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Europe et Union européenne - Page 996

  • Grèce : Dédale, un fil vers la démocratie

    Dédale est un film construit dans une démarche d’éducation populaire qui pose des questions permettant de débattre, discuter et réfléchir ensemble sur des thématiques telles que l’exercice du pouvoir, nos institutions ou encore ce que l’on nomme « démocratie ».

    Dédale part du constat de l’insupportable souffrance de la population grecque, imposée par les plans d’austérité successifs, et montre la manière dont la vie s’organise sur place, venant de la population elle-même, de manière autonome, indépendante et autogérée.

    Ces témoignages et initiatives à l’œuvre sont complétées dans le film par la parole de deux intervenants : Yannis Youlountas et Étienne Chouard.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Jean-David Cattin : “Le racisme antiblanc existe aussi en Suisse”

    Jean-David Cattin : “Le racisme antiblanc existe aussi en Suisse”

    GENEVE (NOVOpress) – Gérald Pichon, l’auteur de “Sale Blanc ! Chronique d’une haine qui n’existe pas”, a rencontré pour NOVOpress Jean-David Cattin, de l’association Les Identitaires et militant identitaire suisse, pour faire le point sur la substitution de population et le racisme antiblanc qui touchent la Confédération helvétique.

    - Bonjour Jean-David, tu es l’un des cadres du mouvement identitaire, militant au sein de cette mouvance depuis une dizaine d’années à Genève, tu es donc en première ligne pour assister au phénomène du “Grand Remplacement” dans le canton genevois. Peux-tu nous évoquer, notamment dans les prisons, comment se traduit cette substitution de population ?
    Dans les prisons, il y a trois grandes catégories d’étrangers, les étrangers résidant en Suisse légalement ou illégalement et les étrangers résidant en France. Dans la prison de Champ-Dollon, 92% des prévenus sont étrangers, ce qui exclut les naturalisés de fraîche date. Dans la prison de Thorberg qui est destinée à l’exécution des longues peines, on a pu compter jusqu’à 98% de détenus étrangers et plus de 40 nationalités. A Champ-Dollon toujours, près de 60% des détenus sont musulmans. Par ailleurs, 39,2% sont originaires du continent africain. Pour être complet, il faut signaler que la prison est en surcharge de 200%. Ce qui indique mieux que n’importe quelle statistique sur l’insécurité, l’explosion de la violence dans le canton de Genève.

    A la vue de ces statistiques, il parait complètement hallucinant d’apprendre qu’un seul et unique criminel étranger a été expulsé de Genève durant l’année 2012.

    Si l’insécurité à Genève est un problème grandissant, notamment suite à l’ouverture des frontières et une politique d’asile laxiste, le remplacement de population autochtone et l’imposition de normes culturelles non-européennes se font toujours plus importants. On a ainsi pu assister à des demandes de carrés confessionnels dans les cimetières, comme au Grand-Saconnex à Genève mais aussi à la construction de minarets ailleurs en Suisse. Heureusement, la votation pour l’interdiction des minarets est passé par là et il n’est désormais plus possible de construire des minarets. Si ces revendications existent, c’est que la population musulmane a grandi à vu d’œil. Elle est passée de 3.000 en 1960 à plus de 400.000 aujourd’hui, essentiellement d’origine balkanique et turque.

    Les 85,1% de la population résidente permanente étrangère en Suisse proviennent d’un pays européen, dont les trois quart de l’UE. En ce qui concerne la population d’origine subsaharienne, elle concerne 2,5% de la population étrangère qui est de près de 2 millions (sur 8 au total). Cela exclu donc les naturalisés, qui sont proportionnellement plus nombreux chez les extra-européens et les clandestins qui sont estimés au nombre de 100.000. Le Grand Remplacement serait donc un terme un peu abusif pour qualifier la situation suisse, toutefois notre pays étant très petit, il peut être beaucoup plus vite submergé qu’un pays avec la profondeur démographique de la France.

    - Comme le montre le livre “Sale Blanc ! Chronique d’une haine qui n’existe pas”, la transformation de la France en société multiraciale et donc multiraciste s’accompagne par l’explosion de la violence à l’égard des Français de souche. En Suisse, selon toi, ce n’est pas le Blanc en tant que tel qui est la cible prioritaire, mais le Suisse, l’autochtone, peux-tu nous parler de cette différence ?
    Le racisme antiblanc existe, j’ai même entendu il y a quelques années, pour la première fois en Suisse, quelqu’un se faire traiter de cul-blanc. Cependant, comme expliqué précédemment, il est vrai que les populations étrangères vivant en Suisse sont encore largement majoritairement d’origine européenne. En Suisse vivent d’importantes communautés balkaniques, ibériques, italiennes, allemandes et françaises, cela empêche donc un développement important de la haine antiblanche à proprement parler.

    Il existe par contre une sorte de haine de l’autochtone, ou en tout cas une tendance à ringardiser tout ce qui est typiquement suisse que cela soit dans les milieux d’extrême-gauche à la pointe de l’ethnomaoschisme ou dans certaines communautés même européennes, qui méprisent ces petits Suisses qui ont mieux réussi que leurs grandes nations. Si ce sentiment existe même parmi des populations d’Europe de l’Ouest, il faut souligner que beaucoup d’Européens se retrouvent dans les valeurs conservatrices d’un parti comme l’UDC.

    - Peu de Français le savent mais les Suisses subissent chez eux aussi une violence de la part de bandes ethniques (Kosovars, Bosniaques ou extra-Européens). As-tu quelques exemples à nous donner ?
    En particulier à partir de la guerre du Kosovo, la Suisse a accueilli un nombre important d’albanophones, plus de 200.000, ce qui représente plus de 10% de la population du Kosovo. Les phénomènes de bandes basées sur des critères ethniques voire claniques n’ont pas tardé à apparaître et les jeunes Suisses en sont souvent victimes que ce soit dans les cours d’école ou lors des soirées.

    Cette cohabitation très difficile avec ces nouveaux immigrés est allée jusqu’à engendrer des violences très graves, comme en 2011, lorsqu’un célèbre lutteur suisse s’est fait trancher la gorge après s’être fait traiter de “Sale Suisse” par deux albanophones alors qu’il buvait tranquillement une bière en terrasse.

    Parallèlement à ces événements très graves, l’insulte “sale Seutch” ou “sale Suisse” en langage racaille s’est répandue dans les cours d’école comme une trainée de poudre. Le terme recouvre un peu celui de “boloss”, impliquant une dimension de ringardise qu’on peut lier à la nationalité et à l’éducation de celui qui s’en voit affublé.

    - Quelques intellectuels helvètes sont en pointe pour inoculer “le poison de la mauvaise conscience occidentale”, notamment Jean Ziegler, la Suisse va-t-elle devenir un pays ethnomasochiste ou le sursaut identitaire, notamment grâce à l’UDC, est-il en marche ?
    Jean Ziegler appartient à cette génération d’intellectuels profondément marxistes ayant vécu mai 68 et qui déçus du prolétariat autochtone s’en sont trouvé un de substitution, plus exotique et plus miséreux. Depuis 40 ans, comme beaucoup de ses semblables, historiens ou philosophes, il s’acharne à dépeindre son propre pays et la civilisation à laquelle il appartient comme étant profondément et intrinsèquement pervers, dominateurs et in fine responsables de toute la misère du Tiers-Monde.

    Ce travail de sape qui a été mené avec, il est vrai, un certain talent et une idéologique sous-jacente qui a défaut d’être juste a sa cohérence. Aujourd’hui encore, il en reste des traces profondes, celles de la mauvaise conscience occidentale et de l’attrait abstrait pour la diversité même parfois chez les plus conservateurs. Toutefois, le sursaut identitaire est clairement en marche depuis 10 ans. Le résultat de la votation du dimanche 9 juin 2013, qui a vu près de 80% des Suisses accepter le durcissement du droit d’asile, n’est que le dernier d’une série de votation qui atteste du ras-le-bol des Suisses face à l’immigration massive.

    http://fr.novopress.info

  • Zone euro : Pour François Hollande, “la crise est terminée”

    Lors de sa visite au Japon, le président de la République a assuré que la crise de la zone euro était finie. Il souhaite que la France joue un rôle majeur dans les discussions entourant l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Japon. Le dossier nucléaire a également été abordé.

    En déplacement au Japon, François Hollande s’est engagé samedi à Tokyo à être “un acteur majeur” pour qu’aboutissent les discussions en vue d’un accord de libre-échange entre le Japon et l’Union Européenne, enjoignant aux Japonais de “bien comprendre que la crise dans la zone euro est terminée”.

    Je serai un acteur majeur pour qu’il puisse y avoir un accord de partenariat économique entre l’Europe et le Japon, a-t-il déclaré au troisième jour d’une visite d’Etat lors d’une conférence de presse devant un parterre d’officiels et hommes d’affaires européens et japonais. Selon le président de la République, la conclusion d’un partenariat Japon-Europe “sera bon économiquement pour l’Europe et excellent pour le Japon“.

     

    Des dispositions en faveur de la croissance

    François Hollande a insisté sur la nécessité pour l’Europe de prendre des dispositions fortes tournées vers la croissance, tout comme le fait le gouvernement japonais de Shinzo Abe en place depuis six mois et dont les mesures économiques sont à rebours de l’austérité. Il a dit regarder de façon “favorable” cette politique économique dite des “trois flèches” (largesse budgétaire, souplesse monétaire et stratégie de croissance) et surnommée “abenomics”, car elle est tournée vers la croissance.

    “La parabole des trois flèches a fait le tour du monde. Elle ne doit pas susciter d’inquiétudes à l’extérieur”, a expliqué François Hollande qui, interrogé sur ce point, a demandé aux Japonais de comprendre la nécessité pour la France de “travailler avec l’Asie et de ne pas opposer tel ou tel pays”.

    Une relation d’amitié

    Nous avons une relation d’amitié depuis longtemps avec la Chine et nous avons un partenariat exceptionnel d’amitié exceptionnelle avec le Japon. Ne nous demandez pas de choisir. Je suis ici au Japon, heureux d’être au Japon, fier d’être au Japon“.

    Les Japonais ont craint d’être délaissés par la France, en raison du déséquilibre du nombre de visites présidentielles françaises en Chine et au Japon, le prédécesseur de François Hollande, Nicolas Sarkozy, ayant visiblement privilégié la première. François Hollande s’est pour sa part rendu en Chine fin avril dernier, pour la première fois depuis son entrée en fonctions.

    Comme la veille, le chef de l’Etat a répété son souhait d’apaisement des relations sino-nippones, détériorées par des querelles territoriales et des séquelles de la guerre. ”Il y a des tensions dans la région, je les vois (…), la position de la France est de prôner le dialogue, la réconciliation. Je vous invite avec la Chine à avoir ce souci d’apaisement“, a-t-il déclaré.

    Pas de pression sur le dossier nucléaire

    Sur le dossier nucléaire, François Hollande a été clair. “La France ne fait pas pression, en aucune façon sur le Japon pour qu’il réactive ses centrales nucléaires. Chaque pays détermine souverainement sa politique énergétique, nous ne voulons pas intervenir sur les choix du Japon. Quel que soit le choix du Japon, nous avons à coopérer pour plus de sûreté, pour avoir le plus haut niveau, pour qu’il n’y ait aucun doute sur la fiabilité des centrales“, a t-t-il expliqué rappelant que les autorités françaises de régulation étaient en contact avec leurs homologues nippones sur ce sujet.

    Selon François Hollande, la coopération est aussi essentielle pour le démantèlement de centrales, ce qui devrait se matérialiser par la création d’une coentreprise entre le français Areva et le japonais Atox pour le démantèlement de la centrale nucléaire de Fukushima, ravagée par un séisme et un tsunami en mars 2011.

    Notre industrie doit être à la pointe et elle l’est. Nous travaillons ensemble et chaque pays décide“, a poursuivi le chef de l’Etat.

    Ce dossier divise dans l’Archipel depuis l’accident de Fukushima en 2011 qui a entraîné le blocage des nouveaux projets de centrale. Le gouvernement nippon de droite de Shinzo Abe, en place depuis six mois, a manifesté sa volonté de réactiver tous les réacteurs nucléaires qui seront jugés sûrs par l’autorité de régulation, indépendante du pouvoir exécutif. Actuellement, seulement deux tranches, sur un parc de cinquante, sont exploitées dans l’archipel, les autres étant maintenues à l’arrêt en attendant la conclusion d’examens basés sur de nouvelles normes plus sévères qui entreront en vigueur en juillet. Les compagnies, qui ont été contraintes de stopper leurs centrales, espèrent que plusieurs redémarreront à brève échéance, mais tant elles que le gouvernement devront obtenir la compréhension de la population et le feu vert des élus locaux concernés.

    François Hollande a en outre rappelé que les partenariats franco-japonais dans ce secteur important servent aussi à favoriser la vente d’équipements de haut niveau technique et de plus grande sûreté à des pays tiers, comme en Turquie où la coentreprise Atmea d’Areva et du japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI) a obtenu des négociations exclusives pour la construction de quatre réacteurs en Turquie.

    Nous avons beaucoup bénéficié du concours du gouvernement français et de l’aide de l’Etat japonais pour décrocher ce marché. J’espère que nous pourrons avoir le soutien des deux gouvernements pour nous implanter dans d’autres régions, en Asie, au Moyen-Orient, en Amérique Latine et notamment au Brésil“, a confirmé devant François Hollande le patron de MHI, Hideaki Omiya.

    Concernant la France, le président de la République a assuré qu’il tiendrait ses engagements pour réduire la part de l’énergie d’origine nucléaire, dans le but passer de 75% à 50% dans la production d’électricité d’ici à 2025, à un rythme dicté par les débats publics.

    La Tribune  http://fortune.fdesouche.com

  • Les amis de Fabius et Hollande tuent un jeune Syrien de 15 ans pour blasphème

    Et quel blasphème !

    « Un syrien de 15 ans a été exécuté en public à Alep par des rebelles islamistes pour avoir tenu des propos que ces derniers jugeaient blasphématoires, a déclaré dimanche l’Observatoire syrien des droits de l’homme. [...]

    Mohammad Qataa, un adolescent syrien de 15 ans a été tué d’une balle dans la bouche et d’une autre dans la nuque après avoir été arrêté par des membres de l’ex-Front al Nosra (passé le mois dernier sous la coupe de la branche irakienne d’Al Qaïda, sous le nom d’Etat islamique d’Irak et de Syrie), a déclaré l’OSDH [...]

    Le jeune homme se serait disputé avec un individu avant de lancer : « Même si le prophète Mahomet descend (du paradis), je ne deviendrai pas croyant. »

    Source

    http://www.contre-info.com/

  • Jean Thiriart : prophète et militant

    "J'écris pour une espèce d'hommes qui n'existe pas encore, pour les Seigneurs de la Terre..."
    (F. Nietzsche, La Volonté de puissance).
    La disparition soudaine de Jean Thiriart a été pour nous comme un coup de tonnerre dans un ciel serein, pour nous, militants européens qui, au cours de plusieurs décennies successives, ont appris à apprécier ce penseur de l'action, surtout depuis son retour à la politique active, après bon nombre d'années d'"exil intérieur" où il a médité et reformulé ses positions antérieures.
    A plus forte raison, sa mort nous a surpris, nous, ses amis italiens qui l'avions connu personnellement lors de son voyage à Moscou en août 1992, où nous formions de concert une délégation ouest-européenne auprès des personnalités les plus représentatives du Front du Salut National. Ce front, grâce aux travaux de l'infatigable Alexandre Douguine, animateur mystique et géopolitique de la revue Dyenn (Le Jour), a appris à connaître et à estimer bon nombre d'aspects de la pensée de Thiriart et les a diffusés dans les pays de l'ex-URSS et en Europe orientale.
    Personnellement, j'ai l'intention, dans les lignes qui suivent, d'honorer la mémoire de Jean Thiriart en soulignant l'importance que sa pensée a eue et a toujours dans notre pays, l'Italie, dès les années 60 et 70 et dans le domaine de la géopolitique. En Italie, sa réputation repose essentiellement sur son livre, le seul qui ait véritablement donné une cohérence organique à sa pensée dans le domaine de la politique internationale: Un Empire de 400 millions d'hommes, l'Europe, édité par Giovanni Volpe en 1965, il y a près de trente ans.
    Trois années seulement venaient de se passer depuis la fin de l'expérience française en Algérie. Cet événement dramatique fut la dernière grande mobilisation politique de la droite nationaliste, non seulement en terre de France, mais dans d'autres pays d'Europe, y compris en Italie. Les raisons profondes de la tragédie algérienne n'ont pas été comprises par les militants anti-gaullistes qui luttaient pour l'Algérie française. Ils n'ont pas compris quels étaient les enjeux géopolitiques de l'affaire et que les puissances victorieuses de la seconde guerre mondiale entendaient redistribuer les cartes à leur avantage, surtout les Etats-Unis.
    Combien de ces militants de l'Algérie française ont-ils compris, à cette époque-là, quel était l'ENNEMI PRINCIPAL de la France et de l'Europe? Combien de ces hommes ont-ils compris intuitivement que, sur le plan historique, la perte de l'Algérie, précédée de la perte de l'Indochine, tout comme l'effondrement de tout le système vétéro-colonial européen, étaient des conséquences directes de la défaite militaire européenne de 1945 ? Ce fut en effet non seulement une défaite de l'Allemagne et de l'Italie, mais aussi de l'EUROPE ENTIERE, Grande-Bretagne et France comprises. Pas une seule colonie de l'ancien système colonial qui ne soit devenue à son tour sujette d'une forme nouvelle, plus moderne et plus subtile, d'impérialisme néo-colonialiste.
    En méditant les événements de Suez (1956) et d'Algérie, les "nationaux-révolutionnaires", comme ils s'appelaient eux-mêmes, finirent par formuler diverses considérations et analyses sur les conséquences de ces deux affaires tragiques, considérations et analyses qui les différenciaient toujours davantage des "droites classiques" de notre après-guerre, animées par un anti-communisme viscéral et par le slogan de la défense de l'Occident, blanc et chrétien, contre l'assaut conjugué du communisme soviétique et des mouvements de libération nationaux des peuples de couleur du tiers monde. En un certain sens, le choc culturel et politique de l'Algérie peut être comparée à ce que fut, pour la gauche, l'ensemble des événements d'Indochine, avant et après 1975.
    La vieille vision de la politique internationale était parfaitement intégrée à la stratégie mondiale, économique et géopolitique de la thalassocratie américaine qui, avec la guerre froide, avait réussi à recycler les diverses droites européennes, les fascistes comme les post-fascistes (ou du moins prétendues telles), en fonction de son projet géostratégique de domination mondiale. Le tout pour en arriver aujourd'hui au "Nouvel Ordre Mondial", déjà partiellement avorté et qui semble être la caricature inversée et satanique de l'"Ordre Nouveau" eurocentré de mouture hitlérienne.
    La Nouvelle Droite française, pour ne donner qu'un exemple, a commencé son cheminement au moment des événements d'Algérie pour entamer une longue marche de révision politique et idéologique, qui a abouti au voyage récent d'Alain de Benoist à Moscou, étape obligatoire pour tous les opposants révolutionnaires d'Europe au système mondialiste. La démarche a donc été faite par de Benoist, en dépit de ses rechutes et de ses reniements ultérieurs, appuyés par quelques-uns de ses plus minables affidés, lesquels n'ont évidemment pas encore compris pleinement la portée réelle de ces rencontres entre Européens de l'Ouest et Russes au niveau planétaire et préfèrent se perdre dans de stériles querelles de basse- cour, qui n'ont d'autres motivations que personnelles, relèvent de petites haines et de petits hargnes idiosyncratiques. Dans ce domaine comme tant d'autres, Thiriart avait déjà donné l'exemple, en opposant aux différences naturelles existant entre les hommes et les écoles de pensée l'intérêt suprême de la lutte contre l'impérialisme américain et le sionisme.
    Pour revenir à l'Italie, nous devons nous rappeler la situation qui régnait en cette lointaine année 1965, quand a paru l'oeuvre de Thiriart: les forces national-révolutionnaires, encore intégrées au Mouvement Social Italien (MSI), étaient alors victimes d'un PROVINCIALISME vétéro-fasciste, provincialisme cyniquement utilisé par les hiérarques politiques du MSI, complètement asservis à la stratégie des Etats-Unis et de l'OTAN (une ligne politique qui sera par la suite suivie avec fidélité, même au cours de la brève parenthèse de la gestion "rautiste", soi-disant inspirée des thèses national-révolutionnaires de Pino Rauti, gestion qui a appuyé l'intervention des troupes italiennes en Irak, aux côtés de l'US Army).
    Les chefs de cette droite collaborationniste utilisaient les groupes révolutionnaires de la base, composés essentiellement de très jeunes gens, pour créer des assises militantes destinées, en ultime instance, à ramasser les voix nécessaires à envoyer au parlement des députés "entristes", devant servir d'appui aux gouvernements réactionnaires de centre-droit. Et tout cela, bien sûr, non dans l'intérêt de l'Italie ou de l'Europe, mais seulement dans celui de la puissance occupante, les Etats-Unis. Et une fois de plus, nous avons affaire à un petit nationalisme centralisateur et chauvin, utilisé au profit d'intérêts étrangers et cosmopolites!
    C'était aussi le temps où l'extrême-droite était encore capable de mobiliser sur les places d'Italie des milliers de jeunes qui réclamaient que Trente et Trieste soient et restent italiennes, ou pour commémorer chaque année les événements de Hongrie de 1956! Mai 68 était encore loin, semblait s'annoncer à des années-lumière de distance! La droite italienne, dans ses prospections, ne voyait pas que cette "révolution" s'annonçait. Dans un tel contexte humain et politique, vétéro-nationaliste, provincial et, en pratique, philo-américain (qui débouchera ensuite dans la farce pseudo-golpiste de 1970, qui aura pour conséquence, au cours de toute la décennie, les tristement célèbres "années de plomb", avec leur cortège de crimes d'Etat), l'oeuvre de Jean Thiriart fit pour un grand nombre de nationalistes l'effet d'une bombe; un choc électrique salutaire qui mit l'extrémisme nationaliste botté face à des problématiques qui, certes, n'étaient pas neuves, mais avaient été oubliées ou étaient tombées en désuétude. Aujourd'hui, nous ne pouvons donc pas ne pas tenir compte des effets politiques pratiques qui découlèrent de la pensée de Thiriart, même si ces effets, dans un premier temps, ont été fort modestes. Disons qu'à partir de la publication du livre de Thiriart, la thématique européenne est devenue petit à petit le patrimoine idéal de toute une sphère qui, dans les années suivantes, développera les thématiques anti-mondialistes actuelles.
    Sans exagération, nous pouvons affirmer que c'est vers cette époque que se sont développés les thèmes de l'Europe-Nation, d'une lutte anti-impérialiste qui ne soit pas de "gauche", de l'alliance géostratégique avec les révolutionnaires du tiers monde. L'adoption de ce thème est d'autant plus étonnante et significative quand on sait que l'aventure de Jeune Europe a commencé par une lutte contre le FLN algérien. Thiriart avait, sur ce plan, changé complètement de camp, sans pour autant changer substantiellement de vision du monde, lui qui, quelques décennies auparavant, avait quitté les rangs de l'extrême-gauche belge pour adhérer à la collaboration avec le III° Reich germanique, sans pour autant perdre de vue le facteur URSS. Ces acrobaties politico-idéologiques lui ont valu les accusations d'"agent double", toujours aux ordres de Moscou!
    En Italie, la section italienne de Jeune Europe (Giovane Europa) est rapidement mise sur pied. Malgré l'origine politique de la plupart des militants, Giovane Europa n'avait aucune filiation directe avec Giovane Italia, l'organisation étudiante du MSI (copiée à son tour de la Giovine Italia de Mazzini au 19° siècle); au contraire, Giovane Europa en était pratiquement l'antithèse, l'alternative contraire. Si bien qu'une fois l'expérience militante de "Giovane Europa" terminée, la plupart de ses militants se sont retrouvés dans le Movimento Politico Ordine Nuovo (MPON), opposé à la ligne politique prônant l'insertion parlementaire, comme le voulaient les partisans de Pino Rauti, retournés dans les rangs du MSI d'Almirante.
    Si l'on tient compte du rôle UNIQUE qu'a joué la pensée de Julius Evola sur les plans culturel et idéologique en Italie, on ne doit pas oublier non plus que Jean Thiriart a impulsé, pour sa part, une tentative unique de rénovation des forces nationales dans ces années-là et dans les années qui allaient venir. Même un Giorgio Freda a reconnu lui-même ses dettes, sur le plan des idées, envers le penseur et le militant belge.
    Autre aspect particulier et très important du livre Un Empire de 400 millions d'hommes, l'Europe, c'est d'avoir anticipé, de plusieurs décennies, une thématique fondamentale, revenue récemment dans le débat, notamment en Russie, grâce aux initiatives d'Alexandre Douguine et de la revue Dyenn, et en Italie, grâce aux revues ORION et AURORA: la GEOPOLITIQUE.
    La première phrase du livre de Thiriart, dans la version italienne, est dédiée justement à cette science essentielle qui a pour objets les peuples et leurs gouvernements, science qui avait dû subir, dans notre après-guerre, un très long ostracisme, sous prétexte d'avoir été l'instrument de l'expansion nazie! Accusation pour le moins incongrue quand on sait qu'à Yalta les vainqueurs se sont partagés les dépouilles de l'Europe et du reste du monde sur base de considérations proprement géopolitiques et géostratégiques. Thiriart en était parfaitement conscient, en écrivant son premier chapitre, significativement intitulé "De Brest à Bucarest. Effaçons Yalta": "Dans le contexte de la géo-politique et d'une civilisation commune, ainsi qu'il sera démontré plus loin, l'Europe unitaire et communautaire s'étend de Brest à Bucarest". En écrivant cette phrase, Thiriart posait des limites géographiques et idéales à son Europe, mais bientôt, ils dépassera ces limites, pour arriver à une conception unitaire du grand espace géopolitique qu'est l'EURASIE.
    Une fois de plus, Thiriart a démontré qu'il était un anticipateur lucide de thèmes politiques qui ne mûrissent que très lentement chez ses lecteurs, du moins certains d'entre eux...
    Mais il n'y a pas que cela!
    Conjointement au grand idéal de l'Europe-Nation et à la redécouverte de la géopolitique, le lecteur est obligé de jeter un regard neuf sur les grands espaces de la planète. Ce fut un autre mérite de Thiriart d'avoir dépasser le traumatisme européen de l'ère de la décolonisation et d'avoir recherché, pour le nationalisme européen, une alliance stratégique mondiale avec les gouvernements du tiers monde, non asservis aux impérialismes, en particulier dans la zone arabe et islamique, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Il est vrai que ceux qui découvrent la géopolitique, ne peuvent plus faire autrement que de voir les événements du monde sous une lumière nouvelle, prospective.
    Et c'est dans un tel contexte, par exemple, qu'il faut comprendre les nombreux voyages de Thiriart en Egypte, en Roumanie, etc., de même que ses rencontres avec Chou en Lai et Ceaucescu ou avec les leaders palestiniens. Partout où il était possible de le faire, Thiriart cherchait à tisser un réseau d'informations et d'alliances planétaires dans une perspective anti-impérialiste. Par ailleurs, notons tout de même que la révolution cubaine, avec son originalité, exerçait de son côté sa propre influence.
    Avec son style synthétique, presque télégraphique, Thiriart lui-même avait tracé dans ses textes les lignes essentielles de la politique extérieure de la future Europe unie: "Les lignes directives de l'Europe unitaire: avec l'Afrique: symbiose avec l'Amérique latine: alliance avec le monde arabe: amitié avec les Etats-Unis: rapports basés sur l'égalité".
    Mise à part l'utopie qu'était son espoir en des rapports égaux avec les Etats-Unis, on notera que sa vision géopolitique était parfaitement claire: il voulait de grands blocs continentaux et était très éloigné de toute vision étriquée d'une petite Europe "occidentale et atlantique" qui, comme celle d'aujourd'hui, n'est plus que l'appendice oriental de la thalassocratie yankee, ayant pour barycentre l'Océan Atlantique, réduit à la fonction de "lac intérieur" des Etats-Unis.
    Bien sûr, aujourd'hui, après l'aventure politique de Thiriart, certaines de ces options géopolitiques, dans le milieu "national", pourraient sembler évidentes, voire banales, pour les uns, simplistes et intégrables pour d'autres. Mais mis à part le fait que tout cela n'est guère clair pour l'ensemble des "nationaux" (il suffit de penser à certaines résurgences racistes/biologistes et anti-islamiques d'un pseudo-néo-nazisme, utilisées et instrumentalisées par la propagande américaine et sioniste dans un but anti-européen), nous ne nous lasserons pas de répéter qu'il y a trente ans, cette option purement géopolitique de Thiriart, vierge de toutes connotations racistes, était très originale et courageuse, dans un monde bipolaire, opposant en apparence deux blocs idéologiques et militaires antagonistes, dans une perspective de conflictualité "horizontale" entre Est et Ouest et sous la menace de l'anéantissement nucléaire réciproque, surtout pour les "alliés" des deux puissances majeures en Europe.
    Nous pouvons affirmer aujourd'hui que si bon nombre d'entre nous, en Italie, en sont arrivés progressivement à dépasser cette fausse vision dichotomique de la conflictualité planétaire, et cela bien avant l'effondrement de l'URSS et du bloc soviétique, c'est dû en bonne partie à la fascination qu'ont exercée les thèses que propageait Thiriart à l'époque, à ses intuitions géniales.
    Effectivement, on peut parler de "génialité", en politique comme dans tous les autres domaines du savoir humain, quand on PRE-VOIT et que l'on EX-POSE (du latin exponere, poser en dehors, mettre en exergue ou en évidence) des faits ou des événements qui sont encore occultés, méconnus, peu clairs pour les autres et qui ne se dégagent de leur phase occulte que graduellement pour n'advenir au monde en pleine lumière que dans un futur plus ou moins lointain.
    Sur ce chapitre, nous voulons simplement rappeler les assertions de Thiriart relatives à la dimension géopolitique du futur Etat européen, consignées dans le chapitre (10, 1) intitulé "Les dimensions de l'Etat européen. L'Europe de Brest à Vladivostock" (pp. 28 à 31 de l'éd. franç.): "L'Europe jouit d'une grande maturité historique, elle connaît désormais la vanité des croisades et des guerres de conquêtes vers l'Est. Après Charles XII, Bonaparte et Hitler, nous avons pu mesurer les risques de pareilles entreprises et leur prix. Si l'URSS veut conserver la Sibérie, elle doit faire la paix avec l'Europe ‹ avec l'Europe de Brest à Bucarest, je le répète. L'URSS n'a pas et aura de moins en moins la force de conserver à la fois Varsovie et Budapest d'une part, Tchita et Khabarovsk d'autre part. Elle devra choisir ou risquer de tout perdre" (les caractères italiques sont dans le texte).
    Plus loin: "Notre politique diffère de celle du général De Gaulle parce qu'il a commis ou commet trois erreurs: - faire passer la frontière de l'Europe à Marseille et non à Alger; - faire passer la frontière du bloc URSS/Europe sur l'Oural et non en Sibérie; - enfin, vouloir traiter avec Moscou avant la libération de Bucarest" (p. 31).
    A la lecture de ces deux brefs extraits, on ne peut plus dire que Jean Thiriart manquait de perspicacité et de prévoyance! Or ces phrases ont été écrites, répétons-le, à une époque où les militants sincèrement européistes, même les plus audacieux, parvenaient tout juste à concevoir une unité européenne de Brest à Bucarest, c'est-à-dire une Europe limitée à la plate- forme péninsulaire occidentale de l'Eurasie; pour Thiriart, elle ne représentait déjà plus qu'une étape, un tremplin de lancement, pour un projet plus vaste, celui de l'unité impériale continentale. Qu'on ne nous parle plus, dès lors, des droites nationalistes, y compris celles d'aujourd'hui, qui ne font que répéter à l'infini leur provincialisme, sous l'oeil bienveillant de leur patron américain.
    Il y a trente ans déjà, Thiriart allait plus loin: il dénonçait toute l'absurdité géopolitique du projet gaulliste (De Gaulle étant un autre responsable direct de la défaite de l'Europe, au nom du chauvinisme vétéro-nationaliste de l'Hexagone) d'une Europe s'étendant de l'Atlantique à l'Oural, faisant sienne, du même coup, cette vision continentale absurde, propre aux petits professeurs de géographie, qui trace sur le papier des cartes une frontière imaginaire à hauteur des Monts Ourals, qui n'ont jamais arrêté personne, ni les Huns ni les Mongols ni les Russes.
    L'Europe se défend sur les fleuves Amour et Oussouri; l'Eurasie, c'est-à-dire l'Europe plus la Russie, a un destin clairement dessiné par l'histoire et la géopolitique en Orient, en Sibérie, dans le Far East de la culture européenne, et ce destin l'oppose au West de la civilisation américaine du Bible and Business. Quant à l'histoire des rencontres et des confrontations entre les peuples, ce n'est rien d'autre que de la GEOPOLITIQUE EN ACTE, tout comme la géopolitique n'est rien d'autre que le destin historique des peuples, des nations, des ethnies et des empires, voire des religions, en PUISSANCE. En passant, nous devons ajouter que la conception de Jean Thiriart, pour autant qu'elle ait été encore liée aux modèles "nationalistes" influencés par la France révolutionnaire, était finalement plus "impériale" qu'impérialiste. Il a toujours refusé, jusqu'à la fin, l'hégémonie définitive d'un peuple sur tous les autres.
    L'Eurasie de demain ne sera pas plus russe qu'elle ne sera mongole, turque, française ou germanique: car quand tous ces peuples ont voulu exercer seuls leur hégémonie, ils ont échoué. Echecs qui devraient nous avoir servi d'enseignement.
    Qui pouvait, il y a trente ans, prévoir avec autant de précision la faiblesse intrinsèque de ce colosse militaro-industriel qu'était l'URSS, qui semblait à l'époque lancée à la conquête de toujours plus de nouveaux espaces, sur tous les continents, en âpre compétition avec les Etats-Unis qu'elle allait bientôt dépasser ?
    Avec le temps, finalement, tout cela s'est révélé un gigantesque bluff, un mirage historique probablement fabriqué de toutes pièces par les forces mondialistes de l'Occident pour maintenir les peuples dans la servitude, avec, à la clef, un chantage constant à la terreur. Tout cela pour manipuler les peuples et les nations de la Terre au bénéfice de l'intérêt stratégique suprême, unique, posé comme seul "vrai": celui de la superpuissance planétaire que sont les Etats-Unis, base territoriale armée du projet mondialiste. En fin de compte, pour parler le langage de la géopolitique, c'est la "politique de l'anaconda" qui a prévalu, comme la définissait hier, avec les mêmes mots, le géopoliticien allemand Haushofer, et la définissent aujourd'hui les géopoliticiens russes, à la tête desquels officie le Colonel Morozov; les Américains et les mondialistes cherchent toujours à éloigner le pivot territorial de l'Eurasie de ses débouchés potentiels sur les mers chaudes, avant de grignoter petit à petit le territoire de la "tellurocratie" soviétique. Le point de départ de cette stratégie de grignotement: l'Afghanistan.
    Jean Thiriart avait déjà mis en lumière, dans son livre de 1965, les raisons brutes et crues qui animaient la politique internationale. Ce n'est pas un hasard, d'ailleurs, que l'un de ses modèles était Machiavel, auteur du Prince.
    Certes, nous diront les pessimistes, si le Thiriart analyste de la politique a su anticiper et prévoir, le Thiriart militant, organisateur et chef politique du premier modèle d'organisation transnationale européiste, a failli. Soit parce que la situation internationale d'alors n'était pas encore suffisamment mûre (ou pourrie), comme nous le constatons aujourd'hui, soit parce qu'il n'y a pas eu de "sanctuaire" de départ, comme Thiriart l'avait jugé indispensable. En effet, il a manqué à Jeune Europe un territoire libre, un Etat complètement étranger aux conditionnements imposés par les superpuissances, qui aurait pu servir de base, de refuge, de source d'approvisionnement pour les militants européens du futur. Un peu comme le fut le Piémont pour l'Italie.
    Toutes les rencontres de Thiriart au niveau international visaient cet objectif. Toutes ont échoué. Réaliste, Thiriart a renoncé à l'engagement politique, au lieu de reprendre son discours et d'attendre que l'occasion se représente, et même une meilleure occasion, celle d'avoir un grand pays auquel il aurait pu proposer sa stratégie: la Russie. Le destin de ce citoyen belge de naissance mais Européen de vocation a été étrange: il a toujours été "hors du temps", surpris par les événements. Il les a toujours prévus mais a toujours été dépassé par eux.
    Sa conception de la géopolitique eurasienne, sa vision qui désigne GLOBALEMENT les Etats-Unis comme l'ennemi OBJECTIF absolu, pourraient être perçues comme les indices d'un "visionarisme" illuminé, freiné seulement par un esprit rationnel cartésien, et rationalisé en ultime instance.
    Son matérialisme historique et biologique, son nationalisme européen centralisateur et totalisant, sa fermeture à l'endroit de thématiques écologiques et animalistes, ses positions personnelles face aux spécificités ethno-culturelles, son hostilité de principe à tout pathos religieux, son ignorance de toute dimension métapolitique, son admiration pour le jacobinisme de la Révolution française, pierre d'achoppement pour bon nombre d'anti-mondialistes francophones: tout cela constituait des limites à sa pensée et des résidus de conceptions vétéro-matérialistes, progressistes et darwiniennes, de plus en plus éloignées des choix culturels, religieux et politiques contemporains, chez les hommes et les peuples engagés, dans toute l'Eurasie et dans le monde entier, dans la lutte contre le mondialisme. Les idées "rationalistes", que Thiriart faisait siennes, au contraire, ont été l'humus culturel et politique sur lequel le mondialisme a germé au cours des siècles passés. Ces aspects de la pensée de Thiriart ont révélé leurs limites, pendant les derniers mois de son existence, notamment lors des colloques et conversations de Moscou en août 1992. Son développement intellectuel semblait s'être définitivement arrêté à l'époque de l'historicisme linéaire et progressiste, avec sa mythologie d'un "avenir radieux pour l'humanité".
    Une telle vision rationaliste ne lui permettait pas de comprendre des phénomènes aussi importants que le réveil islamique ou le nouveau "mysticisme" eurasiste russe, ainsi que leur projections politiques d'une teneur hautement révolutionnaire et anti-mondialiste. Et ne parlons même pas de l'impact des visions traditionalistes d'un Evola ou d'un Guénon. Thiriart véhiculait donc cet handicap "culturel", ce qui ne nous a pas empêché de nous retrouver à Moscou en août 1992, où nous avons cueilli au vol ses innombrables intuitions politiques.
    Quelques-unes de ces intuitions ont fait qu'il s'est retrouvé aux côtés de jeunes militants européens pour aller rencontrer les protagonistes de l'avant-garde "eurasiste" du Front du Salut National russe, rassemblés autour de la revue Dyenn et du mouvement du même nom. Nous avons découvert, ainsi, dans la capitale de l'ex-empire soviétique qu'il avait été parfaitement reconnu comme un penseur d'avant-garde par les Russes. Les enseignements géopolitiques de Thiriart ont germé en Russie, c'est indubitable, alors qu'en Occident ils ont toujours été méconnus voire méprisés. Thiriart a eu un impact lointain, dans les immensités glacées de la Russie-Sibérie, dans le coeur du Vieux Monde, près du pivot central de la tellurocratie eurasiatique.
    Est-ce une ironie de l'histoire des doctrines politiques, qui surgit au moment de leur actualisation pratique ou est-ce la ennième confirmation de cet adage antique, "nul n'est prophète en son pays"? Le long "exil intérieur" de Thiriart semblait donc terminé, il s'était retiré de la politique active pour toujours et avait surmonté ce retrait qui, au départ, avait été une grosse déception. Il nous inondait de documents écrits, de comptes rendus d'interventions orales. Le flot ne semblait jamais devoir s'arrêter! Comme s'il cherchait à rattraper le temps qu'il avait perdu dans un silence dédaigneux.
    Mu par un enthousiasme juvénile, parfois excessif et agaçant, Thiriart se remettait à donner des leçons d'histoire et de géopolitique, de sciences exactes et de politologie, de droit et toutes autres disciplines imaginables, aux généraux et aux journalistes, aux parlementaires et aux écrivains, aux politiciens de l'ex-URSS et aux militants islamiques de la CEI, et aussi, bien sûr, à nous, les Italiens présents qui avions, en même temps que lui, connu des changements d'opinion, en apparence inattendus. Et tout cela s'est passé dans la Russie d'aujourd'hui, où tout est désormais possible et rien n'est certain (et qui pourra être, qui sait, la Russie d'hier, quand cet article paraîtra); nous avons en effet affaire à une Russie suspendue entre un passé glorieux et un futur ténébreux, mais grosse de potentialités inimaginables. C'est là-bas que Jean Thiriart a retrouvé une nouvelle jeunesse.
    Dans une ville de Moscou qui survit au jour le jour entre l'apathie et la fébrilité, semblant attendre "quelque chose" dont on ne connaît encore ni le nom ni le visage; une ville où tout se passe, où tout peut se passer comme dans une dimension spéciale, entre ciel et terre. De la terre russe tout et le contraire de tout peut jaillir: le salut et l'extrême perdition, la renaissance ou la fin, une nouvelle puissance ou la désintégration totale d'un peuple qui fut impérial et est devenue, aujourd'hui, une plèbe misérable. Enfin, c'est là, et là seulement, que se joue le destin de tous les peuples européens et, en définitive, de la planète Terre. L'alternative est bien claire: ou nous aurons un nouvel empire eurasiatique qui nous guidera dans la lutte de libération de TOUS les peuples du globe ou nous assisterons au triomphe du mondialisme et de l'hégémonisme américain pour tout le prochain millénaire. C'est là-bas que l'écrivain et homme politique Jean Thiriart avait retrouvé l'ESPOIR de pouvoir mettre en pratique ses intuitions du passé, cette fois à une échelle bien plus vaste.
    Dans cette terre de Russie, d'où peut surgir le messie armé des peuples d'Eurasie, nouvel avatar d'un cycle de civilisation ou Antéchrist des prophéties johanniques, nous aurons un espace pour toutes les alchimies et les expériences politiques, inconcevables si on les regarde avec des yeux d'Occidental. La Russie actuelle est un immense laboratoire, une terre politiquement vierge que l'on pourra féconder de greffons venus de loin, une terre vierge où la LIBERTE et la PUISSANCE vont se chercher pour s'accoupler et tenter de nouvelles synthèses: "Le chemin de la liberté passe par celui de la puissance", soulignait Thiriart dans son livre fondamental, "Il ne faudrait donc pas l'oublier, ou il faudrait l'apprendre à ceux qui l'ignorent. La liberté des faibles est un mythe vertuiste, une ingénuité à utilisation démagogique ou électorale. Les faibles n'ont jamais été libres et ne le seront jamais. Seule existe la liberté des forts. Celui qui veut être libre, doit se vouloir puissant. Celui qui veut être libre doit être capable d'arrêter d'autres libertés, car la liberté est envahissante et a tendance à empiéter sur celle des voisins faibles". Ou encore: "Il est criminel du point de vue de l'éducation politique de tolérer que les masses puissent être intoxiquées par des mensonges affaiblissants comme ceux qui consistent à "déclarer la paix" à ses voisins en s'imaginant ainsi pouvoir conserver sa liberté. Chacune de nos libertés a été acquise à la suite de combats répétés et sanglants et chacune d'entre elles ne sera maintenue que si nous pouvons faire étalage d'une force susceptible de décourager ceux qui voudraient nous en priver. Plus que d'autres, nous aimons certaines libertés et rejetons de nombreuses contraintes. Mais nous savons combien sont perpétuellement menacées ces libertés. Que ce soit en tant qu'individu, que ce soit en tant que nation, nous connaissons la source de la liberté et c'est la puissance. Si nous voulons conserver la première, nous devons cultiver la seconde. Elles sont inséparables" (p. 301-302).
    Voilà une page qui, à elle seule, pourrait assurer à son auteur un poste dans une faculté d'histoire des sciences politiques. Quand tout semblait à nouveau possible et quand le jeu des grandes stratégies politiques revenait à l'avant-plan, sur un échiquier grand comme le monde, quand Thiriart venait à peine d'entrevoir la possibilité de donner vie à sa grande idée d'Unité, voilà qu'a surgi le dernier coup du destin: la mort.
    En dépit de son inéluctabilité, elle est un événement qui nous surprend toujours, qui nous laisse avec un sentiment de regret et d'incomplétude. Dans le cas de Thiriart, le fait de la mort fait vagabonder l'esprit et nous imaginons tout ce que cet homme d'élite aurait encore pu nous apporter dans nos combats, tout ce qu'il aurait encore pu apprendre à ceux qui partagent notre cause, ne fût-ce que dans de simples échanges d'opinions, ne fût-ce qu'en formulant des propositions en matières culturelle et politique.
    Enfin, il nous appartient de souligner la complétude de l'oeuvre de Thiriart. Plus que tout autre, il avait complètement systématisé sa pensée politique, tout en restant toujours pleinement cohérent avec ses propres prémisses et en demeurant fidèle au style qu'il avait donné à sa vie.
    Lui, moins que tout autre, on ne pourra pas lui faire dire post mortem autre chose qu'il n'ait réellement dite, ni adapter ses textes et ses thèses aux exigences politiques du moment. Il reste le fait, indubitable, que sans Jean Thiriart, nous n'aurions pas été ce que nous sommes devenus. En effet, nous sommes tous ses héritiers sur le plan des idées, que nous l'ayions connu personnellement ou que nous ne l'ayions connu qu'au travers de ses écrits. Nous avons tous été, à un moment ou à un autre de notre vie politique ou de notre quête idéologique, les débiteurs de ses analyses et de ses intuitions fulgurantes. Aujourd'hui, nous nous sentons tous un peu orphelins.
    En cet instant, nous voulons nous rappeler d'un écrivain politique, d'un homme qui était tout simplement passionné, impétueux, d'une vitalité débordante, le visage toujours illuminé d'un sourire jeune et l'âme agitée par une passion dévorante, la même que celle qui brûle en nous, sans vaciller, sans la moindre incertitude ou le moindre fléchissement.
    Le cas Jean Thiriart? C'est l'incarnation vivante, vitale, d'un homme d'élite qui porte son regard vers le lointain, qui voit de haut, au-delà des contingences du présent, où les masses restent prisonnières. J'ai voulu tracer le portrait d'un PROPHETE MILITANT.

    Carlo Terracciano http://www.voxnr.com

  • 79% des Suisses pour le durcissement du droit d’asile

    79% des Suisses pour le durcissement du droit d’asile

    BERNE (NOVOpress) — Comme c’était déjà le cas dans les autres pays européens, on ne pourra désormais plus déposer une demande d’asile dans une ambassade suisse. Les requérants récalcitrants pourront être regroupés dans des centres spécifiques et les cas de désertions ne pourront plus être considérés à eux seuls comme des motifs valables pour déposer une demande d’asile. La votation du dimanche 9 juin n’est donc pas une révolution mais un petit pas dans la bonne direction.

    De tous les durcissements de la loi sur l’asile, c’est celui-ci qui a remporté la plus grande adhésion de la part du peuple suisse. Il intervient 7 ans après l’acception d’un précédent qui avait déjà engrangé 68% de vote favorable. Il fait également suite à l’interdiction des minarets en 2009 et à l’expulsion des criminels étrangers en 2010.

    Lors des analyses télévisées traditionnelles d’après-scrutin, le président du Parti socialiste suisse a dit craindre que le oui massif des Helvètes exprime un rejet de l’ensemble de la politique d’immigration. Au vu des dernières votations sur des sujets connexes, on ne saurait lui donner tort.

    Cette votation intervient avant celle sur l’arrêt de l’immigration massive par l’UDC qui vise à gérer de manière autonome du droit international toute la politique migratoire mais aussi celle d’ECOPOP qui veut limiter l’immigration nette à 0,2% par année. Ces initiatives avaient déjà de grandes chances de succès avant le scrutin du dimanche 9 juin, elles ont aujourd’hui un vent qui souffle très forts dans leurs voiles.

    Jean-David Cattin http://fr.novopress.info/

  • 50 ans après… une critique positive toujours d’actualité ?

    À partir d’avril 1961, un prisonnier est amené à faire le bilan sans concession de l’échec de son combat politique et activiste pour une cause perdue. Dominique Venner n’est pas encore l’historien et fondateur de la Nouvelle Revue d’Histoire qu’il est devenu par la suite, il est un condamné politique à la prison de la Santé.

    UN “QUE FAIRE ?” NATIONALISTE

    Responsable d’un mouvement nationaliste interdit par le régime gaulliste, Jeune Nation, son engagement dans le combat de l’Algérie française l’a conduit à être arrêté et d’écoper de 18 mois de prison. Symbole de courage pour une génération de jeunes militants nationalistes de Jeune Nation mais surtout de l’importante Fédération des Etudiants Nationalistes (FEN), il est un observateur impuissant de la fin du combat des partisans de l’Algérie Française. Dans sa cellule, il rédige une courte brochure qui est un solde pour tout compte avec la ligne stratégique adoptée jusque-là. La rédaction du texte s’accompagne de longues discussions avec ses camarades détenus pour tirer les leçons de leur engagement, son analyse s’affine et devient un véritable plan de reconquête de l’influence perdue. George Bousquet, journaliste à RIVAROL, sortira le document lors de sa libération de la Santé. Pour une critique positive se diffuse alors rapidement dans les réseaux nationalistes en pleine recomposition. Le texte est anonyme, mais il est fait sien par la majorité des étudiants de la FEN. « Ecrit par un militant pour les militants », il touche directement sa cible. Dominique Venner exprimait clairement la volonté d’une jeunesse en quête d’un idéal révolutionnaire. Sévère et lucide, ce texte n’est nullement fait pour s’apitoyer sur une défaite. Il affirme que le combat ne fait que commencer, que le nationalisme est au début de sa longue marche. Pour une critique positive reste une référence pour tout un courant activiste, rarement un texte politique influence plusieurs générations de militants nationalistes. Cette brochure connut plusieurs éditions dans les années 1970, plus ou moins artisanales, et elle est maintenant diffusée gratuitement sur Internet par de nombreux sites de téléchargement. Comment expliquer cette longue postérité d’un texte écrit dans une situation d’urgence ? Tout simplement parce qu’il pose les problématiques de base que rencontrent les militants nationalistes authentiques et révolutionnaires depuis 50 ans. Dès les premières lignes, Pour une critique positive établit une distinction fondamentale et sans équivoque entre les “nationaux” et les “nationalistes”. L’attitude des premiers est dénoncée en des termes très durs. La « confusion idéologique » des nationaux est critiquée sans appel : « Les “nationaux” s’attaquent aux effets du mal, pas à ses racines. Ils sont anticommunistes mais oublient que le capitalisme et les régimes libéraux sont les principaux artisans de la propagation du communisme. Ils étaient hostiles à la politique algérienne du gouvernement, mais oublient que cette politique était le produit d’un régime, de son idéologie, de ses intérêts, de ses maîtres réels financiers et technocrates, comme de ses structures politiques et économiques. Ils voulaient sauver l’Algérie française contre le régime, mais ils reprennent à leur compte ses principes et ses mythes ». L’opportunisme et la mythomanie de ces milieux (« Un bridge avec un général en retraite, un parlementaire ou un sergent de réserve devient une sombre et puissante conjuration ») n’ont d’égal pour Venner que leur arrivisme électoraliste. Sur la question de l’action violente, le texte est clair sur l’importance de rompre avec les pratiques “terroristes” désorganisées des derniers feux de l’OAS : « Le terrorisme aveugle est le meilleur moyen pour se couper d’une population. C’est un acte désespéré ». Mais c’est surtout le manque de discipline et d’organisation qui reste une constante dans les rangs de la mouvance. Dès lors le jugement est sans appel. « Zéro plus zéro, cela fait toujours zéro. L’addition des mythomanes, des comploteurs, des nostalgiques, des arrivistes, ne donnera jamais une force cohérente. »

    POUR UNE NOUVELLE THÉORIE RÉVOLUTIONNAIRE

    On l’aura compris, Pour une Critique positive était sans concession. Dominique Venner s’appuyait sur l’exemple de rigueur de Lénine et des Bolcheviks russes à la veille de la Révolution d’Octobre 1917. Lecteur du « Que faire ? » du fondateur de l’URSS, il établit une nouvelle théorie révolutionnaire créant un unité entre réflexion et action radicale. Ce rôle est donnée à la « conscience révolutionnaire », elle est le cœur de la méthode qu’il veut mettre en place : « Le révolutionnaire est entièrement conscient de la lutte engagée entre le Nationalisme, porteur des valeurs créatrices et spirituelles de l’Occident et le Matérialisme sous ses formes libérales ou marxistes. Il est libéré des préjugés, des contre-vérités et des réflexes conditionnés par lesquels le régime se défend. L’éducation politique qui permet de s’en affranchir s’acquiert par expérience personnelle, bien sûr, mais surtout à l’aide de l’enseignement que seule l’étude permet de dégager. Sans cette éducation, l’homme le plus courageux, le plus audacieux, n’est plus qu’une marionnette manipulée par le régime […] Par une propagande permanente à sens unique, à laquelle chacun est soumis dès l’enfance, le régime, sous ses multiples aspects, a progressivement intoxiqué les Français.

    Toutes les nations à direction démocratique en sont là. Tout esprit critique, toute pensée personnelle sont détruits. Il suffit que soient prononcés les mots-clefs pour déclencher le réflexe conditionné prévu et supprimer tout raisonnement ». Si des notions comme l’Occident ou le Régime (à lire dans le contexte de l’époque) sont datées, le fond reste d’une actualité intéressante. L’enjeu est donc de donner une direction révolutionnaire à toutes les forces nationalistes, dans la perspective d’un changement de la société sur des bases nouvelles. « Maintenir le moral offensif de ses propres partisans, communiquer ses convictions aux hésitants sont deux conditions indispensables au développement du Nationalisme. La preuve est faite que dans l’action ou en prison, quand la démoralisation guette, quand l’adversaire semble triompher, les militants éduqués, dont la pensée cohérente soutient la foi, ont une force de résistance supérieure ». Voulant doter le nationalisme d’une organisation centralisée et“monolithique”. tirant les enseignements de la période de Jeune Nation, le texte rappelle une règle fondamentale du militantisme : « La preuve est faite que cinq militants valent mieux que cinquante farfelus. La qualité des combattants, est, de loin, préférable à leur quantité. C’est autour d’une équipe minoritaire et efficace que la masse se rassemble, pas l’inverse. Que les mouvements révolutionnaires soient des minorités agissantes ne signifie évidemment pas que tous les groupes minoritaires soient, pour autant, révolutionnaires. C’est une excuse trop facile pour la médiocrité de certains. Les minorités agissantes ne sont pas des sectes stériles, elles sont en prise directe sur le peuple. » La définition même que Dominique Venner donne au nationalisme fit couler beaucoup d’encre et devait provoquer de nombreuses ruptures avec d’anciens camarades : « Fondé sur une conception héroïque de l’existence, le Nationalisme, qui est un retour aux sources de communauté populaire, entend créer de nouveaux rapports sociaux sur une base communautaire et bâtir un ordre politique sur la hiérarchie du mérite et de la valeur. Dépouillé de l’enveloppe étroite imposée par une époque, le Nationalisme est devenu une nouvelle philosophie politique. Européen dans ses conceptions et ses perspectives, il apporte une solution universelle aux problèmes posés à l’homme par la révolution technique. » L’orientation européenne et quasiment nietzschéenne du texte n’échappe pas, et laisse entrevoir l’évolution vers les premières formes de la pensée de la « Nouvelle Droite ». L’éthique de l’honneur de « l’homme européen » et l’appel à la naissance d’une « Jeune Europe » font encore débat. Mais comment ne pas souscrire à l’affirmation que l’Europe doit avoir un autre destin que la mondialisation. « L’unité est indispensable à l’avenir des Nations européennes. Elles ont perdu la suprématie du nombre ; unies, elles retrouveraient celle de la civilisation, du génie créateur, du pouvoir d’organisation et de la puissance économique. Divisées, leurs territoires sont voués à l’invasion et leurs armées à la défaite ; unies, elles constitueraient une force invincible […] La jeunesse d’Europe aura de nouvelles cathédrales à construire et un nouvel empire à édifier. ».
    Monika BERCHVOK Rivarol du 31 mai 2013

  • Crise de la dette : On a sacrifié la Grèce pour sauver l’euro

    par Giorgios Malouchos

    Selon le FMI, le plan de sauvetage de la Grèce a surtout permis à ses créditeurs de se décharger de leur responsabilité et se prémunir des risques de contagion. Les Grecs devraient se révolter et rediscuter des conditions du prêt, estime To Vima.

    C’était donc ça : le plan d’aide était faussé depuis le début. Un plan qui a conduit à des conséquences dévastatrices. Un plan qui était censé “sauver” la Grèce, mais c’est plus exactement de l’euro qu’il s’agissait, et cela, à travers la mise à mort de la Grèce ! Et qui dit ça ? Eh bien, un des trois membres de la Troïka (BCE, UE, FMI) : le Fonds monétaire international. Et il critique autant ses partenaires que lui-même, mais aussi le gouvernement grec. Tous ensemble se sont dirigés vers une catastrophe qui n’avait pas d’autre motif que de faire gagner du temps aux autres pays de la zone euro.

    Le document du FMI qui a été publié le 5 juin est une gifle pour la politique de “sauvetage’’, mais surtout pour l’“Europe” — c’est à dire l’Allemagne — et également pour le gouvernement grec de l’époque, mené par le socialiste George Papandréou, qui avait signé le premier mémorandum.

    Non seulement les créditeurs détruisent, mais ils donnent l’impression de vouloir utiliser la crise grecque pour protéger et, finalement, réorganiser la zone euro, au détriment de la Grèce.

    Une classe politique discréditée

    Les documents sont exaspérants : le FMI avoue le crime, mais n’admet pas ses responsabilités. Il révèle de la manière la plus officielle le motif sans expliquer comment cette tragédie que traverse le pays — due non pas à la dette mais au plan de sauvetage — pourrait être affrontée une fois que les erreurs ont été reconnues. C’est d’un cynisme débordant…

    Et naturellement, tout ceci expose irréparablement la classe politique grecque, qui soutenait le plan d’aide et qui le présentait comme le seul moyen de recours du pays. Et qui forçait vaille que vaille la Grèce à se plier à cette recette de mort avec pour alibi son sauvetage. Un sauvetage qui, comme l’a avoué le FMI, s’est révélé une catastrophe.

    La classe politique ne s’est pas battue pour les intérêts du pays, mais au contraire elle a préféré la voie facile et ne s’est souciée que du maintien de son pouvoir. Elle était prête a renoncer au peu de souveraineté du pays pour céder à un pitoyable chantage.

    Si le gouvernement grec avait un minimum de respect tant pour le mot “grec” que le mot “gouvernement”, il ne devrait pas fermer les yeux sur la récente révélation du FMI.

    Et maintenant ?

    Il devrait cette fois ci répondre à cette question : est-il possible que l’un des trois membres du directoire international qui exerce le contrôle économique sur le pays continue à suivre sa route sans que le gouvernement grec ne réagisse ? C’est peut-être pour cette raison que ce rapport a été réalisé et publié : pour donner à Athènes la force de remettre en question le cette route — ou peut-être pas. En tout cas, l’idée qu’ils se soient “rendus compte tout à coup de leur erreur” est naïve.

    La Grèce devrait enfin faire quelque chose. Qu’est ce qu’elle attend ? Et si ce n’est pas maintenant, quand ? Et tous ceux qui disaient que cette solution était un “sauvetage”, ou que la Grèce est elle-même responsable de son malheur et que les grecs devraient endurer tout cela, devraient revoir leur opinion.

    Les créditeurs eux-mêmes ont fait auto-critique. Eh bien, que leurs partisans fassent de même…Et voyons, enfin, tous ensemble, comment peut-on exploiter cette terrible hypothèse pour mettre un frein à la catastrophe qu’on a nommé sauvetage. Même si il est beaucoup trop tard : parce que maintenant, la Grèce a perdu toutes ses armes. Par sa propre faute.

    Presseurop.eu  http://fortune.fdesouche.com

  • Valls devra répondre de ses exactions

     

    Tandis que 1) La Manif pour tous assigne l’Etat pour faute lourde pour la répression violente et illégale dont ont été victimes les défenseurs de la famille, 2) une centaine de plaintes ont été déposées déposées contre les abus des forces de l’ordre dans la répression de ces mêmes manifestations pacifiques. 3) Quant à la Hongrie de Viktor Orban, elle s’insurge contre les violations des droits de l’homme dans la France de Hollande.

     

    1) - Manif Pour Tous : Assignation de l’Etat pour faute lourde

    Communiqué de presse La Manif Pour Tous - 7 juin 2013

    Plusieurs manifestants ont décidé, à titre individuel, de déposer plainte pour des violences policières ou des atteintes injustifiées à leurs libertés fondamentales d’expression mais aussi d’aller et venir.

    Ces plaintes, déposées avec ou en dehors de l’assistance des avocats de La Manif Pour Tous, viennent confirmer les inquiétudes réelles de La Manif Pour Tous sur l’usage immodéré, inapproprié et à des fins politiques de la contrainte policière, en marge des manifestations organisées par le collectif.

    La Manif Pour Tous continue de collecter sur www.libertepourtous.fr les témoignages des personnes s’estimant victimes de gardes à vue, arrestations et contrôles d’identités abusifs.

    Grâce à ces témoignages, La Manif Pour Tous assistera toutes les personnes qui le désirent dans les diverses actions judiciaires qui vont être initiées dans les prochains jours et qui sont destinées à sanctionner et réparer les fautes lourdes commises par l’Etat dans l’administration de la justice

    La Manif pour tous

    2) - Une centaine de plaintes déposées contre les abus des forces de l’ordre

    Environ 20 avocats se sont rendus aujourd’hui au secrétariat particulier du Procureur de la République François Molins pour déposer une centaine de plaintes pour arrestation arbitraire et violences commises par des dépositaires de l’autorité publique. Le Procureur s’est excusé et les avocats ont été reçus par le secrétaire général qui a fait enregistrer les plaintes et a indiqué qu’une information serait donnée ultérieurement.

    Une autre série de plaintes sera déposée la semaine prochaine.

    Le Procureur de la République a 3 mois pour répondre.

    A 19h30, une manifestation déclarée est organisée au Trocadéro contre la répression policière.

    Chrétienté Info

    3) - La députée hongroise Szilvia Bertha a déposé cette lettre à l’ambassade de France

    Lettre ouverte au Président de la République François Hollande, et au ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, déposée mercredi à l’ambassade de France par la députée hongroise Szilvia Bertha, présente avec certains de ses enfants au rassemblement de protestation organisé par les Christian Women against Femen :

    « Messieurs,

    Nous manifestons aujourd’hui devant l’ambassade de France pour protester contre l’irresponsable politique familiale du pouvoir politique français et la scandaleuse répression dont ont été victime les très nombreux manifestants opposés à ce que l’on a pudiquement appelé « Le Mariage pour tous ».

    Ainsi donc, défiant toutes les lois de la nature et entendant bouleverser les lois fondamentales de la filiation, vous avez choisi de voter en force le mariage homosexuel et la possibilité pour ces couples d’adopter des enfants et d’en être les deux parents légaux. [...]

    La suite surNdF

     

    http://www.actionfrancaise.net

  • Sondage : L’Union Européenne menace les Européens au lieu de les défendre

    BRUXELLES (NOVOpress/Bulletin de réinformation) – Un sondage a été réalisé par l’institut Gallup sur le sentiment des Européens vis‑à‑vis de l’UE dans six pays membres à savoir la France, le Danemark, l’Allemagne, les Pays‑Bas, la Pologne et le Royaume‑Uni. Cette étude révèle que l’Union européenne est perçue « Comme une menace externe de plus en plus forte et non plus comme une institution défendant les intérêts des Européens ».

     

    Pour Robert Manchin, directeur général de Gallup Europe les gens doutent de la faculté de l’UE “à pouvoir gérer les flux migratoires et l’identité propre à chaque pays” ainsi que le chômage, les retraites, ce qui sont les questions les plus préoccupantes pour eux.

    Mais le plus surprenant est que la méfiance envers l’UE est la plus ancrée au sein des pays membres constituant le cœur même du projet européen notamment la France. Ainsi, 62 % des Français pensent que l’UE prend une mauvaise direction contre 17 % qui pensent le contraire. Si les Allemands semblent les moins critiques à l’encontre de l’UE, on constate que leur soutien à l’UE est de plus en plus volatil : 31 % pensent que l’Allemagne devrait quitter l’UE. Un sondage à méditer par Attali pour qui toujours plus d’UE est la solution.

    http://fr.novopress.info