Europe et Union européenne - Page 720
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Bernard Monot (FN) invité de BFM Business dans l'émission "500 millions d'européens"
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Vers une Europe des patriotes ?
Seule une union, ou à tout le moins une entente, des patriotes pourra changer le visage du continent.
Partout en Europe, la vieille et la nouvelle, de l’Ouest et de l’Est, anglo-saxonne et carolingienne, la progression des formations politiques patriotes est linéaire. Dans un heureux paradoxe, malgré leur amour immodéré de la cause nationale et des frontières, ces rebelles de la politique contemporaine parviennent à cohabiter et tisser des liens, notamment au sein des institutions européennes qu’ils exècrent avec plus ou moins de retenue.Ce qui aujourd’hui les rassemble, c’est-à-dire essentiellement un discours anti-élites, un amour du pré carré, un respect des valeurs et une volonté de limiter l’immigration, pourrait demain, lorsqu’ils arriveront, simultanément ou successivement, au pouvoir – parce que c’est inscrit dans les astres -, laisser place à ce qui les divise.
La frontière séparant les phalanges patriotiques est peut-être moins ténue qu’il n’y paraît. L’union des patriotes souffre de quelques écueils qu’il faudra surmonter.
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La Lettre d’Allemagne N°13
Soumission.
L’humoriste Jan Böhmermann a offert à la chancelière une crise dont elle se serait bien passée. Il a commis un texte à l’humour douteux et très clairement en dessous de la ceinture, s’en prenant directement au Sultan. Celui-ci n’a pas manqué de réagir, s’appuyant sur un vieil article poussiéreux, le n° 103 du Code pénal, qui protégeait autrefois les souverains étrangers contre les crimes de lèse-majesté commis par des sujets du Reich. Il a officiellement déposé une plainte, que la chancelière avait encore le pouvoir de refuser. Après avoir pris le temps de la réflexion, elle a choisi de laisser libre cours à la plainte du Grand Turc, laissant à la justice allemande le soin de juger du cas Böhmermann. Certains mauvais esprits ont pu y voir l’expression embarrassée d’une dépendance un peu trop manifeste à l’égard de la Sublime Porte dans la crise des réfugiés…
Il n’est pas certain que l’humoriste soit invité à la chancellerie pour y donner un spectacle d’ici 2017. La chancelière, quelle que soit l’issue juridique de l’affaire, y laissera des plumes : le prix Nobel s’éloigne.
L’AfD et le Front national – L’Union et les Verts
A l’AfD, on s’interroge sur une éventuelle coopération avec d’autres partis de la galaxie nationale-conservatrice en Europe. Si les contacts ont été établis avec le FPÖ autrichien, les débats font encore rage pour savoir s’il faut accepter de discuter avec le Front national – il y a quelques semaines encore, le sujet était tabou. Certains craignent les positions gauchisantes du Front.
Quant à la chancelière, elle a une telle confiance dans sa politique pour contenir le flot des réfugiés et l’ascension de l’AfD qu’elle revient à sa vieille marotte : elle croyait avoir liquidé les Verts avec l’abandon du nucléaire, ils ont repris leur résistible progression à la faveur des dernières régionales, marquées par la victoire de Kretschmann au pays de Bade. Cette victoire, si l’on en croit les sondages, semble avoir des effets bénéfiques sur l’ensemble du territoire allemand pour sa formation politique. Il faut donc un plan à Merkel pour contrer ce mouvement. La base de la CDU, et plus encore de la CSU, va certainement s’en réjouir. A l’AfD, on se frotte les mains.
Du col du Brenner à Vintimille
Le chancelier Faymann, c’est décidé, va masser ses troupes sur le col du Brenner, dès le mois de juin. Les travaux ont commencé pour bâtir ou rebâtir les postes de contrôle à la frontière. Evidemment, l’Italie proteste. Monsieur Renzi souhaite pouvoir « taper à suivre » afin que les sympathiques migrants, qu’ils arrivent en avion avec le Saint-Père ou par bateau avec Frontex ou les passeurs puissent s’évacuer vers le nord. Leur flot devrait logiquement grossir dans les semaines qui viennent, compte tenu des centaines de milliers qui attendent en Libye, qui vont venir s’ajouter aux embourbés d’Idomeni et aux refoulés de Grèce. Si la Suisse peut constituer une option pour quelques-uns, on ne saurait trop conseiller à monsieur Estrosi de préparer ses banderoles « Refugees Welcome » : il sera le prochain à offrir l’hospitalité.
François Stecher 16/04/2016
Revue de presse
• Partis et politiques
FAZ – 10.04.16 – AfD
Le seuil de douleur repoussé
L’AfD se rapproche d’autres partis européens de droite populiste. Il y a quelque temps le parti se tenait encore à distance du FPÖ et du Front national. Qu’est-ce que cela cache ?
http://www.faz.net/aktuell/politik/afd-naehert-sich-front-national-an-14171094.html
Die Welt – 11.04.16 – Parlement européen
Le vice-président de l’AfD envisage la formation d’un groupe commun avec le Front national
Il y a encore quelques mois, l’AfD ne voulait en aucun cas siéger avec le Front national français. Cela s’est « décrispé ». Gauland, vice-président de l’AfD, tient un groupe parlementaire commun pour possible.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article154198806/AfD-Vize-erwaegt-Fraktionsbildung-mit-Front-National.html
FAZ – 11.04.16 – Partis en crise
Les temps sont durs pour le SPD. Que faire ?
Même si cela coince entre la CDU et la CSU, ce sont bien les sociaux-démocrates qui vont mal. Certes, ils sont bien positionnés et ont pu mettre en œuvre nombre d‘éléments de leur programme. Ils n’en sont pas pour autant remerciés par les électeurs. Un commentaire.
http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/krise-bei-der-spd-14169924.html
Die Welt – 11.04.16 – Définition
L’AfD n’a aucune idée de ce que signifie « Occident »
La politique étrangère de l’AfD est totalement frappée aux couleurs nationales. Ainsi, le parti ne peut revendiquer le droit de se référer à la tradition « occidentale ». Un cours particulier en histoire.
http://www.welt.de/kultur/article154191548/Die-AfD-hat-keine-Ahnung-was-Abendland-bedeutet.html
Die Welt – 11.04.16 – Gouvernement fédéral
La crise des réfugiés empêche les réformes nécessaires
Presque imperceptiblement, des projets de réforme de la coalition sont en rade, sous l’ombre de la crise des réfugiés. L’Union et le SPD ne peuvent se mettre d’accord. La CSU, singulièrement, joue les trouble-fêtes. Un aperçu.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article154199677/Fluechtlingskrise-verhindert-notwendige-Reformen.html
Die Welt – 11.04.16 – SPD
La gifle à 21% va-t-elle devenir la question « Gabriel » ?
Le SPD atteint des scores pitoyables dans les sondages, doute de lui-même et de son président Sigmar Gabriel. Cela rappelle les années 2007 et 2008, lorsque le parti pestait contre Kurt Beck – pour finir par le virer.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article154195597/Wird-aus-der-21-Prozent-Klatsche-die-Sigmar-Frage.html
Die Welt – 11.04.16 – Education
Le bac pour tous ? Une erreur idéologique !
Une étude de la Fondation Konrad-Adenauer le montre : l’impératif du succès fait plonger le niveau d’exigence. Les jeunes ne savent plus faire face à l’échec. C’est le résultat d’une idéologie de la quantité.
http://www.welt.de/debatte/kommentare/article154195136/Abitur-fuer-alle-Ein-ideologischer-Irrtum.html
FAZ – 11.04.16 – Mouvements antieuropéens
Schulz met en garde contre un risque « d’implosion de l’UE »
Le président du Parlement européen Martin Schulz sonne le tocsin, contre les mouvements antieuropéens au sein des Etats membres. Il prétend savoir pourquoi les citoyens ont si fortement perdu confiance.
http://www.faz.net/aktuell/politik/europaeische-union/martin-schulz-sieht-bedrohung-durch-europafeindliche-bewegungen-14173019.html
Die Welt – 12.04.16 – Au Parlement de Saxe-Anhalt
L’AfD fait élire le vice-président, le candidat de Die Linke échoue
Avec des voix de presque tous les groupes, un représentant de l’AfD a été élu vice-président du Landtag en Saxe-Anhalt. Le candidat de la gauche, Wulf Gallert, a échoué, à la surprise générale.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article154261231/AfD-stellt-Vize-Praesident-Linke-Kandidat-faellt-durch.html
Die Welt – 12.04.16 – « L’état du monde »
La colère citoyenne, en Europe, renforce les populistes
« Si c’est comme ça, ce n’est plus mon pays » – la froide déclaration d’exil intérieur de la chancelière fédérale s’est répercutée à l’infini. Le lien entre le peuple et la nation est mis à l’épreuve.
http://www.welt.de/debatte/kolumnen/Weltlage/article154268118/Europas-Buergerzorn-macht-die-Populisten-stark.html
FAZ – 13.04.16 – Réunion de crise de la coalition
Le gouvernement Merkel a-t-il encore la capacité d’agir ?
Aujourd’hui va se décider à l’office de la chancellerie si la coalition noir-rouge est encore apte à l’action. Il va être particulièrement intéressant de voir comment la CSU se positionne autour de Horst Seehofer après des mois de controverse sur la politique des réfugiés.
http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/koalitionstreffen-in-berlin-nach-fluechtlingspolitik-streit-14173025.html
Die Welt – 16.04.16 – Avenir de l’Union
Dimanche, la respiration devrait manquer à quelques politiciens de la CDU
La direction de la CDU refuse une Renaissance conservatrice – pour le plus grand dépit de nombreux militants. Le spécialiste des enquêtes d’opinion de Merkel lui donne raison : si l’AfD est bien une « chance », ce sont les Verts qui représentent le plus grand danger.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article154415550/Am-Sonntag-duerfte-einigen-CDU-Politikern-der-Atem-stocken.html
Die Welt – 16.04.16 – Ex-chancelier
Pour la politique des réfugiés de Merkel, Kohl a des mots très explicites
Kohl reçoit son ami Orbán, le critique le plus virulent de Merkel. Avant cela, l’ex-chancelier critique la politique des réfugiés de la chancelière. L’Europe ne peut pas devenir la nouvelle patrie de millions de gens.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article154423049/Fuer-Merkels-Fluechtlingspolitik-findet-Kohl-deutliche-Worte.html
FAZ – 16.04.16 – Conflit de direction
L‘AfD divisée sur une coopération avec le Front national
Au sein de l’AfD il y a débat pour savoir si le parti doit coopérer avec le Front national français. Alexander Gauland y est favorable. D’autres têtes du parti craignent une dérive du parti vers la gauche.
http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/richtungsstreit-afd-entzweit-ueber-zusammenarbeit-mit-front-national-14182451.html
• Nouvelles du front intérieurDie Welt – 10.04.16 – Criminalité
Les bas-fonds de Berlin aux mains d’un clan arabe
De grandes familles arabes criminelles règnent sur des quartiers entiers, principalement à Berlin. Désormais, ils recrutent également sur les sites d‘hébergement de réfugiés. Leur argument : mieux vaut être en prison qu’en zone de guerre.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article154174175/Berlins-Unterwelt-ist-verloren-an-die-arabischen-Clans.htmlFAZ – 11.04.16 – Lutte antiterroriste
L’Union veut engager l’armée sur le territoire national
Compte tenu de la menace du terrorisme international, la CDU et la CSU veulent à l’avenir engager la Bundeswehr sur le territoire national. Les règles qui prévalaient jusqu’à maintenant sont dépassées, pense le porte-parole de l’Union à la commission de défense Otte.
http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/union-will-bundeswehr-einsatz-wegen-terror-bedrohung-im-inneren-14171655.htmlDie Welt – 11.04.16 – Une famille syrienne
Dalia avait réussi à fuir. Son mari l’a battue à mort
Les enfants devaient être présents lorsque son mari l’a frappée. Désormais, le Syrien comparait pour coups mortels. Ce cas n’en est qu’un parmi de nombreux faits de violence contre des femmes dans les hébergements.
http://www.welt.de/vermischtes/article154201139/Dalia-schaffte-die-Flucht-Dann-schlug-ihr-Mann-sie-tot.htmlDie Welt – 12.04.16 – Wehrbeauftragter [député du Bundestag chargé de la surveillance des forces armées, il peut être contacté par n’importe quel soldat directement, sans passer par la voie hiérarchique]
La Bundeswehr a formé des islamistes au maniement d‘armes
D’abord l’instruction sur les armes, ensuite l’EI : le « Wehrbeauftragter » considère l’islamisme dans l’armée comme un « danger réel ». 29 ex-soldats sont partis pour la Syrie. Cela concerne particulièrement des soldats de deux grades.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article154243232/Bundeswehr-bildete-Islamisten-an-der-Waffe-aus.htmlDie Welt – 12.04.16 – Interdiction de publicités
Un signe supplémentaire de soumission culturelle
Le ministre de la Justice Maas veut interdire la publicité « discriminatoire » afin d’éviter que des agressions sexuelles comme à Cologne se reproduisent. Les mannequins devront-ils désormais porter la burka – ou simplement le foulard, comme madame Erdogan ?
http://www.welt.de/kultur/article154234384/Eine-weitere-Geste-der-kulturellen-Unterwerfung.htmlFAZ – 12.04.16 – Réfugiés sur le marché du travail
500 médecins syriens ont fui vers l’Allemagne
La guerre en Syrie les a chassés du pays. L’Allemagne accueille volontiers ces médecins. Le besoin en est constant. En 2015, il y en avait plus que jamais en activité ici.
http://www.faz.net/aktuell/wirtschaft/fluechtlingskrise-gefluechtete-syrische-aerzte-in-deutschland-14173049.html• Nouvelles du front Sud
FAZ – 10.04.2016 – Idomeni
Plus de 250 blessés après un assaut sur la frontière macédonienne
Les migrants avaient essayé de percer la clôture frontalière. Le déclencheur de cette escalade était visiblement un tract. Les forces de sécurité macédoniennes ont réagi avec des gaz lacrymogènes et des grenades incapacitantes.
http://www.faz.net/aktuell/politik/fluechtlingskrise/idomeni-mehr-als-250-verletzte-nach-ansturm-auf-mazedonische-grenze-14170605.htmlFocus – 11.04.16 – Mise en garde contre une radicalisation
Un ministre grec à propos d’Idomeni : « Vous voyez aujourd’hui les djihadistes de demain »
Compte tenu de la tension qui règne dans le camp de réfugiés sauvage d’Idoméni à la frontière macédonienne, Nikos Toskas, ministre grec pour la Protection des citoyens met en garde contre une radicalisation des migrants en colère. Le comportement des autorités vis-à-vis des manifestants devrait être bien réfléchi.
http://www.focus.de/politik/videos/warnung-vor-radikalisierung-griechischer-minister-ueber-idomeni-heute-sehen-sie-die-dschihadisten-von-morgen_id_5425954.htmlFocus – 11.04.16 – Après la fermeture de la route des Balkans
L’Allemagne en 24 heures : des passeurs proposent aux réfugiés un transfert de luxe
Depuis que la route des Balkans est officiellement fermée, il est devenu beaucoup plus difficile aux réfugiés de poursuivre vers l’Europe du Nord depuis la Grèce. Cela ne met aucun terme à l’activité des passeurs. Ils offrent maintenant une sorte de transfert VIP.
http://www.focus.de/politik/deutschland/nach-schliessung-der-balkanroute-schlepper-bieten-fluechtlingen-luxustransfer-an_id_5425156.htmlFocus – 11.04.16 – Y a-t-il des agitateurs derrière cela ?
Assaut sur la frontière : les humanitaires condamnent une distribution de tracts à Idoméni
Dimanche dernier, des centaines de réfugiés du camp d’Idoméni se sont lancés à l’assaut de la frontière gréco-macédonienne, dans l’espoir de pouvoir enfin poursuivre leur voyage vers l’Europe. Leurs tentatives pour franchir la frontière sont restées vaines : les gardes-frontières macédoniens ont tiré gaz lacrymogènes, grenades incapacitantes et balles en caoutchouc dans la foule, pour repousser les réfugiés.
http://www.focus.de/politik/ausland/geruechte-im-camp-freiwillige-vor-ort-sollen-hinter-dem-flugblatt-stecken_id_5426841.htmlDie Welt – 12.04.16 – Italie
La frontière « invisible » sur le Brenner devient visible
L’Autriche fait ériger des postes de contrôle sur le col du Brenner. Vienne veut ainsi empêcher l’entrée illégale de « centaines de réfugiés ». L’Italie proteste : ce n’est pas ce qui était convenu.
http://www.welt.de/politik/ausland/article154254849/Die-unsichtbare-Grenze-am-Brenner-wird-sichtbar.htmlWiener Kurier – 12.04.16 – Un « groupe d’autodéfense » chasse les réfugiés
Le premier ministre bulgare félicite et remercie les gardes
Athlétique, portant la barbe, le cheveu coupé court et une croix gigantesque tatouée sur le côté gauche de la poitrine : c’est ainsi que se présente Dinko Valev, patron d’une casse automobile que beaucoup en Bulgarie saluent comme un courageux patriote. A la télévision, on appelle Valev le « super-héros » parce qu’il a, en quelques mois, de ses propres mains, arrêté au moins 20 migrants. Il s’agissait de migrants qui avaient réussi à passer la frontière en provenance de Turquie, dont des femmes et des enfants.
http://kurier.at/politik/ausland/selbstschutzgruppe-jagt-fluechtlinge/192.321.461
Die Welt – 12.04.16 – Réfugiés
La police, à Idomeni, craint un nouvel assaut sur la frontière
La police à Idomeni se prépare à un nouvel assaut sur la frontière avec la Macédoine. Beaucoup de réfugiés croient qu’elle sera bientôt de nouveau ouverte. Des activistes en auraient répandu la rumeur.
http://www.welt.de/politik/ausland/article154247062/Polizei-in-Idomeni-fuerchtet-neuen-Ansturm-auf-Grenze.htmlDie Welt – 12.04.16 – Réfugiés
La police, à Idomeni, craint un nouvel assaut sur la frontière
La police à Idomeni se prépare à un nouvel assaut sur la frontière avec la Macédoine. Beaucoup de réfugiés croient qu’elle sera bientôt de nouveau ouverte. Des activistes en auraient répandu la rumeur.
http://www.welt.de/politik/ausland/article154247062/Polizei-in-Idomeni-fuerchtet-neuen-Ansturm-auf-Grenze.html• Le Sultan, la chancelière et l’humoriste
Die Welt – 11.04.16 – Anne Will
Pourquoi le « dossier Böhmermann » est dangereux pour Merkel
La controverse sur le poème injurieux à l’égard d’Erdogan s’aiguise. Le débat chez Anne Will l’a montré également, où c’est principalement la chancelière qui s’est retrouvée sous le feu de la critique. Son unique défenseur semblait désemparé.
http://www.welt.de/vermischtes/article154195740/Warum-die-Causa-Boehmermann-fuer-Merkel-gefaehrlich-wird.htmlBild – 11.04.16 – La Turquie veut engager des poursuites contre Böhmermann
Que va faire Merkel maintenant ? Le gouvernement fédéral parle d’une crise sérieuse de politique extérieure
Cette décision ne fait plaisir à personne. Après que l’ambassadeur de Turquie eut demandé, dimanche, que des poursuites soient engagées contre Jan Böhmermann (35), la balle est dans le camp du gouvernement fédéral.
http://www.bild.de/politik/inland/jan-boehmermann/erdogan-will-strafverfolgung-was-macht-merkel-jetzt-45305638.bild.html
FAZ – 11.04.16 – Poursuites contre Böhmermann ?
Le gouvernement fédéral annonce un examen, de plusieurs jours
Va-t-on en arriver à des poursuites contre Böhmermann ? Le gouvernement fédéral a besoin de temps pour répondre, fait savoir le porte-parole du gouvernement Seibert. Que va-t-il advenir du « Neo Magazin Royale » ? La ZDF a une réponse claire.
http://www.faz.net/aktuell/feuilleton/debatten/bundesregierung-kuendigt-mehrtaegige-pruefung-an-14172192.htmlSpiegel Online – 11.04.16 – Poème d’injures sur Erdogan
Merkel et son problème Böhmermann
Le gouvernement fédéral se retrouve devant un dilemme à cause du poème injurieux sur Erdogan : finalement, la chancelière Merkel va devoir décider si elle fait droit aux exigences turques et laisse engager des poursuites contre Jan Böhmermann.
http://www.spiegel.de/politik/deutschland/jan-boehmermann-schmaehgedicht-setzt-angela-merkel-unter-druck-a-1086429.htmlDie Welt – 11.04.16 – Janis Varoufakis
« Bas les pattes, ne touchez pas à Böhmermann »
Vague de solidarité pour : l‘ex-ministre des Finances grec Varoufakis prend parti avec des mots très clairs pour le présentateur. La chanson d’Hallervorden ne devrait pas plaire non plus à Erdogan.
http://www.welt.de/kultur/article154202135/Haende-weg-von-Boehmermann.html
FAZ – 12.04.16 – Conflit avec la Turquie
Böhmermann pose à la chancelière un problème épineux
Il dépend maintenant de la chancelière qu’elle laisse les poursuites s’engager contre Jan Böhmermann après le dépôt de la plainte turque. Pour Angela Merkel, la décision est sensible – cependant, il y a des raisons de penser qu’à la fin elle prendra le parti de protéger l’humoriste. Un commentaire.
http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/jan-boehmermann-stellt-angela-merkel-die-gretchenfrage-14173824.htmlDie Welt – 12.04.16 – Tribunal constitutionnel
Un avocat spécialiste des médias voit Böhmermann en route vers Karlsruhe
Le cas Böhmermann provoque toujours de fortes vagues. Un juriste voit déjà l’affaire portée devant le tribunal constitutionnel. Un humoriste rappelle en attendant qu’Erdogan s’est retrouvé lui-même sous les barreaux autrefois, pour un poème.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article154245470/Medienanwalt-sieht-Boehmermann-auf-dem-Weg-nach-Karlsruhe.htmlFAZ – 12.04.16 – Escalade d’un litige
Ce n’est pas une satire, c’est malheureusement très sérieux
Le cas Böhmermann/Erdogan montre trop bien quel potentat et quel régime l’UE a institués protecteurs de ses frontières à l’instigation de la chancelière.
http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/eskalation-einer-affaere-das-ist-keine-satire-das-ist-bitterer-ernst-14174812.html• Une passion allemande
Die Welt – 11.04.16 – Légumes
Le fol amour des Allemands pour les asperges
Aucun légume n’est cultivé comme l’asperge, dans ce pays, sur de telles surfaces. Malgré les prix élevés, la demande dépasse toujours l’offre. Voici pourquoi les Allemands sont à ce point possédés.
http://www.welt.de/wirtschaft/article154203502/Die-wahnwitzige-Liebe-der-Deutschen-zum-Spargel.html -
La bave jubilatoire des journalistes
Le monde ne fonctionne pas et ça fait baver de plaisir les journalistes. Ils se voient déjà dénoncer les défauts de ce fonctionnement et s’ils bavent, c’est parce que cette dénonciation n’a pas de terme. Ils vont avoir du travail pour les siècles des siècles. Il fallait voir la journaliste Arianne Dayer à l’émission de la RTS Infrarouge mercredi soir. Il est vrai qu’elle ne bavait pas. Elle est une jolie femme et devait savoir que baver est inconvenant. Mais ses yeux brillaient d’excitation lorsqu’elle parlait des Panama Papers qui révèlent de tels dysfonctionnements dans le système financier international qu’ils blanchissent des monstres vendant des petites filles comme esclaves sexuelles. Arianne Dayer ne fait pas dans la dentelle. C’est aussi pour ça qu’elle ne bave pas.
Comme chacun sait, il n’y a pas que le système financier international qui ne fonctionne pas. Il y a aussi l’Église pleine de pédophiles, l’éducation nationale pleine elle aussi de pédophiles, la FIFA pleine de margoulins, sans compter les ripoux, les arnaqueurs au quotidien, et puis, ne l’oublions pas, les abominables braconniers africains qui tuent et mutilent des éléphants. Bref les méchants sont partout. La tâche est immense et pour lutter contre les méchants, il faudra des moyens, immenses eux aussi. Ainsi se mettent en place des plateformes de dénonciation des actes de corruption comme en Suisse (et en ligne s’il vous plaît), une nouvelle législation destinée à protéger les lanceurs d’alerte, des séminaires de recherche avec d’assidus chercheurs (comme il se doit), des séminaires interdisciplinaires avec experts évidemment renommés et internationaux. Un coup d’œil sur les conférences du Global Studies Institute à Genève en dit long sur les efforts accomplis dans le monde académique pour rejoindre les journalistes qui auront ainsi de puissants alliés. Un immense contrôle de tout et de tous risque de se mettre en place sur la planète entière. Le député libéral Christian Lüscher l’a bien relevé lors de l’émission Infrarouge dont je parlais plus haut. Avec ironie, il a lancé à Carlo Sommaruga, croisé de la pureté, qu’il se réjouissait de le voir en gendarme du monde.
Certains estiment que la croisade mondiale pour la pureté ou la transparence est menée par les Américains. Si au moins ! Car alors on pourrait couper la tête du monstre ! Or ce monstre est cette hydre de Lerne qu’Hercule voulait tuer. Mais à chaque fois qu’il coupait une tête, une autre repoussait.
Cette dynamique de la dénonciation a sa source dans une religion, celle du bien, la pire de toutes. On dénonce volontiers le prosélytisme des chrétiens, mais que dire de cette religion du bien ? Son développement est tentaculaire et global. Elle fait efficacement concurrence à l’Église catholique. Les nouveaux croisés de la pureté, dignes héritiers des gnostiques d’autrefois, dénoncent tout ce qui va mal dans le monde. Il s’agit, pour eux, de procéder à de multiples épurations. Mais elles pourraient bien, un jour, ces épurations, paraître relativement bénignes en regard d’une purification mondialisée au nom de la transparence. En ce domaine, nous avons d’ailleurs un maître, Robespierre, l’incorruptible, ancêtre des épurateurs. Il n’y allait pas par quatre chemins. Au moindre soupçon, hop, la guillotine !
Nous n’en sommes pas encore là, c’est vrai, mais ne nous réjouissons pas trop vite. Le vingtième siècle a abondé en purifications et épurations. Qui les a vues venir ? Celui qui, à la belle époque, aurait parlé de la Shoah et du Goulag aurait été envoyé en asile psychiatrique. Aujourd’hui, tout est prêt, dans le langage employé, pour exterminer les méchants comme de la vermine. Il ne s’agit pas, en effet, de s’adresser à eux comme à des êtres humains, mais de les éliminer par des mesures appropriées.
On prend presque les journalistes en pitié tant ils auront du pain sur la planche. Parce qu’après la dénonciation du mal, il faudra mettre en place des contrôleurs qui repéreront les méchants comme nos radars repèrent les mauvais conducteurs. Et ces contrôleurs, il faudra les contrôler. Eux aussi vont faillir et il faudra les poursuivre médiatiquement et pénalement. Les budgets vont enfler et les contribuables vont devoir sortir leur portemonnaie. A chasser le mal (Satan comme on disait autrefois), on se lance dans une poursuite qui ne s’achève jamais. Les journalistes se sont engagés dans une chasse qui va les faire s’enfoncer dans une jungle si épaisse que nous les perdrons de vue. Qui les pleurera ?
Jan Marejko, 15 avril 2016
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Le Front national salue la large victoire du candidat du FPÖ en Autriche
« Mes plus sincères félicitations à nos amis du FPÖ pour ce résultat magnifique. Bravo au peuple autrichien », s’est réjouie Marine Le Pen, après que Norbert Hofer, le candidat du FPÖ, est arrivé largement en tête de l’élection présidentielle en Autriche. Selon les estimations, Norbert Hofer, qui était crédité de 18 à 22 % des suffrages par les sondages, a obtenu 35,5 % des voix ! Il affrontera au second tour de cette élection présidentielle au suffrage universel direct, comme en France (il est prévu pour le 22 mai seulement), l’écologiste Alexander Van der Bellen, arrivé loin derrière avec 21 %. Comme en France, seuls les deux premiers sont qualifiés pour le second tour.
Autre coup de tonnerre : les candidats des deux partis se partageant le pouvoir depuis l’après-guerre, le social-démocrate Rudolf Hundstorfer (SPÖ) et le conservateur Andreas Khol (ÖVP) sont éliminés avec seulement 11 % des voix chacun. C’est la candidate indépendante Irmgard Griss qui se classe troisième avec 19 % des suffrages.
Le FPÖ (Freiheitliche Partei Österreichs) est l’allié du Front national au Parlement européen au sein du groupe ENL, Europe des nations et des libertés.
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Election en Autriche : un avant-goût de la France en 2017 ?
Lors du premier tour de l'élection présidentielle dimanche en Autriche, les deux grands partis au pouvoir depuis 1945 ont été éliminés d'entrée, selon des projections basées sur des résultats partiels et des sondages de sortie des urnes.
Le candidat du parti FPÖ, Norbert Hofer, remporterait 36,7% des voix, réalisant le meilleur résultat de ce parti depuis la guerre à une élection nationale en Autriche.
Un écologiste, Alexander van der Bellen, et une candidate indépendante, Irmgad Griss, sont au coude-à-coude pour la deuxième place, à respectivement 19,7% et 18,8% des suffrages.
Pour rappel, les sondages donnaient le candidat FPÖ à 21% et le candidat Vert à 26%...
La crise des migrants qui a particulièrement touché le pays en plein sur la route des Balkans, a fait largement progresser la droite nationale.
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Turquie : Bruxelles cède
Le 19 avril, le premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, a déclaré qu’Ankara cesserait de remplir ses obligations envers l’Union européenne concernant les « migrants » si cette dernière n’exemptait pas les Turcs de visas pour pénétrer librement dans l’espace européen. Dès le lendemain, la commission Junker a cédé et a programmé pour le 4 mai la mise en œuvre de cette disposition. Aussitôt demandé, aussitôt exécuté ! Ankara invoque l’accord signé à Bruxelles à la mi-mars entre la Turquie et l’Union européenne prévoyant, entre autres, cette exemption de visas, les Turcs s’engageant à conserver momentanément les « réfugiés » sur son territoire et à accepter le retour de ceux qui sont déjà arrivés en Grèce. Et ce, contre paiement de 75 milliards pour leurs frais. Or, pour l’instant, seuls 750 « migrants » ont été transportés à bord de deux ferries du port de Mytilène sur l’île de Lesbos vers la Turquie. En revanche, Erdogan, est prêt à envoyer en Europe 25 000 « réfugiés » syriens en Europe après avoir vérifié qu’ils sont éligibles à la générosité européenne.
Les autorités turques avaient exigé le 18 mars que le projet d’exemption soit déposé avant fin avril, d’où l’ultimatum à la Commission, laquelle avait accepté cette date butoir en espérant sans doute qu’Ankara ne serait pas à cheval sur le calendrier. D’ailleurs, elle avait tout accepté ! Notamment que les négociations pour l’intégration de la Turquie reprennent alors que la plupart des pays membres y sont hostiles, d’où l’arrêt du processus en 2011, car le pays ne satisfaisait pas aux conditions d’intégration, malgré les 4,8 milliards d’euros reçus de l’Union européenne (685 millions d’euros par an) pour faciliter son adaptation aux critères européens. Mais les dirigeants turcs, eux, considèrent que l’entrée dans l’Union est quasiment acquise, le premier ministre n’a-t-il pas déclaré mardi devant le Conseil de l’Europe que son pays est « partie inséparable de l’Europe » ? Une nation de 70 millions d’habitants dont 96 % sont musulmans serait donc européenne ! Si telle est aussi leur conviction, que Merkel et Hollande informent leurs ressortissants de cette nouvelle.
La Turquie ne satisfait toujours pas aux critères posés par l’Union – elle n’en honore que 35 sur 72 – elle s’en est même éloignée sur le respect des droits de l’homme et ne reconnaît pas Chypre, pays membre de l’Union ! Mais nécessité fait loi pour Bruxelles. L’accord irresponsable du 18 mars a été pris dans la panique devant l’afflux massif des « réfugiés » invités par Mme Merkel, celle-là n’a vu de salut qu’en Ankara qui a évidemment profité de cet avantage pour faire monter les enchères et ses exigences. La Commission, prise à la gorge par sa propre inconscience, va évidemment céder, ne disposant pas de plan B pour arrêter l’invasion des « migrants ». Ou, plutôt, il n’y en a qu’un qui aurait empêché le recours à la Turquie : la fermeture des frontières et la dénonciation des accords de Schengen. Mais c’est ce à quoi les obstinés de l’utopie européiste ne se résoudront jamais, c’est aux peuples de les y contraindre.
Par Guy Rouvrais
Article paru dans Présent daté du 22 avril 2016
http://fr.novopress.info/200567/turquie-bruxelles-cede/#more-200567
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Le coût de l’accueil des réfugiés : les vrais chiffres
Le coût de l’accueil des réfugiés est littéralement astronomique.
Vous vous souvenez, à l’été 2015, ceux qui osaient parler du coût de l’accueil d’une nouvelle vague de réfugiés étaient systématiquement rabroués, et pour cause : en Europe, et singulièrement dans les médias français, qu’on se le dise, l’immigration est une chance.Mais demandez combien rapporte un immigré ? Vous ne le saurez jamais. Combien coûte-t-il, alors ? Vous ne le saurez pas plus… en France, du moins. Heureusement, dans d’autres pays européens, on a encore le souci de dire (parfois) la vérité aux électeurs ; c’est justement le cas en Suède.
À l’automne dernier, lors du débat budgétaire, le gouvernement (centre gauche) avait prévu une enveloppe de 15 milliards de couronnes (environ 1,6 milliard d’euros) à renouveler chaque année jusqu’en 2020. -
l’Economie du Diable
L’Europe submergée, c’était prévu !
De temps en temps, j’aime bien fouiller dans ma bibliothèque où règne bien sûr le plus grand désordre. Lors de l’un de ces moments de redécouverte, je suis tombé sur un livre d’Alfred Sauvy, publié en 1987, et qui avait pour titre « L’Europe submergée, Sud Nord dans trente ans ».
Dans ce livre, Sauvy s’intéressait à l’inévitable déferlement du Sud vers le Nord, en utilisant les statistiques démographiques disponibles à l’époque.
En s’appuyant sur une analyse assez simple des différences de taux de fécondité entre le Nord et le Sud de la Méditerranée, il arrivait à la conclusion que vers 2017, il risquait d’y avoir quelques problèmes d’immigration dans le vieux continent. Plutôt bien vu…
Mais ce n’était pas la première fois. En 1959, il avait publié un autre livre où il expliquait que compte tenu du baby boom, on risquait d’avoir une révolution dans les universités vers 1968 en raison de la surpopulation étudiante. Et il conseillait de préparer l’arrivée de ces centaines de milliers d’étudiants… Comme rien ne fut fait, nous eûmes les événements de mai 68 « à la surprise générale ».
Dans son livre « L’Europe submergée », dès 1987, il s’essayait à analyser ce qu’il fallait faire puisque l’on allait avoir des mouvements de population massifs et que l’on avait trente ans pour agir et se préparer. Et bien entendu, rien de ce qu’il préconisait ne fut fait, le court terme et les expédients l’emportant comme souvent hélas sur les analyses raisonnées, en tout cas dans les milieux politiques.
Mais retrouver ce livre m’a ramené bien des années en arrière, car Sauvy fut certainement l’un de ceux qui m’ont les plus marqué au début de mes années de formation. (Je suis toujours en formation, je tiens à le préciser ici, mais plutôt à la fin de cette dernière). J’ai tout aimé chez lui.
Il était catalan, fils de vigneron, grand blessé de guerre, polytechnicien ayant intégré après la première guerre mondiale où il avait servi avec honneur, joueur de rugby (il est rentré sur un terrain de rugby comme joueur pour la dernière fois à 72 ans), skieur, se disant de gauche et ne s’appuyant que sur une analyse impitoyable de la réalité, fondateur de l’INSEE et de l’INED (Institut national d’études démographiques), de la revue Population, auteur de dizaines d’ouvrages et de centaines d’articles.
On raconte (en fait c’est lui qui le racontait) que Léon Blum l’avait contacté pour faire partie de son cabinet en 1936. Hésitant, il avait répondu au dirigeant socialiste : « Je ne sais pas si je vais accepter tant à l’évidence vous ne connaissez rien à l’économie ». Et il avait dit à Léon Blum : « Votre expérience socialiste durera deux ans. C’est en général ce que durent les expériences socialistes ».
On songe à l’expérience de 1981 à 1983 et on sourit.
A cela, Blum avait répondu superbement : « Mais enfin Sauvy, si j’y connaissais quelque chose, je ne serais pas socialiste !» On ne saurait mieux dire, et toute l’histoire de France confirme ce qui n’était pas à l’évidence un jeu de mots mais une vérité profonde et qui ne s’est jamais démentie depuis. Comme le disait l’un de mes amis, homme politique : « On ne peut être à la fois socialiste, compétent et honnête. Il faut choisir deux des qualités sur trois ». C’est ce que semblait croire Léon Blum. En tout cas, les évènements depuis 1981 confirment cette plaisanterie, qui n’est après tout qu’une évidence factuelle.
Fin 1936, Sauvy est au cabinet de Paul Reynaud, en charge d’écrire les décrets pour relancer l’économie française, plombée à mort par l’expérience socialiste.
Et il suit, à la stupéfaction générale, une politique que l’on appellera quarante-cinq ans après une politique « de l’offre », totalement à rebours du consensus de l’époque, et tout le monde lui tombe dessus. Et bien entendu l’économie repart à toute allure, la croissance s’interrompant hélas avec l’arrivée de la guerre.
C’est lui qui inventa l’expression « le tiers monde », vouée à un succès planétaire, mais qu’il reniera à la fin de sa vie, tant les situations entre les différents pays avaient évolué.
C’est chez lui que j’ai vu mentionner pour la première fois la hausse du CO2 dans l’atmosphère, qui pouvait selon lui amener à terme à de graves problèmes
Tout ce qui était vivant l’intéressait.
En 1976, il publie son livre qui m’a sans doute le plus influencé, « L’économie du Diable », où il s’essaie à traiter des causes de la stagflation, c’est-à-dire la présence simultanée de l’inflation et du chômage. Dans ce livre, il explique fort clairement les raisons qui président à l’irruption de ce phénomène et il cite nommément le salaire minimum (qui empêche les plus faibles de travailler puisqu’ils ne sont pas rentables), la limitation du temps de travail, l’interdiction faite aux retraités de travailler, l’existence de professions monopolistiques et protégées, le blocage des prix dans des professions concurrentielles et bien d’autres encore.
Tous les facteurs qu’il cite sont de nature à empêcher le développement d’une offre susceptible de rencontrer une demande solvable. Les contraintes mises à la production empêchent en effet toute embauche, ce qui fait que l’offre insuffisante amène fort naturellement à des hausses de prix et à la faiblesse de la monnaie.
Eh bien, le lecteur peut vérifier tout cela en lisant ce livre qui n’a pas pris une ride : le programme commun de la gauche est signé en 1978 entre les communistes, les socialistes et les radicaux de gauche, et toutes les mesures préconisées étaient celles dont Sauvy avait dit dans son livre qu’elles amenaient toujours à des désastres. Et les socialistes, n’apprenant jamais de leurs erreurs, remettront le couvert avec les 35 heures sous Jospin et la hausse sur la fiscalité du capital sous Hollande.
Et bien entendu, à chaque fois que ce programme fut appliqué, nous eûmes un désastre. La seule différence entre 1936, 1981 et 1995 fut qu’au lieu d’avoir la Wehrmacht à Paris, nous avons eu la Bundesbank d’abord en attendant l’euro.
C’était aussi un homme plein d’humour.
Visitant un chantier avec le Président Mitterrand qui, en voyant un grand nombre de pelleteuses lui confiait « Ah Sauvy, si tous ces hommes avaient des pelles à la place d’avoir des machines, vous imaginez le nombre d’emplois créés ?» Il avait répondu « En effet, monsieur le Président. Mais imaginez s’ils avaient des petites cuillères ? ».
Mais ce qui m’avait séduit chez Sauvy, c’était le slogan qu’il répétait à qui voulait l’entendre : « Le rôle de l’économiste c’est d’éclairer pour guider ».Et il ne pouvait s’empêcher de constater avec une certaine tristesse que dans toute sa carrière « d’éclaireur, » il n’y avait eu que deux hommes politiques qui s’étaient donné du mal pour comprendre ce qu’il disait, Paul Reynaud et Mendes-France. Et du coup, il les admirait beaucoup certes pour leur intelligence mais bien plus pour leur capacité à essayer de s’informer dans un domaine qu’ils maîtrisaient mal. Il en concevait un certain dédain pour la chose politique, tout en sachant que son rôle envers et contre tout était de continuer à éduquer pour éclairer.
Mais la vraie raison pour lequel je l’admire est plus profonde : un peu comme Schumpeter, il disait que celui qui commence une analyse doit partir des données disponibles et non pas des préjugés qu’il pouvait avoir au départ de l’analyse. Par là, il voulait dire qu’une analyse scientifique doit partir d’abord de la réalité c’est-à-dire des chiffres.
Ces chiffres, il faut comprendre ce qu’ils recouvrent et comment ils ont été calculés. C’est lui qui disait : « Si vous torturez suffisamment les chiffres, ils finiront toujours par avouer ».
Ensuite, il faut trouver une explication aux relations qui peuvent exister entre ces séries de chiffres, en se méfiant toujours de ne pas tomber dans des explications hasardeuses. En termes simples, il faut se souvenir que corrélation ne veut pas dire causation. Par exemple, dans toutes les statistiques de santé mondiale on découvre que les fumeurs de cigares vivent plus longtemps que les autres. Et bien sûr cela ne veut pas dire que fumer le cigare est bon pour la santé, mais que les fumeurs de cigares ont tendance à être beaucoup plus riches que la moyenne et sont donc beaucoup mieux soignés.
Enfin, et c’est là qu’apparaît l’esprit scientifique, si l’étude que l’on a commencée montre à la fin quelque chose auquel on ne s’attendait pas du tout et qui heurte vos croyances profondes, eh bien on doit la publier même si les conclusions vous fâchent avec tous vos amis Toutes ses études à lui montraient que le responsable de la croissance était la flexibilité dans l’appareil de production, et donc il préconisait en tant qu’homme de gauche une politique qui favorisait l’entrepreneur et donc l’emploi, et par conséquent une politique fort nuisible au capitalisme de connivence ou aux « syndicats représentatifs » qui ne sont qu’un rouage du capitalisme de connivence. C’est ce qu’a redécouvert à grands frais une commission présidée par un grand « farceur tranquille » nommé Attali trente cinq ans au moins après, et bien entendu, aucune de ses propositions n’a été suivie de la moindre réalisation.
Et c’est là où je voulais en venir.
Depuis 1987, le nombre d’économistes a littéralement explosé dans le monde entier, et aussi curieux que cela paraisse, jamais l’esprit scientifique n’a été aussi peu présent dans les décisions économiques.
Jamais nous n’avons eu autant d’économistes à la tête des banques centrales, jamais les banques centrales n’ont eu autant de pouvoir, et jamais la pensée magique et non scientifique n’a eu une telle place dans nos sociétés.
Mais il n’y a pas que la pensée magique qui fasse des dégâts : il y a aussi les fraudes. D’après un papier fort sérieux que j’ai lu, pour plus de la moitié des thèses présentées en économie dans les grandes universités américaines, les résultats ne sont pas vérifiables par de tierces parties. Ce qui veut dire que ces braves gens fraudent en utilisant un langage mathématique extrêmement compliqué pour ne pas être dévoilés.
On imagine mal Rueff, Sauvy, Fourastié ou Raymond Aron se laissant aller à de telles bassesses.
Le mélange de compétence et de modestie qui caractérisait cet homme n’existe pour ainsi dire plus. Aujourd’hui, nous avons autant d’exemples que nous le souhaitons d’arrogance mélangée à de l’incompétence et à pas mal de malhonnêteté intellectuelle. Je refuse de donner ici l’identité de ceux à qui je pense, la place étant insuffisante, mais je suis sûr que les lecteurs ont quelques noms d’Oints du Seigneur en tête et s’ils en cherchent d’autres, ils peuvent toujours aller voir la liste des économistes qui ont recommandé de voter pour François Hollande et qui sont curieusement silencieux depuis quelques temps. On se demande pourquoi ?
Bref, aux lecteurs qui ne connaitraient pas Sauvy et voudraient savoir ce qu’était un économiste, un vrai, je propose de relire quelques uns de ses livres.
Mes préférences iraient à « La machine et le chômage » et à « l’Economie du Diable ».
Bonne lecture.
Charles Gavehttp://francelibre.tumblr.com/post/143202603146/leconomie-du-diable#.VxoxyJOLRXs
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Pourquoi Washingon prépare sa guerre antirusse en Europe
Donald Trump a promis la fin de l’Otan, mais Washington prépare sa guerre contre la Russie, et sur notre sol.
Le New York Times ne tarit pas d’éloges sur Frau Merkel, sa générosité, ses réfugiés et sa russophobie. Selon le quotidien des requins humanitaires, il était temps que l’Allemagne cessât de penser au commerce, temps qu’elle pensât plutôt à la guerre avec la Russie qui menace d’occuper Rome ou Riga…
On rappellera qu’en 1940 Roosevelt ne déclara pas la guerre à Staline qui martyrisait les pays baltes. Le communisme étant bien vu par sa camarilla, F.D. Roosevelt avait rétabli en 1933 les relations diplomatiques avec l’URSS de l’oncle Joe, au moment où ce dernier terminait, avec quelques comparses, d’exterminer dix millions de paysans russes et ukrainiens. Mais il y a des morts qui ne comptent pas, a dit Noam Chomsky. Et à la fin de la guerre, Washington remit la moitié du monde au communisme ; car la Chine devait suivre.
Ni la Chine ni la Russie ne sont communistes maintenant, et c’est vraisemblablement pourquoi nos élites les menacent d’opérations militaires et de cette guerre nucléaire qui en finirait enfin avec les méfaits de l’effet de serre ! Une planète sans humains pollueurs ! Les deux pays ne demandaient qu’à nous vendre leur gaz ou leur camelote ; mais c’était sans compter sur la « nation indispensable » destinée depuis leur président Wilson à faire du monde « un lieu sûr pour la démocratie », vous savez, cette démocratie US qui truque ses élections, suscite 200 guerres dans le monde, enferme trois millions d’Américains sous les barreaux, en tue treize mille par an et concentre grâce à la Fed de Yellen-Warburg la moitié des richesses entre les mains de cent oligarques profilés comme George Soros ou Tim Cook.
Les historiens libertariens permettent de comprendre les raisons de la guerre froide.
En 1948, une agitation médiatique permit de créer l’Otan et de faire réélire Truman, président jusque-là pas très convaincant. Apprentie sorcière dotée du dollar, l’Amérique créa ou arma le Vietminh, Al Qaeda, Daesh, la menace soviétique (aussi bien en 1917 qu’en 1941 ou 1945), avant de choisir fermement de mobiliser son Europe contre la Russie. Le complexe militaro-industriel est déjà bien inspiré.
À propos de ce bellicisme impérial (les partisans des guerres sont aussi partisans de l’immigration de masse et des dépenses publiques), lisez Ralph Raico, Joe Stromberg, John V. Denson, Murray Rothbard ; tous ces livres sont disponibles sur le site Mises.org.
La suite ? Vous la comprendrez mieux en relisant Thucydide(1). Périclès ruine les alliés de sa thalassocratie impériale, pille le trésor de la ligue de Délos, Puis décide de répandre le modèle démocratique et d’anéantir Sparte. S’ensuit une guerre de trente ans, les massacres bouleversants de Mélée ou de Corcyre, la destruction de la plus belle civilisation de notre histoire.
Mais quand on aime la « démocratie », on ne compte jamais.
(1) « Nous sommes ici, comme nous allons vous le prouver, pour consolider notre empire et pour sauver votre ville. Nous voulons établir notre domination sur vous sans qu’il nous en coûte de peine et, dans notre intérêt commun, assurer votre salut… Non, votre hostilité nous fait moins de tort que votre neutralité ; celle-ci est aux yeux de nos sujets une preuve de notre faiblesse ; celle-là un témoignage de notre puissance » (Thucydide Guerre du Péloponnèse, V, XCI).