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Europe et Union européenne - Page 686

  • Cercle Non Conforme : A ces lecteurs

    Chères lectrices, chers lecteurs,

    Le Cercle Non Conforme constitue désormais un duo métapolitique avec la webradio Méridien Zéro totalement indépendant de tout mouvement politique.

    Les objectifs du Cercle Non Conforme n'ont pas changé depuis sa fondation. Contribuer à l’émergence d'une pensée radicale pour aider à bâtir la France et l'Europe de demain, promouvoir les valeurs de notre longue mémoire depuis la Grèce homérique et diffuser un esprit de conquête et un esprit d'aventure assurant notre pérennité dans l'histoire.

    Le Cercle Non Conforme est une expérience vécue par des dizaines de milliers de lecteurs depuis désormais quatre années. Sans oublier tous ceux qui ont fréquenté les conférences que nous avons organisées. Nous avons désormais des projets qui permettront de faire rayonner encore plus nos positions.

    Nous avons pris acte de la révolution anthropologique qui a cours depuis les années 80 et qui s'est accélérée depuis la fin de la guerre froide. Une bonne part des analyses politiques du XXème siècle paraissent aujourd'hui caduques. La place du numérique, la bioéthique, la croissance démographique des pays en développement et des pays les moins avancés, les mutations du monde musulman, la nature du pouvoir, la place et le rôle des médiats, l'enseignement, la défense de nos libertés, l'idée même de société, le retour aux territoires, voilà autant de thèmes qui nous préoccupent et qui doivent recevoir des réponses indépendamment des doctrines et des habitudes militantes.

    Le Cercle Non Conforme assume donc une double dimension : celle d'être un Cercle, réunissant des femmes et des hommes sur une vision commune et celle d'être non-conforme c'est à dire d'être a-dogmatique et a-politique (au sens des partis et des mouvements), en un mot: libre. Tracé, le Cercle est une limite qui introduit l’altérité. Il y a ceux qui en font partie et les autres. A l'instar des chevaliers de la Table Ronde qui se réunissaient autour d'une table circulaire. La communauté est inclus dans le Cercle. La non-conformité, loin d'être une posture, exige une grande rigueur et une grande honnêteté intellectuelle.

    Le Cercle Non Conforme se vit comme un cercle de pensée et de réflexion, comme un cercle philosophique au sens de la Grèce antique et non comme un organe de propagande tels que ceux forgés au cours du XIXème et du XXème siècle. Le Cercle Non Conforme se veut émetteur de sens et un outil au service de notre renaissance. Nous vivons une nouvelle révolution conservatrice et une nouvelle ère de la pensée où, d'un côté, certaines oppositions se révèlent de plus en plus factices et où, de l'autre, certaines proximités ne sont plus souhaitables.

    Le Cercle Non Conforme se veut une avant-garde et pour cela il faut se défaire des nostalgiques et de toutes les formes de pesanteurs, d'habitudes et de manies qui encadrent notre environnement politique d'origine. La sclérose est l'antithèse de la dynamique révolutionnaire et de l'esprit de refondation qui nous animent. Il faut libérer les énergies créatrices, agir en usant de la dialectique mais avec la fermeté de l'esprit. L'Europe est au bord du tombeau et ce ne sont pas les milieux militants qui la relèveront mais le réveil des peuples. Ce réveil doit s'effectuer en travaillant au cœur du peuple et en diffusant un message qui ne soit pas embrumé par des obsessions.

    Une nouvelle phase de travail s'ouvre désormais. Hic et nunc.

    Le Cercle Non Conforme

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2016/06/25/a-nos-lecteurs-5819064.html

  • Yes we can ! Peuple 1- Élites 0

    Elisabeth Lévy : un de ses billets comme on les aime ...

    [Causeur 24.06]

     

    XVMe933985c-fe71-11e5-87d4-6c3fbefd54db.jpgPeu m’importe que les Britanniques aient eu raison ou tort. Ils ont eu le culot d’envoyer au diable les gens convenables, ceux qui trouvent que le populo sent mauvais et qui s’agacent qu’on perde du temps à parler alors qu’ils savent ce qui est bon pour lui.

    Ils ont osé. Ma première réaction, au réveil, en entendant les voix blanches qui causaient dans le poste, a été un immense éclat de rire, vite teinté d’une grosse pointe de jalousie (pourquoi ça n’arrive pas chez nous des trucs pareils, on a une grande gueule, mais quand faut se jeter du haut du plongeoir, il n’y a plus personne). « Pour nous qui sommes des gens de culture…. », disait un pompeux cornichon sur France Culture, justement. La messe était dite : le Brexit, c’est la victoire du plouc évidemment xénophobe qui défrise tant les beaux quartiers où on aime d’autant plus les immigrés qu’on ne les voit pas. Bref, avant d’avoir la moindre pensée, je savais que c’était une bonne, non une formidable nouvelle. Un truc comme le retour de la politique, peut-être même de l’Histoire, ai-je lancé à Muray qui rigole dans son cadre (avant le café, il ne faut pas trop m’en demander).

    Souverainisme distingué et souverainisme de pauvres

    Peu m’importe que les Britanniques aient eu, du point de vue boutiquier qui intéresse exclusivement les éditorialistes, raison ou tort. Ils ont eu le culot d’envoyer au diable les gens convenables, ceux qui trouvent que le populo sent mauvais et qui s’agacent qu’on perde du temps à parler alors qu’ils savent ce qui est bon pour lui. Yes we can. Le bras d’honneur géant que les sujets de Sa gracieuse viennent de faire à tous les maîtres-chanteurs, qui les menacent depuis des mois sur le thème « Si tu sors tu meurs », m’a soudain donné à moi des envies de liberté et de grand large. De vrais gaullistes, ces gens-là ! Au passage, ils ont aussi dit un peu merde à l’Amérique, aux éditocrates et aux « marchés » qui étaient remainistes et l’ont immédiatement fait savoir. Il y a un certain panache à sacrifier son PEL à ses convictions. Même s’il existe un souverainisme distingué qui a voté « out » parce qu’il pense que les intérêts britanniques y gagneront à long terme. Et aussi un souverainisme de pauvres qui, comme le disait Coluche, sont bien contents de savoir qu’ils vivent dans un pays riche.

    Ma satisfaction s’est muée en enchantement quand les tambours de l’anti-populisme ont commencé à battre la mesure, avec les mines défaites des présentateurs tout-info qui, comme d’habitude, s’ingénient à ne rien comprendre. Ils ne veulent pas toujours plus d’immigration ? Salauds de racistes ! Ils aiment leurs pays ? Adeptes du repli sur soi ! Tous les grands-ducs qui pérorent nus en expliquant aux bons peuples que tout va bien dans le meilleur des mondes multiculti possible vont continuer. Seulement, ce coup-là, ils vont avoir du mal à s’asseoir sur le vote du peuple.

    Adieu cheval de Troie !

    Tout de même, ça me chiffonne que nous, la France, la lumière des peuples et tout le tralala, on n’ait pas été les premiers. Et puis, sans les Anglais je me sens seule. Ils étaient notre cheval de Troie. Avec eux dans le bateau, on était à peu près sûr que toutes les fantasmagories supra-nationales échoueraient. Et surtout, on pouvait exiger la même chose que Cameron : le contrôle de nos frontières et de notre politique migratoire. Sans eux, on risque d’être bons pour une décennie d’Europe allemande.

    Encore que ce n’est pas certain. Bien sûr, on nous dira que puisque nous n’aimons pas l’Europe, il en faut encore plus. Mais le coup du revolver sur la tempe marchera de moins en moins. Parce qu’ils  l’ont fait. Et la foudre ne s’est pas abattue sur l’Angleterre.  « Dehors c’est dehors », avait menacé Juncker. J’espère bien que nos diplomates sont déjà à pied d’œuvre pour négocier des traités bilatéraux avec Londres. Alors, peut-être que nous, nous n’avons rien fait pour cela, mais la donne change aussi pour nous, merci aux grands-bretons. La religion européiste a vécu : franchement, un dieu qui peut être défait par le suffrage universel, ce n’est pas très sérieux. S’il avait la moitié de la classe de Cameron, Jean-Claude Juncker présenterait sa démission. 

    Elisabeth Lévy
    est fondatrice et directrice de la rédaction de Causeur.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Union Européenne : "On va forcément vers un clash majeur"

    C'est l'analyse d'Yves Daoudal :

    "Jaroslaw Kaczynski, président du PiS, le parti au pouvoir en Pologne, a tenu une conférence de presse sur le Brexit. Pour déplorer le vote britannique, mais aussi pour affirmer que la réponse au Brexit doit être une réforme de l’UE qui serait une nouvelle offre aux Britanniques, à travers un nouveau traité.

    « Nous avons besoin d’un nouveau traité européen, nous avons besoin d’une réaction positive, au lieu de nous obstiner dans la même direction en continuant dans le même chemin qui a conduit à la crise. » Il faut clarifier la prise de décision, qui ne doit plus être « arbitraire », il faut redéfinir le concept de subsidiarité, il faut augmenter le nombre des domaines où la décision doit être prise à l’unanimité… Car l’UE est toujours composée d’Etats nations…

    Le Premier ministre Beata Szydlo a souligné que la Pologne est en train d’élaborer des propositions sur ce qui doit changer : « Le but de la Pologne est de construire une UE forte, unie, de nations souveraines ».

    Ce discours est exactement à l’opposé de celui que l’on entend en France. Tous les dirigeants demandent, éventuellement avec l’appui d’un nouveau traité, qu’on renforce l’UE, qu’on réponde au Royaume Uni par plus d’Europe, et particulièrement qu’on s’occupe de construire une zone euro unifiée, entre les pays qui veulent continuer l’intégration. C’est-à-dire entre dirigeants qui veulent continuer dans la voie de la désastreuse utopie, contre les peuples.

    La divergence est donc en train se creuser entre ces deux groupes de pays. Et elle conduit à une impasse.

    Car nos dirigeants sont dans la légitimité des traités. Le traité de Maastricht impose une « citoyenneté européenne » supérieure à celle des nations, une monnaie unique à TOUS les Etats de l’UE, et une marche forcée vers toujours plus d’intégration. Et quand ils veulent un nouveau traité c’est pour le souligner encore davantage.

    Je me demande si Jaroslaw Kaczynski se rend compte à quel point il va contre le traité européen quand il dit qu’il est contre une tentative de la Pologne de rejoindre l’eurozone pour combattre le Brexit, parce que adopter l’euro conduirait à appauvrir les gens si le pays entrait avec un zloty faible, et briserait les exportations s’il entrait avec un zloty fort…

    On va forcément vers un clash majeur."

    Philippe Carhon

  • Regard sur l'actu #28 : le Brexit, et après ?

    Les électeurs britanniques ont voté pour le « Brexit », la sortie du Royaume-Uni (et non pas de l'Angleterre ou de la Grande-Bretagne...) de l'Union Européenne (et non pas de l'Europe...). Cette décision courageuse malgré une campagne anxiogène ponctuée par le tragique assassinat de la député anti-Brexit Jo Cox est assurément un coup de canon à l'échelle internationale. Le NON Français au Traité Constitutionnel Européen (TCE) n'était pas de même nature car il refusait simplement une certaine orientation de l'UE et les motivations du NON étaient extrêmement disparates. Le « OUT » britannique est donc le premier véritable défi qu'impose un peuple européen à la technocratie berlino-bruxelloise.

    Les effets économiques

    Il est très complexe d'appréhender les effets que le Brexit aura sur l'économie britannique, européenne et mondiale. Si la Bourse de Londres a perdu 7 à 8% et que la Livre Sterling a baissé de 12% par rapport au dollar et de 8% par rapport à l'Euro vendredi matin, cela n'est pas la catastrophe économique attendue. Si ces chiffres sont inquiétant pour les Londoniens et pour les expatriés, il n'en est pas forcément de même pour les TPE ou les PME qui vont pouvoir exporter plus facilement grâce à une monnaie moins forte, même si la presse se veut, évidemment, alarmiste. Mais la chute du cours de la Livre sterling devrait permettre aux acheteurs étrangers en dollars ou en euros de pouvoir consommer encore plus sur le territoire britannique. Dans le même temps, notons que le gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE), Mark Carney, s'est voulu plutôt rassurant, il est prêt à débloquer les fonds nécessaires en monnaie nationale ou étrangère pour assurer une certaine stabilité aux marchés financiers de la City qui ont un poids considérable dans l'économie britannique. Une des préoccupations des milieux d'affaire concerne aussi certaines compagnies low cost qui ont basé leur siège au Royaume-Uni, une bonne nouvelle pour Air France et les autres compagnies nationales européennes ?

    Parmi les autres effets, le recul du Traité transatlantique n'a été que peu évoqué. Les Etats-Unis perdent ici un appui important dans l'élaboration et l'imposition de ce traité aux peuples européens. Bien sûr cela ne sera pas suffisant puisque l'Allemagne demeure un relais majeur pour les Etats-Unis. Mais les Allemands vont se retrouver désormais à devoir dialoguer principalement avec les Français dont le poids des agriculteurs est non négligeable.

    Vers une explosion du Royaume-Uni ?

    Les scénarios les plus fous sont élaborés depuis vendredi. Rapidement, les Ecossais réclament leur indépendance sous deux ans et leur maintien dans l'UE, souhaitant profiter de leur manne pétrolière et des subsides européennes. Si l'Irlande du Nord a aussi voté majoritairement contre le Brexit, c'est par l'unionisme que certains voient leur maintien dans l'UE. Ainsi le Sinn Fein réclame un référendum sur l'Union de l'Irlande. Autre hypothèse qui peut paraître farfelue, l'indépendance du Grand Londres. Une pétition a été lancée dès vendredi surchange.org pour réclamer l'indépendance de la capitale britannique au maire, Sadiq Khan. Toutes ces hypothèses ont semblé immédiatement improbables à certains commentateurs, particulièrement pour l'Irlande du Nord et Londres. Mais avec un regard de géographe, cela semble bien moins farfelu qu'il n'y paraît. En effet la mondialisation est en train de façonner de nouveaux territoires et de cliver fortement les nations. Ainsi, si dans la région de Manchester ou dans les territoires ruraux, dont certains principalement travaillistes, les électeurs étaient favorables au Brexit, dans le Grand Londres, ville-mondiale cosmopolite, les électeurs y étaient opposés. L'exemple de Singapour démontre qu'une cité-état parfaitement intégrée à la mondialisation peut tirer son épingle du jeu, même si son indépendance en 1965 dépend d'un autre contexte. Le territoire est souvent le produit des dynamiques économiques et des dynamiques de pouvoir d'une époque concernée. Le Grand Paris ou le Grand Londres sont des villes mondiales qui n'ont plus rien à voir avec les pays dont elles sont les capitales et les tentations d’indépendance sont nombreuses pour les champions de la mondialisation. Le Grand Londres, le Grand Paris (la région Île de France), Barcelone avec la Catalogne, voilà autant d'exemples d'aires urbaines dont le statut pourrait évoluer sous pression des élites économiques mondialisées. On retrouve ici la France périphérique de Christophe Guilluy, mais appliquée au Royaume-Uni. Les bénéficiaires de la mondialisation ne vivent plus les mêmes réalités que ceux qui en sont exclus. Leur approche du territoire est également très différente. L'urbain au sens de Michel Lussault, celui qui habite, se déplace et travaille en ville devient très différent de l'habitant d'un tiers-espace entre urbain et rural correspondant de façon simplifié au phénomène périurbain. Les « populismes » sont dont une réaction de cet Occident périphérique pour élargir le titre de l'ouvrage de C. Guilluy, les classes moyennes menacées par la mondialisation, comme le démontre aussi la candidature de Donald Trump aux Etats-Unis.

    L'UE se disloque en périphérie de l'Allemagne

    Traditionnellement les empires s'effondrent par leurs marges. Les territoires lointains, mal contrôlés, soumis aux pressions extérieures, finissent tôt ou tard par se déliter et entraînent dans leur chute l'ensemble de l'espace impérial. Or avec l'UE, c'est un phénomène très différent qui se manifeste. En partant du postulat que l'Allemagne est désormais le cœur de l'UE et que la politique eurocratique se fait sous impulsion berlinoise, on constatera que les pays les plus frondeurs sont aux périphéries de l'Allemagne : Angleterre (terme employé ici à dessein), France, Autriche, Hongrie, Pologne, République-Tchèque, Danemark ou Pays-Bas. Il y a une réaction du premier cercle contre le diktat économique et migratoire de la chancelière Merkel. A l'inverse les marges sont dans deux positions différentes, soit elles subissent, soit elles profitent. Ainsi la Grèce, l'Espagne ou le Portugal sont dans une position de soumission, malgré leur situation socio-économique désastreuse et l'Ecosse, l'Irlande du Nord ou la Catalogne veulent rester dans l'UE. Hors UE, les milieux libéraux ukrainiens s'inquiètent du Brexit et veulent maintenir leur volonté d'intégration alors que la Suisse, elle, a retiré sa demande d'adhésion. Les marges sont donc plutôt favorables à la politique Allemande et aux mécaniques de l'UE. C'est une « Europe périphérique » par sa géographie mais aussi par sa composition sociale qui devient frondeuse. La mécanique redistributive est contestée au sein des Etats, comme le montre les velléités d'indépendance de la Catalogne ou de la Flandre, mais aussi à l'échelle européenne comme on le constate avec la France et l'Angleterre, mais aussi avec l'Autriche ou le Danemark. Alors que tout le monde prédisait un effondrement de l'UE par le sud, ce sont finalement, en dehors des Anglais, les pays qui contribuent le plus à l'UE qui veulent en partir. Le cas du V4 étant sensiblement différent, puisque surtout lié au refus de l'immigration.

    Quelle UE ?

    Difficile de faire trop de prospective, mais quelques éléments sont déjà importants à noter. Le groupe parlementaire britannique va disparaître au parlement européen. Soit 73 députés de moins, ce qui en faisait le troisième contingent derrière l'Allemagne (96) et la France (74) et à égalité avec l'Italie. Les trois pays les plus fournis en parlementaires derrière l'Allemagne seront donc désormais la France, l'Italie et l'Espagne (54 députés). La Pologne sera 4ème avec 51 députés. Voilà de quoi faire pression sur l'Allemagne sans avoir un cheval de Troie euro-atlantiste dans les pattes. Je vous renvoie également à mon article intitulé « le couple franco-allemand doit-il faire chambre à part » où je parle d'un « divorce » entre pays germaniques et pays latins. Les latins s'alliant avec le V4, majoritairement catholique et hostile à l'immigration, et l'Allemagne avec la Russie, pour équilibrer les puissances. Cette optique est loin d'être désormais une simple théorie. Français, Italiens et Espagnols pourront désormais agir ensembles et s'allier, pourquoi pas, avec la Pologne.

    Autre effet possible, la baisse de l'influence de l'anglais dans les institutions européennes. Seules l'Irlande (bilingue anglais/gaélique) et Malte (bilingue anglais/maltais) ont l'Anglais comme langue officielle. Pourra-t-on continuer à imposer cette langue à des pays latins qui sont désormais le plus fort contingent devant la Pologne alors qu'il n'y aura que 17 députés anglophones sur 678 députés après le Brexit ? L'Allemand occupera aussi une place de choix si on compte les 96 députés allemands et les 18 autrichiens, pour un total de 114, sans oublier les pays où l'Allemand est pratiqué (République Tchèque, Danemark, Pays-Bas…). Les Français ont tout intérêt à réclamer l'usage de leur langue au sein des institutions européennes en lieu et place de l'anglais en jouant sur le caractère universel de celui-ci là où l'Allemand n'est qu'une langue mineure.

    Au final si les conséquences du Brexit sont difficiles à déterminer à moyen terme, ce n'est pas un élément mineur dans le contexte actuel. Que ce soit sur le plan de la politique intérieure, de la géopolitique, de l'économie ou des contestations sociales, le Brexit aura d'ici un à deux ans, si la volonté des électeurs est respectée, des effets indéniables. De Gaulle disait « Si vous ne voulez pas l’intégration, alors il faut la Grande-Bretagne et si vous ne voulez pas de la Grande-Bretagne, alors il faut l’intégration. Il nous faut l’un ou l’autre. Nous ne pouvons pas nous trouver sans l’intégration, ni sans la Grande-Bretagne ». Le Brexit pourrait donc tout autant affaiblir l'UE que la renforcer, il aura en tout cas pour effet d'offrir à la France une opportunité historique de défendre son idée de l'Europe.

    Jean / C.N.C.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2016/06/26/regard-sur-l-actu-le-brexit-et-apres-5819225.html

  • Juncker au centre d'un scandale fiscal impliquant 340 multinationales

    Les accords fiscaux secrets passés entre des centaines de firmes et le Luxembourg, afin de soustraire des milliards d'euros à l'impôt, ont forcément été couverts par le président de la Commission européenne.

    Quarante médias internationaux s'appuyant sur des documents obtenus par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) viennent de révéler l'existence d'accords fiscaux secrets entre le Luxembourg et 340 multinationales, dont Apple, Amazon, Ikea, Pepsi ou Axa. Ces accords, qui permettent à ces firmes de minimiser leurs impôts, représentent des milliards d'euros de recettes fiscales perdues pour les États où ces entreprises réalisent des bénéfices, selon l'ICIJ et ses médias partenaires, dont Le Monde en France, The Guardian au Royaume-Uni, le Süddeutsche Zeitung en Allemagne, l' Asahi Shimbun au Japon. Ils ont été passés entre 2002 et 2010, soit à une période où Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne depuis le 1er novembre, était aux commandes du Luxembourg.

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  • Vers un printemps des peuples européens ?

    À l’évidence, une aube nouvelle s’est levée sur le Royaume-Uni – peut-être bientôt désuni à en juger par les velléités écossaises et irlandaises de s’émanciper du frère ennemi britannique, sans doute pour des motifs profondément irrédentistes que spontanément europhiles. Avec 52 % de « oui » et surtout, ce qui est le plus important, un taux de participation de 72 %, le peuple britannique a indéniablement et magistralement montré la voie à suivre aux autres peuples d’Europe.

    Marine Le Pen, en France, Geert Wilders au Pays-Bas, appellent à une consultation référendaire posant également la question du maintien de ces pays dans l’Union européenne. Matteo Salvini, le chef du parti autonomiste de la Ligue du Nord leur embraye le pas, à l’instar de la Suède et du Danemark, voire de la Pologne ou de la Hongrie déjà passablement excédés par les oukases bruxellois. Même l’Allemagne, de tendance plutôt pro-européenne, s’interroge sur un « germanexit » avec près de 30 % des sondés se prononçant en sa faveur.

    Que n’a-t-on entendu, de part et d’autre de la Manche, sur le « saut dans l’inconnu », que représenterait un « Brexit » à sourde connotation « raciste et xénophobe », pour reprendre les mots extrêmes d’un Bernard-Henri Lévy qui aura encore perdu une occasion de se taire. Il n’empêche. De Londres à Paris, en passant par Bruxelles et Frankfort, les élites mondialisées n’ont pas manqué d’exciper les arguments les plus saugrenus pour susciter un climat anxiogène considérablement alourdi par le meurtre de la députée européiste Jo Cox.

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  • Incertaine Espagne par Georges FELTIN-TRACOL

    Il ne fait pas bon actuellement d’être un bureaucrate de Bruxelles. Après des résultats municipaux calamiteux pour le Système en Italie et un Brexit aussi soudain qu’inattendu, la capitale de l’Union pseudo-européenne tremble maintenant pour l’Espagne. En effet, les électeurs élisent, ce dimanche, députés et sénateurs six mois après un premier scrutin survenu en décembre dernier. La routine politicienne a été chamboulée puisque le bipartisme entre les socialistes du PSOE et les conservateurs libéraux du Parti populaire (PP) établi à partir des années 1980 s’est effacé au profit d’un ensemble quadripartite dû à l’apparition simultanée du mouvement centriste libéral centralisateur anti-régionaliste Ciudadanos (« Citoyens ») d’Albert Rivera et de la formation de gauche radicale anti-austérité Podemos (« Nous pouvons ») de Pablo Iglesias.

    Aucun n’est néanmoins parvenu à s’accorder malgré leur envie unanime de chasser l’actuel président du gouvernement et chef du PP, Mariano Rajoy. Sa politique libérale d’austérité, son centralisme exacerbé et les nombreuses affaires de corruption qui frappent son entourage les empêchent de constituer une quelconque alliance. Le PSOE aurait pu conclure un pacte de gouvernement avec Podemos et Ciudadanos, mais ces deux derniers ont des programmes opposés, en particulier sur la rigueur budgétaire et la tenue d’un référendum d’autodétermination en Catalogne (Rivera est contre, Iglesias est pour). En outre, Pablo Iglesias a exigé du PSOE la moitié des ministères (dont celui de l’Intérieur) et la vice-présidence du gouvernement, ce que les responsables socialistes ont immédiatement refusé. Le blocage a provoqué la dissolution des Cortès

    Pour les législatives d’aujourd’hui, les mêmes se représentent. Selon les sondages (qu’il faut lire avec précaution), le PP conserverait sa première place sans obtenir la majorité absolue des sièges; Ciudadanosresterait bon quatrième. La sensation proviendrait d’un PSOE dépassé par Podemos. Contrairement aux élections de fin 2015 et après de vives dissensions internes, Podemos vient de renoncer à sa position populiste « ni droite ni gauche » qui entendait défendre l’« Espagne d’en-bas » contre la « caste » politicienne de l’Établissement pour s’entendre avec Izquierda Unida (« Gauche unie » qui rassemble communistes, alternatifs et Verts) sous la bannière d’Unidos Podemos (« Unis, nous pouvons »). Ainsi reprend-il une tactique assez réussie aux municipales grâce à des listes civiques d’extrême gauche républicaine toujours focalisées sur leur défaite de 1939. Iglesias justifie ce rapprochement en se revendiquant désormais « progressiste de sensibilité sociale-démocrate » alors qu’il ne cachait pas jusque-là son admiration pour le Vénézuélien Hugo Chavez, le Bolivien Evo Morales et… l’Argentin Juan Péron. Il anima par ailleurs une émission sur une télévision de langue espagnole lancée et financée par Téhéran. 

    Une Syriza espagnole vient de former et pourrait « PASOKiser » le PSOE réduit au rang de partenaire mineur d’un futur gouvernement Iglesias. Il sera cependant très difficile à ce professeur trentenaire en sciences politiques et à la célèbre queue de cheval d’accéder à cette fonction, car les caciques droitiers du PSOE, le PP et Ciudadanos rejettent par avance tout référendum d’autodétermination en Catalogne tandis que Podemos en soutient le principe sans pour autant  prôner l’indépendance, soulignant plutôt le caractère plurinational de l’Espagne. 

    Il est probable que les barons du PP excluent à terme Rajoy et s’entendent ensuite au nom de l’unité nationale à préserver avec Ciudadanos et quelques élus du PSOE avec le risque élevé de faire exploser le parti socialiste. Unidos Podemos va-t-il toutefois profiter du Brexit et de ses appels incessants en faveur d’une autre Europe plus populaire, plus sociale et moins financière ? On ne peut qu’observer que le clivage droite – gauche perdure encore au-delà des Pyrénées au point d’estomper les questions nationales et sociales.

    Georges Feltin-Tracol

    http://www.europemaxima.com/

  • LE PORTE AVION AMERICAIN DE SA MAJESTE PREND LE LARGE

    Le bloc-notes de Jean-Claude Rolinat

    Le Royaume uni va-t-il devenir le 51e Etat des Etats-Unis avec le Canada, - la colonie de son ancienne colonie en quelque sorte -, chipant ce statut sous le nez de Porto Rico ? Membre de l’Union européenne il l’était, avec des privilèges par rapport à ses petits copains de classe, il part.. David Cameron a perdu de justesse un pari fou. Mais l’unité du Royaume est-elle préservée, car il sera facile pour l’Ecosse, compte tenu de ses larges prérogatives, de prendre prétexte du départ de l’Angleterre de l’U-E pour quitter le giron londonien.

    Dans un premier temps les velléités séparatistes seront mises sous le boisseau, mais le temps d’un nouveau référendum arrivera bien vite ! En revanche, la courte victoire du camp du NON à l’Europe va renforcer tous les pays eurosceptiques qui, à leur tour, vont réclamer les mêmes avantages que ceux délégués au Royaume Uni après de nombreuses négociations. Il faudra du courage à la France pour revendiquer les mêmes compétences et s’affranchir de cette insupportable tutelle bruxelloise, cette commission anonyme de 28 membres – un par pays – qui fait la pluie et le beau temps, édicte des directives transposables dans chaque pays. Junte anonyme non élue, la Commission est par contre représentative de cette oligarchie européiste au fonctionnement et à la désignation anti démocratique. C’est bien simple, l’Union européenne, c’est l’URSS sans le goulag ! Si nous sommes pragmatiques, il n’y a qu’une seule forme valable pour faire fonctionner l’Europe, c’est l’adhésion à l a carte, chaque pays en toute souveraineté déléguant au pool européen les compétences qu’il veut, compétences qu’il pourrait récupérer en toute souveraineté. L’Europe qui marche, c’est l’Europe des projets concrets : AIRBUS, le CERN, l’ESA etc… L’Euro ? La charrue a été mise avant les bœufs, il fallait harmoniser le social et le fiscal AVANT d’imposer la monnaie unique à la place d’une monnaie commune. Tout est à refaire.

    Renversons la table pour construire une autre Europe, celle des réalités, de l’indépendance par rapport aux blocs, celle d’une défense commune pour des objectifs géopolitiques communs. Sans cela, chaque Etat membre doit reprendre ses billes ! Le BREXIT est une chance pour un nouveau départ d’une vraie COMMUNAUTE européenne, non d’un ersatz de fédération !

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Brexit : Pour François Hollande, « le danger est immense face aux extrémismes et aux populismes »

    « Le danger est immense face aux extrémismes et aux populismes. Il faut toujours moins de temps pour défaire que pour faire, pour détruire que pour construire. La France pays fondateur de l’Europe ne l’acceptera pas. Un sursaut est nécessaire. L’Europe pour aller de l’avant, ne peut plus faire comme avant » a expliqué François Hollande.


    Brexit : François Hollande pointe un « danger… par Lopinionfr

    http://fr.novopress.info/