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géopolitique - Page 765

  • Le Traité transatlantique

    Les négociations pour le Traité transatlantique ont commencé en loucedé et personne ne se soucie, étrangement, d’en parler. Faut-il en accuser notre insouciance, ou plutôt notre regard médusé sur le sort intérieur fait à la France de François Hollande et sur l’inertie de l’Union européenne ? Que l’on juge que ce n’est pas un sujet d’actualité, qu’il sera bon d’en parler à Pâques ou à la Trinité, ou simplement que l’on s’en contrefoute, le fait est que le pire est devant nous : la construction de l’Europe à la bruxelloise sera de la petite bière devant le maëlstrom que l’on nous prépare. Pour se limiter à quelques chiffres très simples, cet accord concerne rien moins que la moitié du PIB mondial et 40 % des échanges mondiaux : de quoi bien entendu aiguiser les appétits, et aussi – bizarrement on en parle moins – entraîner les dégâts économiques les plus graves.

    Les peuples étant décidément jugés trop bêtes pour avoir un avis sur une question si importante, le mois de mars devrait voir se dérouler à Bruxelles le quatrième « round » comme on dit de négociations, et toujours dans le plus grand secret, même si le cher commissaire européen afférent annonce une grande « négociation publique ». L’agenda des technocrates prévoit, grand seigneur, que l’accord soit soumis en 2015 au Conseil européen et au vote des députés, lorsqu’il aura été achevé. La technique est rodée et commence à être connue : on vous ficelle un bon traité de derrière les fagots, puis on vous explique que le refuser serait passéiste, réactionnaire, signe de fermeture et de repli, et que de toute façon vous n’avez rien d’autre à proposer à la place, ce qui démontre parfaitement votre mauvaise volonté.

    Il est toujours malaisé de négocier avec plus grand que soi – la France en a fait l’amère expérience avec l’Allemagne lors du Traité de Maastricht – et les États-Unis, qui disposent de la monnaie de réserve mondiale, sont toujours une puissance plus importante que l’Europe, n’en déplaise aux optimistes. L’Europe a réussi dès le début à abstraire la « culture » du débat – on se demande bien pourquoi si l’on ignore les rapports incestueux qu’entretiennent ensemble les artistes, les intellectuels et les politiques qui sont globalement pour un monde sans frontières tant que ça ne salit pas leur rue – mais pour le reste, tout est négociable : l’agriculture, qui a bien besoin de la concurrence des OGM américains, l’énergie, et nous aurons le gaz de schiste, toutes sortes de produits manufacturés dont nous avons certainement bien besoin, incapables que nous sommes de les produire ici.

    Ce Traité, d’obédience ultralibérale si l’on en juge à ses buts autant qu’aux experts et lobbies qui le fomentent, introduirait de plus une nouvelle norme juridique qui permettrait à des entreprises de poursuivre un État souverain dont elles jugeraient que la réglementation a porté atteinte à leurs intérêts. Typiquement anglo-saxonne, cette mesure a déjà permis à des gros cigarettiers de faire condamner l’État australien, et autoriserait demain les multinationales de l’énergie à plaider contre la France qui interdit l’exploitation de gaz de schiste.

    La suite sur le site de la Nef

    Jacques de Guillebon

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Le-Traite-transatlantique

  • De la guerre civile en Irak

    L’année 2014 sera terrible pour l’Irak
    Comme en Syrie, l’Arabie saoudite attise le conflit
    Près de onze années se sont écoulées depuis l’agression délibérée, contraire aux principes du droit des gens, que les Etats-Unis ont perpétrée contre l’Irak en 2003. Aujourd’hui, ce malheureux pays risque bien de sombrer dans le chaos et l’anarchie. Les combattants de l’ISIL (“Pour un Etat islamique en Irak et au Levant”), une organisation terroriste qui, dit-on, serait étroitement liée à Al Qaeda, ont pris le contrôle de vastes portions de la province occidentale d’Al-Anbar. Les attentats ponctuent chaque journée qui passe. Pourtant le premier ministre irakien Nuri al-Maliki reste serein. Il a confiance en ses troupes : “Nous vaincrons Al Qaeda”, affirme-t-il.
    À Washington, on analyse la situation avec un oeil plus réaliste. Les Etats-Unis livrent des armes légères à l’armée irakienne, dans l’espoir qu’avec cet arsenal réduit cette armée, théoriquement alliée, va pouvoir à terme empêcher qu’un territoire assez vaste et cohérent de l’Irak et de la Syrie soit soustrait à l’influence des islamistes. Mais ce qu’il faut surtout rappeler c’est que des voix se font entendre à Washington qui critiquent le retrait des troupes américaines en 2011 et réclament dès lors un nouvel engagement combattant dans le pays ravagé par la guerre civile. Récemment donc deux sénateurs influents, John McCain et Lindsey Graham, ont déclaré : “Que les choses soient claires: la position du gouvernement, qui voulait aller dans le sens du gouvernement irakien et ne voulait pas maintenir les forces armées américaines au-delà de l’année 2011, était manifestement erronée”. Al-Maliki voit les choses autrement, bien sûr, et défend sa décision d’hier de faire partir le plus vite possible les soldats américains.
    Al-Maliki n’est toutefois par entièrement innocent : il est partiellement coupable de la détérioration de la situation. Chef du gouvernement, il appartient à la majorité chiite de la population, que le régime de Saddam Hussein avait réduit à l’insignifiance politique. Al-Maliki s’est ensuite efforcé de marginaliser les sunnites. Par voie de conséquence, la loyauté de ces derniers envers le nouvel Etat irakien post-baathiste, pour autant qu’elle ait jamais existé, s’est évanouie comme neige au soleil. Cette disparition de toute loyauté sunnite a favorisé le développement de groupes comme Al Qaeda ou l’ISIL.
    La politique actuelle d’Al-Maliki vise à amener les Américains à livrer davantage d’armes. Il a transmis à Washington une liste d’armements jugés nécessaires pour chasser les islamistes de la province d’Al-Anbar. Pourtant les armes arrivent depuis assez longtemps. En décembre 2013, le “New York Times” rapportait qu’une cargaison de 75 missiles anti-chars Hellfire était arrivée en Irak. Ensuite, le Pentagone s’est déclaré prêt à livrer en 2014 au gouvernement de Bagdad des chasseurs F-16, des hélicoptères Apache et, surtout, des dizaines de drones d’observation. Mais les experts militaires cités par le “New York Times” sont très sceptiques : même dotés de ces armements sophistiqués, ils doutent que l’armée irakienne soit capable de vaincre les insurgés sunnites.
    Le ministre irakien des affaires étrangères, Hoshyar Zebar, quant à lui, a avoué qu’une intervention américaine directe, par le biais de drones, était de plus en plus envisageable “depuis quelques mois”. Si le conflit gagne en intensité, l’engagement de troupes américaines n’est pas une option à exclure, même si Kerry affirme encore aujourd’hui que “les godillots des GI’s” ne fouleront plus le sol irakien.
    Cependant, il faut bien constater que les islamistes irakiens ne seraient pas aussi forts, comme leurs homologues syriens d’ailleurs, s’ils ne bénéficiaient pas d’un soutien massif des Saoudiens. Le royaume wahhabite du désert arabique joue effectivement un rôle clef dans ces conflits d’Irak et de Syrie. On sait qu’il est riche de sa rente pétrolière, que sa religion d’Etat est le wahhabisme, forme la plus rigide de l’islam, qu’il soutient partout dans le monde les tenants de ce rigorisme. Le 4 janvier 2014, l’agence iranienne de presse “Fars News Agency” écrivait : “Tandis que la Turquie a fermé de large portions de sa frontière aux terroristes et tandis que la Jordanie songe à restreindre le droit d’entrer et de circuler sur son territoire aux ressortissants saoudiens qui cherchent à entrer en Irak via le royaume hachémite de Jordanie, les frontières de l’Irak en plein désert sont à peine contrôlées par les militaires irakiens et les pistes de ce désert constituent dès lors les voies de pénétration pour le soutien logistique et militaire que l’Arabie saoudite apporte aux terroristes syriens”.
    La question se pose quant au rôle douteux que joue ce grand allié des États-Unis au Proche Orient — le deuxième après Israël — souligne Andreï Akoulov du centre d’études stratégiques russe “Strategic Culture Foundation” : “L’Arabie saoudite constitue la principale menace pour la paix au Proche Orient. Les guerres régionales et les conflits religieux dans cette région du monde sont financées et armées par Ryad”. La tragédie syrienne, pour l’expert russe, est une “conséquence directe” de l’immixtion saoudienne, appuyée par les États-Unis. L’Irak, dès lors, devra faire face à “une nouvelle vague d’attentats à la bombe”, parce que les Saoudiens tentent de créer un équilibre régional à leur seul profit et au détriment de l’Iran.
    L’Arabie saoudite est en mesure de pratiquer cette politique belligène tout simplement parce que celle-ci est la suite logique des guerres fomentées et déclenchées par les bellicistes néo-conservateurs qui ont tenu le haut du pavé à Washington sous la présidence de George W. Bush. Un autre expert russe, actif dans la même fondation, Nikolaï Bobkin, souligne la responsabilité des Etats-Unis dans l’éclosion du conflit. En effet, les interventions américaines, en Afghanistan d’abord, en Irak ensuite, “ont bouleversé l’équilibre fragile des forces et enclenché un processus de concurrence entre Iraniens et Saoudiens pour la maîtrise du Proche Orient”.
    Une question cruciale demeure cependant ouverte : pendant combien de temps les Etats-Unis miseront-ils encore sur un allié qui contrecarre leurs intérêts au Proche Orient, bien plus intensément que ne le firent jamais les Iraniens? Voilà sans doute pourquoi, à court ou moyen terme, on voit se profiler un rapprochement entre Washington et Téhéran.
    Bernhard TOMASCHITZ.
    (article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°4/2014; http://www.zurzeit.at ).
    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2014/03/05/de-la-guerre-civile-en-irak.html

  • La Chine poursuit son réarmement et nourrit des tensions en Asie

    PEKIN (NOVOpress via Bulletin de réinformation)
    La croissance économique n’est pas la seule à être régulière d’année en année en Chine, les dépenses militaires aussi progressent de manière soutenue. Pour l’année 2014, Pékin a annoncé une augmentation de 12 % de ses dépenses d’armement, pour atteindre un montant de 95 milliards d’euros environ.

    Si cela reste quatre fois inférieur aux dépenses militaires américaines, les Etats‑Unis considèrent ces chiffres comme étant faux. Les réelles dépenses seraient alors de 1,2 à 2 fois supérieures au montant officiel.

    Cette attitude suscite par ailleurs des tensions vives en Asie et en Extrême‑Orient. Si le Japon s’est engagé dans le pacifisme en 1945, le gouvernement actuel entend accentuer la rupture avec ce passé de neutralité. Ainsi, le gouvernement nippon a aussi prévu une augmentation de ses dépenses militaires de 5 % pour la période 2014‑2019, soit 175 milliards d’euros au total.

    http://fr.novopress.info/

  • Pourquoi les Allemands n’ont guère envie de se fâcher avec Poutine

    La Russie fournit un tiers du gaz naturel et du pétrole [consommé par] l’Allemagne. Et leurs économies sont si imbriquées que l’idée même de sanctions effraient les champions de l’exportation.

    Sanktionen nein danke ! S’il est un patronat qui veut éviter toute sanction économique contre Moscou, c’est bien l’allemand. Les deux économies sont tellement imbriquées que Berlin aurait énormément à perdre. Les échanges entre l’Allemagne et la Russie s’élèvent à près de 80 milliards d’euros (4 fois plus que la France).

    L’hebdomadaire Wirtschaftswoche résumait cette semaine : “Plus de 6.000 entreprises, de la multinationale aux PME, sont présentes en Russie, où elles ont investi directement plus de 20 milliards. 300.000 emplois dépendent en Allemagne de ces échanges“. Berlin est le deuxième fournisseur de Moscou, après Pékin (la France, 8ème).

    D’ailleurs jeudi 6 mars, alors que la crise ukrainienne battait son plein et que le Kremlin ne semblait pas disposé à faire baisser la tension, Sigmar Gabriel, ministre de l’économie et Vice chancelier est allé à Moscou, en voyage officiel et a rencontré Poutine. Cette visite “prévue de longue date“, a-t-on précisé à Berlin, portait sur la “politique énergétique et de développement économique“. Elle va tout à fait dans le sens de la diplomatie allemande : pas de coup de menton, un pragmatisme qui respecte les intérêts bien compris de chacun.

    Des sanctions qui pourraient coûter cher

    Car la Russie pourvoit aux besoins énergétiques de notre voisin : elle lui fournit 31% de son gaz naturel (contre moins de 10% en France) et 35 % du pétrole qu’elle consomme. En échange, l’Allemagne lui vend des biens pour une valeur d’une quarantaine de milliards d’euros, essentiellement des machines-outils, de la chimie et des automobiles. Metro, Volkswagen, BMW ou Daimler sont des acteurs de poids.

    Tout au long de la semaine, la presse Outre Rhin y est allée de ses avertissements contre les sanctions, comparées par exemple à “un poison coulant dans le sang“, par le quotidien Süddeutsche Zeitung. “Chaque sanction a son prix“, mettait en garde le quotidien des affaires Handelsblatt, en écho à l’hebdomadaire Focus qui parlait de “spirale des sanctions“.

    L’économiste star, Wener Sinn, patron de l’institut de Munich IFO, estimait, quant à lui que les représailles économiques contre Moscou mettraient en danger la transition énergétique allemande, qui rend le pays “encore plus dépendant des importations russes“.

    Schröder fait du [lobbying] pro-russe

    Le 3 mars, l’ex chancelier Gerhard Schröder était à l’ambassade d’Allemagne à Paris devant un parterre de politiques et d’hommes d’affaires français. Soucieux de pacifier le débat, il a émis des doutes sur l’utilité des armes économiques. “A quoi servirait d’appeler au boycott de la Russie, alors que l’on ignore qui va en pâtir le plus ?“, avait notamment déclaré ce proche de Poutine, qui appelle le patron du Kremlin son “ami” et qui l’a invité à la fête de ses 60 ans.

    Il n’est pas le seul Allemand proche de Moscou. Plusieurs politiques et hommes d’affaires de premier plan se sont reconvertis dans le lobbying pour la puissance orientale. Dernier en date, Peter Löscher, ancien président de Siemens qui vient tout juste d’être embauché par un oligarque.

    Challenges

    http://fortune.fdesouche.com/331711-pourquoi-les-allemands-nont-guere-envie-de-se-facher-avec-poutine

  • Poutine à propos du Kosovo : « Un jour, cela vous reviendra dans la gueule »

    Vladimir Poutine avait déclaré cela en 2008.

    Aujourd'hui, les commandos russes déployés en Crimée font comme l’Otan au Kosovo : ils “sécurisent”… À Pristina, les Kosovars albanais dénonçaient la violence des Serbes. À Simféropol, les russophones refusent la loi des “fascistes” de la place Maïdan, dont une des premières mesures fut la suppression du russe comme langue officielle.

    "Poutine nous “renvoie dans la gueule” ce fameux droit d’ingérence que l’Occident lui avait imposé au Kosovo, une aberration politique illustrée hier par Bernard Kouchner, aujourd’hui à Kiev par Bernard-Henri Lévy."

    Michel Janva

  • « Le Martyre du Kosovo » de Nikola Mirković

    « Les Serbes résiduels n’y constituent plus qu’une infime minorité assiégée et menacée de disparition résultant d’un véritable “nettoyage ethnique” ».
    Il n’est question que de la Crimée et de son séparatisme qui, encouragé par le Kremlin, provoque l’indignation de toutes les chancelleries occidentales. « Il faut que l’Europe soit très ferme », déclare Laurent Fabius cependant que Washington réclame l’envoi « immédiat » d’observateurs de l’OSCE (Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe) pour « veiller au respect de l’intégrité territoriale » de l’Ukraine. Et si l’on reparlait du Kosovo, foyer national arraché à la Serbie par les mêmes Occidentaux qui y tolèrent parfaitement les persécutions infligées à ses occupants légitimes, désormais ultra-minoritaires, et sa transformation en plaque tournante de tous les trafics, y compris la traite humaine ?
    Ignorance crasse ou omerta, les médias, qui, aujourd’hui, félicitent le président Obama et son secrétaire d’Etat John Kerry pour leur fermeté vis-à-vis de la Russie menacée de sanctions économiques si elle ne met pas immédiatement un terme à ses menées en Crimée, semblent avoir oublié comment les Etats-Unis d’Amérique, nonLivre contents de s’être emparés de la Californie et du Texas hispaniques, suscitèrent une insurrection armée dans la province colombienne de Panama, qui fit bientôt sécession et devint indépendante, puis chassèrent les Espagnols de Cuba en 1898 à la faveur d’une provocation annonçant Pearl Harbour et les armes de destruction massive attribuées à l’Irak. De la vieille histoire ? Certes, mais l’invasion américaine, intervention la plus importante depuis la Guerre du Vietnam, sur l’île antillaise de la Grenade, indépendante depuis 1974 et où les intérêts nationaux états-uniens n’étaient nullement menacés, ne date, elle, que de 1983.
    Une partition plébiscitée : celle de la Serbie
    Quant à l’éventuelle partition de l’Ukraine, que redoutent tant nos démocrates qui, dès le 25 février, y mettaient un veto formel, elle a un précédent plus récent encore : celle de la Serbie, amputée du Kosovo (que, dans les années 1970, on appelait encore Kossovo, traduction du cyrillique Kocobo, avant que ne prime la graphie anglo-saxonne), proclamé indépendant le 17 février 2008 par le toujours premier ministre Hashim Thaçi avec la bénédiction de la « communauté internationale » et sous la protection de la KFOR, force d’interposition otanesque.
    Le Martyre du Kosovo, titre de l’indispensable livre du Franco-Serbe Nikola Mirković *, dure maintenant depuis plus de six siècles. Depuis ce jour de juin 1389 où, à Kosovo Polje, le Champ des merles, les armées du prince Lazare furent défaites par celles du sultan turc Murat Ier. En quelques décennies, cette « Vieille Serbie » riche et prospère, sur laquelle la dynastie des Némanjides a édifié plus de quinze cents églises et monastères – dont ceux, admirables, de Gracanica et de Veliki Decani –, se voit occupée et en partie ruinée. La situation s’aggrave encore après la chute de Byzance, le joug ottoman n’ayant alors plus de freins. Soumis à des tributs extravagants et au système du devchirmé – l’enlèvement d’enfants mâles déculturés et islamisés pour alimenter le corps des janissaires – le pays s’étiole et pâtit d’un important exode vers le nord, 37.000 familles s’exilant pour échapper aux exactions, aux conversions forcées et au massacre.
    Substitution de population
    Et le pire est à venir : à partir du XVIIe siècle, les voisins albanais jusqu’ici chrétiens se convertissent en masse à l’islam et, en récompense, reçoivent « les terres fertiles des Serbes » et « des postes importants dans le gouvernement ottoman ». Dès lors, commente Nikola Mirković, « la physionomie religieuse et ethnique du Kosovo et de la Métochie (province ecclésiastique autour du patriarcat de Peć) commence à changer sensiblement. Quarante-deux grands vizirs du régime sont albanais et font preuve d’une brutalité et d’une violence inouïes à l’égard de leurs anciens coreligionnaires chrétiens ». De plus, ils encouragent évidemment l’afflux des « Shkipetars » (fils du Pays des Aigles) sur le territoire serbe. Pourtant peu favorable aux orthodoxes, l’archevêque catholique Mathieu Massarek déplore cette substitution de population à la vue des villes désormais « pleines de mahométans albanais turcisés, de bandits et de tueurs qui se déchirent entre eux, exerçant la terreur » sur les chrétiens. Il est à noter que, depuis la plus haute antiquité, le Kosovo n’avait jamais été albanais et la meilleure preuve en est que le nouvel Etat porte toujours son nom slave évoquant les merles, Kosova, une seule lettre ayant été changée. Il s’agit donc non d’une reconquête mais d’une spoliation pure et simple, le gouvernement communiste de Tito ayant poursuivi l’entreprise des Turcs en favorisant la ruée des Albanais vers le Kosovo, et en accordant à celui-ci, par la constitution de février 1974, un statut autonome dans une « égalité de droit » avec la Serbie, toujours suspectée de nationalisme.
    Une « guerre juste » menée par un « Ange miséricordieux » ?
    Est-ce pour cela que, quand Belgrade tenta en 1997-98 de « briser des velléités séparatistes » dont les conséquences allaient se révéler incalculables sur les plans historique, économique et géopolitique, l’Armée de libération du Kosovo (UÇK, dont le futur premier ministre Thaçi était l’un des chefs) bénéficia de tant de protections bien qu’elle fût considérée, aux USA notamment, comme une organisation terroriste ? Toujours est-il que, sous prétexte de prévenir un « nouveau génocide » contre lequel les opinions publiques occidentales étaient ameutées depuis des mois, l’OTAN lança de mars à juin 1999, et « sans mandat de l’ONU », une guerre aérienne qui ravagea la Serbie : « 82 ponts sont détruits, toutes les raffineries pétrolières, 14 centrales thermoélectriques, 13 aéroports, 20 gares ferroviaires et 121 usines sont anéantis », rappelle l’auteur. Et il faudrait ajouter des milliers d’immeubles abattus lors de ces frappes dites « chirurgicales » – ainsi que, à Belgrade, la tour de la télévision, l’ambassade de Chine et une partie de la cathédrale russe. Le pays tel qu’il m’apparut en août 1999, alors que je m’y étais rendue régulièrement depuis 1965 (y compris au Kossovo), était méconnaissable. Et dire que l’opération avait pour nom de code « Ange miséricordieux » !
    Un Etat riche… et mafieux
    Reste à connaître les motifs d’un tel acharnement, qu’avait précédé une telle accumulation de mensonges. Car « Fer à cheval », le fameux « plan génocidaire » prétexte à l’agression était un faux, concocté à Berlin sous l’égide du chancelier SPD Schröder. Quant aux « immenses charniers » décrits par le Français Kouchner et Bernard-Henri Lévy promus ministres de la (propagande de) guerre, les Américains Madeleine Korbel-Albright, William Cohen (respectivement secrétaire d’Etat et secrétaire à la Défense de Bill Clinton) ou James Rubin, les observateurs de l’ONU (que l’on s’efforcera de faire taire) constateront plus tard, trop tard, qu’ils ne contenaient en fait que quelques dizaines de corps chacun – de guérilleros de l’UÇK et non de civils. Reprenant l’analyse d’Aymeric Chauprade selon laquelle, avec « Ange miséricordieux », l’OTAN a tracé une « ligne continue » visant de l’Adriatique à l’Afghanistan à « ceinturer la Russie » pour la priver de tout accès aux mers chaudes, Méditerranée et mer Noire, Nikola Mirković y ajoute d’autres raisons : la dépendance de nos pays vis-à-vis des Etats pétroliers du Golfe qui ont importé le wahhabisme au cœur des Balkans et la richesse minière du Kosovo lorgnée par les compagnies internationales et singulièrement américaines, celles-ci préférant négocier avec des gouvernements profondément corrompus, qu’elles tiennent en outre par leur connaissance de leur lourd passé terroriste et mafieux. Car si, voici cinquante ans, le pavot était l’emblème du Kosovo, sa culture est maintenant généralisée et fonctionne à plein régime, sous l’œil indifférent de la KFOR, les usines assurant sa transformation en héroïne, qui envahit l’Europe et rapporte au nouvel Etat « plus de 3 milliards d’euros par an ». De même les « filles de l’Est », qui forment désormais les gros bataillons de la prostitution dans l’Union européenne, sont-elles souvent sous la coupe de Kosovars, également très actifs comme passeurs d’immigrés en Italie et, de là, sur tout notre continent.
    Thaçi, grand manitou du trafic d’organes
    Et pendant ce temps, le martyre du Kosovo perdure. En 2008, la Suissesse Carla del Ponte, ancien procureur général au Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie créé à seule fin de juger les crimes de l’ancien président serbe Slobodan Milosevic (mort en mars 2006 en détention aux Pays-Bas) sortait, sous le titre La Chasse, moi et les criminels de guerre (**), une véritable bombe. Elle affirmait dans ce livre, preuves à l’appui, que « des Serbes et des non-Albanais ont été transportés en 1999 du Kosovo jusqu’en Albanie où […] des chirurgiens prélevaient leurs organes ensuite envoyés depuis l’aéroport de Tirana vers des cliniques à l’étranger ». « Les dirigeants des deux niveaux : intermédiaires et élevés de l’UÇK, étaient […] impliqués de manière active dans la contrebande des organes », précisait Mme Del Ponte, dont les accusations ont été confirmées par son compatriote Dick Marty, sénateur et rapporteur au Conseil de l’Europe, qui a officiellement adopté son rapport, accablant notamment pour Hashim Thaçi. L’indéboulonnable premier ministre, accusait M. Marty, « doit sans aucun doute son ascension au soutien politique et diplomatique des Etats-Unis et d’autres puissances occidentales » – dont, pour notre plus grande honte, la France. Submergée par l’immigration, la France devrait en effet réfléchir au destin du Kosovo où les prolifiques Albanais, qui ne formaient que 2% de la population au XIVe siècle, sont aujourd’hui ultra-majoritaires (90%) au Kosovo. Tandis que les Serbes résiduels, de plus victimes de la « peste blanche » qu’est la dénatalité, n’y constituent plus qu’une infime minorité assiégée et menacée de disparition résultant d’un véritable « nettoyage ethnique ».
    Camille Galic, 6/03/2014
    http://www.polemia.com/le-martyre-du-kosovo-de-nikola-mirkovic/
    Notes :
    (*) Nikola Mirković, Le Martyre du Kosovo, Editions Jean Picollec, novembre 2013, préface de Jean-Louis Tremblais, avec deux cartes, index, 196 pages.
    (**) Carla del Ponte, La Chasse, moi et les criminels de guerre, Editions Héloïse d’Ormesson, 2009, 648 pages

  • L’américanisation brutale de notre société, L’Europe est-elle une nouvelle colonie américaine ?

    La guerre coloniale que les Etats-Unis mènent depuis plus d’un siècle contre les Peuples du monde, ce ne sont pas seulement les bombes et les missiles de l’US Air Force ou les coups de force de la CIA et du State Department. C’est aussi la guerre culturelle – celle menée par Hollywood, Mc Donald’s, Coca-Cola et autres vomissures yankees – conduite pour écraser les cultures et les Peuples, et imposer le néant consumériste de l’anti-civilisation yankee, le « Mc World ». Car, pour nous, et comme le rappelait Spengler, les Etats-Unis sont passés directement de la Barbarie à la « Civilisation » – celle du Hamburger – sans connaître la culture.

    LA MACDONALDISATION DU MONDE EST UN TERRORISME CULTUREL

    La guerre culturelle yankee, dont Mc Donald’s est le symbole phare, s’apparente, selon Steve Fuller, professeur de sociologie à l’Université de Warwick, à la « guerre idéologique », « où les gens se voyaient enjoindre de renoncer à leurs coutumes traditionnelles et d’adopter celles de l’Occident ». Fuller qualifie la « Macdonaldisation » de « terrorisme culturel ». George Ritzer, son collègue de l’Université du Maryland, dénonce, lui, dans « The MacDonaldization of Society », le « pouvoir obscène » de la multinationale de la Mal-bouffe et de ses complices hollywoodiens.

     L’AMERICANISATION DU MONDE EST UN SIDA CULTUREL

    L’Américanisation du monde est un sida culturel, comme le déclare la critique Margaret Wertheim, Australienne installée à Los Angeles : « la culture américaine ressemble à un virus, de surcroit particulièrement pathogène. A bien des égards, on pourrait la comparer au HIV, le virus du sida. Cette culture ne cesse de se dupliquer, et se montre particulièrement habile à parasiter la machinerie de production de ses hôtes. S’il est si difficile de venir à bout du HIV, c’est parce qu’il prend le contrôle des fonctions cellulaires de l’organisme infecté pour produire de nouvelles copies de lui-même, et retourne contre son hôte ses propres défenses immunitaires. Pareillement, la culture fast-food, le rock, la télévision et le cinéma américains infectent l’organisme  culturel des autres nations, parasitant les capacités de production locales pour réduire leurs efforts à de simples contrefaçons. Ce processus de réplication virale se répète dans le monde entier, les normes de la culture populaire américaine étouffant la flore et la faune locale ». Dans « Pourquoi le Monde déteste-t-il l’Amérique ? », Ziauddin Sardar et Merryl Wyn Davies analysent le rôle des hamburgers et autres menus américains » dans la destruction des repères culturels des peuples agressés : « La mondialisation dirigée par les Etats-Unis cherche à remplacer ces repères par des produits culturels américains. Le raz de marée de cette culture consumériste est capable de tout assimiler et d’exercer sur les peuples d’énormes pressions pour qu’ils changent de mode de vie, abandonnent tout ce qui donne un sens à leur existence, se débarrassent non seulement de leurs valeurs mais de leur identité, de leurs relations, de leur attachement à l’Histoire, à des lieux, à des manières d’être et d’agir. Le « pouvoir obscène » de la « culture du hamburger » place les cultures locales dans un étau. Les multinationales américaines assurent la promotion de leurs produits en suivant une stratégie multiforme qui fait appel au rock, à la télévision, à des styles spécialement crée, et lui permet d’occuper tout l’espace culturel disponible ».

     LE GENOCIDE PLANIFIE DES CULTURES ET DES LANGUES

    Le véritable terrorisme est là ! Il est américain, planifié, et vise au génocide des cultures et des langues. Steve Fuller explique que « pour bien comprendre l’influence de l’Amérique sur le reste du monde, il nous faut considérer ses pratiques culturelles » comme un « bioterrorisme » : « En premier lieu, le bioterrorisme n’a pas d’objectif spécifique. On ne gagne pas une campagne de ce genre ; on espère simplement que la diffusion du virus perturbera au maximum la société visée. Elle peut aussi créer les conditions qui permettront de parvenir à un but différent. En second lieu, les bioterroristes se contentent de lancer la campagne ; le gros des « opérations guerrières » est ensuite le fait des victimes eux-mêmes, qui s’infectent mutuellement lors de leurs interactions quotidiennes. En troisième lieu, à mesure que la campagne progresse, que ces effets pathogènes se combinent à d’autres, il devient virtuellement impossible d’identifier un seul agent responsable, toutes les victimes étant alors devenues complices de cette diffusion. McDonald’s illustre superbement ce genre de terrorisme culturel. Considérez le panneau placé devant chacune de ses boutiques : « Des milliards de gens servis ». Et non « nourris ». Du point de vue du marketing, c’est un slogan extrêmement frappant. Il désigne un objectif qui n’est autre que la simple prolifération des burgers, sans référence aucune à la réaction de ceux à qui ils sont destinés. Mais, comme nous le savons, cette prolifération à un effet dévastateur sur la plus grande partie de la planète – les autochtones sont contraints d’adopter les pratiques de la culture américaine, leur environnement, physique ou culturel, est frappé. En fait, quand ils commencent à se comporter comme des géants de la restauration rapide, à s’infecter mutuellement avec leurs attitudes et leurs comportements (obésité, problèmes cardiaques, etc.), ils s’exposent davantage encore à d’autres interventions américaines. Le temps que les dégâts soient vraiment sérieux, un nombre suffisant d’entre eux aura bénéficié personnellement de ces interventions pour qu’il soit difficile de faire marche arrière ».

    « Le « terrorisme biologique » de la culture du hamburger a réduit la géographie culturelle du monde à un espace américain totalitaire, tuant les langues, l’architecture, l’industrie cinématographique, la télévision, la musique et l’art de la majorité des pays », concluent Sardar et Davies.

    QUAND HOLLYWOOD EST UNE ANNEXE DU PENTAGONE

    Dans la guerre culturelle yankee, Hollywood et ses dérivés médiatiques, comme MTV, jouent un rôle décisif. Et font directement le lien avec la guerre classique menée par le Pentagone et le state Department, notamment en assurant la propagande et en préparant psychologiquement les masses aux agressions militaires américaines. Hollywood s’est fait une spécialité des caricatures ”stéréotypes” des ennemis des Etats-Unis. Après le méchant Russe (qui avait succédé au méchant Soviétique) ou le psychopathe arabe, figures de style déclinées dans des milliers de films, dont les James Bond, le cinéma yankee s’en était pris aux « criminels serbes » (voir « Behind Ennemy Lines ») ou africains (« La chute du Faucon noir » sur la Somalie).

    L’Europe en phase finale d’américanisation

    Les choses se précipitent. Peu d’européens en sont encore conscients. D’autant plus que pour s’en apercevoir, il faut un minimum de culture stratégique afin de déchiffrer des événements qui autrement peuvent paraître anodins. Appelons américanisation de l’Europe le fait pour celle-ci d’acquérir le statut non d’un nième Etat de l’Union – ce qui peut conférer quelques droits constitutionnels et civiques – mais d’un Etat complètement subordonné, colonisé pour reprendre un ancien terme, sur le modèle des ex-colonies africaines de la France. Cette américanisation est en cours depuis la seconde guerre mondiale, sinon la première. Ces guerres ont vu l’Europe, emportée par ses divisions internes, perdre une grande partie des éléments faisant son ancienne puissance. Ceci au profit des Américains. Face à l’URSS d’abord, face aux puissances émergentes d’Asie, principalement la Chine aujourd’hui, l’Amérique a su convaincre les Européens qu’ils devaient lui confier leur défense, quitte à lui livrer en échange tout ce qui leur restait de souveraineté. Avec la crise boursière de 2008 ,le model américain a montré son vrai visage au monde entier, le rêve américain touche à son terme! il est grand temps de “sauter” en dehors de ce bateau U.S qui coule à vue d’œil…il est grand temps que NOUS européens nous reprenons notre destin en main.

    Article rédigé par P. De Reyck pour l’association culturelle ZENIT

    Source: Association culturelle ZENIT

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2014/03/06/l-americanisation-brutale-de-notre-societe-l-europe-est-elle-5315038.html