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Europe et Union européenne - Page 873

  • Grande-Bretagne envahie : une dame de 82 ans décapitée, un jeune handicapé poignardé à mort

    A Londres même, ce jeudi, le corps de Palmira Silva, âgé de 82 ans et d’origine italienne, a été retrouvé… décapité.
    Les habitants ont décrit un homme noir, armé d’un grand couteau ou d’une machette, qu’ils présentent comme converti à l’islam depuis un an.
    En fin d’après-midi, la police a précisé enquêter sur une seconde tentative d’attaque contre deux personnes dans une autre maison de la même rue, avant le meurtre de Mme Silva.
    L’homme a-t-il été inspiré par les videos de musulmans radicaux tranchant de nombreuses têtes au Proche-Orient ?

    Par ailleurs, se déroule actuellement le procès d’un certain Jamal Jones et ses congénères, qui ont poignardé Dean Mayley en plein cœur  alors qu’il refusait de leur remettre son téléphone portable à Greenford, à l’ouest de Londres, le 7 février.

    Les jurés ont appris que la victime, anglaise, de 24 ans avait des difficultés d’apprentissage dues à un trouble du cerveau  et il se peut qu’il n’ait même pas compris pleinement ce que les adolescents voulaient.

    La caméra de surveillance a montré trois silhouettes encapuchonnées qui arrivent à la hauteur du jeune Dean Mayley et l’agressent avant que l’un d’eux le poignarde en plein cœur.

    La victime a titubé et s’est effondrée sur la route alors que des passants se sont précipités pour aider. Il est mort plus tard à l’hôpital.

    Source FDS

    http://www.contre-info.com/

  • Une « police de la charia » en Allemagne

    L’information ne vient pas de Mossoul, mais de la région de Wuppertal, en Allemagne.

    Là-bas, où l’islamisation semble être une rumeur aussi insistante qu’en France, des salafistes ont fondé une police de la charria.

    Dans leurs blousons rouges et fluorescentes estampillés « sharia police », ils sillonnent les rues pour faire respecter la loi islamique, au mépris des lois nationales bien entendu.

    Leur rôle ? Interpeller les jeunes musulmans qui auraient un comportement jugé « déviant ». C’est-à-dire des jeunes qui ne respecteraient pas les interdits religieux, à commencer par l’alcool que les fidèles ont interdiction de consommer et les épiciers de vendre.

    On les retrouve également aux abords des discothèques pour dissuader les jeunes musulmans d’y entrer. L’exigence est claire : les musulmans de la ville doivent mener une vie pieuse.

    Jusqu’à maintenant, la police n’a rien trouvé à redire à ces concurrents un peu spéciaux et les salafistes en question affirment qu’ils se limitent à discuter avec les jeunes pour les dissuader de faire de mauvaises choses.

    Et pendant que nos ministres continuent à nous chanter les louanges de« l’islam de France », les livres du djihad se vendent dans nos magasins, les drapeaux du djihad flottent dans nos rues, les recrues du djihad se trouvent dans nos villes et la police de la charria à nos portes.

    Le présent des Chrétiens d’Irak pourrait très rapidement devenir le notre.

    Source

    http://www.contre-info.com/

  • Question de Marine Le Pen à l'ambassadeur américain près de l'UE au Parlement Européen

  • Les États-Unis et l’UE multiplient les provocations envers la Russie

     via wsws.org - Le sommet de l’Union européenne tenu ce week-end à Bruxelles représente une sérieuse escalade de l’agression des puissances occidentales envers la Russie, ce qui augmente le risque d’une guerre totale en Europe et même d’une guerre nucléaire entre l’OTAN et la Russie.

    Le président de l’Ukraine Petro Poroshenko, oligarque et dirigeant du régime de droite installé par les puissances occidentales à Kiev, a donné le ton au sommet. Il a exhorté l’UE à adopter une ligne encore plus dure contre la Russie, qui était responsable selon lui d’«agression militaire et de terreur».

    «Nous sommes bien près du point de non-retour. Ce point de non-retour est la guerre totale, qui est déjà en cours dans les territoires sous la domination des séparatistes», a déclaré Poroshenko lors d’une conférence de presse.

    Aux côtés du président de la Commission européenne Juan Manuel Barroso, Poroshenko a prétendu que Kiev espérait toujours une résolution politique au conflit, mais il a ensuite décrit une situation dans laquelle la guerre semblait inévitable.

     

    « Nous sommes trop près de ce point de non-retour à partir duquel un plan de paix sera impossible», a-t-il dit, affirmant que depuis mercredi, «des centaines de chars et des milliers de soldats étrangers sont maintenant sur le territoire de l’Ukraine. Ce n’est pas seulement la paix et la stabilité de l’Ukraine qui sont grandement menacées, mais la paix et la stabilité de toute l’Europe.»

    Des responsables de l’UE et des dirigeants européens ont repris les accusations et les menaces de guerre contre la Russie. Le premier ministre britannique David Cameron a qualifié la situation en Ukraine de «très grave», ajoutant que «Nous devons, avec une réelle détermination, démontrer à la Russie que si elle continue d’agir de la sorte, les relations entre l’Europe et la Russie, la Grande-Bretagne et la Russie ainsi que les États-Unis et la Russie seront radicalement transformées.»

    Dalia Grybauskaite, la présidente de la Lituanie, qui est membre de l’OTAN, a adopté un ton encore plus agressif: «Le fait est que la Russie est en état de guerre contre l’Ukraine. Cela signifie qu’elle est en état de guerre contre un pays qui souhaite intégrer l’UE. En pratique, la Russie est en état de guerre contre l’Europe», a-t-elle lancé durant le sommet.

    Elle a ensuite exigé que « Nous devons appuyer l’Ukraine et envoyer du matériel militaire pour l’aider à se défendre. Aujourd’hui, l’Ukraine mène une guerre au nom de toute l’Europe.»

    Ceux qui disent que les politiciens occidentaux ne font que réagir à l’agression russe contre l’Ukraine et doivent maintenant défendre l’Europe contre la Russie mentent effrontément. Cette crise a été provoquée par les puissances impérialistes, surtout l’Allemagne et les États-Unis, qui ont organisé un coup d’État, dirigé par des forces fascistes, contre le gouvernement ukrainien prorusse du président Viktor Yanoukovitch. Maintenant, l’UE et l’OTAN collaborent étroitement avec le régime fantoche qu’ils ont mis en place pour écraser militairement les rebelles prorusses en Ukraine de l’Est afin d’encercler encore plus la Russie et éventuellement l’assujettir.

    Cité par des agences de presse russes, le président de la Russie Vladimir Poutine a affirmé que les puissances de l’OTAN étaient responsables de la crise en Ukraine, les accusant d’avoir soutenu un «coup d’État» en Ukraine en février.

    «Ils devaient savoir que la Russie ne peut rester les bras croisés pendant que des gens sont abattus presque à bout portant», a déclaré Poutine. Même si elles subissent maintenant les contrecoups de leur aventure politique, les puissances impérialistes continuent de profiter de la crise fabriquée par elles en Ukraine pour aviver les tensions avec la Russie.

    Reprenant les commentaires de Poroshenko selon lesquels la Russie amenait le conflit ukrainien vers «le point de non-retour», Barroso a affirmé que les dirigeants de l’Europe allaient adopter de nouvelles sanctions, encore plus sévères, pour ramener Moscou «à la raison». Le président du Conseil européen, Herman Von Rompuy, a dit que les dirigeants européens s’étaient entendus pour «prendre d’autres mesures importantes» si la Russie ne reculait pas d’ici une semaine.

    « Tous savent très bien que nous devons agir rapidement en raison des développements sur le terrain et de la perte tragique de vies humaines ces derniers jours », a déclaré Van Rompuy.

    La chancelière allemande Angela Merkel a affirmé que d’autres sanctions étaient nécessaires, car «la situation s’est considérablement détériorée dans les derniers jours», et qu’elles seraient imposées «si cette situation perdure». Malgré ses nombreux appels téléphoniques avec Poutine, Merkel a dit qu’elle ne pouvait pas porter de «jugement final» sur ses intentions et qu’elle ne savait pas si Poutine prévoyait «annexer d’autres parties du pays». Elle a soutenu que l’Allemagne n’allait «certainement pas envoyer d’armes, car cela enverrait le message que ce conflit peut se résoudre militairement», mais que d’autres pays d’Europe pourraient adopter une position différente.

    Il semblerait que les factions des gouvernements impérialistes qui avaient anticipé une réaction de la Russie aux provocations de l’Occident sont de plus en plus à la tête d’une campagne qui exige la militarisation totale de l’Europe et possiblement la guerre contre la Russie.

    L’influent magazine d’actualité allemand Der Spiegel a publié dimanche un article intitulé « Niveau 4 ». Il est écrit qu’« au sein de l’OTAN, les tenants de la ligne dure se font plus nombreux » et que ceux-ci « exigent bien plus que des sanctions économiques ».

    Der Spiegel écrit: « La Pologne et les États baltes exigent une rupture sans équivoque avec la Russie et leur position obtient de plus en plus d’appuis. Le Canada, qui a une population de plus d’un million de personnes d’origine ukrainienne, est maintenant de leur côté. “La diplomatie a atteint ses limites face à l’agression russe”, a déclaré le ministre des Affaires étrangères du Luxembourg, Jean Asselborn. “Il faut se demander si une solution diplomatique est même possible avec Poutine.” Plusieurs gouvernements d’Europe de l’Est tirent les mêmes conclusions.»

    Vendredi, le Financial Times a rapporté que sept pays membres de l’OTAN prévoyaient la création d’une nouvelle « force de réaction rapide » d’au moins 1000 soldats pour renforcer l’OTAN. Cette force serait dirigée par la Grande-Bretagne. Le Danemark, la Lettonie, l’Estonie, la Lituanie, la Norvège et les Pays-Bas en feraient partie. Le Canada s’est aussi montré intéressé. Selon le FT, cette force pourrait intervenir dans les airs et sur mer, et comporterait des troupes capables d’intervenir rapidement au sol et pouvant mener des exercices militaires en Europe de l’Est. Cameron devrait faire l’annonce de cette force lors du sommet de l’OTAN qui se tiendra au pays de Galles plus tard cette semaine.

    Dimanche, le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung (FAS) avait à la une l’article « L’OTAN à l’est : bases militaires, dépôts d’armes et forces d’intervention » qui rapporte que l’OTAN prévoit établir cinq bases en Europe de l’Est. À chacune de ces bases, en Lettonie, Lituanie, Estonie, Roumanie et Pologne, jusqu’à 600 soldats seront déployés.

    Le journal rapporte aussi que davantage de soldats seront déployés aux quartiers généraux régionaux de l’OTAN à Szczecin, en Pologne, qui sont actuellement sous la direction de l’Allemagne, de la Pologne et du Danemark. En « cas d’urgence », ils abriteront 60.000 soldats. Le FAS note que ces mesures font partie d’un « plan de préparation » qui serait discuté en détail durant le sommet. La Russie y est décrite comme une « menace à la sécurité euro-atlantique ».

    Depuis le début de la crise, les éléments les plus agressifs de l’OTAN, qui sont près de Washington et particulièrement des néoconservateurs au sein de l’élite dirigeante américaine, tentent de transformer l’OTAN en une alliance anti-russe et de faire en sorte que l’Europe soit constamment sur le pied de guerre contre la Russie. Ces changements se font très rapidement.

    De plus, les dirigeants européens ont pris la décision lourde de conséquences de nommer Donald Tusk, le premier ministre de la Pologne, à la succession de Van Rompuy le 1er décembre. Le quotidien britannique Guardian l’a décrit comme «l’un des principaux faucons de l’UE sur la question du Kremlin et de la crise en Ukraine», et a soutenu que «la Pologne est à la tête de la campagne qui exige une politique anti-Poutine et pro-Ukraine plus énergique».

    (Article paru d’abord en anglais le 1er septembre 2014)Source :www.wsws.org

    http://fr.novopress.info/174292/les-etats-unis-lue-multiplient-les-provocations-envers-russie/

  • Suisse : un site pour dénoncer « l’endoctrinement gauchiste en classe »

    Les mots populaire et populiste ne sont pas, là-bas, des obscénités.   

    Nous, Français qui nous prenons pour le nombril du monde et la quintessence de la culture, avons pour habitude de railler nos proches voisins. Nonobstant, les Belges ont inventé Tintin et le surréalisme, et les Suisses qui ne manquent pas d’humour pourraient donner bien des leçons de vie à la « patrie des droits de l’homme ».

    Notre confrère Marianne, grand donneur de leçons citoyennes s’il en est, s’inquiétait le 10 août dernier de la désaffection des Français pour les urnes. Sous le titre « Du droit de vote au devoir de vote », Jacques Krabal, député-maire RDG, écrivait : « S’il faut une profonde réforme de la pratique politique, nous devons donc également tout faire pour inciter les citoyens à être acteurs.[…] Je suis de ceux qui pensent que la démocratie représentative a montré ses limites et qu’il est impératif de promouvoir par tous les moyens la démocratie participative (référendum populaire, contre-pouvoir, etc.).[…] C’est le premier moyen de contenir et de faire refluer le parti de la haine, du rejet de l’autre et du repli sur soi. »

    Voilà qui est dit et bien dit. Et tout cela, force est de constater que nos voisins suisses l’ont mis en œuvre depuis longtemps. Sans le couplet sur « le parti de la haine », etc., et bla-bla-bla vu que, dans ce pays de la vache Milka, on ignore l’opprobre démocratique. Pour ces braves gens élevés dans l’air pur des alpages et le secret des banques, il n’y a pas de tabous. On ne tortille pas la carte électorale ou le mode de scrutin pour priver un parti quasi majoritaire de représentation, cela quoi qu’on pense des idées qu’il défend. Ça s’appelle, justement, la démocratie.

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  • Les victoires de l’Allemagne

    Au lendemain du sommet européen de Bruxelles, il importe de dresser froidement un premier bilan des brillants résultats obtenus par la chancelière allemande. C’est Jean-Claude Juncker, le candidat d’Angela Merkel, qui a été porté le 27 juin à la présidence de la Commission européenne.

    François Hollande souhaitait Michel Barnier. Il s’est incliné.

    C’est le Polonais Donald Tusk, le candidat d’Angela Merkel, qui a été élu président du Conseil européen le 30 août. François Hollande soutenait la candidature du Premier ministre danois, la social-démocrate Helle Thorning-Schmidt. Il s’est incliné.

    C’est le ministre des Finances espagnol, Luis De Guindos, qui assurera, avec l’assentiment d’Angela Merkel, la présidence de l’Eurogroupe en 2015. François Hollande ne s’y opposera pas. [...]

    La suite sur le blogue de Bertrand Renouvin

  • Éric Zemmour : "Le triomphe des mauvais élèves de l'Histoire européenne"

  • Exclusif : l’OTAN va attaquer la Russie avec 12 avions

    Vous, je ne sais pas, mais moi, je suis quelque peu désappointé par la lecture des prises de positions sur l’Ukraine vues sur Twitter, Facebook et autres commentaires parus sur d’honorables sites d’information – sans même parler de sites plus folkloriques, et je ne parle pas là du Gorafi. Si vous le voulez bien, résumons les événements de ces derniers mois, vus par nos experts en relations internationale en herbe (attention, parodie. Mais pas trop quand même).

    Tout commence par Euromaïdan : une poignée de fascistes soutenus par BHL et John McCain renverse le gouvernement ukrainien. Oui, ce sont des oligarques corrompus mais les autres aussi sont des oligarques corrompus, en plus, ils sont nazis. L’accord d’association proposé par l’Europe (tiens, c’est marrant, je pensais qu’au niveau défense, elle n’était nulle part) est en fait un accord d’association à l’OTAN. Que personne à l’OTAN ou à l’UE n’ait eu envie jusque là d’intégrer l’Ukraine dans leurs organisations respectives n’a rien à voir là-dedans. D’ailleurs, les habitants de Kiev, à part quelques naïfs, n’ont rien à voir là-dedans.

    La Crimée : elle n’est ukrainienne que depuis 1954, donc la Russie peut la reprendre. Les accords de 1993 garantissant l’intégrité territoriale de l’Ukraine ayant été signés alors que B. Eltsine était sous l’influence manifeste de l’alcool, ils ne comptent pas. Notez que le référendum-express (monté en une semaine) a validé l’adhésion des Criméens à la Russie (même si les chiffres pourraient avoir été bidouillés). Notez aussi tout de même que l’Allemagne ne veut pas reprendre Kaliningrad, russe depuis 1945 et que nous ne voulons pas prendre le Val d’Aoste.

    Les suites de la Crimée : 400 mercenaires américains (notez que dans les photos censées les représenter, on n’a vu que des photos d’indépendantistes) envoyés par John McCain vont reprendre à eux seuls la Crimée, Lougansk et Donetsk.

    L’est de l’Ukraine, justement, parlons-en : le fait qu’Igor Strelkov, « ministre de la défense » soit Russe et ancien colonel du KGB n’a rien à voir avec la politique de Moscou qui cherche seulement la paix. Comme celui qui veut la paix prépare la guerre, Moscou reconnaît que l’armement des indépendantistes provient en fait d’anciens entrepôts de l’armée soviétique. Le fait que Moscou ait légalement la responsabilité de les garder n’a rien à voir là-dedans.

    Les élections du 25 mai : consacrent l’arrivée au pouvoir des nazis à coups de fraudes – en fait, tout le gouvernement ukrainien est nazi, ce qui est logique dès lors que (et pour le coup, c’est vrai) Pravyi Sektor et ses 10.000 membres (sur les 45,6 millions d’Ukrainiens) le sont. L’OSCE ne trouve rien à redire à ces élections mais on s’en fiche, parce que l’OSCE est vendue à Washington. Certes, c’est l’une des seules institutions européennes considérée comme de confiance par Moscou mais on vous dit qu’on s’en fiche. Le fait que les indépendantistes de l’est de l’Ukraine appellent à ne pas voter est bien la preuve que ces élections sont frauduleuses.

    La destruction en vol du MH17 : même si personne n’en sait encore rien, c’est forcément la faute aux Américains (ils avaient un croiseur dans la zone) ou aux Ukrainiens. D’ailleurs, c’est un Su-25 qui l’a abattu, son pilote l’a reconnu sur l’équivalent allemand du Gorafi. Ne rigolez pas : on ne compte plus les sites ayant repris cette infaux.

    L’armée ukrainienne lance une contre-offensive sur l’est : forcément, elle tue des femmes et des bébés (règle numéro 15 de la propagande : il faut toujours tuer des bébés) parce qu’il y a les 400 mercenaires américains qui ont réussi en quelques mois à armer/entraîner/réorganiser l’armée ukrainienne (si, si : on vous dit qu’ils sont efficaces !). Le fait que Kiev veuille juste reprendre son territoire est une intolérable provocation. Moscou a donc le droit d’envoyer des forces dans l’est après avoir pacifiquement massé 40.000 hommes à la frontière. Ah, c’est vrai : les photos satellite montrant des prises de position sont issues d’une firme indépendante (Digitalglobe) mais comme elle vend ses images à Washington (et aussi, les pt’its loups, à Moscou), ça ne compte pas donc il n’y a pas de forces russes dans l’est de l’Ukraine.

    Dernier coup en date : V. Poutine évoque dans une interview télévisée un statut étatique pour l’est de l’Ukraine. Dépeçage vous dites ? Allons donc, le porte-parole du Kremlin vous dit qu’en fait non, il s’agit juste d’une logique fédérale pour la région. Le fait qu’il y ait une différence entre une logique « fédérale » et « étatique » n’a rien à voir là dedans.

    L’OTAN veut la guerre ! C’est pourtant évident : en renforçant la mission Air Baltic – de 4 à 12 avions, vous vous rendez compte ! – elle veut manifestement la guerre. D’ailleurs, il n’y a pas que les avions : des chars ont défilé à Varsovie le 15 août. Le fait que ce soit le jour de l’armée (commémoration de la victoire de Pilsudski sur l’Armée Rouge – coïncidence ? Je ne crois pas) n’a rien à voir là-dedans. D’ailleurs, les Américains mènent aussi des exercices avec la Bulgarie. Le fait qu’il n’y en ait pas plus que les années précédentes n’a rien à voir là-dedans. Et puis, prenez la mesure de la menace, l’OTAN a des chasseurs de mines qui font des exercices en Baltique !

    ————–

    Mon avis sur ces injures au plus élémentaire esprit critique : évidemment qu’il y a des pertes civiles dans l’est de l’Ukraine ; évidemment que Pravyi Sektor est fasciste ; évidemment que le passé de nombre de responsables politiques ukrainiens est marqué d’affaires de corruption, de clientélisme et j’en passe ; évidemment que la suppression du Russe dans l’est est une erreur fondamentale ; évidemment que l’Ukraine cherche à intégrer l’OTAN et l’UE ; et évidemment que certains, surtout depuis le début de l’année, le verraient d’un bon oeil. Ce que j’ai écrit plus haut n’implique pas que je pense exactement le contraire – ça vous étonne, hein ?

    C’est là le piège contemporain : il faut tout penser en noir ou en blanc et si vous n’êtes pas dans un camp, vous êtes forcément dans l’autre. Seulement voilà : dans un conflit, tout le monde a ses intérêts et tout le monde (oui, oui, la Russie aussi) manoeuvre afin de les promouvoir. On ajoutera que certains, vu notre contexte de crise, ont tout à coup une fascination manifeste pour le modèle russe de gouvernement (cette saloperie de démocratie occidentale est tellement corrompue, vous comprenez…) et mélangent un peu trop rapidement politique intérieure et extérieure.

    Voilà, nous sommes en 2014. Jamais autant de sources n’ont été disponibles (y compris en droit international : celui qui dit qu’un pays n’est pas l’autre, même s’il est indépendant depuis un poil plus que 20 ans) ; jamais autant d’ouvrages n’ont été publiés ; jamais l’enseignement des élémentaires de l’étude des confits et des relations internationales n’a été autant disponible à qui cherche un peu. La théorie, c’est que l’esprit humain devrait bénéficier de ces « jamais autant ». La pratique, c’est qu’il semble que pour nombre d’esprits, la complexité, la nuance ou la mise en perspective, ce soit un peu trop d’efforts.

    Alors voilà, je vais vous faire une révélation : non, les intérêts de la Russie, comme ceux des Etats-Unis, ne sont pas toujours ceux de la France. Et je ne peux que vous inviter à lire ceci, qui vaut d’ailleurs aussi pour les Etats-Unis.

    Ça dépote, hein, les relations internationales ?

    DSI

    http://fortune.fdesouche.com/353629-exclusif-lotan-va-attaquer-la-russie-avec-12-avions

  • Zemmour avait raison : les succès de l’Allemagne ne doivent rien au multiculturalisme

    L’Allemagne a privilégié une immigration européenne et chrétienne. La société allemande est assimilatrice et peu multiculturelle.   

    Éric Zemmour s’est planté en pronostiquant la défaite de l’équipe d’Allemagne de football face au Brésil puis à l’Argentine. En cette rentrée, il a fait amende honorable face à Pascal Praud (le journaliste sportif, aussi nul que prétentieux, qui remplace Léa Salamé pour animer « Ça se dispute ») et Nicolas Domenach.

    Sauf que, sur l’analyse, Zemmour n’avait pas tort. Son erreur a été de croire – comme les médias le répètent à foison, pour nous persuader du caractère inéluctable des phénomènes d’immigration et de remplacement – que cette équipe allemande serait « multiculturelle », sur le modèle de l’équipe de Français noir-blanc-beur victorieuse en 1998. Rien n’est plus faux.

    Sur les 23 joueurs allemands sélectionnés, trois seulement (13 %) sont d’origine non européenne (Özil, Khedira, Boateng), les mères des deux derniers étant mêmes allemandes. Les autres étrangers sont polonais (Klose, de père allemand, et Podolski), albanais (Mustafi), espagnol (Gómez, de mère allemande). Seuls les deux Polonais sont nés hors d’Allemagne et un seul (Khedira, tunisien) a une double nationalité. Trois seulement sont musulmans, quoique très discrets sur leur croyance.

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  • La Croatie européenne : à gauche ou à droite ?

    « La véritable question est de savoir à quel moment le rêve va se dissiper et ces politiques vont conduire à un conflit avec l’Union Européenne ? »

    Cet article, écrit par un jeune journaliste croate, retrace les événements politiques majeurs ayant marqué la Croatie depuis son adhésion à l’Union Européenne le 1er juillet 2013. Bien que certaines analyses soient propres à l’auteur de cet article, il montre comment de façon surprenante ces événements ont jusqu’à présent conforté le sentiment « euro-réaliste » (donc favorable à l’Union) d’une large partie de la droite nationale-conservatrice croate.

    Tous les pays d’Europe Centrale qui sont devenus membres de l’UE durant l’élargissement de 2004 ont connu de grands changements concernant leur politique intérieure et leur structure sociale lors de ces dix dernières années. La promotion du multiculturalisme, de l’homosexualisme, de la théorie du genre et de l’idéologie des droits de l’homme sont quelques uns des projets imposés par l’UE aux élites politiques de ses nouvelles colonies en Europe Centrale.

    Lorsque la Croatie a rejoint l’UE le 1er juillet 2013, après un processus de dix années de négociations, nombreux ont cru que la Croatie connaîtrait un processus similaire. Mais les choses se sont passées différemment, du moins durant cette première année d’adhésion à l’UE.

    Un long chemin vers le paradis

    La route de la Croatie vers l’UE a commencé dès que la Croatie est devenue indépendante en 1991 et obtenu sa reconnaissance internationale en 1992. Le sentiment pro-européen était probablement le seul sujet politique sur lequel les élites dirigeantes avaient une opinion consensuelle. Que l’on soit conservateur, social-démocrate, libéral ou même nationaliste ne faisait aucune différence dans les années 1990 en ce qui concerne l’UE.

    En 2000, le parti de centre-droit HDZ perdit les élections, remportées par la coalition des ex-communistes et des libéraux du SDP, et c’est à cette période qu’ont commencé les discussions sérieuses avec Bruxelles. C’est en février 2003, sous le gouvernement de Ivica Račan, que la Croatie a déposé sa demande d’adhésion, tandis que les négociations d’adhésion ont commencé en octobre 2005 sous le gouvernement de centre-droit de Ivo Sanader.

    De 2003 à 2013, la Croatie a rencontré de nombreux obstacles à son adhésion à l’UE, le plus important étant l’accusation de non-coopération avec le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (2003-2005), et le conflit territorial maritime entre la Croatie et la Slovénie (2009). Ce processus d’adhésion était de loin le plus long.

    Au terme de ce processus, un référendum d’adhésion a eu lieu en janvier 2012 : 66% des votants se sont exprimés en faveur de l’adhésion, un tiers s’y est opposé, tandis que 56% des électeurs inscrits se sont abstenus.

    Tout comme les Croates en général, les cercles nationaux-conservateurs étaient eux aussi divisés sur la question. Ceux qui étaient opposés à l’adhésion à l’UE ont mis en avant les dangers de l’UE pour les intérêts nationaux croates et la volonté de l’UE d’imposer son agenda sociétal « libéral ».

    De l’autre côté, les nationaux-conservateurs partisans des processus d’intégration euro-atlantiques (principalement l’aile droite du HDZ, ainsi que des partisans de petits partis ou associations de droite se réclamant de l’héritage du premier président de la Croatie indépendante Franjo Tuđman) expliquaient leur positionnement en affirmant que la Croatie doit voir l’UE comme un instrument, plutôt que comme une fin en soi. La diplomatie d’un pays de 4 millions d’habitants devrait, selon eux, essayer d’utiliser l’UE pour défendre les intérêts nationaux croates dans la région. En ce qui concerne l’UE en tant qu’institution, les nationaux-conservateurs favorables à l’UE affirmaient durant la campagne référendaire qu’elle devrait être une Europe composée d’Etats indépendants et souverains… comme si cela dépendait de la Croatie.

    Conflit avec Berlin autour de l’extradition de Josip Perković

    Dans le même temps, le parti de centre-droit HDZ a perdu les élections législatives de décembre 2011 et la coalition de centre-gauche est revenue au pouvoir.

    En dépit de sa forte orientation pro-EU, le gouvernement de Zoran Milanović est entré en conflit avec Berlin à propos de l’extradition de Josip Perković, ancien haut responsable des services secrets yougoslaves. Les autorités allemandes ont lancé un mandat d’arrêt pour Perković et sept autres fonctionnaires des services secrets yougoslaves, en raison de leur responsabilité supposée pour l’assassinat en Allemagne en 1983 du réfugié politique croate Stjepan Đureković.

    En raison de l’existence du mandat d’arrêt européen, le gouvernement croate était dans l’obligation d’extrader Đureković en Allemagne, en particulier après le 1er juillet 2013, date de l’adhésion de la Croatie à l’Union Européenne. Mais le gouvernement croate, composé essentiellement d’ex-communistes, a empêché l’extradition en modifiant la loi nationale croate (1) sur la coopération judiciaire avec l’UE ; cette loi a été surnommée lex Perković.

    Une situation paradoxale se produisait alors, avec un gouvernement croate refusant d’extrader un communiste responsable de l’assassinat d’activistes politiques croates. La conséquence concrète d’une politique gouvernementale aussi irrationnelle fut que l’Allemagne, l’allié politique le plus proche de la Croatie (par le passé comme depuis 1991) et soutien inébranlable de l’adhésion de la Croatie à l’UE, aura finalement été le dernier pays de l’UE à ratifier le traité d’accession (2).

    Le conflit a continué après le 1er juillet 2013, avec le refus du Premier ministre Milanović d’adapter la loi aux standards européens. Ce n’est que sous une lourde pression de l’UE et de l’opposition de centre-droit que le gouvernement a finalement accepté de réviser de nouveau la loi, permettant ainsi l’extradition de Perković en Allemagne en janvier 2014.

    L’affaire Perković est l’un des sujets politiques ayant marqué l’année 2013 en Croatie. Elle a été largement utilisée par les nationaux-conservateurs comme l’affirmation de la légende selon laquelle l’Union Européenne conduisant à une lustration dans l’Europe centrale post-communiste.

    Cette légende urbaine, promue depuis le début des années 2000, tente de présenter la situation politique croate comme étant exceptionnelle en Europe centrale en maintenant l’illusion que la Croatie est le seul pays post-communiste n’ayant pas purgé ses cadres anciennement communistes de la classe politique.

    L’adhésion de la Croatie à l’UE a coïncidé avec le conflit violent entre un gouvernement croate composé d’anciens communistes et l’Union Européenne à propos de l’extradition d’un ancien fonctionnaire communiste. Ainsi, la légende urbaine propagée depuis une décennie par les nationaux-conservateurs devenait une réalité.

    Révolution conservatrice

    L’un des préoccupations majeures du gouvernement de centre-gauche depuis son arrivée aux affaires fin 2011 était la réalisation de réformes sociétales.

    Le gouvernement a d’abord essayé d’introduire deux nouveaux sujets dans les écoles et les lycées – l’éducation sanitaire et l’éducation civique – en vue de promouvoir l’idéologie du genre et l’idéologie des droits de l’homme auprès de la jeunesse croate. Le projet a échoué avec l’opposition massive des ONG catholiques, des étudiants et des enseignants.

    A l’automne 2012, le gouvernement a également prévu une nouvelle loi sur les unions civiles entre personnes de même sexe. Une initiative citoyenne « Au nom de la famille » a organisé une pétition au printemps 2013 pour la tenue d’un référendum sur la définition constitutionnelle du mariage. En dépit de l’exigence très élevée de la collecte de la signature de 10% des électeurs inscrits en deux semaines, l’initiative est parvenue à recueillir 750.000 signatures, soit plus de 20% du corps électoral national croate, pour la tenue d’un référendum.

    Tout au long des mois qui ont suivi, le gouvernement a tenté d’obstruer la tenue de ce référendum en envoyant la question du vote (« Soutenez-vous l’introduction d’une disposition dans la Constitution de la République de Croatie que le mariage est l’union d’un homme et d’une femme ? ») à la Cour Constitutionnelle afin d’examiner son statut constitutionnel, en reportant le décompte des signatures, et enfin avec Peđa Grbin – responsable de la commission des affaires constitutionnelles – qui a publiquement mis en doute l’obligation de la majorité parlementaire de retranscrire dans la loi les résultats d’un vote référendaire.

    Ce comportement ouvertement anti-démocratique a été récompensé par le référendum du 1er décembre 2013, au cours duquel 65% des suffrages exprimés étaient en faveur de l’introduction de la disposition constitutionnelle selon laquelle le mariage est le fait d’une union d’un homme et d’une femme.

    Une nouvelle fois, la réaction de l’Union Européenne fut intéressante. Lorsque le gouvernement croate a exhorté l’UE de présenter une position officielle à propos du référendum sur le mariage, la porte-parole de la Commission Européenne Pia Ahrenkilde Hansen répondit clairement que les lois relatives à la famille et au mariage relevaient exclusivement du domaine de compétence national. Viviane Reding en fit de même.

    En ne prenant pas position sur le référendum du mariage, l’illusion était immédiatement créée que l’Union Européenne ne promeut pas l’homosexualisme et que les seuls coupables sont à rechercher parmi le gouvernement croate de centre-gauche.

    L’une des raisons probable pour une telle réaction (ou absence de réaction) est que ce référendum a coïncidé avec l’affaire Perković, avec laquelle le gouvernement croate était en conflit avec Berlin, et que l’UE aurait rendu la monnaie de sa pièce au gouvernement Milanović en s’abstenant de prendre position sur le référendum croate d’initiative populaire relatif à la définition constitutionnelle du mariage.

    Projet « multi-culturel » défait à Vukovar

    Le troisième question importante ayant polarisé l’opinion publique croate en 2013 est la question des inscriptions en alphabet cyrillique à Vukovar.

    Vukovar est une ville de l’est de la Croatie où une grande bataille a eu lieu en 1991 entre l’armée croate et l’armée populaire yougoslave (JNA) dominée par les Serbes. La JNA a attaqué et finalement conquis la ville, et la bataille a été suivie de crimes commis contre des civils et des prisonniers de guerre (3).

    A la différence des autres parties de la Croatie habitées par des populations serbes, qui eurent des velléités séparatistes (avec la République serbe de Krajina) mais furent reprises lors des opérations militaires de l’armée croate entre 1992 et 1995, la ville et la région de Vukovar furent réintégrées pacifiquement au sein de l’Etat croate en 1998.

    Dès lors, à la différence des autres régions qui ont vu de nombreux Serbes quitter les régions reconquises (ou en être expulsés), la plupart des Serbes de la région de Vukovar – y compris ceux ayant soutenu les initiatives séparatistes – y vivent toujours, certains d’entre eux occupant des postes dans l’administration ou la police. Du point de vue des Croates de cette région, le plus difficile est que les actions et crimes commis par les séparatistes Serbes contre les Croates n’ont pas été sanctionnés dans cette région.

    Cette frustration, combinée à un fort taux de chômage et à une frustration élevée de l’opinion publique, a causé de violentes et massives protestations dans l’est de la Croatie suite à l’annonce de la mise en place de panneaux bilingues (avec des inscriptions en alphabet cyrillique serbe) sur les bâtiments publics de Vukovar.

    La loi sur les minorités nationales en Croatie veut que les municipalités et les villes ayant plus de 33% d’habitants appartenant à une minorité nationale disposent de panneaux bilingues sur les bâtiments publics et les institutions locales, ce qui est le cas dans toutes les communes de Croatie ayant une présence significative de minorités nationales (c’est ainsi le cas pour la minorité italienne en Istrie, la minorité hongroise en Slavonie et la minorité serbe dans la région de Lika et dans l’est de la Slavonie).

    Vukovar est la seule exception à cette règle, en raison du fait que les habitants de cette ville et une large partie de l’opinion publique croate pensent qu’en raison du fait qu’il s’agit d’une « ville héroïque » ou martyre durant la guerre, elle a droit à un statut spécial dérogatoire à la règle générale.

    Après que le gouvernement de centre-gauche ait annoncé l’installation de panneaux bilingues à Vukovar, les vétérans de guerre croates de Vukovar ont organisé un « Quartier Général pour la défense de Vukovar croate », organisation qui a rapidement obtenu un large soutien en Croatie.

    Malgré les protestations pacifiques du « QG », le gouvernement a maintenu sa volonté de renforcer le bilinguisme dans la ville, ce qui a provoqué des réactions violentes des manifestants qui ont empêché par la force les fonctionnaires de l’Etat d’apposer les panneaux en cyrillique et ont détruit ceux qui étaient déjà apposés.

    De façon non-intentionnelle, le gouvernement croate a ainsi provoqué une résurgence des sentiments anti-serbes en Croatie et des destructions de panneaux en cyrillique ont même eu lieu dans des municipalités et villes où leur présence ne faisait jusqu’alors pas débat.

    Le « QG » a finalement organisé une pétition en vue de l’organisation d’un référendum national sur le statut des langues minoritaires, proposant d’augmenter le nombre requis de citoyens issus d’une minorité nationale pour l’apposition de panneaux bilingues de 33% à 51%. La pétition a récolté 650.000 signatures en novembre 2013, mais le gouvernement a jusqu’à présent repoussé la tenue du référendum.

    Une nouvelle fois, le gouvernement croate a demandé à l’Union Européenne de réagir et de « raisonner » la population. Et à nouveau, la Commission européenne a répondu négativement, répondant par un communiqué officiel que le bilinguisme et les questions linguistiques sont du ressort de la compétence nationale.

    Quand on sait avec quelle détermination les institutions de l’UE promeuvent et défendent le multiculturalisme, on peut aisément penser que ce n’est pas nécessairement le respect de la souveraineté nationale qui a motivé cette décision.

    Néanmoins, les nationalistes croates ont de nouveau eu Bruxelles comme allié de circonstance dans ce dossier.

    L’Union Européenne comme procuration pour la politique extérieure croate

    L’adhésion de la Croatie à l’UE a entraîné des changements dans les relations entre la Croatie et la Bosnie-Herzégovine, et la question des droits des Croates dans ce pays. Les Croates constituent environ 15% de la population de la Bosnie-Herzégovine et sont une « nation constitutive » (le système politique de la Bosnie-Herzégovine ressemble fortement à celui du Liban moderne, avec le système du consociationalisme et des quotas ethniques pour les postes politiques), mais leur position politique a été fortement diminuée lors de la dernière décennie en raison des velléités des Bosniaques d’établir un contrôle politique total sur la fédération de Bosnie-Herzégovine.

    L’Etat croate, qui était dans l’obligation de protéger les Croates de la Bosnie-Herzégovine selon les accords de Dayton, n’a rien entrepris pour préserver leurs droits et leurs positions, ce qui est en partie le fait du président croate Stjepan Mesić (2000-2010), ancien communiste et radicalement anti-nationaliste. Un désintérêt similaire était également le fait des gouvernements de centre-droit d’Ivo Sanader et de Jadranka Kosor, ce qu’ils ont ultérieurement justifié par la priorité donnée aux négociations d’adhésion avec l’Union Européenne.

    La situation s’est rapidement inversée lorsque le centre-gauche est revenu au pouvoir en décembre 2011. Ironiquement, ce sont les ex-communistes et les libéraux qui ont accordé davantage d’attention à l’influence politique des Croates en Bosnie-Herzégovine, tandis que le Premier ministre croate Zoran Milanović était le premier chef de gouvernement croate à effectuer une visite en Bosnie-Herzégovine destinée exclusivement à rendre visite aux communautés croates d’Herzégovine et de Bosnie centrale.

    Toutefois, la position du parti de centre-droit HDZ a également changé. Le député européen HDZ Davor Ivo Stier a lancé le débat autour de l’avenir de la Bosnie-Herzégovine au Parlement Européen et dans d’autres institutions de l’UE. Sa motion proposant le fédéralisme comme « solution intermédiaire » pour la Bosnie-Herzégovine (entre le centralisme bosniaque et le séparatisme serbe) a été soutenue par tous les députés européens croates, y compris les sociaux-démocrates.(4)

    On peut certes s’interroger si ces déclarations parlementaires et ce lobbying effectué au sein des politiciens à la semi-retraite généralement envoyés au Parlement Européen peut en traîner une amélioration significative de la situation des Croates en Bosnie-Herzégovine. En effet, le Parlement Européen n’est pas encore décisif dans la politique extérieure de l’UE, et même s’il devait l’être à l’avenir, les 11 députés européens croates (soit 1,5% des sièges du Parlement Européen) sont peu susceptibles d’avoir un impact significatif sur le processus de décision.

    Conclusion

    Le contexte politique croate a connu de grands changements durant les 12 premiers mois de l’adhésion de la Croatie à l’Union Européenne, bien que ceux-ci soient indépendants de cette adhésion à l’UE :

    – certains vieux partis établis de longue date dans la scène politique croate semblent avoir définitivement décliné (tels le HSS, Parti paysan croate ; le HSP, Parti croate du Droit ; le HSLS, Parti social-libéral croate) tandis que de nouvelles forces (aussi bien de gauche libérale que de droite conservatrice) sont en train d’émerger

    – le premier référendum d’initiative populaire a eu lieu (les deux précédents avaient pour sujet l’indépendance en 1991 et l’adhésion à l’Union Européenne en 2012)

    Mais peut-être que le changement le plus important est l’introduction de sujets idéologiques dans la rhétorique politique. Durant l’année 2013, la droite croate a bâti son identité idéologique autour de trois principes de base : l’anti-communisme, le conservatisme sociétal et le nationalisme.

    Le premier principe (l’anti-communisme) s’est illustré au travers de l’affaire Perković, tandis que le second (le conservatisme sociétal) s’est articulé autour de la thématique de la famille et de l’homosexualisme. Enfin, le nationalisme a ressurgi au travers de l’opposition des panneaux bilingues à Vukovar et de la volonté d’intervenir diplomatiquement en faveur des Croates en Bosnie-Herzégovine.

    Il est prévisible que l’opposition de centre-droit, réunie autour du HDZ, va continuer de faire la promotion de ces trois thématiques, au moins jusqu’aux prochaines élections législatives (prévues à l’automne 2015). La véritable question est de savoir à quel moment le rêve va se dissiper et ces politiques vont conduire à un conflit avec l’Union Européenne ?

    Leo Marić, Journaliste croate, Août 2014

    Traduction : Polémia

    Notes :

    (1) Le 28 juin 2013, soit trois jours avant l’adhésion officielle de la Croatie à l’UE.

    (2) Le Bundestag a ratifié le 16 mai, le Bundesrat le 7 juin, et le Président fédéral allemand le 14 juin 2013.

    (3) Dont le français Jean-Michel Nicollier, engagé volontaire dans l’armée croate.

    (4) http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+CRE+20140205+ITEM-021+DOC+XML+V0//EN&language=en&query=INTERV&detail=3-822-000

    http://www.polemia.com/la-croatie-europeenne-a-gauche-ou-a-droite/