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géopolitique - Page 633

  • Les Turcs, les Kurdes et l'Europe

    La réunion de l'Otan du 28 juillet semble avoir donné toute satisfaction au gouvernement d'Ankara. "L’accord est total, unanime, sans faille", a ainsi affirmé le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg. Il s'agissait d'une session d’urgence du Conseil de l’Atlantique nord demandée par la Turquie. Elle a débouché sur un soutien appuyé à Ankara de la part des ambassadeurs auprès de l’Organisation.

    Le gouvernement turc, ou plutôt ce qui en tient lieu depuis l'échec relatif de l'AKP aux élections du 6 juin voulait pouvoir frapper, indistinctement, en théorie, aussi bien la rébellion armée kurde du PKK et les islamo-terroristes de "Daëch". Mais l'état-major d'Ankara accorde une priorité, dans la pratique, au PKK, dont l'origine marxiste-léniniste, un peu oubliée, et la guerre sanglante des années 1980 font aujourd'hui encore l'ennemi numéro 1.

    Rappelons à ce sujet que le Premier ministre Davutoglu, professeur de géopolitique, devenu ministre des affaires étrangères, proche collaborateur du chef de l'État, n'a pas encore constitué un gouvernement investi de la confiance du parlement. La constitution restant en vigueur reste parlementaire, et l'évolution vers un régime présidentiel que proposait l'AKP et que souhaitait Erdogan. semble bien avoir été refusée par la majorité des électeurs.

    Or, pour former une majorité, il faut 276 députés, et l'AKP islamo-conservateur en dispose de seulement 258, les autres partis : nationalistes du MHP 80, kémalistes du CHP 132, kurdes du HDP 80. Après avoir cherché successivement un allié auprès des Kurdes, puis des Kémalistes, il semble bien qu'Erdogan considère que le parti le moins éloigné de ses convictions soit le parti nationaliste, bien que son chef Devlet Bahçeli pose des conditions très claires : mais il lui suffit de s'abstenir, au moins dans un premier temps.

    La revendication nationaliste turque principale dans le contexte actuel est un retour à la fermeté contre le séparatisme kurde, et contre sa variante terroriste qui a ensanglanté le pays depuis maintenant 30 ans, en dépit d'un intermède appelé "processus de paix".e On aime beaucoup cette expression politiquement correcte au Département d'État. à Washington, on cherche à l'appliquer dans ce conflit, comme on l'a fait à toutes les sauces en Irlande, mais avec moins de succès au Proche-Orient, et maintenant en Colombie.

    Entre le parti kurde HDP et le pouvoir central, en présence des Occidentaux on joue au chat et à la souris : Erdogan accuse le HDP de ne pas être autre chose que la vitrine légale du PKK, et, à ce titre il refuse les accommodements et les dialogues que les Américains et les Européens bien pensants font mine de lui demander.

    À entendre Erdogan le HDP serait en effet un parti terroriste.

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    Seulement voilà : aux élections législatives turques du 6  juin le HDP arrive en tête dans les 15 provinces de l’est. Il obtient 6,5 millions de voix, soit 14 % des suffrages, et 80 députés sur 550 : c'est beaucoup pour des terroristes et cela voudrait dire que toutes les provinces orientales de la Turquie seraient favorables au terrorisme…

    Ces territoires ne ressemblent-ils pas à un Kurdistan potentiel dont la revendication pourrait devenir indépendantiste à défaut de recevoir un minimum de considération pacifique dans l'espace turc ? À force de redouter ce scénario, l'État-major d'Ankara ne le renforce-t-il pas ?

    Le grand argument serait d’une part que les Kurdes de Syrie, le PYD, les héroïques défenseurs de Kobané, ne seraient eux-mêmes pas autre chose que la branche locale du PKK, et que la zone frontalière kurde en territoire syrien devrait être "contrôlée" par l'armée turque qui y réimplanterait les réfugiés de la guerre civiel syrienne. Et ceci sous le contrôle politique de qui ? Poser la question c'est hélas y répondre.

    Sur la photo de l'agence Reuters, prise le 26 juillet à Istanbul, on voit des manifestants pacifistes brandissant des pancartes où il est écrit, sur les unes "barış", ce qui en turc signifie la paix, sur les autres "aşîtî". Ce terme appartient à une langue que parlent selon certaines évaluations plus de 2 millions d'habitants de l'ancienne Constantinople. Sont-ils tous, eux aussi, des terroristes ?

    Ou, au contraire cette population, majoritairement musulmane mais très peu fanatique, souvent "alevie", "bektashi", mais aussi "yézidie", etc., tous groupes respectueux notamment du droit des femmes, constitue le plus solide noyau de résistance dans la région face au véritable terrorisme, celui des gens du Djihadisme, du Néo-Califat, d'al-Qaïda, etc.

    Leur langue indo-européenne est comprise par un bon quart des citoyens de la république turque, jacobine dans son essence, et qui se veut par conséquent "une et indivisible". Cette minorité, incontestablement opprimée, et dont "on", – "on" c'est-à-dire le gouvernement d'Ankara, – a cherché pendant plus d'un demi-siècle à interdire que soit seulement prononcé le nom, n'hésitons pas à la nommer ici : ce sont les Kurdes.

    Dans l'Histoire des relations entre Kurdes et Turcs, ont été parcourues toutes les phases, de l'amitié à l'antagonisme. À la fin du XIXe siècle, le dernier [véritable] sultan, Abdul-Hamid II (1)⇓ ce fut une milice composée de cavaliers largement kurdes la "Hamidiyé" qui fut accusée des premiers massacres arméniens de 1894-1896. Ceux-ci, incommensurables aux persécutions génocidaires de 1915, entreprises par les jeunes-turcs  (2)⇓ ont permis la diffusion d'une légende créditant "les Kurdes", dans leur ensemble, d'une tradition de massacre à l'encontre des chrétiens.

    Tout cela pèse dans la balance des experts occidentaux. On se demandera cependant comment un "accord total, unanime, sans faille" a pu être trouvé. Sans doute les experts étaient-ils pressés de retrouver ceux qu'ils confondent encore avec leurs bons vieux alliés de la guerre froide, alors que depuis 2009 Erdogan a complètement viré de bord, désireux de prendre la direction du bloc sunnite dont Daëch est l'expression la plus sanguinaire.

    À suivre, par conséquent, à suivre de très près.

    JG Malliarakis

    Apostilles

    1.  Celui-ci "comme chacun le sait" régna de 1876 à 1909, date à laquelle les jeunes-turcs lui substituèrent son pauvre frère Reshad Effendi, sous le nom de Mehmet V. Lire à ce sujet le très beau "Dernier Sultan" publié par le prince Michel de Grèce (Orban, 1991).
    2.  
      cf. L'Insolent du 24 avril 2009 "Racines jacobines des crimes turcs" et, plus généralement, mon petit livre "La Question turque et l'Europe" qu'on peut se procurer via la page cataloguedes Éditions du Trident, ou par correspondance en adressant un chèque de 20 euros, port compris aux Éditions du Trident, 39, rue du Cherche-Midi 75006 Paris

    http://www.insolent.fr/#ret2

  • Leçon de réalisme : Editorial du n° 6 de Conflits

    Le rétablissement d’un minimum d’ordre au Proche-Orient passe par le retour de l’Iran dans le concert des nations. Obama l’a compris.

     

    À l’heure où ces lignes sont écrites, l’accord nucléaire permettant la fin des sanctions contre l’Iran est encore incertain. En le rendant possible, comme il l’a déjà fait pour Cuba, Barack Obama donne une leçon de réalisme géopolitique que Conflits ne peut qu’apprécier.

    Encore faut-il distinguer deux avatars du réalisme. Soit la retenue de la puissance, soit l’aveu d’échec. Le réalisme de Barack Obama relève de la seconde catégorie.

    Dans le premier cas, la puissance, consciente que sa manifestation débridée serait déstabilisatrice, fixe des limites à son action. Telle est la position que prônait le jeune Kissinger (voir la recension de l’ouvrage que Charles Zorgbibe lui consacre, page 76). Elle se fixe des objectifs précis, comprend et reconnaît les intérêts des autres puissances au point de leur faire une place dans l’ordre international. On pourrait dire qu’elle est apollinienne et qu’elle redoute plus que tout les débordements de Dionysos, dieu de la transe et de l’errance.

    Il est une propension américaine à la démesure dionysiaque. La certitude d’une totale supériorité morale et matérielle l’explique. La « nation indispensable » qui incarne le bien et possède la force ne peut se retenir : ce serait abandonner les autres peuples à leur sort misérable – du moins les États-Unis en sont-ils persuadés. Cela n’empêche pas les manœuvres, cela n’interdit pas les arrière-pensées inspirées par les intérêts. L’ancienne secrétaire d’État Condoleezza Rice parlait d’« idéalisme pragmatique ». Dans sa bouche, c’est l’idéalisme qui vient en premier, au risque d’une véritable fuite en avant comme on l’a vu depuis les années 1990. [....]

    La suite sur Conflits

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Lecon-de-realisme-Editorial-du-no

  • L’Iran ne veut pas de Fabius

    Alors qu’une visite officielle du ministre des Affaires étrangères est prévue, mercredi 29 juillet, les critiques se multiplient à son encontre.

    On parle de sa position lors de l’accord sur le programme nucléaire iranien, mais aussi de son implication dans le scandale du sang contaminé. Deux dossiers radicalement différents mais avec un dénominateur commun : ils rendent l’Iran hostile à la présence du ministre des Affaires étrangères français.

    Cette visite doit parachever l’accord «historique», obtenu entre Téhéran et les puissances du 5+1 (USA, France, Royaume-Uni, Russie, Allemagne et Chine) sur le programme nucléaire iranien. Validé à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU le 20 juillet 2015, cet accord met fin à plus de vingt mois de négociations au cours desquelles la position française a mainte fois été décriée. Considérée comme intransigeante et allant à l’encontre de l’avancée des pourparlers, la «ligne dure adoptée par la France lors des négociations» a laissé de la rancœur dans les rapports entre Paris et Téhéran, d’après le site d’information conservateur Jahan News.

    D’après le média, Laurent Fabius est une figure bien connue des Iraniens pour son rôle dans l’affaire du sang contaminé. Alors qu’il était Premier ministre, un scandale sanitaire avait conduit à la contamination de plusieurs milliers d’hémophiles par le virus du sida lors de transfusions. Une affaire qui a profondément inscrit le nom de Laurent Fabius dans l’opinion iranienne, toujours d’après le site.

    Le scandale du sang contaminé n’a jamais été oublié par l’Iran, selon le site iranien Al-Monitor, qui écrit que «d’après le ministre de la Santé, environ 300 Iraniens avaient été infectés par du sang contaminé», ajoutant que «certain iraniens n’ont pas tiré un trait sur cette affaire».

    Manque de chance : la visite officielle du chef de la diplomatie française coïncide avec la semaine de soutien aux hémophiles. Pour l’analyste iranien Mojtaba Zolnour, cette semaine sera l’occasion de se souvenir des compatriotes disparus dans le scandale du sang contaminé, qui avait été importé en Iran. «Le principal responsable de tout cela, c’est Fabius», affirme-t-il.

    source : Al manar :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuFlpAFkyVONchLBcS.shtml

  • Les Kurdes, ennemis n°1 pour la Turquie

    D'Olivier Hanne à propos de l'intervention turque contre Daesh :

    "Malgré les apparences en France, la Turquie est d’une grande cohérence et conserve la même ligne stratégique depuis deux ans :l’ennemi du Moyen-Orient est kurde, et l’État islamique est un danger secondaire, qui sera vite réglé. [...]

    Grâce à l’EI, la Turquie a vu se développer tout au long de sa frontière méridionale des abcès de fixation pour ses ennemis kurdes, dont les forces sont entièrement mobilisées contre Daesh.

    L’attentat du 20 juillet 2015 fomenté par l’organisation terroriste contre la Turquie peut faire croire à un retournement général de la situation, puisque les troupes turques ont frappé des positions de Daesh. Or, il n’en est rien.

    Comme Ankara l’avait faitle 14 octobre 2014 en tirant sur les partisans du PKK, la Turquie va relancer son combat contre les Kurdes en rouvrant le front intérieur(arrestations de militants kurdes de Turquie, interdictions des manifestations, exécutions...), et en profitant des maladresses américaines sur le front extérieur.

    Le président Erdogan plaide depuis un an pour la mise en place de zones-tampons sur sa frontière avec la Syrie et l’Irak, afin de sécuriser ces zones etmieux prendre en charge les réfugiés. Mais cet objectif humanitaire autoriserait l’armée turque à intervenir de l’autre côté de sa frontière et à y fortifier ses positions.

    Or, le 28 juillet, les États-Unis se sont mis d’accord avec la Turquie pour instaurer une "ISIS-free zone" en Syrie. Il s’agira d’un espace d’exclusion aérienne, garanti par les États-Unis, et d’où Ankara s’engage à expulser Daesh.

    À terme, cette initiative aura plusieurs conséquences :

    • Elle autorisera la Turquie à intervenir contre les Kurdes en dehors de ses frontières,
    • Elle donnera à Ankara l’hégémonie sur ces zones qu’elle convoite depuis un siècle,
    • Elle accélérera le déclin militaire de Bachar al-Assad, puisque l’exclusion aérienne concernera essentiellement son aviation,
    • Elle ne garantira nullement l’affaiblissement de Daesh, puisque la Turquie n’a pas la volonté d’aller au-delà de l’objectif de la sécurisation de ses frontières.

    Il n’y a donc aucun retournement majeur au Moyen-Orient depuis une semaine, mais une confirmation des tendances lourdes de la politique de chacun des acteurs."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • TVL : Entretien exclusif avec des volontaires français séparatistes revenus du Donbass

  • Vladimir Poutine : “L’Europe devrait se montrer plus indépendante des USA”

    Dans un entretien à la Radio-télévision suisse samedi, Vladimir Poutine n’épargne pas les États-Unis… ni la faiblesse de l’Europe.

    Le président russe critique le rôle joué par les États-Unis dans la course aux armements. Selon lui il ne s’agit non pas d’un retour à une certaine forme de politique impérialiste du pays, comme le suggère le journaliste, mais de “son intensification”. “Cela fait longtemps qu’une telle politique est menée (…) Je l’ai souvent dit publiquement et je ne suis pas seul à le dire. ”
    Dans l’affaire de corruption qui secoue actuellement la FIFA, dont les actions juridiques sont menées par les États-Unis, il accuse par ailleurs Washington d’avoir agi pour ses propres intérêts. Le président russe regrette le “manque d’indépendance” de l’Europe à l’égard de la première puissance du monde.
    Enfin, interrogé sur la montée de partis d’extrême-droite en Europe, dont certains leaders, comme la Française Marine Le Pen, soutiennent sa politique, Vladimir Poutine a répondu

    Dans le monde et dans les pays européens, on observe des changements tectoniques dans l’opinion publique. Et cela dans le sens d’une défense accrue des intérêts nationaux

    a retrouver grâce au lien du tweet ci-dessous : 


    http://www.
    rts.ch/info/monde/6967351-vladimir-poutine-l-europe-devrait-se-montrer-plus-independante-des-usa.html 

    http://fr.novopress.info/

  • Hervé Juvin et le Mur de l’Ouest. Un point de situation par Pierre LE VIGAN

    Le mur de Berlin protégeait l’Est des séductions et des conquêtes de l’imaginaire capitaliste. Le mur de l’Ouest est celui qui permet l’extension maximum du capitalisme. Comment ? En confinant la Russie dans l’espace le plus petit possible. En empêchant tout rapprochement entre la Russie et les autres pays d’Eurasie. Et plus encore tout rapprochement entre la Russie et l’Europe.

     

    Nous, la France, sommes du côté américain de ce mur de l’Ouest, et c’est pourquoi notre pays n’est pas libre, et c’est pourquoi l’Europe est asservie. « La résistance est à l’ordre du jour. […] l’occupation mentale, technique, économique que nous subissons n’est pas de moindre conséquence politique que celle que nous avons subie [pendant la Seconde Guerre mondiale]; car elle aussi nous prive du pouvoir que la République nous a donné, que les institutions du Conseil National de la Résistance avaient assuré, que le projet d’union de l’Europe avait fait espérer. Et ce rejet du pouvoir perdu, du pouvoir à reprendre, est au cœur de la conscience malheureuse des Français – de ceux du moins pour qui la France est autre chose qu’un hôtel. »

     

    Hervé Juvin en appelle donc à la résistance. Il faut faire tomber ce mur de l’Ouest. Le premier mouvement de cette résistance c’est revenir à l’intelligence du monde. C’est se rappeler ce que l’esprit du temps veut nous faire oublier : que le monde est irrigué de rapports de force, de jeux de puissance. Derrière l’humanitaire, derrière les indignations pseudo morales, il y a la violence des déplacements de populations, et celle des changements de peuple. Décrypter cette réalité des rapports de force, cette réalité d’une guerre qui ne dit pas son nom, c’est ce qu’apporte Hervé Juvin. Au cœur de cette guerre, il fait un « point de situation ».

     

    Pour comprendre le moment présent, l’auteur reprend un certain nombre de slogans de la pensée occidentaliste dominante. « La diversité est une richesse », « Le marché a toujours raison », « Le droit est universel », … Une douzaine de thèmes sont ainsi analysés et démontés. Leur fausseté est montrée, leur imposture démontrée. Les intérêts que couvrent ces mots d’ordre sont mis à jour.

     

    Prenons l’analyse du slogan « Ç’en est fini de l’hyperpuissance américaine ». Juvin montre que malgré des cafouillages évidents, les U.S.A. ont réussi dans leurs objectifs essentiels : éliminer les régimes qui voulaient mettre en cause le dollar comme unique monnaie d’échange international, éliminer ou marginaliser les amis de la Russie, créer un nouveau Moyen-Orient plus instrumentalisable que celui, antérieur, des États-nations, contrôler la nourriture du monde en mettant semences et espèces sous brevets, faire d’internet une colonie médiatique américaine, de l’espace une province des États-Unis. Il n’y a échec des États-Unis que si on croit que l’objectif des Américains était vraiment la paix, la démocratie et le développement.

     

    Mais Juvin ne cache pas les points de fragilité de l’impérialisme américain, ceux qui peuvent annoncer un possible point de retournement : les faiblesses internes des États-Unis, en matière d’infrastructure, d’innovation, d’éducation, et les initiatives des autres pays, l’Inde et son développement économique endogène et (en partie) soucieux de son identité, la création d’une banque de développement des B.R.I.C.S., une voie autre que la Banque mondiale et le F.M.I., l’émergence, aussi, de la notion de droits collectifs opposables aux stricts droits de l’individu.

     

    Voilà bien des contre-pouvoirs, et de nouvelles forces qui peuvent renverser les tendances. La même mise au jour des lignes de force est faite pour chacun des thèmes du livre. Pour comprendre la réalité de notre servitude, et de la complicité de nos élites, mais aussi les voies de la libération de nos peuples. L’élucidation des enjeux par Juvin est toujours à la fois ferme quant à ce qui « menace notre être » comme disait Mao (On voit que Juvin ne craint pas les références iconoclastes et c’est le charme de la liberté de l’esprit, qui fut si française), et attentive à ce qui évolue dans les rapports de force, notamment intellectuels, car les idées sont aussi des forces. Pour Hervé Juvin, c’est essentiel.

     

    Pierre Le Vigan

     

    • Hervé Juvin, Le mur de l’Ouest n’est pas tombé, Éditions Pierre-Guillaume de Roux, Paris, 280 p., 23 €.

     

    • D’abord mis en ligne sur Metamag, le 9 juin 2015.

    http://www.europemaxima.com/

  • Duplicité saoudienne ? La preuve par WikiLeaks

    Si Julian Assange et son WikiLeaks n’existaient pas, certains États auraient donné un bras pour qu’on ne l’inventât point. Les Américains, bien sûr ; mais surtout les Saoudiens, voire même, aujourd’hui, les Français.

    Ces nouvelles révélations ? Rien de plus, fondamentalement, que ce que nos lecteurs lisent ici depuis des années sous la plume de votre serviteur ; mais désormais « officialisées » par WikiLeaks et dûment relayées par l’un des quotidiens américains de référence, The New York Times et Atlantico.fr, site français dont les contributeurs ne sont pas tout à fait connus pour mouiller la chemise dans le combat contre l’atlantisme et la défense de la cause palestinienne…

    Bref, toute la duplicité saoudienne y est enfin mise sous les projecteurs. Leur diplomatie du chéquier consistant à promouvoir un islamisme wahhabite dégénéré contre l’islam traditionnel – voir, à ce sujet, l’excellente analyse de Stéphane A. Brunel publiée hier. Diplomatie parallèle les poussant à déstabiliser, non seulement le monde oriental, mais aussi nos nations européennes, nos banlieues françaises et, au passage, les républiques caucasiennes musulmanes, aux marches de la Russie.

    Et Atlantico de relayer cette information des plus intéressantes : « Il s’agit d’un système d’influence que les autorités saoudiennes ont mis en place et financé par l’argent des pétrodollars. Riyad a notamment accordé des moyens financiers à des prédicateurs à l’étranger, construit des mosquées, des écoles, des centres et soutenu des campagnes pour contrer des responsables et des médias à l’étranger qui étaient susceptibles de s’opposer à l’agenda du Royaume. »

    Lire la suite

  • La Serbie, entre les États-Unis, l’UE et la Russie – Colloque du 30/06/2015 à Bruxelles. Première partie

    Le mardi 30 juin 2015 se tenait, à Bruxelles, le premier colloque de l’Institut du Monde Multipolaire, sous la Présidence d’Aymeric Chauprade, co-organisé avec leSerbian Institute for Public Diplomacy et en partenariat avec la revue Conflits et Realpolitik.tv. Le thème de cette première réunion était « La Serbie, entre les États-Unis, l’Union Européenne et la Russie ».
    Première partie : introduction et intervention d’Aymeric Chauprade « La Serbie dans le monde multipolaire et son rôle dans les équilibres européens ».

    http://fr.novopress.info/