Les Français et les Européens attendent avec impatience le vote du 9 février.
C’est sous le slogan « La démesure nuit à la Suisse » que l’Union démocratique du Centre (UDC) a mené campagne pour le oui à la votation du 9 février prochain dont il est l’initiateur. Le 25 janvier dernier, Polémia a publié, sous la plume de André Posokhow, une première présentation de l’argumentaire de ce parti qui mène le combat contre « l’immigration de masse ». Aujourd’hui, notre contributeur développe les modifications à la Constitution fédérale qui résulteront de ce vote si ses résultats sont positifs. Les Français et Européens attendent avec impatience le vote du 9 février. Le lecteur trouvera donc ci-après le texte de André Posokhow, texte que nous faisons suivre du communiqué de presse de l’UDC diffusé dès le 13 décembre 2014 à l’occasion du lancement de la campagne d’affichage.
Polémia
Le dimanche 9 février prochain les Suisses se rendront à une « votation » initiée par l’Union démocratique du Centre d’Oscar Freysinger qui a lancé une initiative populaire fédérale « contre l’immigration de masse ».
La semaine dernière, Polémia a présenté sur son site l’argumentaire très fourni et documenté que l’UDC a bâti pour appuyer son initiative. Sur de nombreux points celui-ci pourrait être repris dans le cadre de notre pays.
A une petite semaine de la « votation » il est intéressant de présenter le contenu du texte de l’initiative ne serait-ce que pour manifester que nous sommes solidaires avec ce pays petit par la taille mais qui joue le rôle du village gaulois d’Astérix en plein milieu de l’Europe du Nouvel Ordre mondial.
L’initiative populaire de l’UDC soumet au vote des Suisses un texte qui propose de modifier la Constitution fédérale qui consacre la libre circulation des personnes depuis 2007 et plus précisément en introduisant les articles 121 : Législation dans le domaine des étrangers et de l’asile, et 121 a : la gestion de l’immigration.
La Constitution fédérale est donc modifiée comme suit au titre de l’article 121 a :
Alinéa 1 :
La Suisse gère de manière autonome l’immigration des étrangers.
Il s’agit de gérer l’immigration et non pas de l’interdire. La Suisse doit reprendre en main sa politique d’immigration.
Le terme « autonome » signifie qu’il appartient à la Suisse de décider qui peut immigrer en Suisse et qui ne le peut pas, sans qu’elle soit contrainte de se soumettre à des règles ou des juges étrangers.
Alinéa 2, première phrase :
Le nombre des autorisations délivrées pour le séjour des étrangers en Suisse est limité par des plafonds et des contingents annuels.
Le choix des notions « plafonds » et « contingents » indique qu’il ne suffit pas de fixer un seul chiffre maximal dans lequel on regroupe toutes les catégories d’immigrants. Il s’agit plutôt de fixer des contingents séparés pour les autorisations de courte durée, les frontaliers, etc.
Ce système apporte donc une grande souplesse pour ce qui concerne le nombre de personnes pouvant immigrer et leurs fonctions dans le marché du travail. Il est ainsi possible de tenir compte de manière optimale des besoins globaux de l’économie et des intérêts de la population suisse. C’est le grand avantage de cette solution par rapport à des systèmes imposant un chiffre fixe pour l’immigration ou définissant un pourcentage de la population globale.
La limitation de l’immigration de masse par des contingents est également efficace car ce système définit aussi la durée du séjour. Sa souplesse permet de répondre aux besoins de l’économie. En revanche, celles et ceux qui n’ont plus de travail en Suisse doivent quitter le pays.
Alinéa 2, deuxième phrase :
Les plafonds valent pour toutes les autorisations délivrées en vertu du droit des étrangers, domaine de l’asile inclus.
Toutes les catégories d’autorisations de séjour pour les étrangers qui influencent l’immigration doivent être incluses dans les mesures de gestion prises par la Suisse. Le passage « domaine de l’asile inclus » garantit que le secteur de l’asile n’est pas utilisé abusivement pour contourner une saine gestion de l’immigration.
Alinéa 2, troisième phrase :
Le droit au séjour durable, au regroupement familial et aux prestations sociales peut être limité.
En vertu de cette disposition la Suisse est libre de fixer des limites dans ces trois domaines. Le regroupement familial, notamment, est devenu un problème de plus en plus lourd pour la gestion de l’immigration.
Ce passage rappelle aussi que la Suisse a la possibilité de faire venir de manière répétée des étrangers en séjour de courte durée ou des saisonniers sans que ces derniers acquièrent un droit à un séjour durable.
La Suisse n’est pas obligée d’accorder le même traitement aux nationaux et aux étrangers. En particulier en matière de prestations sociales, le nouveau texte constitutionnel rappelle que la Suisse est en droit de ne pas accorder aux nouveaux immigrants les mêmes prestations sociales que celles auxquelles ont droit les citoyens suisses.
Il reste admis que certaines prestations sociales ne sont accordées que si l’étranger a vécu et travaillé un certain nombre d’années en Suisse. Ce système permet de mettre fin aux abus.
Alinéa 3, première phrase :
Les plafonds et les contingents annuels pour les étrangers exerçant une activité lucrative doivent être fixés en fonction des intérêts économiques globaux de la Suisse et dans le respect du principe de la préférence nationale ; ils doivent inclure les frontaliers.
Cette phrase énonce le principe central selon lequel l’attribution des autorisations d’immigration doit répondre aux intérêts économiques globaux de la Suisse. Les intérêts individuels passent donc au second plan.
Tous les étrangers aux qualifications et aux aptitudes à l’intégration égales sont placés sur un pied d’égalité. La différenciation selon les origines géographiques (par ex., étrangers UE et autres étrangers) n’existe plus. Ainsi, un ingénieur hautement qualifié des Etats-Unis a les mêmes chances de trouver un emploi en Suisse qu’un ingénieur provenant d’un pays est-européen. Cette réglementation tient donc compte des besoins de l’économie en spécialistes étrangers.
Cette phrase prescrit également la priorité des citoyens suisses sur le marché du travail. Un employeur ne peut faire venir un immigrant que s’il n’a pas trouvé la personne adéquate en Suisse. En revanche, cette phrase ne signifie nullement que les employeurs sont contraints d’engager des Suisses alors que ceux-ci ne disposeraient pas des qualifications professionnelles requises et s’ils n’ont pas l’attitude souhaitée à l’égard de l’emploi concerné.
Cette disposition signifie qu’il faudra trouver des solutions adéquates dans la législation d’application pour empêcher la multiplication des nouvelles autorisations de séjour alors que le marché du travail autochtone suffit à pourvoir les postes vacants.
Alinéa 3, deuxième phrase :
Les critères déterminants pour l’octroi d’autorisations de séjour sont en particulier la demande d’un employeur, la capacité d’intégration et une source de revenus suffisante et autonome.
Le terme « en particulier » signifie que cette énumération n’est pas exhaustive.
Les salariés demeureront à l’avenir la principale catégorie d’immigrants recevant une offre d’emploi en Suisse. Le critère déterminant de la capacité d’intégration est celui des qualités personnelles du demandeur. On n’admet que des immigrants dont on peut penser qu’ils vont s’intégrer dans la société suisse et s’adapter à ses us et coutumes. Le troisième critère stipule que l’indépendance financière prévisible de l’immigrant joue également un rôle déterminant. Il s’agit d’éviter que les immigrants tombent à la charge des institutions sociales suisses.
Le système des points appliqué avec succès dans quelques pays offrirait à la Suisse toute la souplesse requise dans l’admission de main-d’œuvre étrangère. Dans cette procédure, des nouvelles autorisations de séjour dans le cadre de contingents ne peuvent être accordées que si le demandeur obtient un certain nombre de points attribués en fonction de critères définis (qualifications particulières, langue, etc.).
Alinéa 4 :
Aucun traité international contraire au présent article ne sera conclu.
Cette phrase stipule que la Suisse ne peut pas conclure avec l’étranger des contrats contraires à la Constitution.
Il a été émis des doutes sur la possibilité d’expulser des citoyens UE tombés dans la délinquance après l’acceptation de l’initiative sur le renvoi des étrangers criminels. Cela violerait le droit international. La disposition constitutionnelle, qui interdit expressément la conclusion d’accords empêchant la gestion de l’immigration, vise à éviter d’emblée que des contradictions surgissent entre le texte constitutionnel et des traités d’Etat.
Alinéa 5 :
La loi règle les modalités.
En cas d’acceptation de l’initiative, il est indispensable que les principes généraux stipulés dans l’article constitutionnel présent soient concrétisés dans une loi d’application.
La loi fédérale sur les étrangers réglemente aujourd’hui déjà de manière détaillée l’entrée et le séjour des ressortissants de pays non membres de l’UE. Si le peuple accepte l’initiative, il serait possible d’étendre, moyennant quelques adaptations, certaines dispositions de cette loi aux ressortissants d’autres pays, même à ceux provenant d’Etats avec lesquels la Suisse a conclu un accord de libre circulation des personnes. Ce dispositif légal pourrait, par exemple, être complété par un système à points qui offre toute la souplesse requise.
Dispositions transitoires :
Les traités internationaux contraires à l’art. 121a doivent être renégociés et adaptés dans un délai de trois ans à compter de l’acceptation dudit article par le peuple et les cantons.
Si les lois d’application afférentes ne sont pas entrées en vigueur dans les trois ans à compter de l’acceptation de l’art. 121a par le peuple et les cantons, le Conseil fédéral édicte provisoirement les dispositions d’application nécessaires par voie d’ordonnance.
Ce texte consacre la prédominance des intérêts nationaux en matière d’immigration et de la priorité nationale dans le domaine de l’emploi. Il constitue un véritable renversement de la doctrine immigrationniste, notamment celle de plus en plus imposée par l’Europe de Bruxelles. Son adoption pourrait constituer un exemple pour d’autres pays. Elle serait porteuse d’espoir. Il n’est pas étonnant que la Suisse ait reçu des menaces d’isolement commercial de la part des démocrates de Bruxelles en cas de succès de ce référendum. Or, son succès, qui soulevait des doutes il y a plusieurs jours sur la base des sondages, apparaît aux dernières nouvelles de plus en plus possible au fur et à mesure que l’échéance se rapproche.
André Posokhow, 3/02/2014
Communiqué de Presse de l’UDC du 13/12/2014
« L’UDC lance la campagne d’affichage pour l’initiative populaire « contre l’immigration de masse ». Cette affiche illustre une vérité de la Palice: la démesure est nuisible – aussi en matière d’immigration. La Suisse est étranglée par l’immigration incontrôlée que provoque la libre circulation des personnes sous sa forme actuelle. Les associations économiques et les managers ont eux aussi fait venir ces dernières années un nombre excessif d’immigrants en Suisse sans se préoccuper des effets à long terme sur nos institutions sociales et l’intégration culturelle. L’affiche montre aussi que l’on commence à nous sentir à l’étroit en Suisse. L’immigration porte encore des fruits, mais bientôt la base manquera à un développement profitable. Une immigration mesurée peut être utile au pays – une immigration démesurée nuira tôt ou tard à la Suisse.
Les conséquences de l’immigration démesurée sont visibles et perceptibles tous les jours: hausse du chômage (taux de chômage de 8,5% parmi les étrangers), trains bondés, bouchons sur les routes, augmentation des loyers et des prix du sol, perte de terres cultivables par le bétonnage du paysage, pression sur les salaires, criminalité étrangère, abus du droit d’asile, changement de culture dans les directions des entreprises et disproportions d’étrangers vivant aux frais de l’assistance publique et d’autres institutions sociales.
La démesure de l’immigration actuelle met en péril la liberté, la sécurité, le plein emploi, le paysage et finalement la prospérité de la Suisse. L’initiative « contre l’immigration de masse » n’exige ni un gel de l’immigration, ni la résiliation des accords bilatéraux avec l’Union européenne (UE). Elle charge cependant le Conseil fédéral de rouvrir des négociations avec l’UE sur la libre circulation des personnes afin que la Suisse puisse à nouveau contrôler et gérer indépendamment l’immigration sur son territoire: une proposition raisonnable et modérée.
Visitez notre nouveau site internet: www.immigration-massive.ch »
http://www.polemia.com/linitiative-populaire-suisse-contre-limmigration-de-masse/
http://www.polemia.com/suisse-linitiative-populaire-de-lunion-democratique-du-centre/
Europe et Union européenne - Page 937
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Suisse – L’initiative populaire de l’Union démocratique du Centre
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La crise des devises annonce un nouveau désastre économique global
PARIS (NOVOpress) - Les turbulences qui se répandent dans les systèmes financiers des économies dites émergentes, représentent un tournant pour l’économie mondiale dans son ensemble. Les racines de la crise se trouvent dans la politique d’assouplissement quantitatif (QE), à savoir l’injection de milliers de milliards de dollars dans le système financier mondial par la Réserve fédérale et d’autres banques centrales, initiée en réaction à l’effondrement de 2008 provoquée par la faillite de la banque d’investissements américaine Lehman Brothers.
L’essentiel des fonds est allé vers les marchés émergents, à la recherche de profits plus élevés avec l’envolée de la valeur des actions et une augmentation du taux de retour sur investissement d’autres valeurs financières dans ces pays. Mais alors que la bulle commence à se dégonfler les capitaux spéculatifs se ruent vers la sortie, faisant plonger les devises.
Une série de banques centrales, dont celles de l’Afrique du Sud, de l’Inde, du Brésil et de la Turquie, ont fortement augmenté leur taux d’intérêt. Mais ces actions n’ont pour le moment pas réussi à freiner le départ des capitaux étrangers.
Comme Neil Shearing, économiste en chef sur les marchés émergents à Capital Economics, l’a déclaré au Financial Times : “Le fait que les monnaies ont continué à s’affaiblir même dans les pays qui ont commencé à augmenter leur taux d’intérêt fait penser qu’une nouvelle phase, potentiellement plus inquiétante, des récentes turbulences sur les marchés financiers émergents se prépare, où les acteurs politiques, pressés de toutes parts, ne sont plus en mesure de défendre leur monnaie.”
Les premiers signes d’une crise potentielle sont apparus en mai et juin dernier après que le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, a indiqué que la Réserve fédérale commencerait bientôt à amenuiser ses 85 milliards de dollars par mois d’achats de titres hypothécaires et de bons du trésor américain. Ses commentaires ont fait trembler les marchés émergents et on a assisté au départ des capitaux.
La stabilité est revenue lorsque la Réserve fédérale est revenue sur cet amenuisement en septembre. Mais avec la décision de réduire les achats de 10 milliards à chacun des deux derniers mois, le départ des capitaux a repris.
Cherchant à présenter cette mauvaise situation de la manière la plus positive possible, certains commentateurs ont tenté de maintenir l’idée que ces turbulences financières reflètent des problèmes spécifiques à certains pays et n’ont aucune implication mondiale. D’après le ministre américain du trésor Jack Lew, le problème principal tient à la mauvaise politique de certains pays. “Je dirais que nous constatons beaucoup de divergences sur les marchés et nous voyons que les pays qui ont entrepris des mesures difficiles et s’en sont bien sortis ont une expérience différente.”
Ses remarques rappellent celles de l’ex-président de la Réserve fédérale, Alan Greenspan, au cours de l’effondrement financier asiatique de 1997-98, lorsqu’il insistait sur l’idée que cette crise ne venait pas des opérations de l’économie de marché capitaliste lui-même, mais était le résultat de ce qu’il a appelé le capitalisme de copinage asiatique. Mais la crise financière asiatique a entraîné le défaut de paiement russe de 1998 puis l’effondrement du fonds d’investissement américain Long Term Capital Management (LTCM), qui a été renfloué par la Réserve fédérale avec des fonds publics. La chute de LTCM était elle-même un signe avant-coureur de ce qui était à venir dix ans plus tard lorsque l’ensemble du système financier mondial est devenu insolvable.
L’affirmation que les troubles actuels sont le résultat de problèmes spécifiques à chaque pays ne tient pas compte du fait que l’afflux massif de capitaux dans les marchés émergents au cours des 5 dernières années depuis la crise de 2008 fait partie d’une évolution bien plus large.
L’injection continue des fonds par la Réserve fédérale, représentant au moins 1 trillion de dollars par an, combinée à des taux d’intérêt proches de zéro a créée une situation où le système financier mondial a fini par ressembler à une pyramide inversée, avec des avoirs financiers qui se développement rapidement comparés à la base productive de l’économie mondiale dont ils dépendent.
Cela signifie qu’en dernière analyse, une grande portion de ces avoirs sont devenus toxiques, qu’ils n’ont aucune valeur réelle, tout comme des centaines de milliards de dollars de titres hypothécaires appuyés sur des emprunts de deuxième choix (subprimes) s’étaient révélés n’avoir plus aucune valeur il y a cinq ans. En d’autres termes, les troubles actuels sont un signe avant-coureur d’une nouvelle crise financière, potentiellement plus destructrice que celle de 2008.
Cela peut se voir dans les statistiques sur l’ampleur du mouvement des capitaux financiers volatils au cours de la dernière période. D’après l’Institut pour la finance internationale, les marchés émergents ont attiré près de 7 trillions de dollars depuis 2005, qui ont été investis dans un mélange d’entreprises industrielles et de services, des fusions et acquisitions, ainsi que des actions et des obligations. JP Morgan Chase estime que les remboursements d’obligations restant à verser dans les marchés émergents représentent 10 000 milliards de dollars, contre seulement 422 milliards de dollars en 1993.
En plus des mouvements de capitaux déclenchés par cet amenuisement, un autre facteur dans cette crise tient au ralentissement économique de la Chine. D’après une étude publiée cette semaine, les producteurs chinois ont réduit les emplois au rythme le plus élevé depuis mars 2009, qui était le point le plus bas de la récession provoquée par la crise financière mondiale.
La croissance chinoise cette année devrait être la plus basse depuis plus de 20 ans, et il y a des inquiétudes croissantes sur la stabilité du système financier du pays. Cette semaine, le China Credit Trust, d’une valeur de 500 millions de dollars, a dû être renfloué pour éviter un défaut de paiement lié à des produits financiers dont la valeur était garantie par des prêts accordés à une compagnie minière de charbon en faillite. Le China Credit Trust fait partie du système bancaire fantôme de la Chine qui d’après les estimations représenterait près d’un tiers de tous les nouveaux crédits de l’économie chinoise.
La crise des marchés émergents a déjà révélé des divergences importantes au sein du G20 qui rassemble les économies les plus importantes et qui a organisé une série de sommets de crise pour coordonner la politique internationale en 2009 et 2010. S’exprimant à la suite de la décision de la Réserve fédérale de mercredi, où aucune mention n’avait été faite de l’effet de la poursuite de l’amenuisement des achats d’avoirs sur le reste du monde, le gouverneur de la Banque centrale indienne, Raghuram Rajan, a déclaré que les marchés émergents avaient contribué à faire sortir le monde de la crise financière mondiale et qu’il ne faudrait donc pas à présent les négliger.
“La coopération monétaire internationale s’est arrêtée,” a-t-il dit. Les pays industrialisés doivent jouer leur rôle dans sa relance, et “ils ne peuvent pas maintenant s’en laver les mains et dire, nous allons faire ce dont nous avons besoin et vous vous occupez de l’ajustement.” Il a prévenu que si les pays industrialisés insistent pour que les pays en voie de développement fassent cavalier seul, ils risquent “de ne pas apprécier le genre d’ajustements que nous serons forcés d’appliquer en fin de compte.”
L’importance de sa remarque est soulignée par le fait que dans les cinq années qui ont suivi septembre 2008, les marchés émergents, dont la Chine, ont été responsables de près des trois quarts de l’augmentation de la production mondiale. En 1997-98, le résultat de la crise asiatique fut une baisse aussi importante pour ses effets sur l’Asie que le fut la Grande dépression pour les économies capitalistes avancées. Toute répétition de cet épisode entraînerait rapidement une récession de plus en plus profonde dans le monde entier.
Pour la classe ouvrière internationale, le déclenchement de cette crise a des implications majeures. Dans tous les marchés émergents, les augmentations de taux d’intérêt et les autres mesures d’urgence impliqueront une offensive accentuée pour la réduction des emplois, des salaires et des conditions sociales.
La crise actuelle démontre une fois de plus que les affirmations des élites dirigeantes et de leurs hérauts dans les médias, selon lesquelles la reprise économique serait en route, sont creuses. Le système capitaliste mondial a échoué. Les mesures qui étaient censées entraîner une reprise n’ont fait qu’augmenter la richesse des multimillionnaires et milliardaires, tout en créant les conditions pour un nouvel effondrement financier.
Source : World Web
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Déchaînement antichrétien des pro-avortement espagnols
L’Espagne a à nouveau été en proie à une offensive antichrétienne le 1er février dernier, comme en témoignent les photos que nous venons de recevoir de nos correspondants sur place.
Les viragos pro-avortement se déchaînent et crachent simultanément leur haine du christianisme.
Un rassemblement s’est tenu devant la cathédrale de Tarrasa. Des extrémistes pro-avortement se sont même enchaînés aux grilles du porche de la cathédrale, cherchant à empêcher les fidèles catholiques de pouvoir y entrer.
Parmi les slogans scandés : « Si vous vous occupez de nos corps, nous occuperons vos églises ». Et bien sûr quantité de blasphèmes vociférés avec rage.
A Barcelone également, quelques 500 manifestants braillaient « Gardez vos rosaires hors de nos ovaires » et autres slogans anticatholiques.
Un peu partout, les églises deviennent les cibles de graffitis haineux des pro-avortement et des anarcho-communistes. Parmi les lieux profanés, l’église de Santa María del Mar, joyau architectural du XIV siècle, a été vandalisée par des graffitis pro avortements.
http://medias-presse.info/dechainement-antichretien-des-pro-avortement-espagnols/6048
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Rapport Lunacek : un sommet d’hypocrisie !
Communiqué de presse de Bruno Gollnisch
Député européenÀ la suite du rapport de Mme Ulrike Lunacek, et afin d’en assurer l’adoption à coup sûr, les groupes politiques suivants se sont mis d’accord sur un texte commun : Communistes (GUE), Socialistes (S & D), Écologistes, Libéraux (ALDE), et…. « Parti populaire européen » (PPE), autrement dit les prétendus « démocrates chrétiens » dont font partie tous les députés UMP !
C’est donc explicitement en leur nom que ce texte a été proposé au vote.
C’est en leur nom que :
Sous couvert de non-discrimination, les paragraphes 1, 2 et 3 érigent en nouvelles valeurs de l’Europe l’homosexualité masculine, le lesbianisme, la bisexualité, la transsexualité, etc…
Le paragraphe 4 fixe les étapes d’un processus totalitaire à cet effet :
- Mobilisation à cet effet de toutes les agences payées par les contribuables européens (au point A3) ;
- Propagande auprès de la jeunesse dans l’éducation (au point D i)) ;
- Imposition du mariage homosexuel à tous les États membres (au point H iv)) ;
- Liberté de promotion de l’homosexualité, « gay pride » et autres (au point I) ;
- Criminalisation de toute critique rebaptisée « discours de haine » (au point H) ;
- Droit d’asile politique accordée aux LGBTI non-européens (au point K).
Cependant, au moment du vote, courageux mais pas téméraires, impressionnés par les courriels reçus, les députés UMP ont finalement voté contre le texte qu’ils avaient présenté.
Puisse ce cas de cynique duplicité ouvrir les yeux des électeurs, et spécialement de ceux qui ont défilé dimanche dernier par centaines de milliers pour défendre la famille.
http://gollnisch.com/2014/02/04/rapport-lunacek-sommet-dhypocrisie/
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Jean Monnet et le mythe du « père de l’Europe » : une communication institutionnelle
La très grande évocation du mythe provient effectivement d’une mobilisation exceptionnelle due à plusieurs facteurs. Le souci des proches de Jean Monnet de légitimer un pouvoir, alors que l’homme n’a jamais connu l’onction populaire et que sa méthode s’apparente au système technocratique, le fonctionnalisme. L’idée de « l’homme providentiel » compensera ce déficit de légitimité.
L’utilisation de relais très porteurs, comme la possibilité donnée à François Fontaine, un proche (chef de son cabinet au commissariat au plan, directeur du service de presse de la Haute autorité de la CECA, etc.), de reproduire indéfiniment « l’exercice de commémoration journalistique » avec l’appui du journal Le Monde et des services de la communication politique au sein des institutions européennes (directeur du bureau d’information des Communautés) que perpétuera son fils Pascal Fontaine, facilitera la publication et la réédition régulière et à grande échelle dans tous les pays européens des plaquettes, brochures, ouvrages développant la commémoration du mythe (ex : Pascal Fontaine, 9 mai 1950 : L’Europe est née, Sept jours qui ont fait l’Europe, 1987).
Cette dernière n’aura d’ailleurs pas tardé à bénéficier d’une reconnaissance officielle avec l’institution du 9 mai comme « journée de l’Europe » par le Conseil européen, donnant lieu dans tous les pays membres à des manifestations et des exercices pédagogiques, notamment en direction des écoles, avec, pour objectif, cette construction collective des origines.
Le rôle des Mémoires de Jean Monnet est également moteur dans l’inscription décisive du mythe au sein de la discipline historique, et dont on sait maintenant combien elle doit en réalité aux Fontaine père et fils et, en amont, à l’équipe d’historiens autour de Jean-Baptiste Duroselle. Ils disposaient pour ce faire de subventions de la fondation Ford, tout comme le centre de recherches européennes (CRE) devenu fondation Jean Monnet pour l’Europe, et le comité d’action pour les Etats-Unis d’Europe fondé par Jean Monnet lui-même et disposant d’un centre de documentation.
En consultant l’ensemble des manuels d’histoire de la construction européenne de premier et de second cycle on peut également constater combien l’historiographie s’est normalisée dans l’uniformisation de la présentation du grand homme et de la récurrence d’une représentation providentialiste des origines, la journée où « L’Europe est née ». Notamment d’une part en raison de l’extrême difficulté pour les universitaires et les chercheurs de pouvoir valoriser un travail se distinguant de la version mythique, et d’autre part de la concentration des sources et archives au sein d’institutions et d’organes participant de cette représentation.
Le mythe a ceci de particulier qu’il offre une représentation globale de l’époque à partir d’une matrice unique qui est celle d’un homme créant les conditions de l’institution de « l’Europe » par son engagement total et désintéressé en faveur de cet objectif forcément de niveau quasi-civilisationnel. Ce qui permet à la cosmogonie communautaire actuelle de revendiquer l’illusion d’agir à cette échelle de responsabilité, mais aussi d’écarter les faits qui pourraient apporter quelques correctifs à l’unicité de la figure paternelle et tutélaire sur le « processus » prolongé jusqu’à maintenant.
Christophe Réveillard, Mythes et polémiques de l’histoire
http://www.oragesdacier.info/2014/02/jean-monnet-et-le-mythe-du-pere-de.html -
Intervention de Bruno Gollnisch à propos du rapport Lunacek.
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Préface de "Contre l'Europe de Bruxelles : Fonder un État européen", par Dominique VENNER
Quand l’Europe s’éveillera…
En France, pays réputé pour être le plus pessimiste d’Europe, on confond volontiers la souveraineté étatique et l’identité. On pense que les abandons de souveraineté sont des abandons d’identité. Pourtant, rien n’est plus faux. La souveraineté n’est pas l’identité. Les Français sont victimes d’une illusion héritée d’une vision historique déformée. Contrairement à l’Italie qui n’eut jamais d’État unitaire avant 1864, ou à la nation allemande qui s’en est passée pendant six siècles, de 1250 à 1871, la France n’a pas connu de genre d’expérience. Sinon pendant quelques décennies du XVe siècle, l’État unitaire s’y est maintenu sans discontinuer, avec des hauts et des bas, depuis la fin du Moyen Âge. De là une relation causale inscrite dans les esprits français entre souveraineté et identité. C'est même devenu une sorte de dogme, entretenu par l'enseignement jacobin de l'histoire. La nation française serait une création de l'Etat et, privée de ce dernier, elle serait en péril de mort ou de dissolution.Si cela était, une telle nation ne vaudrait pas cher, ce serait une coquille vide. Mais c'est faux. Certes, personne ne contestera que l'Etat, royal ou républicain, a édifié en France le cadre politique et administratif de la nation. En revanche, il n'est pour rien dans la formation de sa substance. Il n'est pas le créateur du peuple français ni la source de son identité. Et cela, l'histoire le démontre.Reportons-nous rapidement aux origines, précisément au Serment de Strasbourg, publiquement prêté en février 842 par Charles de Chauve et Louis le Germanique, petits-fils de Charlemagne. Le texte faisant foi fut rédigé en roman (français ancien) et en tudesque. Il s'agit du plus ancien document connu attestant une séparation linguistique entre barons francs germanophones et francophones issus de la même souche. Le Serment de Strasbourg est en quelque sorte l'acte de naissance officiel des Français et des Allemands avant la France et l'Allemagne. En ce IXe siècle, sans qu'il n'y ait jamais d'Etat national, deux peuples frères différents sont déjà attestés par l’autogenèse de deux langues distinctes.Avançons dans le temps. Dès les XIe et XIIe siècle, les preuves abondent d'une spécificité française rayonnante en dehors de tout Etat centralisé. La petite cour des roitelets de ce temps ne fut pour rien dans la composition de la Chanson de Roland, de Tristan et Iseult, ou du Perceval de Chrétien de Troyes, monuments primordiaux d'une francité bien enracinée dans le socle européen. Le rôle de l'Etat est tout aussi absent dans l'affirmation du style roman et dans le foisonnement, aux siècles suivants, de l'admirable architecture profane des châteaux, des villes et des maisons rurales, répondant à des styles régionaux bien spécifiques : l’architecture ancienne de Toulouse n’est pas celle du vieux Rouen. Contrairement à ce qui a été mille fois rabâché par une historiographie jacobine, la nation française ne fut pas une création de l’État. Elle est née d’elle-même. C’est pourquoi des abandons de souveraineté ne la mettraient pas en péril. C’est au contraire l’État d’aujourd’hui, avec son arsenal de lois immigrationnistes et destructrices de nos identités, qui met celles-ci en danger de mort.Ayant à l’esprit ces réalités méconnues, il faut lire l’essai rempli d’audace, d’imagination et de volonté de Gérard Dussouy, professeur à l’université de Bordeaux, spécialiste des relations internationales, auteur de nombreux ouvrages de géopolitique, esprit à l’évidence identitaire et européen. Il se demande en effet si, en refusant le choix de la supranationalité, la France n’est pas devenue « le problème de l’Europe ». Narcissique, fanfaronne et nostalgique de sa grandeur passée, vivant dans le souvenir souvent faux de son histoire, la France s’imagine encore être une grande nation toujours capable d’influencer le monde, alors que le monde change sans elle depuis longtemps. Mais ces illusions auront une fin d’autant que s’évapore le récit statocentré de l’histoire française.Petit par le nombre de pages, le livre de Gérard Dussouy est grand par le projet qu’il expose, l’ambition raisonnée qui le porte et l’adhésion enthousiaste qu’il suscite. Son auteur est bien conscient que, pour les Européens d’aujourd’hui, le scenario annoncé est celui de la décadence. Mais il renverse ce scenario en son contraire. « Si l’on est de ceux qui considèrent que seul le défi est générateur de grandes œuvres », écrit-il hardiment, les temps difficiles que l’on voit venir pourraient obliger les Européens à commencer une nouvelle histoire et bâtir un nouvel avenir en édifiant leur propre État au sein d’un grand espace générateur de vigueur et de puissance.On a compris que Gérard Dussouy est de ceux qui considèrent que « le défi est générateur de grandes œuvres » ! Quel défi ? Celui d’une mort programmée de l’Europe. Quand l’auteur parle d’Europe, il ne pense pas au cauchemar technocratique et mondialiste de Bruxelles, mais à l’Europe des peuples, l’Europe civilisation, née de la Grèce antique, de Rome et des peuples frères, Celtes, Germains et Slaves, qui fécondèrent le christianisme médiéval, la Renaissance, les Lumières et la laïcité. L’Europe est cette « grande République » déjà décrite par Voltaire en 1751 dans son introduction au Siècle de Louis XIV, trente ans avant que l’Académie de Berlin n’ouvre un concours sur l’universalité de la langue française…Aujourd’hui désunie, minée par des influences délétères, l’Europe s’achemine à grande vitesse vers la dissolution de son ancienne civilisation et la désintégration de ses nations, sous les effets conjugués du vieillissement, de l’immigration et de la sclérose économique. « Bien irresponsables ou naïfs sont ceux qui s’imaginent que nos démocratie européennes pourront s’octroyer toujours plus de facilités de vivre et de laxisme social dans le cadre étriqué de nos États-nations ».Gérard Dussouy rappelle que les vieilles nations européennes sont menacées dans leur existence par leur crise démographique et les effets d’une immigration de masse, tandis que les États européens sont eux-mêmes déclassés par les nouvelles puissances mondiales. Il serait complètement illusoire de considérer l’impuissante Union de Bruxelles comme un acteur capable de rivaliser avec la Chine, l’Inde, le Japon, la Russie ou les Etats-Unis qui, chacun, sont des États cohérents. Faute de ressources propres, on sait que les faibles États européens sont dès maintenant contraints de céder des pans entiers de leur économie nationale à des sociétés chinoises, indiennes ou qataries.Contrairement à ce que prétendent les adorateurs de la mondialisation, un État fort, incarnation de la puissance, ainsi que le grand espace étatique demeurent les seuls vrais acteurs internationaux. Quand on a compris cela, on comprend aussi que n’existera jamais un ensemble européen, une puissance européenne capable de garantir la survie de ses peuples et de ses nations culturelles, tant que n’existera pas un authentique État européen identitaire, une robuste République européenne de type fédéral recouvrant et protégeant la substance des anciennes nations, instrument politique au service des peuples et des citoyens européens de souche. Mais d’un tel but, nous sommes loin !Tout se conjugue pour le moment contre l’édification d’un État politique européen. Les mondialistes, inventeurs du système de Bruxelles, se complaisent à penser un monde sans ennemi au sein duquel leurs utopies démocratiques se diffuseraient grâce à un marché planétaire qui ravage pourtant les sociétés européennes. À l’opposé, les souverainistes nationaux s’enferment dans un discours incantatoire qui ignore l’écart séparant la faiblesse des anciennes nations et leurs intentions affichées. Pour être une puissance, il ne suffit pas, sous contrôle américain, d’expédier dans l’ex Françafrique une poignée de parachutistes équipés de matériels épuisés, faire du maintien de l’ordre au profit des multinationales. De leur côté, les mouvements populistes, engendrés par le désarroi des populations face à d’insupportables conditions de vie, s’enferment dans le repli illusoire du pré-carré national et le refus de l’identité européenne.Ce serait donc à désespérer de tout si ne survenait l’imprévu d’un « choc systémique » annoncé par Gérard Dussouy. Un choc causé par une convergence de crises. Comme souvent, à toute chose malheur est bon. L’auteur estime à bon droit que l’inéluctable choc systémique que l’on voit venir aura le pouvoir de renverser les images erronées qui nous submergent, en favorisant l’émergence d’une conscience européenne, « une volonté communautaire de survie et d’existence libre dans une même souveraineté », autrement dit l’émergence d’un européisme.Les temps difficiles qui attendent la pseudo Union européenne et les Européens auront raison des institutions de Bruxelles. Mais ils pourraient aussi obliger les Européens à plus d’unité. Sans un État européen puissant, souligne Gérard Dussouy, sans une vraie politique européenne, le Vieux continent, rongé par sa faiblesse économique et démographique, perclus de fractures et de dissentiments, serait voué à une mortelle marginalisation dans un monde dominé par des puissantes géantes nullement philanthropiques. La seule alternative au choc systémique qui s’annonce sera un européisme capable de transcender les mouvements de rébellion et de dissidence. N’ayant plus que leurs dettes souveraines à opposer aux « fonds souverains » de l’Asie et du Moyen-Orient, nouveaux décideurs de l’économie mondiale, les populations européennes seront placées devant l’obligation de choix décisifs.Gérard Dussouy se dit convaincu que le péril entrainera une révision brutale des « représentations » périmées. Selon lui, nos peuples découvriront qu’il existe « une voie et une seule, celle de l’État européen, souverain et identitaire. À l’épreuve des faits, ils saisiront que l’idéologie universaliste qui sous-tend leurs actuelles représentations du monde, les conduits à leur perte. Par nécessité, ils dépasseront leurs ethnocentrismes respectifs au profit de l’européisme ». Ayant cette perspective à l’esprit, on peut espérer et agir. « À condition de réconcilier les peuples avec le projet européen, d’articuler le local et le communautaire, de se débarrasser des visions passéistes ou nostalgiques aussi bien que de tout esprit de repentance, l’unité de l’Europe est le seul moyen d’échapper à la résignation ».L’existence d’un État européen supposera bien entendu une armée supranationale disposant d’un budget que seule pourra autoriser l’Europe fédérée. Pour éviter tout malentendu, Gérard Dussouy précise que ce projet militaire devra se faire en partenariat avec la Russie. Seuls des liens très forts avec cette grande puissance continentale offriront en effet à la nouvelle Europe le grand espace et les ressources immenses indispensables à son existence.En formulant cet audacieux projet d’un État fédéral européen partenaire de la Russie, l’auteur ne se dissimule pas les obstacles. Il voit bien que le manque de communication entre les peuples européens, tenus de s’en remettre à leurs partis nationaux et aux fonctionnaires européens pour la conduite de leur destinée, est le principal obstacle à la mise en forme d’une réponse vraiment communautaire aux défis qui les assaillent. Mais, il compte à juste titre sur le stress du « choc systémique » pour favoriser l’émergence de mouvements citoyens européistes aujourd’hui encore inconcevables. Il compte qu’une nouvelle culture politique européenne envahira les partis politiques eux-mêmes, en faisant naître une « avant-garde » européenne capable de constituer un premier « noyau dur » auquel d’autres viendront s’agréger. On peut suivre Gérard Dussouy dans cette prospective audacieuse : « S’il doit exister des États pionniers de la Res publica europensis, explique-t-il, ce ne sera pas parce que cela était écrit, mais parce qu’à un moment donné, ces États seront dirigés par des partisans de l’État européen ».Autrement dit, si l’on comprend bien Gérard Dussouy, les nouvelles réalités géopolitiques et le choc systémique à venir feront apparaître, face aux Autres, l’affirmation d’un Nous européen en séparant de façon claire ce qui relève de l’intérieur (l’européen) et de l’extérieur (l’international). Une authentique supranationalité s’imposera alors comme une question de vie ou de mort. Avec la création d’un État véritable, elle fera naître un espace économique européen homogène et déconnecté du marché mondial du travail.Ainsi que l’écrit Gérard Dussouy, le malaise social et identitaire qui explique la forte poussée des nationaux-populistes à travers tout le continent souligne paradoxalement la communauté de destin des Européens. Au sein même de ces mouvements, se fera jour la conscience qu’il faut s’unir si l’on ne veut pas disparaître. La promotion de l’identité européenne, fondera une identité recouvrante et non pas absorbante des identités antérieures. C’est alors que pourra être fondée une République fédérale européenne articulée sur l’authenticité des régions et l’effacement volontaire des États nationaux. Cette future république n’a pas de précédents historiques, sinon peut-être celui de la Suisse multilingue. Elle aura pour vocation de préserver l’identité culturelle des nations constitutives.L’auteur développe longuement sa réflexion sur ces questions, comme on le verra en lisant ses stimulantes analyses et propositions. Suivant son excellente et forte formule, « L’identité s’éprouvera comme conscience et s’affirmera comme volonté ». -
Ulrike Lunacek : "le but est de mettre la pression avant les élections"
Le rapport Lunacek (qui sera soumis au vote demain au Parlement européen) est un pur produit du lobbying homosexualiste :
- Ulrike Lunacek, l'auteur du rapport cherchant à imposer la feuille de route LGBT aux Etats européens le dit elle-même à la télévision belge : sur ce sujet, "le but est de mettre la pression avant les élections" à tous les élus européens - qui vont avoir peur de passer pour homophobes s'ils rejettent le texte.
- Ulrike Lunacek est vice-présidente de l'Intergroupe du Parlement européen sur les droits LBGT (ça ne s'invente pas). Et son rapport reprend presque mot pour mot une étude publiée par le Parlement européen en 2012, rédigée avec ILGA Europe, le bureau LGBT à Bruxelles.
Comment nos députés européens peuvent-ils faire barrage au rapport Lunacek ?
- Possibilité n°1 : Le groupe EFD, dont Philippe de Villiers est le vice-président, a proposé une alternative, l'amendement 1. S'il est adopté, il fait tomber le rapport Lunacek. C'est la solution la plus radicale et le vote est nominatif.
- Possibilité n°2 : si l'amendement 1 est rejeté, le Parlement examinera alors l'amendement 2, c'est-à-dire le rapport Lunacek lui-même. Il sera soumis au vote en bloc (pas de possibilité de le modifier ou de n'en voter qu'une partie) et là encore, le vote sera nominatif. Si les députés le rejettent, ils pourront revoir le texte article par article et ainsi le modifier.
Eurodéputés, prouvez aux 200 000 citoyens qui vous ont appelés à rejeter ce rapport, que vous n'êtes pas sous la coupe du lobby LGBT. Nous examinerons attentivement votre vote !
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Ils étaient 500 à manifester à Bruxelles pour la défense de la famille en Europe
Dans un communiqué de presse, les organisateurs de Tous Pour la Famille que nous avions interrogé, reviennent sur l’happening d’hier:
« À Bruxelles, 500 personnes, de tous âges et de toutes nationalités se sont rassemblées au cours d’un « happening » festif et coloré entre 14 et 15 heures, Place du Luxembourg, devant le Parlement européen. Des familles du Luxembourg avaient rejoint le meeting bruxellois car leur propre rassemblement avait été interdit à la dernière minute par la Mairie de Luxembourg.
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Aujourd’hui, l’Euro est la principale cause de misère et de mort en Europe
Pourrait-on sauver la zone Euro?
C’est une question fréquemment posée, en règle générale par un interlocuteur du centre gauche, voire de gauche. À cela on peut apporter les réponses suivantes :
- En théorie, le basculement vers une Europe fédérale, dotée d’un budget à la mesure de ses ambitions pourrait régler les problèmes posés par l’Euro. Une monnaie unique régit bien l’économie de grands pays dont les diversités régionales sont du même ordre que les diversités entre les économies des pays composant la zone Euro. Mais, cela impliquerait :En théorie toujours, il est concevable que la Banque Centrale Européenne se substitue pour un temps à un budget fédéral dont on a mesuré plus haut l’impossibilité, et accepte au refinancement pour l’équivalent (de 220 à 230 milliards) de titres publics des pays concernés. Mais, la permanence d’un mécanisme de rachat permanent des dettes publiques se heurterait alors à l’obstacle de la Constitution allemande. De plus cela déstabiliserait à terme l’économie européenne en créant une situation massive d’aléa moral quant à l’utilisation de cette dette.
- Des transferts extrêmement importants entre des pays comme l’Allemagne ou la Finlande et les pays du Sud de la zone Euro. Le montant de ces transferts annuels a été estimé à 12% du PIB de l’Allemagne par Patrick Artus de NATIXIS etd’environ 8% à 10% par moi[1]. Ces transferts devraient être maintenus au moins dix ans et peut-être plus.
- Outre que ces transferts sont impossibles à supporter pour l’Allemagne, ils sont contradictoires avec la politique de ce pays, qui cherche à minimiser le coût de son engagement dans la zone Euro. Remarquons que l’Allemagne n’est pas le seul pays à refuser cette solution : de nombreux pays (Finlande, Pays-Bas et Slovaquie) y sont aussi opposés.
- Construire une Europe fédérale implique de réaliser des transferts de souveraineté permanents, ce que la majorité des pays de la zone Euro refuse, ou d’aboutir à un cadre non-démocratique, ce qui soulèverait des problèmes dans nombre de pays.
- En réalité, ces mesures manquent complètement de réalisme. Ceci conduit d’ailleurs à s’interroger sur le sens des déclarations de grands économistes (comme P. Krugman ou N. Pissarides) qui affirment que si ces mesures ne sont pas prises l’euro éclatera. Comme on peut supposer qu’ils savent fort bien que l’adoption de ces mesures est aujourd’hui impossible, cela conduit à s’interroger sur l’autre terme de l’alternative et donc sur le non-dit de leurs déclarations. Mais cela ne trouble nullement les journalistes de Libération[2]…
11-L’existence de l’Euro constitue-t-elle un problème pour la démocratie ?
Ce sont plutôt des personnes situées à droite qui posent cette question. On peut y répondre les choses suivantes :
- En soi, une monnaie unique ne pose pas de problème de démocratie, du moins si l’on a un contrôle de la politique monétaire dans des structures démocratiques.
- Mais, les conditions concrètes de fonctionnement de la zone Euro, et en particulier les mesures d’austérité imposées dans divers pays, les règles d’engagement des dépenses dans le MES et le principe de contrôle préalable sur le budget qui a été mis en place, confient des pouvoirs souverains à des organismes (les commissions techniques de l’UE) qui ne sont pas élues, et qui n’ont aucun droit à cette souveraineté. Dans ces conditions, il est indéniable que l’Euro pose aujourd’hui un problème majeur de démocratie en Europe.
12-La fin de l’Euro impliquerait la fin de l’Union Européenne.
C’est l’un des arguments les plus répandus de personnes qui, après avoir reconnu et admis que vous aviez raison, disent que telle est la raison pour que l’on ne puisse sortir de l’Euro. En fait, la réponse est assez simple :
- Il y a des pays, et des pays à l’économie importante, qui font partie de l’UE et pas de la zone Euro : la Grande-Bretagne, la Pologne, la Suède. Par ailleurs, l’UE a existé bien avant que ne soit créé l’Euro. Il est donc faux de dire qu’un éclatement de la zone Euro conduirait inéluctablement à un éclatement de l’UE.
- En fait, c’est l’existence de l’Euro qui compromet aujourd’hui la stabilité de l’UE et qui la rend, dans tous les pays, massivement impopulaire. C’est au nom de l’Euro que l’on a imposé des politiques d’austérités qui sont meurtrières (au figuré mais aussi au propre, que l’on pense à la montée des suicides et des pathologies) aux pays de l’Europe du Sud. C’est l’Euro qui, par ses effets négatifs sur la croissance, fait que aujourd’hui l’UE apparaît comme une zone de stagnation économique tant par rapport à l’Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada) que par rapport à la zone Asie-Pacifique. C’est l’Euro, du fait de la crise qu’il provoque à l’intérieur de certains pays, qui menace la stabilité politique et l’intégrité de ces derniers. C’est la raison pour laquelle, avec les économistes du European Solidarity Manifesto[3], j’appelle aussi à la dissolution de la zone Euro.
- Il ne faut cependant pas se voiler la face. L’Euro a contaminé l’UE. Un certain nombre de réglementations européennes sont en réalité nocives, et le cours « libre-échangiste » pris par l’UE est une menace pour les travailleurs de tous les pays de l’UE. Il serait bon, alors, que profitant du choc provoqué par une dissolution de l’Euro (qu’elle soit contrôlée ou non) on profite de l’occasion pour remettre à plat un certain nombre de problèmes pendant de l’UE (et en particulier les règles de négociation qui conduisent à l’acceptation du « grand marché transatlantique »).
13-Certes, vous avez raison, mais dissoudre l’Euro cela revient à donner raison au Front National et à Marine le Pen.
Quant, à la fin des fins, vous avez levé toutes les objections, quand vos interlocuteurs n’ont plus rien de sérieux à vous opposer, tel est le dernier argument qu’ils utilisent. Frédéric Lordon a, en juillet 2013, répondu à cet argument[4]. Il faut alors insister sur les points suivants :
- Le Front National n’a pas le monopole de position anti-Euro. Ces dernières existent aussi au centre droit (Nicolas Dupont-Aignan, Jacques Myard) et à gauche (le M’Pep notamment, mais aussi des fractions entières du Front de gauche dont, à en juger par le courrier que je reçois, des fédérations du PG et du PCF). Mais on voit bien l’intérêt, pour ceux qui veulent à tout prix maintenir l’Euro de faire croire que Marine le Pen a le monopole de ces positions. C’est l’équivalent dans ce débat du fameux « point Godwin », la reductio ab Hitlerum qui caractérise ceux qui sont à bout d’idées, d’arguments et de crédibilité.
- Il faut ensuite ajouter que le fait que Marine le Pen ait adopté cette position ne lui retire en rien sa pertinence. Une position doit être jugée sur ses arguments, sans inférences avec d’autres positions exprimées par certaines personnes. C’est l’une des conditions d’existence du débat démocratique. Ne pas respecter ces règles revient à sortir de la démocratie et à entrer dans le monde sinistre des procès en sorcellerie et de l’inquisition. On dira que, compte tenu du poids de la démocratie chrétienne dans la naissance de l’Euro, ceci n’est en rien étonnant…On peut ne pas être d’accord avec les positions de quelqu’un ou quelqu’une, et reconnaître qu’il ou elle a raison sur un point particulier. Mon collègue italien Alberto Bagnai a, sur son blog, dans le billet « L’eau mouille et le chômage tue » écrit des choses très justes sur ce point[5], et je suis entièrement d’accord avec lui.
- Sur le fond, peu m’importe de savoir qui reprend nos positions. Aujourd’hui, l’Euro est la principale cause de misère et de mort en Europe. Son existence empêche toutes les politiques de relance. Son existence, du fait de la pression qu’il exerce sur les esprits, a fait éclater le camp des gens qui se disent de gauche. Ils tergiversent sans cesse sur cette question, n’est-ce pas Monsieur Mélenchon ? Leur responsabilité es ici totalement engagée. S’il me faut donc pour en venir à bout m’allier au Diable, je citerai alors Churchill qui, le 23 juin 1941, apporta son soutien à Staline. Quand un député conservateur lui demanda comment lui, anti-communiste convaincu avait-il pu faire cela il répondit : « Si Hitler avait envahi l’enfer, je me serai débrouillé pour avoir un mot gentil pour le Diable ». Staline n’était pas le Diable, et Marine le Pen ne l’est certainement pas. Et si elle dit quelque chose de sensé, alors je le salue. Contre le « parti unique de l’Euro » toutes, les forces, j’écris bien TOUTES, seront nécessaires pour que l’on en vienne à bout. Devant le danger qui nous menace, c’est la division et le sectarisme qui constituent nos plus grands ennemis.
[1] Jacques Sapir, “Le coût du fédéralisme dans la zone Euro”, billet publié sur le carnet Russeurope le 10/11/2012, URL: http://russeurope.hypotheses.org/453
[2] C. Mathiot, « Des Nobels pris au piège par le FN », 23 janvier 2014, Libération, http://www.liberation.fr/politiques/2014/01/23/sortir-de-l-euro-des-nobel-pris-au-piege-par-le-front-national_975044
- En théorie, le basculement vers une Europe fédérale, dotée d’un budget à la mesure de ses ambitions pourrait régler les problèmes posés par l’Euro. Une monnaie unique régit bien l’économie de grands pays dont les diversités régionales sont du même ordre que les diversités entre les économies des pays composant la zone Euro. Mais, cela impliquerait :En théorie toujours, il est concevable que la Banque Centrale Européenne se substitue pour un temps à un budget fédéral dont on a mesuré plus haut l’impossibilité, et accepte au refinancement pour l’équivalent (de 220 à 230 milliards) de titres publics des pays concernés. Mais, la permanence d’un mécanisme de rachat permanent des dettes publiques se heurterait alors à l’obstacle de la Constitution allemande. De plus cela déstabiliserait à terme l’économie européenne en créant une situation massive d’aléa moral quant à l’utilisation de cette dette.