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Europe et Union européenne - Page 997

  • La christianophobie, une réalité même en Europe

    Daniel Hamiche, directeur de l'Observatoire de la christianophobie, répond à La Nef. Extraits :

    N"Notre travail est d’informer sur cette christianophobie multiforme qui va de la simple « incivilité » aux massacres de masse, et qui touche, à des degrés variables, tous les continents et tous les pays. Nous voulons informer ceux qui ignorent, secouer ceux qui ne veulent pas savoir et admonester ceux qui savent mais qui se taisent. [...]

    Y a-t-il selon vous une discrimination antichrétienne spécifique en Europe et en France ?

    Évidemment. Elle ne prend pas, en tout cas pas encore…, les formes extrêmes que l’on constate avec horreur dans certains pays musulmans ou communistes. Elle résulte, en Europe, d’un laïcisme exacerbé pour lequel tout est bon qui rabaisse, marginalise, stigmatise, offense ou agresse les chrétiens et cela est valable dans tous les pays européens. L’Obs a recensé en France 250 cas d’actes publics de christianophobie de janvier à septembre 2013, un par jour : perturbation de Messes, agressions contre des prêtes ou des religieux, articles ou propos injurieux dans les médias, incendies et tentatives d’incendies d’églises ou de lieux de culte, profanations de tombes chrétiennes, d’églises ou de lieux de culte, insultes publiques, vandalisme ou destruction de symboles ou d’objets chrétiens… [...]"

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Avez-vous fait votre petite commission (européenne) ?

    On s'occupe à Bruxelles, comme le montre Minute :

    M"Dans les prochains jours, la Commission européenne doit annoncer des mesures de la plus grande importance et de la plus extrême urgence. A-t-elle trouvé comment procurer du travail aux près de 30 millions de chômeurs de l’Union européenne? Pas encore mais chaque chose en son temps. Ce qui l’occupe aujourd’hui, c’est autre chose. De tout aussi vital. C’est la question des critères à fixer pour attribuer le label écologique aux « toilettes à chasse d’eau et urinoirs ». En english, qui est la langue de l’UE: « Development of EU Ecolabel Criteria for Flushing Toilets and Urinals », selon le titre d’un rapport technique (sic) de 60 pages remis en mai 2013 après plusieurs années de travail et qui doit servir de base aux décisions qui vont être prises (pour ceux que la question passionne, les travaux ayant débuté en 2011, des kilos de rapports intermédiaires sont disponibles sur un site intégralement consacré au sujet!). [...]

    Avec un peu de subventions de l’Etat et beaucoup d’argent des entreprises, dans un premier temps, puis des particuliers, dans un second, c’est tout le renouvellement du parc de pissotières publiques et de toilettes privées des 500 millions d’Européens que les fabricants de modèles économes en eau peuvent viser. Comme disait le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso: l’Union européenne « doit être très visible sur les grands enjeux, plus discrète sur les questions de moindre importance »."

  • Mahomet ou Charlemagne ?

    L'UE venant de reprendre les négociations sur l'adhésion turque, je sors de mes cartons mon petit manifeste, publié naguère dans La Libre Belgique.

    Tel est en effet le dilemme posé par l’éventuelle adhésion de la Turquie à l’Union européenne. L’adhésion de ce pays extra-européen, qui marquerait la mort politique de l’Europe, serait un non-sens à la fois géographique, historique et politique. Le seul élément positif du débat suscité par la menace turque est qu’il force les Européens à réfléchir sur le sens donné au mot « Europe », sur la forme qu’ils désirent donner à leur communauté de destin. Les lettrés rappelleront que les plus grands esprits européens ont combattu la Sublime Porte, par la plume ou par l’épée : Cervantès, qui perdit un bras à Lépante, Erasme, Victor Hugo et Lord Byron, tant d’autres encore.

    Dans notre réflexion, les figures de Mahomet et de Charlemagne peuvent jouer le rôle de symboles des deux options possibles : l’une, prophétique, celle du monothéisme de marché, ne concevant l’Union européenne que comme une zone de libre-échange la plus vaste possible – et donc extensible à l’infini (Le Canada ? Israël ? Le Maroc ?) -, peuplée de consommateurs privés de véritables points d’ancrage, si ce n’est un vague contrat « citoyen » (droits de l’homme et cartes de crédits: la nouvelle traduction de Bible and business). L’autre, celle de Charlemagne, héritière de la Rome des Césars et du Saint Empire, conçoit l’Europe comme un bloc civilisationnel, enraciné dans une histoire plurimillénaire et dans une géographie bien comprise, fondé sur un héritage très charnel, à la fois helléno-germanique et pagano-chrétien, c’est-à-dire un polythéisme des valeurs.

    Aux figures de Mahomet et de Charlemagne peuvent se substituer celles de Carthage et de Rome, au mercantilisme des thalassocraties la vision purement politique des empires de la terre. Mais, si j’ai choisi Mahomet, c’est bien entendu pour rappeler un fait essentiel  aux distraits: l’entrée dans l’Union européenne de la Turquie – rapidement rejointe par les républiques turcophones d’Asie centrale - signifierait que, dans moins de quinze ans, un Européen sur deux serait musulman, que la première armée du continent serait néo-ottomane et que les Turcs constitueraient des majorités dans toutes les assemblées européennes. Catastrophe historique qui marquerait l’étape ultime d’une stratégie séculaire de sabotage de l’union continentale par les puissances maritimes, Empire britannique tout d’abord, Etats-Unis ensuite. Car, l’étude un tant soit peu sérieuse de l’histoire de la Route de la Soie (devenue aujourd’hui Route du Pétrole, mais c’est le même axe depuis Alexandre le Grand), montre vite qu’une lutte sournoise oppose depuis des siècles deux types de civilisation, deux modèles d’empire. L’actuelle hégémonie américaine permet à Washington, qui a pris la relève de la City, de poursuivre avec autant de cohérence que de patience une vieille stratégie d’affaiblissement de l’Europe, qu’elle fait tout pour couper de la Russie. A ce propos, il est surprenant de constater à quel point certaines élites européennes ont pour Ankara les yeux de Chimène, alors que Moscou leur paraît mille fois plus exotique que la Nouvelle-Guinée ! Cet aveuglement, rarement dicté par la naïveté, fait le jeu de notre ennemi géopolitique, qui a tout intérêt à neutraliser un concurrent potentiel en jouant la carte de la libanisation du continent, commencée avec le Rideau de fer, poursuivie avec ses menées dans les Balkans, de la Bosnie au Kossovo. Une fois l’Europe paralysée, Washington pourra sans crainte tourner ses regards vers ses autres concurrents : Moscou, Delhi et Pékin. Surtout, cassant l’axe eurasien qui commande ce que le géopoliticien MacKinder appelait le Heartland - le cœur des terres émergées -, Washington pourra asseoir durablement son emprise mortifère sur un monde condamné à la soumission et à la misère.  En ce sens, le rôle historique des Européens n’est-il pas de résister, en commençant par riposter aux sophismes des amnésiques et des stipendiés ? Accepterons-nous que Rome ne soit plus dans Rome et que flotte sur ses temples écroulés la bannière de Mahomet ?

    Christopher Gérard

    Paru dans La Libre Belgique du 13 décembre 2002

                                                                        *** 

     "Les minarets sont nos baïonnettes, les coupoles nos casques, les mosquées nos casernes et les croyants nos soldats." Recep Tayyip Erdogan, citant Ziya Gökalpturc

    Cette citation en dit long sur le rêve de ceraines élites néo-ottomanes. En janvier 2003, le ministre des affaires étrangères turc, Abdüllah Gül, n'a-t-il pas déposé la candidature turque… à la Ligue arabe, ce qui en dit long sur l'européanité de ce pays d'Asie, tout en démontrant que, si les nostalgies impériales d'Ankara sont bien réelles (et parfaitement légitimes), sa prétendue laïcité, elle, n'est plus qu'un dangereux mirage.  Dans La Turquie dans l'Europe Un cheval de Troie islamiste? (Editions des Syrtes, avant-propos de Péroncel-Hugoz), Alexandre Del Valle, géopoliticien français, spécialiste de l'islamisme radical, permet de faire le point sur le total non sens que constituerait l'intrusion turque dans l'Union européenne. En raison de son poids démographique, la Turquie, pays asiatique en voie d'islamisation rapide, deviendrait l'acteur prépondérant sur la scène européenne: première armée du continent avec un million de soldats (une armée peu soucieuse d'arguties juridiques ou morales dans son travail de nettoyage des minorités turbulentes), elle serait aussi la plus importante représentation au Parlement européen (92 députés contre 75 pour la France). Au fil des pages, A. Del Valle  aligne argument sur argument, chiffres et références (souvent issues de la presse turque) à l'appui. Le résultat est confondant, tant l'aveuglement de certains Européens paraît total. Il est vrai que, comme le souligne dans sa préface Péroncel-Hugoz, ancien grand reporter du Monde: "les WASP encore au pouvoir sur les bords du Potomac ne redoutent vraiment qu'une chose: l'émergence d'une hyperpuissance paneuropéenne, seule capable de tenir la dragée haute à la quasi planétaire hégémonie états-unienne. Ils ont calculé que si l'Europe occidentale, outre le vieillissement de ses indigènes, se trouvait aux prises en permanence avec des troubles ethno-confessionnels type Liban, Yougoslavie ou "djihad de proximité" de nos banlieues, notre continent s'épuiserait à résister aux désordres socioculturels inévitablement liés à l'islamisation de vieilles terres chrétiennes. Déjà désorientés par la forte immigration afro-arabo-islamique non désirée, les Européens n'auraient plus assez de force pour contenir un islam conquérant, dès lors renforcé sur notre sol par le consistant apport humain du jeune colosse turc". Tout est dit, et avec une lucidité terrible… sinon que, une fois la Turquie dans la place, la porte s'ouvrirait toute grande aux républiques musulmanes d'Asie centrale et aux millions de turcophones des confins de la Chine. Comment rêver neutralisation plus définitive de l'Europe, une Europe alors forcée d'oublier Poitiers et Lépante? N'est-ce pas Chateaubriand, diplomate de haut lignage, qui, dans les Mémoires d'Outre-Tombe (livre 30), met en garde les Européens contre "la barbarie en Occident: des Ibrahim futurs (qui) pourront ramener l'avenir au temps de Charles Martel, ou au temps du siège de Vienne"?

    Christopher Gérard http://archaion.hautetfort.com/

  • Les années de plomb

    La strategie de la tension

    Rappel : La strategie de la tension

    Gare de Bologne, le 2 août 1980 : 85 morts, 200 blessés

    Rue Copernic, le 3 octobre 1980 : 4 morts

    Oktoberfest, le 26 septembre 1980 : 13 morts, 211 blessés

    Tueries du Brabant, Piazza Fontana, etc.

    Réseau "Stay Behind", "Néo-fascistes", Brigades rouges, KGB, organisation Gladio, CIA, OTAN, opérations "false flag", URSS...

    La stratégie de la tension des années de plomb n'a servi qu'à monter les extrêmes politiques l'un contre l'autre, à les manipuler, à tuer des innocents, pour... Et bien pour raffermir la puissance du capitalisme : seul le modèle occidental libéral est resté debout et a triomphé. Cela est vérifiable a posteriori et aussi a priori, car la violence des extrêmes déçus de la puissance politique qui leur était retirée petit à petit a été créée et manipulée dans le choc des blocs, pour l'avènement du capitalisme, qu'il ait pu être soviétique ou occidental.

    Terrorisme "islamiste", CIA, opération "false flag", Ander Behring Breivik, néo-nazis, Al-Qaïda, Mohammed Merah, DCRI...

    "Nihil novi sub sole", rien de nouveau sous le soleil. A chaque attentat le Système en sort plus fort, pouvant appliqué de la manière qu'il désire, que l'on "nous" fait désirer, ses politiques sécuritaires et liberticides.

    Alors, un simple rappel : la violence terroriste, surtout contre le peuple et les innocents, en plus d'être dans ce cas un aveux de faiblesse, n'est actuellement qu'un outil du Système, les terroristes ne sont que des marionnettes. Tout ceux se portant à la violence terroriste dans un pays complètement sous contrôle, surveillé de part en part, sont des imbéciles et, à leur corps défendant (?), des agents du Système.

    Voir à ce sujet :

  • Prostitutions, nouvelles frontières

    L’aile gauche du  PS mobilise aujourd’hui  contre Manuel Valls  ses relais dans les syndicats lycéens et étudiant   FIDL, UNL et Unef pour  faire descendre dans la rue idiots utiles et têtes de linottes  afin de  protester contre l’expulsion des clandestins « en situation de scolarisation ». C’est aussi ce mardi que l’Assemblée nationale  débute l’examen de la proposition  de loi déposée par le député socialiste Maud Olivier qui entend punir, comme c’est le cas dans certains pays scandinaves, les clients des prostitué(e)s.  Ce texte sera examiné en commission spéciale à l’Assemblée Nationale, le Sénat organisera demain un débat réunissant des prostituées, des juristes, des universitaires, des médecins, des chercheurs, des membres d’associations spécialisées…

    Pour réagir à cette volonté de  de criminaliser plus avant le recours à la prostitution, et s’inspirant de la célèbre pétition des 343 salopes avouant en 1971 dans les colonnes du Nouvel  Obs avoir avorté et réclamant la légalisation de cette pratique, le magazine Causeur d’Elisabeth Lévy a publié  Le manifeste des 343 salauds…

    Ledit manifeste  revendique le droit d’avoir recours à des prestations tarifées avec des professionnel(le)s du sexe.  « Homos ou hétéros, libertins ou monogames, fidèles ou volages, nous sommes des hommes »  refusant que  « des députés édictent des normes sur nos désirs et nos plaisirs ».  Mme Lévy entend ici défendre par ce manifeste,  reprenant  et détournant avec un malin plaisir  les éléments de langage des féministes,  le droit à la différence , le droit de jouir  et la cause des hommes . Pour l’universitaire de gauche  Esther Benbassa, qui animera le débat au Sénat, « le manifeste des 343 salauds est un texte de beaufs!« 

    Une manifeste  signé aussi bien par le mari de Frigide Barjot  Basile de Koch, l’avocat de DSK,  Richard Malka,  Frédéric Beigbeder ou Nicolas Bedos que par Ivan Rioufol et Eric Zemmour,  heureux  certainement, comme le confesse Elisabeth Lévy d’avoir  cédé à  » l’envie d’emmerder les féministes » d’aujourd’hui.

    Rappelons que déjà, sous la précédente majorité UMP, des mesures visant à criminaliser les clients des prostitué(e)s  avaient  été édictées. Mais la socialiste Maud Olivier entend aller beaucoup plus loin. Certes,  les élus campant sur la même ligne que Mme Olivier voulaient  punir jusqu’à  un an de prison  les hommes ayant des relations sexuelles tarifées , prétention revue à la baisse puisque le client se verrait passible désormais  d’une amende de 1500 euros , le double en cas de récidive.

    Mais comme avec les socialistes Ubu est Roi, ce projet n’entend pas interdire pour autant la prostitution qui restera légale.  Bref un ou une prostituée sera toujours libre de louer pour un temps donné une partie de son corps,  mais il sera interdit par  la loi de la lui payer…

    Le contraire eut été étonnant,  le  gouvernement, par la voix de la porte-parole  et ministre des droits de la femme, Najat Vallaud-Belkacem soutient le vœu  des députés socialistes. Hier  sur le plateau de BFM Politique-RMC-Le Point,  elle ne s’est pas contentée, fidèle à ses marottes de lobbyiste,  de rappeler  aussi son  souhait de voir spécifiée, dans les manuels scolaires, l‘orientation sexuelle des personnages historiques. Elle a  aussi  a répété qu’  »il faut tarir la demande  (les clients des prostitué(e)s, NDLR) pour éviter que ne se multiplie l’offre » .Mais  est-ce en sanctionnant le client  qu’on tarira la source de la prostitution? Est-ce la demande qui crée l’offre ou l’offre qui créé   la demande?

     Mme  Vallaud-Belkacem  a pris pour exemple assez peu scientifique   le  nombre important de prostituées en Allemagne depuis  que cette pratique a été encadrée, notamment par la réouverture des  maisons closes . « Cela montre bien que le fait de réglementer et légitimer la prostitution fait se développer l’offre. »

    Ce parti-pris du ministre   a été dénoncé aussi bien par  Élisabeth Badinter que par  Élisabeth de Fontenay, qui l’accusent de préparer « un enfer pavé de bonnes intentions ». Il a  a été aussi vilipendé par un autre intellectuel du sérail,  Pierre André Taguieff sur le site de Causeur. Il y voit le résultat de   « la prise du pouvoir culturel par les néo-féministes (…). On ne saurait s’étonner de ses conséquences politiques. Ce qui a triomphé, c’est un pseudo-féminisme instrumental porté par l’esprit du soupçon et de la dénonciation, fondamentalement androphobe (…) . Un nouvel obscurantisme s’est installé, avec sa phraséologie, ses prêcheurs et prêcheuses, ses chapelles, ses réseaux, ses groupes de pression, ses élus et ses élues. »

    « Un nouvel ordre moral s’est peu à peu installé dans le monde des élites visibles, soumis aux pressions et aux tactiques d’intimidation d’une gauche hypermorale, qui n’a jamais exercé plus totalement le pouvoir culturel. C’est à gauche qu’est né le nouveau parti dévot, au confluent d’un socialisme sentimental sans perspectives et d’un féminisme dégradé en conformisme, voué à pratiquer un terrorisme intellectuel toujours plus insidieux ».

      »Interdire l’emploi de certains mots jugés dangereux ou détestables, interdire l’expression publique ou privée de certaines pensées jugées mauvaises, voire criminelles, interdire certaines pratiques sexuelles : ces rêves d’interdiction présentent tous un air de famille. Ce sont les différentes faces d’un seul et même projet de régénération du genre humain, à travers celle du sexe/genre masculin, le seul à vraiment poser de redoutables problèmes (…)« .

    « La méthode d’intimidation fonctionne, elle favorise l’extension indéfinie du consensus néo-féministe : ceux qu’il faut bien appeler les  mâles dominés , tentant d’échapper à la culpabilité, se multiplient par imitation et contagion, apportant leur appui au conformisme androphobe. C’est ainsi que, chez les  hommes , la mauvaise conscience se radicalise en haine de soi. Les  mâles dominés  ajoutent leurs forces à la frange militante et sectaire de la population  gay  et lesbienne, pour qui le  mâle dominant et hétéro  (a fortiori s’il est vieux et blanc ), c’est l’ennemi. »

    « La classe politique poursuit-il,  suit dans son ensemble, les récalcitrants ne pouvant guère que se taire, sauf à se perdre avec leur réputation » assure encore M Taguieff que  nous n’avons pas connu toujours  aussi désireux de traquer les conformismes.  Mais bon, on ne saurait bien  sûr ici lui donner (complètement)   tort…

     Au delà de la question morale, éthique,  philosophique posée par la marchandisation du corps qui n’est jamais anodine  (quel est le signataire de cette pétition des 343 salauds qui accepterait  avec détachement de voir par exemple  sa fille se livrer au plus vieux  métier du monde ?) se pose la question de la transformation radicale du caractère  la prostitution  ces  dernières années. Car le cas de la  prostituée française  expliquant qu’elle exerce librement son activité (qui fut toujours l’exception?)   est ultra-minoritaire.

    Le  Bulletin d’André Noël  le rappelle,  « selon les statistiques officielles, les Françaises qui s’adonnent actuellement au plus vieux métier du monde ne représentent que 6% du total des prostituées ! La plupart via Internet. Les autres sont des immigrées : 38% d’Africaines, 40% d’Europe de l’Est et des Balkans, 3,5 % d’Amérique du Sud et 12,5% d’Asie (de Chine principalement), ces dernières étant de plus en plus nombreuses. Elles ont le monopole de prétendus salons de massage ; il y en a 130 rien qu’à Paris. »

    « Personne n’éradiquera la prostitution, mais on peut la contenir et même la diminuer. Là aussi, là encore, cela passe par la lutte contre l’immigration et la remise en cause des accords de Schengen, car la libre circulation des personnes, c’est aussi la libre circulation des prostituées. Les mafias l’ont bien compris qui investissent de plus en plus dans ce coupable secteur d’activité qui rapporte autant que la drogue mais avec des peines encourues pour proxénétisme beaucoup moins lourdes. »

    Un élément du débat qui a « curieusement » largement échappé à nos belles âmes socialistes, et plus largement aux abolitionnistes comme aux salauds. Mais il est vrai qu’à de notables exceptions près,  nous avons rarement vu  les pétitionnaires et autres participants à cette polémique  remettre en cause les dogmes établis. 

    http://www.gollnisch.com/2013/11/05/prostitutions-nouvelles-frontieres/

  • Hier le Kosovo, demain la France ?

    Voici le Libre Journal de Grégoire Boucher, diffusé en direct aujourd'hui à midi sur Radio Courtoisie, avec Nikola Mirkovic auteur de l'ouvrage "Le martyre du Kosovo". Au programme aussi, la contestation des Bonnets Rouges :
    http://www.youtube.com/watch?v=cggUcat_KZU
    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Bardèche et l’Europe

    Subvertie par l’idéologie victorieuse de 1945, par son tropisme marchand, multiculturaliste, démocratique, l’Europe est devenue dystopique – elle est l’Aneurope.

    Pour que l’Europe soit à nouveau dans l’Europe, Maurice Bardèche, à partir du Congrès de Malmö et de la création du Mouvement Social Européen en 1951, puis dès 1952 dans la revue Défense de l’Occident, propose tout un corpus, tant analytique que critique, dont Georges Feltin-Tracol synthétise ici les axes.

    La promotion de l’État, qui seul permet une souveraineté politique, qui seul traduit l’âme d’un peuple – et dans le cadre national(iste) duquel les léthifères influences étrangères peuvent être systématiquement éliminées. L’État n’est toutefois nationaliste et politique que pour être mieux dépasser, que pour s’accomplir dans un bloc continental : soit une Europe supra-nationale permettant de lutter contre les enjeux de la modernité comme de défendre efficacement d’autres espaces nationaux. Il ne s’agit toutefois pas d’un cadre bureaucratique promulguant des lois rigides mais d’orientations données, éventuellement régaliennes, dans le respect des traditions européennes.

    « L’Europe cuirassée », qui accordera le primat au militaire pour mieux affirmer son indépendance, pour mieux affirmer ensuite une économie de puissance : économie fermée, autarcique, tournée sur le seul marché européen, proscrivant produits et affairismes cosmopolites, rompant avec le paradigme libéral. Il s’agit d’une Europe sanctuaire, d’une mystique nouvelle (« fascisme rectifié »), dont le dessein est l’avènement d’une troisième civilisation – de cette fameuse Troisième Voie, où l’homme et la vie ne seront plus assujettis aux décrets démocratiques et (contexte de l’époque) communistes.

    Avec la rigueur qu’on lui sait, Georges Feltin-Tracol montre dans Maurice Bardèche et l’Europe, combien l’auteur de Sparte et les sudistes est encore d’actualité, dont la géopolitique est des plus pertinentes pour lutter contre l’Europe atlantiste, autant que pour en purger l’aliénante décadence.

    Pierre Pyrmont http://www.europemaxima.com/

    • Georges Feltin-Tracol, Bardèche et l’Europe. Son combat pour une Europe « nationale, libérée et indépendante », Les Bouquins de Synthèse Nationale, 2013, 110 p., 18 €.

  • Allemagne – Verts, lobbies homosexuels et pédophilie : un passé trouble

    BERLIN (NOVOpress/Bulletin de réinformation) - Il y a quelques années, les accointances de la mouvance verte avec la pédophilie suscitaient des polémiques, en particulier on se souvient des confidences explicites de Daniel Cohn Bendit dans un livre curieusement disparu de la circulation.

    Les années 1970 et 80 révèlent d’autres apologies de la pédophilie de la part de mouvances politiquement bien en vue, tout particulièrement en Allemagne.

    Der Spiegel fait état du « passé inconfortable » et de la « période sombre » de ces mouvances. Par exemple, en 1981, le magazine gay Rosa Flieder a publié un entretien avec un chroniqueur d’un journal proche des Verts, qui revendiquait des actes homosexuels avec des jeunes garçons, considérant que « l’innocence enfantine est une invention de la bourgeoisie du début du capitalisme ».

    Une association, les “Avocat gays”, avait publié une brochure pour donner des conseils aux militants ayant des ennuis avec la justice… pour cause d’abus sexuels sur les enfants, évidemment !

    Ce passé là ne suscite pas actuellement de polémiques en France : pas d’amalgame, pourraient dire certains…

    http://fr.novopress.info/143726/allemagne-verts-lobbies-homosexuels-et-pedophilie-un-passe-trouble/#more-143726

  • Une interview de Viktor Orban : « Le patriotisme est une bonne chose »

    Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, explique au « Telegraph » pourquoi son pays est d’accord avec la Grande-Bretagne pour s’en prendre au pouvoir « insidieux » de Bruxelles.
    Viktor Orban a eu récemment une réunion fructueuse avec David Cameron. L’entretien a été plus facile que lors de sa première entrevue avec Margaret Thatcher (en 2001) dont les premiers mots avaient été, se souvient-il : « Je ne suis pas contente de vous. » Elle était furieuse que la Hongrie n’en fasse pas davantage pour protéger les soldats de l’OTAN de l’agression serbe.
    En dépit de cette rebuffade, M. Orban est un admirateur de Thatcher. Sa carrière politique a commencé en 1988 ; il était alors l’un des 37 jeunes étudiants et intellectuels qui fondèrent un parti pour s’attaquer au régime communiste dans son pays.
    « Son rôle [de Mme Thatcher] a été très important : elle a toujours été en faveur de la liberté, toujours anticommuniste. C’est elle qui a dit “La société, c’est une chose qui n’existe pas”. J’apprécie beaucoup cette remarque parce que, en matière de politique européenne, les gens s’exprimaient toujours dans un langage sociologique convenu. L’ingénierie sociale était très populaire. »
    Lorsqu’il assista aux obsèques de Lady Thatcher en avril, Victor Orban eut le plaisir d’entendre l’évêque de Londres expliquer ce qu’elle voulait vraiment dire par ces mots célèbres. « Les funérailles furent très émouvantes et très British – pas tragiques, comme cela aurait été le cas sur le Continent ; ça ressemblait davantage à un hommage. »
    Le jeune Viktor, un garçon intelligent d’origine campagnarde, obtint une bourse d’études de la fondation George Soros pour aller étudier à Oxford la société civique telle que la voient les philosophes libéraux comme John Locke. Il y adora le « bouillonnement électrisant » des idées ; mais c’était à l’automne 1989 et le Mur de Berlin s’effondrait. Le moment était alors vraiment venu de construire chez lui une société civique libérale. « Je me suis dit : “Viktor, qu’est-ce que tu fais ici ?” et j’ai saisi l’occasion de nos premières élections libres de mars 1990 pour rentrer. »
    Il a été nommé premier ministre pour la première fois en 1998, jusqu’en 2002 et ensuite, après des années de traversée du désert, il est revenu au pouvoir avec une victoire écrasante en 2010. Son mandat a été controversé. Il a été accusé, souvent par des fonctionnaires de l’Union européenne, d’un excès de nationalisme, de supprimer la liberté des médias, de politiser le système judiciaire et la banque centrale, et même d’attiser les tensions ethniques. Le grand combattant pour la liberté libéral se serait-il fané ? Y aurait-il un risque de le voir devenir un homme fort autoritaire, le Vladimir Poutine de son pays ?
    « Il y a un risque », reconnaît curieusement Mr Orban, mais ce risque est bien moindre si la Hongrie réussit économiquement. Il pense que les circonstances ont changé.
    Pendant 200 ans, la « motivation première » des Hongrois a été de rattraper les Occidentaux plus compétitifs. Jusqu’à la crise du crédit, Mr Orban a cru qu’il n’atteindrait ce but que grâce à une « union sans cesse plus étroite » avec l’Europe. Aujourd’hui, il a des doutes.
    La crise montre qu’il n’est pas évident que l’UE puisse faire mieux que les nations indépendantes. Contrairement aux Britanniques, il ne peut pas exclure de rejoindre la zone euro, en raison de son attraction centripète pour un petit pays comme le sien, « mais je ne pousse pas à la roue. Rester autonome sur ses propres pieds est plus important que jamais. » Pour lui, la Hongrie ne devrait certainement pas adhérer tant qu’elle n’aura pas atteint 90 pour cent du PIB de ceux qui y sont déjà ; pour l’instant elle est au niveau des basses années soixante.
    « Avec l’âge [il n’a encore que 50 ans], j’ai tendance à être plus sceptique. Les valeurs sont plus importantes que l’argent. La souveraineté nationale est dans mon esprit de plus en plus importante. La question “Qui nous gouverne ?” c’est la question clé. »
    Donc il soutient David Cameron dans ses efforts pour changer les règles européennes: « Nous finirons par avoir besoin d’un nouveau traité de base. » Il veut se joindre à la Grande-Bretagne dans sa résistance à « la tendance insidieuse de Bruxelles à dévorer la souveraineté nationale ».
    La vieille réponse consistant à dire que tout ce que faisaient les Occidentaux était mieux est maintenant « stupide ». Dans les années 1980, la question à laquelle se trouvaient confrontés les Hongrois était « Comment se débarrasser des choses » : du communisme, de l’oppression étatique, de l’excès de réglementation. Maintenant il faut en finir avec cela. Il y a des choses qui devraient être maintenues dans l’intérêt de la civilisation, et non pas abandonnées : « Ce serait triste de se débarrasser de la croyance religieuse, de l’identité nationale, de la famille et même de l’identité sexuelle. Ce n’est pas ça la liberté. »
    Dans certaines écoles sur le continent, on a propagé l’idée que « les enfants ne devaient pas être élevés en tant que filles ou en tant que gars » mais qu’ils auraient à choisir leur identité sexuelle plus tard. « Parfois, il y a un vestiaire séparé pour ceux qui ne savent pas qui ils sont », s’exclame-t-il.
    Que répond-il lorsqu’on l’accuse dans la région d’attiser les vieilles passions territoriales et ethniques ? Certains lui reprochent la montée du parti fasciste Jobbik en Hongrie. Sa réponse est fondée sur sa conviction que « La xénophobie, c’est dangereux ; mais le patriotisme est une bonne chose ». Les conflits ethniques, souvent pour une question de territoire, « font partie de la vie en Europe de l’Est », dit-il.
    « Comment s’en accommoder ? » demande-t-il, « La solution, c’est de ne pas mentir. » Les Radicaux de gauche et de droite détiennent ensemble environ 15% des voix. C’est trop pour qu’on se sente à l’aise, mais c’est loin d’être une majorité. »
    Le cœur du problème en Europe, pense Mr Orban, c’est le fait que les communistes n’ont jamais été complètement vaincus. Le communisme en tant qu’idéologie « n’a pas de message pour notre avenir », mais, à la différence du nazisme, il a prévalu pendant si longtemps (40 ans dans le cas de la Hongrie) que ses dirigeants, qui « n’étaient pas des imbéciles », ont créé une culture qui a maintenu leur pouvoir. Ils ont promu la jalousie « comme manière de percevoir la vie », ce qui fait que les gens « ne sont pas d’accord avec le monde tel qu’il est et essayent de le détruire ».
    Ils ont aussi inculqué une croyance en des « droits (que l’on obtient) sans aucun effort personnel ». En Hongrie, le communisme a provoqué ce qu’il appelle «une impuissance acquise », une destruction délibérée de la responsabilité personnelle, qui a écrasé la classe moyenne.
    Nous discutons ici de la dispute entre Ed Miliband et son père marxiste. Sans faire de commentaires sur la situation du Parti travailliste, Mr Orban dit qu’il y a un arbre généalogique qui va du communisme, via « la génération 68 » (comme l’ancien révolutionnaire, aujourd’hui député européen, Daniel Cohn-Bendit) aux bureaucrates de Bruxelles et aux médias d’aujourd’hui.
    « L’héritage communiste s’est marié aujourd’hui aux libéraux radicaux. Cette généalogie existe en Europe. » Il la perçoit dans la doctrine des droits de l’homme européen et dans les tentatives de la Commission européenne d’imposer une uniformité culturelle et constitutionnelle aux Etats membres.
    Pour les conservateurs, poursuit-il, c’est difficile, parce que « nous nous apercevons qu’il nous faut discuter et que généralement les conservateurs préfèrent se contenter de vivre. Nous hésitons à investir notre énergie, mais il faut le faire au niveau européen. »
    Personnellement, Viktor Orban n’hésite pas. Il est prêt au combat. « La boxe est un sport noble », déclare-t-il avec pugnacité. En Occident, la politique est souvent « juste une carrière ». Pour lui, dit-il, c’est beaucoup plus. Il se souvient des moments difficiles à la fin des années 1980, lorsque le Fidesz, son tout petit parti d’alors, était opposé aux Soviétiques, aux syndicats, aux milices et à l’appareil d’Etat. « Nous étions encerclés et nous avons gagné. Comparez avec les risques d’aujourd’hui – Ce n’est rien. C’est une bagatelle.
    Mise à jour : Le bureau du premier ministre de Hongrie a demandé au Telegraph de clarifier la référence à Vladimir Poutine dans cette interview. Mr Orban voulait bien admettre qu’il existait un risque qu’il puisse être vu comme un Poutine de Hongrie, mais pas réellement d’en devenir un.
    Charles Moore, The Telegraph, 15/10/2013
    Traduction pour Polémia : René Schleiter
    http://www.polemia.com/une-interview-de-viktor-orban-le-patriotisme-est-une-bonne-chose/

  • L'euro est-il déjà mort ?

    L'euro est-il déjà mort ?
    L'euro pouvait sembler une belle idée sur le papier... mais aujourd'hui, il est confronté à de telles difficultés que son avenir ne semble plus guère faire de doutes.
    L'euro a des problèmes de digestion. Il a eu les yeux plus gros que le ventre. Les Européens ont voulu faire de l'euro une devise d'envergure internationale, capable de rivaliser avec le dollar. Pour cela, il fallait que la monnaie unique ait le plus de poids possible, et donc qu'elle intègre le plus d'économies possibles. L'euro est donc devenu un outil de pouvoir. En intégrant des pays comme la Grèce et plus récemment des pays d'Europe de l'est (Slovénie, Slovaquie, Estonie...), l'Europe a voulu étendre sa zone d'influence.
    Et puis faire partie de l'euro signifie aussi profiter de la libre circulation des biens et des personnes. Adieu droits de douane. Pour les pays exportateurs et en plein développement économique, rejoindre l'euro a été une occasion qu'il était difficile de refuser.
    Malgré ces défauts, l'euro attire donc. Pour rejoindre le cercle des élus, certains ont été prêts à tout, et surtout à falsifier l'état réel de leurs finances publiques. Ce n'est plus un secret pour personne que la Grèce s'est lancée, avec l'aide de Goldman Sachs, dans un montage financier particulièrement complexe pour minimiser son déficit et ainsi rejoindre la monnaie unique.
    Trois règles pour une union monétaire
    Dans les années 50, les économistes Mundell et Fleming élaborèrent la théorie des zones monétaires optimales, soit les conditions indispensables pour une union monétaire réussie. Les trois principaux critères sont les suivants :
    - la capacité d'adaptation aux divergences économiques et financières existant entre les différents membres de l'union monétaire ;
    - une intégration économique ;
    - une résistance commune aux chocs économiques.
    Commençons par l'intégration économique. Elle est certes forte, nombre de pays de la Zone euro ayant profité de cette union monétaire. Le reste de la Zone euro est ainsi devenu l'un des principaux clients de l'industrie exportatrice allemande, l'Espagne exporte produits chimiques, chaussures ou vêtements vers le Portugal, l'Italie, la France ou l'Allemagne et l'Italie exporte à 56% vers le reste de l'Europe.
    Cependant, comme le souligne Francesco Saraceno, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), dans un entretien accordé au Monde, l'euro a pu s'accompagner d'une baisse de compétitivité. Et de citer le cas italien : "A part quelques petites niches très compétitives et très présentes sur les marchés internationaux, le pays a perdu en compétitivité, particulièrement depuis 1999, année d'entrée de l'Italie dans la zone euro"Aujourd'hui, alors que toute la zone euro est menacée par la récession, que les pays traditionnellement importateurs revoient à la baisse leur demande, l'intégration économique se délite progressivement. Les entreprises allemandes subissent de plein fouet le recul de la demande européenne et sont obligées de se tourner vers des horizons plus lointains (les Etats-Unis ou l'Asie) pour trouver de nouveaux débouchés.
    En matière de résistance aux chocs économiques, les divergences sont flagrantes. Dans la première phase de la crise, ce sont les économies les plus financiarisées, comme l'Irlande, qui ont souffert. Puis ce fut le tour des économies les plus endettées (Grèce) et/ou au secteur bancaire les plus fragiles (Espagne, Portugal, Chypre...). La prochaine vague va frapper des économies plus importantes en taille et qui ne parviennent pas à rassurer les marchés sur l'efficacité de leurs mesures de réduction de l'endettement (Italie, France ?...).
    Jusque-là, seuls l'Allemagne et les pays du nord de l'Europe ont plutôt bien résisté à la crise des subprime, puis à celle de l'euro. Pour combien de temps ?
    Dernier point, la capacité d'adaptation et d'ajustement. Ce que cela signifie ? Par exemple, si un pays a un coût du travail plus faible que les autres, il attirera capitaux, investissement et entreprises. Sa croissance décollera donc -- et, entraînant le niveau de vie et finalement le coût du travail, rejoindra la moyenne. Dans les faits, ces mécanismes ne jouent pas tant que cela en Europe.
    Ces ajustements étaient censés compenser l'impossibilité de chaque pays de mener sa propre politique monétaire. En effet, de manière classique, si un pays fait face à une montée du chômage et à un recul de sa croissance, il baisse ses taux directeurs pour encourager le crédit, l'investissement et la consommation. Et si son économie montre des signes de surchauffe et donc d'inflation, il resserre ses taux.
    Les pays de la zone euro sont quant à eux pieds et poings liés et doivent appliquer la même politique monétaire, décidée par la BCE. Cette impossibilité de jouer sur l'inflation prolonge manifestement la crise dans les pays du sud. Quant aux économies encore fortes de la zone euro, elles craignent une baisse des taux qui accentuerait les risques inflationnistes. Comment gérer une union monétaire quand certains membres empruntent à 1,2% sur 10 ans (l'Allemagne) alors que d'autres sont à plus de 12% (la Grèce) ? La Zone euro est devenue ingérable quand les rendements des pays européens se sont mis à diverger, en 2008.
    Élément aggravant, la crise chypriote a été l'occasion de sérieux coups de couteau dans le contrat nuptial de l'euro. Celui-ci prévoyait une libre circulation des changes à l'intérieur de la zone. Le contrôle des transactions financières qui a été instauré à Chypre – et tout particulièrement celui des virements à l'étranger – est clairement en contradiction avec ce principe.
    Sans politique monétaire commune, le fondement même de l'euro disparaît. Allons même plus loin, l'euro est déjà mort. Son existence n'est que de façade, maintenue artificiellement en vie par la BCE qui refuse de reconnaître que les besoins des pays du sud divergent par trop de ceux des pays du nord pour continuer de proposer une seule et unique voie.
    Qu'est-ce que cela signifie pour vous ?
    L'aggravation de la crise européenne donne aussi une tribune libre aux opposants à l'euro. Les élections italiennes et les interminables (insolubles ?) tractations sur la nomination d'un gouvernement en sont la dernière preuve. Les partis comme le mouvement Cinque Stelle ainsi que le PDL, de Berlusconi, ont fait leur beurre des thématiques anti-européennes et anti-allemandes. Alors que l'Allemagne concentre le ressentiment des pays du sud, de l'Italie à l'Espagne en passant par Chypre ou la Grèce, la survie de l'euro tel que nous le connaissions devient de plus en plus douteuse.
    Cela signifie-t-il que l'euro va exploser en vol dans les semaines qui viennent ? Non. Mais que les crises vont se multiplier, oui. Et que, progressivement, va se mettre en place un euro à deux vitesses. Autre possibilité : les économies du sud, telles Chypre ou la Grèce, vont quitter la Zone euro.
    Cécile Chevré
    http://www.voxnr.com/cc/politique/EFlFFkuAFlxNSYerjX.shtml