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géopolitique - Page 876

  • Tea Party : L’Amérique à la reconquête de ses libertés

     

    <em>Tea Party : L’Amérique à la reconquête de ses libertés</em>

    RENNES (NOVOpress Breizh) – À lire la presse française de ces dernières années, on s’étonne que Barack Obama n’ait pas été réélu avec 99 % des voix tant le président américain cumule les vertus et ses adversaires les défauts. À lire le livre Tea Party : L’Amérique à la reconquête de ses libertés, on comprend surtout que les commentaires usuels relèvent soit de la désinformation, soit de la nullité crasse. D’origines vendéennes et bretonnes, Évelyne Joslain connaît à fond les arcanes des idées politiques américaines et les expose ici avec passion.

     

     

    Loin de la caricature présentée de ce côté-ci de l’Atlantique – front bas, intégrisme biblique et winchester en pogne – on découvre que le Tea Party est une « nébuleuse » où coexistent féministes conservatrices dégoûtées d’une « gent masculine à l’évidence dépassée par la situation », mâles blancs exaspérés par la discrimination à l’envers, et patriotes identitaires désireux de retrouver les valeurs fondatrices des États-Unis. De nombreuses idées infusent dans la théière du Tea Party : sur le plan intellectuel, le mouvement n’a rien à envier au clan « progressiste ».

     

    Obama occupe une grande place dans ce livre, mais pas l’Obama sanctifié qu’on connaît en France. Évelyne Joslain s’étonne de « l’écart entre le mythe Obama et l’inquiétante personnalité de cet étrange président », élevé à Hawaï par des grands-parents maternels blancs et de gauche. Elle dénonce ses « mauvaises fréquentations » comme Jon Corzine, ancien trader de Goldman Sachs devenu gouverneur démocrate du New Jersey avant de diriger MF Global qui sera l’une des dix plus grosses faillites de l’histoire américaine suite à des spéculations financières malheureuses. Elle a des mots très durs sur le dilettantisme géopolitique d’Obama, son indulgence envers l’islamisme, sa gestion invraisemblable de la guerre d’Afghanistan (où la « guerre contre la terreur » s’accommode d’assassinats « ciblés » en territoire pakistanais) et son immigrationnisme qui, au-delà du simple calcul électoral, pourrait dénoter une haine viscérale de l’Amérique blanche. Impitoyable, elle conclut : « C’est bien aux névroses d’Obama que l’Amérique doit d’avoir vu en trois ans s’exacerber les tensions raciales et se créer des clivages sociaux tandis que s’aggravaient rapidement la politisation et la racialisation de toutes les questions, sans oublier le chaos géopolitique au Moyen-Orient ».

     

    Si les dérives européennes (alliance entre universalisme et financiarisation, entre business et immigration, etc.) ressemblent fort à celles de l’Amérique, la France n’a rien produit d’analogue au Tea Party à ce jour. Ce livre très documenté est donc une exploration utile d’un puissant courant émergent encore très mal connu.

     

    François Kernan http://fr.novopress.info

     

    *** Évelyne Joslain, Tea Party : L’Amérique à la reconquête de ses libertés, éditions Jean Picollec, 298 p., 21 €.

  • « Des destinataires pas très recommandables »

    « C’est toujours  intéressant de jouer des ordures », «  (un personnage)  passionnant, pas tellement pour lui-même, c’est vraiment une crevure, mais par son époque et le succès invraisemblable de ses écrits  infâmes ». Rassurez-vous chers lecteurs,  ce jugement  de l’acteur  versaillais Denis Podalydés  ne concerne pas Jean-Paul Sartre qu’il incarna avec le talent qui  est le sien dans un  téléfilm  tourné en 2006, mais le publiciste et pamphlétaire  antisémite Edouard Drumont.  Le comédien endosse ce rôle  ce soir    dans un « docu-fiction »  qui sera diffusé sur France 2. Le producteur en est le  célèbre militant d’extrême gauche  Jacques Kirsner  (alias   Charles Stobnicer dit Berg), ancien membre dirigeant  du groupuscule trotskiste  Organisation communiste internationaliste  (OCI)   dans lequel  Jean-Luc Mélenchon fit aussi ses premières armes. Pour la petite histoire,  c’est ce même Kirsner  qui confirma   le passé trotskyste  et les relations avec l’OCI de Lionel Jospin dans un article publié dans Libération en 1999.  Les médias rapportent ce matin que Denis Podalydés et  Jacques Kirsner se sont beaucoup  battus pour que ce téléfilm soit diffusé à une heure de grande écoute  et non pas en seconde partie de soirée comme  cela était initialement  prévue par la chaîne. Faut-il que ces derniers soient persuadés de  l’urgence  du message pédagogique qu’il délivre, à défaut de son originalité. Mais un an après  les assassinats commis par Merah, ne doutons pas que les jeunes notamment,  boycotteront les derniers épisodes de Docteur House  pour se précipiter sur France 2. Piqure de rappel pédagogique qui a été faite aussi magistralement par le  président israélien Shimon Peres dans l’hémicycle  du Parlement européen le 12 mars, dernière étape de sa tournée européenne .  

     Pour être tout à fait honnête M. Peres est un peu comme chez lui quand il visite les assemblées et les instituions européennes. Javier Solana, ex  secrétaire général de l’OTAN (199599), ancien Haut Représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) de l’Union européenne (1999-2009), en avait fait l’aveu en octobre  2009 en Israël   lors de la seconde édition de la conférence  organisée sous l’égide de Shimon Peres , Facing Tomorrow . En présence notamment du philosophe Bernard-Henry Lévy, Javier  Solana  avait déclaré: « Israël permettez-moi de le dire, est un membre de l’Union européenne sans être membre de ses institutions ». M. Solana avait  poursuivi en notant qu’Israël est « partie prenante à tous les programmes de l’Union » et en soulignant  qu’aucun des États en cours d’adhésion à l’Union n’a de relation aussi étroite avec l’Union qu’Israël, bien que cet État n’ait jamais été officiellement  candidat.

    Aussi, la semaine dernière,  et pour faire bref, M. Peres s’est contenté dans son allocution officielle,  la première intervention d’un président israélien devant le Parlement européen depuis 30 ans,   de rappeler bien sûr en filigrane  la dette  imprescriptible des Européens vis-à-vis d’Israël.  Il  a rejeté aussi  toutes les critiques émises concernant la Palestine, la politique de colonisation de la Cisjordanie. Il a enjoint fermement l’Europe à inscrire le Hezbollah pro iranien  sur la liste des organisations terroristes. Il a dressé un réquisitoire implacable contre l’Iran : « Téhéran soutient le terrorisme »,  « Téhéran met en cause l’existence d’Israël », « Téhéran nie l’Holocauste et veut en créer un autre », avant de demander  à l’Europe d’empêcher ce pays  de se doter,  à l’instar de l’Etat hébreu,  de l’arme nucléaire et de missiles à longue portée.

      Evoquant la Syrie ravagée par le terrorisme, M Peres a affirmé que  le Hezbollah aidait sur le terrain le régime de Bachar el-Assad,  notamment dans sa lutte  contre les djihadistes qui rêvent d’instaurer le califat islamique en Syrie. Il a précisé aussi  son souhait  de voir se déployer  des casques bleus de la Ligue Arabe.  Vœu que l’on peut juger irréaliste dans sa capacité à ramener la paix mais qui ne soulève pas l’indignation suscitée par  les récentes déclarations de Laurent Fabius. Prenant acte du fait que la Russie, l’Iran livraient des armes au régime syrien, le ministre des Affaires étrangères a  annoncé que   « la France » - qui fournit déjà une aide non « létale »  aux « rebelles » -  et le gouvernement britannique allaient demander aux Etats de l’Union européenne la levée de l’embargo sur la livraison des armes aux forces armées dites modérées de  l’opposition syrienne. Et qu’en l’absence  de feu vert, Paris et Londres passeraient outre d’ici fin mai.

    M. Fabius entend par là accélérer la chute du régime syrien par ce qu’il espère être  un règlement militaire du conflit, en  emboitant le pas au  Qatar et à  l’Arabie Saoudite  qui fournissent déjà les brigades internationales islamistes  en armes.  Dans les faits, cette précipitation se nourrit de  la même inquiétude qui agite François Hollande. Ils ont lu tous deux les rapports  qui pointent les  rivalités entre factions rebelles et l’emprise croissante  des djihadistes dans ce conflit.   Aussi, à  Bruxelles le 15 mars,  M.  Hollande, qui redoute l’incapacité de la coalition hétéroclite des  anti-Assad a arracher la victoire sur le terrain,  a-t-il plaidé   en faveur des livraisons d’arme.  Au motif que  « le plus grand risque, ce serait de ne rien faire, de laisser faire (…). Ce serait le chaos (…). Le plus grand risque, c’est l’inaction. » Le plus grand risque a affirmé  jusqu’alors la diplomatie russe, c’est de croire que  la situation de la Syrie se réglera uniquement en faisant parler la poudre.

    Relevons encore que  le  comble de la  bêtise et/ou de la malhonnêteté  a été atteint par   la propagande gouvernementale distillée dans les médias,   expliquant que les armes qui seront  fournies aux milices anti Assad  seront « traçables » pour éviter qu’elles ne tombent aux mains des terroristes fondamentalistes.

     Sur le site de France TV Info , Jean-Pierre Maulny, spécialiste de l’armement à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris)  expliquait qu’ «  Il faut absolument mettre en place un système de traçabilité ». « Numéroter, avoir un système d’identification indélébile pour chaque arme, et récupérer le matériel après.  Comment ? On doit pouvoir désigner un interlocuteur, pour savoir à qui réclamer les armes.Reste que rien ne garantit que l’arme sera rendue. Sur les armes légères, on n’a jamais trouvé de système efficace pour les contrôler, admet le chercheur. Mais pour lui, les choses vont dans le bon sens. Il vaut mieux que les livraisons d’armes soient officielles. Aujourd’hui, le système passe par les Saoudiens et les Qataris, avec des intermédiaires en Turquie. »

    « Autre solution, plus perfectionnée qu’un simple traçage, imaginée par les industriels : des systèmes permettant de localiser et neutraliser les armes à distance. Cette technologie serait aujourd’hui répandue sur les armes sophistiquées comme les missiles. Mais cela ne garantit pas une sécurité à 100%. » «  Chargé de plaidoyer paix et conflit au CCFD-Terre solidaire,  Zobel Behalal  signale qu’une arme disponible  « une minute entre les mains d’un irresponsable peut faire beaucoup de dégâts ».  « Autre innovation, pendant le conflit libyen, des armes à usage unique, avec une durée de vie limitée, auraient été livrées aux rebelles. Mais encore une fois, pour Zobel Behalal, le problème est plus large : A-t-on la garantie que les destinataires sont tous recommandables ? Si oui, que le gouvernement nous communique leurs noms… »

     Une fois n’est pas coutume,l’ex ministre  de la Défense et député UDI Hervé Morin a fait sien l’avis du FN et de  Bruno Gollnisch  en  parlant  de «foutaise »  à propos de  l’idée d’une « traçabilité »des armes.    «Ajouter la guerre à la guerre ne mènera à rien »  et ne saurait « fléchir un tant soit peu le régime de Bachar el-Assad ou la position russe ou chinoise ». Les mouvements qui constituent cette résistance at-il ajouté,  « sont en grande partie des jihadistes ou des salafistes ». « Qui vous dit que dans six mois, ces mêmes armes ne seront pas retournées contre nous-mêmes ? C’est une attitude de pompier-pyromane, comme si on voulait se donner bonne conscience » a déclaré M. Morin.

        Marine Le Pen, Bruno Gollnisch ou encore Marion  Maréchal l’ont dit et répété,   la France  n’a pas à soutenir la rébellion syrienne ; Marion le résumait sur l’antenne de BFM  hier matin : « On va aller armer une résistance extrêmement hétérogène dont on sait qu’une grande partie est composée d’islamistes. On va faire tomber un régime qui est, certes, éminemment critiquable, mais qui avait deux mérites.Le premier était de préserver relativement le droit des femmes. Le second était de faire cohabiter pacifiquement des minorités qui demain vont se faire massacrer . »

     http://www.gollnisch.com

  • L'Europe face à la question afghane

    Archives: 2001
    L'attentat du 11 septembre 2001 contre les deux gratte-ciel de Manhattan et contre le bâtiment du Pentagone a finalement servi de prétexte pour asseoir une présence militaire américaine dans une région hautement stratégique. Elle est située sur l'ancien tracé de la fameuse Route de la Soie entre l'Europe et la Chine et dans un massif montagneux, proche du Pamir et de l'Himalaya, qui permet, à ceux qui le maîtrisent et en font un refuge inexpugnable, de contrôler les zones plus basses qui l'entourent. Depuis Alexandre le Grand, en passant par le conflit qui a opposé l'Empire russe, empire terrestre, à l'Empire britannique, empire maritime, au 19ième siècle, l'Afghanistan a toujours été un enjeu stratégique primordial. Dès la fin du siècle dernier, le géographe américain Homer Lea, ancien élève de Westpoint dont la carrière fut entravée pour des raisons de santé, rédige, pour le compte des Britanniques, une série d'articles et d'ouvrages qui énoncent en clair la doctrine stratégique clé pour la région: il faut empêcher les Russes (et toute autre puissance européenne) de franchir la ligne Téhéran-Kaboul et de s'approcher de l'Océan Indien. Il faut rappeler ici que les doctrines élaborées par les états-majors anglais sont toujours d'application, même si elles ont été élaborées, il y a fort longtemps. La doctrine de l'équilibre entre puissances continentales en Europe (où l'Angleterre s'allie toujours à la seconde puissance contre la première: avec la Prusse contre Napoléon, avec la France contre Guillaume II, avec Staline contre Hitler, etc.) a longtemps été une constante, reprise par les Etats-Unis, mais dans une perspective eurasienne cette fois, qui s'allient à la Chine en 1972 contre l'URSS de Brejnev. En août 1941, les Britanniques et les Américains permettent à des unités soviétiques d'occuper l'Iran, pour faire de ce pays la base logistique des arrières du front de l'Est, mais cette occupation ne peut s'étendre au-delà de Téhéran. En cela, la doctrine Lea, définitivement parachevée en 1912, a une nouvelle fois été appliquée à la lettre. En décembre 1978, quand les troupes soviétiques envahissent l'Afghanistan, elles dépassent forcément la ligne Téhéran-Kaboul, du moins sa portion qui se situe sur le territoire afghan. Ni Londres ni Washington ne peuvent le tolérer, justement au nom de cette doctrine Lea, qui reste vraiment un axiome de leur politique dans la région.
    Vu la situation internationale et la présence d'armes nucléaires de destruction massive dans les arsenaux soviétiques et occidentaux, une intervention directe des Etats-Unis s'avère impossible. Il faut donc procéder autrement, sans intervention apparente, en pariant sur des opposants locaux. Les instituts stratégiques anglo-saxons disposent de méthodes éprouvées depuis très longtemps: appui des insurgés espagnols et allemands contre Napoléon, armement des tribus arabes contre les Turcs en 1916-18 (l'aventure de Lawrence d'Arabie), appui à Tito contre les Allemands, les Italiens et les Croates (cf. les mémoires du chef des SAS, Sir Fitzroy MacLean), appui à certains maquis soi-disant "communistes" dans l'Ouest de la France en 1943-44, doctrines de la "counter-insurgency" aux Philippines et en Malaisie, appui aux "Contras" au Nicaragua, etc. Plus tard, on parlera plutôt de "low intensity warfare" (guerre à basse intensité), qui sera appuyée par le SOF ("Special Operations Forces") et doublée par des réseaux civils, notamment d'aide "humanitaire". L'UÇK au Kosovo constituant un autre exemple éloquent de cette façon de procéder. Dans le cas afghan, l'appui occidental aux Mudjahiddins anti-soviétiques a constitué une première phase, qui a duré jusqu'au retrait définitif des dernières unités soviétiques en 1989, puis, quand des éléments non défavorables à la nouvelle Russie dé-soviétisée ont fini par contrôler Kaboul, les Etats-Unis parient sur une nouvelle "opposition", celle des Talibans, d'abord actifs dans les zones habitées par l'ethnie pachtoune, à cheval sur les territoires afghan et pakistanais. L'ISI, service secret pakistanais, dévie l'effervescence talibane vers l'Afghanistan en espérant ainsi se donner une profondeur stratégique face à l'Inde, qui vient de retrouver une réelle vigueur politique avec le BJP nationaliste, qui s'est dotée de missiles "Agni" à plus longue portée et reste un allié tacite de la Russie. L'ISI, les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite financent donc de concert les unités talibanes pour renverser le régime russophile de Nadjibullah. Comment cette alliance entre les USA et les talibans s'est-elle muée en hostilité?
    Les troupes talibanes sont composées de deux éléments: les Pachtounes afghans et les volontaires islamistes venus de tous les pays musulmans (qui suivent les doctrines rigoristes des Wahhabites saoudiens). Les Pachtounes sont d'accord pour que des oléoducs venus des républiques musulmanes ex-soviétiques transitent par l'Afghanistan et le Pakistan. Les légions arabes-islamistes, elles, travaillent plutôt pour l'Arabie Saoudite et ne souhaitent pas que le pétrole vienne d'ailleurs. Elles s'opposent donc, Ben Laden en tête, à ce projet et visent à le torpiller. Si Clinton et son administration démocrate ont joué longtemps la carte saoudienne en fermant les yeux sur les opérations téléguidées par les islamistes wahhabites en Tchétchénie, en Ouzbékistan et en Afghanistan, qui visaient à couper le flux des pétroles ex-soviétiques, de même que l'UÇK albanaise, l'administration républicaine de Bush, elle, entend prendre le pétrole là où il est et n'entend pas jouer exclusivement la carte saoudienne. D'où le conflit avec Ben Laden, homme des Saoudiens, et ancien instrument des services américains.
    De ce fait:
    - Les attentats du 11 septembre ont été sans doute préparés par Ben Laden, et derrière lui, l'aristocratie saoudienne qui craint de perdre ses immenses dividendes pétroliers, mais les services américains, avertis par les Français et les Allemands, ont fait la sourde oreille afin d'avoir un prétexte en or pour intervenir en Afghanistan, occuper le pays et assurer le transit pétrolier.
    - Il existe sans doute un accord Bush-Poutine pour concrétiser cette nouvelle organisation des "Balkans eurasiens". On se rappellera à ce propos les entretiens Bush-Poutine du début de l'année, où le Président russe réclamait une lutte contre le "terrorisme international", qui, pour lui comme pour les actuels géostratèges russes, est une émanation du wahhabitisme saoudien.
    - L'Europe est absente du jeu, n'ayant aucune politique cohérente ni aucune doctrine stratégique valable ni aucun personnel politique de valeur.
    - Les intérêts d'une Europe idéale, que nous appelons de nos v¦ux, seraient d'assurer un partenariat stratégique avec la Russie dans la région, en s'appuyant sur un principe anti-impérialiste (donc anti-britannique et anti-thalassocratique, dans les définitions données par Lénine, Roy, Gandhi, Niekisch, Schmitt, etc.): tous les Etats ont droit à avoir une façade sur l'Océan Indien ou à nouer des accords solides de coopération avec les pays riverains de l'Océan Indien sans immixtion intempestive de la part des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne.
    - Autre intérêt de l'Europe: se dégager d'une trop forte dépendance à l'endroit du pétrole et de jouer, comme l'avait voulu De Gaulle, sur la pluralité des sources énergétiques. Aujourd'hui, avec leur présence en Arabie Saoudite (de 10.000 à 20.000 soldats américains, sans compter l'aviation et la flotte, et 24.000 soldats britanniques à Oman, ce qui est un motif de "guerre sainte" pour Ben Laden) et en Afghanistan, les puissances maritimes anglo-saxonnes conservent une maîtrise totale sur le pétrole, en excluant ipso facto l'Europe et le Japon de ce jeu. Les concurrents géo-économiques potentiels des Etats-Unis sont affaiblis pour longtemps. Nous devons cette situation à l'impéritie de nos dirigeants politiques.
    - Vu l'avance foudroyante des troupes de l'³Alliance du Nord² (devenue sans doute malgré elle l'instrument d'une "counter-insurgency"), on peut énoncer l'hypothèse d'une prochaine partition ethnique de l'Afghanistan. Les zones ouzbeks et tadjiks reviendraient à l'Ouzbékistan et au Tadjikistan; le massif montagneux central deviendrait le domaine des Hazaras chiites (et encore partiellement bouddhistes; c'est dans leur territoire que se trouvaient les magnifiques Bouddhas de Bamiyan, détruits par les Talibans en février dernier) et les zones pachtounes seraient davantage liées au Pakistan, qui obtiendrait ainsi, en guise de compensation, la profondeur stratégique qu'il souhaitait obtenir pour faire face au réarmement de l'Inde. Kaboul serait administrée par l'ONU. Le précédent du Kosovo, où une province ethnique reçoit le droit de faire sécession, servirait de modèle à la partition de l'Afghanistan. Pour revenir à la doctrine Lea, signalons que les Hazaras et les Pachtounes habitent au sud de la ligne Téhéran-Kaboul. Cqfd.
    - L'objectif d'une Europe idéale et impériale serait de libérer la Route de la Soie de toute immixtion étrangère, a fortiori de toute immixtion venue d'une puissance thalassocratique. Les voies terrestres doivent être libres, comme le veut l'actuel président kirghize Askar Akaïev. Une voie centre-asiatique devrait relier l'Europe occidentale et la Russie, d'une part, à la Chine et à l'Inde, d'autre part. La croisée de ces chemins continentaux se situe notamment dans la fameuse Vallée de la Ferghana, menacée par les extrémistes islamistes, avant l'intervention américaine en Afghanistan.
    La voie que notre Europe idéale entend promouvoir est celle de l'harmonisation grande-continentale, "eurasienne", dans ces fabuleuses régions de rencontres entre les hommes et non une politique de "containment", comme le veulent les doctrines anglo-saxonnes d'Homer Lea à Zbigniew Brzezinski. C'est sous le signe de Marco Polo que l'Europe, si elle était bien gouvernée, devrait agir dans cette partie du monde et non sous le signe de la guerre et de l'égoïsme impérialiste.
    Robert STEUCKERS.http://robertsteuckers.blogspot.fr/
    (21 novembre 2001).

  • Le piège syrien

    [tribune libre] Grosse polémique déclenchée par F.Hollande suite à sa proposition, sans l’accord du Conseil de Sécurité, de vouloir armer la rébellion syrienne.

    Cette déclaration a aussi une incidence politique. Compte tenu du climat de tension qui existe entre Angéla Merkel et lui, cette proposition lui permet cette forme de provocation sachant qu’elle y est opposée pour des raisons bien précises qui vont être énumérée ci-après.

    Suite à cette proposition de F.Hollande, un sondage vient d’être effectué dont le résultat aujourd’hui est de 76% contre l’armement par la France des rebelles syriens.

    Bien que F.Hollande ait voulu satisfaire une partie bien précise de son électorat, de nombreux politiques s’y opposent tant à gauche qu’à droite, tirant les leçons de ce qui s’est passé en Libye. D’autre part, la Russie et la Chine s’opposant au sein de l’ONU et du Conseil de Sécurité à toute intervention étrangère, l’implication de la France pourrait avoir des conséquences plus graves qu’on ne le pense, sachant aussi que l’Iran, pour des raisons bien, apporte son soutien aux  opposants à Bachar el-Assad.

    Personne ne peut nier les massacres qui se perpétuent depuis maintenant deux ans dans cette guerre civile et, entre ceux qui se battent contre la dictature de Bachar souhaitant instaurer un gouvernement démocratique et ceux de plus en plus nombreux qui sont des Djihadistes voulant le remplacer par une dictature islamiste, le choix d’un soutien de la part des Nations Unies et du Conseil de Sécurité est loin d’être acquis et voté.

    Personne en Occident n’envisage voir des armes très sophistiquées données à la rébellion syrienne devenir la propriété des islamistes qui, après avoir renversé la dictature syrienne, se retourneront tôt ou tard contre ceux qui les ont offertes.

    L’exemple actuel des armes livrées par la France à la rébellion libyenne se sont retrouvées face à l’armée française au Mali.

    D’autre part, l’armée française se plaint actuellement du manque de pièces détachées qui oblige, pour réparer certains matériels, à prélever des pièces sur d’autres matériels en état : comment peut-on envisager de donner -je dis bien donner car il n’est pas envisagé de les vendre- à des groupuscules qui ne peuvent les payer ?

    L’exemple du printemps arabe démontrant qu’à chaque révolution, tunisienne, égyptienne et libyenne ce sont toujours les islamistes qui ont pris le pouvoir, qui peut prendre le risque d’étendre cette invasion islamiste dans cette zone géostratégique très instable avec le risque d’une invasion salafiste à tous les territoires voisins dont le Liban voisin d’Israël.

    Ayant personnellement entendu des témoignages de syriens des deux bords, il ressort que personne ne nie le régime dictatorial  en place mais où, entre autres, toutes les communautés religieuses ont encore le droit de cohabiter dans une liberté totale, ce qui ne sera plus le cas si les islamistes prennent le pouvoir.

    Dans cette région, c’est d’abord à la ligue arabe de se prononcer : mais comme d’habitude, elle en est encore incapable, paralysée par les nombreuses rivalités et oppositions tribales.

    Aussi pour beaucoup, ce que n’a pas encore compris F.Hollande et qui émane du sondage de ce jour où 76 % s’opposent à son projet, c’est ce choix qui peut paraître cynique mais où entre deux maux et deux risques il faut toujours savoir choisir le moindre.

    Il ressort aujourd’hui, qu’entre deux dictatures, la plus haïssable et la plus dangereuse à éviter à tous prix  est d’abord celle des barbus.

    JCC http://www.contre-info.com

  • Le gouvernement affirme n'avoir plus d'argent pour l'armée française... mais en trouve pour armer les rebelles syriens

    Le gouvernement affirme n’avoir plus d’argent pour l’armée française… mais en trouve pour armer les rebelles syriens

    Alors que le ministère de la Défense a dû procéder à 54 000 suppressions de postes au cours du quinquennat de Nicolas Sarkozy, les contraintes budgétaires fixées par François Hollande dans le but de « sauver l’euro » ont de fortes probabilités d’accélérer la destruction de nos armées.

    LES ORIENTATIONS BUDGÉTAIRES INTENABLES DE FRANÇOIS HOLLANDE

    Pour que l’on juge du caractère proprement intenable de la situation, il faut savoir trois choses :

    1°) les résultats obtenus par la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) lancée par Nicolas Sarkozy ont abouti à des économies budgétaires cumulées d’environ 15 milliards d’euros sur 5 ans. Je rappelle que c’est cette RGPP qui est à l’origine du non-remplacement de 1 fonctionnaire sur 2 partant à la retraite, de la fermeture massive d’écoles, de services hospitaliers, de postes, de commissariats de police, etc. Je souligne au passage que de nombreuses administrations commencent à être complètement désorganisées, des services entiers, dans les préfectures ou les administrations déconcentrées de l’État, n’étant désormais plus qu’imparfaitement assurés.

    2°) nonobstant ces coupes extraordinairement drastiques, le déficit budgétaire de l’État n’a fait qu’empirer sous Nicolas Sarkozy. Il s’agit de l’illustration de ce que j’ai maintes fois expliqué, dans mes conférences et entretiens, à savoir qu’il est puéril de croire que l’on réduit le déficit d’un État en coupant dans ses dépenses. Car un État n’a rien à voir avec un ménage de salariés, dont les recettes – les salaires – sont constants quelles que soient les dépenses du ménage. Les recettes d’un État (TVA, IR, IS et TIPP pour les principaux en France) dépendent étroitement de l’activité économique et si celle-ci dégringole, les recettes s’effondrent encore plus vite. Or si l’on coupe drastiquement dans les dépenses de l’État, notamment en période de crise, cela va contribuer à faire chuter l’activité économique, donc les recettes encore plus vite. Et l’on risque de voir se creuser encore plus le déficit que l’on prétendait combler.

    3°) les orientations fixées par François Hollande – sur instruction de la BCE et de la Commission européenne – consistent à vouloir réduire les dépenses de l’État de 60 milliards d’euros au cours des 5 prochaines années. Cela signifie que le chef d’État “socialiste” prétend qu’il va falloir faire 4 fois plus d’économies au cours des 5 prochaines années qu’au cours des 5 années écoulées. Dans les allées du pouvoir, dans les administrations, personne de sérieux ne sait comment de telles coupes à la hache pourraient être encore possibles.

    LE GOUVERNEMENT S’APPRÊTE À TAILLER DE FAÇON INOUÏE DANS DES PANS ENTIERS DE L’ARMÉE

    Quoi qu’il en soit, c’est dans ce contexte général que le ministère de la Défense risque de voir son budget subir une nouvelle coupe sans précédent historique. [...]

    La suite sur le site de l’Union populaire républicaine

    http://www.actionfrancaise.net

  • 911 - Spéciale 11 septembre 2001 sur Méridien Zéro - Le programme guerre des étoiles en action

  • Hollande sera-t-il le fossoyeur de l’armée française ?

    EXCLUSIF. Vers une apocalypse budgétaire pour les armées

    Le scénario noir prévoit la vente du Charles de Gaulle, la suppression de 30 régiments, l’arrêt des chaînes du Rafale et l’abandon de l’A400M. Une débâcle !

    Les armées se préparent en secret à une apocalypse budgétaire. Avant même la publication du Livre blanc sur la défense qui doit intervenir dans quelques semaines, il n’existe qu’un sujet de préoccupation au ministère de la Défense : les options budgétaires de la future loi de programmation militaire. Pour simplifier, on peut dire que le Livre blanc définit une perspective stratégique globale, quand la loi de programmation militaire qui sera discutée ensuite, durant l’été, en tire les conclusions budgétaires. Or après des mois de tergiversations, François Hollande, chef des armées, annoncera ses choix financiers le 19 mars prochain lors d’un conseil de défense, avant de les préciser le 26 mars. Rappelons qu’un conseil de défense et de sécurité rassemble autour du président le Premier ministre (Jean-Marc Ayrault), les ministres de la Défense (Jean-Yves Le Drian), de l’Intérieur (Manuel Valls), de l’Économie (Pierre Moscovici), du Budget (Jérôme Cahuzac) et des Affaires étrangères (Laurent Fabius). Le chef d’état-major des armées, l’amiral Édouard Guillaud, est présent.

    Projections apocalyptiques

    Passons sur les épisodes précédents et sur les exercices budgétaires internes au ministère de la Défense, qui ont accompagné les travaux sur le Livre blanc. Fin décembre 2012, les problèmes sont apparus lorsque les prévisions budgétaires sont devenues franchement inquiétantes. Avec une croissance nulle ou presque, une situation économique gravement détériorée, il est alors devenu clair que le maintien de l’effort de défense actuel (1,56 % du produit intérieur brut en 2013, pour un budget de 31 milliard d’euros) ne pourrait pas être maintenu. Jean-Yves le Drian a toujours dit que la défense serait touchée en proportion des efforts consentis par les autres ministères, pas davantage. Sauf qu’aujourd’hui, les deux projections préparées pour le conseil de défense de mardi prochain sont désastreuses pour la première, apocalyptique pour la seconde.

    Hypothèse Y

    La première épure budgétaire, qualifiée à l’hôtel de Brienne - siège du ministère de la Défense -, d’hypothèse "de survie", est terrible. Il s’agirait pour la défense de continuer à faire tout ce qu’elle fait aujourd’hui, mais avec beaucoup moins de personnels et de moyens. Elle impliquerait la perte de 30 000 emplois dans les armées et de 15 000 autres dans l’industrie de défense. Dans ce schéma, toutes les armées perdraient des plumes, mais d’abord l’armée de terre qui verrait disparaître sa capacité de projection. En clair, et pour prendre un scénario on ne peut plus actuel : les forces spéciales qui perdureraient auraient été capables de stopper l’offensive des groupes djihadistes sur Bamako, début janvier. Mais projeter ensuite 4 000 hommes au Mali pour une mission de plusieurs semaines, il faudrait oublier.

    Dans cette hypothèse, la question du maintien de la composante aérienne de la dissuasion est posée et de nombreux programmes d’équipements seraient retardés ou repoussés aux calendes grecques. Du côté de l’industrie de défense, ce serait également un massacre et l’éventualité de la disparition de l’industriel d’armement terrestre Nexter est explicitement évoquée. "On ne sait pas faire une telle réduction, qui vient après les 54 000 suppressions de poste du précédent quinquennat", dit un hiérarque connaissant le dossier. "Mais quand on en parle avec les gens du Budget, ils nous expliquent franchement que l’hypothèse Y n’est pas possible pour eux. Qu’il faut y aller plus fort !" Mais la défense va devoir contribuer pour un milliard à l’austérité en 2014, et pour deux milliards en 2015. En deux ans, avant même de trancher dans le vif, ce sont 10 % d’une annuité qui vont sauter ! Quant à l’hypothèse Z, c’est... l’apocalypse !

    Une conflagration

    François Hollande, chef des armées, est pris en tenaille ! D’une part l’hypothèse Y que nous venons de voir est déjà considérée comme inacceptable par Jean-Yves Le Drian. Le ministre de la Défense sait, même si c’est accessoire, quels sont ses risques personnels dans cette affaire, face à des militaires qui n’ont jamais jugé in fine leurs ministres qu’à la capacité de défendre leur budget. Mais, d’autre part, l’hypothèse Z est celle que défend Bercy avec ardeur, dès lors qu’elle est seule compatible avec la politique de rigueur décidée par... le chef de l’État ! Or, là, on ne parle plus de la même défense de la France. Cette éventualité implique en effet 50 000 suppressions d’emploi dans les armées (c’est l’effectif total de l’armée de l’air) et autant dans l’industrie de défense. Dans cette hypothèse, ce serait la fin de l’armée française telle que nous la connaissons, alors même que le monde devient de plus en incertain. Nous avons entendu évoquer la "mise sous cocon" du porte-avions Charles de Gaulle, ou sa vente au Brésil ou à l’Inde. "Ce serait une conflagration, estime un expert, un bateau qui porte ce nom, en plus ! Un nouveau paquebot France, en pire, une fierté nationale, alors que 66 % des Français pensent qu’il faut augmenter le budget militaire !" Mais ce n’est pas tout. Ces choix budgétaires consisteraient à ramener d’ici quelques années le budget de la défense d’environ 30 milliards à 20 milliards, à faire passer la part de la richesse nationale consacrée aux armées de 1,5 % du PIB à 1,1 %. Impensable ? Apparemment, non.

    Économies à la hache...

    La renonciation par la France à son groupe aéronaval n’empêcherait pas, dans cette hypothèse, la renonciation à l’avion-cargo A400M, synonyme de la fin du programme dans son ensemble, et la perte des 10 000 emplois d’Airbus Military. Oubliés aussi, les programmes Scorpion des nouveaux blindés de l’armée de terre, des commandes d’hélicoptères NH-90 et Tigre, comme sont envisagées la fin de la série des Rafale, celle d’une grande partie des frégates FREMM et des sous-marins nucléaires d’attaque Barracuda. Les nouveaux ravitailleurs aériens MRTT, on oublie aussi... On évoque la dissolution d’une trentaine de régiments. "Nous sommes dans une situation de crise grave", admet-on sans finasser au ministère de la Défense, où l’on reconnaît à voix basse avoir secrètement lancé un groupe de travail sur l’abandon du transfert du ministère à Balard. "On va mesurer ce que coûteraient les dédits et un maintien dans nos taudis du boulevard Saint-Germain. On n’a plus le choix, on rabote et on passe tout à la paille de fer", lance un interlocuteur décontenancé. Un autre, moins mesuré, lance : "On prend le mur en pleine gueule. On a bien tenté de faire comme d’habitude, de repousser les problèmes après 2017 ! Mais ça n’a pas marché..."

    Sortir de la crise

    Évidemment, de telles perspectives font réfléchir. Avec la fin des capacités de projection et de maintien de la paix, mais aussi des ambitieuses capacités d’anticipation (satellites, renseignement technique, etc.), c’en serait fini des ambitions et de la puissance françaises : "On aurait l’armée du Benelux, la dissuasion en plus...", lance un homme au courant des débats internes, qui ne se résout pas à voir les armées se contenter d’un grand écart : Vigipirate et la bombe atomique, que François Hollande a promis de ne pas toucher. Il ne semble pourtant pas sérieux qu’un tel bond en arrière soit vraiment envisagé par le président de la République, au risque de voir la France abandonner son statut international.

    Comment faire ? C’est la question qui sera posée au conseil de défense la semaine prochaine. Les militaires se prennent à rêver que le président fasse passer la défense au rang de priorité nationale, comme l’éducation ou la "sécurité", qui ne concerne curieusement à cette heure que le ministère de l’Intérieur. Mais soyons-en certains : les prochains jours seront chauds et les calculettes vont crépiter...

    Le Point.fr

    L’évolution budgétaire de l’effort de défense : ou comment la (Ve) République a méthodiquement sapé la défense nationale !

    http://www.actionfrancaise.net

  • L’hommage à Chavez par un conservateur honnête (Paul Craig Roberts)…

    Hugo Chavez

    Par Dr. Paul Craig Roberts, le 12 Mars 2013

    url de l’article original:http://www.paulcraigroberts.org/2013/03/12/hugo-chavez-paul-craig-roberts-4/

     ~ Traduit de l’anglais par Résistsance 71 ~

    Le 5 Mars 2013, Hugo Chavez, président du Vénézuéla et leader mondial contre l’impérialisme, est décédé. Les impérialistes de Washington et leurs prostituées des médias et des think tanks ont exprimé un tonitruant soupir de soulagement, tout comme le fît la population américaine soumis à un lavage de cerveau permanent. “Un ennemi de l’Amérique” s’en est allé.

    Chavez n’était pas un ennemi de l’Amérique. Il était un ennemi de l’hégémonie de Washington sur d’autres pays, un ennemi de l’alliance de Washington avec la clique d’une élite dirigeante qui vole les peuples, qu’elle meule et refuse assistance. Il était un ennemi de l’injustice de Washington, de la politique étrangère de Washington basée sur des mensonges et sur l’agression militaire, les bombardements et les invasions.

    Washington n’est pas l’Amérique. Washington est la demeure de Satan.

    Chavez était un ami de la vérité et de la justice, et cela l’a rendu impopulaire dans le monde occidental où chaque politicien regarde la vérité et la justice comme de graves menaces.

    Chavez était un leader de ce monde. A l’encontre des politiciens américains, Chavez était respecté à travers le monde non-occidental. Il fut le récipiendaire de doctorats honoraires en Chine, en Russie, au Brésil et dans d’autres pays, mais pas de Havard, Yale, Cambridge ou Oxford.

    Chavez fut un miracle. Il fut un miracle parce qu’il ne s’est pas vendu aux Etats-Unis et aux élites vénézuéliennes. S’il l’avait fait, il serait devenu très riche avec les revenus du pétrole, comme la famille royale saoudienne et il aurait été honoré par les Etats-Unis de la même manière que Washington honore ses marionnettes: avec une belle visite à la Maison Blanche. Il aurait pu devenir un dictateur à vie aussi loin qu’il serve Washington.

    Chaque marrionnette de Washington, de l’Asie a l’Europe en passant par le Moyen-Orient, attend anxieusement l’invitation qui dénote l’appréciation de Washington pour sa servitude au pouvoir impérialiste qui occupe toujours le Japon et l’Allemagne 68 ans après la fin de la seconde guerre mondiale et la Corée du Sud, 60 ans après la fin de la guerre de Corée et a placé ses troupes et bases militaires dans un grand nombre d’autres pays “souverains”.

    Il aurait été politiquement facile pour Chavez de se vendre. Tout ce qu’il avait à faire était de continuer une réthorique populiste, de promouvoir ses alliés dans l’armée, de balancer plus de bénéfices à la sous-classe que ses membres aient jamais expérimenté auparavant et de diviser le reste des revenus du pétrole avec les élites corrompues vénézuéliennes.

    Mais Chavez était une véritable personne, comme Rafael Correa, le président élu pour trois termes de l’Equateur, qui a resisté aux Etats-Unis et a accordé l’asile politique à un Julian Assange persécuté et Evo Moralès, premier président indigène de Bolivie depuis la conquête espagnole. La grande majorité des Vénézuéliens avaient compris que Chavez était une véritable personne, Ils l’ont élu quatre fois comme président et auraient continué à l’élire aussi longtemps qu’il aurait vécu. Ce que Washington déteste le plus au monde est une vraie personne qui ne peut pas être achetée.

    Plus les politiciens occidentaux  et les prostitués des médias diabolisaient Chavez et plus le peuple vénézuélien l’adorait. Celui-ci avait parfaitement compris que quiconque est damné par Washington est un cadeau de Dieu pour le monde.

    Il en coûte de se dresser contre Washington. Tous ceux qui ont le courage de le faire sont diabolisés, ils risquent d’être assassinés et d’être renversés par un coup d’état organisé par la CIA, comme le fut Chavez en 2002. Lorsque les élites vénézuéliennes instruites par la CIA, lancèrent leur coup et kidnappèrent Chavez, le coup fut mis en échec par le peuple vénézuélien qui prit la rue et par des éléments de l’armée, et ce avant que Chavez ne puisse être liquidé par les élites vénézuéliennes contrôlées par la CIA, qui eux eurent leur vie vénale sauve, parce que Chavez, contrairement à eux, était un humanitaire. Le peuple vénézuélien s’est soulevé instantanément en une défense publique massive de Chavez et exposa la mensonge clâmé par la Maison Blanche de Bush que Chavez était un dictateur.

    Révélant son niveau de corruption sordide, le New York Times prit parti pour le coup anti-démocratique d’une poignée d’élitistes contre un Chavez démocratiquement élu et déclara que la mise à l’écart de Chavez par un petit groupe de riches et d’agents de la CIA voulait dire que “La démocratie vénézuélienne n’était plus mise en danger par un dictateur en devenir.”

    Les mensonges et la diabolisation continuent avec la mort de Chavez. On ne lui pardonnera jamais de s’être rangé du côté de la justice. On ne pardonnera pas non plus à Correa et Moralès qui sont eux aussi sans nul doute sur une liste d’attente pour être assassinés.

    Des commentateurs de CounterPunch, de Fairness & Accuracy in Reporting ont réuni des exemples de condoléances venimeuses que la pressetituée a écrit pour Chavez, qui ne furent essentielleemnt que des célébrations pour la mort qui a réduit au silence la voix la plus courageuse sur terre: http://www.counterpunch.org/2013/03/08/obituaries-for-hugo-chavez/http://fair.org/take-action/media-advisories/in-death-as-in-life-chavez-target-of-media-scorn/

    Peut-être le plus absurde de tout fut le jugement de la journaliste d’affaire de l’agence Associated Press Pamela Sampson qui dit que Chavez gaspilla la richesse issue du pétrole vénézuélien en “des programmes sociaux incluant des marchés gérés par l’état, des avantages financiers pour les familles pauvres, des cliniques et hôpitaux gratuits et des programmes éducatifs”, une mauvaise utilisation de l’argent qui aurait pu être utilisé pour bâtir des grattes-ciel comme “le plus grand building du monde de Dubaï et des branches des musées du Louvre et de Guggenheim à Abu Dhabi”: http://www.fair.org/blog/2013/03/06/ap-chavez-wasted-his-money-on-healthcare-when-he-could-have-built-gigantic-skyscrapers/

    Parmi les dizaines de millions de victimes de Washington dans le monde,  les peuples d’Afghanistan, d’Irak, de Libye, du Soudan, du Pakistan, du Yémen, de Somalie, de Syrie, de Palestine, du Liban, du Mali,, avec l’Iran, la Russie, la Chine et l’Amérique du Sud en attente de sanctions, de déstabilisation, de conquête ou de reconquête, le discours à l’assemblée générale de l’ONU de Chavez le 30 Septembre 2006, durant le régime Bush, restera comme le plus grand discours fait en ce début de XXIème siècle.

    Chavez affronta le lion, ou plutôt Satan, sur son terrain:

    “Hier, le diable lui-même se tenait ici, à ce pupitre, parlant comme si le monde lui appartenait, Vous pouvez toujours sentir le soufre…

    Nous devrions appeler un psychiâtre pour analyser la déclaration faite ici-même hier, par le président des Etats-Unis. En tant que porte-parole de l’impérialisme, il est venu partager ses recettes éculées pour essayer de préserver la forme actuelle de domination, d’exploitation et de pillage des peuples du monde. Un film d’Alfred Hitchcock pourrait l’utiliser comme scenario. Je proposerai même un titre: “La recette du diable”. “

    L’assemblée générale de l’ONU n’avait jamais entendu de tels propos, même pas du temps de la puissante URSS. Des sourires apparurent en signe d’approbation, mais personne n’osa applaudir. Trop d’argent des Etats-Unis pour le pays était en jeu. (un lecteur fit remarquer que bien que le discours de Chavez ne fut pas interromlu par des applaudissements, il reçut beaucoup d’applaudissements à la fin).

    Les délégations américaines et britanniques fuirent la place, comme des vampires confrontés par de l’aïl et des crucifix ou des loups-garous confrontés par des balles en argent. Chavez parla de la fausse démocratie des élites qui est imposée par la force et à d’autres par la force des “armes et des bombes”. Chavez demanda: “Quel type de démocratie imposez-vous avec des fusilliers marins et des bombes ?”

    Chavez dit: “Où que ce soit que Bush regarde, il voit des extrémistes et toi, mon frère, il regarde ta couleur et il dit Oh voilà un extrémiste. Evo Moralès le valeureux président de la Bolivie ressemble à un extrémiste pour lui. Les impérialistes voient des extrémistes partout. Ce n’est pas en fait que nous sommes des extrémistes, c’est en fait que le monde se réveille. Il se réveille de partout et les peuples se lèvent.”

    En deux courtes phrases totalisant vingt mots (NdT: En anglais…), Chavez définit alors et pour toujours le Washington du début du XXIème siècle: “L’empire a peur de la vérité, peur des voix de l’indépendance. Il nous appelle extrémistes, alors que ce sont eux les extrémistes.

    A travers l’Amérique du Sud et le monde non-occidental, la mort de Chavez est blâmée sur Washington. Les Américains du sud sont au courant des auditions du congrès dans les années 1970 lorsque la commission Church mit en lumière les plans variés de la CIA pour empoisonner Fidel Castro.

    Le document officiel présenté au président Kennedy par le chef d’état-major des armées et connu sous le nom de Projet Northwoods, est maintenant connu du monde entier et est consultable en ligne. Le projet Northwoods consistait en une attaque faux-drapeau sur des citoyens américains afin de blâmer Cuba et de créer une acceptation du public américain et du monde pour un changement de régime imposé par les Etats-Unis à Cuba. Le président J F Kennedy rejeta le projet comme étant inconsistant avec la morale et un gouvernement responsable.

    http://en.wikipedia.org/wiki/Operation_Northwoods

    La croyance est déjà en marche en Amérique du Sud que Washington a utilisé ses technologies hideuses de mort pour infecter Chavez avec un cancer afin de le retirer comme obstacle à l’hégémonie de Washington sur l’Amérique du Sud.

    Cette croyance ne mourra jamais: Chavez, le plus grand Américain du Sud depuis Simon Bolivar, a été assassiné par Washington. Vrai ou faux, la croyance est gravée dans la pierre. Alors que Washington et le mondialisme détruisent toujours plus de pays, les vies des élites deviennent de plus en plus précaires.

    Le président Franklin Delano Roosevelt avait compris que la sécurité des riches requérait une sécurité économique pour les classes du bas. Roosevelt a donc établi une forme faible de démocratie sociale aux Etats-Unis, forme que les politiciens européens avaient déjà comprise comme étant nécessaire pour une cohésion sociale et une stabilité politique et économique.

    Les régimes Clinton, Bush et Obama se sont mis en tête d’ébranler la stabilité que Roosevelt avait fourni, tout comme Thatcher, Major, Blair et l’actuel premier ministre britannique ont miné l’accord social entre les classes au Royaume-Uni. Les politiciens au Canada, en Australie et en Nouvell-Zélande ont aussi fait l’erreur de donner le pouvoir à des élites privées aux dépends sde la stabilité économique et sociale.

    Gerald Celente prédit que les élites ne survivront pas à la haine et la colère qu’ils ont amenées sur eux-mêmes. Je suspecte qu’il a raison. La classe moyenne américaine est en train d’être détruite. La classe laborieuse est redevenu un prolétariat et le système des acquis sociaux est en train d’être détruit afin de réduire les déficits budgétaires causés par le manque de revenus fiscaux des boulots délocalisés, des dépenses de guerres, de la maintenance des bases militaires à l’étranger et des packages de sauvetages financiers. Le peuple américain est forcé de souffrir afin que les élites puissent continuer avec leurs agendas.

    Les élites américaines savent parfaitement bien ce qui va arriver. C’est pourquoi elles ont créé un minisère de l’intérieur de style nazi appelé Department of Homeland Security ou “Département de la Sécurité de la Patrie” (NdT: DHS ou la stasi/securitate de l’empire du goulag levant, autrefois connu sous le nom d’etats-Unis d’Amérique…), qui s’est armé et a acheté suffisamment de munitions pour tuer chaque Américain cinq fois ainsi que des chars et blindés pour neutraliser le second amendement de la constitution américaine (NdT: celui qui réfère à la détention et le port des armes).

    http://www.informationclearinghouse.info/article34259.htmhttp://www.forbes.com/sites/ralphbenko/2013/03/11/1-6-billion-rounds-of-ammo-for-homeland-security-its-time-for-a-national-conversation/

    Pistolets et fusils sont inutiles devant des chars d’assaut, comme la Branche Davidians a pu le constater à Waco, Texas. La protection d’une petite poignée de l’élite des citoyens américains qu’elle opprime, est aussi une des raisons pour laquelle la police est militarisée, est ramenée sous le contrôle de Washington et armée de drones qui peuvent assassiner les véritables leaders du peuple américain, qui ne seront pas dans les chambres législatives, exécutrices ou judiciaires du pouvoir, mais dans les rues.

    http://www.globalresearch.ca/the-militarization-of-law-enforcement-in-america-use-of-military-technology-and-tactics-by-local-level-police/5326303

    Des camps d’internement aux Etats-Unis apparaissent être bien réels et non pas une “théorie du complot”: http://www.youtube.com/watch?v=FfkZ1yri26shttp://info.publicintelligence.net/USArmy-InternmentResettlement.pdf

    La menace que le gouvernement américain pose à ses propres citoyens a été reconnue le 7 Mars 2013 par deux sénateurs des Etats-Unis, Ted Cruz (Républicain, Texas) et Rand Paul (républicain, Kentucky), qui ont inroduits un projet de loi pour empêcher le gouvernement américain d’assassiner ses propres citoyens: “Le gouvernement fédéral ne peut pas utiliser un drone pour tuer un citoyen des Etats-Unis, localisé sur le territoire des Etats-Unis, à moins que la personne ne pose un danger de mort ou de blessures graves à autrui de manière claire et imminente. Rien dans cette section ne pourra être retenu pour suggérer que la constitution autoriserait autrement le meurtre d’un citoyen des Etats-Unis sur le sol des Etats-Unis sans autre forme de procès et d’action légale.”

    http://www.cruz.senate.gov/record.cfm?id=339952

    Les “gens indispensables” avec leurs présidents Bush et Obama ont commencé le XXIème siècle avec la mort et la violence. Cela demeure leur seul héritage. La mort et la violence que Washington a déchaînées va revenir sur Washington ainsi que sur les “élites” corrompues de partout. Comme le dit si bien Gerald Celente, la première grande guerre du XXIème siècle a commencé.

    http://resistance71.wordpress.com/

  • Philippe Villin : “Sortir de l’euro, non ! Le faire exploser, oui !”

    Entretien avec Philippe Villin, ancien inspecteur des finances et ex-directeur du Figaro devenu banquier d’affaires, à propos du résultat du scrutin italien qui signe l’échec de la politique de Mario Monti et un refus de l’euro.

    NB: La Rédaction de Fortune tient à préciser qu’elle ne partage pas les vues ultra-libérales du banquier d’affaires Philippe Villin, “l’éminence gay des grands patrons” selon Le Monde et par ailleurs partisan du mariage “pour tous”.

    Pour retrouver une compétitivité face à une Allemagne toute-puissante et s’engager sur la voie de la croissance, dit Philippe Villin, les pays de l’Europe du Sud, y compris la France, doivent initier de profondes réformes structurelles et surtout sortir du carcan de l’euro en le faisant exploser. Démonstration.

    Comme interprétez-vous le résultat des élections italiennes ?

    Il montre un rejet de Mario Monti et de sa politique déflationniste. Les élites européennes le considéraient pourtant comme porteur de la quintessence du bonheur en Europe et leur sauveur face à l’échec pourtant patent de l’euro… Je l’ai toujours considéré au contraire comme un technocrate, aux ordres de madame Merkel et de monsieur Trichet. Je suis donc ravi que les Italiens l’aient désavoué : sa politique et son incapacité à rendre l’Italie compétitive rapidement ne pouvaient conduire qu’à sa ruine [...] Mario Monti a plongé son pays dans la récession- déflation entraînant une explosion du chômage.

    En Diafoirus de la médecine allemande, il avait prodigué à son pays le même traitement diabolique que celui appliqué à la Grèce, au Portugal, à l’Espagne et maintenant à la France, c’est-à-dire une augmentation massive des impôts et une tentative de baisser les salaires. Il aurait dû faire des réformes structurelles, n’augmenter les impôts qu’à la marge et surtout dévaluer.

    Mais il eût fallu bien sûr pour cela que l’euro explose. En effet, l’euro est devenu intolérable pour les Italiens comme pour les Français tandis qu’il fait “crever la gueule ouverte” la Grèce et le Portugal et mourir à petit feu l’Espagne. Car il est à la fois trop fort vis-à-vis du reste du monde et, à l’intérieur de la zone euro, le taux de change unique qu’il impose rend impossible toute dévaluation vis-à-vis de la zone rhénane, la zone la plus productive d’Europe.

    L’Italie aurait ainsi besoin d’une dévaluation externe d’au moins 30 % par rapport au dollar et encore bien supérieure par rapport à l’Allemagne.

    Comment jugez-vous la classe politique française face à l’euro ?

    Qu’elle soit de droite ou de gauche, je regrette son aveuglement : nous avons affaire à des représentants de la pensée unique, sortis pour la plupart de l’Ena et nourris à un “delorisme” médiocre. Que ce soit le gouvernement de François Fillon pendant cinq ans ou celui de Jean-Marc Ayrault depuis bientôt un an, tous deux appliquent la même politique, avec simplement un peu plus de professeurs et un peu plus de médiocrité pour le second.

    Parce qu’il n’y a pas de réformes structurelles, ni de chasse aux dépenses publiques inutiles, et que le credo européen — l’euro doit exister même s’il nous tue — est inlassablement répété. La croissance française est cassée. Car elle ne peut re poser que sur une compétitivité re trouvée par une monnaie nationale correspondant à notre niveau de productivité et une bien meilleure gestion du secteur public.

    Que préconisez-vous ?

    Il ne s’agit pas de sortir de l’euro mais de le faire exploser ! Ainsi notre capacité à exporter hors de l’Europe serait retrouvée. Car, le “nouveau nouveau franc” vaudrait probablement 105 à 115 cents le dollar. Une dévaluation externe modérée mais efficace. L’impact serait immédiat, à la différence de la dévaluation interne par la baisse des salaires qu’on tente de nous imposer.

    Mais l’effet principal incroyablement efficace serait vis-à-vis de l’Allemagne. Car le mark vaudrait probablement 160 à 170 cents le dollar. Nos produits se revendraient là-bas tout de suite et nous importerions moins d’outre-Rhin

    Imaginons que l’éclatement de l’euro se fasse plutôt par une sortie de l’Allemagne…

    Ce serait une solution bancale. On aurait un euro trop faible pour la France. Il vaudrait probablement 90 cents face au dollar, ce qui est trop bas pour nous et trop haut pour l’Europe du Sud.

    D’où viendra l’élément déclencheur de l’explosion de l’euro ?

    Faudra-t-il un jour qu’un dirigeant d’Europe du Sud soit assassiné par un chômeur ou un entrepreneur ruiné pour que les autres se rendent compte qu’ils conduisent l’Europe vers l’abîme ? Faudra-t-il que le taux de chômage des jeunes en Espagne atteigne 80 % pour que la population comprenne que monsieur Rajoy l’emmène à sa perte ?

    Je pense en fait que le craquement viendra de la France : le gouvernement Ayrault est en situation d’échec dans tous les domaines. Le président de la République perd peu à peu la confiance de la quasi-totalité de la population. D’ici quelques mois, le pouvoir ne sera soutenu que par la fonction publique, qui sait que le gouvernement sert ses intérêts, comme nous l’avons constaté avec la suppression scandaleuse du jour de carence.

    Que craignez-vous ?

    La pire des solutions serait de remplacer Ayrault par un clone français de Monti : Pascal Lamy, par exemple, dont certains susurrent au président de la République qu’il serait le seul capable de faire les réformes dont la France a besoin. Or, à l’OMC, il a d’abord servi les intérêts des concurrents de l’Europe.

    L’idée d’un Lamy, sorte de père la rigueur bien pensant, protégeant l’euro, est cauchemardesque. Monsieur Hollande, choisissez Pascal Lamy, vous mettrez la France en feu ! C’est simple, si l’on continue avec l’euro, l’économie française poursuivra son effondrement. Je prends le triste pari qu’avant la fin du quinquennat, nous aurons plus de cinq millions de demandeurs d’emploi.

    Comment rétablir la croissance ?

    L’idée largement répandue que la reprise économique est au coin de la rue n’est que pure illusion. Dans les pays où elle est appliquée, la médecine Trichet-Merkel entraîne ce que j’appelle la “merkelite”, c’est-à-dire une baisse continue du PIB, sans redressement du commerce extérieur, faute de dévaluation. Il est donc impossible de faire disparaître les déficits malgré des impôts sans cesse augmentés, puisque le PIB diminue…

    C’est pourquoi, pour faire repartir l’économie européenne, il n’y a pas d’autre solution que de faire exploser l’euro. Chaque économie européenne retrouverait une monnaie qui correspond à ses capacités productives.

    La disparition de l’euro sera-t-elle suffisante pour ramener la croissance ?

    Non. Le nouveau gouvernement devra engager des réformes structurelles importantes en réduisant fortement à terme les dépenses publiques. Il devra aussi reprendre du pouvoir d’achat à la fonction publique nationale et territoriale trop bien payée compte tenu de la sécurité de l’emploi dont elle bénéficie. Il faudra aussi réformer le marché du travail.

    Lire la suite de l’entretien sur  Valeurs Actuelles

    http://fortune.fdesouche.com