
Bien avant son intronisation dans l’édition 2021 du Larousse, le mot « féminicide » était déjà adoré des médias. Le terme présente l’avantage d’être court, plus précis que « drame conjugal » et moins faussement romanesque que « crime passionnel ». Surtout, il est furieusement dans l’air du temps. La lutte quotidienne contre les « féminicides » est devenue une priorité éditoriale, notamment sur le service public où les journalistes usent et abusent du terme sans jamais y mettre de guillemets ni prendre la peine de le définir. Cette semaine encore, France Info y a consacré huit articles. Mais comme sur de nombreux autres sujets (insécurité, trafic de drogues, « atteintes à la laïcité »…), les médias d’État prétendent vouloir lutter contre le problème tout en s’interdisant d’en analyser les causes. Autant dire que c’est perdu d’avance.