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insécurité - Page 1046

  • Armée française : De jeunes officiers dénoncent la gabegie et le déclin

    Francetv info publie une tribune dans laquelle une dizaine de jeunes lieutenants de l’armée française, normalement soumis au devoir de réserve, épinglent sévèrement la gestion de la Grande Muette. Ils souhaitent interpeller sur “l’état critique de l’armée française“, qu’ils ont intégrée il y a en moyenne trois ans. Explications.

    Que dénoncent-ils ? De mauvais choix budgétaires

    Aujourd’hui, l’armée française est menacée de déclin”, attaquent d’emblée ces jeunes officiers. Ils pointent particulièrement la négligence de l’équipement individuel des soldats au profit de grands programmes d’armement. Et de citer le programme Félin, “censé faire du soldat une sorte de Robocop ou d’inspecteur Gadget“, mais qui a “alourdi d’une dizaine de kilos” les équipements.

    Un parachutiste dépense en moyenne 1.600 euros pour son équipement individuel, c’est près d’un mois de salaire“,confient-ils pour appuyer leur propos. Car le matériel de base fourni par l’armée est loin d’être optimal, comme le révèle ce témoignage publié sur le blog Secret défense. Mais ils épinglent aussi le lobby “du complexe militaro-industriel“, qu’ils accusent d’être responsable de certaines des orientations budgétaires qu’ils dénoncent, et auquel le Parlement doit “imposer des choix stratégiques“.

    Qui sont-ils ?

    Ils se réclament de Marc Bloch, historien et gradé de l’armée française qui a écrit en 1940 L’Étrange Défaite, où il décortique les raisons de l’échec français durant la Seconde Guerre mondiale. Défaite qu’il impute à des dysfonctionnements au plus haut niveau de l’armée.

    La “gabegie du pyramidage des officiers

    Des officiers supérieurs sont entretenus dans une inactivité de petits fours“, assène le mouvement Marc Bloch. Dans le viseur : 5.500 généraux officiellement à la retraite, mais maintenus en “2e section”. Mobilisables par l’armée, ils perçoivent à ce titre “une solde de réserve, dont le montant est équivalent à celui de la pension de retraite, mais qui est fiscalement considérée comme un revenu d’activité“. Ce qui permet notamment de bénéficier de la déduction de 10% pour frais professionnels dans le calcul de l’impôt sur le revenu selon la loi.

    Seule une petite centaine sont rappelés chaque année, tandis que les autres “sont jamais à la retraite, mais tranquilles“, note Rue89, qui rappelle que la solde moyenne de ces généraux, hors prime, est de 5.850 euros mensuels.

    De plus, nombre d’entre eux se reconvertissent dans le privé, et l’Association de défense des droits des militaires dénonçait déjà en 2008 le fait qu’”au mépris de la règlementation et à l’heure des restrictions budgétaires, des généraux cumulent soldes de réserve et solde d’activité“.

    Dans le même temps, 35.000 emplois de militaires et sous-officiers sont supprimés, et aucun d’officier“, déplorent les signataires de la tribune. Selon une étude de la Cour des comptes reprise par la reprise par la Fondation iFrap (un think tank français ultralibéral), sur les 22.000 postes supprimés entre 2008 et 2011, seulement six postes d’officiers généraux (toutes armées confondues) étaient concernés. Ils épinglent également le système de primes, notamment attribuées aux parachutistes, mais dont l’organisation est en passe d’être revue.

    Pourquoi parlent-ils ?

    S’ils manquent à leur devoir de réserve, “c’est parce que la hiérarchie n’a pas intérêt à dénoncer les abus dont elle bénéficie“. Ils assurent dénoncer uniquement des faits qui sont dans le “domaine public”, mais sur lesquels l’attention n’est, à leur sens, pas assez portée. Ils s’appuient notamment sur des chiffres de la Cour des comptes, du Conseil supérieur de la fonction militaire ou encore des données largement relayées sur les blogs et forum militaires.

    Par cette tribune, publiée avant la sortie avant la sortie du Livre blanc de la Défense pour 2014-2019, qui doit être rendu fin mars ou début avril, selon Marianne, ils souhaitent “interpeller l’opinion publique pour éviter que le recueil ne se trompe, délibérément ou non, de constat”. “Ce sont des faits qui scandalisent toute l’armée”, soulignent ces jeunes chefs qui se veulent porte-paroles de leurs troupes.

    Que veulent-ils ? Attirer l’attention de l’opinion publique

    Nous n’avons pas la prétention de tout bouleverser“, affirment-ils. Mais ils cherchent à prendre toute leur place dans un “débat national” qu’ils jugent nécessaire. Le mouvement Marc Bloch réclame également la création d’une commission parlementaire indépendante afin de réfléchir à toutes les questions qu’il soulève et notamment à révision des primes et indemnités des militaires.

    En guise de signal d’alarme, ils rappellent que le moral de l’armée “est en seuil d’alerte“, selon les mots du chef d’état-major des armées, l’amiral Edouard Guillaud, le 11 juillet 2012.

    Montrer que les efforts peuvent venir de l’intérieur

    Ils aimeraient “que les pouvoirs publics montrent qu’ils s’intéressent à l’armée en augmentant son budget et en s’occupant de ceux qui la plombent de l’intérieur“. Car l’autre objectif de ces jeunes cadres de l’armée est de “montrer que des efforts de l’intérieur sont également possibles”.

    En effet, au-delà du “manque de moyens donnés à l’armée par l’État“, ils souhaitent mettre en lumière “le conservatisme des officiers qui empêchent toute
    réforme d’ampleur
    “.

    France TV Info  http://fortune.fdesouche.com

  • Armée française : des officiers dénoncent un déclin…

    De jeunes officiers, issus de divers recrutements et appartenant à différents corps, ont publié sur Francetv info une tribune dans laquelle ils interpellent l’opinion publique sur l’état actuel de l’armée. Une démarche grave, car le militaire est soumis au devoir de réserve, et qu’ils assument sous le couvert de l’anonymat.

    Dénonçant « l’état critique de l’armée française« , et affirmant qu’ « aujourd’hui, l’armée française est menacée de déclin« , ils se réclament de Marc Bloch, historien militaire qui a analysé la défaite de 40 en dénonçant des dysfonctionnements au plus haut niveau de l’armée.

    Et les officiers de décliner les difficultés que rencontrent l’armée et ses soldats.

    D’une part, l’équipement individuel du soldat est négligé, au profit des programmes d’armement : un équipement trop lourd, qui peut donc devenir moins un allié qu’un handicap au combat, et trop cher. « Un parachutiste dépense en moyenne 1 600 euros pour son équipement individuel, c’est près d’un mois de salaire« , illustrent-ils pour étayer leur analyse.

    D’autre part, les choix budgétaires seraient sont moins fonction de l’intérêt de l’armée que de celui des « grands » de l’armée : ce sont ainsi 5 500 généraux officiellement à la retraite, mais cependant maintenus en « 2e section », qui perçoivent à ce titre « une solde de réserve, dont le montant est équivalent à celui de la pension de retraite, mais qui est fiscalement considérée comme un revenu d’activité« .

    Les officiers, au terme de leur réquisitoire, réclament alors la création d’une commission parlementaire indépendante, laquelle pourra apporter des solutions aux problèmes qu’ils ont soulevés…

    Il est vrai que culturellement, la gauche n’est pas toujours favorable à l’ordre. Surtout pas à l’ordre traditionnel. Si bien que l’armée n’a jamais été pour elle une véritable priorité. Une vieille institution, pilier de la nation, que la candidate écologiste, rappelons-nous, ne voulait plus voir se déployer lors de la fête nationale. Et pourtant, la sécurité est bel et bien une fonction régalienne de l’État, condition nécessaire à la poursuite du bien commun. C’est pour cette raison que l’armée est une institution nationale qui subsiste aux caprices partisans des uns ou des autres, par delà le cours de l’histoire, et qui doit assurément être l’objet de davantage d’attention de la part du gouvernement…
    http://www.contre-info.com/

  • Parcours de Proc, de Paul-Louis Auméras

      « À ce jour, 1 peine d’emprisonnement sur 2 prononcée par le juge ne peut être effectuée. » Paul-Louis Auméras a été au cœur des plus grandes affaires criminelles de ces dernières décennies. Il est le premier Procureur Général à livrer ses souvenirs personnels.
     
    De l’assassinat du juge d’instruction Pierre Michel au démantèlement de la French Connection, d’une première prise d’otages à Béziers aux sui­vantes à Perpignan, de l’Affaire Médecin à Nice aux trafics de stupéfiants de la Côte d’Azur, il est aux côtés des policiers et des gendarmes dont le sacrifice est en conflit permanent avec les « embrouilles et brouilles » des avocats… C’est également lui qui convoqua le leader syndical José Bosé pour qu’il se présente à la maison d’arrêt afin d’y effectuer sa peine d’emprisonnement. Entretien avec Paul-Louis Auméras. (Propos recueillis par Fabrice Dutilleul) « Parcours de Proc », Paul-Louis Auméras, préface de François Missen, Éditions Dualpha, collection « Vérités pour l’Histoire », dirigée par Philippe Randa, 388 pages, 31 euros.¢
     
    Vous sentiez vous libéré de votre devoir de réserve pour pouvoir publier aux éditions Dualpha  Parcours de Proc ?
    À mon sens, le devoir de réserve ne s’oppose pas à l’écriture d’un livre de souvenirs professionnels. Le principe fondamental est, faut-il le rappeler, celui de la liberté d’expression qui est expressément garantie au fonctionnaire par l’article 6 de la loi du 13 juillet 1983. Il interdit donc au fonctionnaire de faire de sa fonction l’instrument d’une propagande quelconque ou de tenir des propos outranciers ou diffamatoires dévalorisant l’administration. Telle n’était nullement mon intention puisque, tout au contraire, je voulais plaider la cause du Ministère Public, faire connaître sa pratique quotidienne que je prétends digne et respectable, défendre une profession méconnue, injustement décriée et caricaturée, y compris à l’intérieure de l’Institution Judiciaire, pourfendre à l’occasion ses adversaires qui présentement l’accablent. Je ne pense donc pas que Parcours de Proc puisse trahir les intérêts de l’Institution Judiciaire. J’en fais juge le lecteur.
    Vous êtes le premier – le seul ? – Procureur Général en retraite à livrer des souvenirs… Qu’en pensez-vous ?
    L’époque qui a été la mienne a connu une profonde transformation de la justice et une remise en cause de ses principes fondateurs. Cela a suscité, pour ce qui me concerne, de grandes interrogations et une forte incitation à essayer de se mettre au clair devant les perspectives très ouvertes qui se profilent. Sans doute aussi, ma génération, avec son nouveau positionnement vis-à-vis de la presse, puisqu’elle est appelée à communiquer sur les affaires importantes, est moins empruntée pour s’exprimer publiquement sur son expérience professionnelle, voire personnelle. Je suis persuadé que, très bientôt, d’autres collègues sauteront le pas eux aussi.
    Quel bilan portez-vous sur la justice en France durant les années où vous avez été en fonction ?
    Le bilan judiciaire, au plan statistique, c’est le nombre des dossiers dont sont saisies les juridictions avec, en regard, le chiffre de décisions rendues. Jusqu’en 1970, globalement, l’Institution Judiciaire parvenait à évacuer le contentieux dont elle était saisie. Mais, à partir de 1970, le flot montant des dossiers va submerger, les tribunaux. Ceux-ci sont maintenant confrontés à des contentieux dits « de masse ». Au civil, ce sont les accidents de la circulation, les divorces, les licenciements. Au pénal, c’est l’explosion de la délinquance, des incivilités.
    L’augmentation massive du contentieux exigeait d’évidence des moyens supplémentaires en juge et en fonctionnaires. Les gardes des Sceaux successifs, le politique, a certes, par plusieurs lois de programme, satisfait à cette nécessité, mais pas dans des proportions suffisantes. Par ailleurs, cédant à la schizophrénie de l’opinion publique réclamant le matin la plus grande sévérité contre les délinquants et l’après-midi l’indulgence pour les « victimes de la société », le même politique s’est lancé dans un programme de réformes permanentes dans tous les domaines du droit. La procédure pénale a bénéficié d’une attention toute particulière avec plus d’une réforme chaque année. Les possibilités de recours ont été multipliées. Les délais pour voir intervenir les décisions réduits, la sanction de leur non-respect étant la mise en liberté immédiate du prévenu. Le contentieux s’est donc, pour chaque affaire, très substantiellement alourdi.
    Avocats, dont le nombre a augmenté de façon exponentielle, et Presse, ont exercé un contrôle de plus en plus strict, de plus en plus critique sur le fonctionnement judiciaire. De véritables à-priori se sont emparés de l’opinion publique. Le politique, en matière pénitentiaire, a refusé de mettre en place la capacité carcérale permettant d’exécuter les peines d’emprisonnement prononcées par le juge. À ce jour, la moitié de ces dernières ne peuvent l’être.
    Pensez-vous toujours qu’il faille « croire en la justice de son pays » malgré certaines défaillances, regrettables, mais inévitables ?
    La réponse est catégorique : oui. Il n’y a pas d’alternative, sauf à rompre définitivement et totalement le lien social dans notre société. Reste bien sûr que l’erreur judiciaire peut survenir, parce que la justice est rendue par des hommes qui, par définition, peuvent faillir. Il faut tout faire pour qu’il y en ait le moins possible, mais sa survenance ne peut être totalement exclue. Aucune œuvre humaine ne peut avoir la prétention d’accéder à la perfection absolue.
    Que préconiseriez-vous pour améliorer le système judiciaire ?
    Il y a sans doute quelque prétention à répondre à cette question…
    En premier lieu, il est nécessaire de réduire le périmètre de l’intervention judiciaire autant que possible. Le juge ne peut être appelé à statuer sur tout. Il doit jouer le rôle d’un dernier recours après intervention de mécanismes de médiation mises en œuvre par des administrations ou des organismes constitués à cette fin. Il faut donc combattre l’évolution à l’américaine que nous connaissons en matière notamment de responsabilité civile.
    Naturellement, sous la réserve d’une surveillance accrue des dépenses effectuées, des moyens supplémentaires en hommes et en crédits doivent être consentis par le politique pour mettre la France, en matière de justice, au niveau des autres grands pays européens, ce qui n’est pas le cas actuellement.
    « Parcours de Proc », Paul-Louis Auméras, préface de François Missen, Éditions Dualpha, collection « Vérités pour l’Histoire », dirigée par Philippe Randa, 388 pages, 31 euros.

  • Mali : grosses opérations de Gendarmerie à Gao

    Dans la région de Gao, les armées française et malienne ont multiplié les opérations ces derniers jours. Avec un objectif simple : nettoyer les environs de la ville de Gao des dernières poches de combattants djihadistes. Et du coup, la Gendarmerie de Gao se remplit, se vide, sans compter ceux qu’on pensait y trouver et qu’y n’y sont pas.
    En effet, une cinquantaine de « présumés » islamistes ont été interpellés sur l’île de Kadji Dar es Salam, la semaine dernière. « Une vingtaine de personnes ont été relâchés », affirme le major El Moctar Iattara, à la gendarmerie de Gao, qui explique que rien n’a été retenu contre eux. En revanche, une dizaine d’hommes feraient l’objet de « sérieuses présomptions », poursuit le major Iattara, sans donner de détails. Leur cas sera présenté à un procureur de la République qui pourrait décider de les inculper. « Et la liste n’est pas close », promet le militaire malien, entre deux interrogatoires.

    Quatre combattants du MNLA, Mouvement national de libération de l’Azawad, avaient par ailleurs été faits prisonniers début février près de Ménaka, dont un cadre, Abdulkarim Ag Matafa. Ils auraient déjà été transférés à Bamako, il y a plusieurs jours.

    Enfin, depuis 48 heures, la ville de Gao bruisse d’une rumeur : l’arrestation d’Aliou Mahamar, le commissaire islamique de la ville durant l’occupation. Plusieurs personnes affirment même l’avoir vu à bord d’un véhicule militaire. « Cela circule en ville mais c’est faux, dément le major El Moctar Iattara. On le recherche activement, entre Bourem et Bamba, mais nous ne l’avons pas encore arrêté » affirme-t-il.¢
  • Marseille : les socialistes Jean-Noël Guérini et Jean-David Ciot mis en examen

    Addendum : Le député PS Ciot aussi mis en examen

    Le président de la fédération PS des Bouches-du-Rhône Jean-David Ciot, tout comme Jean-Noël Guérini un peu plus tôt, a été mis en examen à Marseille dans une affaire de licenciement abusif, a indiqué mardi son avocat, Gaëtan di Marino.

    « Il été convoqué pour une mise en examen, il a donc été mis en examen », a déclaré son avocat à la sortie du bureau du juge. Eric Ciot, qui est inquiété pour recel de détournement de fonds publics, n’a pas souhaité répondre à la presse. [...]

    Le Figaro
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    Le président socialiste du conseil général des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini, a annoncé avoir été mis en examen mardi à Marseille pour détournement de fonds publics dans une affaire de licenciement abusif présumé.

    Le sénateur des Bouches-du-Rhône a été entendu dans la matinée sur les raisons du licenciement de Jean-David Ciot, ancien membre de son cabinet au conseil général, devenu député en juin 2012 et actuel premier secrétaire de la fédération socialiste du département.

    « J’ai expliqué qu’il s’agissait d’un licenciement transactionnel », a affirmé M. Guérini, ajoutant avoir « pris cette décision pour être en conformité avec le rapport Richard (diligentée par le PS sur la fédération des Bouches-du-Rhône, ndlr), car j’avais pris devant la commission Richard l’engagement que le premier secrétaire fédéral ne serait plus un membre de mon cabinet ».

    La convocation de M. Guérini, puis celle de son ancien chef de cabinet prévue mardi en début d’après-midi, interviennent dans le cadre d’une information judiciaire ouverte contre X pour détournement de fonds publics, touchant aux indemnités de 22.000 euros touchées par M. Ciot au printemps 2011 lors de son licenciement après neuf années passées au cabinet du président du Conseil général.

    La justice soupçonne une démission arrangée, destinée notamment à permettre à M. Ciot de se présenter aux législatives en 2012.

    Selon lui, cette mise en examen démontre que « l’institution judiciaire s’acharne sur les hommes et les femmes politiques ».[...]

    Yahoo News  http://www.fdesouche.com

  • Loi d’amnistie des délits (màj) Les syndicalistes auteurs de détournements de fonds bientôt amnistiés ?

    Une proposition de loi, adoptée par les sénateurs, prévoit d’amnistier les syndicalistes qui s’adonnent à des détournements de fonds, du recel ou même des abus de confiance.

    « Ce texte pourrait permettre aux élus du CE de la SNCF et d’EDF-GDF actuellement devant la justice pour malversations de s’en tirer sans condamnation« , prévient Pierre-Edouard du Cray, de l’association Sauvegarde Retraites.

    [...] De quoi s’agit-il ? « Des destructions et dégradations matérielles commises au cours des mouvements sociaux, sachant que ce livre III est aussi beaucoup plus exhaustif et fait explicitement référence à tous les délits financiers : vols, détournements, abus de confiance, recel…« , relève Pierre-Edouard du Cray, de l’association Sauvegarde Retraites.

    Or, la justice pénale doit justement se prononcer sur de tels délits dans au moins 2 dossiers brûlants. Le premier intéresse le comité d’entreprise d’EDF-GDF et sa Caisse centrale des activités sociales (CCAS) .

    L’instruction, qui a duré 8 ans, a renvoyé en correctionnelle des structures et des proches du PCF et de la CGT pour des détournements massifs.

    Une autre affaire concerne le détournement supposé de fonds du comité d’établissement régional de la SNCF à Lyon au profit des organisations syndicales. [...].

    Les syndicalistes qui se retrouveraient là aussi devant un tribunal, pourraient dès lors bénéficier de la loi d’amnistie.

    Capital

    A relire: (2002) Tollé à gauche sur le débat lancé par l’UMP sur l’amnistie des délits politico-financiers  (Article du Parisien: 06.07.2002, ici)

    ——————————————

    Le Sénat a adopté mercredi une proposition de loi communiste d’amnistie des délits et sanctions pour des faits commis lors de mouvements sociaux. « Il s’agit, ici, de faire œuvre de justice » a déclaré la garde des Sceaux, Christiane Taubira. Le texte doit maintenant être adopté à l’Assemblée.

    (…) RMC.fr

    http://www.fdesouche.com

  • FNJ : « Viens dire à Najat que le premier droit d’une fille c’est la sécurité »

    Manifestation du FNJ à Paris :


  • « Tous les pays hétérogènes ont une criminalité très forte »

    Tout d’abord, avez-vous subit des pressions, avant ou après la publication de votre livre ? 
    Essentiellement après. Mais elles sont sans importance : les réactions des lecteurs, en particulier des victimes, des policiers et des premiers témoins de l’insécurité, sont très favorables. Mon but est de dire la vérité, pas de ménager ceux qui ont intérêt à la dissimuler. Le terrorisme intellectuel ne gagnera pas. 
     
    Comment appréhendez-vous le fait que, dans une vidéo officielle récente, Marine Le Pen fasse l’éloge de votre livre ? 
    Ce qui m’importe est qu’on parle de mon livre. Je me demande plutôt pourquoi la plupart des médias et des politiciens refusent d’en parler. L’insécurité n’a pourtant rien de politique… Assurer la sécurité des honnêtes gens est un des devoirs essentiels de la société. Non seulement ce devoir n’est plus assuré, mais il devient périlleux de le faire remarquer. 
     
    Avez-vous envisagé la récupération politique et comment comptez-vous la gérer ? 
    J’espère que le sujet sera « récupéré » par tous ceux que la réalité criminelle intéresse. Pour l’instant, beaucoup de citoyens… très peu de médias et de politiciens. 
     
    À présent, parlons du contenu de votre livre. Vous vous référez fréquemment à des anthropologues pour appuyer vos propos. Votre grille de lecture de l’insécurité diffère nettement de l’idéologie officielle dont vous refusez le misérabilisme. Pourriez-vous résumer votre analyse sociologique de ce phénomène ? 
    Pour synthétiser, la violence est normale, c’est une règle évolutive, et nous sommes le produit d’une longue lutte pour la survie des plus adaptés. L’ultraviolence qui secoue notre société est le choc entre une société moraliste (la nôtre), qui a renoncé à sa violence normale, et la tribalisation de groupes – souvent issus de l’immigration – dont la violence (encouragée) envers les autres groupes est un moteur identitaire. 
     
    Quels sociologues, anthropologues, ethnologues sont, selon vous, les plus aptes à nous faire analyser la situation actuelle ? 
    Paradoxalement, ce sont des éthologues qui expliquent le mieux la situation. Nous ne devons pas oublier que des règles biologiques nous animent. En France, les « experts » médiatisés ont souvent un siècle de retard : pour eux le social détermine tout. Ils s’interdisent même de considérer l’éventualité de différences culturelles entre groupes d’individus, par peur d’être lynchés médiatiquement. La plupart des sociologues médiatiques sont là pour psychanalyser la violence et lui inventer des causes dénuées de toute réalité, comme je le montre dans mon livre. 
     
    Comment expliquez-vous la lâcheté et l’inaction des journalistes et des pouvoirs en place ? 
    Dans notre pays s’est développée une sorte de compétition morale, qui consiste à aller toujours plus loin dans l’excuse du criminel et l’oubli des victimes, et donc dans l’encouragement de la barbarie et dans la négation de la réalité. Cette morale hors-sol, devenue incontournable (il faut suivre le groupe pour ne pas en être exclu), offre un bon statut (du pouvoir), à peu de frais, car il est facile d’en assimiler les contours : il suffit de tenir un discours égalitaire et progressiste. Qu’on soit artiste, journaliste, universitaire, souvent magistrat, cette morale est quasi-indispensable pour réussir une carrière. Tant que cette morale si facile à adopter sera concrètement bénéfique, il n’y a pas de raison pour que ces gens y renoncent. Problème : cette morale hors-sol ne peut survivre qu’à condition de nier la réalité de plus en plus violemment. 
     
    Qu’est-ce qui fait que la presse locale relate plus les nuisances des criminels et des délinquants que la presse nationale ? 
    La presse locale a une obligation de vérité. Si elle ne relate pas les faits que les gens constatent, ils cesseront de la lire. La presse nationale en revanche peut se permettre de ne plus vivre de ses lecteurs, tant elle est subventionnée (et déficitaire), par quantité de manières, pour occuper l’espace informatif, donner l’illusion que la presse plurielle existe encore et que notre démocratie se porte bien. Ces journalistes sont des fonctionnaires. Ils peuvent donc continuer à nier la réalité, c’est même leur rôle essentiel. 
     
    Pensez-vous, comme Xavier Bébin, que la construction de nouvelles prisons serait salutaire d’un point de vue judiciaire et économique, les condamnations permettant de juguler le coup de la délinquance ? 
    Cela permettrait d’avoir un effet immédiat, en se donnant simplement les moyens d’appliquer la loi. Mais il faut également s’interroger sur la pertinence de vouloir à tout prix, plus tôt que plus tard, une société ethniquement hétérogène, ce que la France et les pays européens n’ont jamais été. Je montre dans mon livre que tous les pays hétérogènes ont une criminalité très forte (entre autres désagréments), contrairement aux pays homogènes. 
     
    Quelles solutions préconisez-vous ? 
    Mon analyse n’étant pas politique, je m’en tiens à mes constats. Pas assez de prisons, échec du laxisme, faillite morale, État incapable d’assurer la sécurité de nos concitoyens, dégâts de l’hétérogénéité… Résoudre ces problèmes est une autre étape, qui ne peut pas être abordée sans prise de conscience populaire. Mon livre est là pour ça. 
     
    Pour finir, quelle est votre position sur la peine de mort. Aurait-elle selon vous un effet dissuasif en entraînant une baisse de la criminalité ? 
    L’objectif premier de la justice n’est pas tant la dissuasion que le fait de faire payer au condamné le prix de son crime. Aujourd’hui, un prisonnier joue toute la journée à la Playstation, coûte très cher à la société… et est relâché souvent rapidement, même pour des crimes très graves. Plus les peines sont courtes, plus le taux de récidive réelle est élevé… La peine de mort existe bel et bien : notre société, parce qu’elle refuse de condamner des coupables, condamne des innocents à croiser leur route.

    Laurent Obertone est journaliste diplômé de l’École de Lille. Après avoir travaillé pour un hebdomadaire français, il s’est consacré à l’écriture d’un livre sur l’explosion de la violence et l’ensauvagement de la société : « La France orange mécanique » (Éditions RING, 2013)

    Source http://euro-synergies.hautetfort.com/
  • Terrorisme : la poudre et l'allumette

    Archives de L'Express - Jacques Derogy - publié le 11/05/1982
    1982. L'Express consacrait un article à la résurgence de groupes comme Action directe, avec l'aide d'un historien, Xavier Raufer, auteur d'un livre où il donnait de nouvelles perspectives sur le terrorisme.
    Le 27 mai, au début de l'après-midi, une voiture roule à très (trop ?) vive allure sur l'autoroute A1 en direction de Paris. Près de la sortie de Compiègne (Oise), son conducteur en perd le contrôle ; embardée, tête-à-queue, tonneaux, le véhicule termine sa course folle contre le bas-côté droit. A bord de l'épave, une passagère grièvement blessée, Nathalie Ménigon, 25 ans.
    Pour la police, elle n'est pas une inconnue. Pasionaria du groupe Action directe, elle a participé, au côté son compagnon Jean-Marc Rouillan, à diverses opérations de ce réseau terroriste dont il est le leader. Libérée le 17 septembre 1981 pour raison médicale, elle est venue occuper un immeuble du quartier de la Goutte-d'Or (Paris XVIIe), "squattérisé" au profit d'immigrés turcs.
    Au moment de son accident, elle revenait de Belgique avec un stock de 15000 affichettes appelant à une "manifestation armée" contre la venue du président américain Ronald Reagan au Sommet de Versailles, une silhouette en tenue de combat brandissant un pistolet-mitrailleur. L'appel est signé Action directe. Il dit: "Le terroriste Reagan, voyageur de l'impérialisme U.S., ennemi des peuples, doit être accueilli par la haine, devant des poings levés et des armes chargées."
    Détail important: ce texte est rédigé en français, en turc et en arabe, tout comme le tract de la Fraction armée révolutionnaire libanaise (Farl) diffusé, le 7 avril dernier, par des militants d'A.d., tract qui revendiquait l'assassinat quatre jours plus tôt du diplomate israélien Yaakov Barsimantov.
    La résurgence d'un tel groupe risque de démentir l'analyse rassurante des autorités françaises. A la recrudescence du terrorisme international, contre lequel il tient de véritables conseils de guerre depuis le sanglant attentat de la rue Marbeuf, le pouvoir socialiste oppose souvent la baisse des violences politiques d'origine intérieure, une baisse de 40 %.
    Distinguo simpliste aux yeux d'un observateur professionnel comme Xavier Raufer. Cet historien de 36 ans, qui a longtemps animé l'étude des mouvements révolutionnaires à l'Institut d'histoire sociale, publie cette semaine le fruit de ses travaux : Terrorisme : maintenant la France ? (Editions Garnier). Au moment même où se tiennent à l'Institut de criminologie de Paris les Journées d'étude sur le terrorisme.
    Raufer se méfie du terme trop générique de terrorisme, qui masque la hiérarchie réelle des périls guettant notre société. Ainsi la diminution des attentats à l'explosif depuis le 10 mai 1981 n'est-elle due qu'à la trêve corse, alors que l'actualité montre une tendance à la radicalisation de l'extrême gauche, bien plus dangereuse sur le plan national.
    A l'escalade de la violence banalisée (on est passé en vingt ans du cocktail Molotov au lance-roquettes) s'ajoute une dimension internationaliste: "la recherche d'une classe ouvrière de substitution". D'où interactions entre terrorisme importé et terrorisme indigène, des attentats d'origine étrangère provoquant, par contagion, l'émergence de structures de guérilla urbaine sous couvert de lutte anti-impérialiste.
    "Voilà le péril majeur, nous dit Raufer. D'un côté, des viviers de jeunes ballottés entre le chômage et les emplois précaires, dépourvus de toute perspective, se constituent à la périphérie des grandes villes : c'est le tonneau de poudre. Et, de l'autre, la boîte d'allumettes : ces groupuscules - heureusement fort réduits, et jusqu'ici efficacement marqués par la police - qui se veulent des partis communistes combattants, en lutte armée contre leur propre Etat."
    Paradoxe souligné par Raufer : c'est en France qu'a été théorisé le recours aux armes en démocratie, alors que notre pays s'est trouvé épargné plus longtemps que nos voisins. En 1963, l'ex-avocat du F.l.n. algérien Jacques Vergés est le premier à formuler la doctrine du "pouvoir au bout du fusil", qui sera intellectualisée par le philosophe Louis Althusser et popularisée par les groupes "maos" avec la caution de Jean-Paul Sartre, légitimant la violence au service des "bonnes causes".
    Ces groupes se tiennent à l'écart du "happening" de Mai 1968 pour fonder, sur ses décombres, la Gauche prolétarienne (G.p.), puis constituer son bras armé, la Nouvelle Résistance, premier embryon d'un parti communiste combattant. A son apogée, en 1970- 1971, l'ex-G.p. passe très près de la lutte armée : rapts du député gaulliste Michel de Grailly et d'un cadre de Renault, etc.
    Mais, au dernier moment, un sursaut moral retient les "maos" de basculer de l'action symbolique à la violence meurtrière. Refusant de "se substituer aux masses", ils vont se disperser dans des militantismes sectoriels: dans l'écologie, le féminisme, l'antipsychiatrie, la défense des prisonniers et des droits de l'homme, la fondation du quotidien Libération, etc.
    Pourquoi cette autodissolution? D'abord, leurs guides intellectuels ont, après la phase initiale de fascination, joué un rôle salutaire de garde-fou. Ensuite, la dénonciation des « méthodes fascistes » de l'O.a.s. était encore présente dans tous les esprits. Enfin, deux faits ont contribué à bloquer l'engrenage terroriste: une rencontre avec Andréas Baader, qui apparut aux responsables "maos" français comme un dangereux psychopathe ; et le massacre des athlètes israéliens aux Jeux de Munich, en septembre 1972.
    Mais, au moment précis où les "maos" français renoncent à suivre les modèles italien et allemand, des rescapés de réseaux antifranquistes catalans créent dans le midi de la France des Groupes d'action révolutionnaire internationalistes (Gari), qui, de février à juillet 1974, vont perpétrer une dizaine d'attentats, de rapts et surtout de hold-up. Avec une telle maladresse que la police rafle la dizaine d'activistes - dont J.-M. Rouillan déjà - qui forment l'équipe dirigeante.
    Une troisième tentative n'aura guère plus de longévité: celle des Noyaux armés pour l'autonomie populaire (Napap), fondés, en 1977, par les laissés-pour-compte de l'ex-G.p. surnommés les "veuves maos". En neuf mois, une douzaine d'arrestations met fin à une série d'actions non sanglantes commencée pourtant par un meurtre : celui d'un vigile de Renault, Jean-Antoine Tramoni, lui-même meurtrier du militant "mao" Pierre Ovemey.
    Deux ans plus tard, les rescapés des Gari et des Napap, forts de l'expérience de la clandestinité, fusionnent dans Action directe. Les "branquignols" font place à du professionnel, les intellectuels de l'ex-G.p. à des militants au profil plus fruste, mais aussi plus proche de celui des brigadistes italiens et des desesperados allemands.
    De 1979 à 1981, Action directe ne revendique pas moins de vingt attentats immobiliers et financiers : la revendication devient plus importante que l'acte lui-même, encore que le butin des différents hold-up dépasse les 100 millions. La logistique se développe : pas moins de quarante planques d'armes et de faux papiers, de caches pour fugitifs dans la seule région parisienne. Les connexions internationales aussi.
    Pratiquement démantelés en 1980, les groupes d'Action directe se sont reconstitués depuis l'automne de 1981 en véritables noyaux armés branchés sur les filières terroristes de Beyrouth. Ils transforment les "squatts" en une sorte de "piste Hô-Chi-Minh", à mi-chemin entre délinquance et politique.
    Plus d'encadrement intellectuel, de garde-fou, plus d'issues non plus, de solutions de repli dans une société dont les capacités d'intégration se sont affaiblies. Mais un isolement croissant, avec, à terme, une menace complémentaire : celle de voir la décomposition d'une structure de ce type fournir, cette fois, des mercenaires aux groupes internationaux, style Carlos, pour lesquels la France a cessé d'être un sanctuaire. Menace qui n'a rien de fatal : il est encore temps, selon Xavier Raufer, d'enrayer la formation d'un parti communiste combattant.

  • Obertone, l’agité du box office

    Les damnés des médias sont debout. La vérité est sortie des catacombes et inonde de ses rayons éclatants le peuple martyr. Laurent Obertone a endossé la bure rugueuse du missionnaire, et brandit son petit livre orange, bleu en réalité, comme aurait dit Eluard.
    Bleu, sans le blanc ni le rouge. La couleur du libéralisme triomphant, affirme Michéa. Obertone appartient bien à l’équipe des bleus.
    Un nouveau Céline, clame-t-on. Au moins, un Philippe Muray. Quoi de commun, pourtant ?
    C’est un pamphlétaire.
    Un entrepreneur d’idées ? se serait enquis Louis Ferdinand Destouche…
    Même Pas.
    Comme les anciens Nouveaux Philosophes, les BHL, les Glucksmann, un entrepreneur de portes ouvertes, un agent commercial de truismes, un promoteur de la nouvelle société, libérale. Non certes « ouverte », comme il fut de bon ton de le prôner, mais sécurisée, cadenassée par l’antivirus identitaire, rendue imperméable aux troyens destructeurs. En quoi notre missionnaire est en parfait accord avec nos philosophes préférés des médias à la sauce Finkielkraut.
    En sortant de son trou noir, notre nouveau Savonarole cligne des yeux : le silence va-t-il s'abattre comme un désert sur la parole du prophète ?
    Dans l’édition du 31 janvier dernier de Riposte laïque, ce pot pourri de petites déjections haineuses, c’est bien ce que craignait Eve Sauvagère en piétinant, avec ses bottes de sept lieux communs, la malheureuse Marie Delarue, qui, dans le Boulevard Voltaire du 29 janvier, avait osé prétendre que France Orange mécanique était un « fourre-tout ». Sans prendre garde qu’elle confirme cette sentence en présentant le réquisitoire comme une «  longue – trop longue hélas – énumération de faits divers (qui vont de la simple agression à l’assassinat d’innocents) », elle redoutait plutôt qu’on ait encore « un livre systématiquement boycotté ».
    Re-las ! Non seulement les sites internet en ont rendu compte, se faisant ainsi l’écho de son succès de librairie, comme Atlantico (apparemment son organe de prédilection, sa chapelle, et ce n’est pas un hasard), Causeur, Le Bréviaire des Patriotes, Riposte laïque, etc., mais les louanges se sont déversées dans Minute, Valeurs actuelles, le Figaro Magazine, Radio Courtoisie, la plupart des porte paroles de la galaxie identitaire et néocon, tandis que les médias généralistes comme 20 Minutes, le Point, les Echos le commentaient, sans parler d’Eric Brunet sur RMC, de Robert Ménard ou d’Eric Zemmour sur Paris Première et i-Télé, et last but not least, la consécration !, d'une invitation chez Laurent Ruquier…
    Pour une autocensure, c’est plutôt un tsunami…
    A quoi se réduit ce brûlot qui a tout l’air d’enflammer certains « territoires » de l’imaginaire national ?
    Nous noterons au passage, ce qui n’est sans doute pas anodin, que le livre est préfacé par Xavier Raufer, ancien d’Occident au parcours flamboyant, un habitué de la très libérale émission d’Yves Calvi, C dans l’air, ayant goûté à tous les râteliers, de la Nouvelle droite au Parti Républicain, comparse de Jean-Charles Marchiani, ancien membre du National Strategy de Washington, chargé de cours de criminologie de Georgetown, engagé par le préfet Rémy Pautrat, éminent universitaire etc. Un adoubement de qualité ! Un ticket d’entrée pour une carrière conséquente…
    Xavier Raufer s’est affirmé comme un des experts les plus écoutés sur les problèmes de délinquance, laquelle n’est pas, selon lui, excusable par des causes économiques et sociales. Il a favorisé, depuis une dizaine d’années, la mise en cause de ces fameux « tabous » qui interdisaient, par correction politique, d’appeler un chat un chat (de couleur, en l’occurrence), et qui a contribué à ce que la droite sarkozyste, conduite par l’éminence grise Patrick Buisson, abandonne des « complexes » inoculés par le moralisme de gauche.
    Obertone se réfère aussi au franc-maçon notoire Alain Bauer, qui « répète « ad nauseum » que l’ultraviolence touche de plus en plus d’individus » (Atlantico, 21 février).
    Le reproche avancé par beaucoup, d’un décalage abyssal entre les chiffres avancés par les pouvoirs publics, notamment ceux du Ministère de l’intérieur, et ceux donnés par l’office national d’observation de la délinquance et des réponses pénales » (l’ONDRP), ou tout simplement l’expérience du terrain, les témoignages des victimes ou les recensions de la presse régionale (méthode utilisée par Laurent Obertone), est un procès un peu vain, comme un secret de Polichinelle, en tout cas a depuis belle lurette perdu son caractère sulfureux, subversif, chacun sachant au fond à quoi s’en tenir, même les champions de la ligne édulcorée.
    Le livre d’Obertone pose malgré tout un redoutable problème heuristique. Il serait facile de l’accuser d’adhérer à l’idéologie pérenne de l’extrême droite incarnée jadis par le style de Minute, et actuellement par la rhétorique nauséeuse de Fdesouche, et qui se réduit à une accumulation, une concaténation de faits divers plus ou moins horrifiques et connotés, à une nationalisation du Café du Commerce, dans lequel triomphe la non pensée binaire, dont le fondement est un terrain affectif hyper-éruptif et éructif. C’est là le terreau de la propagande, des enfilades à la chaîne de bonnes grosses atrocités, comme on en a vu l’illustration dans les reportages mainstream sur la Serbie, l’Irak, la Libye, la Syrie… Un pays connu…
    Plus philosophiquement, on se demandera ce qu’est un fait, ce qu’est le « réel ». Problème fondamental, devant lequel pourtant la souffrance des victimes, celle par exemple de cette jeune fille violée dans la rue d’Angers, dont on a enduit le visage d’excréments, ne vaut sans doute par grand-chose, mais qui n’est pas sans quelque importance pour celui qui ambitionne de penser. Car un fait exige d’abord qu’on délimite le champ du corpus, qu’on en identifie les paramètres de validation, qu’on le relativise en l’enchâssant dans une interprétation complexe d’un ensemble qui le subsume et l’explique, bref, un fait ne commence à exister que quand il devient un concept. On peut aligner tous les exemples que l’on veut, à l’infini, l’on n’aura pas pour autant une analyse.
    Toutefois, Laurent Obertone en aurait une. Tout simplement, tout « simplistement », oserait-on dire, il voit dans le déclin de la France, sa perte de compétitivité, la conséquence de l’invasion migratoire. Il explique aussi par cette cause l’ « ensauvagement » de la société, l’émergence d’un nouveau type, brutal, hyper-violent, de criminalité, banalisée et excusée par les théoriciens de la diversité heureuse, cette « chance pour la France ». Et face à ce déni de réalité, cette scandaleuse destruction de la civilisation française arraisonnée par cette nouvelle espèce allogène de barbares, il demande avec insistance des mesures sécuritaires idoines, la perpétuité effective, la peine de mort, des places dans les prisons etc.
    Bref, il serait bon que la France se décidât enfin à devenir ce que sont les USA, où une partie conséquente de la population, notamment noire, est incarcérée, où des condamnés à mort attendent par dizaines qu’on achève leur longe patience, où la perpétuité ne se termine que par une sortie de prison les pieds devant, où la tolérance zéro en matière de délinquance est vraiment appliquée. Sans d’ailleurs que, dans l’ensemble du territoire, elle ne baisse substantiellement, et sans que de nouvelles formes, aberrantes, de tueries et de criminalité n’apparaissent ou ne se développent.
    Il est crétin de remettre en cause les chiffres avancés par Obertone. Seul Médiapart s’y lance, au risque du ridicule. Que la violence de la société actuelle ravage les corps et les consciences, qui le niera, hormis des idéologues désormais dépassés par le virage de la fin des années quatre-vingt dix, qui vit la prise de conscience, de la part de l’intelligentsia de pouvoir, que beurs et blacks pouvaient être aussi, entre une séance de tags et une autre de rap, des antisémites ?…
    Tout ce que l’on peut avancer en revanche à propos de la barbarie, la décivilisation, de notre monde, n’est pas contenu dans la recension des actes délictueux qu’on placerait dans la rubrique « faits divers ». La brutalité est partout, depuis que les protections traditionnelles du corps social ont volé en éclat, la famille, la religion, le parti, le quartier, le syndicat, le bistrot… L’individuation agressive de la modernité, la transformation de la personne en atome narcissique, dépressif, le règne dissolvant de la marchandise, la perte des repères dans un monde universalisé, la destruction des solidarités, ont porté la brutalité animale jusque dans les foyers, jusque dans les cœurs, les usages. L’abandon de la civilité commence avec l’attention captivée, au détriment des autres, par l’écran du portable. L’autorité, dans tous les domaines, est bafouée au nom de principes démagogiques. L’imaginaire est peuplé de monstres audio-visuels, de cauchemars informatisés, de délires cybernétiques. La muflerie s’installe, avec sa dose de mépris pour tout ce qui n’est pas monnayable. La prostitution devient un secteur usuel, ainsi que la vulgarité, dont on ne perçoit même plus qu’elle est vulgaire, tant culture, raffinement, sensibilité sont devenus choses abolies. Et cela, non seulement dans les quartiers « difficiles », mais partout. Et ajouté à ce naufrage culturel, civilisationnel, un amollissement des courages, une perte abyssale de curiosité, d’intelligence, d’appétence pour ce qui est vraiment nouveau, un lâche soulagement d’être intégré confortablement dans la tiédeur étouffante du troupeau.
    Il n’est pas sûr que la « rébellitude » d’Obertone n’entre pas dans cette logique.
    Car comme il existe des postures indignées à gauche et à l’extrême gauche, qui ne sont que des suppléments d’âme sans conséquence du système, voire pire s’ils s’incarnent dans l’immigrationnisme militant, au nom de l’internationalisme, il y a une extrême droite conventionnelle, qui joue bien son rôle, qu’on voit éclore de-ci, de-là, en Europe, et qui est l’exacte réplique mimétique de l’autre pôle. Elle n’est, somme toute, que l’appât sécuritaire de peuples abandonnés à leur sort.
    Si l’on se réclame du libéralisme, comme le fait un Obertone présenté à Sarkozy par Houellebecq, quand il rejette les idées d’Egalité & Réconciliation, ou de Marine Le Pen, trop « marxiste » à son goût, au discours trop « mélanchonien », il faut expliquer pourquoi le patronat, le MEDEF, par la voix de Laurence Parisot, militent pour davantage d’immigration. Stéphane Guilly avance, par exemple, que le nouvel ordre libéral repose sur une sorte de « deal » entre deux pôles extrêmes de la société, entre les classes moyennes supérieures, intégrées à l’économie mondialisée et résidant dans les centres-villes des métropoles, et un sous prolétariat d’origine immigrée, vivant dans les périphéries de ces grandes cités, se satisfaisant de travaux sous payés et aux conditions drastiques et flexibles, tandis que les classes populaires traditionnelles, évincées, exclues de l’économie réelle, se retrouvent dans les « territoires » qui ne comptent pas. Gentrification et immigration sont devenues les deux mamelles du libéralisme avancé. On a beau jeu alors de prétendre, avec vraisemblance, que le libéralisme ne peut progresser que grâce à ce facteur. Si l’on est logique, et que l’on désire un succès économique de la sorte, et « enrayer le déclin de la France par un surcroît de productivité », il faut donc souhaiter une explosion migratoire !
    Autrement dit, pour parvenir à une critique substantielle de l’immigration, il faudrait passer par le concept de libéralisme mondialisé. Enlevez l'immigration, le fond du problème aura-t-il disparu ?
    Soit dit en passant, et je n’insisterai pas pour le moment sur cette abjection qui consiste à assimiler, par synecdoque propagandiste, l’ensemble des immigrés au rebut des quartiers, à sa pègre, à sa racaille, on ne fera par l’économie d’une remise en cause radicale de l’occidentalisme, de notre civilisation européenne (l’Histoire ayant toujours tendance à donner tort aux vaincus, encore s’agirait-il de savoir pourquoi nous avons été vaincu, et surtout par qui !), c’est-à-dire, in fine, de ce qui semble être la référence ultime d’Obertone, à savoir la France telle qu’il l’entend, blanche, laïque ou chrétienne, respectueuse des civilités etc., en fait une France qui s’est vendue pour un plat de hamburgers.
    La véritable violence faite historiquement à notre peuple, monsieur Obertone, c’est l’américanisation, le culte du fric, l’individualisme libéral, la déterritorialisation marchande, le déracinement illuminé de la modernité, la rationalisation des liens, la technicisation des habitus…
    Notre pamphlétaire, du reste, pour expliquer l’ensauvagement de notre société et la duplicité de nos élites, se réfère à la sociobiologie, ou plus précisément à l’éthologie, à la science du comportement animal, telle que l’a illustrée brillamment un Konrad Lorenz. Il est vrai que nous sommes des animaux, et qu’en nous réside un atavisme comportemental, aisément discernable, au demeurant, pour peu qu’on nomme les choses par leur nom, dans le paysage social, et pas seulement dans les « quartiers difficiles » : il n’est qu’à constater les ravages du droit de cuissage ou de la promotion sur canapé qui sévit dans certains microcosmes. Mais passons sur ce point. Cependant, cette réduction bien contestable à la biologie (« les thèses du biologiste Richard Dawkins selon lesquelles nous serions prisonniers de nos gènes » (Atlantico, 19 janvier)), si elle n’est pas maîtrisée, laisse perplexe quand il s’agit d’en tirer les conséquences (sans compter que cette animalisation de l’humain est flagrante dans le jeu pervers des désirs consuméristes et pornographiques de la société libérale « avancée »). Constatant en effet que « de favoriser les faibles on en vient naturellement à pénaliser les forts » (Atlantico, 20 février), Obertone revendique une sorte de darwinisme social. Or, l’on sait que cet évolutionnisme, se réclamant de la sélection naturelle, est à la base de la volonté de puissance des nations à la fin du XIXe siècle – aberration à l’origine de la grande boucherie de 14-18 (avantage idéologique dans le contexte actuel de la guerre occidentale contre les nations enracinées!)- et du libéralisme économique le plus virulent. Seuls ont droit au soleil les plus forts. Quels sont les critères de leur force ? là est toute la question, et s’ils sont déterminés par la logique libérale, il est inéluctable que l’homme le plus puissant soit finalement le troupeau des derniers hommes. Un Léviathan dilué dans la masse… Aussi bien la notion d’évolution, si elle est déjà complexe dans le monde animal, devient un casse-tête dans l’univers hautement symbolique, culturel, de l’humain. Obertone l’avoue à demi-mot : « Qu’on soit artiste, journaliste, universitaire, souvent magistrat, cette morale [« hors sol »] est quasi-indispensable pour réussir une carrière. » (Le Bréviaire des Patriotes, 13 février). C’est effectivement là le problème. Et il n’est pas non plus impensable que, les masses basculant d’un extrême à l’autre, le conformisme de demain, à la Obertone, ne devienne aussi piètre que celui qui lui sert de cible actuellement.
    De qui Obertone est-il le nom ? demandera-t-on en parodiant Alain Badiou.
    La perspective d’une gigantesque intégration, économique, sociale, politique, de l’Europe occidentale, à la sphère civilisationnelle américaine, à l’empire yankee, a déclenché depuis un ou deux lustres de grandes manœuvres pour s’y préparer. A la « démocratisation » blairienne de la gauche française, incarnée par le groupe de réflexion Terra Nova, et illustrée par les réformes « sociétales » telles que le mariage homo, répond une « droitisation » sans conséquence, mais hautement proclamée, des partisans d’un libéralisme sécuritaire, tel qu’il est appliqué parfois aux USA, notamment dans la revendication nouillorquaise de la tolérance zéro, dans l’adoption du Patriot Act, voire dans la programmation de camps tels que Guantanamo… Pur fantasme : la pure répression, l'augmentation des places de prison, la perpétuité réelle, la peine de mort, l'idéologie de l'enfermement comme solution à la délinquance, favorisent l'ensauvagement de la société. C'est créer un pôle référentiel de la fabrication du sous-homme comme voie vers le salut. C'est trop facile de travailler à humilier, détruire, pour penser valoir quelque chose. Chacun porte son monstre en soi. La société la plus animale, la plus brutale qui soit, la société américaine, applique sans sourciller ces principes rudimentaires dignes du Far West.
    Cette droitisation ne renie pas le libéralisme mondialiste, au contraire, ni ses conséquences, ni même les réformes sociétales qu’il implique au nom d’une liberté tous azimuts. Cependant, le libéralisme étant somme toute une guerre des riches contre les pauvres, il est nécessaire que le système se pourvoie d’un appareil répressif, d’un dispositif idéologique agressif, pour parer à toutes les éventualités insurrectionnelles.
    Il est évident par exemple que l’alliance de toutes les victimes du chaos marchand, ou des religions antimodernistes, serait un cauchemar pour l’oligarchie. L’aile sécuritaire est donc d’une importance sans pareille pour armer les consciences dans ce combat douteux.

    Claude Bourrinet http://www.voxnr.com