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Europe et Union européenne - Page 941

  • L’Islande efface une partie de la dette immobilière des ménages

    Le gouvernement islandais tire un trait sur une partie des crédits immobiliers des ménages. Ces derniers ont juste à déposer leur dossier sur le site internet. Une moyen, pour le pays, de relancer la consommation.

    Le gouvernement islandais tient parole. Il avait promis, pendant la campagne électorale, d’effacer une partie de la dette immobilière des ménages.Le processus est bel et bien lancé depuis dimanche 18 mai. Le fisc a ouvert un site internet sur lequel les Islandais peuvent désormais déposer leur dossier, une mesure spectaculaire.

    Le gouvernement a décidé de frapper fort pour éviter une flambée des impayés. Il va tout simplement tirer un trait sur une partie des crédits immobiliers des ménages. Au total, ce sont 900 millions d’euros qui vont être effacés, ce qui représente 13% de la dette immobilière des ménages.

    Envolée des mensualités

    Concrètement, c’est l’Etat qui remboursera directement cet argent aux banques. La raison d’un tel cadeau : le gouvernement considère que la situation n’est plus tenable. Les banques consentaient avant la crise des crédits à taux variables indexés sur l’inflation. Depuis, cette inflation s’est envolée avec à la clé, une explosion des mensualités de remboursement.

    BFM tv

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Succès des eurosceptiques de l'UKIP en Grande-Bretagne

    Si le scrutin européen ne sera dépouillé que dimanche, les résultats d'élections locales ont donné vendredi une tendance. La percée du parti eurosceptique Ukip (United Kingdom Independence Party) s'est confirmée, au détriment des trois formations parlementaires classiques. Conséquence pour l'Europe: «la probabilité d'une sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne s'accroît», déploreDenis MacShane, ancien ministre de l'Europe de Tony Blair. 

    En milieu d'après-midi, sur des résultats partiels des élections locales dans environ un quart des circonscriptions en jeu en Angleterre et en Irlande du Nord, les travaillistes arrivaient en tête, avec un gain net de 175 sièges de conseillers municipaux, tandis que l'Ukip en gagnait 115. Les conservateurs et les libéraux-démocrates, alliés dans la coalition au pouvoir, perdaient chacun plus de 150 sièges. Les Verts étaient en progression.

    Michel Janva

  • Grèce – Percée de l’extrême gauche et entrée d’Aube Dorée au parlement européen

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    Grèce – Dans le climat de chaos social dans lequel se trouve le pays, les deux partis qui peuvent s’enorgueillir d’une victoire sont Syriza (extrême gauche) et Aube Dorée (parti nationaliste).

    Avec un chômage qui affecte 29 % de la population, des salaires qui ont été divisés par deux, des fonctionnaires payés avec des mois de retard et une misère galopante, la Grèce est un pays au bord de l’explosion sociale.

    Les files sont interminables aux abords des soupes populaires.

    De nombreuses familles vivent désormais avec trois, voire quatre générations coexistant dans un appartement, et avec pour seule ressource financière la pension des grands-parents. Aucune perspective d’espoir de s’en sortir…

    De nombreuses familles quittent les villes pour tenter de survivre sur un lopin de terre dans les campagnes.

  • Sud-Est : Jean-Marie Le Pen en tête avec 28,8 %

    Dans la grande circonscription Sud-Est, qui regroupe les région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Rhône-Alpes et Corse, la liste du Front national conduite par Jean-Marie Le Pen arrive en tête avec 28,8 % des voix. Lire la suite »

  • Résultats des élections européennes : le FN obtient 25%

    François Bayrou réclame la proportionnelle en France.

    Ce soir c'est aussi la victoire d'Henri Guaino contre Alain Juppé, Alain Lamassoure et Jean-François Copé...

    Laurent Wauquiez (UMP) déclare : 

    "Le résultat de ces élections est un immense électrochoc pour notre famille politique. Abstention elevée, Front national en tête : les Français rejettent massivement l'Europe telle qu'elle s'est construite ces dernières années.

    Le score de l'UMP nettement inférieur à celui de 2009 est une déception. Notre parti a sous-estimé l'inquiétude des Français et n'a pas su entendre ceux qui ont milité pour l'expression de convictions plus fortes pendant cette campagne.

    Le débat pour l'émergence d'un nouveau projet européen est d'une telle importance pour la France qu'il ne doit pas s'arrêter après l'élection des députés européens.

    La responsabilité de notre famille politique est dorénavant d'entendre la voix de ces Français qui refusent de se soumettre au politiquement correct sur l'Europe.

    Notre famille doit maintenant se reconstruire : elle n'y parviendra qu'en restant unie et en assumant ses convictions."

    Dans une déclaration, Marine Le Pen a lancé «un appel à tous les Français» pour que l’aspiration à un retour de la souveraineté nationale les « réunisse ».

    « Notre peuple exige une politique des Français, par les Français et pour les Français. »

    "L'Union européenne doit rendre ce qu'elle a volé. Elle doit rendre au peuple sa souveraineté"

    Une progression impressionnante :

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    Projection en terme d'élus :

    1

    Le FN sort ses nouvelles affiches :

    F

    Le taux de participation est demeuré faible, à moins de 45%.

    Résulats France entière (Estimations Ipsos/ Steria)

    • PS/PRG : 14,7 % soit 13 sièges
    • Front de Gauche : 6,6 % soit 3 à 5 sièges
    • Lutte Ouvriere : 1,2 %
    • NPA : 0,4 %
    • Nouvelle Donne : 3,1 %
    • Europe Ecologie : 8,7 % soit 6 sièges
    • Europe Citoyenne : 0,5 %
    • UDI / Modem : 10 % soit 6 à 8 sièges
    • UMP : 20,3 % soit 18 à 21 sièges
    • Nous Citoyens : 1,4 %
    • Force Vie : 0,5 %
    • Debout La République : 3,9 %
    • Front National : 25 % soit 23 à 25 sièges
    • Autres listes : 3,7 %

    0

    Harris estimation en France :

    • FN 24 %
    • UMP 20 %
    • PS 16 %
    • UDI-MoDem 10 %
    • Verts 9 %

    IPSOS 1ère estimations :

    • FN 25,26
    • UMP 20,21
    • PS 15,16
    • UDI 9,2
    • EELV 8.9
    • FdG 6,1

    Selon des sondages réalisés à la sortie des bureaux de vote en Allemagne, le parti anti-euro AFD, créé au printemps 2013, réaliserait un score de 6,5% qui lui permettrait de faire son entrée au parlement européen. Les conservateurs de la CDU/CSU sont largement en tête, crédités de 36% des voix, devant les sociaux démocrates à 27,5%.

    En Grèce, pays très durement touché par l’austérité, le parti de la gauche radicale Syriza d’Alexis Tsipras semblait arriver en tête, légèrement en avance sur la Nouvelle-Démocratie (droite, au pouvoir). Le parti Aube dorée obtiendrait entre 8 et 10% des voix.

    En Autriche, le FPÖ (droite nationale) progresserait nettement et arriverait en troisième position, avec 19,9% des suffrages, en hausse de plus de cinq points par rapport à 2009, derrière les chrétiens-démocrates et les sociaux-démocrates au pouvoir.

    Le parti anti-islam PVV a subi un échec aux Pays-Bas, en n’obtenant que 12% des voix contre près de 18% il y a cinq ans. 

    Au Danemark, le part du peuple danois (eurosceptique) arrive en tête avec 23%.

    Michel Janva

  • La dérive de l'UE, programmée dès ses débuts

    Jean-Marie Le Pen déclare dans Présent :

    "Or je suis un adversaire résolu de l’Union européenne et ceci depuis longtemps. En 1957 j’ai voté contre le marché commun, contre le Traité de Rome. Non pas que le Traité de Rome soit apparemment agressif, il pouvait même apparaître comme une espèce d’avantage économique et commercial. Mais je me suis donné la peine de lire les livres de M. Coudenhove-Kalergi, président du mouvement PanEuropéen, et de M. Monnet. La démarche était clairement décrite : ce traité est la première marche qui doit conduire aux Etats-Unis d’Europe, à l’instar des Etats-Unis d’Amérique. Je considérais que cette opinion était non seulement stupide mais criminelle. Qu’il n’y avait rien de commun entre l’Espagne et la Floride, entre la Californie et l’Allemagne ou entre la France et le Connecticut, bien sûr.

    Par conséquent, j’ai été méfiant dès le début. En espérant toujours qu’il serait peut-être possible de construire une Europe des nations. C’est-à-dire une coordination de nations souveraines mais ayant entre elles des relations étroites qui permettraient des réalisations comme nous les avons faites pour Airbus ou pour Ariane, dans lesquelles l’Union européenne n’a strictement rien à voir. Progressivement j’ai vu s’élaborer avec mes collègues une structure bureaucratique de plus en plus lourde, de plus en plus coûteuse, une espèce de diplodocus politique avec une petite tête et un énorme derrière, d’une inefficacité totale. Tout à fait incapable de défendre des frontières mais en même temps nous interdisant d’en avoir. Et privant progressivement la France des éléments de sa souveraineté."

    A propos du grand mouvement de réaction, il déclare aussi :

    "ce grand courant d’ailleurs étonnant, inopiné [...] témoigne de l’extraordinaire capacité de réaction des Français. C’était presque inespéré. En y réfléchissant j’avais été frappé l’année précédente par l’intensité du flot de jeunes qui marchaient vers les JMJ. Il y avait là un phénomène étonnant dans ce monde complètement décérébré : ces jeunes qui allaient ensemble dans la même direction spirituelle. C’était je crois, l’ossature et les prémices de ce qu’allaient être les réactions massives, par centaines de milliers et plusieurs fois de suite, de la Manif pour tous. Je parlais tout à l’heure de ces faits qui, dans l’histoire de la France, ont témoigné de sa capacité de sursaut. Je pense que cette manifestation-là est une raison d’espérer.

    Michel Janva

  • « Europe : il faut tout changer » de Laurent Wauquiez (deuxième article)

    « Ce livre ne deviendra pas un ouvrage de référence, mais il met en évidence le trouble qui gagne les partis favorables à l’Union européenne. »

    Polémia, il y a peu, a déjà publié sous la plume de  André Posokhow une note de lecture concernant le dernier ouvrage de Laurent Wauquiez. Nous venons de recevoir de Bruno Guillard, notre contributeur régulier, une nouvelle critique sur ce même livre qu’il aborde sous un jour différent et qui complète celle de son confrère. Nous la présentons ici.

    Polémia

    A l’approche de l’élection des députés du Parlement européen qui va être marquée par une abstention record traduisant un rejet massif de l’Union européenne, Laurent Wauquiez, qui commence à comprendre, semble-t-il, à quel point cette organisation s’est fourvoyée, a publié un livre intitulé « Europe : il faut tout changer ». Ce livre ne deviendra pas un ouvrage de référence, mais il met en évidence le trouble qui gagne les partis favorables à l’Union européenne.

    Europe : une organisation impotente

    De la description que nous fait Laurent Wauquiez des institutions européennes, il ressort que l’Europe élargie que nous connaissons aujourd’hui ne peut pas fonctionner :

    « Plus l’Europe est diverse, plus il devient impossible de dégager des positions communes. Le système institutionnel, à force de ménager tout le monde, a conduit à diluer les droits de vote au détriment des grands pays qui se trouvent de plus en plus paralysés par la voix des petits. (…) Qui plus est, les approches divergent toujours plus. Entre une Angleterre tentée par le grand large, une Allemagne aux ambitions hégémoniques mais frileuse sur la solidarité européenne, des pays nordiques très utopistes dans leur approche, des pays de l’Est qui restent rivés à leur relation avec les Etats-Unis et à leur crainte de la Russie, il est difficile de trouver un ADN commun. »

    Ce constat est intéressant parce qu’il met en évidence les obstacles considérables (insurmontables ?) que constituent les différences culturelles, les intérêts économiques, la diversité des politiques sociales, les liens et les haines hérités du passé, les points de vue divergents en matière de géopolitique… Pour lever ces obstacles il ne suffira pas de sauter comme un cabri et de crier « l’Europe, l’Europe, l’Europe » ; les rémanences liées à l’histoire persistent très longtemps et la genèse d’un peuple est affaire de très long terme. Nous ne sommes ni à la veille, ni à l’avant-veille de la naissance d’un peuple européen. Il est possible de se rassurer en se disant que c’est au bord du tombeau que l’Europe se fera, mais, d’une part, il n’est pas certain que cette prophétie nietszchéenne se réalisera et, d’autre part, on peut penser que, plutôt que d’attendre un très hypothétique miracle, il serait sans doute plus sage de mettre en œuvre une politique européenne réaliste. Quand 3% des Européens se considèrent comme « seulement européens », il n’est pas possible de construire un Etat intégré autrement que par la coercition ; c’est d’ailleurs très exactement ce qu’a écrit David Engels dans son livre intitulé Le Déclin, dans lequel il explique que sans le surgissement d’un nouveau principat, il ne sera pas possible de fédérer les Etats européens.

    Pour une Europe des nations

    Laurent Wauquiez décrit une Union européenne qui ignore tout de la solidarité ; ainsi le gouvernement italien laisse entrer les immigrants par Lampedusa parce qu’il sait qu’ils ne s’installent pas en Italie mais en France. Le gouvernement allemand et les Allemands ne veulent pas payer les dettes des Grecs mais ils imposent à la Grèce un régime drastique pour que les banques allemandes, qui ont prêté sans compter, puissent être remboursées des prêts inconsidérés et irresponsables qu’elles ont faits aux Grecs. En fait, il n’y a pas de solidarité entre Européens parce qu’il n’y a pas de peuple européen. En France ou en Allemagne la solidarité entre les différentes régions est une réalité parce qu’il existe encore un peuple français et un peuple allemand que l’Union européenne n’a pas réussi à dissoudre.

    « Il n’y a pas un peuple européen et croire qu’une démocratie européenne peut naître dans le seul creuset du Parlement européen est une erreur. Il faut européaniser les débats nationaux. »

    Et il ajoute :

    « L’Europe ne se construira pas sur le dos des nations. Si elle persiste dans cette erreur, elle se condamne (…) Et je le dis clairement, les fédéralistes naïfs sont aujourd’hui les pires ennemis de l’avenir européen. La France doit assumer de dire “non”. »

    Laurent Wauquiez fait donc le constat d’une impossibilité du fédéralisme, tout en considérant qu’il est indispensable de coopérer étroitement mais au sein d’un groupe restreint de six Etats (Allemagne, France, Italie, Pays-Bas, Belgique, Espagne ; il exclut de ce groupe le Luxembourg qu’il considère à juste titre comme un paradis fiscal). Ce groupe restreint, qui produit 65% des richesses européennes, aurait pour vocation première la recherche et le développement industriel.

    Le constat que fait Laurent Wauquiez, à savoir qu’il n’est pas possible de créer une démocratie en l’absence d’un peuple, est pertinent ; l’Union européenne, qui prétend créer une démocratie sans peuple conformément aux idées de Jürgen Habermas, ne peut qu’échouer. On peut d’ailleurs se demander si les dirigeants de l’UE n’ont pas pris conscience de cette impossibilité et si ce n’est pas la raison qui les a poussés à penser en termes de gouvernance (la gouvernance n’étant en fait qu’une forme de despotisme). Seul un régime autoritaire et contraignant peut imposer la cohabitation à des peuples trop différents et il n’y a pas d’exemple dans l’histoire de fusion de vieux Etats indépendants en l’absence de contrainte (c’est la Guerre de Sécession qui a permis l’intégration fédérale des Etats d’Amérique du Nord et c’est la Guerre civile de 1848 qui a permis celle des cantons suisses).

    Union européenne : une organisation sans projets concrets

    L’Union européenne ne porte plus aucun projet industriel, contrairement à ce qui fut le cas du temps de la CECA ; les dernières grandes réussites industrielles européennes, Airbus et Arianespace, sont des projets issus de la coopération interétatique et non pas ceux de l’Union européenne. Ces deux exemples montrent d’ailleurs que la coopération interétatique peut être réellement efficace en matière de politique industrielle, ce qui n’est pas le cas de l’organisation de Bruxelles. L’Union européenne telle que la décrit Laurent Wauquiez n’a plus que deux finalités : la production de normes (parfois ahurissantes, comme celle qui concerne le rayon de cintrage des concombres !), qui occupe une technocratie aussi bourdonnante que stérile, et le contrôle « intégriste » du respect des principes libéraux (l’Europe selon l’UE n’est qu’un marché sans frontières définitives). L’Union européenne n’est plus qu’une gardienne de l’orthodoxie libérale, aussi bien en matière économique qu’en matière sociétale (L. Wauquiez n’aborde pas ce dernier sujet).

    Euro : défense de toucher à la vache sacrée

    Laurent Wauquiez n’a pas osé poser un regard critique sur ce qui constitue la vache sacrée de l’oligarchie. Il aurait pu expliquer que cette monnaie a été une erreur depuis son origine (c’est ce que pense la majorité des « Prix Nobel » d’économie) mais que désormais il n’est plus possible de revenir en arrière compte tenu des incertitudes liées à une éventuelle sortie de ce carcan monétaire. Il aurait pu évoquer les problèmes considérables qui sont générés par cette monnaie. Il aurait même pu évoquer l’éventualité du passage à une monnaie commune. Que nenni ! Pour Laurent Wauquiez la monnaie unique ne mérite pas la moindre critique. Il utilise même le bobard concernant l’augmentation du prix de l’essence comme argument massue ! (Si un nouveau franc était dévalué de 20%, le prix de l’essence n’augmenterait pas de 20% parce que ce prix est constitué, pour 75%, de taxes). Néanmoins, il reconnaît que les « divergences restent fortes et ne permettent pas de constituer un véritable affectio societatis européen ». C’est le moins que l’on puisse dire, compte tenu du fait que la monnaie unique est en train de générer une haine des institutions européennes qui se transforme progressivement en rejet de toute forme d’organisation européenne, ce qui est pour le moins préoccupant.

    Un projet incomplet

    On ne comprend pas très bien comment seraient articulés le marché commun des vingt-huit, la zone euro des dix-huit et le noyau dur des six. Par contre, les objectifs qu’il fixe à une éventuelle union restreinte sont intéressants :

    « Ce noyau dur pourrait s’accompagner d’un budget européen qui aurait comme vocation de financer de grands projets en matière de recherche, d’environnement et de développement industriel. »

    Ces investissements seraient financés par des eurobonds créés à cet effet. Par ailleurs, il envisage la mise en place d’une taxe carbone aux frontières de façon à rétablir (un peu) l’équilibre entre l’espace européen et certains pays, telle la Chine, qui ne s’imposent que peu de contraintes en matière de politique environnementale. Il aurait pu parler du problème lié à la sous-évaluation de la monnaie chinoise et des dumpings sociaux, salariaux et fiscaux auxquels sont confrontés les pays européens et qui justifieraient la mise en place de taxes compensatrices, mais il ne l’a pas fait.

    Sa proposition concernant la sortie de l’Accord de Schengen est également tout à fait positive, de même que celle qui concerne la restauration de la préférence européenne. Par contre, on regrettera qu’il n’ait pas abordé le sujet du projet de Traité transatlantique (qui à lui seul justifie que l’on vote contre l’Union européenne le 25 mai prochain), ni celui des rapports entre l’Europe et les Etats-Unis. Son livre n’aborde pas la question essentielle de nos rapports avec l’OTAN, ni celle d’un nécessaire système de défense européen indépendant. Il évoque au passage un partenariat avec la Russie mais sans préciser sa nature et en mettant ce partenariat au même niveau que celui qui doit exister avec la Turquie et les pays du sud de la Méditerranée.

     Bruno Guillard, 13/05/2014

    Laurent Wauquiez, Europe : Il faut tout changer, éditions Odile Jacob, avril 2014, 180 pages.

    http://www.polemia.com/europe-il-faut-tout-changer-de-laurent-wauquiez-deuxieme-article/

  • L’Europe c’est la paix ? Non c’est la guerre de Sécession qui vient, par Michel Geoffroy (Polémia)

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    A l’approche des élections européennes toute l’oligarchie bruxelloise et politicienne répète sur l’air des lampions « l’Europe c’est la paix », sans doute pour tenter de retenir un électorat européen de plus en plus réticent. On ne pourrait qu’en rire si le sujet n’était pas si grave.

    Les mouches du coche

    En rire d’abord, parce que l’Union Européenne n’est en rien responsable du fait que l’Europe occidentale n’ait pas connu de conflit armé sur son sol depuis 1945. Si nous avons connu la paix (si l’on excepte les guerres de décolonisation bien sûr) on le doit avant tout à l’équilibre de la terreur qui a définitivement gelé la guerre froide après la présidence Khrouchtchev. L’Union Européenne qui n’a mis en place ni défense autonome, ni Europe de l’armement, ni diplomatie digne de ce nom n’a aucune responsabilité dans cette situation.

    Les mouches du coche bruxelloises voudraient nous faire croire que les différents traités techniques ou commerciaux mis en place en Europe depuis les années 50 seraient à l’origine de cette longue paix, puisque le doux commerce apporterait la paix et la prospérité pour tous. Cette antienne libérale ne résiste pas à l’analyse.

    Les différents accords et « communautés » mis en place en Europe occidentale n’ont que marginalement changé la donne stratégique : l’Europe a été plus sûrement protégée par l’engagement nucléaire américain, par l’armement nucléaire français et britannique ainsi que par l’inexorable déclassement de la puissance soviétique, que par les gesticulations des émules de Jean Monnet.

    Heureux les pacifistes

    Et d’ailleurs quelle belle paix en vérité !

    L’Europe occidentale vit en paix, mais dans nos rues les militaires patrouillent l’arme à la main « contre le terrorisme », comme hier à Alger ou à Belfast. L’Europe occidentale vit en paix mais elle accueille des djihadistes. Elle vit en paix mais elle se trouve partout confrontée à l’explosion de l’insécurité et à des émeutes urbaines récurrentes.

    L’Europe vit en paix mais de plus en plus de ses soldats meurent à l’étranger dans des « opérations  extérieures ». L’Europe c’est la paix mais on a quand même fait la guerre à la Serbie, à l’Irak, en Afghanistan aussi et on a soutenu les insurgés en Lybie, en Syrie et, si l’on avait écouté certains,  peut-être serions-nous aussi en Iran. L’Europe vit en paix mais ses frontières sont des passoires. L’Europe vit en paix mais sa démographie s’effondre. L’Europe vit en paix mais elle est en passe de perdre la guerre économique.

    L’Europe vit en paix mais déjà plus en liberté puisque l’Union Européenne détruit la souveraineté des États, donc la liberté des peuples.

     "La paix en Europe ressemble curieusement à celle des cimetières !"

    La guerre de sécession

    L’Union Européenne non seulement ne nous a pas apporté la paix mais elle risque de nous conduire en  plus à la guerre de Sécession.

    Ceux qui préconisent périodiquement la création des Etats-Unis d’Europe – comme M. Cohn-Bendit par exemple- seraient bien avisés en effet de se souvenir des conditions dans lesquelles la guerre civile américaine –que l’on nomme chez nous la guerre de Sécession- a éclaté.

    Le moteur principal de cette guerre n’a pas été la question de l’esclavage. Celle –ci fut tout au plus un prétexte moral commode – déjà – pour les « yankees ».

    La vraie raison est de nature juridique, lorsque les Etats du Nord ont refusé aux Etats du Sud –qui regroupaient pourtant plusieurs Etats fondateurs des Etats-Unis- le droit de se retirer d’une Union qu’ils jugeaient conduire une politique économique et commerciale contraire à leurs intérêts. Les Etats du Sud affirmaient que puisqu’ils avaient fondé l’Union ils disposaient du droit de s’en retirer. Les Etats du Nord rétorquaient qu’on ne pouvait sortir de l’Union sans détruire l’Union et par conséquent sans porter atteinte aux droits de ceux qui entendaient y rester. Ceux qui voulaient le faire (pour fonder une nouvelle confédération) étaient donc des rebelles qu’il fallait maintenir dans l’Union de gré ou de force. Résultat : 5 ans d’une atroce guerre civile !

    L'Europe Yankee

    L’Union Européenne ressemble beaucoup malheureusement à la situation des Etats-Unis au XIXème siècle.

    Elle se trouve, comme eux, coupée économiquement entre les Etats du Sud et du Nord puisqu’elle ne constitue pas une zone économique homogène, notamment dans la zone euro.

    L’Union Européenne se présente aussi sous la forme d’une institution autiste qui ne sait pas tenir compte des attentes des européens car elle poursuit un projet mondialiste qui suppose justement la destruction de l’identité européenne. Ce projet global et carcéral ne souffre aucune possibilité d’inflexion et conduit les Etats européens continentaux à se soumettre ou à se démettre.

    Ceux -ci ne peuvent plus contrôler en effet la marche de l’Union Européenne, qui a réussi à se placer hors d’atteinte de la régulation politique : ses vrais décideurs, non- élus, ont érigé l’indépendance vis-à-vis des Etats en principe, comme la Banque Centrale. La cacophonie organisée de l’Union Européenne à 28 dilue enfin inexorablement l’influence des membres fondateurs, au sein d’un « machin » de plus en plus anonyme.

    Les traités européens ne règlent pas clairement en outre la question de la sortie de l’Union : ils ne conçoivent en effet l’Union Européenne que comme un ensemble appelé à s’étendre sans limites, comme l’OTAN !

    La question de l’immigration pourrait enfin jouer le même rôle que celle de l’esclavage lors de la guerre de Sécession et servir  de carburant idéologique aux  « unionistes » contre les « confédérés ». Car bien entendu les partisans de l’Union Européenne se déclarent très favorables à l’immigration de peuplement et au « grand remplacement » des européens.

    Otage ou rebelle ?

    L’Union Européenne place aujourd’hui les Etats et les peuples qui la composent devant une alternative redoutable, comme les Etats-Unis en 1861.

    Soit la fuite en avant dans le projet mondialiste et c’est ce que font la plupart des gouvernements occidentaux faute de pouvoir ou de vouloir réformer l’Union Européenne.

    Soit sortir du machin européen et s’exposer à devenir la cible –dans tous les sens du terme- de tout le Système et sans doute aussi des Etats-Unis, donc de la superpuissance mondiale.

    L’Union Européenne nous oblige à choisir entre le statut d’otage ou de rebelle désormais.

    Si vous pensez que la guerre de Sécession ne se produira pas en Europe occidentale, rappelez-vous donc la mise en quarantaine de l’Autriche, coupable d’avoir accepté des élus « populistes » dans son gouvernement. Rappelez-vous les pressions et les menaces exercées sur la Hongrie, quand elle a voulu renforcer le contrôle du gouvernement sur sa banque centrale.

    Souvenez-vous de la façon dont Bruxelles refusait à la Grèce le droit de sortir de l’euro lors de la crise de sa dette souveraine : on ne sort pas de l’euro répondait la troïka, un point c’est tout. Et elle envoyait la police anti-émeutes contre les manifestants.

    L’attitude européenne vis-à-vis des évènements qui se déroulent en Ukraine nous renseigne aussi sur sa conception yankee du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Les gouvernants européens ont décidé en effet de soutenir le nouveau pouvoir ukrainien – insurrectionnel mais c’est un détail – et de refuser aux russophones, tout droit à l’autodétermination. Les médias occidentaux -la voix de son maître – regrettent ainsi que l’Ukraine ait renoncé à son armement nucléaire. Mais pourquoi donc : pour bombarder Sébastopol ? Et ils dépeignent les russophones  comme des « séparatistes » ou des « rebelles ».

    Cela ne vous rappelle rien, vraiment ?

     Michel Geoffroy

    Source, compléments et PDF imprimable: Polémia

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2014/05/24/l-europe-c-est-la-paix-non-c-est-la-guerre-de-secession-qui-5376578.html