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Europe et Union européenne - Page 999

  • Dimitrios Papageorgiou : “Ils ont montré aux Grecs qu’il était possible de changer les choses par l’activisme” (2/2)

    Quel est votre avis au sujet de l’Aube dorée et de ce qu’elle a accompli jusqu’à maintenant ? Quel est son talon d’Achille ?

     

    L’Aube dorée est très importante pour la mouvance grecque. Ils ont réussi à survivre pendant des décennies alors que d’autres formations se disloquaient. Ils ont réalisé quelque chose d’une grande ampleur : ils ont montré aux Grecs qu’il était possible de changer les choses par l’activisme, qu’il n’était pas nécessaire d’attendre que l’Etat autorise le changement… Ils ont redonné à l’engagement politique son véritable sens : militer quotidiennement, sept jours sur sept, trois-cent soixante cinq jours par an. Pas seulement face aux caméras de télévision mais par du travail de terrain. Ils sont parvenus à se rendre médiatiquement acceptables. L’Aube dorée représente le dernier coup porté au politiquement correct en Grèce, criblé de toutes parts depuis quelques années.

     

    Leur talon d’Achille est leur croissance exponentielle depuis deux ans. Je serai franc : ils n’ont pas la « tradition » politique et les infrastructures suffisantes pour assimiler les centaines de personnes qui ont rejoint leurs rangs. Or, ils ont accepté toutes sortes d’excités et de néophytes. Autant que je sache, je doute vraiment qu’ils puissent contrôler tout ce monde.

     

    À propos de la mort d’un antifasciste grec et de la chasse aux sorcières qui toucha l’Aube dorée, vous avez récemment écrit : « Les gens commencent à comprendre le deux poids deux mesures à l’oeuvre, et beaucoup doutent de la version des événements relayée par les médias ». Qu’est-ce qui vous fait dire cela ? Les esprits sont-ils prêts à accepter un changement politique profond en Grèce ?

     

    Il y a un certain pourcentage de la population grecque qui n’accorde plus le moindre crédit à ce que disent les médias. Les derniers sondages montrent qu’environ 25 à 30% de la population grecque ne croient pas que l’Aube dorée soit une organisation criminelle. Le sondage intervient après deux à trois semaines de lavage de cerveau et de propagande intensifs. C’est fondamental pour comprendre la situation grecque : l’Aube dorée a peut-être baissé dans les sondages (- 7%),  mais ils peuvent encore toucher un tiers des Grecs.

     

     

     

    D’une certaine manière, pensez-vous que cette situation constitue une opportunité pour l’Aube dorée ?

     

    J’en doute sérieusement. Seul l’adage « ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort » peut nous faire voir cela comme une opportunité. En réalité, c’est un revers sérieux pour l’Aube dorée. Leur survie est en jeu actuellement. Et je ne parle pas seulement de survie électorale, mais de leur survie en tant que groupe constitué.

     

    Quelles sont les conséquences tactiques pour l’Aube dorée et les autres groupes de résistance en Grèce ?

     

    La police a déclenché une chasse aux sorcières. Il y a une nouvelle loi « anti-raciste » en cours de préparation. Et tout ce qui arrive en ce moment à l’Aube dorée sera probablement utilisée contre n’importe quel groupe. Cela fera jurisprudence. Les nationalistes ne peuvent pas avoir la moindre idée de ce qui leur arrivera demain. Par exemple, les députés de l’Aube dorée peuvent être accusés de « trahison »… Le système est en train de changer les règles du jeu. Les groupes de résistance vont devoir patienter, observer, et s’adapter.

     

    La guerre civile et l’effondrement économique sont-ils possibles en Grèce ? L’Etat grec est-il capable de faire face à cette menace ?

     

    Certaines théories vont dans ce sens-là. Personnellement, je n’y crois pas. Je constate que le mouvement « antifasciste » s’est montré particulièrement calme et discret après que l’Etat a fondu sur l’Aube dorée… Cela signifie qu’ils sont heureux de laisser agir l’Etat. Cependant, l’Etat a besoin de maintenir existante la menace de deux forces politiques « extrémistes » pour que les partis politiques classiques apparaissent comme un gage de stabilité.

     

    De plus, je doute fortement que les masses actuelles soient prêtes pour une guerre civile. Les Grecs sont encore bien trop doux (même avec la crise en cours) pour être prêts à sacrifier leurs vie pour leur idéologie. Et l’absence de manifestation massive de l’Aube dorée ces dernières semaines montre qu’ils ont beaucoup d’électeurs, mais que leurs militants se comptent en quelques centaines.

    http://fr.novopress.info/158253/dimitrios-papageorgiou-montre-aux-grecs-quil-etait-possible-changer-les-choses-lactivisme/

  • Grèce – Dimitrios Papageorgiou (Patria Magazine) : “Nous avons été la frontière de l’Europe pendant mille ans” (1/2)

    Dimitrios Papageorgiou est l’éditeur de Patria Magazine, référence de la droite radicale grecque. Observateur avisé de la vie politique de son pays, il a bien voulu répondre aux questions de Novopress pour nous parler de la jeunesse hellénique, de la crise grecque, de l’Aube dorée…

    Bonjour Dimitrios, pouvez-vous vous présenter pour les lecteurs de Novopress ?

    Eh bien, comme disent les Chinois, « je vous maudis à vivre en des temps intéressants ». Être un journaliste à une époque intéressante, je pense que c’est une double malédiction. Car la Grèce traverse des temps “intéressants” en effet. J’ai 32 ans, je travaille dans deux journaux grecs, je suis l’éditeur de Patria Magazine et également, de temps à autre, producteur d’émissions radios. J’ai été engagé dans des mouvements patriotes depuis mes 15 ans et j’ai passé 6 mois, 2 jours et deux heures en prison après avoir été la cible d’un groupe de gauchistes. Mon projet principal est Patria Magazine, qui est bimensuel. J’écris aussi de temps en temps en anglais pour www.alternativeright.com.

    D’après vous, quels sont les principaux responsables de la crise grecque ?

    Cela dépend de jusqu’où vous souhaitez remonter dans l’histoire de la Grèce. Si vous allez suffisamment loin, vous pouvez blâmer l’occupation turque. La Grèce n’a pas connu de révolution industrielle et c’est une société largement agricole jusqu’à la Seconde guerre mondiale. Ensuite, nous avons subi une longue guerre civile qui détruisit la plupart des infrastructures existantes. Puis est venue la “libération démocratique” qui a mené à la corruption et au triomphe idéologique de la gauche. Si vous ne voulez pas remonter aussi loin dans le passé, les années après la junte militaire était un désastre économique total. Népotisme, corruption et bien sûr l’immigration constituent ce que Guillaume Faye appelle la “convergence des catastrophes”. La crise mondiale actuelle a amené la situation à un point de non-retour et notre économie s’est effondrée. Nous verrons si cela est bon ou mauvais, car la crise économique a réussi à saper le bipolarisme politique en Grèce. Les gauchistes comme les nationalistes sont en pleine croissance, nous verrons qui sera le plus fort, et si le système y survivra.

    Que pensez-vous de la jeunesse grecque

    La jeunesse grecque est à l’image de la jeunesse européenne. Le chômage et l’apathie sont la normale. Bien que de récentes formations politiques radicales aient de plus en plus de supporters. Personnellement, je pense que c’est un phénomène éphémère. Si vous prenez dix jeunes à Berlin, Rome, Paris ou ailleurs, vous trouverez la même personnalité qu’à Athènes. Bien sûr, la jeunesse est notre seul espoir. Mais si nous parlons des jeunes qui ne sont pas engagés dans un mouvement ethnique ou nationaliste, je dois dire que la jeunesse grecque est perdue entre un nationalisme d’avant-guerre et la réalité en cours. Malheureusement, en Grèce, ces cercles n’ont pas une “tradition” ou une école de pensée comme la France en a. Pour beaucoup, le “nationalisme” se réduit au combat contre les Turcs et les Albanais. Bien sûr, c’est mieux que d’être communiste… Mais cela demeure problématique.

    Comment définiriez-vous l’identité grecque ? Est-elle menacée ? Si oui, pourquoi ?

    Un poète grec prix Nobel a dit un jour que si vous « démontiez » le pays, vous vous retrouveriez avec un olivier, un vignoble et un bateau. Mais cela décrit à peu près chacun des pays méditerranéens et je pense que cela pourrait s’adapter à la France bien entendu. Pour moi, l’identité grecque a quelque chose à voir avec une “mentalité de frontière”. Nous avons été la frontière de l’Europe pendant mille ans. Notre identité est cette Frontière. Les Français peuvent comprendre cela au travers de leur histoire. Notre déclin fut celui de l’Europe. Nos heures de gloire furent celles de l’Europe. Dans ces conditions, et après avoir survécu en tant que peuple depuis si longtemps, notre identité est un mélange de “survivances” pendant les heures sombres. Aujourd’hui, l’identité grecque est très touchée par toutes ces saloperies américanisées que vous observez également dans votre pays. Mais nos racines sont toujours là. Vous pouvez les voir dans les traditions que notre peuple continue de suivre, vous les voyez dans les petites choses.

    Avez-vous de l’espoir pour le futur ? Pourquoi ?

    Bien sûr que j’en ai. Le futur a toujours été du domaine de “l’imprévu”. Quand j’étais ado, les “nationalistes” n’étaient qu’une fraction des marginaux. Les temps durs, comme ceux que nous vivons en ce moment, produisent des gens plus durs. Dans ce sens-là, la crise économique peut être une bonne chose. Les Grecs commencent à comprendre qu’ils doivent bâtir leur futur à nouveau. Et ils le feront certainement de la bonne manière.

    Que pensez-vous du mouvement identitaire français ?

    La France a toujours été à l’avant-garde du combat politique ethnique. J’ai été très impressionné quand j’ai découvert les actions telles que celles de Génération Identitaire, mais aussi le travail accompli lors de vos camps d’été. Je suis très impressionné par votre esthétique, domaine que je considère très important. Je suis avec beaucoup d’intérêt ce que vous faites et je suis heureux de voir que vous avez réussi à répondre très rapidement aux nécessités d’un environnement politique qui change rapidement.

    Vous dites qu’il n’y a pas eu de véritable révolution industrielle en Grèce au XIXème siècle, à l’inverse des autres nations européennes. J’ai lu dans la presse française que beaucoup de Grecs ont encore de la famille à la campagne et peuvent y retourner en cas de pénurie énergétique et de graves tensions sociales. N’est-ce pas une certaine force que d’avoir cette possibilité de maintenir le contact avec sa terre à notre époque ?

    En effet. C’est toujours bon d’avoir la possibilité de revenir en arrière. La semaine dernière, j’ai eu la chance de manger les légumes que mon père et ma mère ont fait pousser dans leur jardin. C’est une force mais ça a surtout à voir avec la survie. L’industrie, de nos jours, ne tourne pas autour du textile. Être capable de relocaliser la production de nourriture est important. Mais je souhaite que la Grèce ait une industrie informatique, un programme spatial, etc. Survivre dans des conditions extrêmes est importants. Mais nous avons aussi besoin de garder un œil sur l’avenir que nous voulons bâtir.

    Un dernier mot pour nos lecteurs français ?

    Les Français, les Grecs, les Italiens ont les mêmes problèmes. Je suis autant Européen que je suis Grec, et Athénien. Pour moi, chacune identitaire est le même que chaque activiste grec. Votre combat est le mien.

    http://fr.novopress.info/157895/dimitrios-papageorgiou-patria-magazine-avons-ete-frontiere-leurope-mille-ans/

  • L'UE a joué au pyromane en Ukraine

    Aymeric Chauprade dénonce l'ingérence de l'UE en Ukraine :

    Le comportement irresponsable de l’union européenne qui n’a eu de cesse de jeter de l’huile sur le feu en Ukraine est en train de produire ses effets prévisibles. Le Front national avait mis en garde, dès le début de ces troubles, encouragés de l’extérieur, quant au risque d’envenimement de la situation ukrainienne.

    Kiev n’a plus de gouvernement légal mais agit sous la pression de milices radicales qui ont annulé la démocratie, balayé les droits linguistiques des russophones, limité les programmes de télévision d’opposition, arraché les églises orthodoxes ukrainiennes du patriarcat de Moscou et menacé d’annuler l’autonomie de la Crimée garantie par des traités.

    Il était logiquement prévisible que Moscou ne laisserait pas le nouveau pouvoir menacer les populations russophones de l’Est et de la Crimée. Vladimir Poutine pouvait-il rester sourd aux appels inquiets des foules massées à Kharkiv, Donetsk, Simferopol et Sébastopol? Pouvait-il prendre le risque d’une guerre civile généralisée en Ukraine qui aurait conduit à des massacres de grande ampleur?

    Les pyromanes de salon qui ont joué avec le feu en poussant une partie de l’Ukraine contre une autre, sans se préoccuper des conséquences humaines, pourront bien dénoncer l’arrivée des pompiers russes. Ils porteront cependant, devant l’Histoire, une responsabilité écrasante quant à l’affaiblissement général de la souveraineté étatique ukrainienne.

    Comme l’intervention armée française au Mali, l’intervention russe dans l’Est de l’Ukraine et en Crimée vise d’abord à désarmer une population qui était en train de s’armer dangereusement, à garantir les droits des russophones qui venaient d’être anéantis par Kiev, et, bien évidemment aussi, à l’instar de la France en Afrique subsaharienne, à garantir quelques intérêts stratégiques propres à toute zone d’influence historique. [...]"

    Michel Janva

  • Qui est derrière le coup d’État en Ukraine ?

    Nicolas Bourgoin est démographe, maître de conférences à l’Université de Franche-Comté, membre du Laboratoire de Sociologie et d’Anthropologie de l’Université de Franche-Comté (LASA-UFC). Il est l’auteur de trois ouvrages : La révolution sécuritaire aux Éditions Champ Social (2013), Le suicide en prison (Paris, L’Harmattan, 1994) et Les chiffres du crime. Statistiques criminelles et contrôle social (Paris, L’Harmattan, 2008)
    Les impérialistes occidentaux ne renoncent jamais. Après avoir tenté en vain de faire tomber le régime de Bachar al-Assad à grands renforts de campagnes médiatiques mensongères et de livraisons d’armes aux rebelles (1), ils ont réussi à écarter l’Iran de la conférence de Genève 2 destinée à trouver une issue politique à la guerre en Syrie (2). Au Venezuela, la tentative de coup d’État orchestrée par la CIA se poursuit dans un silence diplomatique assourdissant (3). Autre front : l’Ukraine, pivot géostratégique entre l’Ouest et l’Est, repassée depuis 3 ans dans le giron russe après la période calamiteuse de la gouvernance « orange ». La tactique est la même – aide financière à une opposition factice et diffusion massive de contrevérités médiatiques à propos de la répression menée par le pouvoir -, le but également : affaiblir la Russie en la privant de ses partenaires commerciaux et en l’isolant diplomatiquement. Révolution orange, le retour.
    Acte 1
    On se souvient sans doute de la « Révolution orange », largement médiatisée à l’Ouest. Viktor Ianoukovitch, le candidat proche de Vladimir Poutine, est élu président de l’Ukraine le 21 novembre 2004. Une série de manifestations suivent la proclamation des résultats. Organisées par le candidat malheureux, Viktor Iouchtchenko, financées par des milliardaires ukrainiens et des organisations américaines (4), soutenues par de nombreux pays occidentaux dont les Etats-Unis (elles ont été financées à hauteur de 65 millions de dollars par l’administration Bush), elles prennent rapidement de l’ampleur et forcent le gouvernement à organiser un nouveau scrutin un mois plus tard. Entaché de nombreuses fraudes, il verra la victoire de Viktor Iouchtchenko et ouvre une période marquée par un rapprochement avec le camps occidental et l’OTAN mais aussi par une gouvernance calamiteuse gangrenée par la corruption. Les multiples malversations du « clan orange » (délits financiers, détournements de fonds, évasion fiscale, favoritisme) conduiront notamment Ioulia Timochenko, l’ex-Première ministre ukrainienne, derrière les barreaux. Le président sortant ne recueillera que 5,45 % des voix lors du scrutin de 2010. Rideau sur le premier acte de la « Révolution orange ».
    Acte 2
    Des milliers d’opposants pro-européens manifestent violemment suite au refus du président ukrainien en novembre dernier de signer un accord d’intégration avec l’UE, décision motivée par la lourdeur des "réformes structurelles" exigées en contrepartie par les européens (privatisations massives, réduction drastique des dépenses de l’État et de l’emploi public, remise en cause de la protection sociale et du droit du travail) alors que le pays est économiquement affaibli, ainsi que par le souhait de donner la priorité aux relations économiques avec la Russie. Rappelons que c’est aussi sur la base de ce rapprochement avec la Russie que le président ukrainien a été élu. Loin d’être pacifiques, ces manifestations apparaissent comme des tentatives de déstabiliser le gouvernement, voire de le renverser (5), des snipers israéliens sont même présents (6). Elles sont soutenues par Ioulia Timochenko, égérie de la révolution orange, et par la quasi-totalité des classes politiques occidentales. Certains manifestants sont affiliés à l’organisation d’extrême-droite Svoboda, violemment anti-russe, dont la plupart des membres sont armés (7). Des saccages, de nombreuses déprédations sont commis dont la destruction d’une statue de Lénine (8 la déclaration à ce sujet du Parti Communiste d’Ukraine). Des catapultes géantes sont même montées pour l’occasion et utilisées contre les forces de l’ordre qui comptent déjà de nombreuses victimes dans leurs rangs (9). L’opposition, qui n’a pas la majorité au parlement, ne peut en effet compter que sur la « pression » de la rue, autrement dit la violence, pour faire plier le gouvernement et tenter remettre sur les rails l’accord avec l’UE, d’autant plus que les ukrainiens dans leur majorité ne soutiennent pas les pro-européens, comme le montre un récent sondage (10).
    Cette stratégie de la tension semble être jusqu’ici payante puisque Viktor Ianoukovitch s’est entretenu une nouvelle fois avec les chefs de file des opposants et a demandé que le Parlement se réunisse en urgence pour discuter de la démission du gouvernement réclamée par l’opposition, et tenter de mettre un terme à la crise politique… sans succès toutefois, l’opposition exigeant purement et simplement la démission du Président, pourtant légitimement élu. Après cet échec de l’ultimatum fixé au Président (11), les violences on repris de plus belle : nouvelles barricades, Ministère de l’Agriculture pris d’assaut par les manifestants en armes … (12). Ce 19 février, les forces de sécurité ukrainiennes ont repris une partie de la place de l’Indépendance à Kiev après une nuit d’affrontements avec les manifestants antigouvernementaux (13). Les États-Unis et l’Union Européenne, qui appuient les revendications de l’opposition, continuent de maintenir la pression et envisagent des sanctions contre Kiev en réponse à la répression des manifestations. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a brandi la menace de représailles contre les dirigeants ukrainiens, pourtant totalement légitimes. Le vice-président Joe Biden, pour sa part, a eu un entretien téléphonique avec le Président ukrainien et l’a averti que si les autorités ne calmaient pas la situation, cela aurait des "conséquences".
    Dans les coulisses
    Comme au temps de la Révolution orange, les media occidentaux présentent unanimement les manifestations anti-russes comme un mouvement spontané regroupant des « combattants de la liberté » épris d’Europe, en butte à un pouvoir autocratique (14). L’inénarrable Bernard-Henri Lévy, de tous les mauvais coups contre les pouvoirs hostiles à l’atlantisme, n’a évidemment pas fait défection en appelant même l’UE à suspendre sa participation aux jeux de Sotchi (15). En réalité, il s’agit d’une manipulation bien rodée et qui a déjà fait ses preuves lors de la Révolution orange dont la logistique avait été assurée par les organisations pro-occidentales Pora et Znayuliées au mouvement Otpor. Celui-ci avait déjà joué un rôle actif dans la chute de l’ex-président Slobodan Milosevic en juillet 2000, dans la « Révolution des roses » georgienne de décembre 2002 ainsi que dans les tentatives de putsch contre le président biélorusse en 2001 et 2004. Toutes ces organisations sont généreusement financées par des officines occidentales : le Konrad Adenauer Institute, proche de la CDU, l’Open Society Institute de Georges Soros, leNational Democratic Institute et la Freedom House, proches du gouvernement américain, entre autres.
    Les manifestants actuels semblent bénéficier à nouveau des mêmes largesses dans le financement de mouvements dont l’objectif est in fine de déstabiliser des pays souverains afin de les soumettre aux intérêts occidentaux (16). En réalité, cela fait déjà longtemps que les USA s’intéressent à l’Ukraine (17). La volonté des américains de renverser le gouvernement ukrainien, pourtant totalement légitime, répond à trois objectifs, de nature économique et géostratégique : renforcer l’OTAN par l’intégration d’un nouveau pays (le plus grand d’Europe), affaiblir la Russie en l’isolant diplomatiquement et s’approprier un marché jugé trop protectionniste en créant un « climat d’investissement favorable aux entreprises étrangères» – en clair : en privatisant ce qui ne l’est pas encore et en faisant prévaloir les intérêts des investisseurs étrangers sur ceux de la population nationale. Ils justifient les financements faramineux investis dans l’aide logistique aux groupes anti-russes ainsi que l’effort déployé par les media occidentaux pour tenter de faire passer pour une révolution populaire et pacifique ce qui n’est ni plus ni moins qu’un coup d’État.
    Nicolas Bourgoin http://www.voxnr.com/cc/etranger/EFAFuEAEukeDOVQkGF.shtml
    Source : http://www.lesobservateurs.ch/2014/02/21/qui-derriere-le-coup-detat-en-ukraine/ : http://bourgoinblog.wordpress.com/2014/02/19/qui-est-derriere-le-coup-detat-en-ukraine/
    notes :
    (1) http://bourgoinblog.wordpress.com/2013/09/05/bruits-de-bottes-en-syrie-apres-lennemi-interieur-lennemi-exterieur-2/
    (2) http://www.rfi.fr/moyen-orient/20140120-conference-geneve-2-onu-retire-invitation-iran-opposition-syrienne-confirme-participation/
    (3) http://www.legrandsoir.info/venezuela-la-tentative-de-coup-d-etat-se-poursuit.html
    (4) http://www.russie.net/article1963.html
    (5) http://fr.starafrica.com/actualites/ukraine-le-premier-ministre-denonce-un-coup-detat.html
    (6) http://strategika51.wordpress.com/2014/02/20/kiev-des-snipers-israeliens-au-milieux-des-neonazis/
    (7) http://www.france24.com/fr/20131202-opposition-ukraine-kiev-violence-extreme-droite-ue/
    (8) http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/article-apres-la-demolition-de-la-statue-de-lenine-a-kiev-le-neo-fascisme-ne-passera-pas-pour-le-pc-121523378-comments.html
    (9) http://www.youtube.com/embed/mXcFhvEhQTc
    (10) http://www.editoweb.eu/nicolas_maury/Les-ukrainiens-ne-soutiennent-pas-EuroMaidan-Sondage_a7298.html
    (11) http://www.dailymotion.com/video/x1a71w2_bfm-story-ukraine-les-manifestants-posent-un-ultimatum-au-president-viktor-ianoukovitch-23-01_news
    (12) https://twitter.com/LeNouvelObs/status/426504792597610497/photo/1/large?utm_source=fb&utm_medium=fb&utm_campaign=Henri_Pignatel&utm_content=426505647954624512
    (13) http://fr.news.yahoo.com/affrontements-meurtriers-à-kiev-ianoukovitch-menace-063341844.html
    (14) http://www.rtl.fr/blog/aphatie/manifestations-en-ukraine-une-lecon-d-amour-a-l-europe-7767571031
    (15) http://www.bernard-henri-levy.com/
    (16) http://french.ruvr.ru/2013_11_25/Ukraine-combien-coutent-les-actions-de-protestation-8223/
    (17) http://www.michelcollon.info/Les-enjeux-de-la-bataille-pour-l.html

  • L'Empire médiéval de Kiev, débats historiques d'hier et d'aujourd'hui

    L'Empire médiéval de Kiev, débats historiques d'hier et d'aujourd'hui

     

    par Iaroslav Lebedynsky

     

    Du Xe au XIIIe siècle, un grand empire du nom de Rous'a uni les Slaves orientaux et développé une brillante culture de type byzantin. Iaroslav Lebedynsky, après un bref rappel historique, nous présente les vives controverses dont son histoire et son héritage ont fait et font encore aujourd'hui l'objet.

     

    La Rous' médiévale

     

    Les Slaves ont fait une entrée relativement tardive dans l'histoire, à la fin de l'Antiquité. Leur groupe oriental – les ancêtres des Biélorussiens, Ukrainiens et Russes – était représenté, au IXe siècle, par une série de tribus déjà groupées autour de centres proto-urbains, dont la future ville de Kiev. Certaines étaient vassales des Khazars, ces nomades de langue turque dont la couche dirigeante s'était curieusement convertie au judaïsme.

     

    À partir de la fin du IXe siècle, ces tribus furent progressivement unifiées par une dynastie établie à Kiev et l'État ainsi constitué prit le nom de Rous'. En 988, le grand-prince Volodimer (Vladimir) adopta le christianisme byzantin comme religion officielle et fit ainsi entrer la Rous'dans l'orbite culturelle – mais non politique – de l'empire d'Orient. L'empire kiévien atteignit son apogée sous son fils Iaroslav « le Sage » (1019-1054) ; il était alors le plus puissant État d'Europe orientale et entretenait des rapports étroits avec l'Europe centrale et l'Occident : les filles de Iaroslav épousèrent le roi de France Henri Ier et les rois de Norvège, de Hongrie et d'Angleterre.

     

    Un régime de succession inadapté causa des guerres civiles presque incessantes à partir de la seconde moitié du XIe siècle, mais la Rous'conserva son unité essentielle jusqu'au règne de Vladimir « Monomaque » (1113-25) et de son fils Mstislav (1125-32). Ensuite, elle éclata en une série de principautés indépendantes de fait, toutes gouvernées par des branches de la même dynastie. Tout en conservant sa prééminence symbolique, Kiev cessa d'être le centre du pouvoir réel au profit de nouvelles puissances, comme les principautés du sud-ouest – Galicie et Volhynie – ou celles du nord-est – Vladimir et Souzdal. C'est cette mosaïque encore unie par la langue écrite, la culture et la religion qui subit le choc des invasions mongoles de 1237-40, qui sont considérées comme le terme de la période kiévienne et le début de l'histoire distincte des peuples slaves-orientaux modernes.

     

    Le rôle des Varègues

     

    Le premier grand débat sur la Rous' kiévienne concerne le rôle des Varègues, ces aventuriers scandinaves cousins des « Normands » d'Occident, auxquels était traditionnellement attribuée la création de l'empire de Kiev. La Chronique des années écoulées, rédigée aux XIe-XIIe siècles et qui est la principale source sur le sujet, est claire : divisés, les Slaves orientaux appelèrent un groupe de Varègues appelés les Rous'pour venir mettre de l'ordre chez eux. Leur chef Riourik, fondateur semi-légendaire de la dynastie kiévienne, s'établit en 862 près de Novgorod, en Russie du Nord, d'autres à Kiev. Vingt ans plus tard, la famille de Riourik s'empara à son tour de Kiev et en fit la capitale d'un empire auquel s'étendit le nom de Rous'.

     

    Cette présentation fut prise au pied de la lettre jusqu'au XIXe siècle. Il existait des parallèles historiques, comme la création du duché de Normandie par les Vikings de Rollon. En Occident, l'idée de Kulturträger germaniques venus civiliser les Slaves anarchistes flattait agréablement le sentiment de supériorité des historiens, notamment allemands. La théorie « normaniste » est toujours bien représentée dans la littérature historique occidentale, par exemple dans les travaux de Régis Boyer.

     

    Dans les pays slaves orientaux, l'origine varègue fut enseignée comme vérité officielle dans l'empire de Russie jusqu'en 1917. À l'époque soviétique au contraire, elle fut victime d'une violente réaction « anti-normaniste ». La Rous' médiévale fut présentée comme le produit du développement indigène des sociétés slaves-orientales, sans impulsion extérieure notable. Les historiens soviétiques finirent par nier tout rôle des Varègues dans la formation de l'empire kiévien.

     

    Sans vouloir ménager les uns ou les autres, il est clair que la vérité doit être plus nuancée. La présence des Varègues en territoire slave-oriental est absolument certaine. Ces Scandinaves, qui vivaient de mercenariat – par exemple à Constantinople où ils servaient dans la garde des empereurs – mais aussi de commerce, fréquentaient la grande « Voie des Varègues aux Grecs » qui allait de la Baltique à la mer Noire en suivant notamment la partie navigable du cours du Dniepr. Il semble assuré aussi que la dynastie kiévienne, à en juger par les noms des premiers grands-princes et une partie de l'élite militaire de la Rous', était issue de ce milieu varègue. Igor est ainsi issu de Ingvarr, Oleg, de Helgi.

     

    C'est évidemment insuffisant pour attribuer aux Varègues la création ex nihilo de structures politiques chez les Slaves orientaux. La Chronique des années écoulées contient une strate nettement antérieure, peut-être du VIe siècle, relative à la création de la ville de Kiev par un personnage nommé Kyï auquel ses descendants auraient succédé. La dynastie varègue aurait ainsi tiré parti d'un cadre préexistant et son installation à Kiev suggère que la ville était déjà un centre politique et commercial important. L'organisation primitive de la Rous', avant la conversion au christianisme, n'a d'ailleurs pas de caractère typiquement scandinave et présente les traces d'autres influences, comme celle des nomades de la steppe – on y reviendra plus loin.

     

    Il ne faut donc ni minorer, ni exagérer le rôle des Varègues. Ils ont fourni à la Rous' originelle une dynastie de souverains talentueux et une partie de son encadrement, ainsi que des réserves toujours disponibles de mercenaires et Iaroslav le Sage leur dut son accession au trône. Mais – sauf dans le domaine militaire – leur influence culturelle fut très limitée ; il n'y a pratiquement pas de termes scandinaves dans les langues slaves-orientales. À l'exception des régions les plus septentrionales, la colonisation varègue fut faible et l'assimilation rapide. Au sein même de la dynastie kiévienne, des noms slaves apparaissent dès le milieu du Xe siècle. La Rous' n'est pas une « Normandie » orientale.

     

    Doit-on aux Varègues, comme on l'a longtemps cru, le nom même de Rous'? Rien n'est moins sûr. Le terme n'a pas d'étymologie certaine : on a proposé diverses racines germaniques, mais aussi slaves ou iraniennes, plus exactement scytho-sarmates. Surtout, son sens initial n'est pas clair. Certaines sources présentent les Rous' des IXe-Xe siècles comme des Scandinaves et les opposent aux Slaves, mais ceci veut-il dire que les Varègues ont apporté ce nom avec eux, ou qu'ils ont adopté sur place, ou reçu, un nom local ?

     

    Note du C.N.C.: le présent texte est soumis à des droits d'auteurs et de copie, nous ne pouvons pas le reproduire entièrement, il vous faudra donc poursuivre la lecture sur le site de CLIO.

     

    Lisez la suite ICI.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • LA DETTE VA-T-ELLE TOUS NOUS RUINER ?

  • La Commission européenne valide officiellement l'initiative Un de nous

    Traduction du communiqué :

    « La Commission a officiellement accepté la seconde initiative citoyenne européenne réussie, ayant obtenue le soutien correctement validé d’au-moins un million de citoyens européens dans au-moins sept états membres. Le soutien à l’ICE « Un de nous », dont les organisateurs demandent à l’Union européenne l’interdiction et la fin du financement des activités qui supposent la destruction d’embryons humains, en particulier dans les domaines de la recherche, de l’aide au développement et de la santé publique, a été contrôlé et validé par les autorités nationales des états membres. Le soutien à cette initiative dépasse le soutien accordé à la première ICE réussi, Right2Water (droit à l’eau), à la fois par le nombre d’Etats membres où le seuil minimum de soutien a été atteint, et par le nombre total de de déclarations de soutien obtenues. Le soutien a franchi le seuil minimal dans 18 états membres (Allemagne, Autriche, Chypre, Croatie, Espagne, France, Grèce, Hongrie, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie, et Slovaquie). En tout, l’ICE a reçu 1.721.626 déclarations de soutien validées. La balle est maintenant dans le camp de la Commission. Dans les trois prochains mois, celle-ci doit inviter les organisateurs à Bruxelles, afin qu’ils exposent plus précisément leurs idées. Une audition publique se tiendra également au Parlement européen. Ensuite, la Commission devra décider si elle agit en adoptant une loi, si elle agit par d’autres moyens pour atteindre les buts de l’ICE ou si elle n’agit pas du tout. Quelle que soit l’option retenue, la Commission doit expliquer sa réflexion à travers une communication adoptée par l’ensemble du collège des Commissaires. »

    Michel Janva

  • L’Islande n’est plus candidate à l’Union européenne

    Le gouvernement islandais compte retirer la candidature d’adhésion du pays à l’Union européenne. Cette décision fait suite à la publication d’un rapport pessimiste sur la question rédigé par l’ « Institut islandais d’études économiques ». Selon cette étude, le secteur de la pêche et l’agriculture islandais auraient beaucoup à souffrir d’une adhésion à l’UE.

    On se souvient que l’Etat insulaire avait été frappé de plein fouet par la crise financière de 2008. Les trois plus grandes banques du pays avaient fait faillite, laissant derrière elles 3,5 milliards d’euros de dettes vis-à-vis de créanciers étrangers. Après avoir organisé un référendum sur la question, l’Etat islandais avait refusé de se plier aux exigences du FMI et pris la ferme décision de ne pas rembourser ces dettes privées avec de l’argent public.

    Depuis lors, l’Islande a redressé son économie toute seule, sans aide extérieure. Tout en étant parvenu à préserver son indépendance politique et financière, le peuple islandais jouit aujourd’hui d’un niveau de vie supérieur à la moyenne européenne. L’Islande étant déjà partie aux accords de Schengen sur la libre circulation des biens et des personnes dans l’espace européen, les sondages indiquent que 60 % de la population jugent que leur pays ne doit pas aller plus loin dans l’intégration avec l’UE.

    http://medias-presse.info/lislande-nest-plus-candidate-a-lunion-europeenne/6907

  • Livre - David Cronin: Europe Israël : Une alliance contre-nature

    Livre - David Cronin: Europe Israël : Une alliance contre-nature

    Europe israel, une alliance contre nature.

    Israël est souvent perçu comme le 51ème État des États-Unis. Désormais, il serait en passe de devenir membre de l’Union européenne. David Cronin a parcouru les couloirs de Bruxelles pour interroger hauts fonctionnaires et diplomates. Il a épluché les programmes européens et examiné les liens étroits que tissent les entreprises du continent avec ce petit État du Moyen-Orient. Loin des discours officiels, vous trouverez dans ce livre les résultats d’une enquête déroutante qui montre comment le prix Nobel de la paix 2012 participe à l’occupation de la Palestine et à l’oppression d’un peuple.

    Préface d’Omar Barghouti

    Un livre important qui explore les relations complexes empêchant les pays européens de tenir Israël pour responsable. Ken Loach

    Un livre remarquable, précis. Je suis resté le souffle coupé. Robert Fisk, The Independent

    Une étude bienvenue pour une réalité sous-examinée. Khaled Diab, The Guardiancenter>
    David Cronin est un journaliste irlandais. Il a été rédacteur pour The Guardian, The Wall Street Journal Europe, European Voice, The Sunday Tribune et Inter Press Service. Il travaille actuellement pour The Electronic Intifada et vit à Bruxelles. Ce livre est la traduction de Europe’s Alliance with Israel paru chez Pluto Press en novembre 2010. Son blog : http://www.dvcronin.blogspot.fr/ ET articles traduits en français par Investig’Action.

    Un extrait du livre de David Cronin :

    L’approfondissement des relations économiques et politiques de l’Europe avec Israël ne peut pas être dissocié de cette empreinte néolibérale. Cela est devenu encore plus clair en novembre 2007 lors du « dialogue commercial UE-Israël », où des hommes d’affaires ont réfléchi sur la meilleure manière de démanteler les « barrières au commerce et à l’investissement ».
    Le matériel promotionnel de ce « dialogue » ne disait pas que parmi les entreprises israéliennes présentes, un grand nombre se retrouve impliqué dans des activités en Palestine occupée et dans certains cas dans des activités que l’Union européenne rejette formellement. En voici quelques exemples :
    Elbit : en plus de fabriquer des drones et d’autres armes pour l’armée israélienne, elle fournit des équipements électroniques pour le « mur de l’apartheid » qu’Israël construit. La Norvège a estimé que cette implication était si grave, qu’en septembre 2009 un fonds de pension détenu par l’État a retiré ses six millions de dollars d’investissements dans Elbit car le mur avait été déclaré illégal par la Cour internationale de justice. « Nous ne souhaitons pas financer des entreprises qui participent directement à des violations du droit humanitaire international », a déclaré la ministre des Finances.
    Saban Capital : ce groupe est dirigé par Haim Saban, propriétaire de nombreux médias avec la double nationalité étasunienne et israélienne et qui figurait à la 261ème place du classement Forbes des milliardaires en 2009. Il est l’un des propriétaires de Bezeq, une entreprise de télécommunication qui fournit des services dans les colonies en Cisjordanie et sur le plateau du Golan, ainsi que pour les bases militaires israéliennes et les checkpoints de Cisjordanie. Une de ses filiales, Pelephone, fournit des services de téléphonie mobile à l’armée et a installé une centaine d’antennes et d’autres installations dans les territoires palestiniens occupés.
    Leumi : la seconde plus grande banque d’Israël a des succursales dans quelques établissements israéliens en Cisjordanie. Elle offre des prêts aux colons pour construire leurs maisons. Elle contrôle en partie Paz Oil et SuperPharm qui détiennent des stations services et des pharmacies dans les colonies.
    Selon la Commission européenne, l’établissement de ce dialogue est le fruit de conversations commencées en 2005 entre Ehud Olmert et Günter Verheugen, Commissaire à l’industrie. En mettant sur pied cet organe, l’Union européenne a placé le minuscule Israël sur un pied d’égalité avec des pays comme les États-Unis, la Russie, le Japon et l’Inde. D’un certain point de vue, cela semble incroyable. Mais d’une perspective froidement économique, cela prend tout son sens étant donné qu’Israël est un concurrent de la Silicon Valley. Pour encourager les entreprises européennes à s’engager davantage en Israël où le secteur de l’industrie hightech représente 7% du PIB, Verheugen a rappelé : « Il y a un énorme potentiel économique qui n’a pas encore été pleinement exploité. »
    Le premier président de ce dialogue a été Yossi Vardi, mieux connu pour être un pionnier dans la messagerie instantanée sur Internet avec son entreprise ICQ. Cet homme n’est pas seulement expert en télécommunication, mais aussi dans la capacité à adapter ses messages en fonction du public. Il a par exemple tenté de se présenter comme une sorte de pacifiste. Bavardant avec le correspondant du New York Times, il a déclaré entre deux gorgées de cabernet sauvignon :
    Cet endroit est fou : un boom technologique côtoie une situation politique inacceptable et le chaos dans une bande de Gaza où la plus grande partie de la population vit avec moins de deux dollars par jour. Ce n’est pas juste, ni soutenable ! Vous savez, le pouvoir corrompt et l’occupation représente la manifestation ultime du pouvoir. Il n’existe aucun contrôle, aucune contrepoids. L’occupation, après quarante ans, corrompt totalement.
    Vardi a également reconnu avec un malin plaisir que les prouesses technologiques israéliennes étaient inextricablement liées à l’occupation. Dans un reportage de la BBC, il a soutenu que la guerre de 1967 avait été un pivot important pour le développement industriel du pays parce qu’elle avait mené Israël à une situation qui l’avait obligé à dépasser le sentiment d’avoir été banni (particulièrement par la France qui avait imposé un embargo sur les armes) : « Les deux vrais pères de la high-tech israélienne sont le boycott des Arabes et Charles de Gaulle parce qu’ils nous ont contraints à développer ce secteur. »
    http://www.voxnr.com/cc/di_varia/EFAFFVEkulCVtBZClq.shtml

    COMMANDER LE LIVRE 15 € PRIX DESTOCKAGE 2014 : 5€ , ISBN : 978-2-9543806-0-5, 224 pages, 13 x 20 cm, Prix : 15 €, Dépôt légal : décembre 2012, Edition La Guillotine , Imprimé à Toulouse par la SCOP Imprimerie 34

    Source : La Guillotine, association pour l'édition et la production : http://assolaguillotine.wordpress.com/europe-israel-de-david-cronin/