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géopolitique - Page 798

  • Vladimir Poutine s'exprime sur les menaces d'intervention militaire en Syrie

  • Syrie : Feu à volonté !

    Pierre Lours, libre propos.
    François Hollande, qui croyait dur comme fer qu’il allait pouvoir envoyer ses Rafales bombarder la Syrie, se retrouve seul après avoir été lâché par Cameron désavoué par les députés britanniques, et par Obama qui se retranche derrière un vote du Congrès ne pouvant pas intervenir avant le 9 septembre. Comme le dit si bien la presse française ce matin, avec une forte majorité de l’opinion française contre lui il se trouve « piégé » (Voir la dépêche AFP de ce matin*). Quelle déconvenue ! Malgré tout, il s’obstine et tente une dernière cartouche en chargeant son premier ministre de convaincre nos parlementaires en leur apportant ses « preuves » de la culpabilité exclusive de Bachar el-Assad dans le « massacre » du 21 août. Outre la nécessité de redorer son blason dans les sondages, François Hollande, qui n’a aucun compte à rendre à l’Assemblée, aurait de bonnes raisons pour lancer ses missiles sur Damas. C’est ce que Pierre Lours avance dans son libre propos que nos lecteurs trouveront ci-après.
    Polémia
    Depuis que le monde est immonde, un Chef ça doit montrer qu’il a un gros bâton pour cogner sur les récalcitrants et les discutailleurs, quitte à faire croire que c’est pour le bonheur de tous, idéologie hypocrite des droits de l’Homme oblige. En l’occurrence, quand on est habillé, à tort ou à raison, d’un costume de capitaine de pédalo façon petit baigneur joufflu, il devient urgent de bombarder les esprits avec des arguments frappants !
    Et puis une bonne diversion digne de Tartarin de Tarascon ne peut que détourner les esprits chagrinés par la réforme des retraites et autres dures réalités automnales.
    De toutes manières, l’occasion Syrienne est trop bonne !
    D’abord les dirigeants de ce pays ont une mauvaise réputation depuis des décennies, c’est un fait acquis, ce sont des affreux, des horribles, des bachibouzouks  comme il n’en existe pas ailleurs, à tel point qu’il serait irresponsable de ne pas profiter d’un si bon ennemi !
    Bombarder la Syrie et détruire un pays comme on a su si bien le faire en Lybie ne peut que contenter l’incontournable Israël  qui verra ainsi disparaître un Etat hostile à ses visées au profit de groupes islamistes qu’il  pourra manipuler, utiliser ou combattre, en fonction de ses intérêts bien compris, ce qui est une règle immuable dans les relations internationales où il n’y a ni amis, ni ennemis, mais seulement des intérêts.
    Apparaître en plus comme le serviable bras armé de l’oncle Sam, plutôt de l’Oncle Bens, suffit à vous donner une carrure internationale appréciée par tous les chefs d’Etat en quête de respectabilité dans un monde où il ne leur reste plus beaucoup de terrains d’action, coincés qu’ils sont entre la mondialisation capitaliste et celles des instances internationales, ces « machins » tant vilipendés par De Gaulle.
    J’oubliais le contentement de nos chères, très chères Banlieues, qui ne peuvent voir que d’un bon œil les opportunités qui  seront offertes aux Islamistes par l’effondrement de l’État Syrien : les municipales arrivent, mobiliser le vote arabe en faveur des socialistes est de bonne guerre…
    Enfin, comment ne pas offrir à nos Journaux télévisés de si belles images de bombardements, comment ne pas donner du grain à moudre à nos gentils journalistes-organisateurs qui animent si bien le vaste club med que nous sommes devenus, où l’exhibition et le spectacle ont chassé la réalité et la recherche du beau, du juste, du vrai.
    Alors, feu à volonté !
    Pierre Lours, 31/08/2013
    * Syrie : Hollande « piégé » par Obama, selon la presse française
    http://actu.voila.fr/actualites/politique/2013/09/02/syrie-hollande-piege-par-obama-selon-la-presse-francaise_14724892.html
    http://www.polemia.com/syrie-feu-a-volonte/

  • Les « preuves » secrètes de la CIA contre Assad

    Le gouvernement syrien a réalisé la pire attaque chimique de ce siècle : c’est ce que déclare le président Obama sur la base de l’enquête de la communauté US du Renseignement, le réseau tentaculaire de services secrets composé de 17 organisations fédérales. En premier lieu la CIA, bien connue pour sa rigueur morale et la fiabilité de ses informations, comme elle l’a démontré en organisant les coups d’État les plus sanguinaires (en Indonésie en 1965, au Chili en 1973) et en fabriquant en 2003 les preuves (exhibées au Conseil de sécurité) justifiant la guerre et l’invasion de l’Irak.

     

    Les résultats de l’enquête sont exposés dans le document de la Maison-Blanche U.S. Government Assessment of the Syrian Government’s Use of Chemical Weapons on August 21, 2013 [1]. Selon de non mieux identifiées « sources indépendantes » ce sont les forces gouvernementales qui ont frappé le 21 août avec des armes chimiques 12 localités de Damas. Inutile cependant de chercher les preuves dans le document. Celui-ci n’est qu’un « résumé déclassifié de ce qui s’est produit ». Les pages contenant les présumées preuves sont « classifiées », c’est-à-dire gardées secrètes pour « protéger les sources et les méthodes ». Elles n’ont de ce fait été fournies qu’ « au Congrès et aux partenaires internationaux fondamentaux » (comme les monarchies absolues du Golfe qui se passent très bien de vrais parlements, NdT).

     

    Le gouvernement étasunien, explique le président Obama, a trouvé les preuves « sans attendre les inspecteurs des Nations Unies ». Sans écouter non plus Carla Del Ponte qui, au terme d’une enquête de l’Onu, avait attribué aux « rebelles » l’utilisation d’armes chimiques. Et en confirmant que le Conseil de sécurité ne compte pour les États-Unis que quand il donne le feu vert à leurs guerres (en autorisant « toutes les mesures nécessaires » comme cela s’était passé contre la Libye), Obama souligne d’un ton méprisant : « Je continue confortablement sans l’approbation d’un Conseil de sécurité des Nations Unies, jusqu’à présent paralysé et hésitant à juger Assad responsable » [2].

     

    En réalité il continue, mais pas si « confortablement ». Même si la Ligue Arabe (poussée par Kerry) demande « toutes les mesures nécessaires » contre Damas, il manque la participation militaire directe de certains alliés européens (due surtout à des difficultés politiques et économiques intérieures). Cameron veut « une riposte dure » contre Assad mais a été recalé par le parlement. Merkel déclare que « l’attaque chimique ne doit pas rester impunie », mais l’Allemagne ne participe pas à une action militaire. Letta accuse le gouvernement syrien de « crime contre l’humanité » et exprime sa « compréhension » pour une intervention militaire des USA et de la France, à laquelle le gouvernement italien ne peut pas participer sans mandat de l’Onu (même s’il y participe en aidant les commandements et les bases étasuniens en Italie à préparer l’attaque, qualifiée par le ministre de la Défense Mauro comme « un signal à Assad, pas une véritable guerre ».

     

    Les doutes et les peurs augmentent donc, pendant que les manifestants contre la guerre descendent dans la rue, devant même la Maison-Blanche. C’est alors que le président Obama se souvient qu’il est « démocratique », en annonçant que « pour l’emploi de la force il demandera l’ autorisation des représentants du peuple américain au Congrès ». Il prévient cependant qu’il est prêt à donner à tout moment l’ordre d’attaquer. « Quel message donnerons-nous si un dictateur peut gazer des centaines d’enfants sans être punis ? » demande Obama.

     

    Un message a déjà été donné par les États-Unis : en tuant des millions de Vietnamiens, dont de très nombreux enfants, y compris avec l’Agent orange à la dioxine qui après la guerre a continué à provoquer des morts et des naissances de bébés malformés ; en faisant des massacres en Irak, Yougoslavie, Afghanistan et Libye avec des bombes chimiques au phosphore blanc.

     

    Sans qu’un président des États-Unis n’ait jamais été puni.

     

    [1] U.S. Government Assessment of the Syrian Government’s Use of Chemical Weapons on August 21, 2013, Voltaire Network, 30 août 2013.

    [2] I’m comfortable going forward without the approval of a United Nations Security Council that, so far, has been completely paralyzed and unwilling to hold Assad accountable”

  • Sondage-Syrie : 74% des Français pour un vote au Parlement

     

    Trois Français sur quatre souhaitent que le Parlement français se prononce par un vote avant une éventuelle intervention militaire en Syrie, selon un sondage CSA diffusé mardi par BFMTV.
    Vingt-six pour cent des personnes interrogées se déclarent opposées à un vote de l'Assemblée nationale et du Sénat.
    Plusieurs responsables de l'opposition de droite réclament un vote au Parlement. Le ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, a déclaré mardi sur RTL que le sujet n'était pas "tabou" pour François Hollande, qui n'est pas tenu par la Constitution de solliciter une telle consultation.
    "Nous n'en sommes pas là", a déclaré par la suite le président français.
    L'enquête a été réalisée par internet les 2 et 3 septembre auprès d'un échantillon représentatif de 953 personnes résidant en France âgées de 18 ans et plus.
  • Comment se décide une entrée en guerre selon le pays

     Le Parlement français doit débattre mercredi 4 septembre d'une intervention militaire en Syrie. Cet échange avec le gouvernement n'a pas besoin d'être suivi d'un vote : le président est seul décisionnaire dans ce domaine. Une particularité qui ne se retrouve pas systématiquement ailleurs dans le monde.
    FRANCE
    En France, la Constitution stipule que le président, en tant que chef des armées, est décisionnaire en matière d’intervention à l’étranger. Il dirige les différents conseils et comités militaires. De son côté, le Premier ministre est garant de la Défense nationale. Historiquement, le Parlement n’avait de compétence dans ce domaine que pour déclarer la guerre, une mesure jamais vue du temps de la Ve République.
    Le Parlement n’a, en réalité, qu’un droit d’information sur les opérations extérieures. Il a d’ailleurs fallut attendre 2008 pour qu’une réforme constitutionnelle garantisse ce pouvoir parlementaire qui reste limité. La présidence n’a comme obligation que d’informer les élus, dans les trois jours qui suivent le déclenchement des opérations. Lors de cette information, qui peut être suivie d’un débat, les données présentées restent à la discrétion de l’Élysée qui doit simplement préciser les objectifs de la mission.
    Au cours des années 2000, les parlementaires ont régulièrement dénoncé ce déséquilibre des pouvoirs, obtenant satisfaction en 2008. Les élus votent désormais le maintien d’une opération au cours d’un débat qui doit se tenir dans les quatre mois suivant le déclenchement des hostilités. Jusqu’ici, ils ont systématiquement reconduit les mandats des troupes déployées en Afghanistan, au Liban, au Kosovo, au Tchad, en République centrafricaine, en Côte d’Ivoire, en Libye ou encore plus récemment au Mali.
    Le Parlement bénéficie aussi d’un pouvoir réel en matière budgétaire puisque c’est lui qui valide les comptes de la Défense, notamment pour ce qui est du portefeuille consacré aux opérations extérieures.
    Si malgré tout, le gouvernement décide de soumettre la décision d’une intervention extérieure au Parlement, il peut le faire au titre de l’article 49-1 de la Constitution comme ce fût le cas en 1991 lors de la première guerre du Golfe. Il permet d’engager un débat, éventuellement suivi d’un vote, sur un sujet de politique générale. En cas de refus des parlementaires, le gouvernement peut être amené à démissionner. Une autre version de cette démarche existe au travers de l’article 50-1 qui n’amène que l’une des deux chambres parlementaires à voter et qui n’implique pas de renouvellement du gouvernement en cas de déception.
    ETATS-UNIS
    Aux États-Unis, la relation entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif, en matière d’opérations extérieures, est en perpétuelle évolution. La Constitution prévoit que le président est le commandant en chef des forces armées et qu’il peut, en tant que tel, décider d’une intervention et la mener à son terme. Le texte indique que le Congrès, de son côté, a la possibilité de déclarer une guerre, la financer et suivre son avancement. La pratique a montré que le chef de l’État a bénéficié en général, quelles que soient les critiques, d’une très grande autonomie dans la menée d’une opération à l’étranger.
    En 1973, la Résolution sur les pouvoirs militaires a introduit quelques spécificités plus précises. Elle prévoit notamment que le président consulte aussi souvent que possible le Congrès sur les opérations en cours ou à venir. S’il décide le déploiement de la force sans avoir consulté le Congrès, il doit l’en informer sous 48 heures. Les parlementaires bénéficient alors d’un délai de soixante jours pour s’opposer à l’opération. Le cas échéant, le retrait des troupes est obligatoire, situation qui ne s’est présentée qu’une seule fois dans l’histoire récente des États-Unis, au cours de la crise de Mayaguez en 1975.
    La décision de Barack Obama de soumettre une intervention en Syrie à un vote du Congrès est perçue par de nombreux analystes américains comme un précédent. Le président a promis de se plier à la décision des élus, quitte à mettre de côté sa prérogative en matière de décision dans ce domaine. Pour les observateurs, ce choix pourrait réduire durablement la marge de manœuvre du président.
    Il faudra attendre la rentrée du Parlement américain pour engager le vote en question, au cours de la semaine du 9 septembre au plus tôt. En attendant, les élus ont commencé à s’exprimer dans les médias sur le texte de deux pages présenté par le président. La plupart d'entre eux semblent bien décidés à l’amender au maximum pour prévenir toute interprétation abusive du projet, notamment en ce qui concerne le déploiement de troupes au sol.
    GRANDE-BRETAGNE
    Au Royaume-Uni, c’est le monarque qui est seul habilité à déclarer la guerre. Le Premier ministre peut, au nom du roi – ou de la reine – mettre en œuvre un projet d’intervention militaire.
    Les modalités de décision restent parfaitement informelles en Grande-Bretagne. Ainsi, le Premier ministre n’a pas comme obligation de soumettre son projet au Parlement. La tradition veut que le chef du gouvernement le fasse pour les conflits de grande envergure, comme ce fût le cas en 1939 en Europe, en 1982 pour les Malouines ou encore en 2003 pour l’Irak. Le Premier ministre peut cependant décider de passer outre, si l’urgence l’impose. Il doit dans ce cas justifier « le plus vite possible » sa décision.
    Une fois le projet d’intervention communiqué, le Parlement dispose de 48 heures maximum pour proposer des amendements et voter. Dans le cas de la Syrie, les échanges ont duré un peu plus de sept heures avant que les élus ne refusent le déploiement de forces britanniques, avec 13 voix d’écart.
    Le gouvernement pourrait dès lors décider de proposer un nouveau projet d’intervention, en modifiant les modalités de celle-ci. Il assure cependant que l’idée n’est absolument pas à l’ordre du jour et que, dès lors que le Parlement a rejeté l’idée d’une action militaire en Syrie, la question ne serait plus envisagée.
    ALLEMAGNE
    En Allemagne, la Constitution place l’armée sous tutelle du Parlement. Elle répond cependant aux ordres du Chancelier en temps de guerre et du ministre de la Défense en temps normal. La Loi fondamentale prévoit que ce dernier décide de toute question concernant les forces armées, notamment en matière de déploiements à l’étranger.
    L’armée allemande peut intervenir à l’étranger à condition que le Bundestag approuve la mission confiée. Les parlementaires peuvent autoriser ou mettre fin à une opération à l’étranger. Ils ne peuvent cependant jamais proposer une intervention, cette tâche étant dévolue au ministre de la Défense. Traditionnellement, les débats parlementaires avant un déploiement sont particulièrement longs et précis, rendant Berlin peut réactif face à une crise internationale. La Constitution prévoit une exception en cas de déploiement de faible intensité mais cette mesure n’a jamais été utilisée.
    Au sein du Bundestag, la commission de la défense bénéficie d’un statut spécifique. La Constitution allemande considère ce contrôle sur le pouvoir exécutif comme prioritaire. Les membres de cette commission sont les seuls à pouvoir, de leur propre initiative, se constituer en une commission d’enquête spécifique.
    L’Allemagne dispose de plus d’une spécificité parlementaire supplémentaire. Le Bundestag élit tous les cinq ans un Commissaire parlementaire aux forces armées qui n’est ni fonctionnaire, ni parlementaire. Chargé de veiller au respect des droits des forces militaires, il bénéficie d’un droit à l’information et se rend régulièrement sur le terrain. Sans être directement intégré dans le processus de décision, en ce qui concerne les interventions, il est régulièrement entendu par les élus sur les opérations en cours.
    ESPAGNE
    En Espagne, le Premier ministre engage les forces armées sans avoir besoin d’une autorisation du Parlement. C’est ce qui s’est produit lors de la participation de Madrid aux opérations en Irak, en 2003. Depuis 2004, une tradition de consultation parlementaire s’est cependant instaurée.
    PAYS-BAS
    Aux Pays-Bas, une déclaration de guerre requiert la mobilisation des deux chambres du Parlement dans une session extraordinaire. Pour tous les autres types d’opérations militaires, y compris à l’étranger, le gouvernement bénéficie d’une absolue liberté et doit simplement informer les élus. Dans la pratique, le Parlement a toujours été consulté avant que des militaires néerlandais ne soient envoyés en mission.
    ITALIE
    La Constitution italienne prévoit que le gouvernement est responsable de la politique étrangère et de l’action militaire. Sa seule obligation est d’informer le Parlement, sans que les modalités ne soient précisées. La pratique veut que le gouvernement transmette un dossier aux élus ou à l’une des commissions spécialisées. Un débat peut avoir lieu afin d’orienter le projet militaire. Le Parlement exerce un contrôle budgétaire en décidant des moyens alloués aux différentes opérations auxquelles participent les forces italiennes.
    AUSTRALIE
    En Australie, le Premier ministre décide seul du déploiement de forces militaires. Comme en Grande-Bretagne, il peut soumettre ce type de projet à la Chambre des Représentants. Il s’agit cependant généralement d’une note d’information, plus que d’un vote de confirmation. En 2003, lors de l’invasion de l’Irak, Cambera a ainsi organisé un vote parlementaire alors que l’annonce de la participation des forces australiennes avait déjà été annoncée. Les élus réclament régulièrement un meilleur contrôle parlementaire sur cet aspect du pouvoir exécutif.
    Avec RFI http://www.francepresseinfos.com/2013/09/comment-se-decide-une-entree-en-guerre.html#more

  • Syrie : c’est tranché, ce sont les rebelles qui ont utilisé du gaz Sarin de combat

    Son rapport fait voler en éclats les mensonges sur lesquels Washington et ses alliés européens fondent leur campagne pour une guerre avec la Syrie, et selon lesquels les Etats-Unis et leurs alliés se préparent à attaquer la Syrie pour protéger la population syrienne des armes chimiques d’Assad. En fait, les preuves disponibles concernant l’utilisation de gaz sarin mettent en cause les « rebelles » dominés par les islamistes et qui sont armés par des pays du Moyen-Orient, alliés aux Etats-Unis et sous la supervision de la CIA.
    Les déclarations de Del Ponte coïncident avec les frappes aériennes totalement illégales d’Israël contre la Syrie et qui ont été approuvées par le président Obama. Ces actes de guerre représentent une intensification majeure de la guerre sectaire, instiguée et soutenue par les Etats-Unis, pour un changement de régime en Syrie, guerre qui est elle-même une préparation à des attaques contre le principal allié du régime syrien dans la région, à savoir l’Iran. 
    Del Ponte a été précédemment procureur général du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie ainsi que du Tribunal pénal international pour le Rwanda, tous deux soutenus par l’Occident. Elle siège actuellement dans une commission d’enquête des Nations-unies sur la Syrie. Dans une interview accordée dimanche à la chaîne italiano-suisse RSI, elle a dit, « D’après les témoignages que nous avons recueillis, les rebelles ont eu recours à des armes chimiques, et ont utilisé du gaz sarin. » 
    Elle a expliqué, « Nos enquêteurs sont allés dans des pays voisins pour interviewer des victimes, des médecins et dans les antennes chirurgicales et d’après leur rapport de la semaine dernière que j’ai vu, il existe des suspicions fortes et concrètes, mais pas encore de preuve incontestable de l’utilisation de gaz sarin, d’après la manière dont les victimes ont été traitées. Et c’est de l’opposition, des rebelles, que cela venait, et non des autorités gouvernementales. » 
    Elle a ajouté, « Ce n’est pas surprenant, puisque les opposants [c'est à dire l'opposition anti-Assad] sont infiltrés par des combattants étrangers. » 
    Dans une Vidéo interview à la BBC, del Ponte a dit, « Nous avons rassemblé des témoignages qui laissent penser que des armes chimiques ont été utilisées, en particulier du gaz de combat. Ce qui a émergé de notre enquête c’est que cela a été utilisé par les opposants, par les rebelles. Nous n’avons aucune, absolument aucune indication que le gouvernement, les autorités du gouvernement syrien, aient utilisé des armes chimiques. » 
    Ces déclarations démasquent la campagne des Etats-Unis sur les armes chimiques en Syrie comme étant une série de mensonges concoctés pour justifier une guerre d’agression au Moyen-Orient. Cette campagne a commencé fin mars, au moment où l’armée américaine annonçait les projets d’une intervention intensifiée en Syrie lorsque le régime d’Assad avait accusé l’opposition d’avoir lancé une roquette avec une ogive chimique à Khan al-Asal, près d’Aleppo. Elle avait tué 26 personnes, dont 16 soldats syriens, selon des sources de l’opposition. 
    L’opposition avait réagi en alléguant que c’était le régime d’Assad qui avait tiré cette roquette chimique. C’était fort peu probable étant donné que la roquette visait des forces pro-Assad
    Néanmoins l’establishment politique et médiatique américain a pris les allégations de l’opposition pour argent comptant, exigeant une intensification de l’intervention en Syrie, sur la base des remarques d’Obama d’août 2012 selon lesquelles l’utilisation d’armes chimiques par le gouvernement syrien serait une « ligne rouge » incitant les Etats-Unis à attaquer. 
    Le 26 avril, la Maison Blanche a approuvé cette campagne dans une lettre au Congrès déclarant : « La communauté américaine du renseignement, avec différents degrés de certitude, est parvenue à la conclusion que le régime syrien a utilisé des armes chimiques à petite échelle, en Syrie, en particulier du gaz sarin. » 
    Cette déclaration n’avait en fait aucun fondement et était d’évidence fabriquée sans tenir compte des témoignages rassemblés par les Nations-unies. Même après les interviews de del Ponte, des responsables américains ont continué à faire des déclarations incendiaires laissant entendre qu’ Assad utilisait des armes chimiques. Un conseiller du gouvernement Obama a dit auNew York Times hier, «Il apparaît tout à fait clairement à tous qu’Assad est en train de faire des calculs pour voir si ces armes pourraient le sauver. » 
    L’utilisation de gaz sarin par l’opposition islamiste sunnite soutenue par les Etats-Unis, liée à al Qaïda et qui organise régulièrement des attaques terroristes en Syrie, soulève aussi la question de savoir comment elle a obtenu ce gaz. Le conseil américain des relations internationales décrit le sarin comme un produit «très dangereux et complexe à confectionner, » bien qu’il puisse être fait « par un chimiste formé avec des produits chimiques disponibles pour le grand public. » 
    Que les islamistes aient reçu le gaz sarin de leurs partisans étrangers, puis l’aient synthétisé eux-mêmes peut-être sous la surveillance de l’extérieur, ou qu’ils l’aient volé dans les stocks syriens, une chose est claire : son utilisation montre clairement la nature criminelle et téméraire du soutien des Etats-Unis à l’opposition islamiste. 
    Tout au long de la guerre syrienne, l’Etat et les médias américains ont agi suivant l’hypothèse qu’il est possible de manipuler la population par les mensonges les plus outranciers. Il importait peu que ces mensonges soient même vaguement plausibles, car on pouvait compter sur les médias pour les présenter de façon à ce qu’ils justifient l’attaque contre la Syrie. 

    À maintes reprises, lors du massacre de Houla en mai 2012 et du meurtre du journaliste Gilles Jacquier en janvier 2012, les médias ont fait porter sur le régime d’Assad la responsabilité des atrocités perpétrées par l’opposition, puis ont laissé tomber l’affaire lorsqu’il est apparu que c’était l’opposition qui en était responsable. Même l’annonce du gouvernement américain en décembre dernier que des forces d’opposition liées à Al Qaïda avaient perpétré des centaines de bombardements terroristes en Syrie n’ont pas affaibli le soutien des média pour la guerre. 

    A présent les médias américains sont en train d’enterrer la nouvelle de l’interview de del Ponte, au moment où Washington se prépare à une intervention directe en Syrie. Il n’a été fait aucune mention hier de son interview dans aucun des programmes d’information du soir des trois principaux réseaux. 
    Au contraire, après les frappes aériennes d’Israël contre des cibles syriennes jeudi et dimanche, des responsables et des experts des médias américains se sont vanté que les forces américaines étaient en mesure d’attaquer les défenses aériennes syriennes en faisant peu de victimes. (voir Les frappes israéliennes en Syrie) 
    Reprenant les mensonges concernant les armes de destruction massive (ADM) utilisés pour justifier la guerre contre l’Irak, l’élite dirigeante américaine place les armes chimiques au centre de sa propagande de guerre contre la Syrie. Hier le Washington Post écrivait : « Les frappes israéliennes, suite aux reportages de ces dernières semaines disant que les forces d’Assad déployaient probablement des armes chimiques en quantité inconnue, semblaient étayer la position de ceux qui pensent depuis longtemps que les Etats-Unis devraient apporter un soutien direct aux rebelles. » 
    Le New York Times a fait remarquer qu’Obama pourrait utliser les armes chimiques comme prétexte pour faire la guerre s’il attaquait sans l’autorisation des Nations-unies. Il écrit : « Il est presque certain que la Russie mettrait son veto à tout effort visant à obtenir l’autorisation du Conseil de sécurité de l’ONU pour une action militaire. Jusqu’à présent, M. Obama a évité de rechercher une telle autorisation et c’est donc une raison pour laquelle l’utilisation passée ou à venir d’armes chimiques pourrait servir d’argument juridique pour mener des frappes. » 
    Le journal n’a pas fait remarquer que, dans un tel cas, la guerre d’Obama contre la Syrie serait tout aussi illégale du point de vue du droit international que l’invasion de l’Irak par Bush, il y a dix ans. Cette guerre-là qui a coûté la vie à un million d’Irakiens et a fait des dizaines de milliers de morts et blessé américains, et a aussi coûté des milliers de milliards de dollars, est profondément détestée par la classe ouvrière américaine et internationale. 
    Ce besoin de l’élite dirigeante américaine de minimiser la guerre en Irak au moment où elle se prépare à lancer un bain de sang similaire en Syrie sous-tend l’article du New York Times d’hier écrit par l’ancien chef de la rédaction du Times, Bill Keller, et intitulé « La Syrie n’est pas l’Irak. » Déplorant le fait que l’expérience de la guerre en Irak, que lui-même et le Times avaient promue avec de faux reportages sur les armes de destruction massive de l’Irak, l’avait rendu «réticent vis à vis des armes », Keller a carrément affirmé, « Pour ne pas se tromper en Syrie, il faut commencer par se remettre de l’Irak. » 
    Par « se remettre de l’Irak », Keller veut dire surmonter les inquiétudes concernant l’action militaire et les massacres de masse pour écraser ceux qui s’opposent à la politique américaine. Il écrit que, « En Syrie, je crains que la prudence ne soit devenue du fatalisme… Notre réticence à armer les rebelles ou à défendre les civils pour qu’ils ne soient pas massacrés dans leur maison a convaincu le régime d’Assad (et le monde) que nous ne sommes pas sérieux. » 
    Déclarant que Washington est en train de préparer des plans militaires « au cas où l’utilisation par Assad d’armes chimiques nous force la main, » il demande une intervention rapide et écrit, « Pourquoi attendre la prochaine atrocité ? » 
    L’article va-t-en guerre de Keller est un exemple particulièrement clair de la manière dont la promotion par les médias d’une politique impérialiste est coupée de la réalité. Le fait qu’il n’existe aucune preuve qu’Assad ait utilisé des armes chimiques, ou que la prochaine atrocité en Syrie sera probablement perpétrée par les forces soutenues par les Etats-Unis, importent peu au Times. La seule chose qui compte est de bien présenter la prochaine guerre américaine, et tant pis pour la réalité des faits. 
    La faillite intellectuelle et morale collective des médias et de l’élite dirigeante explique le fait que les révélations explosives de del Ponte puissent être enterrées sans commentaire. Enivrée par sa propre propagande mensongère, prête à tout pour effacer les conclusions que la population a tirées de la dernière débâcle sanglante de Washington, la classe dirigeante américaine est en train de se précipiter à tombeau ouvert vers une nouvelle catastrophe.

    Source   http://www.oragesdacier.info/2013/09/syrie-cest-tranche-ce-sont-les-rebelles.html

  • Opération Pédalo, de Paul le Poulpe

    Nul doute que la lecture d’Opération Pédalo, et surtout sa conclusion où, en quinze jours, notre Pays réussit à se débarrasser de Hollande et des soldats d’Allah, fera rêver nombre de nos compatriotes dans une période où, en Égypte, les Frères musulmans sont en train de se faire virer par le peuple et l’armée…

     

     

    Ajoutons que Paul Le Poulpe, qui a repris des personnages du « Bobo Jocelyn« , avec l’accord des auteurs, fait également preuve d’un humour féroce et souvent irrésistible à l’encontre de ministres, de journalistes, de philosophes, d’experts, de prédicateurs, de magistrats et d’antiracistes, qu’il ridiculise tout au long d’un ouvrage qui vous captivera dès sa première ligne, et que vous ne reposerez qu’une fois sa lecture terminée, 200 pages plus loin.

     

    À notre avis, vous devriez éclater de rire à de nombreuses reprises, et cela vous fera le plus grand bien…

     

     

    Aux éditions Riposte Laïque

     

     

  • Une réponse à Alexandre Latsa au sujet d’une orientation géopolitique majeure pour les décennies à venir (1)

    Une réponse à Alexandre Latsa au sujet d’une orientation géopolitique majeure pour les décennies à venir (1)
    Ce n’est pas le fait du hasard si « le choc des civilisations » écrit par Samuel Huntington dissocie la Russie de l’Europe. L’intérêt partisan n’est ici pas absent. Les Etats-Unis veulent certes un allié européen, et dans le passé français, à condition que ceux-ci ne soient pas par trop puissants. Pas question donc de traiter d’égal à égal. L’amour non désintéressé pour les européens de la part des américains est celui du suzerain pour son vassal. On comprendra donc, aussi bien le soutien très relatif des américains aux Français durant la guerre d’Indochine, tout comme le financement du Fln par les américains durant la guerre d’Algérie ; l’idée d’une France présente sur tous les continents et puissante, ne pouvait que déranger le leadership américain bien sur sourcilleux quant à ses intérêts.
    Aujourd’hui, et les observateurs lucides le savent depuis fort longtemps, le temps des conflits nationaux est révolu, n’étant plus l’apanage que des tribus arriérées, en retard sur l’histoire. Même la seconde guerre mondiale fut idéologique avant d’être nationale. Déjà donc à l’époque, le fait national fut subsumé par l’Idée. Aujourd’hui, les lignes de tension nous rappellent que la guerre des blocs est encore présente opposant coalitions, la levée du rideau de fer n’ayant pas fondamentalement modifié la donne. Sans vouloir être caricatural, nous avons encore aujourd’hui l’opposition entre Ouest et Est ou plus exactement entre les occidentaux et leurs opposants. Force est de constater que ces derniers se situent dans la grande majorité des cas à l’ouest de l’Europe de Bruxelles.
    Cette opposition à l’Ouest n’est pas récente, existant déjà au XIX ème siècle par exemple. L’erreur, vers laquelle veulent nous pousser les américains, serait de considérer que cette opposition ne commence qu’avec la Russie. Si le panslavisme et l’exaltation de l’âme russe furent bien des faits, de nombreux penseurs allemands considérèrent que l’Allemagne marquait une ligne de fracture en Europe. Les raisons d’être de l’opposition de bien des allemands à l’occident ne datent pas de la fin de la première guerre mondiale et du traité de Versailles. Bien des romantiques allemands célébrèrent la germanité par l’intermédiaire de l’exaltation d’une personnalité comme celle d’Arminius. Il y a dans le cadre de l’antiquité le fait réel que Rome butta sur le Rhin, un monde mystérieux et fascinant s’y trouvant au-delà. Les nationaux-révolutionnaires allemands structurés après la première guerre mondiale, n’en pensaient pas moins : à l’Ouest du Rhin sévissait un modèle de société incarnant une attitude devant la vie qui n’était pas celle des Allemands, agressif et impérialiste, dont la France et l’Angleterre n’étaient que des bras armés, cachant bien mal la civilisation sans passé donc sans âme que représentaient les Etats-Unis.
    En ce sens, l’idée de savoir si la Russie est d’Orient ou d’Occident est un leurre puisqu’à l’évidence, à bien des égards et pour de multiples raisons, l’Allemagne représente déjà une césure à l’Est. Il ne s’agit pas de contester l’appartenance de l’Allemagne et de la Russie à l’Europe mais de bien considérer qu’à l’Est du Rhin, un monde différent commence. Quelque part, la France n’est qu’un prolongement par continuité, pour reprendre une expression mathématique, entre l’Allemagne et l’Italie, représentée par la fusion entre le latin César et le germain Clovis. Si la France, c’est « la furia francese » - à l’italienne donc – c’est aussi la rigueur toute germanique du cartésiannisme.
    L’Est commence donc à mes yeux historiquement au Rhin, ce que ne peuvent que contester les Etas-Unis, soucieux comme à l’accoutumé de favoriser le bref présent aux dépens d’un passé riche et lointain qu’ils n’ont pas vécu, qui pour l’instant d’un point de vue politique les favorise. Si l’Europe dispose à l’Ouest d’une frontière qui n’est autre que l’océan atlantique, elle n’en a probablement pas à l’Est, si ce n’est l’autre océan qui est le Pacifique. En ce sens, c’est tout naturellement qu’elle aura vocation à intervenir demain dans le probable continent de l’avenir qu’est l’Asie.
    Note :
    (1) Alexandre Latsa - Euramérique, Eurorussie ou Eurasie ?
    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EFZZFFkuZEfckKrkKw.shtml

  • La poudrière

    La presse française n’est pas  tendre avec François Hollande qui en  vassal trop zélé a été « piégé » comme un débutant par le  patron de l’empire du bien, Barack Obama. Le président américain, dont l’entourage évoquait de possibles frappes militaires en Syrie dés le 29 août, a finalement  annoncé que sa décision  était suspendue à un vote  du Congrès. La rentrée des parlementaires américains est le 9 septembre. Selon « un haut responsable de la Maison Blanche» ont rapporté les agences de presse, M. Obama a lancé « une intense campagne de lobbying pour tenter de convaincre des parlementaires sceptiques (…). Le président Obama, le vice-président Joe Biden et le chef des services de la Maison Blanche ont tous les trois multiplié les appels téléphoniques à destination de membres de la Chambre des représentants et du Sénat ».  Bref  résume Philippe Waucampt  dans Le Républicain Lorrain, entre  «la défection des Britanniques » -les parlementaires  consultés par David  Cameron se sont prononcés contre une intervention militaire-   et le recul des Etats-Unis, François  Hollande  est désormais « dans le rôle du cocu magnifique ».

     Dans Les Echos,  Cécile Corduret constate elle aussi que le président de la République est le seul  sur la scène internationale  à  vouloir attaquer  au plus vite la Syrie. « Soucieux de sauver la face, l’exécutif maintient ses ambitions et refuse de demander un vote au Parlement, comme l’ont fait ses alliés », ce qui est  aussi « une position à contre-emploi ». Voter? «Je ne vois pas quel serait l’intérêt politique» affirme Elisabeth Guigou, présidente de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale. A contrario,  le député  socialiste Patrick Menucci  réclame un vote. «On a tout intérêt à convaincre l’opinion publique que cette intervention doit se faire». «Chacun comprend qu’on ne peut pas intervenir en Syrie sans la participation des Etats-Unis» a-t-il précisé.

     Un avis largement partagé  au sein des dirigeants de l’UMP qui comme  Jean-François Copé souhaitent  aujourd’hui  un débat à l’assemblée et  qui  sont  comme leurs homologues socialistes  les  relais  serviles des vœux de Washington via l’Otan.

     Mais intervenir pour quoi faire et avec quelles justifications ?  Les informations présentées par les Etats-Unis et leurs alliés sur l’utilisation de gaz toxique   par le régime syrien dans la banlieue de Damas le 21 aout  sont plus que soumises à caution.

     La tradition de  mensonges,  de montages divers et variés utilisés  par l’administration américaine pour justifier ses interventions armées ne sont plus à démontrer.   On se souvient de Colin Powell à la tribune de l’ONU il y a dix ans  montrant une fiole censée prouver que l’Irak détenait des armes de destructions massive. Ce qui était un bidonnage complet pour justifier le renversement  du régime de Saddam Hussein qui a débouché sur le chaos sanglant  que l’on sait.

     Le chef de la diplomatie russe,  Sergueï Lavrov,  lors d’une allocution prononcée  devant l’Institut des relations internationales de Moscou a résumé le  sentiment d’une large partie  des opinions publiques, malgré l’intense propagande  menée contre le régime laïc syrien dans nos contrées.

     « On nous a montré quelques images où il n’y a rien de concret: ni cartes géographiques ni noms (…). Ce que nous ont montré par le passé et plus récemment nos partenaires américains, ainsi que les Britanniques et les Français ne nous convainc absolument pas », a ainsi  déclaré M. Lavrov.

     Membre de la  commission d’enquête internationale de l’ONU sur les violations des droits de l’homme en Syrie, la magistrate suisse Carla Del Ponte avait déclaré  en mai  dernier  que les milices hostiles au régime de Bachar el-Assad  « ont utilisé des armes chimiques, faisant usage de gaz sarin ». La semaine dernière Mme Del Ponte précisait aussi que « La commission d’experts (de l’Onu, NDLR)  n’a trouvé aucune preuve de l’usage d’armes chimiques par l’armée syrienne ».

     En France,  selon un sondage CSA pour Atlantico  seulement  45% des personnes interrogées  sont pour une intervention de l’Onu en Syrie. D’après  une enquête Ifop pour Le Figaro, ce pourcentage monte à   55%… mais 59% des sondés   sont  opposés  à une  intervention française.  Des résultats similaires se retrouvent dans les pays occidentaux : 58% des Allemands selon une  enquête de la télévision publique et 59% des Américains selon un sondage You Gov sont hostiles à une  intervention armée de leur pays

      Selon un  autre sondage réalisé les 29 et 30 aout  par l’institut BVA pour i  télé CQFD – Le Parisien  et Aujourd’hui en France , les Français seraient opposés à 64 %  à une participation de notre pays à une intervention militaire contre la Syrie. Plus précisément 37% des  personnes interrogées redoutent que cette intervention fasse tomber  la Syrie sous la coupe d’un régime islamiste, 35 % que cette attaque  embrase la région, 22%  qu’ elle ne change rien à la situation des habitants au quotidien. L’installation d’un régime fanatiquement anti-chrétien en Syrie, le massacre des minorités et la déstrabilisation des pays limitrophes,   et notamment du Liban,  sont  en effet des menaces sérieuses et évidentes  comme l’a déjà  précisé Bruno Gollnisch.

     Le Premier secrétaire du PS, Harlem Désir, a choisi d’être invité sur le media communautaire  Radio J  pour cracher son mépris au visage des Français qui  doutent  de l’opportunité d’intervenir en Syrie. Comparant de facto  le régime laïc syrien au régime hitlérien. «  Je ne voudrais pas a-t-il déclaré  que les mêmes qui recevaient M. el-Assad un 14 juillet (c’était en  2008, NDLR) montrent aujourd’hui un esprit munichois face à ces atrocités ».

     Des propos dénoncés par Jean-Luc Mélenchon qui reprenant la balle au bond   a jugé  que « ces déclarations (de M. Désir)  sont une relativisation du nazisme qui est intolérable».

     La relativisation des crimes américains commis au nom des  droits de l’homme   et de la liberté l’ait tout autant,   alors même que nous avons sous les yeux, nous l’évoquions plus haut, les résultats  chaos dans lequel ils  ont plongé l’Irak en chassant du pouvoir le régime laïc de Saddam Hussein et du parti Baas

     Selon le dernier bilan  rendu public par la Mission d’assistance des Nations unies en Irak (UNAMI),  près de 5000 civils ont été tués, et 12 000 blessés depuis le début de l’année 2013 en Irak. Le mois  de  juillet a été  le plus sanglant  depuis 2008 avec officiellement 1057 morts.

     Un terrorisme qui prospère de plus belle  depuis le départ (inéluctable) des troupes américaines il ya dix-huit mois et qui  se nourrit aussi  des appels au  djihad lancés  en Syrie par les brigades internationalistes islamistes. En Irak aussi attentats, massacres, et enlèvements sont  revendiqués très majoritairement par   un groupe islamiste affilié à al-Qaïda.

    http://www.gollnisch.com/2013/09/02/poudriere/