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Europe et Union européenne - Page 939

  • Le travail de Cameron

    On évoque souvent en France, face à la crise qui frappe l'Europe, la réussite spectaculaire de nos voisins et cousins germains. A juste titre on nous la présente en exemple.

    Celle de nos amis d'outre-Manche vaut également le détour.

    En Allemagne, en effet, les lois Hartz, votées entre 2002 et 2005, et particulièrement la dernière en date connue sous le nom Hartz-IV, ont joué un rôle économique bénéfique incontestable. En revanche, sur le plan politique, leurs effets ne sont intervenus qu'au seul bénéfice d'Angela Merkel, principale adversaire de leur promoteur. Le chancelier de l'époque, Gerhard Schroeder commit l'erreur de provoquer en septembre 2005 des élections anticipées. Les résultats positifs de son "Agenda 2010" n'avaient pas encore pu commencer à être mesurés. Non seulement, il disparut de la vie politique à partir d'octobre 2005, mais son impopularité continuait encore à rejaillir sur sa jeune et charmante épouse. Celle-ci fut écartée en janvier 2012 de la candidature par les sociaux-démocrates de Basse-Saxe. Et, à son propos, un syndicaliste pourra déclarer :"Dieu merci, il reste des gens dans le parti pour lesquels il ne suffit pas d'être la femme de quelqu'un. Doris Schröder-Köpf ne porte pas le parfum métallo du parti." (1)⇓

    En Grande Bretagne, au contraire les bonheurs du pays ne se bornent pas à ceux de la famille royale.

    Dès la défaite électorale des travaillistes en 2010, un gouvernement de coalition était mis en place associant pour la première fois de l'Histoire les conservateurs et leurs rivaux séculaires libéraux-démocrates. Et le cabinet Cameron allait très rapidement prendre de courageuses mesures destinées à redresser une situation économique particulièrement dégradée.

    Il semble à cet égard indispensable de faire comprendre à nos compatriotes que les réformes très profondes entreprises dès sa constitution en 2010 par le nouveau pouvoir londonien, expliquent le retournement de la conjoncture. Attendre le retour d'une croissance venue du ciel, tels les aborigènes de Nouvelle Guinée espérant la venue des avions cargo, caractérise les socialistes parisiens et ne produira aucun effet bénéfique.

    Or, après quatre ans d'impopularité les sondages et les projections en termes de sièges parlementaires démontrent la remontée de la droite et récompensent son courage. Notre classe politique et pourrait en accepter la leçon.

    Mais il y a plus.

    Car une étude de la banque d'Angleterre tend à démontrer un autre effet, celui-là à long terme de la diminution de ces aides sociales. Celle-ci se traduira par une modification des mentalités. Dès maintenant, le nombre des entrepreneurs indépendants au Royaume-Uni atteignait début 2014 le chiffre record de 4,5 millions, en augmentation de 600 000 en quatre ans et 1,5 millions de nouveaux emplois ont été créés pendant la même période, essentiellement donc dans les petites unités de production.

    Très logiquement le ministre du Travail M. Iain Duncan Smith souligne ce qu'annoncent ces résultats tangibles et mesurables : « La diminution des aides sociales, dit-il, va créer en Grande-Bretagne une nouvelle génération d'entrepreneurs.»

    Ce pragmatique Écossais catholique, élu conservateur de Londres, déplaît par nature à cette gauche caviar traditionnellement si puissante dans l'intelligentsia britannique. Celle-ci pousse donc des hauts cris devant un tel constat. Une raison supplémentaire d'applaudir au delà-même des déclarations de Duncan Smith, au travail de David Cameron.

    JG Malliarakis      

    Apostilles

    1.  cf. "L'épouse de Schröder perd des primaires en Allemagne""in "Le Figaro" en ligne 31 janvier 2012. 

    http://www.insolent.fr/

  • Implosion à l’UMP ? Ascension au FN ?

    C’est une des conséquences directes de la destruction de la Libye de Kadhafi par l’Otan, sous l’impulsion notamment du trio infernal Sarkzozy-Juppé-Lévy. Ce pays en proie au chaos, dont des pans sentiers du territoire sont sous le contrôle de chefs de guerre islamo-mafieux, n’a plus d’Etat fort, n’est en plus en capacité de contrôler l’ensemble de ce pays aux frontières poreuses. La Libye est redevenue un lieu de passage privilégié pour les flux migratoires clandestins  qui  s’écoulent vers l’Europe, lesquels avaient été drastiquement limités par Kadhafi, comme il s’y était alors engagé…Dimanche, une embarcation ayant à son bord 130 immigrés a fait naufrage au large de Tripoli entraînant la mort de la majorité de ces malheureux. Hier une embarcation de 400 migrants clandestins, Africains et Syriens principalement, voguant vers l’Italie, a été arraisonnée par une marine libyenne débordée…mais pour combien qui passent  au travers de ce maigre filet plein de trous ?  

     Alain Juppé justement, n’a pas à son passif uniquement l’énorme bourde, aux conséquences géopolitiques dramatiques, que fut la destruction de l’Etat libyen. Sa carrière politique, ses choix, son passage à Matignon comme au quai d’Orsay l’attestent, M. Juppé n’a pas retenu du gaullisme la nécessaire défense de l’identité et de la souveraineté nationales, mais principalement  la morgue, l’arrogance et le mépris du  « connétable ».

     Invité dimanche du «Grand Jury » RTL-LCI-Le Figaro, l’ex complice de Jacques Chirac a affirmé que le député UMP des Yvelines, Henri Guaino, devait quitter l’UMP. Et ce, au motif que le patriotisme républicain de ce dernier s’accorde mal avec les tropismes bruxellois de la direction de l’UMP,  le choix d’un fédéraliste européiste comme Alain Lamassourecomme tête de liste en Ile-de France.

     Interrogé sur le cas Guaino, l’annonce par ce dernier qu’il ne voterait pas pour Lamassoure, M Juppé a ainsi déclaré : «Vous savez, moi, je ne pratique pas l’exclusion (sic). Mais quand on est à ce point en désaccord avec son propre parti politique, la dignité la plus élémentaire, c’est d’en tirer les conséquences ».

     Même son de cloche de Jean-François Copé, hier matin  sur Europe 1 : «Il faut être cohérent.Alain Juppé a raison. Il y a un moment où il faut tout de même rappeler qu’on a une famille politique et même si on peut avoir des nuances, moi j’attends qu’on soit constructif.»

     Tenant à rassurer les « élites bruxelloises » et ses amis  fédéralistes du PPE, M. Copé a pris soin de préciser que  les eurosceptiques de l’UMP, dont Henri Guaino et Laurent Wauquiez, sont «très minoritaires»….Une minorité pourtant très conséquente  au sein de l’électorat traditionnel de l’UMP. Electorat droitier que Copé et ses amis tentent d’enfumer en ajoutant dans leur brouet bruxellois, les mots immigration, frontières et patriotismeafin de le leur faire avaler plus commodément…ça fonctionne encore ?

     Il peut être légitime de s’interroger sur la tardive «révolte» de M. Guaino, qui n’entend pas démissionner de l’UMP, annonce qu’il «( n’apportera sa) caution publique à aucun autre parti »  et qui, de facto, a avalisé bien des dérives sous le règne de Chirac et bien sûr de  Sarkozy dont il fut le conseiller (sans grande influence ?).

     Mais sur le site de l’Opinion,  il a donné hier  un sentiment partagé par beaucoup quand il a fustigé «(les) mots (de Juppé, NDLR)  qui sont empreints d’arrogance, d’un mépris qui sont peut-être franchement déplacés». «C’est une vieille divergence avec Alain Juppé sur le caporalisme dans les partis politiques. Je n’ai jamais été partisan du caporalisme dans les partis politiques. Je me souviens comment il a dirigé le RPR quand il en était le secrétaire général dans les années 1980 et 1990. Je n’oublierai jamais la façon dont on a traité à l’époque des gens comme Philippe Séguin, Charles Pasqua, tous ceux qui de temps en temps se levaient pour dire non »…

     Sur Twitter, le député Thierry Mariani, du courant de l’UMP  dit  de la Droite populaire, n’a pas été tendre avec Juppé en lançant: «Après avoir soutenu Bayrou quand l’UMP soutenait son propre candidat à Pau, Alain Juppé est-il le mieux placé pour donner des leçons à Henri Guaino?».

     Un « ami » du maire de Bordeaux, le député Jacques Myard,  que l’on peut  ranger dans le camp des gaullistes-eurosceptiques de l’UMP, a affirmé «connaître des dizaines d’élus qui ne voteront pas pour Alain Lamassoure qui défend une vision fédérale de l’Europe». Il a qualifié les propos de Juppé   de «faute politique». «Ce n’est pas en excluant les gens que l’on renforce le nécessaire débat sur l’Europe au sein de l’UMP»…

     En fait de débat note Bruno Gollnisch, il se résume à l’UMP en quelques mots, à une seule question : comment faire pour maintenir la domination de partis bruxellois, le confortable entre soi avec la gauche européiste, le duopole UMP-PS, en empêchant autant que faire se peut l’ascension du FN ?

     L’ex président de l’Assemblée nationale et député de Haute-Savoie Bernard Accoyer a pris dans ce conflit le parti de M. Juppé en feignant de ne pas comprendre  que c’est bien la question du programme fédéraliste, supranational,  porté par l’Etat-major UMP dans cette campagne  qui est en jeu ici.  «Nous ne votons pas pour des personnes mais pour des idées. On ne peut pas se réclamer d’une formation politique et ne pas voter pour les listes qui portent ses idées», «Si par malheur nous étions derrière le FN, on mesurerait concrètement les conséquences des propos de Guaino» s’alarme M. Accoyer. Tout est dit…

     Mais l’UMP peut compter, à l’instar du PS sur la mobilisation de toutes les forcés du système pour empêcher le coup de tonnerre  que serait le 25 mai l’arrivée en tête dans les urnes du Mouvement national, du camp patriotique, souverainiste  et populiste.

     Alors même que les sondages enregistrent que le bipartisme UMP-PS est fini, que le FN serait devant le PS, voire  même devant  l’UMP dans douze jours malgré l’abstention(?), un nouveau  sondage BVA pour Le Parisien publié samedi tient à nous indiquer que Marine est rejetée par la très grande majorité de nos compatriotes ! Cherchez l’erreur !

     Ainsi 30 % des sondés auraient « une bonne opinion » de la présidente du FN mais 68 %une « mauvaise opinion »  (23 %, une plutôt une « mauvaise » et 45 %, « une très mauvaise »);78 % ne feraient pas confiance à la présidente du FN si elle devait gouverner le pays.

    71% des personnes interrogées qualifieraient Marine de  plutôt « agressive », de  « démagogique » (67 %),  « raciste » (60 %),  77 % des sondés la classant à « l’extrême droite ».

      Inversement 27% jugeraient la présidente du FN   «visionnaire», 31% « sympathique , 35% «honnête», 37% « ayant la stature d’une femme d’Etat », 38%  « compétente », 63 %  plutôt « courageuse ».

     « La sortie de l’euro serait jugée non souhaitable par 79% des sondés  et non crédible  par81% d’entre eux. Pourtant cette même enquête indique que 52% des sondés   jugent Marine  « convaincante ».

     Enfin, la présidente du FN perdrait  ses duels de popularité face à toutes les personnalités politiques qui lui sont opposées dans cette enquête .  Face à  Alain Juppé  (77 % contre 17 %), François Fillon (71 % contre 21 %), Nicolas Sarkozy (68 % contre 18 %), François Hollande (55 % le préfèrent, contre 35 %) et Jean-Luc Mélenchon (45 % contre 40 %) !

     Un désaveu qui semble d’autant plus curieux que  28 % des sondés disent qu’ils pourraient voter pour une liste FN lors des élections européennes, et 25 % pour Marine Le Pen lors de la prochaine présidentielle.

     Rappelons pou conclure  que la cote de popularité n’est pas synonyme d’intentions de vote. Le sondage Ifop pour Ouest-France publié le  18 avril créditait ainsi Nicolas Sarkozy de 30% des voix face à Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle; score identique à celui qu’engrangerait Alain Juppé face à la présidente du FN, laquelle obtiendrait  24 % des suffrages face au premier et 26% face au second. Une bonne base de  départ à trois ans de l’échéance…

    http://gollnisch.com/2014/05/13/implosion-lump-ascension-au-fn/

  • BFM Politique: Marine Le Pen face à Geoffroy Didier - 11/05 5/6

  • Lampedusa charrie chaque jour son lot de morts : arrêtons net l’immigration !

    Nous ne pouvons plus laisser des migrants mourir dans des conditions dramatiques alors que nous n’avons, par ailleurs, plus rien à leur offrir.   

    Jean Raspail publiait en 1973 son roman Le Camp des saints. Succès jamais démenti, cette œuvre prophétique décrit les conséquences d’une arrivée massive de cargos chargés d’immigrants extra-européens, qui échouent sur la Côte d’Azur. La première édition comportait une citation datée de Jean Raspail, plutôt interrogative quant au futur des flux migratoires. Chaque réimpression de l’ouvrage fut l’occasion, pour lui, de changer cette citation. À mesure que cette arrivée massive de migrants s’intensifiait dans le temps, son état d’esprit évolua. D’abord révolté, il semble aujourd’hui presque résigné. Jean Raspail avoua lui-même s’être trompé sur les modalités de l’« invasion » mais pas sur le fond. Il n’y a jamais eu l’arrivée d’un million de migrants en même temps, mais plutôt une infiltration constante dans le temps.

    Lundi 12 mai 2014, 41 ans après la publication de l’ouvrage, une embarcation chargée d’immigrants clandestins s’est échouée au large de l’île de Lampedusa en Italie. La marine italienne a pu sauver près de 200 personnes de ce naufrage, mais certains n’ont pu en réchapper. Des morts qui s’ajoutent à une triste liste de kamikazes sacrifiés au nom d’un rêve biaisé et destructeur. Déjà, le 3 octobre dernier, 350 migrants avaient péri près de Lampedusa. Nos bonnes âmes s’en émeuvent à chaudes larmes dès qu’on leur tend un micro ; ils sont pourtant les premiers responsables de ces malheurs.

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  • L’Europe existait avant l’UE et pourrait exister sans elle

    De Guillaume de Thieulloy dans Les 4 Vérités :

    "François Hollande a publié, dans le « Monde » du 8 mai, une tribune solennelle (et même un tantinet grandiloquente !) intitulée : « Sortir de l’Europe, c’est sortir de l’histoire ». Pour une fois qu’un dirigeant politique français nous présente sa vision de l’Europe, ne boudons pas notre plaisir. Malheureusement, cette vision est totalement déconnectée de la réalité et repose sur des principes mortifères pour la France comme pour l’Europe elle-même.

    Le premier principe erroné et mortifère est contenu dans le titre. Soit ce titre ne veut strictement rien dire, soit il signifie que la « construction européenne », telle qu’elle est aujourd'hui pratiquée, obéit au « sens de l’histoire ».Mais cette vieille lubie des marxistes et des progressistes de tout poil n’existe tout simplement pas : l’histoire est ce que font les hommes. D’ailleurs, l’histoire du marxisme elle-même prouve l’absurdité de la théorie (qui aurait prophétisé la victoire de Lénine au début de la funeste année 1917 ?). Au demeurant, c’est d’autant plus absurde que l’on nous assène à longueur de journée que « l’Europe, c’est la paix » et qu’elle nous conduit à une « fin de l’histoire » merveilleuse où, enfin, la démocratie représentative et l’économie de marché fleuriraient partout. Vous pouvez tourner les yeux dans toutes les directions, rien n’indique que cette « fin de l’histoire » se rapproche. Mais, enfin, c’est bien « l’argument » principal des européistes. Or,on voit mal comment François Hollande peut à la fois reprocher aux « populistes » de vouloir « sortir de l’histoire », tout en leur proposant la « fin de l’histoire »!

    Le président croit pouvoir justifier par le passé l’Union européenne telle qu’elle est. Je trouve déjà surprenant que le chantre de la repentance permanente nous invite à faire mémoire d’un passé glorieux qui nous vit renverser le totalitarisme nazi. Mais, surtout, le raisonnement a beau être très répandu dans l’oligarchie, il me reste particulièrement incompréhensible : si je comprends bien,M. Hollande nous explique que, puisque la CEE s’est créée après la chute du nazisme, elle serait le meilleur rempart contre tout totalitarisme. Mais rien n’est moins sûr : le plus sérieux adversaire du national-socialisme fut le stalinisme, qui fit encore plus de morts.

    Et puis comment ne pas voir que François Hollande nous vante la volonté d’union de citoyens, de peuples, de nations ? Précisément, cela même qu’il ne veut plus regarder. D’ailleurs, le président nous ressasse le vieux slogan : « Le nationalisme, c’est la guerre ». Slogan qui n’a que l’apparence du bon sens.On pourrait dire, avec beaucoup plus de certitude, le socialisme, c’est la guerre, puisque ce sont des socialistes qui nous ont entraînés dans la guerre en 1914, en 1939, sans parler de la plupart des guerres coloniales et des conflits récents.

    Comme tous les démagogues, François Hollande fait mine de s’opposer à un monstre. Mais ce monstre n’a aucune réalité. Il dénonce ceux qui voudraient « sortir de l’Europe », alors que la plupart des eurosceptiques demandent simplement à sortir de l’actuelle Union européenne. Que je sache, l’Europe existait avant l’UE et pourrait exister sans elle. Ils demandent à ce que l’UE soit subsidiaire, c’est-à-dire qu’elle soit au service des nations et des peuples.

    On peut choisir l’Europe fédérale. C’est manifestement le cas de François Hollande. Mais il faut avoir l’honnêteté de dire que l’on pense que la France, c’est de l’histoire ancienne.D’ailleurs, à supposer que l’Union européenne s’effondre, croit-on vraiment qu’il n’y aurait plus de coopération entre nations européennes ? Même entre 1870 et 1945, les coopérations entre l’Allemagne et la France ont toujours existé. A fortiori aujourd’hui. Les échanges internationaux ne doivent tout de même pas tout à l’Union européenne! Même en Europe, beaucoup de coopérations n’ont rien à voir avec l’UE, comme Ariane que l’on prétend mettre au crédit de Bruxelles et qui doit tout à la coopération de nation à nation!

    Là où cette tribune devient une sinistre farce, c’est lorsqu’il ose nous dire – après des décennies où la volonté populaire a été piétinée – que « les Français peuvent décider et imposer souverainement leur préférence ». Ils le peuvent peut-être, mais, quand ils le font, on ne les écoute pas ! Il ose même nous dire que l’Europe qu’il veut protégerait les frontières, alors qu’il n’a cessé de militer pour toujours plus d’immigration ! Ces grands démocrates qui détestent le peuple, ces grands Européens qui détestent la civilisation européenne, ces grands Français qui ne supportent pas la grandeur de la France, décidément, nous en avons soupé !"

    Michel Janva

  • L'Eurovision est devenue un phénomène de foire

    Lu sur le blog de l'Homme Nouveau :

    "Comme pressenti et annoncé, l’attrait pour le phénomène de foire a pris le dessus à l’eurovision.

    Bonne dernière du concours pour la première fois de son histoire avec seulement deux points, la France a fait un mauvais calcul en choisissant comme candidats les Twin Twin avec leur chanson « Moustache ». Outre une prestation douteuse tenant plus dubraillement que d’une véritable chanson, dotée de surcroît deparoles ineptes, ils n’avaient pas le bon profil pour s’assurer d’une victoire. Gageons qu’en choisissant une chanteuse lesbienne – ou au moins bisexuelle –, issue de l’immigration, la France se serait donné tous les moyens d’être à la hauteur de l’évènement.

    Une véritable foire

    Mais peut-on vraiment parler de hauteur quand ce concours semble donner la part belle aux phénomènes de foire et aux forums politiques ? Entre les interprètes russes qui se sont fait huer, l’ouverture de la cérémonie offerte à la candidate ukrainienne et le vainqueur autrichien, la « femme à barbe » transsexuelle répondant au doux nom de Conchita Wurst. Faut-il le préciser ? L’eurovision est tout particulièrement plébiscitée par le lobby homosexuel. Nouvelles et étranges conceptions de la neutralité artistique…

    Si, à l’origine, ce concours permettait de découvrir des artistes talentueux et des chansons audibles – Abba, Céline Dion, ou encore France Gall y ont participé –, il s’est mué avec les années en unvaste spectacle de revendications politiques et de bien-pensance, dont la part culturelle et musicale a été réduite à la portion congrue. Il n’y a qu’à lire la presse généraliste pour le réaliser : tous sont dithyrambiques au sujet de l’incroyable leçon de tolérance offerte par l’élection de Conchita mais peu prolixes quant à une éventuelle critique musicale de l’évènement. Un chercheur allemand, Ernst Gluckman, a d’ailleurs estimé quel’aspect artistique ne pesait que pour 5%  dans la détermination des points.

    Un « hymne à la tolérance »

    Le Parlement européen à son tour s’est empressé de s’engouffrer dans la brèche, saluant la victoire autrichienne comme un « hymne à la tolérance » et invitant à faire de même pour les élections européennes du 25 mai prochain, indiquant ainsi clairement sa conception du politiquement correct bruxellois…

    Finalement, ce concours est un bon reflet de nos maux actuels : une France représentée par des guignols qui la ridiculisent, une perte d’objectivité d’instances dirigeantes, une démission culturelle, une bien-pensance et un politiquement correct érigés en dogmes."

    Michel Janva

  • Europe : Plus c’est gros, plus ça passe ?

    par Pierre Marchand

    Une étude récemment publiée par le Parlement européen estime le coût de la non-Europe à 800 milliards d’euros par an entre 2014 et 2019. Peut mieux faire

    Le service de recherche du Parlement Européen vient de commettre un rapport édifiant intitulé Cartographie du coût de la non-Europe 2014 – 19.

    Opportunément publiée à quelques semaines des élections européennes, cette étude fera date dans l’arsenal de propagande européiste. Quand on n’arrive pas à convaincre, on menace ; la propagande la plus efficace est toujours celle qui consiste à faire peur. La première remarque qui s’impose est celle de la qualité des auteurs du rapport. Celui-ci est en effet directement issu du Parlement Européen, et plus précisément l’unité « Valeur ajoutée européenne ». Un cas d’école de conflit d’intérêts caractérisé (c’est un thème à la mode pour l’UE), même si ce rapport comporte une once d’honnêteté, celle de rappeler que le concept de coût de la non-Europe date des années 80. Autant dire qu’il s’agit d’une rengaine qui prend parfois des allures de rouleau compresseur. C’était d’ailleurs un des thèmes favoris de Jacques Delors dans son plaidoyer pour le marché unique, avec les résultats que l’on sait…

    A grand renfort de « gains d’efficacité potentiels », on est par exemple prié de croire que le marché unique numérique va rapporter 260 milliards d’euros par an, et l’approfondissement du marché unique existant 235 milliards. Ne cherchez pas un chiffrage précis, il s’agit d’estimations pour la plupart émises par d’autres rapports produits par d’autres départements du… Parlement européen. Le fameux Traité transatlantique, dont nous reparlerons, ferait gagner à l’UE la bagatelle de 60 milliards par an. Autre exemple éloquent, celui de l’union bancaire, qui permettrait de « jouer un rôle majeur pour prévenir et contenir toute future crise financière. » On nous explique donc sereinement que d’autres crises financières auront lieu mais qu’elles seront moins graves si l’Europe fait l’union bancaire (35 milliards d’économies par an). Plus inattendus, les gains potentiels de la lutte contre les violences faites aux femmes, estimés à 7 milliards par an. Nous nous permettons ici de suggérer aux auteurs du rapport d’élargir cette étude non seulement au monde entier mais aussi à tous les autres crimes qui ont un coût pour la société. Le rapport n’oublie pas non plus la réduction du « gender pay gap » (différences salariales hommes – femmes), qui permettrait une économie de 13 milliards par an moyennant un meilleur alignement du salaire des femmes sur celui des hommes – donc des augmentations de salaires, ce qui est tout à fait cohérent avec ce qui se passe en Grèce par exemple ou même en Allemagne, qui a fait peser son arrogante prospérité sur les salaires de ses ouvriers.

    Reste que tout cela a un coût, que ce rapport se garde bien de préciser. Car sur ce sujet, il ne s’agit plus de prospective mais de données historiques sur le coût de l’Europe : 700 milliards pour le Mécanisme européen de stabilité (143 milliards rien que pour la France), ou encore 1 100 milliards pour le sauvetage de l’euro (estimation du FMI). Ça fait cher le pari. Mais c’est un autre coût qui nous intéresse et qu’aucun scribouillard de Strasbourg ou de Bruxelles ne chiffrera jamais : le coût social et humain de l’Europe. Au-delà de la guerre des Balkans et de la crise Grecque, ou de son inconscience qui a contribué à enflammer l’Ukraine, les dégâts qu’elle a causés sont déjà considérables. Sans doute par manque d’intégration européenne…

    L’AF 2885

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Europe-Plus-c-est-gros-plus-ca

  • Qui alimente l’euroscepticisme ? par Thomas FERRIER

    Le Front National est crédité dans le dernier sondage IFOP de 24 % des suffrages si les élections européennes de mai 2014 avaient lieu ce dimanche, devenant ainsi le premier parti de France à cette élection, une élection qui permit son éclosion en 1984 lorsqu’il atteignit 11 % des voix, un score qu’il ne fut en mesure d’égaler qu’en 1989. En 2009, au creux de la vague, il n’obtenait même que 6,34 % des voix, contre 9,8 % en 2004. C’est dire si le F.N. en « temps normal » ne brille guère à cette élection. Avec seulement trois députés sortants, il est pourtant parti pour remporter en France les élections européennes et rafler ainsi aux alentours de vingt députés. Et ce phénomène ne concerne pas que la France, puisque de nombreux députés nationalistes et souverainistes devraient faire leur entrée à Strasbourg. C’est le cas des Britanniques de U.K.I.P., des Finlandais du Perussuomalaiset, des Danois du D.F.P., des Autrichiens du F.P.Ö. ou encore des Néerlandais du P.V.V. de Wilders. Si les nationalistes régressent en Europe centrale et orientale, ils connaissent à l’Ouest une expansion sans précédent.

    Qu’est-ce qui peut expliquer un tel regain d’euro-scepticisme, même si les électeurs qui votent pour ces partis le font pour des raisons multiples, et la déception de l’actuelle Union européenne n’est pas nécessairement la cause principale de leur vote ? Est-ce la force de conviction de ces partis qui expliquerait leur capacité à convaincre un nombre croissant d’électeurs européens de leur faire confiance ?

    Ce jeudi 10 avril 2014, Marine Le Pen était l’invitée de l’émission « Des paroles et des actes » sur France 2. De l’avis de tous, elle a dominé le débat. Tel n’est pas mon avis. Le Pen « fille » ne m’a pas paru brillante ni même inspirée. Ce qui m’a frappé au contraire, c’est la médiocrité de ceux qu’on a voulu lui opposer ou qu’elle a accepté de se voir opposer. Ce n’est donc pas par le talent du nouveau F.N. ou de sa dirigeante actuelle que ce parti a le vent en poupe. C’est parce qu’en face d’elle, il n’y a rien. Et la nature a horreur du vide. Durant l’émission, on aura eu droit aux leçons de morale d’un riche représentant de la diversité, assénant ses « vérités » au peuple parce que ce dernier vote « mal ». De même, un syndicaliste de Force Ouvrière, de cette corporation qui en France ne représente pas 6 % des travailleurs, aura manifesté son ire face à un parti qui rassemble désormais près de 45 % des ouvriers. Enfin, le représentant de l’Union européenne, le tiède U.M.P. Alain Lamassoure, se sera montré incapable de démontrer les bienfaits de la construction européenne depuis un demi-siècle.

    Il nous expliquera ainsi doctement que faire l’Europe c’est utile pour encourager la paix en Palestine, ce dont 99 % des électeurs se moquent. On se souvient d’un Bayrou qui avait expliqué en 2009 qu’il fallait faire l’Europe… mais pour aider l’Afrique. En clair, pour eux, les problèmes des Européens n’ont pas d’importance et la construction d’une Europe politique n’a pas lieu à leur attention et pour résoudre la crise. Alors que l’Ukraine se déchire à nos portes, parce que les Européens ont agi une fois de plus en valets de l’Amérique, l’Union européenne propose un traité transatlantique qui nous est très défavorable et s’associe aux sanctions américaines contre la Russie voisine.

    Ces technocrates déconnectés du réel, ces « bourgeois bohémiens » qui vivent dans les beaux quartiers préservés de la « diversité » dont ils font la promotion permanente mais pour les autres, ont choisi de laisser le monopole du réel au Front National, qu’ils continuent de diaboliser malgré les courbettes devant l’idéologie dominante qu’exécute Marine Le Pen, parce qu’il s’agit surtout d’enterrer les questions. Mais le peuple ne se fait plus prendre par ces méthodes surannées.

    Alors certes, la démagogie du F.N. sur l’€uro ou sur l’Union européenne est sans limites, mais après tout, il a bien raison de la pratiquer puisque personne n’ose se confronter à lui en regardant les faits tels qu’ils sont. L’Union européenne a si peu d’importance aux yeux de nos dirigeants qu’on peut sans vergogne nommer « secrétaire d’État aux Affaires européennes » le si médiocre Harlem Désir, en récompense de ses déloyaux services. Pour les partisans de « Bruxelles », l’immigration est une chance quand 76 % des Français pensent que c’est une calamité. Pour ces technocrates, il est important, qui plus est en période de chômage, d’encourager le travail des femmes mais surtout pas la natalité européenne en berne. S’il ne faut pas rappeler les racines païennes et chrétiennes de l’Europe, au nom d’une laïcité pervertie, ce n’est pas gênant pour eux d’affirmer de prétendues racines « musulmanes ». On autorise le Kosovo à se séparer de la Serbie mais pas la Crimée à rejoindre la Russie.

    Marine Le Pen a eu peur d’affronter Martin Schulz, qui lui a fait une réponse cinglante dans Le Nouvel Obs mais n’est-ce pas ce même Schulz qui s’est rendu, pour sa première visite de campagne électorale en France, à Saint-Denis, au cœur même de la « diversité » dont de plus en plus de Français et d’Européens ne veulent pas ?

    Ce sont ces mêmes responsables qui prétendent défendre l’€uro et l’Union européenne contre Marine Le Pen mais qui lui donnent en réalité un boulevard en refusant de se mettre au service des Européens et d’assumer ainsi une politique très différente. Il ne peut y avoir d’« Autre Europe » que si elle est bâtie sur des principes et des valeurs radicalement différents. Je rêve d’un partisan de l’Union européenne opposant à l’immigration post-coloniale qu’acceptent une Le Pen et un Farage les principes d’une européanité assumée. Je rêve d’un partisan de l’Union européenne qui ose prôner l’abrogation du traité de l’Atlantique Nord et exiger le démantèlement des bases américaines de l’O.T.A.N. en Europe. Je rêve d’une Europe politique qui tende la main à Vladimir Poutine et se mette avec lui autour d’une table pour régler la crise ukrainienne.

    Si on veut pouvoir faire reculer l’euroscepticisme qui bénéficie à une Marine Le Pen, à un Nigel Farage ou à un Geert Wilders, il faut oser leur opposer une Europe politique déterminée à combattre les maux que la classe politique nationale a renoncé à vaincre. En clair, la seule façon de les étouffer, c’est de les priver de raisons d’être. Si l’Europe réussit demain là où l’État-nation historique a échoué hier et échoue encore, alors les souverainistes disparaîtront en même temps que les mondialistes qu’ils prétendent dénoncer.

    Car le premier allié du souverainiste, c’est l’atlantiste de Bruxelles, de Paris ou de Berlin, le mondialiste qui veut livrer le peuple européen à la concurrence déloyale du « Tiers-Monde » émergent, celui qui veut nous céder pieds et mains liés à Washington. L’euroscepticisme c’est Le Pen mais c’est surtout Hollande et Merkel, chargés par Obama d’empêcher l’émergence de l’Europe Puissance, de la Nation européenne en devenir. Ils se plaignent de la montée des populistes ? Ils en sont les principaux fourriers.

    L’euroscepticisme est fort parce qu’il n’a en face que des menteurs et des renégats. Et pourtant, les Européens ont un impérieux besoin d’une Europe politique unie, mais pas celle-là. Opposons aux souverainistes et aux mondialistes, rejetés d’un même élan et mis dans un même sac, le discours de l’Europe authentique, celle des Européens ! Le succès de « Marine » n’est que la preuve de l’échec de l’Union européenne. Si les Européens s’en détournent de plus en plus, pour retomber dans les vieilles lunes du nationalisme rétrograde des imbéciles qui ont détruit par deux fois notre continent et notre civilisation, à qui la faute ? À vous, les gouvernements « nationaux », de « droite » ou de « gauche », partisans d’un même projet suicidaire, d’un même ralliement à votre maître ultra-atlantique.

    Pour sauver l’Union européenne, il faut la refonder sur des valeurs vraiment européennes, et non pas universelles, et la réorienter au service de l’identité européenne authentique, plurimillénaire, non pour maintenir une paix de tièdes, mais pour forger une paix virile, avec une armée européenne crainte et respectée, des frontières qui ne seront pas considérées comme des passoires, et pour une prospérité retrouvée pour les Européens. L’Europe doit faire sa révolution. Si les Européens veulent à nouveau du pain, il leur faut d’abord du fer. Mais en attendant ce réveil salutaire, nous assisterons impuissants à ces joutes funestes, opposant tenants d’un système en place ayant échoué mais prétendant réussir, et partisans d’un « c’était mieux avant » illusoire et mensonger. La duperie, c’est de nous faire croire que l’alternative serait dans le camp souverainiste.

    Thomas Ferrier, secrétaire général du P.S.U.N.E.

    • D’abord mis en ligne sur le Blogue de Thomas Ferrier, le 13 avril 2014.

    http://www.europemaxima.com/?p=3776

  • Ukraine, acte II du démembrement ?

    Le présent de l’Ukraine commence à ressembler à la fin de l’Union soviétique. Les périphéries s’éloignent, le pays se déchire, le centre se crispe. L’Ukraine a certainement laissé passer le moment où jouer la carte du fédéralisme aurait suffi à garantir ses frontières actuelles.

    Près de 90 % des votants au référendum de la région de Donetsk, et 96 % pour la région de Lougansk ont opté pour l’indépendance. Sept millions d’« Ukrainiens » étaient concernés. Mais il faut prendre en compte un autre critère : la participation. Or, les anti-sécessionnistes, c’est-à-dire les partisans de l’unité de l’Ukraine, récusaient ce référendum et appelaient à l’abstention. Selon les « rebelles », comme dit le gouvernement de Kiev, en d’autres termes selon les pro-Russes, la participation a été de 75 %, non sans fraudes massives, comme toujours, aussi bien en Ukraine qu’en Russie, et ce, depuis des décennies. Dans le Donbass, ce qu’on a vu, ce n’est pas la quasi-unanimité de la population, comme en Crimée, basculant du côté russe. Mais la tendance est incontestable : la majorité de la population de ces régions est pro-Russe. Son cœur, mais aussi ses intérêts économiques, notamment ceux des ouvriers, la poussent vers la Russie.

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  • Partis et impôts : deux institutions néfastes

    par Louis Naro et Juvénal Nampa

    Pour Simone Weil, « […] tout parti est totalitaire en germe et en aspiration » (p.20). Les bigots parlementaristes se récrieront : comment peut-on remettre en cause une institution si bonne, parce que si consubstantiellement « démocratique », que celle du parti politique ? 

    Verbiage ! « Seul ce qui est juste est légitime » (p.12), assène Simone Weil en postulat. Et d’en tirer le principe aristotélicien bien connu : la légitimité d’un régime politique se jauge non pas à sa forme mais à son aptitude à réaliser concrètement le juste. Pas plus que n’importe quel autre régime, donc, une démocratie qui ne réalise pas la justice sociale, le bien commun, ne peut prétendre à la légitimité. Or, précisément, qu’est-ce qui empêche la démocratie française, et ce depuis ses origines, de tendre à ces fins supérieures ? Le système des partis. « Les partis, écrit Weil, sont un merveilleux mécanisme, par la vertu duquel, dans toute l’étendue d’un pays, pas un esprit ne donne son attention à l’effort de discerner, dans les affaires publiques, le bien, la justice, la vérité » (p.36). Dans la perspective rousseauiste qui est la sienne, une démocratie saine postule l’expression authentique de la volonté générale. « Authentique » c’est dire qu’au moment de décider, les citoyens doivent être dotés de discernement et n’avoir à l’esprit que l’intérêt général. En bref, tout ce qu’empêchent les partis.

    D’abord, parce qu’ils sont « […] une machine à fabriquer de la passion collective » (p.19) : loin de favoriser le discernement des citoyens, ils les placent, à grand renfort de propagande et de suggestions diverses, dans le climat irrationnel de la guerre des bandes. Ensuite, parce que « […] l’unique fin de tout parti politique est sa propre croissance » (p.20). Non seulement le climat créé par les partis est irrationnel, mais encore il est rendu étranger à la question du bien commun, les seuls biens revendiqués étant ceux propres aux bandes respectives.

    Dans ces conditions, la volonté générale est inaudible et la démocratie rendue illégitime. « Si on confiait au diable l’organisation de la vie publique, écrit Weil, il ne pourrait rien imaginer de plus ingénieux » (p.37). Au terme de sa démonstration, les bigots parlementaristes sont renvoyés dans les cordes et la conviction est acquise qu’il en va du bien commun que l’on interdise les partis politiques. Cependant, on eût aimé que Weil insistât davantage encore sur le rôle diviseur du système partisan, et qu‘elle poussât son analyse jusque sur le terrain institutionnel, remettant en cause le parlementarisme. Mais ce qu’elle ne dit pas, d’autres l‘on dit, et après tout, rien n’empêche, après avoir lu Weil, d’aller feuilleter Mes idées politiques. On y trouvera notamment ces mots : « La France est déchirée parce que ceux qui la gouvernent ne sont pas des hommes d’État, mais des hommes de parti. Honnêtes, ils songent seulement au bien d’un parti ; malhonnêtes, à remplir leurs poches. Les uns et les autres sont les ennemis de la France ». CQFD.

    Extraits du célèbre Système des contradictions économiques ou philosophie de la misère, lesConséquences désastreuses et inévitables de l’impôt, se présente comme un ensemble de réflexions pointant les antinomies qui caractérisent aux yeux de Proudhon la société de son époque. Constatant l’impossible conciliation des intérêts du travail et du capital, il y décrit les raisons de l’effondrement programmé d’un système politique condamné par son incapacité à remettre en cause le régime de la propriété sur lequel elle repose. Au cours de sa réflexion le père de l’anarchisme s’attèle à une dénonciation systématique de l’ensemble des fondements idéologiques des sociétés capitalistes modernes. Propriété, impôts, libre commerce, police, gouvernement, presse, église : il n’est pas une institution qui échappe à la corrosivité de sa critique

    Si les lecteurs familiers de l’œuvre de Proudhon n’apprendront ici rien de nouveau, l’ouvrage réserve néanmoins quelques surprises comme cette étonnante défense de la franchise des objets de luxe au nom de leur accessibilité au travailleur économe ou celle du maintien des classes improductives dans leur oisiveté afin de protéger les emplois de ceux qui travaillent à leur place.

    Soulignons également la qualité des dernières pages de l’ouvrage dans lesquelles l’auteur se livre à une méditation savante sur l’antagonisme de l’humanisme socialiste d’inspiration rousseauiste avec la théologie chrétienne de la Chute. Proudhon y dessine les contours d’une dialectique opposant d’une part la conception optimiste d’une humanité fondamentalement bonne mais malheureusement pervertie par la société capitaliste et d’autre part le pessimisme anthropologique chrétien marqué par le dogme du péché originel.

    Nous avons donc affaire à un ouvrage qui, faute d’être indispensable, pourra néanmoins constituer une agréable lecture ainsi qu’une intéressante introduction à l’œuvre du philosophe de par son accessibilité et l’originalité des arguments exposés.

    L’ACTION FRANÇAISE 2885

    Simone Weil, Note sur la suppression générale des partis politiques, coll. Carnets de L’Herne, éd. de L’Herne, 7,50€.

    Proudhon, ConséquenceS désastreuses et inévitables de l’impôt, coll. Carnets de L’Herne, éd. de L’Herne, 7,50€.

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Partis-et-impots-deux-institutions