géopolitique - Page 632
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LIVE JT Jeudi 16 Avril 2015
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TVL : Michel Raimbaud démonte le mythe des printemps arabes
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Nouvelles révolutions de couleur : vers plus de violence ?
Alors que les Etats-Unis, et l'OTAN à leur suite, créent une sorte de point de fixation intellectuel avec le concept de guerre hybride, Alexandre Latsarappelle opportunément leur stratégie tout aussi hybride de "révolution de couleur". N'hésitez pas à activer les liens, qui mènent vers des articles tout aussi intéressants. Au sujet des manipulations US lors des épisodes dits "printemps arabe", on peut se référer à l'excellent "arabesque américaine" de l'universitaire canadien Ahmed Bensaada.
"Au cours de la décennie qui a suivi l’effondrement de l’Union soviétique, les stratèges américains ont élaboré des méthodes de renversement d’un pouvoir politique ne nécessitant pas d’intervention militaire et limitant au maximum le nombre de victimes collatérales.
Longtemps restées secrètes et cachées au grand public, c’est après les opérations de manipulation réussies en Serbie que des blogueurs et analystes ont commencé à dévoiler les rouages de ces phénomènes pour le moins surprenant qui ne ciblaient qu’un type similaire d’États. Les révolutions de couleur sont basées sur des stratagèmes extrêmement subtils, modernes et subversifs,fondés sur la non-violence et conçus par un politologue américain du nom de Gene Sharp.
Au cours des 20 dernières années, ces méthodes de résistance non violentes ont été structurées puis appliquées via des ONG soit disant neutres et axées sur la société civile, qui étaient en réalité financées plus ou moins directement par diverses ONG ou Fonds en lien direct avec le département d’État américain. La CIA va même dispenser des formations aux leaders de ces « pôles de résistance », manifestant l’implication directe du département d’État dans ces mouvements soi-disant spontanés. Ceux qui auraient des doutes sur la véracité d’un tel fait peuvent se référer à l’interview donnée par un des principaux activistes non-violents en Serbie, membre d’Otpor, à la revue Politique internationale.
Non-violence 2.0
Ces techniques pratiques visant à réaliser des révolutions non violentes vont être adaptées au monde moderne et fusionnées avec les nouvelles technologies, trouvant dans les réseaux sociaux un formidable vecteur de propagation. Dans la foulée, les initiateurs et militants d’Otpor et du coup d’État en Serbie ont créé à Belgrade le centre CANVAS, qui promeut les stratégies des révolutions non violentes partout dans le monde et se targue d’être « intervenu » dans plus d’une quarantaine de pays. La liste des partenaires et sponsors annoncés sur le site témoigne de la mainmise du département d’État sur cette « usine à révolutions », implication du reste confirmée par Wikileaks.
Lire la suite "Nouvelles révolutions de couleur : vers plus de violence ?"
Paula Corbulon http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html
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Vers la démocratie civilisationnelle ?
Point de vue d’Alexandre Latsa, journaliste, écrivain et consultant français résidant à Moscou.
Historiquement, la tendance des Etats à vouloir unifier des nations ou des territoires sous une forme ou sous une autre, ou bien d’assurer un certain contrôle sur d’autres nations, d’autres Etats, ou d’autres territoires, a toujours mené à la guerre.
« La logique d’unification par le haut et par la civilisation est en revanche le modèle prôné par Moscou au sein de la grande réorganisation eurasiatique. Dans cette région du monde, la Russie est souvent le promoteur des coopérations qui se développent actuellement… »
Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale cette tendance n’a pourtant pas disparu, elle paraît en général plus apaisée, mais jamais la planète n’a connu autant de systèmes supranationaux, supra-étatiques. Leur objectif: unifier les régimes politiques, promouvoir un certain ordre global, permettre le commerce mais surtout tenter de structurer les interactions entre Etats.
C’est le résultat de l’évolution que connaît le monde actuel. La mondialisation a fait apparaître un nombre croissant de défis et de menace qui dépassent les cadres territoriaux nationaux ou même régionaux existants.
La démocratie originelle, locale et directe, fonctionnelle à petite échelle, a été remplacée par le développement de systèmes démocratiques ou péri-démocratiques dont on voit bien qu’ils ne semblent pas aptes à gouverner des groupes humains trop complexes ou trop vastes, ou encore des territoires trop étendus, que l’on pense à la Russie, à la Chine, à l’Inde ou même aux Etats-Unis.
Au sein du monde d’après 1945, la dynamique dite « démocratisante » s’est surtout concentrée dans l’hémisphère nord, dans le monde occidental, sous les bannières étoilées de l’Amérique et de l’Union européenne. Cette dynamique a en réalité surtout permis à un système économique, libre-échangiste, militaire et politique de déployer son modèle au sein d’un espace territorial qui a peu à peu aboli ses frontières: l’espace transatlantique.
Cette dynamique, propre aux empires en extension, se heurte actuellement à de profonds problèmes systémiques ne lui permettant visiblement plus de bénéficier d’une confiance suffisante de la part des populations qu’elle prétend intégrer. Les dérèglements économiques et le ralentissement de la croissance ont sans doute discrédité peu à peu la gouvernance supranationale d’un ensemble USA-UE de 900 millions d’habitants et de 14 millions de kilomètres carrés.
Cette crise de confiance met en lumière des insuffisances et traduit également une défaillance profonde du modèle.
L’économisme, le commerce et la démocratie libérale ne sont sans doute pas suffisants pour souder des populations, surtout en période de crise. L’unité profonde et sincère entre nations européennes semble ne pouvoir se réaliser que par un pacte entre ces nations, et seulement entre elles, par un pacte sur des bases d’abord politiques, diplomatiques et civilisationnelles. En clair, l’inverse de ce que l’UE a construit en misant tout sur l’économie et le commerce. C’est cette unité purement économique et monétaire qui a engendré des relations conflictuelles profondes entre Berlin et Athènes par exemple, et a surtout servi à déconstruire l’Europe en tant qu’ensemble civilisationnel.
La logique d’unification par le haut et par la civilisation est en revanche le modèle prôné par Moscou au sein de la grande réorganisation eurasiatique. Dans cette région du monde, la Russie est souvent le promoteur des coopérations qui se développent actuellement, et on observe que les projets de partenariat qui progressent donnent la priorité à la combinaison de coopérations bilatérales, ne visant pas la constitution d’ensembles centralisés et hiérarchisés comme l’OTAN, ou au détriment des souverainetés nationales comme l’UE.
Plus localement, dans la gestion de son étranger proche, la Russie n’essaie pas de concurrencer l’Occident sur la qualité du modèle économique, puisque le niveau de vie en Europe de l’ouest reste largement supérieur à celui de l’Eurasie.
C’est l’idée civilisationnelle qui a pris le dessus, axant le regroupement des intérêts des Etats autour des similitudes sociétales et politiques et du modèle commun de civilisation qui existe au sein d’un ensemble transcontinental élargi. Cette idée de civilisation commune permet de surmonter la frontière, dont l’autorité au sein de l’ancien monde soviétique n’est visiblement pas affirmée, ni au cœur de l’Eurasie, ni sur les périphéries russes.
Elle confirme également le concept clef d’Etat-civilisation prôné de longue date par les élites russes.
Le Président kirghize Almazbek Atambaev a par exemple récemment confirmé que l’Europe devrait s’étendre à Bichkek, mais que la voie vers l’Europe passait par Moscou.
Peut-on imaginer à l’avenir, au sein d’un monde sans Union européenne, que ce soient les nations européennes qui se rapprochent de l’Eurasie, via Moscou?
Alexandre Latsa, 9/04/2015
Source : Vers la démocratie civilisationnelle ?
http://www.polemia.com/vers-la-democratie-civilisationnelle/
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Kirghizstan: 150 tonnes de "fret diplomatique" pour l'ambassade US
Un fret inconnu, marqué "courrier diplomatique", a été expédié à Bichkek, pour l'ambassade américaine, ce qui a fait courir des rumeurs sur la vraie nature de la cargaison. Ne s'agit-il pas d'équipements d'espionnage ou de petits billets verts pour alimenter une "révolution colorée".
L'ambassade des Etats-Unis à Bichkek, capitale du Kirghizstan, a reçu fin mars dernier 152 tonnes de fret inconnu, marqué "courrier diplomatique", rapportent mercredi les médias locaux.
La compagnie aérienne ukrainienne Antonov Airlines a acheminé à Bichkek plus de 150 tonnes de fret inconnu, marqué "courrier diplomatique" et destiné pour l'ambassade des Etats-Unis au Kirghizstan, écrit le journal kirghiz "Delo N°".
Les médias soupçonnent qu'il pourrait s'agir d'équipements pour renseignement radio-électronique. Différentes hypothèses sont émises par journalistes et observateurs, d'autant plus qu'à l'époque, l'ambassade américaine n'a donné aucun commentaire à ce sujet.
Le journal rappelle notamment qu'au début des événements en Ukraine en 2013, l'ambassade américaine avait également reçu des "frets diplomatiques", déposés par des cargos militaires US. Le Service de sécurité ukrainien (SBU) a alors établi qu'il s'agissait de boîtes contenant 60 millions de dollars en petits billets. Plus tard, de nouveaux billets de 20, 50 et 100 dollars se sont mis à circuler sur la place Maïdan de la capitale ukrainienne.
Par ailleurs, la nomination de Richard Miles au poste d'ambassadeur des Etats-Unis au Kirghizstan augmente les craintes d'une nouvelle révolution dans le pays, d'autant plus que ce diplomate chevronné est connu comme grand spécialiste des "révolutions colorées".
Selon les politologues, cette nomination ne relève sans doute pas du hasard.
Or, l'ambassade des Etats-Unis a finalement décidé de commenter les publications sur un fret énigmatique.
"Ce ne sont que des matériaux de construction ordinaires pour un nouveau bâtiment de l'ambassade", a déclaré un diplomate américain.
http://fr.sputniknews.com/international/20150415/1015677796.html#ixzz3XPUNZgCJ
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VL : Gilles Ardinat "comprendre la mondialisation en 10 leçons"
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Quand les services turcs tuent en plein Paris
Ce 9 avril le quotidien Le Monde faisait connaître une décision du 11 mars : le gouvernement français acceptait de déclassifier es documents émanant de nos services de renseignement à propos d'une affaire qui remet en cause les relations d'État entre la France et la Turquie. (1)⇓
L'assassinat, le 9 janvier 2013, rue Lafayette, à Paris, de trois militantes kurdes pose en effet plusieurs problèmes, que l'on devrait examiner séparément. Depuis septembre 2014 le magistrat instructeur demande cette déclassification dans ces termes : « L’enquête judiciaire,écrit-elle, a mis en évidence que l’un des mobiles les plus plausibles de ce triple assassinat pouvait être mis en relation avec les activités supposées d’Omer Güney [le "tireur présumé" précise Le Monde] en France au sein des services secrets turcs (MIT). »
L'aspect le plus grave, du point de vue français, nous ramène en quelue sorte à l'énorme indignation que remua en son temps l'affaire Ben Barka, en 1965. La même question, 50 ans plus tard, est rappelée par l'avocat des victimes, Me Antoine Comte : « le silence de la France sur ces crimes reviendrait à accorder à des États étrangers le droit de tuer sur le sol français en toute impunité, et nous serions fous de croire que cela ne se reproduirait pas ».
Il y a un demi-siècle la liquidation sur notre sol d'un opposant marocain fut considérée comme un scandale d'État. Ceci avait conduit à la réforme de l'organigramme des services spéciaux français. Aujourd'hui, rien jusqu'ici.
Ne dissimulons pas qu'à quelques jours du Centenaire du génocide arménien de 1915, c'est aussi le rôle de plus en plus trouble du gouvernement turc dans les affaires du proche-orient qui se trouve visé.
D'autre part, en 2013, les trois victimes, Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Söylemez ont été tuées par balles au siège du Centre d’information du Kurdistan. Lié au PKK, cet organisme pose évidemment un problème inhérent à toutes les luttes de libération. Le"parti des travailleurs du Kurdistan", en tant que tel, a été classé parmi les organisations terroristes par l'Union européenne. On ne saurait en dire autant de tous les sympathisants de la cause kurde, auxquels l'État turc, jusqu'à une date récente, n'offrait aucune possibilité d'expression légale.
Le tribunal de grande instance de Paris, le 24 mars, jugeant une affaire mettant en cause des membres du PKK, a précisé – curieuse justice – dans une déclaration liminaire"que l’on devait désormais tenir compte de l’action du PKK contre l’État islamique".
L'État turc l'entend si peu de cette oreille qu'il déclare très officiellement considérer la révolte kurde, avec laquelle il cherche à négocier en position de force, comme plus dangereuse que l'État islamique. En 2014 au parlement d'Ankara un député kémaliste a même diffusé des documents tendant à prouver un soutien des services secrets turcs aux islamo-terroristes. Depuis lors l'ambiguïté de la participation d'Erdogan à la coalition anti "État islamiste" ne s'est jamais démentie. On a même pu présenter le nouveau patron du MIT comme "le contact de Daesh à la tête des services secrets". (2)⇓
La France et l'Europe peuvent certes exiger des exilés établis dans nos pays qu'ils y observent les lois. Mais on ne peut admettre que les services secrets d'Ankara viennent régler leurs comptes sur notre sol.
Or, depuis janvier 2013, l'identité du meurtrier des trois femmes Kurde est pratiquement établie. Il s'agit d'un nationaliste turc Omer Güney, aujourd'hui âgé de 32 ans. Il a été mis en examen dès le 21 janvier, "pour assassinat en lien avec une entreprise terroriste" et se trouve toujours en détention provisoire en France. Arrivé dans notre pays en 2011, après avoir résidé huit ans en Allemagne, se prétendant faussement kurde, il s'était infiltré parmi les militants de cette cause. On a pu établir, entre autres preuves de son infiltration, qu'il avait transféré 329 photos de fiches d'adhérents d'une association, photographiées sur son téléphone mobile durant la nuit qui a précédé les assassinats.
Depuis le 13 janvier 2014 on a connaissance d'un document confidentiel du MIT, service secret turc : un ordre de mission. La lettre, datant de 2012, deux mois avant le triple meurtre, fait la synthèse des informations recueillies auprès du « légionnaire », nom de code d'Ömer Güney. La démarche du MIT s'inscrit « dans l'objectif de déchiffrer les activités du PKK à Paris et en France, et de rendre inactifs les hauts membres de l'organisation. »
Depuis 3 ans, on sait de façon quasi officielle que des tueurs du MIT sont susceptibles d'opérer impunément dans nos pays.
Plus de deux années se sont écoulées depuis l'assassinat de trois femmes en plein Paris. On commence à voir poindre l'information, en relation avec le malaise de la participation officielle d'Ankara à la coalition anti-terroriste.
Dans mon livre sur "la Question turque et l'Europe" (3)⇓ je crois avoir démontré le caractère permanent de cette ambiguïté, que j'appelle la "diplomatie de la chauve-souris". Elle rend impossible l'appartenance de ce pays à l'Union européenne. Il semble grand temps d'en tenir compte.
Et pour commencer il est temps que cessent les exactions des services turcs sur notre territoire.
JG Malliarakis
Apostilles
- cf. Le Monde en ligne 09.04.2015 à 16h32… "Une enquête met en cause les services secrets turcs" ⇑
- cf. Présent N° 8295 du 17 février 2015. ⇑
- cf. "La Question turque et l'Europe" que l'on peut se procurer en ligne sur la page dédiée des Éditions du Trident ou en adressant par correspondance un chèque de 20 euros franco de port aux Éditions du Trident, 39 rue du Cherche-Midi, 75006 Paris en mentionnant le titre du livre commandé. ⇑
→ Pour être tenu au courant de nos chroniques, il suffit de s'inscrire à la liste de diffusion de L'Insolent en adressant un message à : <courrier.insolent-subscribe@europelibre.com>
http://www.insolent.fr/2015/04/quand-les-services-turcs-tuent-en-plein-paris.html
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JT du mardi 14-04-2015 de TVL avec Gilles Ardinat (Comprendre la mondialisation en 10 leçons)"
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Pierre Rabhi : “La mondialisation est une horreur, non seulement pour l’Afrique, mais aussi pour le monde entier”
Dans une interview accordée au média africain Droit Libre TV, l’agriculteur biologiste et écrivain Pierre Rabhi donne son point de vue sur le Burkina Faso, la mondialisation, l’alimentation, le surpopulation.
Ce spécialiste de l’agro-écologie estime que la mondialisation est une horreur, non seulement pour l’Afrique, mais aussi pour le monde tout entier. « Elle détruit l’initiative des gens, elle confisque la possibilité des populations de se nourrir par elles-mêmes en les mettant en compétition avec des supra-sociétés qui deviennent si grosses qu’elles monopolisent le marché mondial. »
Selon lui, la politique est inconsciente de l’immensité de l’enjeu qui est la continuité de l’humanité ou sa disparition.
Nous sommes aujourd’hui sur un plan d’éradication de notre espèce. On pollue notre terre, notre eau, notre air ; on détruit nos semences donc le programme suicidaire est en route, surtout pour les damnés de la terre pour qui les souffrances sont atroces.
Pour Pierre Rabhi, le surpopulation mondiale n’est pas la cause de la faim dans le monde, mais c’est plutôt le partage inéquitable des ressources : « Imaginez cinq personnes autour d’une table, on met un plat, et il y en a un qui prend quatre parts et laisse une part aux quatre autres, c’est comme ça que se fait le partage des biens de la planète. C’est à dire, les goulus, ceux qui consomment énormément, affament les autres. »
Pierre Rabhi a écrit un livre : Vers La Sobriété Heureuse qui est un best-seller. Il traduit ce succès par le besoin d’un retour à la nature pour l’humanité. Son espoir est la créativité des gens et leur conscience, notamment en France.
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Poutine lève l’interdiction de livrer des missiles S-300 à l’Iran
Il en fallait pas plus à l’axe américano-sioniste pour s’affoler… En effet ces missiles sol-air pourraient poser quelques problèmes à des belligérants qui se sont habitués à massivement bombarder des zones avant d’envoyer des troupes au sol.
Le Kremlin est revenu sur l’annulation en 2010 d’un contrat visant à équiper Téhéran de missiles anti-aériens. La décision avait été prise à l’époque dans le cadre des sanctions frappant l’Iran en réponse à son programme nucléaire.
Nouveau revirement à Moscou. Le président Vladimir Poutine a signé ce lundi un décret annulant l’interdiction faite à son pays de fournir à l’Iran les missiles S-300.
En 2010, son prédécesseur Dmitri Medvedev avait interdit la livraison de ces armes antiaériennes, dans le cadre de la résolution 1929 de l’ONU sanctionnant Téhéran pour son programme nucléaire controversé.
La Russie et l’Iran avaient signé un accord d’un montant de 800 millions de dollars en 2007 en vue de la livraison de cet équipement. Après l’interdiction, Téhéran avait saisi la Cour internationale d’arbitrage à Genève (Suisse) pour réclamer à Moscou quatre milliards de dollars à titre de dédommagement.
Depuis les deux pays se sont rapprochés. Au début de l’année, à l’occasion d’une visite à Téhéran du ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, Moscou et Téhéran ont signé un protocole d’accord pour renforcer la « coopération militaire bilatérale en raison des intérêts communs ». Moscou avait alors proposé à Téhéran de lui fournir des Anteï-2500, une nouvelle version des missiles perfectionnés S-300. Impossible de savoir si le Kremlin va maintenant honorer son ancienne promesse quant aux fameux S-300, mais il en a désormais la possibilité juridique.
Une levée dénoncée par Israël et le Pentagone
Déjà critiqué à l’époque par les Occidentaux et Israël, ce contrat remis sur les rails, qui intervient en pleines négociations sur la levée des sanctions visant l’Iran, ne devrait pas manquer de faire réagir dans les chancelleries. Ce lundi, Israël dénonçait cette levée de l’interdiction. Le ministre chargé des renseignements Youval Steinitz a affirmé dans un communiqué :
[Cette annonce est le] résultat direct de la légitimité accordée à l’Iran avec l’accord en cours de préparation, et la preuve que la croissance économique qui suivra la levée des sanctions (internationales) sera exploitée par l’Iran pour s’armer et non pas pour assurer le bien-être du peuple iranien.
Le Pentagone a lui aussi critiqué la possible livraison de missiles russes à l’Iran. « Notre opposition à ces ventes est ancienne et publique. Nous pensons que ces ventes n’aident en rien« , a estimé le colonel Steven Warren, porte-parole du Pentagone.
De son côté, l’Iran s’est félicité de la décision du Kremlin. « Le développement de la coopération bilatérale (avec la Russie) et avec les pays voisins dans des domaines variés peuvent être très efficaces pour la stabilité et la sécurité durable de la région », a déclaré le ministre de la Défense Hossein Dehghan, en faisant référence aux « menaces extra-régionales et (au) développement des activités terroristes ».
L’Iran comme la Russie sont visés par des sanctions économiques des Etats-Unis et des pays européens, Téhéran en raison de son programme nucléaire et la Russie à cause de son implication dans la crise ukrainienne. Les deux pays, qui se sont rapprochés ces dernières années dans le domaine économique, soutiennent le régime du président syrien Bachar al-Assad.
Sur la question du nucléaire iranien, le 2 avril, après des mois de négociations, l’Iran et le groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) sont tombés d’accord sur les grandes lignes d’un accord pour imposer des contrôles plus stricts sur le programme nucléaire de Téhéran. L’Iran demande en échange la levée des sanctions internationales.
Source : Itélé