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Europe et Union européenne - Page 937

  • « Qu’est-ce qui se passe dans ce pays ? »

    Marine Le Pen tenait hier à Paris une grande réunion publique au cours de  laquelle elle a de nouveau exhorté nos compatriotes à se rendre aux urnes pour les élections européennes. Les Français doivent voter a-t-elle précisé afin notamment  que l’abstention élevée ne soit pas prétexte pour les partis du Système et leurs relais à minorer la nouvelle poussée du FN qui se dessine dimanche prochain. Dans l’enquête  d’opinion quotidienne réalisée pour Le Monde, le Cevipof, Terra Nova et publiée vendredi, les listes FN restent créditées d’une moyenne de 24 %  des suffrages, devant l’UMP (21,5%), le PS (17 %), Europe Ecologie-Les Verts ( 8,5 %), l’attelage UDI-MoDem (8 %) et le Front de gauche (7 %).

     Cette poussée patriotique  réactive une frousse mêlée de haine chez les adversaires de l’opposition nationale. Sans aller jusqu’à parler de «fantasme antisémite», comme le font Anne Sinclair et certains médias au sujet du film Welcome to New York d’Abel Ferrara avec Gérard Depardieu, inspiré du volet new yorkais de l’affaire DSK, notons que l’article paru surMediapart hier dénonçant les «thématiques  FNisantes » «d’Alain Finkielkraut », «Elisabeth Lévy» et « Eric Zemmour » pratique un curieux amalgame.

     Amalgame et mensonges qui sont les deux axes de communication de Martin Schulz, président du parlement européen, incarnation de l’aile gauche du parti eurobruxellois dont il est le candidat à la présidence de la Commission européenne. Interrogé par Metronews, il a réitéré ses affirmations grotesques, systématiquement contredites par les faits : le FNn’a pas de programme, ses élus sont des feignants, la philosophie  ultra libre échangiste de l’UE permet de défendre les Français dans la mondialisation, de lutter contre  le chômage et  la spéculation

     Actuellement en campagne en France contre le Front National, M. Schulz avait décidé avec ses amis socialistes français vendredi la tenue d’un Grand meeting de mobilisation àForbach (Moselle) contre le « populisme » et «pour l’Europe », en présence de Catherine Trautmann, numéro deux sur la liste PS dans le Grand Est et d’autres figures du parti. Cette réunion a été un  flop calamiteux et selon Le Figaro a réuni péniblement 150 personnes !

     Maigre motif de consolation pour ce dernier et ses amis, le meeting commun anti FN à Marseille, qui a réuni également vendredi l’idéologue sectaire  Vincent Peillon, tête de liste PS-PRG dans le Sud-Est et Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti Socialiste, s’est déroulé dans la même morne atmosphère et n’a pas non plus attiré les foules militantes.

     Un « étonnement planétaire » selon M.  Cambadélis, dimanche sur France 5. « Aux yeux du monde un signal terrifiant » selon le conducator du Front de Gauche,  Jean-Luc Mélenchon dans Direct matin ce lundi. Les deux hommes n’évoquent pas ici l’Académie de Nantes invitant la semaine dernière les garçons scolarisés à porter une jupe pour lutter contre le sexisme, mais la probabilité d’un FN en tête le 25 mai. 

      Sur France 5, Jean-Christophe Cambadélis a ajouté que dans cette hypothèse, «La patrie des droits de l’Homme sera d’un seul coup devenue la patrie de ceux qui veulent exclure les autres». Il a repris quasiment mot pour mot les éléments de langage de l’UMP,notamment de la tête de liste francilienne du parti de M. Copé,  le  fédéraliste EuropéisteAlain Lamassoure.  «A partir du moment où l’on voit le Front National en tête a-t-il dit, les investisseurs, les hommes et les femmes qui, à l’échelle mondiale, font de la France leur référence, les dispositifs économiques, tout le monde s’inquiète en se disant qu’est-ce qui se passe dans ce pays? » (sic).

     Ce qui se passe est très simple à comprendre : les Français entendent reprendre en main le contrôle de leur destin, les  fantasmes malsains agités pendant des années pour les dissuader de voter FN ne fonctionnent plus avec la même efficacité qu’avant.  La propagande du Système s’est fracassée sur le mur du réel. Ce qui menace la France disent nos compatriotes chaque jour plus nombreux,  ce n’est pas le programme du Front National, les défenseurs de l’Europe des patries,  mais la  doctrine euromondialiste portée par ses adversaires,  qui détruit nos identités, nos libertés, nos  forces vives

     L’ «insurrection démocratique et républicaine» à laquelle appelait M.  Peillon vendredi se fera, qu’il n’en doute pas. Mais certainement pas dans le sens  qu’il espérait  prédit Bruno Gollnisch.

    http://gollnisch.com/2014/05/19/quest-ce-se-passe-ce-pays/

  • L’union européenne contre nos salaires

    Ex: http://www.terreetpeuple.com

    L’Europe libérale qui s’est construite à Bruxelles n’avait pas de prérogatives particulières pour agir directement sur les questions salariales, qui restaient du ressort de chaque pays, et de ses partenaires sociaux. Pourtant grâce aux différentes politiques économiques dictées aux gouvernements, qui ont accepté d’abandonner leurs prérogatives économiques, elle n’a cessé d’attaquer l’emploi et les salaires pour installer le libéralisme économique et ensuite permettre à l’euro de d’exister.

    Le projet européen, portait, sur ses fonds baptismaux (avec le traité de Rome), l’idée d’amélioration des conditions de vie. Il est temps de faire un bilan de ces promesses, et de voir quelle a été l’action réelle de cette Europe des marchands et des financiers, qui a sacralisé le règne de la mondialisation et des systèmes économiques ouverts, au détriment de la qualité de vie des peuples.

    Consciente des coups portés aux salaires et au pouvoir d’achat, l’UE n’ambitionne plus d’améliorer nos conditions de vie ; sa stratégie « UE 2020 » (* 1 p 99) envisage seulement de réduire la pauvreté ! Que de promesses trahies, que d’ambitions remisées ! Nous allons le détailler, par de nombreux moyens l’UE n’a cessé d’attaquer les salaires et de limiter leur progression.

    Ambitions de nivellement de la construction

    A la sortie de la guerre cette idée d’amélioration du niveau de vie fut martelée aux peuples européens, notamment dans l’article 2 du traité de Rome : « … conduire à un relèvement accéléré du niveau de vie ». Pour y parvenir sont notamment engagées des politiques visant à tenter de réduire les déséquilibres entre les différentes régions d’Europe. L’objectif sous jacent était d’éviter de laisser des zones pauvres, ou le chômage augmenterait, car on savait que si le chômage augmentait, certaines entreprises seraient tentées de délocaliser au sein du marché unique sans frontières (encore à naitre). Les économistes savaient aussi que les salariés seraient prêts à accepter des salaires plus bas… s’ils étaient confrontés durablement au chômage. Au début, ils ont tenté de lutter contre cela.

    La crise de 1973 avait fait de la lutte contre l’inflation une priorité absolue. La cible désignée est alors le salaire qui sera qualifié d’ennemi de l’inflation et de l’emploi (* 1 p 101), rien d e moins ! 1973 c’est aussi l’entrée dans l’UE de l’Angleterre convertie au néo libéralisme :  le monétarisme sera la nouvelle religion économique à laquelle tous vont se convertir, notamment Giscard et Pompidou qui priveront la France de son droit à battre monnaie, endettant ainsi durablement la France !

    L’Acte Unique de 1986 qui instituera le marché unique et la libre circulation des hommes, des marchandises et des capitaux aura des conséquences lourdes ; car de fait l’harmonisation sociale voulue à travers le rééquilibrage des régions étant un échec, on va voir des entreprises se déplacer pour aller là où les coûts de production pourront être optimisés : certains cibleront des salaires plus bas, d’autres iront là où la fiscalité est plus favorable pour moins payer d’impôts. On constate ici un des échecs majeurs de l’objectif d’intégration économique et fiscale à l’intérieur de l’UE : les pays ne veulent pas que l’on touche à leurs avantages économiques. Les perdants ? Les salariés qui sont mis en compétition entre eux, mais l’euro n’était pas encore né ; les nations pouvaient encore jouer avec leurs monnaies et dévaluer pour compenser les chocs…

    De la fin du partage des gains de productivité…

    Naitra dans cette période l’idée centrale d’abandonner l’indexation des salaires sur les prix et l’inflation. C’est à partir de cette période (1983 en France, avec la désinflation compétitive = arrêt de l’évolution des salaires au même rythme que les prix) que les revenus du capital vont grossir au détriment des revenus du travail. C’est sous gouvernance socialiste que les revenus affectés au travail vont perdre 11 % et que les revenus affectés au capital vont regagner ces 11 % dans la répartition de la richesse produite (valeur ajoutée). La stratégie sera européenne, et nous avons tous été plumés de la même manière:

    … à la modération salariale

    L’autre conséquence du marché unique, c’est que désormais, on ne peut plus redistribuer les surplus en salaires, étant donné la concurrence salariale ; alors nait la politique de modération salariale, impulsée par l’UE. Avant on se battait pour se répartir les gains de productivité ; désormais les gains de productivité ne peuvent plus être redistribués aussi généreusement face à la rivalité apportée par l’ouverture des frontières, et on commence à se serrer la ceinture. Tout a été rendu possible par la « mauvaise fée » mondialisation.

    Des profits qui augmentent donc de 11 % et qui ne seront pas réinvestis dans la création d’entreprises, car ils iront directement dans la poche des actionnaires « spéculateurs ». Augmentant ainsi structurellement le chômage, avec une population qui augmente, et des investissements non réinvestis pour créer de l’emploi « productif ».

    Culpabilisation des salariés disposant d’un emploi…

    L’UE a ouvert les frontières et imposé la compétition avec des pays moins disants, et il faut alors il faudra s’estimer heureux d’avoir un emploi, apprendre à ne plus réclamer, et s’habituer à perdre ce qui avait été gagné.

    La stratégie née hier porte ses fruits aujourd’hui : désormais avoir un cdi est un problème et il faut flexibiliser le travail, pour permettre à ceux qui en ont un, de le partager avec ceux qui n’en ont pas. En 1994 (* 1 p 104) l’OCDE publiait sa stratégie pour l’emploi, centrée sur «l’accroissement de la flexibilité des coûts salariaux, la réduction de la sécurité de l’emploi (sic !), et la réforme des systèmes d’indemnisations du chômage ». Tout un programme repris par l’UE avec zèle.

    L’OCDE en 1996 incitait à suivre l’Angleterre où « la réduction des rigidités du marché du travail a permis une réduction du chômage structurel ». Bonne application des principes précédents.

    Alors on a commencé à fragiliser le statut du salarié, et à remettre en cause les contrats fixes. Se sont alors développés les contrats à temps partiels, les cdd, l’intérim…

    Au lieu d’harmoniser le niveau de vie par le haut, l’UE, meilleure élève de la mondialisation, précarise, flexibilise, et appauvrit ! Tel est son bilan, depuis bien trop longtemps.

    Sans pouvoir d’achat pas de consommation…

    La part des salaires dans la valeur ajoutée est revenue à des niveaux très inférieurs à ceux de 1960… (* 1 p 102). Si bien que nos ménages ne peuvent plus consommer comme avant. C’est forcément problématique dans une économie nationale ou la consommation représente 70 % de la valeur ajoutée générée chaque année.

    Là encore le germe du mal qui ronge notre économie a été semé il y a bien longtemps ! Et il ne va faire que s’amplifier dans les mois qui viennent. Car avec des salaires rabotés, la consommation trinque ; et si la consommation trinque, les entreprises trinquent aussi. Spirale infernale…

    Pourtant il faut continuer la rigueur salariale, car face à la mondialisation les libéraux nous disent que c’est le seul chemin viable. Alors pourquoi ne pas sortir du système ouvert et mondialisé, et revenir à quelque chose de moins grand, de mieux délimité et de plus protecteur ? Une Europe plus soucieuse de ses peuples et de ses propres intérêts !

    Au lieu de cela on s’enferme dans la course à la moins disance salariale… mais cela ne suffit pas à l’Europe libérale.

    Après les coûts salariaux voici arriver les coûts non salariaux !

    L’UE qui a imposé la baisse directe des coûts salariaux, agit désormais pour la réduction des coûts non salariaux qui font aussi la protection sociale et les services publics.

    Mais le libéralisme traque toutes les dépenses qu’il estime inutiles ; eh bien oui, car cet argent qui va au financement de la protection sociale ou des services publics cela pèse sur la compétitivité des entreprises, alors il faut le raboter encore ! Tant pis pour la solidarité avec ceux des nôtres qui n’ont rien : le règne de l’argent est institué.

    On l’oublie trop souvent l’instigateur de cette politique, ce fut jacques Delors avec son livre Blanc de 1993 (* 1 p 103) qui avait mis l’accent « sur la nécessaire réduction des coûts non salariaux ». En 1999 la suite logique de cette politique est d’encourager les états à réduire les cotisations sociales tout en maintenant le pouvoir d’achat immédiat, afin de lutter face aux compétiteurs américains ou asiatiques, dépourvus ou presque de protection sociale.

    Tant pis si on est malade, sans emploi, on touchera moins. C’est à cette époque qu’on a mis fin aux prés retraites, qui coutaient tant aux dépenses publiques.

    Depuis toujours l’UE sanctifie le libéralisme économique au détriment du bien être des peuples. Mais elle condamne les conséquences de ces mêmes politiques !

    Les bons élèves sur lesquels il faut prendre modèle ce sont bien sûr les Anglais, et parmi les nouveaux dans la classe, la Pologne ! Oui car ces deux pays ont des ratios de dépenses adaptées aux exigences des libéraux ! Sauf que dans ces pays là, et surtout chez les British la pauvreté des enfants se développe (600 000 de plus depuis les coupes budgétaires récentes du premier ministre Cameron) !  Et que les mêmes Anglais viennent se faire soigner en France tant leur système de soin est pourrit ! La même « Commission déplore la mauvaise qualité des infrastructures britanniques, le fort taux d’illettrisme, le faible niveau de qualification de nombreux travailleurs, le difficile accès aux gardes d’enfants, l’importance des emplois précaires, l’étendue de la pauvreté… L’Angleterre qui a les pieds dans l’eau car il fallait couper dans les dépenses d’entretien des infrastructures. En résumé, la Commission reproche aux Anglais de posséder les caractéristiques d’un pays libéral, celles-là même qu’elle recommande aux autres pays » (* 1 p 116 et 117). En Pologne, la pauvreté au travail est devenue très importante, et la difficulté pour accéder au système de chômage est tellement restrictive que la commission de l’UE (toujours elle) lui demande de l’adoucir !

    La trahison des syndicats et des élites

    En 1997 l’UE ambitionnait de promouvoir « le modèle social européen », qui nous différenciait de nos partenaires politiques, mais néanmoins rivaux économiques anglo-saxons. Mais dans le même temps on préparait l’arrivée de l’euro, qui entrera en scène en 1999.

    La BCE est la gardienne du temple ; c’est elle qui veille à ce que l’inflation ne dépasse pas les 2 % (contrairement à la FED américaine qui peut relancer l’économie, la BCE n’a pas cette mission salvatrice pour les peuples). Pour ce faire elle incite les Etats et les partenaires sociaux (syndicats de patrons et d’ouvriers) à la modération salariale, afin de garantir la stabilité des prix. On retrouve ici l’impardonnable choix des syndicats qui ont accompagné ce projet de mondialisation économique (autre forme d’internationalisation). En jouant le jeu de la mondialisation ils se sont pris dans les mailles de ce filet qui les rend quasiment inefficaces aujourd’hui, trahissant ainsi les plus modestes qu’ils devaient défendre !

    En 1998 la commission déclarait que « l’objectif de maintenir la modération salariale grâce à un renforcement du dialogue social » est à conserver !!! Les objectifs annoncés étaient de faire baisser de 20 à 30 % les salaires des activités peu qualifiées ! (* 2 P 123)

    La modération salariale sera mise en œuvre en France avec la loi sur les 35 h, puisque la contrepartie de la réduction du temps de travail ce furent pour les grosses entreprises 28 milliards annuels d’exonérations de cotisations sociales (exonérations Fillon qui sont versées aux entreprises qui versent des salaires inférieurs à 1,6 smic), et des gels de salaires sur plusieurs années. Le second volet des 35 H ce fut la généralisation de l’annualisation (modulation du temps de travail adapté aux périodes hautes et aux périodes basses, sur une année) : de fait les heures supplémentaires seront réduites dans de nombreux secteurs d’activités, et on aura ainsi permis de faire baisser le coût du travail, subtilement.

    Sans cette coalition composée des syndicats, des gouvernements nationaux et de la commission Européenne, rien n’aurait été possible (* 1 P 118). C’est cette coalition qui a rendu possible ces politiques. D’où cet affreux sentiment d’incapacité qui nait dans nombre d’organisations et de mouvements : on a l’impression qu’on ne peut rien faire ! Eh oui car en ayant accepté ces règles du jeu, effectivement on ne peut que subir… ou se révolter et exiger une révolution, pour changer l’époque et le socle qui la conditionne.

    De fait tous les gouvernements qui ont participé au pouvoir bien avant 1999, date de mise en service de l’euro, ont accepté de sacrifier les salaires. Ces derniers sont la seule variable d’ajustement avec les prix pour avoir une monnaie stable, nous le verrons un peu plus loin.

    Et le chômage alors ?

    L’OCDE indique que nos pays ne devraient pas avoir un taux de chômage inférieur à 10 %, c’est déjà le meilleur moyen d’empêcher que les salaires augmentent. Le taux de chômage n’accélérant pas l’inflation (NAIRU en anglais) est un indicateur économique surveillé depuis longtemps pour empêcher l’inflation des salaires.

    Mais leur cynisme va encore plus loin : pour les eurocrates et les libéraux, avoir un chômage élevé ne veut pas forcément dire qu’on ne trouve pas suffisamment de main d’œuvre, ou que l’on a une activité insuffisante... Eux pensent que c’est plutôt un ajustement prix/salaires qui doit se réaliser : si le chômage augmente c’est par ce que les prix et les salaires ne baissent pas assez (* 1 P 112/113). Alors ils mettent en œuvre des programmes pour moins indemniser les chômeurs, et ainsi les obliger à accepter les salaires plus bas que ne manqueront pas de leur proposer leurs futurs employeurs…

    C’est ce qu’a fait l’Allemagne avec ses célèbres lois Haartz (mini jobs et chômage indemnisé à 1 €/ heure), ce que tente de faire la France en ce moment. L’Elysée a même confirmé que Mr Haartz est venu présenter sa méthode au gouvernement Hollande fin janvier 2014…

    On voit ici se réaliser l’article 4 de la Charte sociale Européenne (* 2 p 120) : qui affirme « le droit à une rémunération suffisante pour assurer au travailleur et à sa famille un niveau de vie suffisant ». Non c’est une blague, la charte sociale est restée à l’état de projet et ni la CEE ni l’UE ne l’ont validé.

    Une Europe sociale pourtant plébiscité par la France lors du référendum de 2005, qui dira NON à plus de libéralisme. Sarko bafouera tout cela en 2008 en faisant voter le Congrès qui adoptera le traité au mépris de la volonté populaire (ce sont les mêmes qui conspuent la Suisse et ses référendums démocratiques).

    Ajuster les salaires et les prix pour sauver l’euro ?

    Avec la mise en place de l’union monétaire, d’autres problématiques sont apparues, car au sein d’un système de change fixe, il n’est plus possible de compenser les écarts de compétitivité entre pays par des dévaluations des monnaies nationales. Cela a remis au centre du débat la question de la compétitivité prix, et des salaires disparates dans la zone, qu’il faudrait donc encore raboter selon la doctrine libérale...

    Pour que la zone euro soit une Zone Monétaire Optimale (ZMO, concept développé par Robert Mundell) (* 3 p 72, 73), il faut remplir certains critères.

    Critères économiques : Intégration financière, Intégration fiscale

    Critères sociaux et politiques : Homogénéité institutionnelles, Similarités des comportements et des préférences

    Des mécanismes d’ajustement permettant de rétablir les équilibres si les critères d’harmonisation ci-dessus échouent : mobilité du travail, flexibilité des prix et des salaires.

    Quasiment aucun de ces critères n’ont pût être réalisés pleinement, alors on se sert des mécanismes d’ajustement, sur les prix et les salaires, pour que l’euro puisse se maintenir. Enfin pour les prix on essaye, nous y reviendront…

    Car si avant 1999, pour rétablir les déséquilibres constatés entre les pays, on pouvait jouer sur le taux de change de sa monnaie, désormais on ne peut plus dévaluer les monnaies nationales !

    Delors (toujours lui) et son livre blanc de 1993 relevait l’incohérence entre les objectifs fixés par les autorités monétaires nationales pour combattre l’inflation (et permettre l’arrivée de l’euro), et les hausses de salaires consenties (* 2 p 122).

    Le pacte pour l’euro plus signé en 2011 (* 1 p 109) par 23 gouvernements décrit les efforts que les états se demandent eux-mêmes pour préserver leurs modèles sociaux (humour ?) : suppression des mécanismes d’indexation des salaires, surveillance des coûts unitaire de main d’œuvre, ouverture à la concurrence de secteurs protégés (gaz, électricité, taxis (étonnant non, l’arrivée des VTC en concurrence aux taxis), services postaux, transports…). Il est aussi demandé de développer la fléxisécurité (= plus de flexibilité à opposer aux travailleurs et normalement plus de sécurité avec un meilleur accès à la formation (d’où la réforme récente) et des périodes de chômage mieux indemnisées (cause toujours).

    L’UE demandera aussi à « procéder à une fixation appropriée des salaires des fonctionnaires, en raison du signal que cela envoie au secteur privé ». (* 1 p 110). D’où le gel des indices depuis plusieurs années.

    L’UE engage des démarches pour déconstruire ce qui avait permis aux salaires de progresser, à savoir la négociation collective (* 1 p 111) : « la décentralisation des négociations salariales doit permettre à l’économie d’être plus flexible. Il s’agit de la colonne vertébrale des réformes européennes en matière de salaire ». Décentralisation des négociations cela veut dire quoi ?

    Cela veut dire qu’il ne devra plus y avoir de coup de pousse au SMIC par le gouvernement, par exemple, mais aussi qu’il faudra permettre de faire des entorses aux conventions collectives, ou bien même de permettre de signer des accords inférieurs au droit du travail ! Depuis 2008 un syndicat bienveillant, dans une entreprise, pourra signer des accords moins favorables que le droit du travail (sauf en ce qui concerne les salaires ou les classifications notamment).

    La Confédération Européenne des Syndicats (CES) (* 1 p 112 et 3 p 125) a bien sûr tenté de contester ce processus, mais une fois qu’on a livré le pouvoir aux eurocrates, il ne faut pas s’étonner si on est cocu ! Et pour ne pas sombrer et être balayés, ils entretiennent dans leurs troupes, le mythe du changement de l’UE par l’intérieur ; plutôt que de remettre en cause la mondialisation, ils continuent de la porter à bout de bras !

    Mais les prix ont augmenté avec l’arrivée de l’euro !

    Nous l’avons rappelé dans les conditions de contrôle de l’inflation, il fallait une stabilité des salaires et des prix. Cette condition est aussi essentielle pour maintenir le pouvoir d’achat des ménages européens. Hors le dispositif d’harmonisation et d’intégration ayant failli, la seule variable d’ajustement possible portait sur les prix et les salaires.

    Hors s’il s’avère que l’UE a bien rempli sa mission pour « défoncer » durablement les conditions d’évolutions des rémunérations, elle n’a pas mis en place les mêmes moyens pour contrôler l’évolution des prix.

    En France, on l’a vu, Fabius ministre de l’économie du moment (1999) nous avait juré que les prix étaient restés stables, et que l’arrivée de l’euro avait été neutre pour le pouvoir d’achat ! Encore une blague, décidément ! Toute cette stabilité des prix a été confirmée régulièrement, par l’institut des statistiques trafiquées, censée dire la vérité (ça ne se dit pas PRAVDA, la vérité officielle en langage soviétoïde ?), j’ai nommé l’Insee.

    Hors 60 millions de consommateurs, a régulièrement fait des études à la sortie des caisses qui démontrent que la vérité officielle en cachait une bien plus dramatique : les prix ont augmenté, et bien trop d’ailleurs. Chacune de ses publications fait trembler le pouvoir tant il est impossible de les démentir.

    Comment aurait il pût en être autrement dans une économie ou le prix des matières premières est dicté par les marchés ? Le miracle de la main qui régule tout n’a pas eu lieu : les spéculateurs spéculent sur toutes les matières premières, et les hausses sont répercutées dans le prix de revient et donc dans le prix que paye le consommateur final.

    Et le pouvoir d’achat à votre avis ???

    Contrairement à la théorie avancée en permanence par l’établissement, il semblerait « que la perte de compétitivité-prix relativement à la moyenne de la zone euro ne résulte pas d’une dérive salariale mais, pour l’essentiel, d’une augmentation des prix plus rapide » (*3 p 80).  Car si les prix ont augmenté plus vite que les salaires, alors forcément la marge de manœuvre des ménages s’est effritée. Pour la seconde fois en 2013, après 2012, l’INSEE a reconnu que le pouvoir d’achat était en baisse : parfois il devient difficile de nier le réel.

    http://france-inflation.com/pouvoir-achat.php

    Faut-il changer l’UE ? Conserver l’euro ?

    Les syndicats se sont lourdement fourvoyés en croyant pouvoir changer de l’intérieur L’UE. Ils comptaient créer un rapport de force suffisant ; ils n’y sont jamais parvenus. Leur responsabilité est immense, et en plus des 70 % des Français ne leur font plus confiance, c’est désormais à la base que cela vacille... Mais qui dit que l’objectif des dirigeants des confédérations n’était pas d’accompagner la mondialisation, cette autre internationale ?

    Nombreux sont ceux qui se sont succédés au pouvoir et qui n’ont eut de cesse de transformer l’Europe, et de la cuisiner toujours plus à la sauce libérale. Il n’y a vraiment rien à attendre du PS ni de l’UMP, ni du Centre ou du Front de gauche, qui aura permis la politique sociale libérale de Hollande. Tous entretiennent le simulacre de l’opposition démocratique, tout en continuant à organiser le transfert des richesses, d’une poche à une autre.

    L’euro est l’instrument de la paupérisation populaire, et il ne peut être maintenu en l’état, et en tout cas si la BCE ne joue pas le rôle d’outil pour relancer une économie, il est suicidaire que de vouloir maintenir la monnaie commune en l’état. Elle n’est pas adaptée à toutes les économies européennes.

    L’UE du marché unique, j’espère l’avoir mis suffisamment en évidence ici, a été un outil du libéralisme pour reprendre de la richesse aux peuples, et pour les envoyer pas forcément dans les poches des industriels et autres producteurs, mais pour la donner aux spéculateurs, profiteurs, et improductifs. Cette construction pèse tout aussi fortement sur les petites entreprises qui ne bénéficient d’aucun des avantages accordés aux multinationales.

    C’est tout ce système au visage éminemment antidémocratique, illégitime et insupportable qui se dévoile chaque jour un peu plus devant nous. Les peuples commencent à le comprendre, et présenterons un jour, il faut le croire, la facture.

    La première chose qui sera à faire sera évidemment de mettre fin à ce système économique totalement ouvert, sans plus aucune protections. Les multinationales créent leurs richesses dans nos pays, grâce aux infrastructures qu’ils refusent d’entretenir, avec des salariés qu’elles usent et qu’elles refusent de soigner décemment, puis vont les exporter dans des pays fiscalement plus avantageux ; cette prédation devra s’arrêter, car ils pillent, sans contribuer autant que le reste de la communauté, sans parler des 1000 milliards d’euro annuels d’évasion fiscale. Ceux qui contribuent localement devront être allégés, afin de favoriser le maintien des emplois chez nous. La France crève de son trop plein de charges publiques, dont une très grande partie est due au remboursement des intérêts de la dette pour près de 50 milliards d’euro par an, il ne faut jamais l’oublier et sans cesse le rappeler : si on n’avait pas ces sommes à rembourser, et que l’on faisait appel à l’épargne populaire, on n’aurait pas à raboter tous nos services publics ou nos systèmes sociaux (même s’il ne faut pas s’interdire de les amender ni de les réserver aux nôtres avant tout).

    Enfin et c’est un des points essentiels, il faudra nouer des partenariats pour s’affranchir des marchés ou l’avidité et le court terme règnent afin de se préserver au possible des hausses de prix liées à la spéculation. Enfin les salaires et le pouvoir d’achat devront être préservés, et ce devra être la préoccupation principale, comme nous le rappelle Francis Delaisi dans « La révolution Européenne »…

    Roberto Fiorini

    roby.fiorini@wanadoo.fr

    * 1 – IRES (INSTITUT DE RECHERCHES ECONOMIQUES ET SOCIALES) Revue de l’IRES n° 73/7

    * 2 – Chronique Internationale de l’IRES n° 60/13

    *3 – Revue de l’IRES n° 73/6

    Article publié dans Terre et Peuple magazine n° 59 :

    http://www.terreetpeuple.com/terre-et-peuple-magazine/terre-et-peuple-magazine-n59-printemps-2014/sommaire-tp-mag-n59.html?2d4883b0bf7db295e9826020acb22e07=0ced6156a0070428aa0ff28b5f7989dc

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2014/05/16/l-union-europeenne-contre-nos-salaires-5370738.html

  • Europe : “Sous-Smic” qui tapera le plus fort sur les jeunes ?

    Un sous-smic pour les jeunes ? L’idée lancée cette semaine par le patron du Medef en a fait bondir plus d’un. Pourtant, il n’est pas le seul à se poser la question. La Grèce et le Royaume-Uni font déjà trinquer les jeunes, en modulant le smic selon l’âge. Les patrons espagnols et allemands aimeraient bien les imiter…

    « Une marche d’escalier ». C’est ainsi que le président du Medef voit le salaire minimum en France. Le patron des patrons, Pierre Gattaz, a donc mis cette semaine les pieds dans le plat et le feu aux poudres à gauche, en proposant de raboter cette « marche »: il suggère l’instauration d’un sous-smic, dispositif « transitoire » et « temporaire » nécessaire à ses yeux pour relancer l’emploi en France.

    Pascal Lamy avant lui

    Une idée également défendue par l’ancien directeur de l’OMC, Pascal Lamy, le plus social-libéral des socialistes. Ce chantre de la flexibilité évoquait récemment les bienfaits potentiels pour l’économie française de « boulots pas forcément payés au smic »… D’autres, comme les économistes Élie Cohen, Philippe Aghion et Gilbert Cette, préconisent une évolution du salaire minimum, pour le rendre plus flexible et enrayer la « machine à chômeurs ».

    L’idée? Revenir sur l’acquis du salaire minimum (1.445 euros brut par mois, soit 1 128 euros net, en 2014), un frein à l’embauche pour les entreprises dans un contexte d’état d’urgence économique. Deux catégories de la populations sont ciblées: les personnes les plus éloignées de l’emploi et les jeunes.

    Il vaut mieux quelqu’un qui travaille dans l’entreprise avec un salaire un peu moins élevé que le smic, de façon temporaire et transitoire, plutôt que de le laisser au chômage. (…)  Avec un niveau de chômage à 11%, cela fait partie des pistes à explorer »,

    déclare ainsi Pierre Gattaz, qui, rappelle habillement Hervé Le Tellier du quotidien Le Monde, a peut-être une expérience biaisée à propos de l’embauche des jeunes: Pierre Gattaz est patron du Medef, comme son père Yvon avant lui et il est patron de l’entreprise Radiall, également comme son père avant lui. Pour lui, pas d’escalier à gravir, donc, il suffisait de prendre le plat passé par papa …

    « Une logique esclavagiste » pour Parisot

    Reste que l’idée d’un Smic au rabais pour les Français jugés les moins rentables (ou les plus susceptibles de l’accepter sans pouvoir la contester), recueille peu de soutiens politiques. Si Jean-François Copé considère sans surprise qu’un smic jeune a du « sens », à gauche et chez les syndicats, c’est la levée de bouclier. Même Laurence Parisot, ex présidente du Medef, un brin provoc, n’a pas hésité à dénoncer sur Twitter le projet de Gattaz-fils…

    Le gouvernement a, pour sa part, rapidement fermé la porte à cette mesure, par la voix de sa ministre de la Jeunesse et des Sports Najat Vallaud-Belkacem:

    Le smic jeunes, nous y sommes bien sûr fermement opposés. Le sujet de l’emploi des jeunes mérite mieux que cela. Je verrai prochainement Pierre Gattaz pour lui en parler ».

    La suggestion de Pierre Gattaz n’est pas vraiment nouvelle. Avant lui,  il y avait eu le Contrat première embauche (CPE) de Villepin en 2006 ou encore le Contrat d’insertion professionnelle (CIP) de Balladur en 1994. Deux réformes tombées aux oubliettes.

    Ailleurs en Europe aussi, certains ont tenté de mettre l’idée sur la table, avec toujours une même cible: les jeunes.

    Grèce: « génération 440 euros »

    Sur ce sujet, une fois encore, la Grèce est le laboratoire de l’Europe. Dès février 2012, les parlementaires ont voté une loi baissant drastiquement le salaire minimum des moins de 25 ans. Les « génération 700 euros », puis « génération 440 euros » net ont finalement laissé place à la génération rémunérée… au niveau du montant de l’allocation chômage à laquelle ils avaient droit.

    Le Smic a, en effet, été grignoté de 22% (passant de 751 à 586 euros brut, soit 487 euros net), assorti d’une diminution complémentaire de 10% prévue pour les jeunes de moins de 25 ans). Cette décision a été justifiée par le taux de chômage des jeunes (près de 60 %), deux fois plus élevé que celui des autres générations.

    Une décision pourtant d’autant plus injuste que les jeunes Grecs sont hautement qualifiés, diplômés et qu’ils maîtrisent souvent plusieurs langues étrangères. La réalité dépasse d’ailleurs souvent la dureté d’un salaire réduit: nombreux sont les emplois jeunes sans protection sociale ou au noir, tandis que les retards de paiement des salaires sont courants.

    Mais le pire est à venir: le KEDE, un organisme d’études proche des milieux gouvernementaux, vient de proposer que les entreprises prennent durant un an les jeunes à l’essai sans salaire, pour s’assurer, avant une éventuelle embauche, de leur compétitivité !

    Allemagne: Smic ou pas Smic pour les plus jeunes ?

    L’Allemagne est justement en train de se doter d’un salaire minimal généralisé et la question des exemptions fait débat. Les plus jeunes y auront-ils droit? La ministre du travail sociale-démocrate, Andrea Nahles, a présenté le 2 avril son projet durement négocié avec les membres conservateurs de la coalition. Ce texte prévoit une rémunération de 8,50€ brut de l’heure pour tous les secteurs d’activité et trois exceptions:

    • Les chômeurs de longue durée qui retrouvent un emploi pourront être rémunérés en dessous de ce smic horaire durant les six premiers mois de  leur contrat.
    • Les mineurs pourront être rémunérés en dessous de cette barre symbolique des 8,50€. Le but de la ministre du travail Andrea Nahles est d’inciter les jeunes à poursuivre leurs études et leurs formations au lieu d’entrer trop tôt sur le marché du travail.
    • Les stages de moins de 6 semaines échappent au Smic. En revanche, passées 6 semaines, les étudiants et apprentis recevront les 8,50€ de l’heure règlementaires.

    Les représentants du patronat allemand estiment que ces exceptions sont insuffisantes. Ils militaient notamment pour une exemption du Smic concernant les jeunes de moins de 21 ans et l’ensemble des stagiaires.

    Royaume-Uni: jusqu’à 40% de moins

    Depuis l’instauration du salaire minimum par le gouvernement de Tony Blair en 1999, une différenciation entre jeunes et adultes a été mise en place. Le salaire horaire minimum est actuellement de 3,72£ (4,39 euros) pour les 16-17 ans, 5,03£ (5,93 euros) pour les 18-20 ans et 6,31£ (7,44 euros) pour les autres.

    Un jeune de moins de 18 ans peut donc être rémunéré 41% de moins qu’un adulte de plus de 20 ans pour le même emploi. Le taux pour les 16-17 ans a été mis en place en 2004: le gouvernement s’est aperçu que de nombreux jeunes de cette classe d’âge étaient exploités par leurs employeurs.

    La principale polémique a eu lieu en 2012 lorsque, pour la première fois depuis leur création, ces deux taux « juniors » ont été gelés. La Commission des bas salaires (Low Pay Commission), décisionnaire en la matière, avait en effet estimé que les relever en cette période de crise provoquerait une forte hausse du chômage des jeunes.

    Une enquête publiée un mois plus tôt sur les années 2008-2010 était pourtant formelle: le salaire minimum des jeunes n’avait pas influé sur le nombre d’emplois, mais plutôt sur les revenus: une hausse de 3% des taux juniors avait entraîné une réduction d’environ 10% des heures travaillées, ce qui s’était traduit par une perte d’environ 7% des revenus.

    Espagne: les patrons font pression

    Le CEOE (équivalent du Medef français) a proposé le mois dernier au gouvernement espagnol de baisser le salaire minimum pour les jeunes. Selon Joan Rosell, président du patronat, cette mesure doit « aider » les chômeurs de moins de 25 ans à trouver du travail.

    Les syndicats se sont opposés en bloc à cette mesure et considèrent qu’elle ne ferait qu’accentuer l’appauvrissement des secteurs les plus défavorisés. En outre, ils ont rappelé un principe:

    En Espagne, il est inconstitutionnel d’établir, en fonction de l’âge, des différences de salaire ».

    Pour le moment, aucun projet de loi n’a été officiellement présenté. Il faut savoir qu’actuellement le chômage touche plus de 53% des moins de 25 ans. De plus, les stages (peu ou pas rémunérés pour la plupart) constituent plus de 40 % des nouvelles créations d’emplois en Espagne et aident déjà le gouvernement à se vanter d’une reprise fragile. Quant à ceux qui trouvent un emploi aujourd’hui en Espagne, ce n’est pas la joie: la moitié des offres d’emploi publiées propose un salaire de 1.000 euros ou moins.

    Avec un SMIC à 645 euros et plus d’un tiers de jeunes chômeurs diplômés de l’enseignement supérieur, les Espagnols ont eux trouvé, non sans ironie, une solution:

    En Espagne, pour trouver un emploi, tu as trois débouchés: par la mer, par la route ou par les airs ».

    MyEurop

    http://fortune.fdesouche.com/338579-europe-sous-smic-qui-tapera-le-plus-fort-sur-les-jeunes#more-338579

  • Européennes : le FN en tête des intentions de vote

    Le Front national est en tête des intentions de vote pour les européennes, selon la troisième vague du sondage quotidien publié vendredi 16 mai par Ipsos-Steria pour Le Monde, le Cevipof et Terra Nova. Avec 24 % des intentions de vote, le parti de Marine Le Pen accentue très légèrement l'écart par rapport à l'UMP qui passe de 23 % à 22,5 % la veille.

    Toujours stable, le Parti socialiste récolte 17 % des intentions de vote, loin devant Europe Ecologie-Les Verts (8 %), l'UDI-MoDem (7,5 %) et le Front de gauche (7 %). Les autres parti testés par l'institut de sondage sont crédités de 3 % ou moins.

    La tendance de participation atteint 40 % et gagne 1 point par rapport aux chiffres donnés jeudi et 2 points par rapport à ceux de mercredi. Les personnes interrogées déclarent davantage que les jours précédents qu'elles vont voter en tenant compte avant tout des propositions des partis sur les questions européennes (61 % contre 58 % mercredi).

    L'issue du scrutin reste cependant toujours aussi incertaine. Seules 58 % des personnes interrogées déclarent que leur choix est définitif, contre 60 % mercredi.

    L'enquête a été réalisée du 13 au 16 mai sur un échantillon représentatif de 1 507 personnes de 18 ans et plus, inscrites sur les listes électorales, interrogées sur Internet selon la méthode des quotas.

    source : Le Monde :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuppklpFyALkArSHYM.shtml

  • Européennes 2014 – Le grand Meeting de Force-Vie – Des candidats pour la Vie, la Famille et les racines chrétiennes de l’Europe.

    forcevie1

    Ce samedi matin se tenait à Paris le meeting national de Force-Vie dans le cadre de la campagne pour les élections européennes qui se dérouleront dimanche prochain.

    Devant une salle comble les orateurs qui se sont succédés ont brillamnent démontrés de leurs convictions et de leur attachement indéfectible à la Vie, à la famille et aux racines chrétiennes de l’Europe.

    Emmenés par différentes personnalités politiques connues pour leur crédibilité et leur engagement de bon sens au service des valeurs fondamentales et chrétiennes de notre civilisation, les listes Force-vie ont une particularité que l’on peut résumer par un profond souci du Bien Commun.

    Avec Jean-claude Martinez, Antoine Renard (AFC) et les autres têtes de listes, Christine Boutin a rappelé que  « le respect intégral de la Vie est le rempart contre l’objetisation et la marchandisation de la personne humaine ».

     L’accent a également été mis sur la défense de la famille et la mise en valeur des racines chrétiennes de l’Europe.Par ailleurs tous les sujets sont abordés sans les tabous du politiquement correct: Euro, Europe des Nations, Traité transatlantique, chômage, immigration

    Lire la suite

  • CETTE EUROPE DONT NOUS NE VOULONS PAS !

    En 2005, pour que les peuples puissent exprimer leur opinion, les ténors politiques avaient soumis à référendum une Constitution pour l’Europe, compilation de nombreux traités signés entre les Etats avant Maastricht, mais surtout depuis 1992 (Amsterdam et Nice) et fruit des synthèses obtenues par l’ex-Président français Valéry Giscard d’Estaing au sein d’une Commission spécialement dédiée à ce projet.
    Contrairement aux citoyens des 14 autres pays, les belges ont été privés de ce référendum, car jugé « dangereux » et « inopportun » par MM Reyders, Di Ruppo, Steyvaert et Sommers, éminences aux manettes du plat pays.

     

    Il est lamentable de constater que les sénateurs belges dans leur unanimité -sauf le FN et le VB ainsi que Paul Galand défiant l’ukase PS- aient approuvé ce texte que la plupart d’entre eux n’avaient même pas lu …Ce vote a été un camouflet pour la démocratie ! A qui voulait-on faire croire que cela reflétait l’expression des électeurs ? Une forte proportion des sympathisants d’ECOLO, une grande partie des troupes socialomarxistes, une majorité des militants syndicaux à gauche comme à droite et d’importants contingents libéro-chrétiens n’approuvaient pas les articles de cette Constitution qui nous imposait une Europe inféodée aux USA, ouverte aux pays d’Orient et porteuse d’un choc de civilisations à moyen terme
    Tous les articles du Titre III devaient être retirés, car à eux seuls ils définissaient la politique future de l’Europe et constitutionnalisaient celle-ci, en interdisant toute orientation nouvelle à l’avenir, en la figeant définitivement.
    Face au rejet des électeurs de certains pays, cette Constitution Européenne a été remplacée par le traité de Lisbonne -non soumis à référendum- et entré en vigueur le 1er décembre 2009.

    L’Europe n’avait pas réglé les problèmes des 15, qu’en 2004 elle avait déjà accepté 10 nouveaux membres et annonçait l’arrivée de la Bulgarie et de la Roumanie pour 2007. Il fallait arrêter ce délire des eurocrates !
    En 30 ans, ceux-ci ont muré les mines (charbon, fer, potasse et zinc), coulé les chantiers navals, sinistré la sidérurgie et la métallurgie, condamné l’agriculture et l’élevage et en 2005, ces fonctionnaires bruxellois avaient assassiné froidement l’industrie textile une seconde fois, à cause d’accords de l’OMC mal négociés !

    Ces eurocrates, complices des gouvernements mondialistes, et les commissaires européens, adoubés par le Conseil, ont construit des cimetières industriels avec une vue imprenable sur un désert économique. Année après année les médias, aux ordres de ceux qui nous gouvernent, nous ont pourtant dit et répété que l’Union Européenne « allait nous apporter un niveau de vie meilleur et le plein emploi » !
    C’est tout le contraire que nous constatons et cela ne fait qu’empirer…
    Et ceci serait déjà une raison suffisante et valable pour punir la mafia socialaud-écolo-capitaliste.

    Mais non contents de détruire notre économie, les gnomes de Bruxelles et leurs affidés du Parlement Européen ont délibérément favorisé l’immigration-colonisation dans nos pays, en ouvrant toutes grandes les frontières à une déferlante d’individus inassimilables et opposés à cette réalité :
    « L’Europe est une terre de cathédrales et de beffrois, et non pas de mosquées ou de minarets ».

    En votant le 25 mai, nous devons à nouveau exprimer notre colère et brandir un carton rouge.

    EUROPE LIBERE-TOI !

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/europe-dont-voulons-pas_107780.html#more-107780

  • Perspectives continentales

    À quelques jours du scrutin européen du 25 mai, la campagne électorale patine encore. Elle ne durera donc guère. Mais les états-majors parisiens des partis politiques, gros ou petits, se sont rués sur la composition de leurs listes. Ils se sont partagé les sièges et attribués les prébendes correspondantes, dont ils ne feront rien. Car on attend toujours leurs propositions concrètes et leurs perspectives pour faire effectivement évoluer les institutions. Ils s'en moquent.

    Soulignons avant tout que les institutions de l'Union européenne, telle que celle-ci fut définie par l'accord signé à Maastricht en 1991, demeurent encore essentiellement focalisées sur les convergences économiques et les réglementations correspondantes.

    Qui, cependant, peut ignorer aujourd'hui la montée de périls plus graves encore que la faiblesse, dommageable, des taux de croissance. Les dangers matériels auxquels nous sommes confrontés peuvent se mesurer à la hausse vertigineuse des budgets militaires et des forces terroristes de toutes les puissances qui encerclent l'Europe occidentale, alors que celle-ci reste tributaire de la seule protection des États-Unis.

    Principale puissance économique du monde, l'Europe reste un nain militaire et sécuritaire, ce qui en fera une proie de plus en tentante pour tous les envahisseurs.

    Or, non seulement, depuis l'échec du projet de Communauté européenne de défense en 1954, aucune alternative ne lui a vraiment été substituée mais :

    1° la fantomatique "Union de l'Europe occidentale" mentionnée dans les traités de Maastricht en 1991 puis d'Amsterdam en 1997 a purement et simplement disparu.

    2° les industries d'armement non seulement ne coordonnent pas leurs efforts mais elles tendent trop souvent à encourager une rivalité permanente entre les micro-"états-nations".

    3° les budgets militaires des deux ou trois états qui évoquaient, avec plus ou moins de sérieux, encore il y a 20 ans, une défense européenne de l'Europe, diminuent d'année en année, particulièrement celui de la France, à la grande inquiétude de leurs état-major.

     4° l'OTAN, seule structure actuellement cohérente de défense du continent attend toujours l'organisation de son pilier européen.

    De cela personne n'ose parler.

    Enfin, tournant résolument le dos à l'identité même du continent, à son éthique judéo-chrétienne comme à son héritage gréco-latin nos dirigeants multiplient les initiatives décadentielles.

    Observons aussi que les électeurs hexagonaux n'ont pratiquement reçu aucune information quant aux véritables enjeux de leur vote lequel doit notamment conduire à la désignation du président de la Commission européenne.

    Le 15 mai par exemple l'unique débat entre les têtes de listes continentales n'était diffusé entre Dunkerque et Perpignan que sur Arte. Cette chaîne comptait en 2013 une part d'audience de 2 %. Autant dire que le grand public hexagonal n'en a reçu aucun écho. Et le 22 mai la grosse chaîne étatique France 2, avec la connivence du CSA, bloquera, pour l'unique et dernière confrontation médiatisée, la participation des vrais chefs de files, Schulz pour les socialistes, Verhofstadt pour les centristes. Les autres participants du très court débat bruxellois du 15 mai, Juncker pour la droite, Tsipras pour les marxistes, Keller pour les verts resteront, eux aussi, hors antenne.

    Les projections de résultats actuellement disponibles donnent, au moment où nous écrivons, une légère avancée au conservateur Juncker, proche d'Angela Merkel. Il s'agit du dernier des héritiers du traité de Rome. Notons qu'il s'exprime en français, comme Barroso lui-même, auquel l'usage impeccable de la langue de Molière n'a cependant jamais permis de s'adresser aux Français. Certains verront peut-être en lui le moins mauvais parmi les chevaux présents sur le champ de course. On peut le considérer comme celui qui tendrait à commettre le moins de folies. Hélas, faut-il s'en étonner ? non seulement il ne fait guère rêver mais il apparaît comme l'homme du passé.

    En 2009 son groupe intitulé "parti populaire européen", héritier de la vielle démocratie chrétienne, était représenté en France par le glorieux Daul. Il comptait 265 élus. Ils sont devenus 275 fin 2013 au fil des adjonctions d'élus des nouveaux États-Membres. En face les 184 socialistes ont atteint l'étiage de 194. Avec les sondages dont on disposait le 29 avril, il était crédité de 217 contre 208 socialistes, bien courte avance. Mais une autre projection d'ensemble, effectuée le 12 mai, donnait respectivement 221 eurodéputés à la droite, et à nouveau 194 pour les sociaux-démocrates.

    Quel que soit le résultat du 25 mai, on peut prédire que l'on assistera à un rapprochement "centriste" et à la marginalisation des pays à fort contingent contestataire.

    Alors que le centre droit disposait en 2009 d'une avancée de 81 sièges sur les socialistes, le Conseil des États nomma José Manuel Barroso à la tête de la commission, Martin Schulz devenant président du parlement. Le grignotage de cette majorité relative conduira peut-être même au retournement de cette situation. Mais avec quel effet ? Si un social démocrate devait prendre les rênes de l'exécutif à Bruxelles il se verrait entravé dans ses rêves socialistes par une assemblée.

    Car même avec l'appoint

    1° des "Verts", – de plus en plus rouges, mais moins nombreux – 

    2° et des néo-communistes qui remontent lentement la pente,

    - la gauche n'y disposera pas d'une majorité absolue. Les autres groupes conservateurs et libéraux serviront alors sans doute d'appoint pour bloquer les directives les plus extravagantes.

    Au total, par conséquent, il risque bel et bien de se dégager une perspective renforcée de ce que nos cousins germains appellent depuis octobre 2013 la "groko", große Koalition. Par le passé, et dans la pratique depuis 1979, celle-ci a plus ou moins fonctionné de façon informelle. Désormais elle rapprocherait bien plus encore un centre droit prêt à d'énormes concessions et une gauche continentale plus cohérente qu'on ne le croit ordinairement.

    Pas très réjouissant pensera-t-on ? La seule consolation resterait, malgré tout, qu'une telle alliance socialo-conservatrice se révélerait moins destructrice que les socialistes et même les soi-disant conservateurs français au détriment de leur propre pays.

    C'est en France en effet que notre république souveraine inflige à ses ressortissants les impôts les plus lourds et les contraintes étatiques les plus élevées, les monopoles les plus pénalisants, les pompes aspirantes d'une immigration non désirée les plus attractives du monde, le laxisme culturel, la déconstruction de l'ordre naturel et les survivances marxistes parmi les plus néfastes de la planète.

    Il restera donc aux Français à se guérir eux-mêmes s'ils souhaitent ne pas devenir durablement une lanterne rouge de l'Europe.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

  • « Malaise de l’Occident/ Vers une révolution conservatrice ? » de Paul-François Paoli.

    « Autrement dit, le vrai clivage n’est plus tant entre droite et gauche, même si celui-ci persiste, qu’entre conservatisme et libéralisme. »

    Paul-François Paoli, qui est chroniqueur au Figaro littéraire et auteur de nombreux essais, vient de publier un livre intitulé « Malaise de l’Occident/ Vers une révolution conservatrice ? » aux éditions Pierre-Guillaume de Roux.

    Conservatisme et libéralisme

    L’ouvrage de Paul-François Paoli est consacré à l’opposition entre conservatisme et libéralisme qui est désormais l’opposition centrale du débat philosophico-politique contemporain ; la pseudo-opposition entre droite et gauche n’est que l’élément essentiel de la démocratie parodique et spectaculaire orchestrée par l’oligarchie : « Autrement dit, le vrai clivage n’est plus tant entre droite et gauche, même si celui-ci persiste, qu’entre conservatisme et libéralisme ».

    Le libéralisme est fondamentalement et radicalement individualiste et, de ce fait, mondialiste, universaliste, hostile à tous les enracinements et favorable au nomadisme. Il admet l’égoïsme (depuis Mandeville), le désengagement à l’égard de toute forme de communauté (les libéraux nient même la société : « There is nothing such as a society », disait la Dame de fer !) et favorise le développement du narcissisme. L’obsession individualiste conduit à la négation de tous les déterminismes, qu’ils soient naturels, culturels ou historiques, et génère le fantasme de l’auto-engendrement de soi.

         « Ici encore il ne s’agit pas de verser dans l’idolâtrie particulariste mais de comprendre à quel genre de psychose la fragilité identitaire expose les individus. Distinction entre les sexes, entre les enfants et les parents, entre les éducateurs et les élèves. Distinction entre les cultures qui ne doivent pas empêcher les échanges mais au contraire leur donner du sens. Notre conviction est que ni la métaphysique républicaine, ni l’optimisme libéral ne peuvent répondre à ces défis. Seul un conservatisme éclairé et assumé le peut, un “conservatisme” auquel nous donnons un sens civilisationnel et que nous opposons à la barbarie, que nous définissons comme le règne de l’informe et de l’indistinct. »

    En effet l’idéologie libérale-libertaire qui a gagné la quasi-totalité des classes politique et médiatique a pour objectif l’indistinction et, comme conséquence, l’informe. Indistinction parce qu’il n’y a plus, pour les tenants de cette idéologie, ni femmes ni hommes, ni Blancs ni Noirs, ni Bretons ni Auvergnats, mais seulement des bipèdes génériques qui prétendent se « construire » et se « reconstruire » eux-mêmes. Non seulement cette idéologie ignore les héritages naturels et culturels mais, de plus, elle s’oppose à toute « mise en forme » des humains selon des règles de vie et d’éthique propres à chaque culture particulière. Le bipède nomade et cosmopolite choisit ou établit lui-même les règles auxquelles il accepte momentanément de se plier. Le résultat de ce processus est très largement observable dans les sociétés occidentales au sein desquelles l’égoïsme, le narcissisme, l’obsession du sexe et de la richesse sont les « valeurs » montantes. La civilisation libérale-libertaire a entamé un processus entropique qui en fera une civilisation informe ; mais sera-ce encore une civilisation ou un agrégat néo-primitif constitué de bandes concurrentes utilisant tous les moyens à leur disposition pour parvenir à leurs fins ?

    Puisque nous parlons de l’opposition entre libéralisme et conservatisme, il n’est pas inutile d’évoquer le cas des « conservateurs-libéraux », ces libéraux qui sentent bien que la société libérale est une société dans laquelle la révolution est permanente, ce qui interdit le maintien de toute tradition. Ils ont imaginé une société qui serait donc libérale en économie et conservatrice en matière culturelle, mais, comme le philosophe Jean-Claude Michéa l’a montré, le libéralisme est un bloc et il n’est pas possible d’établir une cloison étanche entre ses deux pôles. Le libéralisme culturel mène au libéralisme économique (c’est ce qui se passe du côté gauche de l’échiquier politique) et le libéralisme économique implique inévitablement une plongée dans le libéralisme culturel (c’est ce que nous observons du côté droit du même échiquier). Le libéral-conservatisme est une impasse parce que le libéralisme est la négation du conservatisme.

    Paul-François Paoli résume très bien la nature de l’opposition entre libéralisme et conservatisme :

        « En ce sens, libéralisme, socialisme, féminisme sont les progénitures d’un même projet issu des Lumières dont l’objet est de faire émerger une humanité unifiée à l’aune de l’Homme Universel. A cela s’oppose radicalement le conservateur, quel qu’il soit. Au nom de la liberté de rester soi-même, mais surtout au nom de la diversité. Diversité des races, des cultures, et des sexes. Diversité des individus. »

    Il définit très justement le conservateur comme celui qui s’oppose au règne de l’Individu intégral et qui « préserve l’homme du danger de l’autonomie radicale et prétend même l’en préserver contre lui-même ».

    De Gaulle : un conservateur républicain

    Paul-François Paoli considère, à juste titre, que le général De Gaulle a été, parmi les hommes politiques français du siècle dernier, un des rares authentiques conservateurs. La dimension profondément conservatrice de la pensée gaullienne a été gommée par les récupérateurs de gauche mais on peut ajouter qu’elle l’a été également par ses pseudo-héritiers de droite. Les uns et les autres s’emploient à rabattre la pensée gaullienne sur l’idéologie des droits de l’homme à laquelle le Général était totalement étranger. Ce n’est pas pour défendre les droits de l’homme qu’il est parti en Angleterre mais pour tenter de libérer la nation française qui ne se résume nullement à la Révolution française et aux Lumières, contrairement à tout ce que les médias et les politiciens veulent nous faire croire. D’ailleurs, comme le fait remarquer Paul-François Paoli, le Général ne se référait pas à la Révolution française ni aux ténors révolutionnaires ; il avait intégré dès avant la guerre de 1914-1918 l’idée de république mais nous ignorons le sens qu’il lui donnait. Il est permis de penser cependant que ce n’était pas celui que lui donnent nos républicains sans-culottes qui sont les héritiers d’une pensée foncièrement libérale (faiblement teintée de républicanisme romain en général et marquée plus ou moins par l’égalitarisme selon les courants) :

        « Ce qui distingue la pensée gaullienne du messianisme républicain est ceci : il y a un peuple français au fondement de la nation. C’est ce peuple, nous croyons l’avoir montré dans nos précédents ouvrages (notamment La France sans identité et Pour en finir avec l’idéologie antiraciste), qui est occulté par la république officielle de Peillon et consorts qui ne connaissent que des citoyens. Occultation qui est, selon nous, la raison fondamentale de l’apparition du Front national dans les années 1980, lequel se construit sur les ruines du gaullisme politique. Aux yeux d’un De Gaulle, la légitimité de l’Etat français est fondée sur un peuple, le peuple français, dont la francité n’est pas réductible à la citoyenneté mais relève aussi d’un sentiment d’appartenance historique et culturelle. »

    Il est clair que le Général raisonnait en termes ethniques ; que ce soit concernant l’Algérie, dont il voulait se séparer parce qu’il n’était pas possible selon lui d’intégrer les Arabes, ou bien concernant la Russie éternelle, qui persistait sous la chape de plomb soviétique (c’était particulièrement bien vu), il accordait une importance décisive aux permanences ethnoculturelles. Ainsi dans une directive au Garde des Sceaux du 12 juin 1945, il écrivait :

        « Sur le plan ethnique, il convient de limiter l’afflux des Méditerranéens et des Orientaux, qui ont depuis un demi-siècle profondément modifié la composition de la population française. Sans aller jusqu’à utiliser, comme aux Etats-Unis, le système rigide des quotas, il est souhaitable que la priorité soit accordée aux naturalisations nordiques (Belges, Luxembourgeois, Hollandais, Danois, Anglais, Allemands, …). »

    Pour une Europe conservatrice des nations

        « Le destin de la France, même si celle-ci continue de cultiver des liens légitimes avec l’Afrique et le monde arabo-musulman, se trouve d’abord en Europe et c’est à l’Europe qu’il faut épargner le déclin civilisationnel, une Europe qu’il faut concevoir à partir des nations historiques qui la composent et non contre elles. C’est à cela que la “révolution conservatrice” que nous appelons de nos vœux doit nous préparer. »

    Cette vision de l’Europe, qu’il n’a malheureusement pas développée, est dans le droit fil de la pensée gaullienne. Dans son discours du 23 février 1953, le Général disait :

        « Pour pouvoir aboutir à des solutions valables, il faut tenir compte de la réalité. La politique n’est rien d’autre que l’art des réalités. Or, la réalité, c’est qu’actuellement l’Europe se compose de nations. C’est à partir de ces nations qu’il faut organiser l’Europe et, s’il y a lieu, la défendre. »

    Soixante ans plus tard, la situation n’a pas fondamentalement changé, même si les sentiments nationaux se sont affaiblis ; mais quand l’heure est au doute, c’est vers les nations historiques que les Européens se tournent. Les peuples forgés par l’histoire existent toujours, sans doute pour longtemps encore, tandis qu’il n’y a toujours pas de peuple européen. Or sans peuple, il ne peut pas y avoir de démocratie ; c’est sans doute la raison pour laquelle l’Union européenne a développé la notion de « gouvernance » qui est une variante politiquement correcte du despotisme.

    Bruno Guillard, 12/05/2014

     Paul-François Paoli, Malaise de l’Occident/ Vers une révolution conservatrice ?, Editions Pierre-Guillaume de Roux, 303 pages.

    http://www.polemia.com/malaise-de-loccident-vers-une-revolution-conservatrice-de-paul-francois-paoli/

  • [Entretien] Jean-Louis Harouel à L’AF : "La France contre elle-même"

    Jean-Louis Harouel vient de publier REVENIR À LA NATION aux éditions Jean-Cyrille Godefroy (15 euros).

    Il a bien voulu répondre à nos questions. 

    L’AF 2885 - En quoi la nation est-elle une entité sociale cohérente ?

    Jean-Louis Harouel - Comme l’observe Alain Renaut, la réalité des « consciences nationales » est peu discutable. On ne peut nier l’existence des nations, ces « entités supra-individuelles mais individuées ».

    Considérez-vous que la frontière protège ?

    Les frontières sont nécessaires à l’État pour protéger le territoire et la population contre les nuisances et les dangers venus de l’extérieur. La libre circulation au sein de l’espace européen est commode pour la criminalité organisée, permet la venue de populations indésirables, encourage l’immigration illégale. L’absence des frontières est un recul de civilisation de plusieurs siècles. Conquête majeure de l’État-nation, la sécurité des personnes et des biens est compromise. De surcroît, l’espace de Schengen achève la destruction de l’emploi dans le secteur productif français, en facilitant l’intrusion de main-d’œuvre européenne à bon marché.

    Le nationalisme est-il un réflexe, une logique, une nécessité ? 

    Chaque groupe humain a besoin a besoin d’un cadre correspondant à son identité. Cela a pu être la cité ou l’empire. Sa forme la plus adéquate est aujourd’hui l’État-nation. Alors qu’elle est interdite à la France, la fierté nationale est jugée normale pour les États-Unis, la Chine, l’Inde.

    L’Europe de l’UE est-elle une « super-nation » continentale ? 

    Ayant la phobie de tout ce qui est national, même au niveau de l’ensemble européen, les promoteurs du projet européen ne veulent pas de patrie européenne. L’UE est l’ennemie intime des peuples sur lesquels elle règne. Elle répudie la vraie identité européenne, fondée sur un contenu humain particulier et sur une civilisation particulière. Ayant la lubie de croire que la religion de l’universel peut suffire comme identité, alors qu’elle exprime seulement le néant, l’Europe de UE n’a aucune consistance.

    Comment expliquer qu’il y ait aujourd’hui plus de nations qu’à l’époque où l’ONU a été créée ? 

    Tandis qu’on expliquait aux Européens qu’il leur fallait se réjouir d’entrer dans l’ère du post-national, le modèle national européen s’est répandu à travers le monde. La décolonisation et l’implosion des États communistes ont multiplié les États-nations.

    Pourquoi/comment les USA sont-ils/peuvent-ils être à la foi « la nation indispensable » et le chantre du transnationalisme marchand et politique ?

    Prétendant incarner l’universel, les États-Unis combattent à travers le monde toutes les appartenances particulières. Pourtant, ils revendiquent avec fierté leur qualité de nation. C’est qu’ils ont gardé un lien très fort avec l’idée juive de peuple élu. Persuadés d’être le nouvel Israël, les puritains arrivant sur le sol du Nouveau Monde étaient certains qu’ils allaient y bâtir la cité de Dieu sur la terre. Même si le calvinisme a largement fait place à une sorte de déisme ou à un humanitarisme vaguement religieux, même si la démocratie a remplacé la religion comme substance du millénarisme américain, demeure intacte la certitude que l’Amérique est la nation élue par Dieu pour instaurer le paradis sur la terre.

    En quoi les racines chrétiennes de l’Europe sont-elles compatibles avec les nations et le(s) nationalisme(s) ? Par-delà le rêve impérial et ses vicissitudes, l’histoire de l’Europe est l’histoire d’une longue symbiose entre christianisme et nation. La disjonction introduite par le Christ entre l’ordre terrestre et l’ordre céleste rendait le particularisme national parfaitement acceptable. La communauté politique et la communauté religieuse étant deux choses différentes, le caractère universel de la société religieuse ne s’impose pas à la société politique. En chaque homme, l’universalisme chrétien s’adresse à l’être de religion, le particularisme de la nation à l’être politique.

    Une nation peut-elle exister sans peuple, et inversement ? 

    Une nation ne se définit pas à partir de critères abstraits. L’idée de contrat est incapable de fournir des bases solides à l’existence d’une nation. Comme l’a montré Renan, la nation est la conjonction de deux choses : d’une part, la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; d’autre part, la volonté de faire valoir cet héritage indivis.

    La nationalité est-elle d’abord un projet politique ?

     Pour être authentiquement membre d’une nation, il faut adhérer à l’héritage qu’elle constitue. C’est une affaire d’esprit. Avec leur portion de sang noir, Dumas et Pouchkine furent des littérateurs merveilleusement nationaux. En revanche, un Français « de souche » se convertissant à l’islam et partant « djihadder » en Syrie devient un membre de la nation musulmane, de l’oumma. Ce que n’est inversement plus un musulman de Fils de France – beau nom que portaient jadis les enfants royaux, nés au parterre des fleurs de lis. Pour autant, l’existence des nations repose fondamentalement sur l’hérédité.

    La « préférence nationale » est-elle justifiée ? 

    L’État trahit la nation en devenant l’État de l’autre avant d’être celui des nationaux. Lorsque la France a inventé son État-providence, ce n’était pas pour en faire le bureau d’aide sociale et médicale de l’univers. Sous l’effet de la religion humanitaire, il y a eu un gigantesque détournement d’un système au départ conçu pour les seuls Français. Bien placé pour savoir de quoi il parle, un ancien immigré clandestin chinois, rentré au pays une fois fortune faite, considère qu’il y a en France trop d’allocations, « notamment pour les immigrés qui profitent du système ». Et il ajoute : « La France n’en a plus les moyens. »

    Comment traiter les peuples musulmans installés sur les territoires nationaux ?

     Il serait expédient de faire savoir aux populations musulmanes que leur présence dans les pays d’Europe occidentale est illégitime en vertu du Coran lui-même, dont plusieurs versets interdisent à un musulman d’aller s’installer dans une « terre de mécréance ». En outre, les musulmans y vivant malgré tout sont dispensés de respecter toutes les règles coraniques. Les musulmans vivant en Europe qui brandissent leurs prétendues obligations religieuses sont infondés à le faire du point de vue même de l’islam. Le devoir des gouvernants européens est de signifier que ces revendications ne sont pas recevables dans des pays de « mécréance », où l’islam se doit de se montrer discret.

    Et comment traiter l’Islam ?

     Celui-ci est un système juridique, social et politique. C’est une législation révélée qui régit tout. Contenu dans la charia, ce code de droit comporte notamment l’infériorité juridique des femmes, celle des non-musulmans, l’esclavage, des supplices barbares. L’entité politico-religieuse musulmane est une nation concurrente. Dans bien des lieux, la nation France se laisse déposséder par l’oumma. Il faut refuser le règne de la loi musulmane. Il faut en finir avec la tyrannie des interdits alimentaires et la pudibonderie du cloisonnement des sexes. Il faut permettre à un employeur d’interdire le port de tout foulard ou voile. Il faut en finir avec l’islamisation-arabisation visuelle des pays européens. Il faut en finir avec les minarets et les mosquées triomphalistes financées par des États qui interdisent sur leur territoire les édifices religieux non musulmans et répriment durement toute manifestation d’incroyance. Ces financements devraient être prohibés par les gouvernements européens.

    Le modèle israélien est-il aujourd’hui adaptable en France, comme conception de l’État, de la Nation, du Territoire et du peuple ? Et comme modèle politique pratique ? 

    La France aurait intérêt à s’inspirer de ce modèle sur quelques points essentiels. Le plus important est l’idée d’une transmission héréditaire de la qualité de membre de la nation. C’est le mode d’acquisition de la nationalité qu’on appelle le droit du sang (jus sanguinis). Vers 1900, le grand juriste Ernest Lehr observait que l’idée même de nation repose sur la naissance, comme l’indique bien l’étymologie du mot.

    Le christianisme, voire l’Église catholique, ont-ils un rôle spécifique à jouer ? 

    Les religions ont des effets très différents sur la sécularité de la société. Celle-ci n’est nullement menacée par les clochers et les croix des cimetières, les saintes vierges et les calvaires des villages, ni par les jours fériés correspondant à des fêtes chrétiennes. D’ailleurs, la disjonction du politique et du religieux étant une invention chrétienne, la croix pourrait légitimement être revendiquée comme un emblème de la laïcité, et plus généralement de la sécularité des sociétés occidentales. On ne peut que souhaiter le maintien de la prédominance en Europe des signes religieux chrétiens. Ce sera l’indice que la sécularisation de la société engendrée par le christianisme y résiste encore.

    La France a-t-elle réellement un statut spécial, un rôle spécial, qui fonderait sa vocation universaliste ? 

    À partir de la Révolution, la France a prétendu sur un mode millénariste guider les autres peuples sur les chemins de la liberté, confondant la raison universelle et sa raison particulière. Ce qui était bon pour la France était réputé être bon pour le monde : c’était parfois vrai. Mais, du fait des deux guerres mondiales et de la décolonisation, les États-Unis se sont emparés de la posture de la nation porteuse de l’universel, au détriment de la France. Celle-ci, ne parvenant plus à se faire reconnaître dans ce rôle, essaye de se persuader elle-même qu’il est toujours le sien. Pour cela, la France a retourné contre elle-même sa passion de l’universel. Ce qui est bon pour le monde est maintenant réputé bon pour la France : mais ce n’est jamais vrai. La France martyrise les Français au nom de l’universel.

    Propos recueillis par Philippe MesnardL’AF 2285 .

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?entretien-Jean-Louis-Harouel-a-L

  • La Troisième Guerre mondiale a commencé en Ukraine

    (Traduction libre par fortune.fdesouche.com. Reproduction autorisée sous réserve de nous citer en source)

    Le titre de cet article n’est pas exagéré. En effet, la guerre a éclaté en Ukraine. Les États-Unis, comme les Russes, usent, pour l’instant, d’une guerre de type asymétrique, dans leur tentative de contrôler le pays .

    Depuis 1980, suivant les recommandations du Colonel Charlie Beckwith, dans la foulée de l’échec de l’opération Eagle Claw, le Joint Special Operations Command (JSOC) a été créé comme une composante de commandement des États-Unis dépendant directement du commandement des opérations spéciales (USSOCOM).

    Sa mission expresse consiste à mener des opérations militaires classifiées au moyen des différentes forces clandestines des États-Unis (comme les Navy Seals, les Rangers et les mercenaires civils tels que Blackwater maintenant connu sous le nom d’Academi) .

    Liste des commandants du JSOC

    La plupart des Américains n’ont jamais entendu parler du JSOC. Cependant, la longue liste de ses commandants est aussi impressionnante que remarquable. Le nom de l’un d’entre eux qui saute aux yeux est celui du LTG Stanley McChrystal, ancien commandant des forces en Afghanistan, qui a été congédié pour des commentaires critiquant le président Obama et sa gestion de la guerre.

    Grades et noms. Début et de fin d’affectation :

    MG Richard Scholtes Décembre 1980 – Août 1984

    MG Carl Stiner Août 1984 – Janvier 1987

    MG Gary E. chance Janvier 1987 – Décembre 1989

    MG Wayne A. Downing Décembre 1989 – Août 1991

    MG William F. Garrison Août 1992 – Juillet 1994

    MG Peter J. Schoomaker Juillet 1994 – Août 1996

    MG Michael Canavan Août 1996 – Août 1998

    LTG Bryan D. Brown Septembre 1998 – Décembre 2000

    LTG Dell L. Dailey Janvier 2001 – Mars 2003

    LTG Stanley McChrystal Septembre 2008 – Juin 2003

    VADM William H. McRaven Juin 2008 – Juin 2011

    LTG Joseph Votel Juin 2011 jusqu’à aujourd’hui.

    L’évolution de la mission du JSOC

    À l’origine, le JSOC a été créé pour assurer l’interopérabilité et la normalisation des équipements, planifier et conduire des opérations spéciales, des exercices et des formations, développer les opérations spéciales tactiques conjointes et exécuter des missions d’opérations spéciales dans le monde entier. Le JSOC s’occupait pour l’essentiel des opérations commando.

    Cette mission a radicalement changé. Si elle relève toujours du domaine asymétrique, le JSOC est désormais nettement capable de transporter des opérations de combat à l’échelle d’un pays et c’est ce à quoi nous assistons en Ukraine.

    Un jour, quand la fumée se sera dissipée sur les cendres de la Troisième Guerre mondiale, les historiens verront le JSOC comme l’entité responsable du début du conflit armé en Ukraine, en tant que mercenaires civils, agissant sous l’autorité du LTG Votel pour son incitation à la guerre civile en vue de purger le pays des forces pro-russes.

    Poutine joue la carte de la victime

    Poutine a critiqué les États-Unis pour leur utilisation de mercenaires afin de chasser les forces pro-russes hors d’Ukraine.

    Les allégations de Mr Poutine concernant le bellicisme des forces américaines ne sont pas sans valeur et ont été corroborées par le journal allemand Bild am Sonntag qui a récemment rapporté que 400 mercenaires américains travaillaient avec le gouvernement (illégal) de la junte en Ukraine pour écraser l’opposition au coup d’État de l’Ouest dans la partie orientale du pays avec comme objectif de détourner l’Ukraine de la Russie en éliminant les activistes anti-putschistes à Slavyansk et dans la région de Donetsk .

    Les allégations de Poutine tournent autour de la présence de mercenaires affiliés à la société Academi. Les lecteurs se souviendront peut-être d’Academi quand elle était connue sous le nom de « Blackwater », puis de « Xe » après son implication dans l’assassinat de 17 Irakiens à Nisour Square, à Bagdad, en Irak, en 2007. Ce groupe de mercenaires change de nom en permanence pour garder une longueur d’avance sur les ennuis et échapper à la supervision du Congrès.

    Le conseil d’administration d’Academi est très impressionnant, on y trouve l’ancien procureur général John Ashcroft et l’ancien directeur de la NSA, Bobby Ray Inman. Le PDG de la société est un général de brigade à la retraite, Craig Nixon.

    Ne vous méprenez pas, la présence d’Academi en Ukraine est une opération du JSOC qui est confronté là-bas à son homologue russe. Nous assimilons nettement cet emploi de forces asymétriques au début de la Troisième Guerre mondiale. Pour le moment, il ne s’agit sans doute que d’une guerre par procuration, mais l’escalade est exponentielle.

    Poutine est un hypocrite

    Poutine accuse les États-Unis d’utiliser des mercenaires en Ukraine alors qu’il emploie exactement la même stratégie. Il y a trois mois, durant la prise de contrôle de la Crimée, des troupes russes sans insignes y sont apparues. C’est l’équivalent russe de JSOC, dépendant de l’infâme Vnevedomstvenaya Okhrana. Cette organisation est en effet le “Blackwater” russe mis sur pieds par le Ministère de l’Intérieur pour protéger les installations militaires et ses actifs connexes.

    Cette version russe de Blackwater avait mis la main sur des aéroports lors de l’invasion russe en Crimée. Tout comme JSOC, Vnevedomstvenaya Okhrana ne porte pas d’uniforme militaire russe et permet au gouvernement russe de nier toute participation. Cependant, ne vous y trompez pas, cette organisation mène des opérations en Ukraine comme sous-traitant de l’armée russe.

    Blackwater russe vs. Blackwater américain

    Quel camp provoquera les plus grands crimes de guerre perpétrés par l’autre camp ? Quel camp pourra assassiner les principaux dirigeants ukrainiens du camp adverse ? Qui pourra galvaniser ses sympathisants ukrainiens à prendre les armes et à commencer à tuer leurs opposants ?

    Le monde a été témoin de ces tactiques au Kosovo et nous les observons de nouveau. Dans les prochaines semaines, nous pouvons nous attendre à entendre parler de la découverte de charniers et d’un certain nombre d’assassinats de dirigeants de l’opposition de chaque côté.

    Des deux côtés, la stratégie est claire. Provoquer des civils sympathisants pour s’emparer de l’Ukraine. Le camp des perdants intensifiant très probablement sa participation afin d’éviter la perte totale du pays par l’emploi de forces militaires conventionnelles.

    Le temps ne joue pas en faveur de Poutine

    Dans la perspective du wargame que l’OTAN a prévu de démarrer en Ukraine, en Moldavie, en Bulgarie et en Pologne vers la fin juin / début juillet, Poutine doit agir rapidement pour l’emporter. S’il permet à l’OTAN de consolider ses forces en Ukraine, la Russie pourrait perdre pied dans le pays.

    La capacité de Poutine à faire chanter l’Europe sur le gaz, dont 66% du total importé traverse l’Ukraine, est un risque. À moins que Poutine ne se contente d’être le chef d’une puissance régionale et non pas d’une puissance mondiale, il a très peu de temps pour agir.

    Poutine a déjà annoncé qu’il n’hésitera pas à utiliser des armes nucléaires contre des forces conventionnelles qui marcheraient contre la Russie. Les événements vont devenir très chauds au cours des quatre à six prochaines semaines.

    Au bout du compte, il ne peut y avoir aucun doute. La troisième guerre mondiale a éclaté en Ukraine et les événements qui se succèdent crescendo sont comme autant de dominos tombant l’un après l’autre.

    Dcclothesline