéisme a toute sa place dans la vie de tous les jours mais pas le christianisme, qui devrait être confiné au dimanche.

    Certes, on peut se demander si la foi chrétienne de Mme May était bien derrière son vote en faveur du « mariage » entre personnes du même sexe mais, en revanche, par rapport aux standards britanniques, on pourrait presque la qualifier de pro-vie, puisqu’elle a toujours voté en faveur de la réduction du délai légal pour les avortements de confort (aujourd’hui autorisés jusqu’à la 24e semaine de grossesse !) et aussi contre la légalisation du suicide assisté.

    Fille d’un prêtre anglican, Theresa May avait en réalité déjà affirmé en public sa foi chrétienne. « Le christianisme fait partie de moi. Cela fait partie de qui je suis et par conséquent de ma manière d’aborder les choses », avait-elle déclaré à la BBC en 2014, alors qu’elle était ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de David Cameron. Espérons donc que l’attitude du Premier ministre britannique pourra encourager ses concitoyens chrétiens à sortir eux aussi du placard.

    Olivier Bault

    Article paru dans Présent daté du 3 décembre 2016

    http://fr.novopress.info/

  • Le précurseur européen de Donald Trump

    Georges Feltin-Tracol

    4094011699.jpgLe président élu des États-Unis, Donald Trump, n’est pas le premier homme d’affaire à entrer en politique pour soumettre aux électeurs propositions iconoclastes. Dans la décennie 1990, l’indépendant Ross Perot, le républicain anti-néo-républicain Patrick Buchanan et l’écologiste Ralph Nader préfiguraient le phénomène Trump. À la même époque en Europe, un homme d’affaires prévenait les Français de l’engrenage maastrichtien : le Franco-Britannique Jimmy Goldsmith (1933 – 1997). Frère de l’écologiste « paléoconservateur » Edward Goldsmith et père de Zac Goldsmith, candidat conservateur malheureux à la mairie de Londres en 2016, il devint en 1994 député français au Parlement européen sur la liste L’autre Europe conduite par Philippe de Villiers.

    Un an plus tôt, il avait publié chez Fixot Le piège, une série d’entretiens avec Yves Messarovitch. Hostile au traité de Maastricht et à la monnaie unique, Jimmy Goldsmith, en conservateur libéral, soutenait néanmoins « un marché européen libre à l’intérieur duquel puissent circuler sans restrictions marchandises, services et capitaux (p. 34) ». Sur l’euro perçu comme un intolérable carcan, il annonçait que l’impossibilité de le dévaluer entraînerait la Grèce et l’Espagne à accepter « le transfert des chômeurs […] vers d’autres [pays] plus prospères (p. 37) », ce qui est le cas avec une forte émigration hispano-grecque en Allemagne.

    Vilipendant le libre-échange et les délocalisations, Jimmy Goldsmith invitait à « rejeter, sans complexes, le GATT [l’ancêtre de l’OMC] et protéger l’Europe (p. 71) ». Il prévoyait aussi que les élites auto-proclamées approuveraient l’injonction « selon laquelle ce serait aux gens de se déplacer vers les emplois et non l’inverse (p. 28) ». La mobilité européenne ne s’alignera jamais sur celle des États-Unis, surtout si elle est subie !

    Contrairement à Donald Trump, Jimmy Goldsmith condamnait l’énergie nucléaire ainsi que les énergies fossiles. Il encourageait en revanche les « énergies vertes ». Quand on relit Le piège un quart de siècle plus tard, on ne peut que constater la pertinence de ses analyses, nonobstant leur libéralisme affiché. Finalement assez proche des thèses du Prix Nobel d’économie Maurice Allais, Goldsmith dénonçait la course à l’abîme de la pseudo-UE. Un indéniable esprit altereuropéen se manifestait déjà dans cet ouvrage plus que jamais d’actualité.

    Bonjour chez vous !

    • « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 10, diffusée sur Radio-Libertés, le 25 novembre 2016.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Mum, Dad & Kids : Faites bouger l'Europe !

  • Mauvaise nouvelle en Autriche : les sondages donnent Norbert Hofer gagnant

    C’est la pire des nouvelles qui pouvait arriver à Norbert Hofer : les sondages réalisés à quelques jours de la présidentielle autrichienne donnent le candidat du FPÖ gagnant face à Alexander Van der Bellen. Selon Gallup, il l’emporterait dimanche avec 52 % contre 48 % à son adversaire écologiste, des chiffres qui sont les mêmes que ceux de l’étude réalisée par AKonsult.

    Toutefois, un espoir subsiste : selon l’institut Unique, Norbert Hofer serait battu sur le fil par Alexander Van der Bellen qui remporterait le duel avec 51 % des voix. Ouf. Après les sondages qui donnaient le Brexit battu à place couture et Hillary Clinton élue à la présidence des Etats-Unis, il n’aurait plus manqué que tous les sondeurs donnent Norbert Hofer élu le 4 décembre à la tête de l’Autriche !

    hofer-sondages

  • OTAN : Intervention de Marion Maréchal-Le Pen en commission au sujet de l'intégration du Monténégro

  • Mangez français ! L’appel de Manon, jeune héroïne de la paysannerie française

    mangez-francais

    Manon Kernoa est une jolie adolescente de 16 ans, fille d’un producteur de lait à Landudec (Finistère). Elle est devenue l’héroïne de la paysannerie française depuis la publication, le 11 novembre 2016, d’une lettre ouverte intitulée « Mon père, ce héros »,  superbe hommage aux agriculteurs français qui fait un buzz extraordinaire et mérite de continuer à être largement diffusé.  

    manon-kernoa

    « Mon père, ce héros » :

    « Mon père, 53 ans, est agriculteur dans une petite ville de Bretagne.
    Certes, il y en a beaucoup dans ce cas, même si ce nombre ne cesse de baisser.
    Certes, il y a d’autres métiers plus difficiles que celui-là, plus physiques, qui touchent à la santé, à la protection.
    Mais j’ai peur pour l’avenir.

    Et oui, à 16 ans, j’ai peur pour l’avenir. Quelle idée ! J’ai peur de ce que les petites fermes de campagne vont devenir.
    Elles sont ancrées dans nos paysages, ont hérité de nos parents, de nos grands-parents, voire de nos arrières grands-parents.
    Elles font partie de notre patrimoine !

    Que va devenir mon père, quand il n’y aura plus que des fermes de 1 000 vaches, des usines de poudre à lait, ou encore des steaks totalement chimiques ?

    De plus, l’État, ainsi que l’Europe, leur donnent de moins en moins d’aides.
    Que penser, quand nous entendons tous les jours, à la télévision ou à la radio, que le prix du lait ne cesse de baisser, passant sous la barre des 30 centimes au litre ?
    Connaissez-vous beaucoup de personnes, qui après une semaine de travail déjà difficile, sacrifieraient leurs week-ends en amoureux, leurs vacances en famille, pour nourrir des individus qui n’ont aucune considération de leur travail, qui cherchent toujours à trouver le prix le plus faible pour manger, en ignorant leur provenance, quitte à endetter les agriculteurs français ?

    Seriez-vous prêt à vous installer dans une exploitation, lorsque tout votre entourage ne vous le conseille pas ?
    Seriez-vous prêt à vous engager dans une nouvelle vie, avec ses avantages et ses inconvénients ?
    Seriez-vous prêt à suivre votre vocation, alors que l’avenir ne semble pas être à votre avantage ?
    Et oui, à 16 ans, j’ai peur pour l’avenir.
    Sauvez les agriculteurs français, mangez français ! »

    http://www.medias-presse.info/mangez-francais-lappel-de-manon-jeune-heroine-de-la-paysannerie-francaise/65322/

  • Suite à l'émission de jeudi dernier sur Radio Libertés, Fabrice Dutilleul à interrogé pour EuroLibertés Yannick Guibert, le traducteur du livre "Budapest 1956, insurrection" de David Irving

    48.jpg

    Entretien avec Yannick Guibert, traducteur du livre de David Irving Budapest 1956 : le cauchemar d’une nation, 2 tomes (Les Bouquins de Synthèse nationale).

    Propos recueillis par Fabrice Dutilleul.

    Que représente la Hongrie en Europe dans les années cinquante ?

    Ce pays s’étend sur 93 000 km2, soit à peine un cinquième de la France, au cœur de l’Europe. Dominée par une capitale surdimensionnée qui concentre près du quart de la population (dix millions) et l’essentiel des activités économiques secondaires et tertiaires, le pays a alors des frontières communes avec la Tchécoslovaquie, l’URSS, la Roumanie, la Yougoslavie et l’Autriche avec laquelle il a aussi partagé une longue histoire commune.

    Après la Ire Guerre mondiale, le traité de Trianon ampute la Hongrie des deux tiers de son territoire et de plus de la moitié de sa population. Dès 1920, après la brève et sanglante république des soviets de Bela Kun, l’amiral Horthy rétablit le Royaume (très catholique) de Hongrie dont il assume la régence. Alliée fidèle du IIIe Reich, la Hongrie sera envahie par les Soviétiques dès septembre 1944 ; ils occuperont Budapest en février 1945 après trois mois de siège.

    Quel est le gouvernement qui prend la tête du pays en 1945 ?

    C’est un gouvernement fantoche communiste formé à l’instigation des Soviétiques dès leur entrée en Hongrie et installé à Debrecen à la suite de l’Armée Rouge. Dans le camp des vaincus, le peuple hongrois subit les exactions des vainqueurs : pillages déportations, viols illustreront la libération par les communistes.

    Toutefois, en vertu des accords de Yalta, des élections libres sont organisées en novembre 1945 et elles furent un désastre pour Moscou : le Parti des Petits Propriétaires obtint la majorité absolue (57 %), suivi des Sociaux-Démocrates et des Communistes (17 %), le Parti National Paysan arrivant quatrième. Les communistes hongrois tombaient de haut, mais leur chef, Matthias Rakosi – né Matthias Roth en 1898 à Budapest – disposait d’un atout majeur : la présence de l’Armée Rouge. Doté d’une intelligence supérieure, il fut l’inventeur de « la tactique du salami » qui permit aux Communistes d’atteindre le pouvoir absolu dès 1948 après avoir menacé, noyauté, corrompu, abusé ses concurrents politiques et la population hongroise.

    S’ensuivit une politique économique aberrante visant à imposer à ce pays profondément rural une industrie lourde et la collectivisation des terres. Parallèlement, la terreur rouge s’abattait sur le pays et tout opposant se voyait persécuté, enfermé, dénoncé : une première vague de procès staliniens épura le parti de tous ses éléments considérés comme trop tièdes. Une police politique très efficace, l’AVO (rebaptisée ensuite AVH), assurait la consolidation du régime. L’activité économique se délitait, la misère triomphait, une chape de plomb recouvrait la Hongrie.

    Puis, au printemps 1953, la foudre frappa le monde communiste : Staline meurt ! Ceci entraîna des troubles bien au-delà du rideau de fer, mais notamment en Hongrie : grèves dans les aciéries chères au régime, manifestations paysannes massives dans la Puszta, la grande plaine hongroise. Un vent de réformes se leva qui se traduisit par une timide libéralisation économique et politique : un nouveau gouvernement formé par Imre Nagy, vieux routard du communisme, venait tempérer l’action de Rakosi qui demeurait à la tête du PC. Ce dernier put ainsi s’opposer efficacement à la Nouvelle Voie de Nagy et provoquer sa chute début 1955.

    Mais il est trop tard pour revenir à un régime stalinien et l’année 1956 va connaître un foisonnement de contestations politiques dans les milieux intellectuels, même au sein du Parti…

    C’est ce qui va conduire à l’insurrection de 1956 ?

    Elle débutera à l’issue des grandes manifestations étudiantes, fruits de cette agitation intellectuelle, qui se déroulent le 23 octobre 1956 à Budapest.

    Ce mardi, vers 15 heures, deux cortèges rassemblant une dizaine de milliers d’étudiants chacun s’ébranlent parallèlement au Danube, l’un côté Pest à partir de la faculté de droit, l’autre côté Buda à partir de Polytechnique. Tous les deux se dirigent vers les statues du général Bem et du poète Petöfi, héros de la révolution de 1848.

    Initialement interdite par le Parti, la manifestation fut autorisée à la dernière minute face à la détermination des étudiants. Déstabilisé par la dénonciation du stalinisme au sein même du Kremlin par les nouveaux maîtres et en premier lieu Nikita Khrouchtchev lui-même, le Parti communiste hongrois s’est ramolli : il a même interdit à la police de tirer.

    Tout se déroule dans un calme bon enfant jusqu’à la dislocation vers 18 heures où certaines voix s’élèvent pour que l’on puisse exprimer à la radio les revendications des étudiants ; de plus, entre-temps, de nombreux ouvriers des équipes du matin qui venaient de débaucher s’étaient joints à la manifestation, ainsi que les employés qui sortaient des bureaux : plus de 50 000 personnes se retrouvèrent ainsi dans la rue. Alors qu’un petit groupe allait à la maison de la radio pour exiger la diffusion de leurs revendications, la masse des manifestants se dirigea vers la place du Parlement où la foule rassemblée exigea le retour au pouvoir d’Imre Nagy.

    À la maison de la Radio, durant la nuit, l’affrontement tourne au drame, les gardes de l’AVH chargés d’en interdire l’accès, affolés par la pression des manifestants, ouvrent le feu, faisant une dizaine de victimes. Scandalisés par ces meurtres, des policiers réguliers et des officiers de l’armée commencent à donner des armes aux manifestants. Puis deux fausses ambulances font irruption : il s’agit en fait de transports d’armes et de munitions camouflés pour l’AVH encerclée à l’intérieur de la Radio… La foule s’en empare et l’affrontement tourne à la guérilla jusqu’au petit matin. Durant la nuit, d’autres manifestants déboulonnent la gigantesque statue de Staline qui dominait la place des Héros.

    Comment réagit le gouvernement communiste ?

    Affolé, le Politburo qui venait de nommer Imre Nagy à la tête du gouvernement, fait appel aux troupes soviétiques stationnées en Hongrie pour rétablir l’ordre. Les blindés soviétiques investissent les rues de Budapest au petit matin et se positionnent autour des centres nerveux du gouvernement.

    Le 24 au matin, tout a basculé : ce ne sont plus des intellectuels ou des étudiants qui occupent la rue, mais les classes populaires, et en premier lieu des ouvriers, armés et avides d’en découdre. Ils attaquent les commissariats pour trouver des armes, récupèrent celles des clubs de tir sportifs de leurs usines et s’emparent même d’arsenaux de banlieue qu’ils connaissent bien.

    Les insurgés établissent des places fortes notamment à la caserne Kilian où le colonel Maléter rejoint la cause rebelle, le cinéma Corvin à Pest, places Széna et de Moscou à Buda.

    La marée rebelle se répercute de villes en villes : Györ, Debrecen… avec une grève générale dans tout le pays et le démantèlement des fermes collectives dans les campagnes.

    En une semaine, le Parti communiste hongrois s’est effondré : de ses 800 000 adhérents, il ne peut plus compter que sur l’AVH et l’Armée Rouge pour le défendre. Son siège à Budapest est pris d’assaut le 30 octobre et ses occupants massacrés Mais après un cessez-le-feu et le départ apparent de l’Armée Rouge de Budapest, Kadar et Münnich forment un gouvernement prosoviétique le 4 novembre… C’est le retour des troupes russes qui écrasent l’insurrection entre le 4 et le 11 novembre, même s’il y a encore des combats sporadiques jusqu’au début décembre.

    Le bilan est de 2 500 à 3 000 morts, 17 000 à 19 000 blessés (dont 80 % à Budapest), tandis que 200 000 Hongrois parviennent à se réfugier en Autriche.

    Source EuroLibertés cliquez ici

    Pour commander les deux volumes de David Irving :

    Insurrection Budapest 1956 : le cauchemar d’un nation (vol. 1), 330 pages, 22 euros, cliquez ici.

    Insurrection Budapest 1956 : le cauchemar d’un nation (vol. 2), 352 pages, 22 euros, cliquez ici.

    Les deux volumes cliquez là

    BUDA 1 2 SORTIE OCT 16.jpg

  • Graves tensions avec les clandestins en Italie, Grèce et Bulgarie

    8744-20161129.jpgEn Italie, alors qu’une étude publiée la semaine dernière par le quotidien Il Giornale montrait un lien très net entre l’arrivée d’immigrés, et plus encore d’immigrés clandestins, et la hausse de la criminalité, voilà le gouvernement de Matteo Renzi contraint, à la demande des préfets, d’envoyer l’armée à Milan et Turin. 

    On a vu en effet ces derniers temps dans ces deux villes les immigrés clandestins s’en prendre aux habitants et affronter les forces de l’ordre. A Turin, la colère des clandestins qui a débordé le 23 novembre aurait été provoquée par des actes hostiles contre l’ex-village olympique où ils sont logés. Les riverains en avaient déjà assez de ces immigrants encombrants arrivés illégalement en Italie et des trafics en tout genre que les autorités laissaient se développer dans la zone, mais maintenant ils ont carrément peur face à ces très nombreux hommes dans la force de l’âge venus d’Afrique pour exiger une « vie décente » et crier leur rage contre ces Italiens « racistes ».

    En Grèce, c’est sur l’île de Chios que les forces de l’ordre ont dû séparer les « migrants » et environ 800 habitants venus protester contre leur présence forcée. Un clandestin et quatre « humanitaires » ont été arrêtés pour avoir lancé des pierres contre des policiers. D’après les médias grecs, les autochtones brandissaient des drapeaux grecs et entonnaient des chants patriotiques, et des journalistes affirment avoir été agressés par des « militants d’extrême droite ». D’autres troubles entre clandestins et habitants ont éclaté dans la nuit de mercredi à jeudi sur l’île de Lesbos.

    La situation était « chaude » aussi en Bulgarie, où les forces de l’ordre ont arrêté plusieurs centaines d’immigrants clandestins, principalement des Afghans, après de violents affrontements entre jeudi et vendredi à Harmanli, où la police a dû utiliser des canons à eau et des balles en caoutchouc. La colère de ces individus entrés illégalement sur le territoire bulgare aurait été provoquée par une période de quarantaine prononcée à l’encontre des 3 000 habitants de leur centre d’accueil à la suite de manifestations d’habitants contre les maladies infectieuses qu’ils répandaient.

    Vendredi, des Bulgares se sont groupés devant l’entrée du camp et ne se sont dispersés qu’après avoir obtenu l’assurance que seules les familles avec des enfants seraient autorisées à y rester. Le Premier ministre Boiko Borisov a annoncé que les « migrants » arrêtés seraient maintenus dans des centres fermés en attendant leur expulsion.

    Olivier Bault

    Article paru dans Présent daté du 29 novembre 2016

    http://fr.novopress.info/