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Europe et Union européenne - Page 722

  • Brexit : Le souverainisme à la mode britannique ... Une vraie bonne nouvelle pour l'Europe ?

    La sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne est désormais une éventualité de court terme. Mathieu Bock-Côté estime [Figarovox - 24.02] qu'à leur manière bien singulière, les Anglais partisans du Brexitdéfendent le véritable esprit européen. Et lorsqu'il invoque la vie démocratique de l'Europe, c'est au sens des peuples, des nations, de leur pluralité. Il le fait en des termes et selon une conception de l'Europe, des sociétés et des nations, qui est aussi fondamentalement la nôtre. Sur ce même sujet, on pourra se reporter utilement au lundi de Louis-Joseph Delanglade publié ici-même le 29.02 : L’Union agonise ? Vive l’Europe !  LFAR

    La table est mise, les Britanniques se prononceront le 23 juin sur leur sortie de l'Union européenne. Les cyniques ont déjà leur formule toute trouvée : les Britanniques envisagent d'autant plus librement de sortir de l'Europe qu'ils n'y sont jamais vraiment entrés. Il n'en demeure pas moins que la vie politique européenne tournera pour les prochains mois autour de ce débat fondamental : est-ce qu'un État est en droit de sortir d'une association politique qui était censée représenter un grand bond en avant dans l'histoire universelle ? Est-il même en droit de définir selon ses intérêts nationaux spécifiques sa participation à une telle union ?

    Le sens de l'histoire, tel que l'interprétaient généralement les grandes figures de l'idéologie dominante, qui pousse à la dissolution des nations par le multiculturalisme et le globalisme, ne permettait pas cette prise au sérieux du fait national. Mais il semble que la liberté des peuples est encore capable de faire dévier l'inéluctable et que les grands processus historiques puissent se gripper quand la souveraineté s'en mêle. C'est d'autant plus vrai que la nation n'est pas une fiction idéologique, quoi qu'en pensent ceux qui y voient une construction sociale récente dans l'histoire du vieux continent, mais une réalité ancrée dans l'histoire. L'État-nation demeure l'horizon indépassable de la démocratie.

    On peut reprendre la formule aujourd'hui à la mode : de quoi l'Europe est-elle le nom ? Louis Pauwels, la grande figure historique du Figaro Magazine, au moment d'en appeler à voter contre Maastricht, en 1992, distinguait entre les européistes et les Européens. Les premiers, disait-il, s'attachaient à une chimère idéologique désincarnée qui n'avait d'européenne que le nom. Les seconds, en se portant à la défense des nations, défendaient la civilisation européenne à travers le cadre qui avait permis le développement de la liberté politique. Pauwels n'était pas le seul à penser ainsi, même si le souverainisme français de l'époque, qui ne portait pas encore ce nom, avait moins explicité sa vision de la civilisation européenne.

    À sa manière, c'est cette distinction qu'a reprise Boris Johnson, le maire de Londres, en contestant aux partisans de l'Union européenne la prétention à être les seuls défenseurs de l'Europe. Celui qui sera probablement la figure dominante du camp souverainiste, et qui lui donne un poids politique majeur, ne se laissera pas enfermer dans le mauvais rôle du Britannique insulaire seulement soucieux de cultiver son jardin. Il fait preuve d'un authentique cosmopolitisme. Il ne tolèrera manifestement pas l'étiquette d'europhobe que voudront lui coller ses adversaires et les commentateurs, qui ont décidé, en adoptant ce terme il y a quelques années, de psychiatriser la dissidence devant la construction européenne.

    Le souverainisme britannique est particulier : à la différence des autres pays d'Europe occidentale, il n'est pas canalisé ni confisqué par une force politique populiste, ou du moins, étiquetée comme telle. On ne saurait sérieusement faire du petit parti eurosceptique UKIP un parti d'extrême-droite, quoi qu'en pensent ceux qui n'en finissent pas d'étendre la définition de ce terme. Mais surtout, le souverainisme est très présent au sein du Parti conservateur même si ce dernier, pour l'instant, demeure sous l'autorité de son chef. Évidemment, David Cameron ne saurait être défini comme un souverainiste au sens strict, mais les conditions qu'il a posées pour rester dans l'UE rappellent une chose : l'adhésion à l'Europe n'était pas pour lui inconditionnelle.

    C'est une perle napoléonienne : un pays a la politique de sa géographie. Il ne peut s'en abstraire, même s'il n'en est pas prisonnier. C'est ce qui explique notamment que la Grande-Bretagne n'a jamais vu dans l'Union européenne autre chose qu'un grand marché auquel elle refusait son âme. La Grande-Bretagne appartient à la civilisation atlantique, et plus largement, à la civilisation anglo-saxonne. Pour Boris Johnson, la Grande-Bretagne serait plus forte délivrée des entraves communautaires. Elle renouerait avec une souveraineté lui permettant de conduire sa propre politique. À tout prendre, ses grands hommes politiques envisagent plus favorablement une éventuelle fédération des peuples de langue anglaise que d'unir son destin à l'Europe continentale.

    La possibilité d'une séparation britannique obligera l'Europe à réfléchir à son identité profonde et à la nature du projet politique qu'on porte en son nom. Depuis le refus, en 2005, d'intégrer la référence aux racines chrétiennes de l'Europe dans la constitution européenne, c'est la vraie nature de la construction européenne qui s'est dévoilée. Elle entend moins constituer politiquement le vieux monde à travers un patriotisme de civilisation transcendant les nations sans les abolir, que bâtir une forme d'empire universel et humanitaire aux frontières indéfinies et prétendant embrasser théoriquement l'humanité entière. Cette posture suicidaire conduit inévitablement à un refus de l'idée même de frontière, puisque c'est la pluralité humaine qui est contestée.

    La crise des migrants des derniers mois a rappelé une chose : non seulement l'Europe n'a pas vraiment de frontières, mais elle n'en veut pas non plus. Elle aurait l'impression de trahir sa vocation humanitaire en distinguant entre l'intérieur et l'extérieur de la communauté politique. Ce n'est pas le moindre des paradoxes que de constater que plus la construction européenne avance, et plus elle croit devoir dissoudre la civilisation européenne. Dans le monde idéal des européistes, la citoyenneté devrait recouper l'humanité entière et la logique des droits de l'homme définir exclusivement la vie politique. À terme, cette philosophie politique désincarnée provoque la révolte des peuples.

    À sa manière bien singulière, la Grande-Bretagne se porte peut-être à la défense, en ce moment, du véritable esprit européen. Quel que soit le résultat du référendum, qu'on ne saurait sérieusement prophétiser plusieurs mois à l'avance, il aura au moins eu une vertu : rappeler que le politique peut surgir à tout moment dans la vie des peuples et jeter à terre les constructions idéologiques aussi artificielles qu'autoritaires. L'Europe ne saurait traiter ses peuples comme des provinces vassales. Parce qu'il redonne vie au politique et permet aux peuples de se le réapproprier, ce référendum représente une vraie bonne nouvelle dans la vie démocratique de l'Europe.

    FigaroVox

    Mathieu Bock-Côté           

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie et chargé de cours aux HEC à Montréal. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques(VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille: mémoire, identité et multiculturalisme dans le Québec post-référendaire (Boréal, 2007). Mathieu Bock-Côté est aussi chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2016/03/02/brexit-le-souverainisme-a-la-mode-britannique-une-vraie-bonn-5768233.html

  • La Pologne : déchirée à l’intérieur, stigmatisée et diabolisée à l’étranger

    Le destin de la Pologne est celui d’un peuple catholique fou de courage et de patriotisme dont le territoire n’a cessé de se déplacer et d’être partagé entre ses voisins.

    Ce grand pays a gagné son indépendance après la guerre de 1914-18. Il a cependant continué à être martyrisé au terme d’un ultime partage, par les Allemands, comme à Varsovie en 1944, et par les Soviétiques, comme à Katyn en 1940. Il fut abandonné par Roosevelt et Churchill à Yalta.

    La Pologne a été en pointe avec Jean Paul II, Lech Walesa et Solidarnosc dans le combat pour abattre le totalitarisme communiste qui l’a opprimée pendant près d’un demi-siècle.

    Aujourd’hui elle entre en combat pour sauvegarder son identité et revendiquer sa souveraineté face au successeur de l’empire soviétique, le conglomérat européen, fruit du mondialisme et vassal de l’empire américain.
    André Posokhow

    En octobre 2015, Droit et Justice (PiS), le parti conservateur, identitaire, souverainiste, eurosceptique et attaché aux valeurs traditionnelles, a remporté les élections législatives et obtenu la majorité absolue. Quelques mois auparavant, le candidat conservateur, soutenu par Droit et Justice, Andrzej Duda, était devenu président de la République.

    Pour la coalition des libéraux de Plate-forme civique (PO) et du Parti paysan polonais (PSL) et pour le cercle du président sortant (soutenu par le PO), cette défaite inattendue a constitué un énorme traumatisme.

    Au cours des années précédentes, ces politiciens ont servi en priorité les intérêts des groupes politiques issus de l’ancien régime communiste qui se sont convertis au « capitalisme » ou plutôt à l’affairisme et étaient impliqués dans de nombreux scandales politiques et financiers.

    Ils avaient aussi des liens très forts (parfois de caractère criminel) avec les services spéciaux russes et les capitaux étrangers investis dans les secteurs bancaire, médiatique et commercial.

    Ils se rendent compte aujourd’hui qu’ils ont beaucoup à perdre.

    Les réformes qui menacent la dolce vita des « enfants du Système »

    Parmi les réformes inscrites dans le programme de Droit et Justice qui menacent la toile d’araignée de ces oligarchies on peut noter :

    • l’introduction d’un impôt spécial sur les hypermarchés et la grande distribution ;
    • la création d’un impôt spécial dans le secteur bancaire et les transactions financières ;
    • la re-polonisation du secteur bancaire ; en 2015, 75% de ce marché était contrôlé par les capitaux étrangers ;
    • la limitation du capital étranger dans les « médias mainstream ». En 2015, 80% des médias étaient aux mains de sociétés étrangères.

    D’autres pans du programme inquiètent beaucoup, comme le refus d’accepter les quotas de réfugiés et les migrants économiques imposés par l’Union européenne ou, en ce qui concerne la vie morale, la loi sur l’avortement et la fécondation in-vitro.

    Qui a peur de l’Etat de droit et de la démocratie ?

     Presque immédiatement après ces élections libres et démocratiques, le gouvernement est devenu la cible des attaques hystériques des diverses forces politiquement correctes, gauchistes et progressistes.

    Une organisation mystérieuse, le Comité pour la défense de la démocratie (KOD), alliée au PO (et peut-être créée par lui) et le journal Gazeta Wyborcza, qui soutient les libéraux, ont commencé à mener des campagnes sur le thème de « la menace qui pèse sur l’Etat de droit ».

    Les mensonges se multiplient et aucun prétexte n’est écarté pour affirmer que la démocratie en Pologne se trouve en danger mortel. Les réformes du Tribunal constitutionnel sont présentées comme une scandaleuse violation de la Constitution et les changements introduits dans la loi sur les médias comme, bien sûr, destinés à limiter la liberté d’expression.

    Déjà, avant la Noël 2015, la majorité des médias polonais, toujours aux mains des capitaux étrangers et favorables à l’ancien régime et aux idées dites progressistes, et les kapos du Parlement européen ont affirmé à qui voulait l’entendre que la Pologne connaissait une situation de crise. Comme dans le scénario hongrois le pays est devenu « la bête noire » des institutions de l’Union européenne et des médias de ses pays membres, avec cependant quelques exceptions.

    Le sommet de l’hypocrisie : l’enquête de l’Union européenne sur la situation en Pologne

     Martin Schulz, le président du Parlement européen, s’est permis de qualifier les événements en Pologne de coup d’Etat orchestré par le gouvernement polonais.

    Enragés, les médias internationaux de gauche et du centre ont hurlé leurs accusations : la Pologne serait un pays xénophobe, antidémocratique, intolérant…

    Stimulée, l’Union européenne a lancé une enquête sur la situation de l’Etat de droit en Pologne.

    Au Parlement européen, un débat, ou plutôt une parodie de débat, a été engagée sur la situation de l’Etat de droit et de la démocratie en Pologne.

    Il convient de souligner qu’un des fondateurs du PO, Donald Tusk, le président actuel du Conseil européen depuis décembre 2014, a été pendant sept ans le premier ministre polonais. Tout est préparé et organisé pour procéder à une critique sévère, à la condamnation et à la stigmatisation de la Pologne. On parle même de sanctions…

    La première ministre polonaise, Beata Szydło, a décidé d’aller à Bruxelles pour défendre la souveraineté des décisions de son équipe. On ne lui donnait pas beaucoup de chances. L’Allemand Martin Schulz est un maître de manipulation et la majorité des groupes parlementaires était tombée d’accord sur la prétendue crise de la Pologne.

    Cependant, le 19 janvier 2016, pendant le débat, les PPE, les Libéraux, les Verts, les Socialistes, ne sont pas arrivés à formuler des reproches précis.

    Le soutien à la Pologne est venu de deux députés français, Jean-Luc Schaffhauser du Front national et Aymeric Chauprade, ainsi que de plusieurs membres de groupes de droite et de Tories britanniques.

    La démocratie en Pologne se porte bien, mais la lutte n’est pas finie

     Ceux qui ont été impliqués dans de trop nombreux scandales politiques et financiers n’ont pas vraiment compris que la société polonaise a dit « Assez ! » et qu’elle ne tolère plus la corruption, la manipulation de son peuple et la dictature « made in Brussels ».

    Pour le moment, le gouvernement continue à réformer l’Etat avec le soutien de la majorité de la population. Les médias changent aussi. Les journalistes qui n’avaient pas honte de pratiquer la désinformation et de se moquer de tout ce qui ressemblait à du vrai patriotisme (dans la novlangue des médias : obscurantisme) sont sur le départ.

    Certes, comme nous autres Polonais le disons aussi, une hirondelle ne fait pas le printemps, même à Varsovie. La société polonaise demeure et peut-être sera de plus en plus déchirée à l’intérieur par les tentatives de déstabilisation de cette nouvelle démocratie identitaire. Pour la renverser, la cinquième colonne au service des forces mondialistes ne cesse de déformer dans les médias de propagande la situation en Pologne et de la dépeindre, à la façon orwellienne, comme une diabolique antidémocratie.

    Mais notre démocratie identitaire est soutenue par « l’homme de la rue » et, grâce à son patriotisme, il sera difficile aux médias de la manipuler. Il reste à espérer que les médias indépendants présenteront à l’opinion polonaise et internationale la réalité du paysage politique polonais.

    Piotr Majewski., Universitaire, 25/02/2016

    http://www.polemia.com/la-pologne-dechiree-a-linterieur-stigmatisee-et-diabolisee-a-letranger/

  • Drieu: le Jeune Européen

    2495303368.jpgJuste avant la débâcle de 1940, à un moment dramatique où il se penche sur son passé, il éprouve le besoin de faire le point sur ses premières œuvres et de publier un recueil de ses Écrits de Jeunesse : deux recueils de poèmes de guerre, Interrogation (1917) et Fond de cantine (1920) ; et deux recueils d’essais et de textes divers, La Suite dans les idées (1927) et Le Jeune Européen (1927). Mais, toujours insatisfait de lui-même, il croit nécessaire d’en retravailler la formulation, perdant ainsi au passage la fraîcheur de ses premières sensations ; cela nuit particulièrement à la nouvelle version de ses poèmes.

    Notre nouvelle édition des Écrits de jeunesse reste fidèle au projet de l’écrivain, mais c’est un nouveau livre, puisque nous avons préféré sauvegarder la verdeur des textes originaux, plutôt que de nous ranger aux corrections a priori discutables de l’âge mûr.

    Bouleversés par leur expérience atroce de la « Grande Guerre », déçus par le morne immobilisme du vieux monde qu’ils voient retomber dans l’ornière de ses petites habitudes, les jeunes écrivains de cette génération espèrent encore pouvoir donner un sens à une modernité emportée par un perpétuel mouvement d’accélération dans le vide.

    Malgré quelques incertitudes juvéniles, ces courts textes de Drieu incarnent avec vigueur cet esprit d’invention et cette sincérité, réalisant une subtile combinaison entre excentricités dadaïstes, enthousiasme futuriste pour l’innovation technique et révolte surréaliste, tout en maintenant vivace le souvenir de la tradition classique.

    Professeur littérature comparée, Julien Hervier a notamment édité et présenté le Journal 1939-1945 de Drieu la Rochelle (Gallimard, 2012) et la correspondance de ce dernier avec Victoria Ocampo : Lettres d’un amour défunt (Bartillat, 2009, Prix Sévigné 2010).

    Source: http://zentropa.info

  • Un ancien ministre de Margaret Thatcher appelle les Britanniques à sortir de l'Union européenne

    Et il ne s'agit pas de n'importe quel ministre. Il s'agit de Nigel Lawson, ancien ministre de l’économie et des finances de Margaret Thatcher et son appel est publié dans le Daily Telegraph. Extrait de la traduction trouvée sur le site de l'UPR :

    "Le Premier ministre a clairement échoué à accomplir ses objectifs, et le moment est venu pour nous de quitter l’UE.

    Dans 4 mois, les Britanniques seront vraisemblablement appelés à prendre la décision la plus importante de leur vie pour l’avenir de notre pays.

    Ce n’est pas une décision par rapport à l’Europe en elle-même. C’est une décision pour savoir si nous voulons rester dans une institution profondément troublée et dévoyée connue sous le nom d’Union Européenne. Et personne n’aurait pu être plus clair sur la définition de ce problème que David Cameron, dans son discours à Bloomberg il y a trois ans, quand il s’était engagé à garantir une « réforme fondamentale et de grande portée » de l’UE. Il y a visiblement échoué.

    Il s’était personnellement engagé à mettre fin à l’effet cliquet tristement célèbre, en assurant que «le pouvoir refluerait vers les États membres, et ne resterait pas éloigné d’eux ». Il a visiblement échoué sur ce front aussi :pas un seul pouvoir n’a été rendu au Royaume-Uni ; et la doctrine du prétendu « acquis communautaire », qui pose que les pouvoirs une fois transférés à l’Union Européenne ne peuvent plus lui être retirés, reste encore fermement en place.

    Il avait également promis que tout ce qu’il voulait obtenir dans ses négociations impliquerait « un changement complet et approprié des traités », sans lequel ces décisions ne pourraient pas être juridiquement contraignantes. Aucun changement de traité n’a été obtenu.

    Le Premier ministre ne peut pas être tenu pour responsable de son échec lamentable à atteindre ses objectifs. L’Union Européenne s’oppose de façon inflexible à tout autre changement qu’une intégration toujours accrue. Ce qui est en revanche inacceptable, c’est qu’il présente comme des succès les prétendues concessions qu’il a obtenues, alors que celles-ci vont du totalement inapproprié au complètement absurde (...)

    Lorsque j’étais Chancelier, j’étais devenu de plus en plus conscient du fait qu’en termes économiques, l’appartenance à l’UE nous faisait plus de mal que de bien. Et encore était-ce avant l’arrivée de l’union monétaire européenne, qui est arrivée après que je quitte mes fonctions, et qui a eu un effet tellement désastreux sur l’économie de l’UE.

    Mais il n’est pas surprenant que cela n’apporte aucun avantage économique puisque l’Union Européenne n’a jamais été un projet économique. Ça a toujours été un projet politique, avec un objectif politique que nous, au Royaume-Uni, ne partageons pas. Telle est la raison fondamentale, qui prime sur toutes les autres, pour laquelle nous devons voter en faveur de la sortie.

    Cet objectif est la création d’une union politique en bonne et due forme, les États-Unis d’Europe.

    Voilà le but de cette « union toujours plus étroite ». Comme la Déclaration solennelle de 1983 sur l’Union Européenne l’a explicité, il ne s’agit pas simplement d’une union des peuples d’Europe. Il s’agit carrément d’une union politique des États membres. Voilà aussi le but de l’union monétaire. Le père de l’Union monétaire européenne fut Jacques Delors, un ancien président de la Commission européenne (...) Il avait très bien compris que l’on ne peut pas avoir d’union monétaire viable sans union fiscale, et pas d’union fiscale sans union politique. C’était tout le but de la manœuvre. D’où la proposition, formulée dans le rapport de la Commission européenne de juin 2015, surnommé « Rapport des cinq présidents », de mettre en place un seul ministre et un seul ministère des finances pour l’ensemble de la zone euro d’ici à 2025.

    Ce n’est clairement pas bon pour nous, et nous devons sortir. Sinon, même si nous avons une clause de retrait théorique de l’union politique, nous serons tout de même obligés d’accepter les lois de l’Union Européenne conçues avec cet objectif à l’esprit.

    On me demande : « Quelle est donc pour vous l’alternative à être dans l’Union européenne ? » Une question plus insensée est difficile à imaginer.L’alternative à être dans l’Union européenne est de ne pas être dans l’Union européenne. La plupart des pays du monde ne sont pas dans l’Union européenne – et la plupart des pays du monde se portent mieux que l’Union européenne.

    S’agissant des détails, nous abrogerions la loi de 1972 sur les Communautés européennes, qui établit la primauté du droit communautaire sur le droit britannique. Le marais de la réglementation européenne, – dont la plus grande partie est coûteuse, inutile et indésirable -, deviendrait la réglementation britannique, que nous serions alors libre d’accepter, d’abroger ou de modifier en fonction de notre intérêt national.

    Et nous continuerions à commercer avec les pays de l’UE, comme le reste du monde le fait aujourd’hui, et selon toute probabilité dans le cadre d’un accord de libre-échange bilatéral, dont ils ont beaucoup plus besoin que nous.

    Par-dessus tout, nous redeviendrions une démocratie indépendante, avec une perspective véritablement mondiale plutôt qu’étroitement européenne. Nous prospérerions, nous serions libres, et nous nous tiendrions debout. C’est tout ce sur quoi porte ce referendum."

    Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Agriculture : « mensonge et compromis, les deux mamelles de la France »

    La FNSEA pourrait avoir la décence de ne pas présenter d’excuses pour un fait que l’ensemble des acteurs agricoles devraient soutenir.
    La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) a présenté des excuses pour les insultes jetées « en touffe » au Président, lors de sa visite du Salon de l’agriculture. « Ça n’est pas respectable, ni pour la fonction, ni pour la personne », a dit Xavier Beulin, le patron du syndicat agricole français. Le Salon a, en effet, résonné des quolibets comme « connard », « fumier » ou le classique – mais néanmoins efficace – « bon à rien » !
    Il n’y a que l’oligarchie dominante pour s’offusquer d’une telle grossièreté, elle qui, depuis près de soixante ans, insulte les agriculteurs en leur faisant miroiter de fausses promesses, de faux marchés et de faux profits. La Ve République aura vu et provoqué la mort du petit exploitant agricole face aux grosses exploitations, en favorisant très largement les grandes surfaces et en s’intéressant plus à la politique agricole commune qu’aux producteurs français.

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  • « Viol islamique de l’Europe » : la couverture politiquement incorrecte d’un magazine polonais

    pologne.jpg

    Source : OJIM

    La couverture de l’hebdomadaire polonais wSieci paru le 15 février dernier en a fait bondir plus d’un : une femme blanche et blonde vêtue d’un drapeau européen en guise de robe, avec des mains basanées, probablement nord-africaines ou moyen-orientales, l’attrapant par les cheveux, les poignets, les hanches et le décolleté.

    En titre : « Viol islamique de l’Europe » avec, en sous-titre, « Notre rapport : ce que les médias et les élites bruxelloises cachent aux citoyens de l’Union ». Cette couverture renvoie à deux articles : « L’enfer de l’Europe », d’Aleksandra Rybińska, et « L’Europe veut-elle se suicider ? », de Bronisław Wildstein. Il s’agit de deux journalistes conservateurs, aux vues plutôt proches du parti Droit et Justice (PiS) de Kaczyński, actuellement au pouvoir, qui publient régulièrement dans cette revue conservatrice et globalement plutôt favorable au PiS. wSieci (un nom qui signifie « Dans le réseau », écrit en un seul mot) est un hebdomadaire jeune, qui a fait son apparition en 2012. En décembre 2015, il s’est vendu en moyenne à plus de 84 000 exemplaires, ce qui en fait le quatrième hebdomadaire d’actualité en Pologne (le numéro 1 des hebdomadaires d’actualité s’est vendu le même mois à 142000 exemplaires en moyenne). Il a été créé par un groupe de journalistes conservateurs qui ont aussi développé un des plus grands sites d’information de droite en Pologne : wPolityce.pl. Cet hebdomadaire est un habitué des couvertures « chocs » ou « polémiques ».
    La couverture du numéro paru le 15 février a suscité comme on pouvait s’y attendre des réactions négatives dans plusieurs médias internationaux. De manière récurrente, les auteurs des articles traitant ce sujet ont parlé d’un hebdomadaire « ultra-conservateur », « d’extrême droite », « xénophobe » ou « raciste », et ils ont cité les comparaisons avec la propagande fasciste ou nazie d’avant-guerre qui circulaient sur les réseaux sociaux. Cela a été le cas par exemple du site de blogs Big Browser du journal Le Monde, du site Au Féminin, de RT en français, du Huffington Post UK, du journal italien Corriere della Sera et du média public allemand Deutsche Welle. Ce dernier média a toutefois rappelé l’existence d’autres couvertures récentes dans le même style, comme celle du magazine Focus en Allemagne. Le site Breitbart s’est quant à lui fait qualifier d’extrême droite par le Washington Post pour avoir parlé de cette couverture de manière simplement descriptive. Une description de Breitbart reprise par le Daily Mail chez nos voisins britanniques. Côté critiques, les auteurs contestent le message véhiculé en couverture de wSieci qui ferait, d’après eux, référence aux multiples agressions de la Saint-Sylvestre à Cologne. Ils en profitent pour véhiculer l’information fausse lancée par des médias belges sur le fait qu’il n’y aurait que 3 réfugiés parmi les inculpés de Cologne. Ce mensonge, qui avait été rapidement démenti par le procureur de Cologne, est donc utilisé pour discréditer les allégations supposées de l’hebdomadaire polonais. Cette stratégie a été adoptée, entre autres, par Direct Matin, le Washington Post, le journal espagnol El Mundo…

    Le premier des deux articles auxquels la couverture de wSieci renvoie, « L’enfer de l’Europe » (intitulé « Viol islamique » dans le sommaire du numéro), est une liste non exhaustive des nombreux viols et agressions perpétrés depuis la mi-2015 par des demandeurs d’asile ou immigrés de fraîche date contre d’autres « migrants » dans les centres d’accueil et aussi contre des autochtones en Allemagne, au Danemark, en Suède et en Norvège, avec également un rappel des agressions contre les automobilistes, les chauffeurs routiers et les habitants à Calais. En introduction, la journaliste Aleksandra Rybińska affirme que l’on assiste au choc de deux civilisations qui se sont combattues pendant quatorze siècles, et que les musulmans qui viennent en Europe portent dans leur conscience collective le conflit avec le monde européen. Le deuxième article, « L’Europe veut-elle se suicider ? » (« Le suicide de l’Europe » dans le sommaire du numéro), est de la plume de Bronisław Widlstein, un grand nom du journalisme en Pologne et aussi de l’opposition étudiante au régime communiste à la fin des années 70, exilé en France dans les années 80 et revenu en Pologne en 1989. Wildstein rappelle qu’en invitant les immigrés en situation irrégulière à venir en Allemagne, Angela Merkel a violé les traités européens avec le soutien de Bruxelles. Wildstein pose la question de la survie de l’Europe et reproche aux élites européennes de refuser toute discussion sur les implications sociales d’un tel afflux d’immigrants de culture étrangère à la nôtre. Selon les auteurs des deux articles, le principal problème c’est le nihilisme européen et le relativisme des habitants du continent par rapport à leurs propres normes et valeurs traditionnelles, ce qui les rend incapables d’imposer leurs modes de conduite aux nouveaux arrivants : « Les arrivants comprennent que l’Europe contemporaine est un lieu où les croyances et normes anciennes sont mortes. Dans cette situation, ils se réfèrent à la civilisation qu’ils connaissent, c’est-à-dire la leur. ».

    La couverture de l’hebdomadaire porte donc un double sens. Il ne s’agit pas que des viols d’européennes par des immigrants, mais du viol d’une Europe quasi-consentante par le monde islamique. Rien à voir en tout cas avec la propagande fasciste ou nazie d’avant-guerre. La couverture de wSieci reflète la liberté de ton et la diversité d’opinions de rigueur dans les médias polonais. Des médias où la « pensée unique européenne », la « bien-pensance » et le « politiquement correct » ne représentent qu’un courant parmi d’autres.

    http://fr.novopress.info/198868/viol-islamique-leurope-couverture-politiquement-incorrecte-dun-magazine-polonais/

     

  • Cette République qui ne peut défendre le monde agricole...

    La colère paysanne a légèrement bousculé l'exécutif à l'ouverture du salon de l'agriculture, et le président de la République a sans doute ainsi mieux compris le désespoir d'une classe paysanne qui, dans ses diversités, n'attend plus grand-chose de l’État, après avoir longtemps espéré ou s'être reposé sur ce qu'il avait pu être en d'autres temps, d'ailleurs pas si lointains : désormais l’État apparaît impuissant et cette impuissance le délégitime aux yeux des agriculteurs.

    Double impuissance de l’État...  Face aux féodalités économiques d'abord, qui, ici, prennent de multiples formes : certaines banques oublieuses de ce qu'elles doivent au monde agricole (jusqu'à leur nom, parfois...), des transformateurs et des enseignes de la Grande distribution (qui n'ont pas toutes, il faut le reconnaître, les mêmes responsabilités), mais aussi toutes ces grandes multinationales de l'agroalimentaire qui s'appuient sur le système désormais tyrannique du libre-échange... Maisimpuissance de l’État aussi face à l'Union européenne, ou plutôt face à des institutions se qualifiant, de façon inappropriée mais bien réelle, d'« Union européenne » ! En veut-on le dernier exemple, si révélateur par lui-même, en date ?

    Il y a quelques mois, lors de cet été déjà très agité par les manifestations d'éleveurs, Intermarché avait décidé, pour apaiser la colère paysanne à l'égard de la Grande distribution, « d'acheter la viande plus cher aux éleveurs français » ce que condamne la Commission européenne qui y voit « une entrave à la concurrence étrangère » comme le rapporte le patron de l'enseigne, Thierry Cotillard, dans un entretien avec le journal Libération le 26 février. : « Sur le porc, l'été passé, Intermarché s'était accordé avec Leclerc pour acheter le kilo 1,40 euro, car nous sommes les deux seules enseignes à posséder des abattoirs. Mais ça n'a pas tenu. Maintenant, Bruxelles nous tombe dessus et enquête. Nous risquons une amende à hauteur de 5 % de notre chiffre d'affaires. (…) Parce que l'Europe considère que cet accord était discriminant vis-à-vis des pays tiers. »

    Quel scandale, quel ignominie ! Ainsi, la Commission européenne préfère la mort, parfois physique si l'on considère les 600 suicides annuels d'agriculteurs en France (selon les chiffres évoqués cette semaine par l'hebdomadaire La Vie), de l'agriculture française et de ses filières plutôt que de déroger aux sacro-saints principes, d'ailleurs mortifères à y bien regarder, de la « libre concurrence non faussée », ou de renoncer, même provisoirement et dans l'urgence, à cette idéologie libérale du « Laisser faire-laisser passer » qui n'est rien d'autre que l'application à l'économie de la loi de la jungle, de ce darwinisme économique et social qui « sélectionne » par le jeu du Marché et des féodalités de l'Argent, et qui élimine les plus petits et les plus faibles, à rebours de tout ce qui a fait notre civilisation et de la justice sociale, expression certes plus royale (c'est le roi Louis XVI qui en use le premier, ce que l'on oublie généralement...) que libérale...

    N'y aura-t-il personne pour aller gifler les membres de cette Commission inhumaine ? Je me souviens que, dans les années 1990, des Camelots du roi avaient entarté l'ancien président de la Commission européenne Jacques Delors, et je ne leur avais pas donné tort, loin de là ! Cette « violence », bien légère mais éminemment symbolique, n'était rien par rapport à celle que ce monsieur et ses acolytes, les Puissants d'Europe, ont fait subir à des millions de paysans, d'ouvriers et de salariés de toutes les professions d'Europe et de France en particulier !

    Face à l'attitude de la Commission, que disent la République et ses gouvernants ? En fait, on entend que leur silence, cet aveu muet de leur triste impuissance.

    La colère paysanne a, elle, toute légitimité à s'en plaindre : mais la colère est vaine si elle ne débouche pas sur la volonté de forger un État digne de ce nom, éminemment et traditionnellement légitime, mais un État qui devra aussi renforcer sa légitimité première par l'exercice renouvelé et constant de la justice sociale et par la reconquête de son indépendance pleine et entière qui reste la condition première des libertés de tous les Français, qu'ils soient agriculteurs ou non. 

    Le triste spectacle d'un président livide face à un éleveur lui expliquant les causes du malaise agricole et l'accusant de ne pas faire son travail est le symbole fort d'une République en fin de course, sans souffle et sans projet d'avenir : on peut le regretter mais on ne peut se contenter de ce regret...

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1292:cette-republique-qui-ne-peut-defendre-le-monde-agricole&catid=50:2016&Itemid=61

  • La Lettre d’Allemagne – N°7

    Dernières nouvelles : notre correspondant de Hambourg nous donne deux informations de ce  jour :

    – Selon Die Welt, la Bavière aurait pris toutes les dispositions pour fermer les frontières en quelques heures. 25.000 migrants marchent vers la frontière macédonienne depuis Athènes (FAZ). La route est pourtant fermée …
    – Sur NDR Info (*) on évoquait ce matin l’état de préparation de l’Italie, face à la vague de migrants qui s’annonce, depuis la côte africaine et, de nouveau, albanaise : c’est de là, en effet, que devraient tenter de joindre l’Europe occidentale les migrants bloqués en Grèce.
    La fermeture du col du Brenner – cette fois-ci, c’est l’Autriche qui ferme … – devrait logiquement détourner le flot vers Nice : bienvenue en France, pourront dire en chœur messieurs Cazeneuve et Estrosi.


    Trois élections

    A bientôt deux semaines de trois élections capitales aux parlements du Bade-Wurtemberg, de Rhénanie-Palatinat et de Saxe-Anhalt, la position de la chancelière fédérale sur la scène intérieure est plus compliquée que jamais.

    Au pays de Bade, le Vert, conservateur et catholique Winfried Kretschmann pourrait ravir ce bastion de la CDU – elle préside à Stuttgart depuis 1952 – à la barbe de Guido Wolf, homme-lige de Merkel, tandis que le SPD cherche désespérément à maintenir une distance de sécurité vis-à-vis de l’AfD (Alternative für Deutschland) : les derniers sondages placent CDU et Verts au coude-à-coude à 30%, le SPD à 15% et l’AfD à 10%, le parti Libéral (FDP) et le parti de Gauche (Die Linke) se battant pour éviter la disparition (seuil à 5%).

    Kretschmann a visiblement séduit nombre de sympathisants de la CDU, en montrant plus d’empressement que Wolf à soutenir la politique de Merkel sur les migrants. C’est donc plutôt à l’AfD qu’il faut chercher les sympathisants disparus du SPD. Une chose est certaine : la seule coalition bicolore possible sera verte et noire (couleur de l’Union CDU/CSU). En théorie, une coalition tricolore est possible, mais hautement improbable et clairement instable. Le SPD devrait, selon toute vraisemblance, se contenter d’être la première force d’opposition dans la nouvelle assemblée.

    En Rhénanie-Palatinat, le SPD, actuellement aux affaires, devrait céder sa place à la CDU de Julia Glöckner, vice-présidente du parti. Les deux formations politiques y totalisent environ 70% des intentions de vote, et seront contraintes à la « Grande Coalition », aucun supplétif habituel – Verts ou FDP – n’alignant des effectifs suffisants pour aider l’un des deux gros à atteindre la majorité absolue. L’AfD devrait, là aussi, faire son entrée au Landtag, à un niveau comparable aux Verts.

    Mais c’est en Saxe-Anhalt que s’annonce le coup de tonnerre, avec une AfD qui pourrait tutoyer la barre des 20%, et un SPD, là encore en difficulté, qui voit se profiler le spectre d’une quatrième place à 15%. L’érosion lente mais régulière de la CDU, qui reste la première force politique du Land, à 30%, et la bonne tenue de Die Linke, qui se maintient au-dessus de 20%, compliquent singulièrement la situation : on ne peut aujourd’hui exclure l’absence de majorité de gouvernement au soir de l’élection, si les Verts ou le FDP parviennent à franchir le seuil des 5% et à entrer au parlement d’un Land que l’on présente volontiers comme la « Silicon Valley » de l’Allemagne. La « Grande Coalition », de toute façon inéluctable, ne suffirait pas alors à assurer la majorité absolue. Elle se trouvera confrontée à une opposition encore jamais vue – 40% – de partis « hors-système ».

    Ce que les Allemands vont découvrir à cette occasion, c’est aussi que la « Grande Coalition » devient leur horizon politique pour l’instant indépassable – à l’exception notable du Bade-Wurtemberg, où la CDU va être victime d’un hold-up politique. Et leur inquiétude devant l’incapacité de l’exécutif fédéral à juguler le flot des migrants ne devrait pas s’en trouver apaisée.

    Angela Merkel sortira affaiblie de ces élections : directement, à Stuttgart, où Wolf devrait prendre acte de la perte d’un quart de son électorat en cinq ans, comme à Magdeburg, et indirectement, du fait du recul général de son partenaire de coalition, le SPD de Sigmar Gabriel. On voudra bien se souvenir ici que les plus fervents soutiens de la chancelière se trouvent aujourd’hui au SPD et chez les Verts, bien plus qu’au sein de son propre parti. La montée, lente mais régulière de l’AfD, à l’ouest, et son enracinement – qui reste à confirmer, mais qui constituerait une nouveauté par rapport à la séquence éphémère des « Republikaner » des années 1990, en lien avec les migrations générées par les soubresauts de l’ex-Yougoslavie – au sein d’une couche moyenne négligée et méprisée, sera également comptée à son passif.

    Il reste pourtant à la chancelière une petite chance de renverser la tendance et de faire mentir les sondages, avec le sommet UE/Turquie du 7 mars prochain : nul doute qu’elle s’y emploiera activement à obtenir d’Erdogan qu’il tienne ses engagements – cela ne devrait pas convaincre grand monde. Bien plus sûrement, elle devrait profiter de la fermeture des frontières sur ses marches méridionales : en réalité, les effets en sont déjà perceptibles en Bavière. Elle pourra alors remercier le chancelier autrichien et le premier ministre hongrois… et voler au secours de son nouvel ami d’Athènes.

    François Stecher
    26/02/2016

    Note :

    NDRLa Norddeutscher Rundfunk est un organisme de droit public basé à Hambourg, membre de l’ARD. Il s’agit du service public audiovisuel pour les Länder de Basse-Saxe, Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, Schleswig-Holstein et la ville-État de Hambourg.

    Revue de presse

    • Crise des réfugiés / Allemagne

    FAZ (Frankfurter Allgemeine Zeitung) – 22.02.16 – Collier, économiste spécialiste du développement
    « La politique des réfugiés de Merkel est condamnable »

    L’économiste doute de la volonté de s’intégrer des réfugiés. Il dit que l’Allemagne ne sauve pas les bons.
    http://www.faz.net/aktuell/wirtschaft/paul-collier-ueber-angela-merkels-fluechtlingspolitik-14068937.html

    FAZ – 24.02.16 – Crise des réfugiés
    77% des migrants arrivés en janvier n’avaient pas de papiers d’identité
    L’immense majorité des réfugiés qui arrivent en Allemagne n’a pas de papiers valides. Selon les organisations de défense des droits de l’homme, il y a une bonne raison à cela.

    http://www.faz.net/aktuell/politik/fluechtlingskrise/fluechtlingskrise-77-prozent-der-migranten-im-januar-ohne-ausweispapiere-14087731.html

    FAZ – 25.02.16 – « Une hypothèse purement technique »
    Le gouvernement table sur 3,6 millions de réfugiés d’ici 2020
    Personne ne peut oser aujourd’hui un pronostic sérieux. Ainsi, le gouvernement fédéral table globalement sur un demi-million de réfugiés par an. Actuellement, les « remigrants » afghans sont récompensés avec 700 euros.

    http://www.faz.net/aktuell/politik/fluechtlingskrise/deutschland-rechnet-mit-3-6-millionen-fluechtlinge-bis-2020-14089561.html

    FAZ – 24.02.16 – Jugement après les agressions de Cologne
    Ne pas perdre la vue d‘ensemble
    Il faut saluer le premier jugement en lien avec la nuit de la Saint-Sylvestre à Cologne. Pourtant, la crise des réfugiés ne sera réglée ni par des sanctions pénales ni par un effort sur les expulsions. Un commentaire.

    http://www.faz.net/aktuell/politik/fluechtlingskrise/urteil-nach-koelner-uebergriffen-den-blick-fuers-ganze-nicht-verlieren-14088091.html

    Die Welt – 25.02.16 – Délits et crimes de migrants
    Un accident provoqué par un raton-laveur est-il plus important qu’un coup de pied donné à une femme enceinte
     ?
    La police de la Hesse renonce à diffuser des rapports sur la criminalité des réfugiés « faute d’intérêt manifesté par le public ». Au lieu de quoi on rend compte d’incidents de moindre importance. Le ministre de l’Intérieur est en difficulté.

    http://www.welt.de/politik/deutschland/article152633768/Waschbaer-Unfall-wichtiger-als-Tritt-gegen-Schwangere.html

    • Elections, sondages & opinions

     Die Welt – 21.02.16 – Politique des réfugiés
    Wolf et Klöckner perdent patience avec Merkel
    Les candidats têtes de liste de la CDU dans le Sud-Ouest redoutent de perdre des voix du fait de la politique des réfugiés de Merkel, et l’expriment ouvertement dans une déclaration commune. Le SPD et les Verts prennent la défense de la chancelière.

    http://www.welt.de/politik/deutschland/article152482809/Wolf-und-Kloeckner-verlieren-ihre-Geduld-mit-Merkel.html

    Die Zeit – 22.02.16 – Politique des réfugiés
    Les candidats têtes de liste de la CDU demandent un contingent journalier
    Julia Klöckner et Guido Wolf prennent position contre la politique des réfugiés d‘Angela Merkel. Sigmar Gabriel, patron du SPD, leur reproche d’affaiblir l’autorité de la chancelière.

    http://www.zeit.de/politik/2016-02/fluechtlingskrise-julia-kloeckner-guido-wolf-tageskontingente-merkel

    FAZ – 22.02.16 – Sondages sur les élections aux Landtage
    Seule l’AfD progresse
    Les élections aux Landtage pourraient se transformer en vote de protestation. Selon un très récent sondage, en Saxe-Anhalt l’AfD distance le SPD. A Mayence et Stuttgart, l’écart diminue.
    http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/umfragen-zu-landtagswahlen-nur-die-afd-legt-zu-14083860.html

    Die Welt – 22.02.2016 – Sondage électoral
    L’AfD dépasse le SPD pour la première fois en Saxe-Anhalt
    Environ trois semaines avant les élections au Landtag de Saxe-Anhalt, l’AfD devance le SPD. Même dans le Land le plus peuplé [ndT : Rhénanie du Nord-Westphalie], la droite populiste progresse et serait actuellement la troisième force politique.

    http://www.welt.de/politik/article152484764/AfD-ueberholt-in-Sachsen-Anhalt-erstmals-die-SPD.html

    Die Welt – 22.02.16 – Sondage électoral
    Gabriel et le SPD seront les grands perdants
    Les sondages en vue des trois élections au Landtag laissent entrevoir un avenir sombre aux « partis populaires » [ndT : on désigne ainsi la CDU/CSU et le SPD]. Le SPD, en particulier, devrait accuser des pertes douloureuses. La veste électorale qui menace endommagera la stabilité du pays.

    http://www.welt.de/debatte/kommentare/article152518617/Gabriel-und-die-SPD-werden-die-grossen-Verlierer-sein.html

    FAZ – 23.02.16 – Escalade à Clausnitz
    Là d’où le politique se détourne, le tribalisme devient la norme
    Qui crie devant un bus de réfugiés « Nous sommes le peuple » ? Il ne faut pas croire que les gens qui expriment ainsi leur rancune ordinaire sont à moitié aussi stupides qu’ils en donnent l’air.

    http://www.faz.net/aktuell/feuilleton/debatten/clausnitz-zeigt-dass-tribalismus-alltag-wird-14084630.html

    Die Welt – 24.02.16 – Tendance électorale
    La cote de Merkel bondit
    Est-ce que cela s’annonce bien ? La chancelière fédérale Angela Merkel peut à nouveau se réjouir d’un surcroît de sympathie. Cependant, l’AfD progresse également. De nombreux citoyens considèrent avec pessimisme l’avenir de l’Union européenne.

    http://www.welt.de/politik/article152585697/Merkels-Beliebtheit-steigt-sprunghaft-an.html

    Handelsblatt – 24.02.16 – Protestation contre les demandeurs d‘asile
    Le nombre des extrémistes de droite augmente
    Le débat sur la politique des réfugiés prend un tour de plus en plus émotionnel. Le Verfassungsschutz met en garde contre un extrémisme de droite en augmentation. Ce qui préoccupe avant tout, c’est qu’il gagne les couches moyennes.

    http://www.handelsblatt.com/politik/deutschland/asylprotest-zahl-der-rechtsextremisten-nimmt-zu/13009954.html

    Die Welt – 24.02.16 – Femme et chef d’entreprise à Cologne
    « Je suis une migrante et me fais traiter de nazie »
    Emitis Pohl, chef d’entreprise de Cologne, a fui l’Iran à l’âge de 13 ans. Après les agressions de la Saint-Sylvestre, cette musulmane demande une ligne claire contre les réfugiés criminels. A cause de cela, elle récolte la haine.

    http://www.welt.de/politik/deutschland/article152594591/Ich-bin-Migrantin-und-werde-als-Nazi-bezeichnet.html

    FAZ – 25.02.16 – Critique télé : Maischberger
    Les politiciens et le citoyen majeur
    On peut parfois apprendre des choses d‘un Talkshow. Par exemple, chez Sandra Maischberger, est apparu clairement pourquoi la crise des réfugiés pourrait conduire à une crise politique intérieure.

    http://www.faz.net/aktuell/feuilleton/medien/tv-kritik/tv-kritik-maischberger-politiker-und-der-muendige-buerger-14089560.html

    FAZ – 25.02.16 – Etude à Dresde
    « Pegida et l‘AfD sont les mêmes »
    Celui qui manifeste avec Pegida vote visiblement pour l’AfD : l’Alternative für Deutschland trouve de plus en plus les faveurs des partisans du mouvement de protestation, selon une nouvelle étude. La droite populiste parvient ainsi à se répandre dans toute l’Allemagne.

    http://www.faz.net/aktuell/politik/fluechtlingskrise/studie-aus-dresden-pegida-und-afd-sind-dasselbe-14090416.html

    Die Welt – 25.02.16 – Bade-Wurtemberg
    Kretschmann se fait huer lors du « tour des éléphants »
    Echange de coups entre candidats têtes de liste aux élections au Landtag du Bade-Wurtemberg : le ministre-président Winfried Kretschmann voulait démystifier l’AfD. Mais de nombreux auditeurs lui sont tombés dessus.

    http://www.welt.de/politik/deutschland/article152619483/Kretschmann-wird-bei-Elefantenrunde-ausgebuht.html

    Die Welt – 26.02.16 – SPD en Saxe-Anhalt
    Tout, mais pas quatrième derrière l’AfD !
    A l’occasion de l’élection au Landtag de Saxe-Anhalt, le SPD, parti de la coalition gouvernementale, doit redouter une débâcle. Pour la tête de liste Katrin Budde, le rêve d’accéder à la présidence du Land menace de se briser, par la faute de l’AfD.

    http://www.welt.de/politik/article152670892/Alles-nur-nicht-auf-Platz-vier-hinter-der-AfD.htmlt

    • Crise des réfugiés / Europe centrale & balkanique

    FAZ – 23.02.16 – Crise des réfugiés
    La Slovénie engage l’armée pour sécuriser la frontière
    Le parlement slovène autorise l’engagement de soldats pour surmonter la crise des réfugiés. En cas de nécessité, l’armée pourra utiliser la force.

    http://www.faz.net/aktuell/politik/fluechtlingskrise/armee-sichert-slowenien-grenze-in-fluechtlingskrise-14085467.html

    Die Welt – 24.02.16 – Réfugiés
    La route des Balkans est fermée, la situation en Grèce s’exacerbe
    Les Etats des Balkans ferment leurs frontières, ne laissant plus passer que les Syriens et les Irakiens. Le reflux vers la Grèce s’amplifie. Athènes met en garde : d’ici une semaine on ne pourra plus accepter personne.

    http://www.welt.de/politik/ausland/article152583535/Balkanroute-dicht-Lage-in-Griechenland-spitzt-sich-zu.html

    FAZ – 24.02.16 – Référendum
    Les Hongrois devraient s’exprimer par référendum sur les contingents de réfugiés
    En Hongrie, on devrait se prononcer par référendum sur le système des contingents de réfugiés. Dans le même temps, l’Autriche et quelques Etats balkaniques accroissent la pression sur l’Union européenne.

    http://www.faz.net/aktuell/politik/fluechtlingskrise/volksabstimmung-ungarn-sollen-ueber-fluechtlingskontingente-abstimmen-14088178.html

    Die Welt – 24.02.16 – Conférence des Balkans
    L’Autriche veut en finir avec le « laissez passer » des réfugiés
    Les pays de la route de l’Ouest des Balkans considèrent qu’ils sont contraints de prendre des mesures nationales. Lors de la réunion de Vienne, c’est surtout l’Autriche qui annoncé de telles mesures, qui mettent l’Europe sous pression.

    http://www.welt.de/politik/ausland/article152599903/Oesterreich-will-das-Durchwinken-von-Fluechtlingen-beenden.html

    Handelsblatt – 25.02.16 – Politique des réfugiés en Europe
    La grande illusion des Autrichiens
    Le cavalier seul de l’Autriche et des Etats balkaniques dans la crise des réfugiés accélère la chute de l’Europe. Sans la Grèce et l’Allemagne, il n’y a pas de solution.

    Un commentaire.
    http://www.handelsblatt.com/politik/international/fluechtlingspolitik-in-europa-die-grosse-illusion-der-oesterreicher/13014942.html

    FAZ – 25.02.16 – Controverse sur les réfugiés
    La Grèce ne veut pas être transformée en « entrepôt à humains »
    Le conflit diplomatique entre la Grèce et l’Autriche s’est encore exacerbé. Athènes rappelle son ambassadeur. Le pays craint un gigantesque reflux si les réfugiés ne peuvent plus gagner l’Europe du Nord par la route des Balkans.

    http://www.faz.net/aktuell/politik/streit-um-fluechtlinge-griechenland-will-kein-lagerhaus-fuer-menschliche-seelen-werden-14090411.html

    Die Welt – 25.02.16 – Crise des réfugiés
    Tsipras menace de bloquer politiquement l‘UE
    Alexis Tsipras a mis l’UE en demeure de mettre en œuvre les mesures pour contenir le flot des réfugiés. Il n’acceptera pas, dit-il, de voir la  Grèce se transformer en « dépôt pour êtres humains ».

    http://www.welt.de/politik/ausland/article152622575/Tsipras-droht-mit-Blockade-der-EU-Politik.html

    Die Welt – 25.02.16 – Conférence de Vienne
    L’UE menace d’exploser à la tête de Merkel, à la joie de Poutine
    Il est possible que les Etats européens partisans du « non » parviennent à contenir le flot des réfugiés, sauvant ainsi l’avenir de la chancelière. Pour autant, le comportement à courte vue de Merkel a plongé l’UE dans une crise existentielle.

    http://www.welt.de/debatte/kommentare/article152613746/Die-EU-fliegt-Merkel-gerade-um-die-Ohren-zur-Freude-Putins.html

    FAZ – 25.02.16 – Premier ministre Orban
    « Le ton employé en Allemagne est agressif »
    Le premier ministre hongrois considère que la sécurité de l’UE est menacée. Il fulmine contre la politique allemande. Et n’a aucune compassion pour la Grèce.

    http://www.faz.net/aktuell/politik/fluechtlingskrise/fluechtlingskrise-viktor-orban-sieht-eu-sicherheit-bedroht-14089716.html

    FAZ – 25.02.16 – Crise des réfugiés
    Scènes d’un couple qui se brise
    Depuis que le chef du gouvernement autrichien Faymann a pris un autre chemin, Merkel n’est plus que pour le SPD et les Verts la chancelière des cœurs. Le destin de sa politique des réfugiés se décidera lors du sommet avec la Turquie.

    http://www.faz.net/aktuell/politik/fluechtlingskrise/fluechtlingskrise-szenen-einer-gescheiterten-ehe-14091046.html

    Die Welt – 25.02.16 – Crise des réfugiés
    « L’UE va vers l‘anarchie »
    La réunion des ministres de l’Intérieur, à Bruxelles, montre une Union à la croisée des chemins. L’Autriche menace Athènes d’une exclusion de l’Espace Schengen ; les Grecs se sentent abandonnés et se voient comme « le Liban de l’Europe ».

    http://www.welt.de/politik/ausland/article152638620/Die-EU-steuert-in-die-Anarchie-hinein.html

    • Divers

    Die Welt – 19.02.16 – « La semaine d’Eckhard Fuhr »
    Maintenant, c’est le loup qui menace nos réfugiés
    A Munster, un loup rôde autour d’un hébergement. Peut-on persuader une mère syrienne de ne se faire aucun souci, parce que le méchant loup ne serait qu’un personnage de conte de fées ? Est-ce qu’on connaît Le Petit Chaperon rouge en Syrie ?

    http://www.welt.de/debatte/kolumnen/Fuhrs-Woche/article152431207/Jetzt-bedroht-auch-der-Wolf-unsere-Fluechtlinge.html

    Die Welt – 24.02.16 – Viande de porc
    Un favori des Allemands en crise
    Que ce soit pour des raisons de santé ou religieuses, la consommation de viande de porc régresse rapidement. Sa réputation dans les grosses agglomérations est ruinée. Cela touche durement les paysans.

    http://www.welt.de/politik/deutschland/article152610533/Ein-Favorit-der-Deutschen-in-der-Krise.html

    Hamburger Abendblatt – 25.02.16 – Impureté
    Des substances nocives dans la bière – 14 marques appréciées concernées
    Une étude a mis en évidence la présence d’herbicides dans différentes bières. Jever est sévèrement touché, Beck’s s’en sort particulièrement bien.

    http://www.abendblatt.de/ratgeber/article207087985/Forscher-finden-Unkraut-Vernichtungsmittel-Glyphosat-in-Bier.html

    http://www.polemia.com/la-lettre-dallemagne-n7/