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géopolitique - Page 800

  • L'étranglement "démocratique" d'Assad

    Si avant le Printemps arabe certains se faisaient encore des illusions concernant l'engagement des USA et d'autres pays du monde "civilisé" pour un idéal humaniste, aujourd'hui elles sont définitivement dissipées, estime le journaliste Andreï Sidortchik cité par l'hebdomadaire Argoumenty i fakty lundi 26 août.
    La Libye et la Syrie, baignant dans le sang, en sont un parfait exemple. Les régimes qui existaient dans ces pays étaient bien plus souples, en termes de despotisme, que l'Arabie saoudite, le Qatar ou le Bahreïn. Pourtant, ces derniers n'ont été aucunement inquiétés par les Tomahawk des amateurs des droits de l'homme.
    Après le renversement et l'assassinat cruel de Mohamed Kadhafi sans aucune forme de procès, la Libye s'est transformée en plaie ouverte et la vie de ses citoyens est devenue un véritable enfer. Le gouvernement central n’a pas été rétabli et la population est devenue l'otage de la lutte incessante entre divers chefs de guerre. Les victimes civiles qui ont péri dans cet ouragan sanguinaire, sont innombrables.
    Et tout cela pourquoi ? Uniquement pour remplacer un Kadhafi insuffisamment loyal envers l'Occident par une figure plus agréable selon les anglo-saxons.
    Aujourd'hui, la situation se répète en Syrie. Il faut bien comprendre que les citoyens de ce pays ne sont pas tués par des terroristes internationaux mais par des diplomates respectables du département d'État américain et des ministères britannique et français des affaires étrangères (MAE).
    Car ces hommes aux chaussures impeccables se moquent du nombre de victimes de la guerre civile. Leur but : remplacer Bachar al-Assad par un homme plus loyal envers les puissances occidentales.
    La récente accusation des troupes gouvernementales syriennes d'avoir utilisé l'arme chimique contre des civils dans la banlieue de Damas est très révélatrice. Mais en dépit des efforts de l'opposition, le président al-Assad n'a pas l'intention de partir. Qui plus est, les derniers mois du conflit ont mis en évidence que malgré toutes les difficultés, les autorités syriennes étaient non seulement capables de résister à la pression des rebelles mais aussi de leur infliger des défaites.
    Il s'est avéré que les opposants étaient incapables de remplacer le gouvernement de Damas sans une ingérence militaire extérieure. Et cette intervention n'est possible que si les autorités syriennes utilisent l'arme chimique.
    Évidemment, al-Assad n’irait jusque-là que s'il était désespéré, condamné. Cependant, la situation témoigne du contraire et tout porte à croire que le désespoir est plutôt du côté des rebelles syriens.
    Et voici qu'une attaque chimique causant des centaines de victimes explose dans la banlieue de Damas, au moment même où les représentants de l'Onu arrivent dans le pays. Cette attaque est clairement défavorable pour al-Assad et très favorable pour l'opposition.
    Le fameux postulat des détectives est "Cui bono" ou "cherchez à qui profite le crime". Dans ces circonstances, il est facile de comprendre que l'opposition est le suspect idéal.
    Mais le corps diplomatique occidental ne fait pas partie des gens qui réfléchissent. Ce sont des exécutants. C'est pourquoi on annonce haut et fort que la responsabilité de l'armée gouvernementale ne fait pas l'ombre d'un doute et que tous les arguments sont réunis pour une intervention.
    Les forces armées américaines et des pays satellites commencent à se rapprocher des côtes syriennes pour plonger ce pays dans un chaos définitif, éliminer plusieurs dizaines de milliers de civils, condamner les survivants à la pauvreté et à l'anarchie - autrement dit faire passer les Syriens par le "chemin libyen".
    Et pourquoi tous ces mensonges infâmes, toutes ces victimes innocentes sont-ils nécessaires ? Uniquement pour remplacer un régime politique gênant. La devise des Jésuites "la fin justifie les moyens" est désormais gravée sur les drapeaux des diplomates occidentaux.

    http://fr.rian.ru/presse_russe/20130826/199112820.html

  • Tous ensemble affichons notre opposition à la guerre en Syrie.

    Affichez votre opposition à la guerre en Syrie en remplaçant votre photo de profil sur les réseaux sociaux par l’image ci-dessous :

     

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    Réaction de Marine Le Pen au discours de François Hollande. Syrie : Hollande choisit les islamistes.

    François Hollande a indiqué sa détermination à engager la France dans une intervention militaire américaine en Syrie qui s’avère désormais plus que probable, et imminente.

    C’est une décision précipitée, fondée sur des supputations (« Tout porte à croire » que c’est le régime qui a commis cet acte, selon ses propres termes) alors que la lumière n’a pas encore été faite sur les attaques chimiques commises en Syrie. Il y a quelques semaines, Carla Del Ponte, membre de la commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie, indiquait elle-même que les rebelles utilisaient de telles armes.
    L’expérience du passé aurait pourtant dû le faire réfléchir : chacun se souvient des manipulations américaines au sujet des armes de destruction massive en Irak qui en réalité n’existaient pas.

    C’est une décision qui inféode une nouvelle fois gravement la France aux États-Unis. Manifestement, François Hollande a choisi d’obéir aux injonctions américaines d’intervenir en Syrie, et de continuer à saper l’indépendance de notre pays, comme Nicolas Sarkozy l’avait fait lui aussi en choisissant d’intervenir en Libye. On est loin du refus salutaire de la France, en 2003, de s’engager auprès des Américains en Irak. On est loin d’une diplomatie forte et autonome, respectueuse du droit international.

    Mais c’est surtout une décision qui sera très lourde de conséquences dramatiques.
    D’abord parce qu’il s’agit, en attaquant le régime syrien, de soutenir des rebelles islamistes ; François Hollande a d’ailleurs annoncé son intention de les armer davantage. Là encore, l’expérience du passé ne semble servir à rien : Nicolas Sarkozy avait commis la même erreur en Libye, en contribuant à mettre au pouvoir les rebelles islamistes, avec les conséquences terribles que l’on sait aujourd’hui. La charia, la persécution des chrétiens de Syrie, voici ce qui attend ce pays si les États-Unis et la France interviennent. Il y a par ailleurs une contradiction majeure avec l’objectif poursuivi au Mali, qui était justement d’empêcher la prise de pouvoir par les islamistes : on arme ainsi d’un côté ceux-là même qu’on combat de l’autre.
    Ensuite, en frappant la Syrie, les États-Unis et la France risquent de mettre le doigt dans un terrible engrenage, la région étant une véritable poudrière, et la Russie, tout comme la Chine, faisant montre d’une véritable hostilité à toute intervention. Tout laisse penser que cette décision entraînera une escalade dans la violence.

    Décidément François Hollande en tous domaines commet toutes les erreurs.

    http://www.frontnational.com/2013/08/tous-ensemble-affichons-notre-opposition-a-la-guerre-en-syrie-nonalaguerreensyrie/

     

  • Quand les Etats-Unis voulaient tester l’effet du gaz sarin sur des soldats australiens...

    En Australie, un document secret défense vient d’être déclassé. Entre 1963 et 1966, les Etats-Unis ont demandé au gouvernement australien, en pleine guerre du Vietnam, de tester les effets de gaz neurotoxiques, y compris le gaz sarin, sur... des soldats australiens. Washington demandait également de ne pas révéler la nature des tests, pour éviter une réaction de la population. Délicate attention !

    Attention, cœurs sensibles et utopistes s’abstenir. The Australian publiait le 7 juillet un article à faire pâlir les plus fervents adeptes de la théorie du complot. La déclassification de documents conservés jusqu’ici sous le sceau du secret défense fait des vagues sur l’île-continent. Alerte au tsunami !

    De l’efficacité du sarin sur les soldats australiens

    Les Etats-Unis, dans les années 1960, avaient besoin de tester l’efficacité de ses gaz neurotoxiques, notamment le gaz sarin, qu’ils comptaient déployer au Vietnam. Peut-être par manque de main-d’œuvre locale, le secrétaire américain de la défense Robert McNamara demande donc en juillet 1963 au gouvernement australien de lancer un programme d’évaluation. Le document précise que 200 soldats devraient être utilisés dans les essais, et "seulement quatre à six auraient vraiment besoin de connaître tous les détails de l’opération".

    L’objectif de ces essais, totalement illégaux au regard du droit international, était d’évaluer l’efficacité d’agents neurotoxiques en situation de guerre, et notamment dans la jungle du Vietnam, où les combats redoublaient alors. En outre, le document conseille au gouvernement australien de cacher la véritable nature de ces essais, et d’évoquer, auprès du public, des tests d’équipements militaires. Histoire de ne pas effrayer inutilement les populations...

    Le gaz sarin est un de ces poisons foudroyants qui peut causer la mort quasi instantanément par simple contact avec la peau. On ignore aujourd’hui si les Australiens ont accédé aux demandes américaines. Ce que l’on sait, par contre, c’est que le gouvernement américain a, trois ans plus tard, fait une nouvelle demande pour des essais de gaz lacrymogènes. L’actuel ministre de la Défense australien, Joel Fitzgibbon, dans sa grande bonté, assure qu’une enquête va être ouverte et promet qu’"aucun essai de la sorte n’aura lieu à l’avenir". Les Australiens doivent se sentir rassurés.

    Robert McNamara, s’il était encore vivant, regretterait certainement

    L’ancien Premier ministre australien, Malcolm Fraser, qui a été ministre des Armées de 1966 à 1968, nie avoir eu connaissance de telles demandes des États-Unis. Il ajoute, connaissant bien Robert McNamara, que celui-ci regretterait certainement aujourd’hui cette demande. Peter Bailey, un conseiller de M. Holt, Premier ministre de l’époque, a déclaré que la demande des États-Unis a été prise au sérieux par le gouvernement australien et il croit se rappeler que le cabinet chargé d’y réfléchir était divisé sur la question.

    Il faut savoir qu’environ 1 000 soldats australiens avaient déjà participé à des essais de gaz moutarde dans le Queensland en 1942, à l’insu de leur plein gré. Et que des essais nucléaires britanniques, entre 1955 et 1963, à Maralinga en Australie du Sud, ont engendré de graves problèmes de santé pour les troupes présentes dans la région.

    Ce n’est pas la première fois que des documents déclassés mettent à jour des pratiques scandaleuses. En Angleterre, une loi a contraint le ministère de la Défense d’exhumer de ses archives des documents qui révèlent que Londres avait organisé et installé un programme de torture secret dans l’Allemagne occupée par les Alliés à l’été 1945. Aux Etats-Unis, des documents déclassés ont permis de faire le jour sur les pratiques de Monsanto, qui connaissant les méfaits du PCB sur la santé humaine vingt ans avant tout le monde, mais qui n’en a pipé mot. Ou encore que Prescott Bush, grand-père de son petit-fils, a fait sa fortune en commerçant avec le régime d’Hitler pendant la Seconde Guerre mondiale. Etc.

    Et, à chaque fois, on se dit "c’était il y a cinquante ans, c’est loin, ça a changé". Mais chaque année qui passe voit son lot de nouveaux documents déclassés, et son lot de nouveaux scandales qu’on a déjà oubliés, avant même de les connaître. Et dans cinquante ans, on dira quoi ?

    http://mobile.agoravox.fr/actualites/international/article/quand-les-etats-unis-voulaient-41983

    Merci à  Fol2

  • Ali Shariati, une synthèse entre islamisme et nationalisme révolutionnaire

    Ali Shariati, une  synthèse entre islamisme et nationalisme révolutionnaire Le parcours de Ali Shariati (1939-1977) à poursuivi ses études de sociologie et d’histoire des religions à Paris. De retour en Iran, il sera tout exclu de l’université pour ses positions politiques. Tout en participant dès sa jeunesse au mouvement nationaliste dirigé par le Dr Mossadegh, Shariati fait partie du mouvement du renouveau islamique « Les adorateurs socialistes de Dieu ».
    Ainsi dès le départ, Shariati se distingue par une sorte de synthèse entre islamisme et nationalisme révolutionnaire. Il fut durant les années 60 et 70 le représentant de l’islamisme radical de gauche dans les rangs de la jeunesse iranienne. Son engagement politique lui a valu prison, torture et exil. Sa mort prématurée, en Angleterre, en 1977, à l’âge de quarante-quatre ans, dans des conditions suspectes, n’a jamais été élucidée mais de nombreux observateurs l’attribuent à la police secrète du Shah, la Savak. Elle fut en tous cas une grande perte pour le mouvement de renouveau islamique et plus généralement le mouvement de libération en Iran lorsqu’on sait combien ses positions auraient pu influencer les débats ultérieurs qu’a connus la révolution iranienne.
    Parti de positions national-révolutionnaires anti-impérialistes, Shariati a trouvé dans l’islam l’inspiration qui lui a permis de se façonner une conception indépendante à l’égard des deux blocs qui s’affrontaient durant la guerre froide. Bien avant son séjour d’études en France, Shariati s’est familiarisé avec les grands courants philosophiques qui pouvaient inspirer une résistance anticapitaliste comme le marxisme et l’existentialisme. Même lorsqu’il soulève leurs contradictions internes ou leur désaccord avec la conception islamique du monde, Shariati n’hésite pas à en emprunter une approche méthodologique, voire une analyse circonstanciée de certains phénomènes sociaux et politiques. Shariati ne s’est pas seulement intéressé au grands auteurs européens mais aussi à des auteurs qui ont été marqués particulièrement par l’expérience de la colonisation /décolonisation comme Frantz Fanon qu’il a traduit en persan.
    Pour Shariati, « l’intellectuel authentique » qu’il soit religieux ou laïc est celui qui se tient sur le champ de bataille intellectuel, social et politique pour le changement révolutionnaire : « Si tu n’es pas sur le champ de bataille, peu importe que tu sois à la mosquée ou au bar ». Chez Shariati, la libération ne dépend pas essentiellement de la renaissance de la pensée religieuse. Il s’agissait plutôt d’une reconstruction d’une « identité irano-islamique » . L’élément religieux et civilisationnel est solidairement lié aux autres éléments constitutifs de la société et de la nation iranienne.
    C’est ce facteur qui l’amène à considérer que le rôle de l’intellectuel musulman-laïc est aussi décisif que celui de l’intellectuel religieux membre du clergé dans le processus de changement révolutionnaire dans la mesure où l’intellectuel musulman-laïc est situé au point de contact conflictuel entre la société iranienne musulmane et le système de domination moderne. A cet égard, l’intellectuel musulman-laïc est le mieux placé pour exprimer les aspirations de la société musulmane et combattre en connaissance de cause les aspects oppressifs du système capitaliste moderne.
    C’est la prise de conscience du fait que la lutte de libération ne saurait ignorer le facteur culturel et religieux qui conduit Shariati à s’ouvrir à la dimension théologique. C’est ce qui fait écrire à John Esposito que « Shariati prêche ce qu’on peut appeler une théologie de la libération qui concilie une réinterprétation de la croyance islamique avec une pensée socio-politique moderne » (1). Sur l’initiative de Motahhari, Shariati rejoint l’association islamique « Huseynia Ershad » et participe à ses travaux de recherche et d’enseignement. Cependant, la participation de Shariati aux activités de cet institut ne l’a pas empêché de continuer à défendre ses positions originales, parfois en opposition à Motahhari lui-même.
    La principale originalité théologique de shariati fut l’introduction de certain acquis méthodologiques empruntés aux sciences sociales dans la critique historique des Ecritures. Les divergences théologiques et idéologiques avec Motahhari n’ont jamais altéré leur amitié et leur collaboration dans le cadre de cette association. L’ouverture de shariati ne s’arrête pas aux questions de méthode.
    Son rapport à la modernité et à l’occident rejoint la démarche sélective de Motahhari. La renaissance musulmane ne peut se passer de l’apport moderne occidental. Celui-ci est d’ailleurs présenté comme un acquis universel et non seulement limité aux pays qui l’ont initié : « La civilisation contemporaine est la plus grandiose des civilisations humaines...Apollo n’appartient pas en propre à l’Amérique, ni aux blancs ou aux noirs, mais bien à la civilisation humaine tout entière » (2). L’exigence de l’indépendance et de la renaissance nationale ne signifie pas l’isolement par rapport au monde. L’Europe ou l’occident ne peuvent être rejetés en bloc comme s’il s’agissait d’une doctrine monolithique : « La condamnation par un intellectuel de l’occidentalisation de sa société n’est légitime que s’il possède une connaissance approfondie de la culture et de la civilisation européenne, ainsi que de sa propre histoire, société, culture et religion ».
    Mais s’il fait la différence entre modernisation et occidentalisation, Shariati n’en met pas moins en garde ses compatriotes contre la tentation du mimétisme aveugle. Pour lui, la modernisation n’est pas un produit technique. Elle ne saurait par conséquent se limiter à une opération d’importation : « La civilisation et la culture ne sont pas de produits d’importation. Elles ne peuvent pas se déplacer comme un poste de télévision ou de radio ou bien un réfrigérateur, d’un endroit à l’autre et fonctionner à nouveau grâce à l’électricité. Elles exigent la préparation du terrain, le travail de la terre, patience, recherche, intelligence et vigilance de la part du cultivateur. Elles nécessitent la transformation de l’homme, de la pensée, la connaissance de l’environnement » (3)
    Shariati reprend la principale critique adressée par le réformisme musulman à la modernité occidentale, à savoir son glissement vers une civilisation « matérialiste », finalement en contradiction avec l’humanisme proclamé depuis la renaissance. Dans un texte aux accents marxiens, Shariati écrit : « Voulant échapper à l’oppression des puissants et des maîtres d’esclaves, l’homme se tourne vers les grandes religions et écoute les prophètes : Mais il ne souffre les combats et les martyres que pour devenir la proie des mages, des khalifes, des brahmanes, et, pire encore, du noir et mortel chaos de l’Eglise médiévale ... Des générations se sont battues et sacrifiées pour susciter une renaissance, pour mobiliser l’humanité dans la conquête de la science et de la liberté, afin d’être libérée de tout ce qu’elle a dû souffrir au nom de la religion ... Gagnée au libéralisme, l’humanité a choisi la démocratie à la place de la théocratie, comme clé de libération. Elle a été piégée par un capitalisme pur et dur dans lequel la démocratie s’est avérée aussi décevante que la théocratie. Le libéralisme se révèle un régime dans lequel la liberté n’existe que pour « les cavaliers » rivalisant de coups de main et de pillages » (4).
    Le processus de déshumanisation du capitalisme contemporain, fondé sur une logique d’exploitation, est inséparable de processus historique de déculturation d’où l’importance accordée à la marginalisation de la religion dans la vie sociale : « Sous prétexte d’attaquer le fanatisme, les puissances coloniales, ont, au début de leur histoire surtout, combattu la religion... Elles ont lancé des assauts contre la tradition, afin de produire un peuple sans histoire, sans racines, sans culture, sans religion, et sans plus aucune forme d’identité » (5). Il y aurait donc chez Shariati un rapport direct entre la tendance à l’exploitation générale du capitalisme d’une part et la tendance à la déculturation-despiritualisation de l’homme d’autre part, car des peuples sans histoire et sans culture sont plus facilement exploitables.
    Michael Amaladoss a fait ressortir cette corrélation en ces termes : « La relation d’injustice et d’inégalité entre les quelques puissants et la masse des démunis sans pouvoir représente une structure fondamentale de la société humaine à toutes les époques, bien que les moyens et les expression de cette relation de domination aient pu varier dans le temps...Shariati développe avec plus de détails les oppressions de l’impérialisme contemporain, avec la domination économique et l’effort pour faire des gens de simples consommateurs. Comme aiguillon pour ce processus, il y a une campagne de diffusion d’une culture matérialiste et uniforme. Corrélativement, il y a l’effort pour enlever aux gens leurs racines culturelles et religieuses dans leur propre tradition. Shariati sent combien arracher les gens à leurs racines culturelles revient à les priver de leur identité et de leur humanité, pour en faire des objets d’exploitation commode »(6).
    La théologie de libération de Shariati incorpore l’élément central de l’approche islamique qui considère que l’humanisme est impossible sans la dimension spirituelle constitutive de l’homme : « Le vrai humanisme est un ensemble de valeurs divines au cœur de l’homme, constituant son héritage moral, culturel et religieux ». Ceux qui voient une contradiction entre religion et libération ne saisissent pas la dialectique du Tawhid (l’unicité) en islam : l’adoration du dieu unique signifie rejet de tout shirk (associationnisme) et par conséquent le rejet de l’idéalisation de tout autre chose que dieu : la matière, l’argent, le pouvoir, etc. Par ailleurs le rapport des hommes au dieu unique fonde leur égalité radicale sur laquelle les théologiens musulmans de la libération devraient construire leur discours politique égalitariste.
    M.Amaladoss commente très justement cette dialectique du Tawhid à l’œuvre chez Shariati : « A l’affirmation du dieu unique, correspond au commencement une société unifiée dans l’égalité et la justice. Cette unité sociale une fois brisée en différentes classes et groupes, le polythéisme a fait son apparition dans les sphères religieuses. Ce qui signifie que combattre l’inégalité et l’injustice dans le monde devient un devoir religieux, parce que c’est en réalité s’attaquer au polythéisme et à l’idolâtrie » (7). Cependant, le rejet du polythéisme et de ses formes contemporaines ne conduit pas Shariati à tourner le dos à la civilisation matérielle et l’exigence de modernisation.
    L’islam permet d’affronter le monde mais n’admet aucune fuite du monde aussi injuste soit-il. Réalisme et spiritualisme ne s’excluent pas en islam. Shariati le rappelle avec force : « l’islam est une religion réaliste : il aime la nature, la force, la beauté, la richesse, l’abondance, le progrès et la satisfaction des besoins humains...plutôt que préoccuppée de métaphysique et de mort, sa production littéraire s’intéresse à la nature, la vie, le monde, la société et l‘histoire » (8).

    Mohamed Tahar Bensaada http://www.voxnr.com/cc/di_antiamerique/EFZZlZkpZpxnpaLSSb.shtml

    Notes

    Le titre est de la rédaction. Le premier paragraphe a été légèrement coupé sans en altérer le sens.
    (1) Cité par N.YAVARI-D’HELLENCOURT : Modernisation autoritaire en Turquie et en Iran, Paris, L’Harmattan, 1989, p. 89
    (2) Op.cit, p.97
    (3) Op.cit, p.98
    (4) Ali SHARIATI : Marxism and other western fallacies, Mizan press, Berkley,1980
    (5) Ali SHARIATI : What is to be done ? p. 31
    (6) Michael AMALADOSS : Vivre en liberté, Bruxelles, Lumen Vitae, 1998, p.190
    (7) Op.cit, p.188
    (8) Ali SHARIATI : What is to be done ? p. 43

  • Des centaines d'Européens se battent déjà en Syrie

    dont au moins 100 français

    ""Il y a plusieurs centaines d'Européens qui aujourd'hui se trouvent en Syrie, qui en sont revenus, qui veulent y aller", a affirmé le ministre de l'Intérieur, sur Europe 1/iTélé/LeMonde. "Il y a plus d'une centaine de Français ou de résidents en France, 110, 113, qui sont aujourd'hui en Syrie, un certain nombre d'entre eux sont revenus, ce qui rajoute à cette centaine, une dizaine d'entre eux sont morts là-bas", a-t-il détaillé.

    "La difficulté c'est qu'ils vont combattre un régime que nous condamnons nous-mêmes. Beaucoup combattent dans l'armée officielle de l'opposition, d'autres peuvent se retrouver dans des groupes jihadistes qui sont sur des listes d'organisations terroristes", a-t-il précisé."

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Zbigniew Brzezinski sur la Syrie : « Les États-Unis s’engagent dans une propagande de masse »

    Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller du président Carter, s’exprimait le 14 juin 2013 sur MSNBC à propos de la guerre en Syrie. La veille de cet entretien entre 100 et 150 personnes auraient été tuées en Syrie par des armes chimiques. Barack Obama déclarait alors qu’une “ligne rouge inacceptable avait été franchie” par le régime syrien de Bachar el-Assad.

    Les États-Unis s’engagent dans une propagande de masse en parlant de guerre pour la démocratie. Qui se bat pour la démocratie là -bas ? Le Qatar ? L’Arabie Saoudite ? Nous sommes face à une tragédie et notre manière d’agir est désordonnée.


    Vidéo disponible également ici.
    http://fortune.fdesouche.com/ 

  • SYRIE : Un autre crime de guerre occidental en préparation

    « Il ne s’agit pas de renverser le dictateur syrien ».

    Polémia a relevé sur le site mondialisation.ca un article de Paul Craig, bien connu de ses lecteurs depuis la guerre en Irak. Il y donne une analyse et son point de vue sur les événements syriens et leurs conséquences chez les grandes puissances, en sa qualité d’ancien homme politique, d’universitaire et de politologue (*). Cet article a été publié le 28 août, veille du vote à la Chambre des communes où la majorité de ses membres se sont prononcés contre une intervention militaire de la Grande Bretagne en Syrie.
    Pouvons-nous dire que ce vote du 29 août aura sauvé Bachar Al-Assad ? C’est évidemment encore prématuré, mais on aura remarqué que, depuis, le Président français est moins vindicatif, proclamant haut et fort dans un entretien donné à une équipe de journalistes du Monde qu’ « Il ne s’agit pas de renverser le dictateur syrien ». Il oubliait sans doute que quelques heures avant la proclamation du résultat de ce vote, auquel il ne s’attendait pas, il recevait le chef de la coalition d’opposition syrienne avec lequel il se faisait photographier sur le perron de l’Elysée, tout en déclarant que les armées françaises étaient prêtes à être engagées en Syrie.
    Nos lecteurs trouveront ci-après l’article de Paul Craig, intéressant notamment  par les rappels aux précédents irakiens et libyens. Polemia 

    SYRIE : Un autre crime de guerre occidental en préparation

    Les criminels de guerre de Washington et d’autres capitales occidentales sont déterminés à maintenir leur mensonge selon lequel le gouvernement syrien a utilisé des armes chimiques. Ayant échoué dans les efforts visant à intimider les inspecteurs d’armes chimiques de l’ONU en Syrie, Washington a exigé que le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon retire ces inspecteurs avant qu’ils puissent évaluer la preuve et faire leur rapport. Le Secrétaire général de l’ONU s’est élevé contre les criminels de guerre de Washington et a rejeté leur demande. Cependant, comme avec l’Irak, la décision de Washington de commettre une agression contre la Syrie ne se fonde pas sur des faits.

    http://rt.com/op-edge/syria-un-war-investigation-006/

    Les gouvernements américain et britannique n’ont révélé aucune des «preuves concluantes» qu’ils prétendent avoir démontrant que le gouvernement syrien a utilisé des armes chimiques. En écoutant leurs voix, en observant leur langage corporel, et en les regardant dans les yeux, il est tout à fait évident que John Kerry et ses marionnettes britanniques et allemandes mentent de manière éhontée. C’est une situation bien plus honteuse que les énormes mensonges que l’ancien Secrétaire d’État Colin Powell a commis à l’ONU sur les armes irakiennes de destruction massive. Colin Powell affirme qu’il a été trompé par la Maison Blanche et ne savait pas qu’il mentait. Kerry et les marionnettes britanniques, françaises et allemandes savent très bien qu’ils mentent.

    Le visage que l’Occident présente au monde est celui d’un menteur impudent.

    Washington et ses gouvernements fantoches britanniques et français sont prêts à encore une fois révéler leur criminalité. L’image de l’Occident en tant que criminel de guerre n’est pas une image de propagande créée par les ennemis de l’Occident, mais le portrait que l’Occident a peint de lui-même.

    Le journal britannique The Independant a rapporté qu’au cours du dernier week-end, Obama, Cameron et Hollande ont convenu de lancer des attaques de missiles de croisière contre le gouvernement syrien dans les deux semaines à venir, malgré l’absence de toute autorisation de l’ONU et malgré l’absence de tout élément de preuve en faveur des allégations de Washington selon lesquelles le gouvernement syrien a utilisé des armes chimiques contre « ses rebelles » largement soutenus par les forces extérieures américaines, cherchant à renverser le gouvernement syrien.

    En effet, une des raisons de la course à la guerre est d’empêcher l’inspection de l’ONU dont Washington sait qu’elle pourrait réfuter ses allégations et éventuellement l’impliquer dans l’attaque sous faux drapeau effectuée par les «rebelles», qui ont réuni un grand nombre d’enfants dans un endroit pour y être assassinés chimiquement pour ensuite en coller la responsabilité au gouvernement syrien.

    Une autre raison de la course à la guerre, c’est que Cameron, le Premier ministre britannique, veut précipiter la guerre avant que le Parlement britannique ne puisse le bloquer et l’empêcher de fournir une couverture pour les crimes de guerre d’Obama, de la même manière que Tony Blair avait assuré la couverture de George W. Bush, ce dont il a été dûment récompensé. Qu’est-ce qu’il en a à faire, Cameron, de la vie des syriens quand il peut quitter ses fonctions avec une fortune de 50 millions $ qui l’attendent à bras ouverts ?

    http://www.independent.co.uk/news/world/middle-east/syria-un-weapons-inspectors-attacked-as-they-try-to-enter-poison-gas-attack-site-8784435.html

    Le gouvernement syrien, sachant qu’il n’est pas responsable de l’incident des armes chimiques, a accepté que l’ONU envoie des inspecteurs d’armes chimiques pour déterminer la substance et le vecteur utilisés. Cependant, Washington a déclaré qu’il était «trop tard» pour les inspecteurs de l’ONU et accepte la déclaration intéressée des “rebelles” affiliés à Al-Qaïda accusant le gouvernement syrien d’avoir attaqué des civils avec des produits chimiques.

    http://news.antiwar.com/2013/08/25/obama-administration-accepts-rebels-account-on-syria-prepares-for-war/ .
    http://news.antiwar.com/2013/08/25/syria-accepts-un-inspectors-us-spurns-call-as-too-late/

    Dans une tentative pour empêcher les inspecteurs de produits chimiques des Nations Unies qui sont arrivés sur place de faire leur travail, ces derniers ont essuyé des tirs de snipers sur le territoire détenu par les  ”rebelles” et ont été forcés de quitter le site ; mais un rapport ultérieur de RT affirme qu’ils sont retournés sur le site pour effectuer leur inspection.

    http://rt.com/news/un-chemical-oservers-shot-000/

    Le gouvernement britannique corrompu a déclaré que la Syrie peut être attaquée sans autorisation de l’ONU, tout comme la Serbie et la Libye ont été attaqués militairement sans autorisation de l’ONU. En d’autres termes, les démocraties occidentales ont déjà établi des précédents pour violer le droit international. « Le droit international ? Nous n’avons pas besoin de droit international puant » L’Occident ne connaît qu’une seule règle : la Force prime le Droit. Tant que l’Occident a la Force, l’Occident a le Droit.

    Dans une réponse à l’information que les États-Unis, le Royaume-Uni et la France se préparent à attaquer la Syrie, le ministre russe des Affaires étrangères, M. Lavrov, a déclaré qu’une telle action unilatérale est une «violation grave du droit international», et que la violation n’était pas seulement d’ordre juridique, mais aussi une violation de l’éthique et de morale. Lavrov a évoqué les mensonges et la tromperie utilisés par l’Occident pour justifier ses violations graves du droit international dans les attaques militaires contre la Serbie, l’Irak et la Libye et la façon dont le gouvernement américain a utilisé d’actions préventives pour saper tout espoir pour un règlement pacifique en Irak, en Libye et en Syrie.

    Une fois de plus, Washington a anticipé pour saper tout espoir de règlement pacifique. En annonçant la prochaine attaque, les États-Unis ont détruit toute incitation pour les «rebelles» à participer aux pourparlers de paix avec le gouvernement syrien. Au moment où ces pourparlers allaient avoir lieu, les «rebelles» n’ont désormais plus aucune incitation à y participer, puisque les militaires de l’Occident viennent à leur secours.

    Dans sa conférence de presse, M. Lavrov a parlé de la façon dont les partis au pouvoir aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France attisent les émotions chez les gens mal informés qui, une fois chauffés, trouveraient satisfaction dans la guerre. Ceci, bien sûr, est le moyen par lequel les États-Unis ont manipulé le public pour attaquer l’Afghanistan et l’Irak. Mais le public américain est fatigué de la guerre, dont le but n’est jamais établi clairement, et sa suspicion augmente de jour en jour au sujet des justifications du gouvernement pour encore plus de guerres.

    Un sondage Reuters / Ipsos révèle que « les Américains s’opposent fermement à l’intervention américaine dans la guerre civile en Syrie et croient que Washington devrait rester en dehors du conflit, même si les rapports selon lesquels le gouvernement de la Syrie a utilisé des produits chimiques mortels pour attaquer les civils sont confirmés ».

    http://news.yahoo.com/syria-war-escalates-americans-cool-u-intervention-reuters-003146054.html

    Pourtant Obama se moque que seulement 9 pour cent de la population soutienne son bellicisme. Comme l’a récemment déclaré l’ancien président Jimmy Carter : « L’Amérique n’a pas de démocratie qui fonctionne ».

    http://rt.com/usa/carter-comment-nsa-snowden-261/

    Il y a un État policier dans lequel le pouvoir exécutif s’est placé lui-même au-dessus de toutes les lois et au-dessus de la Constitution.

    Cet état policier va maintenant commettre encore un autre crime de guerre d’agression non provoquée de style nazi. A Nuremberg, les nazis ont été condamnés à mort précisément pour les actions identiques à celles commises par Obama, Cameron et Hollande. L’Occident mise sur la force, non sur le droit, pour se garder hors du box des criminels.

    Les gouvernements américain, britannique français n’ont pas expliqué pourquoi il vaut mieux que les gens, dans les guerres initiées par l’Occident, soient tués par des explosifs en uranium appauvri plutôt qu’avec des agents chimiques ou de toute autre arme. Il était évident dès le début que Obama était en train de préparer l’attaque contre le gouvernement syrien. Obama a diabolisé les armes chimiques mais pas les “anti-bunkers” nucléaire que les États-Unis pourraient utiliser contre l’Iran. Ensuite, Obama a tracé une ligne rouge, en disant que l’utilisation d’armes chimiques par les Syriens était un si grand crime que l’Occident serait obligé d’attaquer la Syrie. Les marionnettes britanniques de Washington, William Hague et Cameron, ont juste répété cette affirmation absurde.

    http://rt.com/news/uk-response-without-un-backing-979/

    La dernière étape dans la machination était d’orchestrer un incident chimique et d’en accuser le gouvernement syrien.

    Quel est le véritable agenda de l’Occident ? Telle est la question non posée et sans réponse. De toute évidence, les gouvernements américains, britanniques et français, qui ont affiché en permanence leur soutien à des régimes dictatoriaux qui répondent à leurs attentes, ne sont pas le moins du monde perturbés par les dictatures. Ils désignent Assad comme dictateur pour le diaboliser aux yeux des masses occidentales mal informés. Mais Washington, le Royaume-Uni, et la France soutiennent un certain nombre de régimes dictatoriaux, comme ceux de Bahreïn, de l’Arabie Saoudite, et maintenant la dictature militaire en Égypte qui tue impitoyablement des Égyptiens sans qu’aucun gouvernement occidental ne parle d’envahir l’Égypte parce qu’il «tue son propre peuple ».

    Il est clair aussi, que la prochaine attaque occidentale sur la Syrie n’a rien à voir avec la volonté d’apporter «la liberté et la démocratie» en Syrie, pas plus que la liberté et la démocratie n’étaient les raisons des attaques contre l’Irak et la Libye, dont aucun n’a gagné la “liberté et la démocratie.”

    L’attaque occidentale sur la Syrie n’est pas liée aux droits de l’homme, la justice ou l’une des causes ronflants dont l’Occident couvre sa criminalité.

    Les médias occidentaux, et encore moins les presstitués américains, ne demandent jamais à Obama, Cameron, ou Hollande quel est le vrai agenda. Il est difficile de croire qu’il y ait un seul journaliste qui soit suffisamment stupide ou naïf pour croire que l’agenda est d’apporter «la liberté et la démocratie” à la Syrie ou de punir Assad pour avoir utilisé des armes chimiques contre des voyous meurtriers qui tentent de renverser le gouvernement syrien.

    Bien sûr, la question n’aurait pas de réponse si elle était posée. Mais le fait de poser la question contribuerait à rendre le public conscient que les choses sont tout autres. A l’origine, le prétexte de Washington pour les guerres était d’assurer la sécurité des Américains contre les terroristes. Maintenant, Washington s’efforce de livrer la Syrie à des terroristes djihadistes en les aidant à renverser le gouvernement laïc et non-terroriste d’Assad. Quel est l’agenda derrière le soutien de Washington au terrorisme ?

    Peut-être que le but des guerres est de radicaliser les musulmans et, ainsi, déstabiliser la Russie et même la Chine. La Russie a une importante population musulmane et est bordé par les pays musulmans. Même la Chine a une certaine population musulmane. Comme la radicalisation se propage en conflits dans les deux seuls pays capables d’être un obstacle à l’hégémonie mondiale américaine, la propagande des médias occidentaux et le grand nombre d’ONG financées par les États-Unis, se présentant comme des organisations de «droits de l’Homme», peuvent être utilisés par Washington pour diaboliser les gouvernements russe et chinois pour les mesures sévères que ceux-ci prennent contre les «rebelles».

    Un autre avantage de la radicalisation des musulmans est qu’elle laisse les anciens pays musulmans dans la tourmente ou des guerres civiles pour une longue durée, comme c’est actuellement le cas en Irak et en Libye, éliminant ainsi toute capacité à faire obstruction à Israël par un état organisé.

    Le Secrétaire d’État John Kerry est en train de travailler au  téléphone utilisant les pots de vin et les menaces pour faire accepter, sinon appuyer, le crime-de-guerre-en-préparation de Washington contre la Syrie.

    Washington est en train de conduire le monde plus près que jamais de la guerre nucléaire, même plus que dans les périodes les plus dangereuses de la guerre froide. Quand Washington en terminera avec la Syrie, la prochaine cible sera l’Iran. La Russie et la Chine ne seront plus en mesure de se leurrer eux-mêmes sur l’existence  d’un quelconque système de droit international ou de contrainte qui puisse agir sur la criminalité de l’Occident. L’agression occidentale contraint déjà les deux pays à développer leurs forces nucléaires stratégiques et à circonscrire les ONG financées par l’Occident qui se présentent comme des «organisations des droits de l’homme», mais en réalité constituent une cinquième colonne que Washington peut utiliser pour détruire la légitimité de leurs gouvernements.

    La Russie et la Chine ont été extrêmement imprudentes dans leurs relations avec les États-Unis. Essentiellement, l’opposition politique russe est financée par Washington. Même le gouvernement chinois est miné. Quand une société américaine ouvre une entreprise en Chine, il crée un conseil d’administration chinois dans lequel sont placés des proches des autorités politiques locales. Ces conseils créent un circuit pour les paiements qui influencent les décisions et la loyauté des membres du parti local et régional. Les États-Unis ont pénétré les universités chinoises et les milieux intellectuels. L’Université Rockefeller est active en Chine dans le cadre philanthropique des Rockefeller. Les voix dissidentes sont créées et sont déployées contre le gouvernement chinois. Les demandes de «libéralisation» peuvent ressusciter des différences régionales et ethniques et saper la cohésion du gouvernement national.

    Quand la Russie et la Chine se rendront compte qu’ils sont la proie de cinquièmes colonnes américaines, qu’elles sont isolées diplomatiquement et militairement inférieures en armes,  les armes nucléaires deviendront le seul garant de leur souveraineté. Cela donne à penser que la guerre nucléaire est susceptible de mettre fin à l’humanité bien avant que les hommes ne succombent au réchauffement climatique ou à la hausse des dettes nationales.

    Paul Craig Roberts
    Mondialisation.ca

    28/08/2013

    Traduction : Avic : http://www.paulcraigroberts.org/

    (*) Le Dr Roberts fut Secrétaire Adjoint au Trésor US de la politique économique dans l’administration Reagan. Il a été rédacteur en chef adjoint et éditorialiste du Wall Street Journal, chroniqueur pour Business Week et du Scripps Howard News Service. Il a occupé de nombreux postes universitaires. Son dernier livre, The Failure of Laissez Faire Capitalism and Economic Dissolution of the West est disponible ici: http://www.amazon.com/Failure-Capitalism-Economic-Dissolution-ebook/dp/B00BLPJNWE/
    http://www.polemia.com/syrie-un-autre-crime-de-guerre-occidental-en-preparation/

  • Pourquoi les identités régionales ont à espérer du réveil des nations

    Face au patriotisme français, l’un des arguments les plus fréquemment rencontrés est celui du caractère mythologique de la France, qui ne serait qu’un amas de régions mises par l’histoire à la botte d’un État central tyrannique. Bainville, Michelet, Bloch et Braudel se retrouvaient au moins quand face à eux se dressait cet absurde. La France est. Ceci étant dit, la préoccupation que j’ai ici n’est pas de réécrire une histoire de France. J’en serais d’ailleurs bien incapable. Il s’agira de montrer comment la diversité de la France peut faire synergie et non conflit avec une indivisibilité nationale. Autrement dit, l’État est une chance pour les régions, et vice-versa. Cette vision entre en totale contradiction avec la supercherie de « l’Europe des régions », tartuferie à laquelle je consacrerai le premier point de mon analyse. Le second tâchera de saisir les intérêts particuliers et communs d’une combinaison entre État et régions. Le troisième précisera quelques conditions que je pense nécessaires à la bonne marche de cette régénération.

    Les faux-amis de l’identité régionale

    Par ma mère je suis breton. Voilà plus de vingt ans que j’ai le granit pour oreiller, le vent pour couverture et le bruit des vagues pour métronome. Je n’oublies pas que la langue d’ici a connu une E.M.I. (expérience de mort imminente) du fait de la République. Je sais que la duchesse Anne ne s’est pas donnée avec joie à Charles VIII. Je n’oublies pas non plus comment la péninsule s’est offerte aux Plantagenêts contre les rois de France. Mais, plus que tout, je garde en mémoire Du Guesclin, ce Breton connétable, icône homérique, exempt à jamais de tout procès en trahison. Bref, je ne suis pas de ceux qui s’arrangent avec leur mémoire et c’est par souci d’avenir que mes yeux se fatiguent sur les traces du passé.

    Quel avenir m’est donc proposé ? Le plus probable semble être un monde uniformisé dans sa pratique politique, son mode de vie, ses cultes, ses aspirations et ses stratifications sociales. Si j’en voulais, je ne serais pas ici. Que l’on se sente d’abord Breton ou Français, on entend tambouriner à la porte les mêmes V.R.P. de la globalisation hédoniste et intempestive. Ces vendeurs de cravates et de constitution disent au patriote français qu’il a rendez-vous chez le taxidermiste. Pour faciliter sa mort, ils agitent la vieille lune d’un monde refragmenté respectueux des identités réelles. Ils appellent ça l’Europe des régions. Ils oublient que les frontières sont précieuses, même inconsciemment, tant leur construction a été laborieuse. Ils oublient l’irrédentisme, les malgré-nous et mes aïeuls partis du Finistère vers le front, sachant de quel côté du Rhin venait le danger pour leur foyer. À cours d’arguments identitaires, ils prétextent l’efficience économique transfrontalière dans une perspective de compétition mondialisée. À cela, j’expose deux arguments :

    •La coopération transfrontalière était une réalité précédent de longtemps la « (dé)construction européenne ».

    •Quand on transforme un territoire et ses occupants en autant d’éléments d’optimisation de la production, comment peut-on oser se réclamer de l’humanisme ? Avec Maurras, je préfère le Sang à l’Or. Avec Barrès, « je défends mon cimetière ».

    Alors, Bruxelles à Brest et à Bayonne pour les libérer de Paris ? La ficelle est grosse et ne résiste pas à l’analyse. La dissolution de l’État-nation ne se fera que pour renforcer une gouvernance européenne d’abord, euro-atlantique ensuite – je renvois aux travaux de Pierre Hillard –, globalisée enfin si la multipolarité géopolitique finit par rendre l’âme. Il n’est cependant pas dans les projets de l’orchestre oligarchique de faire jouer la partition des épopées de jadis. La subordination à la dérégulation économique, morale et identitaire prévaudra. On pourra avoir ici des druides, là une macro-région rhénane, tantôt l’ikkuriña flottant, tantôt les panneaux d’indication écrits en langue d’oc. Les druides seront en jeans et les panneaux diront comment se remplir le ventre d’un bon burger au coulommiers made in Taiwan. On ne multipliera pas les identités. Au mieux se contentera-t-on de devenir un zoo d’indigènes qui prostituent une identité amputée et réduite au folklore. Que ne regrettera-t-on pas d’être devenus les fossoyeurs enterrés de l’Histoire, comme les Parlements furent ceux de l’Ancien Régime… Ce qui attend les régions au carrefour de l’euro-mondialisme, ce n’est pas la libération du joug national mais un alignement létal qui ne laissera de variation dans le monde que sur les détails. Alors je demande aux régionalistes et aux indépendantistes : votre rancune face à des États va-t-elle jusqu’à faire de vous des kamikazes ? Ne perdez pas de vue qu’il sera toujours plus aisé de traiter avec des acteurs touchés de politique, porteurs d’un projet lisible et surtout soucieux de la notion d’identité. Si j’étais fermement partisan d’une Bretagne indépendante, je me sentirais toujours plus proche des hommes de Valmy que de ceux de la City. Le morcellement régional a toujours été joué par l’empire comme un carte intelligente pour la domination, des Achéménides jusqu’à Hitler en passant par Édouard III. La raison invite donc à ne pas envisager de fest-noz autour du cadavre de Marianne. Plus encore, elle peut servir à envisager une synergie réelle entre la France et ses régions, aboutissant à donner à l’homme l’Être en plus de l’Avoir.

    Le marteau et l’enclume plutôt que l’étau

    Exit donc la voie vers cet étau des nationalités, enserrées entre un hyper-local divisé en préfectures qui appliquent les directives, et le global impalpable qui les dicte. En somme, un retour à la féodalité, avec le Carrefour market en guise de basilique et Georges Soros en parangon de vertu. Mieux que Saint-Benoît et Roland de Ronceveaux… J’avais expliqué précédemment pourquoi cette issue n’était ni fatale, ni logique. Voyons donc pourquoi les identités locales ont à espérer du réveil des nations. Diplomatiquement, économiquement, démographiquement et stratégiquement, les principes de la paix de Munster réadaptés aux réalités actuelles sont à même d’offrir une alternative à la « globalindividualisation ». Les régions seules et divisées ne souffriraient pas les puissances supranationales dont on sait les intentions. « Elles peuvent se réunir », me dira-t-on. Oui, on appelle cela un pays… Un État fort est seul à même de créer un corridor permettant de sortir des rails euro-mondialistes. Cet État s’enracine dans un territoire varié physiquement et culturellement. Les régions font la France. Les régions sont la France. Si la France est mise au ban de l’histoire, point de salut pour la bouillabaisse ni le bœuf bourguignon pourquoi les identités locales ont à espérer du réveil des nations pourquoi les identités locales ont à espérer du réveil des nations – à digérer avec un bon armagnac… Le principe de l’union faisant la force a autant démontré son efficience pour la France que son inconsistance pour l’Europe. En cause : l’Histoire. Le rayonnement français a une fâcheuse tendance à l’éclipse. Néanmoins, il n’est pas sot de penser qu’une fois recouvrée une marge de manœuvre importante, il soit le meilleur ambassadeur de la richesse de ses terroirs et la plus belle vitrine d’une communion nationale réussie sans déracinement des individus. On en déduira ce qu’on voudra quant à l’actualité.

    La France ne saurait cependant être l’idiote utile des fêtes villageoises. Ne tombons pas dans les images d’Épinal seulement bonnes à décorer les bouteilles de vins de table. Primo, la France ne peut décemment pas omettre son essence composite, faute de quoi elle serait auto-dissoute. La France est ses régions, plus une volonté bien cernée par Ernest Renan. Si elle néglige cette « heureuse diversité » chère à Bainville, elle se condamne à n’être qu’un amas de cabinets ministériels mal gérés, une oligarchie de vampires déracinés. Secundo, la France, pour disposer des outils nécessaires à son indépendance connus au moins depuis Richelieu et Colbert, doit pouvoir compter sur toutes les ressources naturelles et humaines disposées sur son territoire. Despote, elle passerait pour un prisme contingent entre les populations et l’idéal d’un monde régionalisé et libérateur. Arrogante, elle demanderait « qui t’a fait région ? » et se verrait répondre « qui t’a fait État ? » L’ambition patriotique ne doit jamais perdre de vue le réel qu’elle prétend légitimement défendre. Alors, l’enracinement local et le sentiment national retrouveront leur communion naturelle que l’on a trop souvent occultée sur fond de procès du jacobinisme. Alors, les identités pourront être préservées dans leur diversité, et les marteaux des provinces pourront battre tous les impérialismes déracinants sur l’enclume immuable de la nation régénérée. Alors, aussi, pourrons-nous préserver un monde hétérogène où voyager voudra dire autre chose qu’acheter ailleurs. Ce reflux de l’uniformisation, aussi utopique puisse-t-il paraître, est parfaitement envisageable sous deux conditions essentielles.

    Impérative reconnaissance

    Il faut dans un premier temps que l’État reconnaisse, comme nous l’avons dit, sa composition diverse. Après tout, ce ne serait que pour mieux exposer sa puissance intégratrice, tant malmenée aujourd’hui. Il ne s’agit de rien de moins que d’user à cet escient de la décentralisation. Laisser au local le droit et les moyens d’exister avec sa langue, l’enseignement de son histoire, l’entretien de son patrimoine, la possibilité d’habiter le territoire sans avoir à être happé tôt ou tard par les grandes métropoles. Il semble juste, dans ce contexte, de réhabiliter le critère historique et culturel pour redécouper le territoire. Ainsi, ne pas oublier que les Ducs de Bretagne logeaient à Nantes, ou que les cantons sont plus représentatifs des réalités sociales que les départements, dont la genèse était administrative et le devenir, politicien. Il ne s’agit pas de retourner aux privilèges des Marches d’Ancien Régime mais de redonner nom et repère à la réalité passée, car « mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ». Ceux qui prétendent venir de nulle part ne vont généralement pas bien loin. Nous caressons là un problème plus vaste : celui de la ringardisation de l’histoire et du passé. On n’imposera pas aux enfants la lecture de la Condition de l’homme moderne de Hannah Arendt ou des Désillusions du progrès de Raymond Aron. Il faudra néanmoins, pour que l’on arrête de caillasser de concert et les Gaulois urbains et les ploucs ruraux, que l’ethnomasochisme hexagonal cesse.

    Le jour où j’aurais honte d’être Français et où je serais fier d’être Breton (ou le contraire), je serais un apatride réfugié dans la connerie.

    Pour éviter ce triste sort, je m’attache donc à savoir l’histoire de mes aïeux, ceux de Normandie comme ceux de Bretagne. Force est alors de constater que les pages de l’histoire ont lentement mais sûrement écrit les Nations. Si je ne la jugeais pas si néfaste et irrémédiable, je laisserais les pseudo-identitaires tenter l’aventure du l’Europe des régions, et au-delà du mondialisme régionalisé, juste pour rire… Penser global, agir local. Soit uniformiser les gestes au service d’une même fin que l’on ne choisit pas. Je m’y refuse et je crois que la France est le chemin réel indispensable à la pérennité régionale. Je ne me vends pas à la France, je lui appartiens par ma naissance. Je ne tire pas au canon sur la blanche hermine, je prends acte de l’histoire et je ne crois pas qu’il y ait plus de bonheur à remplacer la langue d’Hélias par celle de Steve Jobs que par celle de Molière.

    Je laisse à d’autres la politique du pire. Je reconnais ma terre comme française et j’y reconnais l’autorité de l’État. Je crois qu’en politique comme en langue et en droit, la souveraineté nationale doit primer. C’est dans la France que je mets mes forces et mes espoirs, non pour appeler de nouvelles colonnes infernales et de nouveaux hussards mais pour arrêter l’hémorragie culturelle, paysagère et mémorielle qui se fiche bien des limites de circonscription. Je pense, enfin, que l’histoire est encore le meilleur moyen d’une prise de conscience permettant de passer du mythe de l’étau à la réaction du marteau et de l’enclume. C’est dans l’échange et l’étude que l’on se rend compte que la ligne partagée par les Français est précisément celle du refus d’être alignés.

    Je crois donc en la  réconciliation du local et du national séparés par les Constituants parce que cette articulation est naturelle et produite par les siècles. J’embrasse la France, plus souvent sur sa main bretonne que sur son front parisien, mais elle reste la même grande et belle demoiselle. Au moins puis-je me vanter de ne pas être adultérin. Appel aux polygames et aux célibataires…

    Guillaume Enault http://www.europemaxima.com/?p=3039

     

    • D’abord mis en ligne sur Le Bréviaire des Patriotes, le 18 mars 2013.

  • Ron Paul : “Irak et Syrie: même combat” (2012)

    C’est en tout cas l’opinion de l’ancien candidat aux primaires républicaines lors d’un discours tenu devant la Chambre des Représentants des États-Unis le… 19 juin 2012! Rappelons que Ron Paul avait prédit la crise  de 2008 dès 2001