Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

géopolitique - Page 413

  • Le grand vainqueur de la Coupe du monde, c’est… Vladimir Poutine !

    Vladimir_Putin_inauguration_7_May_2012-15.jpg

    La France en liesse, Macron exultant de joie comme un gamin et étreignant sur le podium la présidente croate, à en rendre jalouse Brigitte, la descente des Champs-Élysées, la réception dans les jardins du Palais présidentiel… Même la RATP, qu’on savait déjà sensible à la poésie, s’est mise aux calembours et a célébré la victoire des Bleus en rebaptisant six stations de métro : Deschamps – Élysées Clemenceau, Victor Hugo Lloris, Bercy les Bleus…

    J’aurais tendance à penser que ce genre de fête berce les Français d’illusions éphémères, même si la plupart des journaux ont titré sur un avenir prometteur : « Le jour de gloire est arrivé », « La tête dans les étoiles »« Un bonheur éternel » et tutti quanti. Ce sont des as de l’hyperbole. Plus dure sera la chute quand, les jours d’euphorie passés, on reviendra à la réalité.

    Un chef d’État s’est illustré par sa dignité en la circonstance : c’est Vladimir Poutine. Certes, il était l’organisateur de cette Coupe du monde et avait un devoir de réserve. Du reste, l’équipe russe n’a pas été particulièrement brillante – bien qu’elle soit arrivée en quart de finale, où on ne l’attendait pas. Il s’est contenté de commenter : « Nous pouvons sans aucun doute être fiers de notre manière d’avoir organisé ce tournoi […]. Nous avons réussi cet événement grandiose, nous l’avons réussi dans tous ses aspects ».

    Ce Mondial, en effet, a permis à la Russie d’effectuer un retour triomphal sur la scène internationale. Tous ceux qui étaient partis avec des préjugés ont dû reconnaître que l’organisation était parfaite. L’eussent-ils dénié, les nombreux supporteurs français auraient pu témoigner du chaleureux accueil qu’ils ont reçu. Même Donald Trump s’est fendu d’un tweet pour féliciter le président Poutine et la Russie de « l’organisation d’une Coupe du monde vraiment géniale – l’une des meilleures ! », – à la veille, il est vrai, d’une rencontre bilatérale à Helsinki.

    Ces dernières années, l’image de la Russie en avait pris un coup. Tout était bon pour dénigrer Poutine : l’annexion de la Crimée, la législation sur les homosexuels, le dopage et surtout l’aide apportée aux Syriens avaient entraîné des sanctions sportives, économiques et morales contre ce pays, comme s’il fallait punir les peuples des égarements supposés de ses dirigeants. Ajoutez à cela sa réputation de dictateur que les médias soulignent à la moindre occasion : pourtant, un ancien membre du KGB, qui modernise et ouvre son pays, n’est-il pas aussi respectable qu’un président de la République qui trouve de bonnes raisons de restreindre la liberté d’expression, sauf la sienne ?

    Avec ce Mondial, Vladimir Poutine a occupé le devant de la scène internationale. Il a fait une opération de marketing en facilitant les démarches administratives pour se rendre et se déplacer en Russie. Il a montré à tous les supporteurs, notamment européens, à des millions de téléspectateurs en France, que la Russie était une terre accueillante et non pas cette dictature que les prétendues élites occidentales se plaisent à décrire. Les apparences de la démocratie ne garantissent pas qu’un gouvernement soit au service du seul bien commun.

    Bref, il a redoré le blason de la Russie dans le monde et renforcé sa popularité personnelle, déjà grande dans le pays. Mais il n’est pas dans sa nature d’exhiber des signes extérieurs de satisfaction. Il laisse qui voudra sauter de joie comme un cabri, préférant savourer intérieurement sa victoire.

    Souhaitons que les dirigeants européens, et notamment français, révisent leurs préventions à son égard. Qu’ils comprennent que la Russie pourrait être un allié précieux pour lutter contre le terrorisme islamique et défendre les valeurs occidentales qu’eux-mêmes ont tendance à délaisser.

    Philippe Kerlouan

    http://www.bvoltaire.fr/le-grand-vainqueur-de-la-coupe-du-monde-cest-vladimir-poutine/

  • Poutine lors de sa conférence de presse avec Trump : «J’ai travaillé dans le Renseignement (…) M. Soros s’ingère partout.» (Ajout d’un résumé de la conférence de presse)

    Poutine en conférence de presse avec Trump : «J’ai travaillé dans le renseignement (…) Vous savez, M. Soros s’ingère partout.»
    – RT France, 16 juillet 2018, 17h50

    (Voir à 42min20)

    Résumé en 13 minutes des moments les plus importants de la conférence de presse :

    http://www.fdesouche.com/1042991-poutine-lors-de-sa-conference-de-presse-avec-trump-jai-travaille-dans-le-renseignement-m-soros-singere-partout-video-integrale-de-la-conference-de-presse
  • Pendant que l’armée syrienne reconquiert Deraa, Poutine multiplie les initiatives diplomatiques

    Par Antoine de Lacoste

    Depuis que les Américains ont retiré leur soutien aux rebelles islamistes de la province de Deraa, ces derniers ont majoritairement choisi la voie de la négociation dès que l’armée syrienne a déclenché son offensive.

    Ce sont bien sûr les Russes qui organisent les discussions, mais les débuts n’ont pas été faciles. Contrairement au scénario habituel, le transfert des combattants islamistes avec familles et armes légères vers Idleb, au nord-ouest du pays, n’a pas été accepté d’emblée par les négociateurs russes. Un jour il faudra en effet reconquérir cette province et il est inutile de la renforcer lorsqu’il est possible de faire autrement.

    Ce n’était pas le cas dans la Ghouta par exemple, située en zone urbaine. La province de Deraa, à l’exception de la ville du même nom, est surtout rurale. D’ailleurs de nombreux villages se sont rendus dès le début de l’offensive, peu désireux d’affronter le pilonnage de l’aviation russe. Les islamistes les plus déterminés se sont alors retirés vers Deraa, non sans avoir assassiné en plusieurs endroits des responsables de villages qui avaient négocié avec les Russes. La presse occidentale a évidemment peu relayé cette information.

    Pressés d’en finir, les Russes ont finalement cédé et promis un transfert vers Idleb pour ceux qui refuseraient « l’accord de réconciliation » traditionnellement proposé depuis quelques mois par le pouvoir syrien.

    En échange de cette concession russe, le plus important poste-frontière avec la Jordanie, celui de Nassib, a été évacué sans combat par les islamistes. Ils l’avaient conquis en 2015.

    A l’heure actuelle, l’armée syrienne encercle totalement la ville de Deraa, et l’issue semble proche.

    Il restera ensuite une inconnue de taille : le plateau du Golan.

    Les Israéliens observent de très près la situation. Certes eux-aussi ont abandonné les insurgés qu’ils aidaient pourtant depuis longtemps, mais pas au point de laisser l’armée syrienne s’approcher trop du Golan qu’elle a conquis en 1967 et annexé en 1981 ; annexion qui n’a pas été reconnue par la communauté internationale (sans engendrer aucune sanction, rassurez-vous) et encore moins par la Syrie dont c’est le territoire.

    Bien sûr les Syriens n’ont aucunement l’intention de reconquérir le Golan, mais ils voudraient au moins reprendre aux islamistes ce qu’ils ont perdu.

    La situation syrienne a bien sûr été au cœur des discussions entre Poutine et Nétanyahu lors de leur rencontre du 11 juillet à Moscou. Le premier Ministre israélien a notamment demandé très officiellement à la Russie de faire partir les Iraniens de Syrie. Pendant leur rencontre, il est cocasse de noter que l’aviation russe a bombardé des positions islamistes près du Golan tandis que l’aviation israélienne attaquait des positions syriennes non loin de là… On s’aime, mais virilement !

    Poutine rencontrera ensuite Emmanuel Macron et surtout Donald Trump. Le dossier syrien sera on s’en doute largement évoqué. 

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste dans notre catégorie Actualité Monde.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Politique & éco n°178 avec Charles Gave : Menaces sur la finance et grand réveil des peuples

    Olivier Pichon reçoit Charles Gave économiste et financier.

    1) De sérieux doutes sur la planète financière.
    – Charles Gave : «  je n’ai pas peur, mais j’ai un doute ! »
    – La finance au centre du monde, une erreur !
    – Quand la BCE décide qu’il y a des actifs qui n’ont pas le droit de baisser.
    – Un système de faux prix avec de la monnaie qui n’existe pas.
    – Les entrepreneurs dépourvus d’information.
    – Les outils du marché, les taux d’intérêts et les taux de change devenus «  illisibles ».
    – Gare au retour des «  vrais prix » !
    – Les faux prix ont pour conséquence le non investissement, le refus d’embauche et le maintien en cash.
    – Nous arrivons en fin de période des faux prix : exemple la dette italienne, la Deutsche Bank.
    – Ces banques menacent non seulement le système bancaire mais toute l’économie financière.
    – Le problème Allemand : Kissinger : «  trop grosse pour l’Europe, trop petite pour le monde. »
    – En cas de faillite de la DB les traités interdisent son rachat par l’Etat allemand, règle établie à la demande de …l’Allemagne.
    – Retour sur la faillite de Lehmann Brother.
    – Le précédent de la Suède.
    – « Pendre un banquier de temps en temps ! ».
    – Pour un « Bruxit », sortir Bruxelles et son administration de l’Europe !

    2) Qui pourrait mourir pour l’Europe de Bruxelles ?
    – L’Europe une civilisation, pas une nation, vouloir un état Européen est une sottise !
    – Une crise constitutionnelle en Europe : Technocratie contre démocratie, un problème de légitimité.
    – Populisme l’autre nom de la démocratie.
    – La montée du $ aggrave la crise de la dette, l’heure de vérité des endettés en $ est en train d’arriver.
    – Conséquence : crise de liquidité.
    – La Chine est prête à affronter la guerre des monnaies.
    – L’Allemagne devrait voir ses débouchés hors Europe se limiter, et elle a moins de débouchés européens.
    – Un problème supplémentaire pour l’Allemagne.
    – Et pendant ce temps Trump.
    – Pour résumer le problème, une métaphore polynésienne : le combat des hommes des arbres contre celui des hommes des bateaux.
    – Il n’y a plus de gauche et de droite.
    – Dans cette analyse la guerre monétaire plus pertinente que la guerre commerciale.
    – L’enjeu : la fin du principe impérial du dollar.
    – Le pétrole payé en $ : la veine jugulaire, on entre dans une période dangereuse.
    – Ceux qui ont voulu s’affranchir du $ l’on parfois payé de leur vie, les hommes de Bruxelles eux, obtempèrent.

    3) Le grand retour des peuples.
    – Quand les «  hommes des arbres veulent en finir avec les hommes des bateaux »
    – Samuel Huttington contre Francis Fukuyama.
    – Non, depuis la chute de l’URSS l’histoire n’est pas finie !
    – Une guerre de civilisation.
    – les mondialistes ne changent pas et persévèrent dans l’erreur.
    – Les peuples se révoltent.
    – Biologie l’homme se prend pour Dieu, la fin d’une civilisation ?
    – La France une exception dans le paysage populiste, la forgerie Macron, un produit médiadico-financier.
    – Les périphéries que Macron devrait écouter.
    – le détricotage des souverainetés, un échec attendu.
    – Panem et circenses, le foot !
    – Apologie du rugby, rachat du Biarritz Olympique par Ch. Gave une sport de racines.
    – Retrouver ses racines, un mouvement très puissant qui n’est qu’à son commencement.
    – Les aberrations juridiques de la cour de justice européenne.
    – Les juges ne doivent pas dire le droit mais l’appliquer !
    – Aux USA vaste mouvement de remise en place des juges, pas en France et en Europe.
    – L’état, en France, congénitalement liberticide, la loi sur les fake news.
    – En finir avec la commission de Bruxelles ni élue ni révocable, la forme la plus avancée de destruction des nations.

    Aux européennes surtout ne pas voter utile, mettre en minorité l’oligarchie !

     
  • Marion Maréchal: « Une Europe des nations pour une civilisation chrétienne avec des naissances nationales, contre l’immigration, le libéralisme sauvage et la domination de la finance »

    Marion-corriere-de-la-sierra-300x245.jpgMarion Maréchal a donné une interview le 11 juillet 2018 au Corriere della Serra, alors qu’elle participait à une manifestation culturelle en Ligurie à l’invitation du célèbre journaliste de la RAI, Gerardo Greco, grand spécialiste des USA.

    Le Corriere della Serra note en préambule à l’interview que la nièce de Marine Le Pen « est souvent présentée comme un challenger possible de Macron lors de la future présidentielle ». Une opinion très répandue dans la presse et notamment aux USA, mais que l’ancienne députée du Front national dément régulièrement.

    Principaux extraits de cette interview:

    « Les Français partagent l’exaspération des Italiens sur les questions migratoires et européennes. Je trouve que le succès de Salvini est naturel, un succès qui n’est pas arrivé au même résultat en France à cause d’une loi électorale antidémocratique qui empêche des forces similaires à la Ligue, et parfois en plus grand nombre, d’arriver au pouvoir».

    « Salvini défend les intérêts des Italiens, comme tout dirigeant avisé devrait le faire. Chaque peuple a ses propres spécificités mais nous sommes unis par une vision générale commune: sauvegarder l’identité, l’indépendance et la souveraineté de nos pays au sein d’une Europe forte et indépendante « .

    « Macron a fait une grave erreur en insultant le peuple italien. Mais vous n’êtes pas les seuls destinataires de son mépris: il l’a aussi versé aux Français avec sa campagne anti Front National. Pour lui, la France est une start-up, l’Europe est un marché et les peuples sont un groupe d’individus interchangeables sans racines ».

    « Il est clair que [Salvini] sert une politique commune contre les complices des ONG qui sont en faveur de la traite des êtres humains, en renvoyant les navires chargés de migrants dans leurs ports de départ et en organisant des centres d’accueil dans ces pays avec le soutien financier et humanitaire de l’UE. Cela concerne l’espace Schengen, car quand Merkel décide d’accueillir un million de migrants, elle les impose en réalité aux autres pays [de l’UE]. ».

    « La politique électorale n’est pas le seul moyen de changer les choses. Gramsci enseigne que nous devons nous battre sur le plan culturel pour espérer gagner sur le plan politique. Aujourd’hui, les forces conservatrices avancent partout et le défi est de construire une classe dirigeante capable d’utiliser ce pouvoir avec sagesse et prévoyance. Nous avons donc décidé de créer l’ISSEP, pour former une nouvelle élite politique, sociale et économique qui agira en ayant le bien de notre pays à cœur « .

    A propos d’une « hégémonie culturelle de la Gauche » elle répond: « La gauche continue à posséder les grands leviers des médias, de la culture et de l’éducation. Mais elle s’est renfermée dans son salon auto-référentiel, se séparant de la société réelle, qui se méfie de plus en plus de ses récits. Notre tâche consiste à proposer des points de référence alternatifs à la société « .

    Question du CDS: Ne suffit-il pas Facebook et la télévision pour faire de la politique au 21ème siècle?

    «Facebook et la télévision sont aujourd’hui fondamentaux pour se faire connaître et obtenir des voix. Mais ce n’est qu’une partie de l’activité politique. Ensuite, il y a la construction d’un projet de société et il est temps de réapprendre aux gens à avoir une vision de leur terre et à avoir une motivation qui dépasse les ambitions électorales et la notoriété. C’est l’objectif de l’ISSEP ».

    Question du CDS: Viktor Orbán est réputé être un leader autoritaire. Est-ce exagéré ?

    «Une Europe des nations qui défend une civilisation d’inspiration chrétienne luttant contre les excès du libéralisme et la domination de la finance et une politique de soutien aux naissances plutôt que le recours à l’immigration pour la relance de la démographie, voici la vision« autoritaire » d’Orbán. Avec cela il a remporté les élections avec 49% des voix et 70% de participation alors que Macron est arrivé au pouvoir en tant que président avec le moins de voix de toute l’histoire de la Cinquième république, et moins de 50% de participation … Laquelle des deux situations est la moins démocratique? ». Source: Corriere della Serra le 11juillet 2018

    http://www.medias-presse.info/marion-marechal-une-europe-des-nations-pour-une-civilisation-chretienne-avec-des-naissances-nationales-contre-limmigration-le-liberalisme-sauvage-et-la-domination-de-la-finance/94864/

  • Trump contre la méthode May pour le Brexit – JT TVL 13 juillet 2018

    1) International / Trump contre la méthode May pour le Brexit

    Nouvelle tuile de taille pour Theresa May. Après les défections en cascade dans son gouvernement, c’est au tour de Donald Trump de critiquer sa gestion du Brexit. Et comme à son habitude, le président américain a sorti son arsenal de menaces… Des arguments qui pèseront sans doute plus lourd que les Tories…

    2) Société / La Coupe du Monde profite-t-elle à Macron ?

    Dimanche, l’équipe de France de football tentera de remporter une deuxième coupe du monde…  en cas de victoire des Bleus, le pouvoir politique pourrait bien essayer d’en tirer parti.

    3) Société / Le gouvernement passe la seconde pour la PMA

    Après une année de réformes à marche forcée, le gouvernement ne compte pas s’arrêter pendant l’été. La Procréation Médicalement Assistée est à présent une des priorités de La République En Marche.

    4) Économie / Les clandestins au secours du BTP

    5) L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/2018/07/13/24269/trump-contre-methode-may-brexit-jt-tvl-13-juillet-2018

  • Sommet de l’OTAN et sommet Trump/Poutine : que faut-il en penser ?

    belgaimage-117923754-full.jpg

    Script de l'entretien d'aujourd'hui accordé à Channel 5 (Moscou), sous la houlette d'Alexandra Lusnikova

    Le sommet de l’OTAN qui se tient aujourd’hui, 11 juillet 2018, et se poursuivra demain à Bruxelles, aura pour point principal à son ordre du jour la volonté affichée par Donald Trump d’obtenir de ses partenaires, plutôt de ses vassaux, européens ce qu’il appelle un « Fair Share », c’est-à-dire une participation financière accrue des petites puissances européennes dans le budget de l’OTAN. Pour Trump, les pays européens consacrent trop d’argent au « welfare » et pas assez à leurs armées. C’est une antienne que l’on entend depuis belle lurette de la part de tous les ténors américains de l’atlantisme. Ceux-ci veulent que tous les pays européens consacrent au moins 2% de leur PNB à la chose militaire. Les Etats-Unis, engagés sur de multiples fronts de belligérance, consacrent 3,58% de leur PIB à leurs dépenses militaires. En Europe, la Grèce (qui craint surtout son voisin turc et doit sécuriser les îles de l’archipel égéen), le Royaume-Uni, la Pologne, l’Estonie et la Roumanie dépassent ces 2% exigés par Trump. La France consacre 1,79% à ses forces armées ; l’Allemagne 1,22%. Evidemment, ces 1,22% du PIB allemand sont largement supérieurs aux 2% consacrés par des pays moins riches. Malgré les 3,58% dépensés par les Etats-Unis,  précisons toutefois que ce budget, certes énorme, est en constante diminution depuis quelques années.

    L’exigence américaine se heurte à plusieurs réalités : d’abord, les Etats-Unis ont sans cesse, depuis la création de l’OTAN, empêché les pays européens de développer leurs aviations militaires, en mettant des bâtons dans les roues de Dassault, de Saab, de Fiat, etc. et en interdisant la renaissance des usines aéronautiques allemandes. Si l’Europe avait reçu de son « suzerain » le droit de développer ses propres usines aéronautiques, ses budgets militaires, même réduits en apparence, auraient permis de consolider sérieusement ses armées, tout en créant des emplois de qualité sur le marché du travail ; ensuite, certains chiffres parlent pour eux-mêmes : si l’on additionne les budgets militaires des principales puissances européennes de l’OTAN (Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Espagne), ceux-ci dépassent de loin le budget de la Russie, posée comme « ennemi majeur ». Le bugdet de l’OTAN, Etats-Unis compris, est donc pharamineux.

    Bon nombre de voix estiment que cette problématique de « Fair Share » est le rideau de fumée qui masque le problème réel: celui de la guerre commerciale larvée entre l’Europe et les Etats-Unis. Le but réel de Trump et du « Deep State » américain est de réduire les importations européennes (et chinoises) vers les Etats-Unis. Le but de Trump, louable pour un Président des Etats-Unis, est de remettre l’industrie américaine sur pied, de manière à débarrasser la société américaine des affres qu’a laissées la désindustrialisation du pays. Pour Trump, mais aussi pour ses prédécesseurs, l’UE imposerait des barrières, en dépit de ses crédos néolibéraux, qui empêcheraient les Etats-Unis d’exporter sans freins leurs produits finis en Europe, comme ils le faisaient dans les deux décennies qui ont immédiatement suivi la seconde guerre mondiale. L’UE est un problème pour l’élite financière américaine, tout simplement parce qu’elle est largement (bien qu’incomplètement) autarcique. Trump estime que, dans les relations commerciales bilatérales, les pertes américaines, par manque à gagner, s'élèveraient à 151 milliards de dollars. Le déficit commercial entre l’UE et les Etats-Unis serait actuellement de 91 milliards de dollars, au détriment de Washington.

    Autre point à l’agenda : les efforts qui vont devoir, selon l’OTAN, être déployés pour que la Géorgie puisse adhérer le plus rapidement possible à l’Alliance Atlantique. Dans l’ordre du jour du sommet d’aujourd’hui et de demain, ici à Bruxelles, la question géorgienne est évidemment le thème le plus intéressant à analyser. La stratégie habituelle des puissances maritimes, l’Angleterre au 19ième siècle et puis les Etats-Unis qui prennent son relais, est de contrôler les bras de mer ou les mers intérieures qui s’enfoncent le plus profondément à l’intérieur de la masse continentale eurasienne et africaine. L’historien des stratégies navales anglaises depuis le 17ième siècle, l’Amiral américain Mahan, s’intéressait déjà à la maîtrise de la Méditerranée où l’US Navy avait commis sa première intervention contre les pirates de Tripolitaine à la fin du 18ième siècle. Halford John Mackinder retrace aussi, dans ses principaux traités de géopolitique, l’histoire de la maîtrise anglaise de la Méditerranée. Dans le cadre des accords Sykes-Picot et de la Déclaration Balfour, les Anglais protestants, en imaginant être un « peuple biblique », accordent, contre l’avis de leurs compatriotes et contemporains conservateurs, un foyer en Palestine pour les émigrants de confession mosaïque. Le but, que reconnaissait pleinement le penseur sioniste Max Nordau, était de faire de cette entité juive la gardienne surarmée du Canal de Suez au bénéfice de l’Empire britannique et de créer un Etat-tampon entre l’Egypte et l’actuelle Turquie afin que l’Empire ottoman ne se ressoude jamais. Les guerres récentes dans le Golfe Persique participent d’une même stratégie de contrôle des mers intérieures. Aujourd’hui, les événements d’Ukraine et la volonté d’inclure la Géorgie dans le dispositif de l’OTAN, visent à parachever l’œuvre de Sykes et de Balfour en installant, cette fois au fond de la Mer Noire, un Etat, militairement consolidé, à la disposition des thalassocraties. Le fond du Golfe Persique, le fond de la Méditerranée et le fond de la Mer Noire seraient ainsi tous contrôlés au bénéfice de la politique globale atlantiste, contrôle qui serait encore renforcé par quelques nouvelles bases dans la Caspienne. Je pense vraiment que ce point à l’ordre du jour est bien plus important que les débats autour du « Fair Share » et de la balance commerciale déficitaire des Etats-Unis.

    Le sommet Trump-Poutine

    D’après maints observateurs, le sommet prochain entre Trump et Poutine à Helsinki en Finlande aurait pour objet principal de laisser la Syrie à la Russie, après les succès de l’armée régulière syrienne sur le terrain. Reste à savoir si la Syrie, laissée à Assad, sera une Syrie tronquée ou une Syrie entière, dans ses frontières d’avant l’horrible guerre civile qu’elle a subi depuis 2011. L’objectif des Etats-Unis et d’Israël semble être de vouloir tenir l’Iran, et son satellite le Hizbollah, hors de Syrie. Poutine, apparemment, y consentirai et offre d’ores et déjà une alternative à l’Iran qui, depuis les premiers empires perses de l’antiquité, souhaite obtenir une façade sur la Méditerranée, directement ou indirectement par tribus ou mouvements religieux interposés. Poutine offre à l’Iran la possibilité d’emprunter une voie par la Caspienne (d’où l’intérêt récent des Américains à avoir des bases dans cette mer intérieure et fermée), la Volga, le Canal Volga/Don, le Don (par Rostov), la Mer d’Azov, l’isthme de Crimée et la Mer Noire. L’Iran préfère évidemment la voie directe vers la Méditerranée, celle qui passe par la Syrie et la partie chiite de l’Irak. Mais si l’Iran doit renoncer à son fer de lance qu’est le Hizbollah, les Etats-Unis devraient renoncer, en toute réciprocité, à soutenir des mouvements protestataires, souvent farfelus, en Iran. Deuxième condition, pour que l’éviction hors de Syrie de l’Iran soit crédible, il faudrait aussi expurger définitivement la Syrie de toutes les séquelles du djihadisme salafiste ou wahhabite. Or, on observe, ces derniers mois, que ces forces djihadistes sont alimentés voire instruites au départ de la base américaine d’al-Tanf sur la frontière syro-irakienne. Question à l’ordre du jour : les Etats-Unis vont-ils quitter cette base terrestre entre la Méditerranée et le Golfe Persique ou y rester, en tolérant des poches de résistance djihadiste qu’ils alimenteront au gré de leurs intérêts ?

    L’objectif des Russes, dans le cadre syrien, est de sauver la viabilité économique du pays, de rouvrir les grands axes de communication et de soustraire définitivement ceux-ci à toute forme de guerre de basse intensité (low intensity warfare), à toute stratégie lawrencienne modernisée. Pour y parvenir, Poutine et Lavrov suggèreront sans nul doute le rétablissement d’une Syrie souveraine dans ses frontières de 2011, ce qui implique de purger le pays de toutes les formes de djihadisme, portées par les « Frères Musulmans » ou par Daesh et de prier la Turquie d’évacuer les zones qu’elle occupe au Nord du pays, le long de sa frontière. Le Hizbollah, lui, a toujours promis d’évacuer les territoires syriens où il est présent, dès que les forces djihadistes sunnito-wahhabites en auront été éliminées.

    Force est de constater que le projet russe correspond certes aux intérêts traditionnels de la Russie, tsariste, soviétique ou poutinienne, mais aussi aux intérêts des puissances ouest-européennes comme la France et l’Italie et même à une puissance germano-centrée ou austro-centrée qui aurait retrouvé sa pleine souveraineté dans le centre de la presqu’île européenne.

    Le volet géorgien du sommet de l’OTAN et les futurs échanges sur la Syrie et la présence iranienne en Syrie, entre Trump et Poutine, me paraissent les enjeux les plus intéressants de l’actualité qui se fait et se fera, aujourd’hui et demain, ici à Bruxelles. 

    Robert Steuckers, Bruxelles, 11 juillet 2018.

    http://robertsteuckers.blogspot.com/

  • Pendant que l’armée syrienne reconquiert Deraa, Poutine multiplie les initiatives diplomatiques

    6a00d83451619c69e2022ad3a05fb0200b-250wi.jpgAnalyse d'Antoine de Lacoste :

    "Depuis que les Américains ont retiré leur soutien aux rebelles islamistes de la province de Deraa, ces derniers ont majoritairement choisi la voie de la négociation dès que l’armée syrienne a déclenché son offensive.

    Ce sont, bien sûr, les Russes qui organisent les discussions, mais les débuts n’ont pas été faciles. Contrairement au scénario habituel, le transfert des combattants islamistes avec familles et armes légères vers Idleb, au nord-ouest du pays, n’a pas été accepté d’emblée par les négociateurs russes. Un jour, il faudra en effet reconquérir cette province et il est inutile de la renforcer lorsqu’il est possible de faire autrement.

    Ce n’était pas le cas dans la Ghouta par exemple, située en zone urbaine. La province de Deraa, à l’exception de la ville du même nom, est surtout rurale. D’ailleurs, de nombreux villages se sont rendus dès le début de l’offensive, peu désireux d’affronter le pilonnage de l’aviation russe. Les islamistes les plus déterminés se sont alors retirés vers Deraa, non sans avoir assassiné en plusieurs endroits des responsables de village qui avaient négocié avec les Russes. La presse occidentale a, évidemment, peu relayé cette information.

    Pressés d’en finir, les Russes ont finalement cédé et promis un transfert vers Idleb pour ceux qui refuseraient « l’accord de réconciliation » traditionnellement proposé depuis quelques mois par le pouvoir syrien.

    En échange de cette concession russe, le plus important poste-frontière avec la Jordanie, celui de Nassib, a été évacué sans combat par les islamistes. Ils l’avaient conquis en 2015.

    À l’heure actuelle, l’armée syrienne encercle totalement la ville de Deraa, et l’issue semble proche. Il restera ensuite une inconnue de taille : le plateau du Golan.

    C’est pourquoi les Israéliens observent de très près la situation. Certes, eux aussi ont abandonné les insurgés qu’ils aidaient pourtant depuis longtemps, mais pas au point de laisser l’armée syrienne s’approcher trop du Golan qu’elle a conquis en 1967 et annexé en 1981 ; annexion qui n’a pas été reconnue par la communauté internationale (sans engendrer aucune sanction, rassurez-vous) et encore moins par la Syrie, dont c’est le territoire.

    Bien sûr, les Syriens n’ont aucunement l’intention de reconquérir le Golan, mais ils voudraient au moins reprendre aux islamistes ce qu’ils ont perdu.

    La situation syrienne a, bien sûr, été au cœur des discussions entre Poutine et Netanyahou, lors de leur rencontre du 11 juillet à Moscou. Le Premier ministre israélien a, notamment, demandé très officiellement à la Russie de faire partir les Iraniens de Syrie. Pendant leur rencontre, il est cocasse de noter que l’aviation russe a bombardé des positions islamistes près du Golan tandis que l’aviation israélienne attaquait des positions syriennes non loin de là… On s’aime, mais virilement !

    Par la suite, Poutine rencontrera ensuite Emmanuel Macron et surtout Donald Trump. Le dossier syrien sera, on s’en doute, largement évoqué."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Zemmour : « L'OTAN est une association inégale, avec un seul patron, l'Amérique »

    BILLET - Le sommet de l'OTAN a débuté mercredi 11 juillet à Bruxelles. Jamais l'ambiance entre alliés américains et européens n'a été aussi détestable. [RTL 12.07]. La vérité, expose Zemmour, est que l'OTAN n'a plus de raison d'être depuis la chute du mur de Berlin et la disparition de l'Union Soviétique. Si ce n'est le renforcement de la présence américaine en Europe Centrale... En tant que telle, cette alliance militaire ne correspond plus aux intérêts français ni européens.  LFAR 

    Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge  

    Oyez, oyez, braves gens ! Sonnez le tocsin ! L'Occident est en danger. Le méchant Donald veut l'abattre. L'horrible nationaliste ose dire l'Amérique d'abord. Le détestable Trump a détruit le sentiment de confiance entre alliés. L'affreux macho est odieux avec Angela Merkel. L'OTAN subsiste encore en tant qu’institution, mais elle est vidée de sa substance. L'Europe doit s'unir pour se défendre seule.

    Si Donald Trump n'existait pas, les éditorialistes des grands médias et les dirigeants européens l'auraient inventé. La détestation qu'il leur inspire permet de masquer leurs non-dits et leurs faux-semblants.

    La confiance entre alliés est tellement profonde que dès les années 60, le général de Gaulle expliquait que les Américains ne risqueraient jamais de prendre une bombe atomique soviétique sur New York pour sauver Paris ou Berlin.

    Tous les présidents américains ont reproché aux alliés européens de ne pas partager le fardeau militaire. Les militaires américains considèrent même que les Européens sont un boulet plus qu'un soutien. Depuis la chute de l'URSS, ils supplient les présidents de s’en débarrasser et de dissoudre l'OTAN.   

    Éric Zemmour

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/07/13/z-6066133.html

  • États-Unis : Cour suprême

    438608164.jpg

    2954769017.jpgpar Gérard Leclerc

    Un des effets majeurs de l’arrivée de Donald Trump à la présidence des États-Unis vient de se manifester avec la nomination à la Cour suprême de Brett Kavanaugh, qui fait basculer, sans doute pour longtemps, cette institution fondamentale du côté conservateur.

    Ce juriste, âgé de 53 ans, de conviction catholique déclarée, pourrait siéger trois décennies durant, marquant ainsi un tournant intellectuel et moral de premier ordre. Le pouvoir judiciaire joue, aux États-Unis, un rôle beaucoup plus important que chez nous. Pour donner deux exemples récents. Le 26 juin 2015, la Cour considère la mariage homosexuel comme un droit constitutionnel en vertu du quatorzième amendement de la constitution américaine. Le 27 juin 2016, la Cour réaffirme le droit à l’avortement. Ce genre de décision relève chez nous du pouvoir législatif.

    C’est dire que l’orientation de la Cour suprême est caractéristique de l’évolution de la nation dans des choix qui qualifient une civilisation. C’est pourquoi un changement de majorité revêt une telle importance. De progressiste, la Cour deviendrait conservatrice. Pour certains, ces termes catégoriques désignent une transformation radicale, et même catastrophique. Pour parodier le Jack Lang de 1981, c’est toute une société qui passerait de la lumière aux ténèbres. Il est vrai qu’aussi en France le terme conservateur est souvent péjoratif, alors que quiconque se réclame du progressisme se voit auréolé des avantages de la marche en avant et de l’émancipation.

    Les choses sont peut-être en train de changer avec une percée de la pensée conservatrice française. Un dictionnaire du conservatisme paru récemment (au éditions du Cerf) ne définit-il pas le concept comme « volonté de perdurer dans l’être, ancrée dans le cœur des hommes », ce qui nous renvoie très loin du « ramassis de préjugés bourgeois » étriqués et régressifs qu’on lui attribue ? Mais les préjugés ont la vie dure. Emmanuel Macron s’est encore réclamé du progressisme, lundi à Versailles. Ce qui est sûr, c’est que la mutation de la Cour suprême des États-Unis risque de provoquer un renouveau des controverses intellectuelles et que c’est tout le monde occidental qui se trouve ainsi affecté dans un ébranlement dont nous sommes loin de mesurer les conséquences. 

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 11 juillet 2018

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/