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insécurité - Page 815

  • Mortel vendredi 13 : qui sème le vent récolte la tempête

    Ou bien le Golem(1) takfiriste(2), l'État islamique, créé et nourri par les occidentalistes, est devenu fou et se trouve définitivement hors de contrôle, ou bien les actes de guerre sournoise qui frappent et ensanglantent les pays du front de la contre-terreur - Syrie et Liban - ressortent d'un plan global. Stratégie de la tension dont il serait urgent d'identifier les commanditaires ultimes, des hommes et des pouvoirs bien entendu inconnus et totalement invisibles aux yeux de l'opinion publique.

    D'un point de vue trivialement quantitatif, en seulement deux semaines d'attaques terroristes, ce sont au bas mot 420 morts(3) et des milliers de blessés que l'État islamique en Irak et au Levant, Daech, s'est plu à revendiquer. Bilan qui remet en perspective la nuit du Vendredi 13 à Paris en la replaçant dans une plus large réalité compassionnelle et géostratégique. Une dimension qu'il convient urgemment de ne pas négliger si l'on veut comprendre les tenants et aboutissants de l'actuelle situation de crise panique. Sinaï, Lattaquié, Beyrouth, Paris, des actes terroristes récents auxquels il faut ajouter les 102 morts d'Ankara le 10 octobre, où, comme à Paris, il conviendra de ne pas ignorer de persistantes zones d'ombre. En effet s'il est à peu près assuré que dans la capitale anatolienne l'État islamique a bien été le bras armé d'un indéniable acte de guerre, dans ce cas précis, spécialistes et grande presse élitiste ont avec insistance pointé du doigt l'État profond, autrement dit des strates occultes du pouvoir turc. Ceci pour souligner que derrière les versions officielles et les certitudes premières se cachent éventuellement des réalités stratégiques d'une puissante et obscure complexité.

    Comme toujours des faits troublants

    Il est trop tôt et il serait malvenu au moment où le deuil frappe tant de Français de procéder à une analyse méthodique de tous les éléments troublants qui s'accumulent au fil des heures et viennent de facto fragiliser des conclusions faciles tirées à la hâte. Déjà nombre de détails attirent l'attention comme par exemple cet étrange passeport syrien découvert très vite et très opportunément. Cela rappelle la carte d'identité de l'un des frères Kouachi curieusement abandonnée le 7 janvier dernier, après la tuerie de la rue Nicolas-Appert, sur le siège arrière d'un véhicule volé. Ce qui renvoie encore, et furieusement, au passeport volant retrouvé le 11 septembre 2001 au milieu de flaques d'acier en fusion dans les décombres des Tours jumelles de Manhattan. Des Tours qui avaient changé de propriétaire peu avant les attentats, à l'instar du magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes et du Bataclan, dernier en date. Des faits anodins pris isolément mais dont la répétition finit par laisser perplexe. D'autres dérangeantes similitudes entre différents épisodes terroristes existent, celles-ci ne manqueront pas d'être bientôt soulignées par des dissidences intellectuelles non astreintes au devoir de réserve.

    En tout état de cause les attentats de Paris sont l'aboutissement d'une terrible série qui a auparavant tué 142 personnes au Yémen, le vendredi 20 mars, jour de la prière mahométane, au cours d'une vague d'attentats revendiqués par l'ÉI contre des mosquées chiites. Puis, le 18 juillet en Irak au nord de Bagdad, un attentat, également revendiqué par Daech, faisait 90 victimes.

    Ce serait donc à grand tort que l'on espérerait appréhender et expliquer la nuit de sang et de cendre du 13 novembre à Paris en voulant ignorer ces précédents qui, de toute évidence, participent d'une même continuité stratégique dans le cadre d'une politique de la terreur et des chocs intercommunautaires à très large échelle. Stratégie à multiples entrées et objectifs, parfois dissonant entre eux. Entendons ici que si les acteurs sont vraisemblablement tous des psychopathes plus ou moins drogués(4), les donneurs d'ordre, eux, pouvant être divers et poursuivre des buts de guerres divergents. Une donnée d'autant plus présente que l'on garde en mémoire que l'entité ÉI n'est qu'un instrument, un simple outil dans une guerre innommée et rien d'autre.

    La France ambiguë rattrapée par la guerre terroriste

    Hélas, au-delà du chagrin et des larmes, force est de poser quelques questions pénibles. Ainsi pourquoi la France, membre de l'impressionnante Coalition arabo-occidentale en Irak et en Syrie(5) sous commandement américain, destinée en principe à l'annihilation de l'ÉI - dont les premières opérations remontent au 8 août 2014 - mais pour quels résultats ? - a-t-elle attendu jusqu'à aujourd'hui pour lancer des frappes massives sur Raqqa, capitale de l'ÉI ? C'est pourtant - possiblement - dans le poste de commandement détruit par les bombes françaises qu'ont pu être décidées et planifiées les tueries du vendredi 13. Attendait-on que le carnage eût lieu pour sévir ? Et à cette occasion resserrer les liens sociaux coercitifs d'une démocratie qui n'en a plus que le nom depuis déjà un certain temps ?

    Ajoutons que jusqu'à l'entrée dans la danse de l'aviation russe, le 30 septembre, les bombardements cosmétiques de la coalition n'avaient pas le moins du monde freiné l'avancée des troupes djihadistes approvisionnées à l'occasion par certaines erreurs de largages commises par les ravitailleurs de l'US Air force(6). Une progression marquée spectaculairement par la prise de Palmyre le 21 mai, laquelle sera suivie par regorgement public d'un lot de victimes expiatoires parmi lesquelles le conservateur en chef après la destruction de certains des monuments remarquables de la cité antique.

    Rappelons enfin que jusqu'à l'instant présent, Paris a soutenu sans défaillir les factions terroristes supposées modérées. Or comme l'a souligné le président russe, Vladimir Poutine, même "modéré", un terroriste reste un terroriste. Ce qui se vérifie sur le terrain où il appert que les gens de l’Armée syrienne libre se comportent la plupart du temps avec une férocité égale ou supérieure à celle de Daech. En dépit de quoi ceux-ci ont bénéficié dès 2012, au tout début de la crise syrienne, de l'actif soutien matériel, financier, diplomatique des États-Unis, de la France, de l'Allemagne, du Royaume-Uni, d'Israël, de Turquie [Le Figaro du 21 juin 2012]. États et parties belligérantes inavouées qui ont largement recouru aux filières des Frères musulmans, c'est-à-dire des wahhabites eux aussi « modérés »(7). Reste qu'en ce qui concerne les Frères, il s'agit là de bons terroristes, modérés, démocrates en lutte contre un régime que Washington, par le truchement de ses factotums européens, veut abattre coûte que coûte mais qui, volens nolens, constitue depuis près de cinq ans un précieux rempart pour l'Occident contre la guerre terroriste. Barrage que nous avons sapé avec une inconséquence et un cynisme ébouriffant. En témoigne la phrase que prononçait en décembre 2012 le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, en décembre 2012, laquelle restera dans les annales : « Al Nosra fait du bon boulot »(8) !

    Si les citoyens français se rendaient compte que leur gouvernement soutient en Syrie, dans le dessein de renverser un gouvernement légal et légitime, élu et réélu selon des modalités guère moins démocratiques que partout ailleurs au Proche-Orient, notamment en Turquie, d'authentiques bandes d'égorgeurs, tout en prétendant les combattre sur son propre sol, alors certainement la nation s'insurgerait-elle ouvertement contre les pseudo-élites qui ont confisqué le pouvoir grâce aux tricheries institutionnalisées de la partitocratie.

    Contexte géostratégique des attentats de Paris

    Certes les attentats parisiens sont intervenus trois jours après que l'année syrienne, épaulée par le Hezbollah libanais et des Gardiens de la Révolution iranienne, eut le 10 novembre brisé l'encerclement de l'aéroport militaire de Kweires à l'est d'Alep, assiégé depuis avril 2013 par plusieurs factions rebelles. Cette offensive, commencée fin septembre, constitue en fait la première victoire significative de l'armée régulière syrienne. Dans ce contexte, on comprend mieux la rafale d'attentats - Lattaquié, Beyrouth, Paris - qui, au-delà de la vengeance, avaient pour but de divertir et de diviser les forces gouvernementales concentrées sur la bataille d'Alep, dès lors contraintes de quitter le front pour renforcer le dispositif de protection de la capitale et autres centres urbains névralgiques.

    N'oublions pas que Damas est pareillement une ville en état de siège où plusieurs enclaves wahhabites poursuivent la lutte à moins de deux kilomètres du centre et des quartiers d'affaires. Jobar,qui jouxte le quartier chrétien, est le théâtre de combats quotidiens, les takfiristes retranchés dans un labyrinthe de tunnels à couches multiples - de huit à quinze étages courant sous cette partie de la cité - livrent bataille sans répit dans les ruines d'une ville fantôme. Chaque nuit, et souvent le jour, la ville retentit des coups sourds de l'artillerie, dont la fréquence informe de l'intensité des combats. Au demeurant la vie se poursuit et les sept millions d'habitants de Damas continuent à vaquer à leurs activités dans une impressionnante indifférence.

    Cependant si l'on resitue les attentats de Paris, indépendamment des revers de Daech dans la région d'Alep, dans la série plus longue des attaques terroristes perpétrées depuis le début de l'année, l'on voit aisément qu'il ne s'agit pas seulement de desserrer l'étau qui commence à broyer les forces djihadistes. Mais bel et bien d'une guerre d'un nouveau type, conçue et mise en œuvre par des stratèges de la terreur et des planificateurs de haut vol. Car si meurtrir Lattaquié et Beyrouth peut se concevoir dans le contexte régional de la guerre, l'on ne voit pas bien pourquoi il fallait attraire Paris. La réponse ne s'est en effet pas faite attendre et l'unique porte-aéronefs français le Charles De Gaulle, sorti de sa paresseuse torpeur, s'est enfin décidé à appareiller en direction de la Méditerranée orientale. Bref, dans la logique de conquête de l'ÉI, porter le fer et le feu en Europe hors et loin de l'Irak, du Yémen et du front syro-libanais, comporte quelque chose d'irrationnel, d'incohérent. Nous avons là par conséquent une autre zone d'obscurité qu'il convient a minima de signaler. Quel était l'intérêt de frapper Paris ? Question élémentaire, simpliste, mais en vérité essentielle.

    Daech golem occidentaliste

    Outre les soutiens logistiques occidentaux et les livraisons d'armes, qui sont amplement documentés, il faut souligner que les revenus de Daech - l'argent étant le nerf de la guerre - sont principalement assurés par des ventes de pétrole via la Turquie, pilier oriental de l'Otan. C'est donc avec le concours du gouvernement de M. Erdogan que sont rendues possibles les exportations de brut de l'EI. Un commerce lucratif - un million de dollars par jour ! - sans lequel la guerre n'aurait pu se prolonger si longtemps. Ankara et l'Otan ne peuvent évidemment ignorer le transit de ces hydrocarbures à travers le territoire turc, il apparaît ici que l'un des membres éminents de l'Alliance atlantique est conjointement l'un des commanditaires directs de la guerre terroriste. Les pays les plus riches de la planète, le G20 réuni à Antalya, en Turquie, ne viennent-ils pas de révéler que 40 États, et non des moindres, soutiennent financièrement Daech parmi lesquels l'Arabie et la Turquie ?

    Alors peut-être conviendrait-il que les nations accordent leurs violons et instaurent une réelle discipline internationale. Qu'elles renoncent pour un temps aux excès du double, voire du triple langage et réintroduisent un zest de morale en politique. Faute de quoi, malgré le rapprochement sensible des présidents Obama et Poutine, malgré les revirements qui se dessinent relatifs au maintien ou au départ d'el-Assad de la présidence syrienne, il faudra désormais admettre que les attentats de Paris s'inscrivent dans une véritable logique de guerre civile intercommunautaire. Logique alimentée par des vagues migratoires qui sont elles-mêmes autant d'actes de guerre et au sein desquelles se sont glissés quelques milliers de candidats au martyr. Têtes brûlées et têtes fêlées gavées de Captagon qui croient accéder au paradis alors qu'elles ne sont que les soldats sacrifiés de la nouvelle Révolution mondialiste. Celle qui prévoit, selon un haut fonctionnaire des Nations Unies en poste à Beyrouth - information recueillie à la bouche du cheval - le démantèlement programmé de l'Irak, de la Syrie, du Yémen et... de l'Arabie séoudite.

    Léon Camus. Rivarol du 19 novembre 2015

    1)Le Golem est pour la kabbale juive une créature monstrueuse façonnée dans de la boue de main d'homme, ceci afin de servir et de défendre son créateur. Le Golem échappe évidemment à ses maîtres pour semer la mort et la désolation.

    2)Le Takfirisme est une forme extrémiste de l'Islam. Il s'agit en fait du wahhabisme, religion officielle de l'Arabie dite séoudite et du Qatar, grands alliés de l'hyperclasse mondialiste. Le mot Takfir doit obligatoirement se traduire par anathème, l'excommunication par l'extermination, soit le herem hébraïque. De telle sorte que les takfiri regardent les autres musulmans comme autant d'apostats devant à ce titre être anéantis sans pitié. Voir Les Égarés de Jean-Michel Vermochet, Éditions Sigest 2013 & Petite bibliothèque rivarolienne.

    3)Les tragiques événements de Paris - un bilan provisoire établi à 129 morts au soir du 16 novembre - ne doivent pas escamoter les 224 touristes russes de la catastrophe aérienne du Sinaï, victimes selon toute vraisemblance d'un acte terroriste, par ailleurs revendiqué par Daech. Il faut aussi citer les 22 morts en Syrie, le 10 novembre, à Lattaquié et, deux jours plus tard, 43 victimes à Beyrouth sud dans le fief chiite du Hezbollah.

    4)La consommation d'une amphétamine, le Captagon, qui inhibe la peur et tout sentiment d'empathie à l'égard de l'ennemi désigné. Quand en Tunisie, Sei-feddine Rezgui, le 28 juin 2015, ouvre le feu sur la plage d'un hôtel de Sousse causant la mort de 38 touristes, l'autopsie révèle qu'il est alors sous l'emprise du Captagon. Le Liban était encore en 2011 le principal producteur de cette drogue très prisée des djihadistes combattant en Syrie. Le 26 octobre 2015, le prince de la famille royale séoudienne, Abdel Mohsen ïbn Walid Ibn Abdelaziz, était arrêté à l'aéroport de Beyrouth en possession de deux tonnes de Captagon. Le 4 novembre 2015 c'est au tour de Gadi Eîzenkot, chef d'état major des armées d'Israël, pris en flagrant délit avec également deux tonnes d'amphétamines à Paris-Charles-de-Gaulle. Celles-ci devaient être chargées sur un jet privé à destination de Tel-Aviv. Ces chargements n'étaient sans doute pas dévolus à l'usage personnel de leurs détenteurs... Des faits divers donnant d'intéressantes indications quant aux pourvoyeurs des égorgeurs de Daech, al-Nosra & Cie.

    5)Allemagne, Arabie, Australie, Bahreïn, Belgique, Canada, Danemark, Espagne, Émirats arabes unis, États-Unis, France, Jordanie, Maroc, Pays-Bas, Portugal, Qatar, Royaume-Uni, Turquie.

    6)À Kobané, le 22 octobre 2014, une cargaison d'armes destinée aux combattants kurdes des Unités de protection du peuple [YPG] serait tombée « par erreur » dans les lignes djihadistes. Une erreur apparemment extrêmement fréquente si l'on en croit le porte-parole du Pentagone Hissa Smith, avouant à demi-mot à l'Agence de presse RIA Novosti que l'Él utilise des moyens de défense anti-aérienne et anti-chars de dernière génération d'origine américaine.

    7)Voir à ce sujet Occident et Islam. Sources et genèse messianiques du sionisme de Youssef Hindi, Sigest 2015.

    8)Le Monde du 13 décembre 2012 - La décision des États-Unis de placer Jabhat Al-Nosra, un groupe djihadiste combattant aux côtés des rebelles, sur leur liste des organisations terroristes, a été vivement critiquée. Fabius a de cette manière estimé, mercredi 11 novembre, que « tous les Arabes étaient vent debout » contre la position américaine, « parce que, sur le terrain, ils [Al-Nosra) font un bon boulot ». M. Hollande ne confesse-t-il pas de son côté, dans un livre à paraître du journaliste Xavier Panon, avoir livré en 2012 des armes aux rebelles syriens en violation de l'embargo européen : « Nous avons commencé quand nous avons eu la certitude qu'elles iraient dans des mains sûres. Pour les armes létales, ce sont nos services qui ont procédé aux livraisons » (AFP 6 mai 2015)?

  • Mortel vendredi 13 : qui sème le vent récolte la tempête

    Ou bien le Golem(1) takfiriste(2), l'État islamique, créé et nourri par les occidentalistes, est devenu fou et se trouve définitivement hors de contrôle, ou bien les actes de guerre sournoise qui frappent et ensanglantent les pays du front de la contre-terreur - Syrie et Liban - ressortent d'un plan global. Stratégie de la tension dont il serait urgent d'identifier les commanditaires ultimes, des hommes et des pouvoirs bien entendu inconnus et totalement invisibles aux yeux de l'opinion publique.

    D'un point de vue trivialement quantitatif, en seulement deux semaines d'attaques terroristes, ce sont au bas mot 420 morts(3) et des milliers de blessés que l'État islamique en Irak et au Levant, Daech, s'est plu à revendiquer. Bilan qui remet en perspective la nuit du Vendredi 13 à Paris en la replaçant dans une plus large réalité compassionnelle et géostratégique. Une dimension qu'il convient urgemment de ne pas négliger si l'on veut comprendre les tenants et aboutissants de l'actuelle situation de crise panique. Sinaï, Lattaquié, Beyrouth, Paris, des actes terroristes récents auxquels il faut ajouter les 102 morts d'Ankara le 10 octobre, où, comme à Paris, il conviendra de ne pas ignorer de persistantes zones d'ombre. En effet s'il est à peu près assuré que dans la capitale anatolienne l'État islamique a bien été le bras armé d'un indéniable acte de guerre, dans ce cas précis, spécialistes et grande presse élitiste ont avec insistance pointé du doigt l'État profond, autrement dit des strates occultes du pouvoir turc. Ceci pour souligner que derrière les versions officielles et les certitudes premières se cachent éventuellement des réalités stratégiques d'une puissante et obscure complexité.

    Comme toujours des faits troublants

    Il est trop tôt et il serait malvenu au moment où le deuil frappe tant de Français de procéder à une analyse méthodique de tous les éléments troublants qui s'accumulent au fil des heures et viennent de facto fragiliser des conclusions faciles tirées à la hâte. Déjà nombre de détails attirent l'attention comme par exemple cet étrange passeport syrien découvert très vite et très opportunément. Cela rappelle la carte d'identité de l'un des frères Kouachi curieusement abandonnée le 7 janvier dernier, après la tuerie de la rue Nicolas-Appert, sur le siège arrière d'un véhicule volé. Ce qui renvoie encore, et furieusement, au passeport volant retrouvé le 11 septembre 2001 au milieu de flaques d'acier en fusion dans les décombres des Tours jumelles de Manhattan. Des Tours qui avaient changé de propriétaire peu avant les attentats, à l'instar du magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes et du Bataclan, dernier en date. Des faits anodins pris isolément mais dont la répétition finit par laisser perplexe. D'autres dérangeantes similitudes entre différents épisodes terroristes existent, celles-ci ne manqueront pas d'être bientôt soulignées par des dissidences intellectuelles non astreintes au devoir de réserve.

    En tout état de cause les attentats de Paris sont l'aboutissement d'une terrible série qui a auparavant tué 142 personnes au Yémen, le vendredi 20 mars, jour de la prière mahométane, au cours d'une vague d'attentats revendiqués par l'ÉI contre des mosquées chiites. Puis, le 18 juillet en Irak au nord de Bagdad, un attentat, également revendiqué par Daech, faisait 90 victimes.

    Ce serait donc à grand tort que l'on espérerait appréhender et expliquer la nuit de sang et de cendre du 13 novembre à Paris en voulant ignorer ces précédents qui, de toute évidence, participent d'une même continuité stratégique dans le cadre d'une politique de la terreur et des chocs intercommunautaires à très large échelle. Stratégie à multiples entrées et objectifs, parfois dissonant entre eux. Entendons ici que si les acteurs sont vraisemblablement tous des psychopathes plus ou moins drogués(4), les donneurs d'ordre, eux, pouvant être divers et poursuivre des buts de guerres divergents. Une donnée d'autant plus présente que l'on garde en mémoire que l'entité ÉI n'est qu'un instrument, un simple outil dans une guerre innommée et rien d'autre.

    La France ambiguë rattrapée par la guerre terroriste

    Hélas, au-delà du chagrin et des larmes, force est de poser quelques questions pénibles. Ainsi pourquoi la France, membre de l'impressionnante Coalition arabo-occidentale en Irak et en Syrie(5) sous commandement américain, destinée en principe à l'annihilation de l'ÉI - dont les premières opérations remontent au 8 août 2014 - mais pour quels résultats ? - a-t-elle attendu jusqu'à aujourd'hui pour lancer des frappes massives sur Raqqa, capitale de l'ÉI ? C'est pourtant - possiblement - dans le poste de commandement détruit par les bombes françaises qu'ont pu être décidées et planifiées les tueries du vendredi 13. Attendait-on que le carnage eût lieu pour sévir ? Et à cette occasion resserrer les liens sociaux coercitifs d'une démocratie qui n'en a plus que le nom depuis déjà un certain temps ?

    Ajoutons que jusqu'à l'entrée dans la danse de l'aviation russe, le 30 septembre, les bombardements cosmétiques de la coalition n'avaient pas le moins du monde freiné l'avancée des troupes djihadistes approvisionnées à l'occasion par certaines erreurs de largages commises par les ravitailleurs de l'US Air force(6). Une progression marquée spectaculairement par la prise de Palmyre le 21 mai, laquelle sera suivie par regorgement public d'un lot de victimes expiatoires parmi lesquelles le conservateur en chef après la destruction de certains des monuments remarquables de la cité antique.

    Rappelons enfin que jusqu'à l'instant présent, Paris a soutenu sans défaillir les factions terroristes supposées modérées. Or comme l'a souligné le président russe, Vladimir Poutine, même "modéré", un terroriste reste un terroriste. Ce qui se vérifie sur le terrain où il appert que les gens de l’Armée syrienne libre se comportent la plupart du temps avec une férocité égale ou supérieure à celle de Daech. En dépit de quoi ceux-ci ont bénéficié dès 2012, au tout début de la crise syrienne, de l'actif soutien matériel, financier, diplomatique des États-Unis, de la France, de l'Allemagne, du Royaume-Uni, d'Israël, de Turquie [Le Figaro du 21 juin 2012]. États et parties belligérantes inavouées qui ont largement recouru aux filières des Frères musulmans, c'est-à-dire des wahhabites eux aussi « modérés »(7). Reste qu'en ce qui concerne les Frères, il s'agit là de bons terroristes, modérés, démocrates en lutte contre un régime que Washington, par le truchement de ses factotums européens, veut abattre coûte que coûte mais qui, volens nolens, constitue depuis près de cinq ans un précieux rempart pour l'Occident contre la guerre terroriste. Barrage que nous avons sapé avec une inconséquence et un cynisme ébouriffant. En témoigne la phrase que prononçait en décembre 2012 le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, en décembre 2012, laquelle restera dans les annales : « Al Nosra fait du bon boulot »(8) !

    Si les citoyens français se rendaient compte que leur gouvernement soutient en Syrie, dans le dessein de renverser un gouvernement légal et légitime, élu et réélu selon des modalités guère moins démocratiques que partout ailleurs au Proche-Orient, notamment en Turquie, d'authentiques bandes d'égorgeurs, tout en prétendant les combattre sur son propre sol, alors certainement la nation s'insurgerait-elle ouvertement contre les pseudo-élites qui ont confisqué le pouvoir grâce aux tricheries institutionnalisées de la partitocratie.

    Contexte géostratégique des attentats de Paris

    Certes les attentats parisiens sont intervenus trois jours après que l'année syrienne, épaulée par le Hezbollah libanais et des Gardiens de la Révolution iranienne, eut le 10 novembre brisé l'encerclement de l'aéroport militaire de Kweires à l'est d'Alep, assiégé depuis avril 2013 par plusieurs factions rebelles. Cette offensive, commencée fin septembre, constitue en fait la première victoire significative de l'armée régulière syrienne. Dans ce contexte, on comprend mieux la rafale d'attentats - Lattaquié, Beyrouth, Paris - qui, au-delà de la vengeance, avaient pour but de divertir et de diviser les forces gouvernementales concentrées sur la bataille d'Alep, dès lors contraintes de quitter le front pour renforcer le dispositif de protection de la capitale et autres centres urbains névralgiques.

    N'oublions pas que Damas est pareillement une ville en état de siège où plusieurs enclaves wahhabites poursuivent la lutte à moins de deux kilomètres du centre et des quartiers d'affaires. Jobar,qui jouxte le quartier chrétien, est le théâtre de combats quotidiens, les takfiristes retranchés dans un labyrinthe de tunnels à couches multiples - de huit à quinze étages courant sous cette partie de la cité - livrent bataille sans répit dans les ruines d'une ville fantôme. Chaque nuit, et souvent le jour, la ville retentit des coups sourds de l'artillerie, dont la fréquence informe de l'intensité des combats. Au demeurant la vie se poursuit et les sept millions d'habitants de Damas continuent à vaquer à leurs activités dans une impressionnante indifférence.

    Cependant si l'on resitue les attentats de Paris, indépendamment des revers de Daech dans la région d'Alep, dans la série plus longue des attaques terroristes perpétrées depuis le début de l'année, l'on voit aisément qu'il ne s'agit pas seulement de desserrer l'étau qui commence à broyer les forces djihadistes. Mais bel et bien d'une guerre d'un nouveau type, conçue et mise en œuvre par des stratèges de la terreur et des planificateurs de haut vol. Car si meurtrir Lattaquié et Beyrouth peut se concevoir dans le contexte régional de la guerre, l'on ne voit pas bien pourquoi il fallait attraire Paris. La réponse ne s'est en effet pas faite attendre et l'unique porte-aéronefs français le Charles De Gaulle, sorti de sa paresseuse torpeur, s'est enfin décidé à appareiller en direction de la Méditerranée orientale. Bref, dans la logique de conquête de l'ÉI, porter le fer et le feu en Europe hors et loin de l'Irak, du Yémen et du front syro-libanais, comporte quelque chose d'irrationnel, d'incohérent. Nous avons là par conséquent une autre zone d'obscurité qu'il convient a minima de signaler. Quel était l'intérêt de frapper Paris ? Question élémentaire, simpliste, mais en vérité essentielle.

    Daech golem occidentaliste

    Outre les soutiens logistiques occidentaux et les livraisons d'armes, qui sont amplement documentés, il faut souligner que les revenus de Daech - l'argent étant le nerf de la guerre - sont principalement assurés par des ventes de pétrole via la Turquie, pilier oriental de l'Otan. C'est donc avec le concours du gouvernement de M. Erdogan que sont rendues possibles les exportations de brut de l'EI. Un commerce lucratif - un million de dollars par jour ! - sans lequel la guerre n'aurait pu se prolonger si longtemps. Ankara et l'Otan ne peuvent évidemment ignorer le transit de ces hydrocarbures à travers le territoire turc, il apparaît ici que l'un des membres éminents de l'Alliance atlantique est conjointement l'un des commanditaires directs de la guerre terroriste. Les pays les plus riches de la planète, le G20 réuni à Antalya, en Turquie, ne viennent-ils pas de révéler que 40 États, et non des moindres, soutiennent financièrement Daech parmi lesquels l'Arabie et la Turquie ?

    Alors peut-être conviendrait-il que les nations accordent leurs violons et instaurent une réelle discipline internationale. Qu'elles renoncent pour un temps aux excès du double, voire du triple langage et réintroduisent un zest de morale en politique. Faute de quoi, malgré le rapprochement sensible des présidents Obama et Poutine, malgré les revirements qui se dessinent relatifs au maintien ou au départ d'el-Assad de la présidence syrienne, il faudra désormais admettre que les attentats de Paris s'inscrivent dans une véritable logique de guerre civile intercommunautaire. Logique alimentée par des vagues migratoires qui sont elles-mêmes autant d'actes de guerre et au sein desquelles se sont glissés quelques milliers de candidats au martyr. Têtes brûlées et têtes fêlées gavées de Captagon qui croient accéder au paradis alors qu'elles ne sont que les soldats sacrifiés de la nouvelle Révolution mondialiste. Celle qui prévoit, selon un haut fonctionnaire des Nations Unies en poste à Beyrouth - information recueillie à la bouche du cheval - le démantèlement programmé de l'Irak, de la Syrie, du Yémen et... de l'Arabie séoudite.

    Léon Camus. Rivarol du 19 novembre 2015

    1)Le Golem est pour la kabbale juive une créature monstrueuse façonnée dans de la boue de main d'homme, ceci afin de servir et de défendre son créateur. Le Golem échappe évidemment à ses maîtres pour semer la mort et la désolation.

    2)Le Takfirisme est une forme extrémiste de l'Islam. Il s'agit en fait du wahhabisme, religion officielle de l'Arabie dite séoudite et du Qatar, grands alliés de l'hyperclasse mondialiste. Le mot Takfir doit obligatoirement se traduire par anathème, l'excommunication par l'extermination, soit le herem hébraïque. De telle sorte que les takfiri regardent les autres musulmans comme autant d'apostats devant à ce titre être anéantis sans pitié. Voir Les Égarés de Jean-Michel Vermochet, Éditions Sigest 2013 & Petite bibliothèque rivarolienne.

    3)Les tragiques événements de Paris - un bilan provisoire établi à 129 morts au soir du 16 novembre - ne doivent pas escamoter les 224 touristes russes de la catastrophe aérienne du Sinaï, victimes selon toute vraisemblance d'un acte terroriste, par ailleurs revendiqué par Daech. Il faut aussi citer les 22 morts en Syrie, le 10 novembre, à Lattaquié et, deux jours plus tard, 43 victimes à Beyrouth sud dans le fief chiite du Hezbollah.

    4)La consommation d'une amphétamine, le Captagon, qui inhibe la peur et tout sentiment d'empathie à l'égard de l'ennemi désigné. Quand en Tunisie, Sei-feddine Rezgui, le 28 juin 2015, ouvre le feu sur la plage d'un hôtel de Sousse causant la mort de 38 touristes, l'autopsie révèle qu'il est alors sous l'emprise du Captagon. Le Liban était encore en 2011 le principal producteur de cette drogue très prisée des djihadistes combattant en Syrie. Le 26 octobre 2015, le prince de la famille royale séoudienne, Abdel Mohsen ïbn Walid Ibn Abdelaziz, était arrêté à l'aéroport de Beyrouth en possession de deux tonnes de Captagon. Le 4 novembre 2015 c'est au tour de Gadi Eîzenkot, chef d'état major des armées d'Israël, pris en flagrant délit avec également deux tonnes d'amphétamines à Paris-Charles-de-Gaulle. Celles-ci devaient être chargées sur un jet privé à destination de Tel-Aviv. Ces chargements n'étaient sans doute pas dévolus à l'usage personnel de leurs détenteurs... Des faits divers donnant d'intéressantes indications quant aux pourvoyeurs des égorgeurs de Daech, al-Nosra & Cie.

    5)Allemagne, Arabie, Australie, Bahreïn, Belgique, Canada, Danemark, Espagne, Émirats arabes unis, États-Unis, France, Jordanie, Maroc, Pays-Bas, Portugal, Qatar, Royaume-Uni, Turquie.

    6)À Kobané, le 22 octobre 2014, une cargaison d'armes destinée aux combattants kurdes des Unités de protection du peuple [YPG] serait tombée « par erreur » dans les lignes djihadistes. Une erreur apparemment extrêmement fréquente si l'on en croit le porte-parole du Pentagone Hissa Smith, avouant à demi-mot à l'Agence de presse RIA Novosti que l'Él utilise des moyens de défense anti-aérienne et anti-chars de dernière génération d'origine américaine.

    7)Voir à ce sujet Occident et Islam. Sources et genèse messianiques du sionisme de Youssef Hindi, Sigest 2015.

    8)Le Monde du 13 décembre 2012 - La décision des États-Unis de placer Jabhat Al-Nosra, un groupe djihadiste combattant aux côtés des rebelles, sur leur liste des organisations terroristes, a été vivement critiquée. Fabius a de cette manière estimé, mercredi 11 novembre, que « tous les Arabes étaient vent debout » contre la position américaine, « parce que, sur le terrain, ils [Al-Nosra) font un bon boulot ». M. Hollande ne confesse-t-il pas de son côté, dans un livre à paraître du journaliste Xavier Panon, avoir livré en 2012 des armes aux rebelles syriens en violation de l'embargo européen : « Nous avons commencé quand nous avons eu la certitude qu'elles iraient dans des mains sûres. Pour les armes létales, ce sont nos services qui ont procédé aux livraisons » (AFP 6 mai 2015)?

  • Comme la théorie du genre, le terrorisme musulman, ça n'existe pas

    Lu sur le blog d'Yves Daoudal :

    "Dans la proposition de résolution du Parlement européen « sur la prévention de la radicalisation et du recrutement de citoyens de l'Union par des organisations terroristes », présentée hier par Rachida Dati, on peut lire ceci :

    "Le terrorisme ne peut et ne doit être associé à aucune religion, nationalité ou civilisation."

    C’est évident. Chacun peut constater qu’en Europe ces dix dernières années il y a eu autant d’attentats bouddhistes que d’attentats catholiques.

    Trêve de plaisanterie. Comment peut-on prétendre prévenir la radicalisation etc. si l'on refuse de connaître son origine ?"

    Le terrorisme est athée et apatride...

    Michel Janva

  • Communiqué : Ankara, soutien sans faille au terrorisme islamiste

    Communiqué d’Aymeric Chauprade, député français au Parlement européen

    En abattant un Su-24 russe volant en Syrie à la frontière avec la Turquie, Ankara a clairement montré son soutien sans faille au terrorisme islamiste de Daech comme d’Al-Nosra.

    Déjà obsédé par le danger irrédentiste kurde, le Président Erdogan n’a eu de cesse d’aider l’Etat islamique à liquider la résistance des Pershmergas, en fermant sa frontière aux blessés, en acceptant la vente du pétrole de l’État islamique sur son territoire, en servant de plaque tournante au recrutement des combattants étrangers venus s’enrôler sous la bannière de Daech et en distribuant aux financiers de Daech l’argent collecté dans le monde entier.

    Le MIT, le service de renseignement turc, joue également au même jeu dangereux avec l’Etat islamique que l’ISIS pakistanaise joue avec les talibans.

    Cette politique turque à tous les niveaux – politique, militaire, financière et logistique – n’est pas nouvelle ni même étonnante : MM. Erdogan et Davutoglu sont le reflet de l’idéologie des Frères musulmans.

    Jouant le pire en Syrie et en Irak, la Turquie pratique également ce jeu trouble en Libye armant les factions islamistes ralliées à l’Etat islamique. Islamiste, soutien actif du terrorisme islamiste, mauvais allié de l’OTAN et éternel plaignant contre l’Europe, pratiquant le chantage à tous les niveaux, sur tous les sujets et systématiquement, la Turquie n’a décidemment rien à faire dans l’Union européenne ; sa politique doit être activement combattue.

    http://aymericchauprade.com/ankara-soutien-sans-faille-au-terrorisme-islamiste/

  • Vaincre le terrorisme

    « L'expérience des dernières générations me convainc pleinement que, seule l'inflexibilité de l'esprit humain, fermement dressé sur le front mouvant des violences qui le menacent, et prêt au sacrifice et à la mort en proclamant : « Pas un pas de plus ! », seule, cette inflexibilité de l'esprit assure la véritable défense de la paix de l'individu, la paix de tous et de toute l'humanité. » (Alexandre Soljénitsyne)

    Qu’ils soient intégristes, fanatiques religieux ou anarchistes, les terroristes prêchent le viol de la société, et, par conséquent, ils ne sauraient être traités comme des adversaires réguliers. Car « vouloir donner aux choses le sens de ses désirs est la pire forme de dérèglements de l'esprit ». Ainsi s'est exprimé Bossuet dans une de ses prédictions au souffle lyrique de ses visions grandioses.

    Le caractère d'extrême gravité que revêt le terrorisme international a fait de la France l'une de ses plaques tournantes et nous met dans l'obligation de réagir avec fermeté contre tous ceux qui tentent de faire de notre pays un « champ de tir » du terrorisme, son refuge ou son « laboratoire d'expériences » révolutionnaires... d'autant plus que ces actions terroristes impliquent nécessairement une chaîne de connivence et d'appui logistique sur notre sol et une préparation minutieuse.

    Cependant, notre juridiction actuelle est mal adaptée à l'action répressive que la société doit exercer contre les criminels qui mettent en cause sa légitimité. Devant pareil danger, la réaction doit non seulement s'adapter à l'adversaire en  retournant contre les terroristes le conseil de Lénine : « Ne laissez jamais se constituer de Vendées », mais conduire aussi à une prise de conscience populaire. À la stratégie de déstabilisation des terroristes, la Nation doit répondre par une « stratégie de répulsion ». Cette stratégie implique en premier lieu le contrôle étroit des communautés étrangères dans le pays, afin de prévenir le prolongement sur notre territoire de luttes extérieures, partant : se protéger d'un terrorisme par « vases communicants » ou par osmose. La mise en œuvre du plan "Sentinelle" qui mobilise actuellement 10 000 hommes sur le territoire national (et cela pour « aussi longtemps que la situation l'exigera (sic) » a précisé le ministre de la Défense - ce qui peut se traduire, comme ce fut déjà le cas pour le plan Vigipirate, par le maintien définitif du dispositif - ) ne saurait être la solution idéale car envisager la mobilisation de nos soldats (hébergés de surcroît dans des conditions précaires alors que les « sans papiers » bénéficient de chambres d'hôtels) dans la durée n'est pas la mission des armées. Un soldat est préparé à faire la guerre ; il n'a aucune formation de police et ce n'est pas sa vocation. On ne pourra donc, indéfiniment, le maintenir dans des missions statiques en limitant sa tâche à un rôle de vigile ou de « supplétif des forces de police » sous peine de l'"user", de le démotiver et d'éroder son potentiel de combat.

    A la guerre révolutionnaire ou « guerre sainte » prônée par les islamistes, nous devons opposer la guerre populaire totale ou guerre de libération nationale. Face à une menace terroriste, il faut faire le choix majeur qui s'impose et en tirer toutes les conséquences ; agir sans oublier la foi formulée par Engels : « Ne jamais jouer avec l'insurrection armée et, quand on la commence, la mener jusqu'au bout ». La France est aux yeux de l'islam une aire de guerre, « dâr al-harb », et elle se doit de traiter ce dernier de la même manière qu'il la traite.

    Nous n'arriverons probablement jamais - en dépit de toute fermeté - à réduire totalement les actions criminelles mais il serait possible d'en limiter le nombre par l'instauration d'une juridiction et de tribunaux d'exception identiques à ceux créés par le régime gaulliste durant la guerre d'Algérie afin d'éradiquer l'OAS... et qui menèrent sans le moindre état d'âme au poteau d'exécution quatre soldats français dont deux officiers.

    Puisque cela fut accompli contre des patriotes dont le seul crime fut de vouloir conserver l'Algérie française, pourquoi cette juridiction ne serait-elle pas reconduite contre les ennemis de la France reconnus coupables d'avoir sacrifié des victimes innocentes ? Dès lors, le rétablissement et la mise en application immédiate de la peine de mort seraient prononcés à leur endroit. Qui a tué doit être tué ! L'horreur du mal est le principe même de la justice. Elle doit s'imposer comme une règle impérative, car elle est notre propre raison. « La loi, en général, est la raison humaine - disait Montesquieu - en tant qu'elle gouverne tous les peuples de la terre »...

    Les demi-mesures, comme c'est le cas actuellement, ne mènent à rien car les vices impunis s'accroissent à l'infini. Mais châtier les coupables, les condamner à mort ou leur infliger une sanction à la hauteur de leurs crimes, ne ferait - dans notre société émolliente, indifférente, conservatrice - que révolter les consciences de la " bien-pensance"', des associations "humanistes" et provoquer la colère des islamo-compatibles issus de la gauche bobo-caviar et de la droite capitularde et louvoyante toujours prompts à brandir le carton rouge au nom de leur angélisme républicain.

    Dostoïevski écrivait déjà, dans La légende du Grand Inquisiteur ; « Qui aime trop l'humanité en général est en grande partie incapable d'aimer l'homme en particulier. Qui plaint trop le malfaiteur est fort souvent incapable de plaindre la victime ». Et le drame actuel c'est que nos sociétés vieillottes s'interdisent tout moyen coercitif. Elles ont lentement accumulé pendant une longue procession de siècles, les règles, les précautions et les interdits destinés à protéger l'idée qu'elles se faisaient de la civilisation. Elles ont imaginé couler la sagesse dans des lois... codifier l'indulgence et la mesure, pour défendre l'homme contre lui-même. Préoccupées d'exorciser la violence qui bouillonne toujours confusément dans des instincts mal maîtrisés, elles ont naturellement été conduites à interdire la seule forme de violence sur laquelle elles pouvaient peser ; la cruelle mais indispensable gamme des châtiments qui prétendent moins punir le crime, que décourager le criminel.

    Négligeant cette suprême mise en garde d'Aristote, « Tolérance et apathie sont les dernières vertus d'une société mourante », elles ont inventé un arsenal de répression humain conçu à l'exacte mesure de coupables considérés comme des "égarés" ou des "déséquilibrés". Or, on ne combat pas des terroristes avec de simples lois. On doit adopter une riposte appropriée afin de les arrêter dans leur élan velléitaire et agressif. « Plus l'Etat est corrompu, plus les lois se multiplient » clamait Tacite, cet historien et sénateur de l'antique Rome.

    La France vit sous des menaces de plus en plus récurrentes que l'on ne peut contenir par la seule force de la loi. « Les Français vont devoir s'habituer non à la menace des attentats, mais à la réalité des attentats qui vont, à mes yeux, immanquablement survenir. Nous sommes désormais dans l'œil du cyclone, le pire est devant nous » a déclaré dans Ouest France, le 14 novembre 2015, le juge Marc Trévidic.

    En effet, la France est confrontée à l'un des plus graves périls de son histoire et ne doit pas s'embarrasser de préjugés pour prendre les mesures appropriées afin d'assurer sa propre survie. « Celui qui s'incline devant des règles établies par l'ennemi ne vaincra jamais » soutenait Léon Trotski (...)

    Aujourd'hui, empêtrée dans ses règles, ses décrets et ses scrupules, voilà la civilisation paralysée par les dogmes qui la fondent et les lois qui la défendent, qu'elle ne peut transgresser sans se renier. Et voici les barbares - forts de cette assurance - qui répandent leur terreur en voulant tout détruire, tout raser pour tout recommencer sur les décombres d'un passé qu'ils haïssent parce qu'ils ne le comprennent pas. Et ils tentent d'imposer leur loi par l'assassinat et la terreur à des sociétés qui ont su dissiper ces cauchemars depuis si longtemps qu'elles n'en imaginent plus l'éventuel retour. Voici qu'enchaînées par les règles qu'elles ont accumulées pour se prémunir contres les excès de leur propre colère, les sociétés stupéfaites s'abandonnent aux coups que leur portent des colères inconnues... Et voici que s'écroule la civilisation parce que les barbares puisent dans son raffinement, ses complications et son indulgence, la seule force qui rend leurs débordements irrésistibles. Ils retrouvent naturellement le plaisir d'égorger sachant combien timide sera la répression. Jamais les passions déchaînées n'ont fait autant de ravages... semé autant de morts. Jamais on n'a assassiné autant d'hommes au nom du bonheur de l'humanité. Jamais le mot de Malaparte n'a été plus juste : « Jamais on n'a couché autant de Christs dans les charniers du monde ».

    Et nous, pauvres Occidentaux, sommes en passe de perdre cette ultime guerre qui nous est imposée parce qu'irrémédiablement condamnés à capituler... au nom de la défense de la civilisation qui n'est autre qu'un suicide devant un assaut qui en nie l'essentiel.

    Soljénitsyne a écrit : « Toute notre vie là-bas nous a appris qu'il existe un seul moyen de résister à la violence : c'est la fermeté ! »

    Dans la lutte contre la subversion et le terrorisme, rien n'est plus important que l'application d'une politique de défense préventive ferme et impitoyable à l'égard des adversaires de la Nation. Celui qui sème le vent doit récolter la tempête.

    José CASTANO. Rivarol du 19 novembre 2015

    « Ce qui se passe est terrible. La France ne pourra pas lutter contre le terrorisme tant qu'elle sera alliée au Qatar ou à l'Arabie séoudite » (Bachar el-Assad — Interview à Valeurs actuelles du samedi 14 novembre 2015)

  • Quand l’État Français bafoue ses propres lois en faveur des Roms (1/2)

    Contre la population et contre ses propres lois, L’État français s’obstine à vouloir favoriser l’implantation des Roms en région lyonnaise. Gérald Pichon a mené l’enquête pour NOVOpress. Découvrez aujourd’hui en quoi les Roms en sont pas inexpulsables, contrairement à ce que prétendent certains et comment l’État contourne ses lois en leur faveur. Demain, suite de l’enquête avec les faveurs à l’hébergement et comment l’État reconnaît implicitement le caractère criminogène des Roms.

    Le préfet de Rhône-Alpes, Michel Delpuech, s’obstine à imposer l’installation de cent soixante Roms à Saint-Genis-les-Ollières. Plus grave, cet acharnement découle d’un refus de l’Etat de respecter sa propre Constitution et ses propres lois, alors que la présence de plusieurs milliers de Roms dans l’agglomération lyonnaise pose déjà des problèmes majeurs, qui pourraient être résolus si la préfecture faisait preuve de volonté politique au lieu de les aggraver.

    1/Les Roms, des citoyens européens inexpulsables ?
    Avec les Roms, l’État contourne ses propres lois et n’applique même pas les directives européennes. Ainsi, la législation de l’Union européenne interdit aux ressortissants européens de vivre uniquement de prestations sociales du pays d’accueil ! Or, actuellement, des milliers de Roms de nationalités roumaine ou bulgare n’ont pour ressources officielles que les prestations sociales versées par l’État.

    Que faire pour conserver votre droit de séjour ? Comment conserver votre droit de séjour ?
    Vous et les membres de votre famille conservez le droit de séjour tant que les conditions auxquelles il est subordonné sont remplies. Vous pouvez ainsi perdre votre droit si vous ne travaillez plus, si vous n’avez plus le statut de travailleur salarié ou si vous terminez vos études et ne disposez pas de ressources suffisantes pour couvrir votre séjour.

    Devenir une charge pour le système d’assistance sociale peut compromettre votre droit de séjour.
    Si votre droit de séjour dépend du fait que vous disposiez de ressources suffisantes pour ne pas devenir une charge pour le système d’assistance sociale de l’État membre d’accueil (notamment lorsque vous n’exercez pas d’activité économique), il peut être annulé dès que vous devenez une charge déraisonnable pour le système d’assistance sociale. Ceci ne signifie pas que vous ne pouvez pas demander une assistance sociale dans cet État si vous en avez besoin.
    Vous avez le droit de bénéficier des prestations d’assistance sociale dans les mêmes conditions que les ressortissants de l’État membre d’accueil. Cependant, l’État membre d’accueil est autorisé à vérifier les circonstances de votre demande. Il peut examiner si votre besoin d’assistance résulte de difficultés temporaires. Il tiendra compte de la durée de votre séjour, de votre situation personnelle et du montant des prestations d’assistance sociale octroyées. Si l’État membre d’accueil conclut que vous êtes devenu une charge déraisonnable pour son système d’assistance sociale, il peut procéder à votre éloignement. Cependant, cette mesure d’éloignement ne peut en aucun cas être la conséquence automatique du recours au système d’assistance sociale.
    Extrait de « Circuler et séjourner librement en Europe » de la Commission européenne, Direction Générale Justice.

    La quasi-majorité des Roms est expulsable : l’exemple du squat boulevard Yves Farges
    Dans ce squat fermé en avril 2015, 70 % des adultes sont en situation irrégulière et sont donc expulsables ! Selon les propres chiffres de la préfecture, sur les 90 adultes, « 62 personnes sont en situation irrégulière dont 25 s’étaient déjà vu notifier une décision d’obligation de quitter le territoire français, trois avaient bénéficié d’une aide au retour et 34 ne se sont jamais manifesté auprès des services de la préfecture. ». (« 62 personnes en situation irrégulière selon la Préfecture », Le Progrès 16/04/2015)

    Et quand les demandeurs d’asile, le plus souvent des Roms, voient leurs demandes rejetées (75 %), sont-ils expulsés ? « La préfecture refuse là aussi de donner les chiffres. Certains se maintiennent dans les Cada et chambres d’hôtel. On sait, par ailleurs, que tous les pays ne reconnaissent pas leurs ressortissants, de sorte qu’ils peuvent se maintenir sur le territoire français. Depuis l’arrivée de François Hollande, les familles ne sont plus astreintes à résider dans les centres de rétention administrative, mais “assignées à résidence” dans leur logement. Si le jour du départ forcé, un enfant manque à l’appel, la famille n’est pas au complet, elle est inexpulsable. Des personnes, dont certaines rejoignent ensuite les squats et campements… Un peu comme si la France jouait à cache-cache avec ses candidats au séjour. Et vice-versa. » (Le Progrès, 29/05/2013)

    « On peut sans doute garder dans notre pays un certain nombre de Roms, cela demandera un énorme travail social.
    Gérard Collomb, maire de Lyon

    Gérald Pichon

    http://fr.novopress.info/195421/letat-francais-bafoue-ses-propres-lois-en-faveur-roms-12/

  • Comme la théorie du genre, le terrorisme musulman, ça n'existe pas

    Lu sur le blog d'Yves Daoudal :

    "Dans la proposition de résolution du Parlement européen « sur la prévention de la radicalisation et du recrutement de citoyens de l'Union par des organisations terroristes », présentée hier par Rachida Dati, on peut lire ceci :

    "Le terrorisme ne peut et ne doit être associé à aucune religion, nationalité ou civilisation."

    C’est évident. Chacun peut constater qu’en Europe ces dix dernières années il y a eu autant d’attentats bouddhistes que d’attentats catholiques.

    Trêve de plaisanterie. Comment peut-on prétendre prévenir la radicalisation etc. si l'on refuse de connaître son origine ?"

    Le terrorisme est athée et apatride...

    Michel Janva

  • Pilote survivant du SU-24 russe : la Turquie n’a à aucun moment averti l’avion (VIDEO)

    Voir aussi :
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    15:26 25.11.2015 (mis à jour 16:55 25.11.2015)

    Pilote survivant du Su-24 répond aux questions des journalistes sur la base aérienne russe de Hmeimim en Syrie

    Le copilote du SU-24 interrogé par les journalistes
    Le copilote du SU-24 russe abattu par la Turquie ce mardi a exclu la possibilité d’une violation par son avion de l’espace aérien turc, affirmant qu’aucun avertissement via aucun moyen de communication n’a été reçu du côté russe.
    «Il est impossible que nous ayons violé leur espace aérien, même pour une seconde», a raconté Konstantin Murakhtine dans une interview aux médias russes. «Nous volions à une altitude de 6 000 mètres, le temps était complétement dégagé, et j’avais le plein contrôle de notre trajectoire pendant toute la durée du vol», a expliqué le pilote.
    «Nous connaissons cette région sur le bout des doigts et je peux m’y orienter sans l’aide des appareils de navigation. Il n’est pas même possible que nous soyons passés par le territoire de la Turquie», a conclu le militaire.
    Alors qu’il a réfuté les affirmations de la Turquie sur le passage de l’avion dans son espace aérien, Murakhtine a également nié les déclarations des autorités d’Ankara sur les «nombreux avertissements» qui auraient été envoyés à l’avion russe.
    «En vérité, nous n’avons reçu aucun avertissement, ni par radio, ni par moyen visuel, il n’y a eu aucun contact. S’ils avaient voulu nous prévenir, ils auraient pu se montrer en se mettant à notre hauteur», a raconté Murakhtine, qui reçoit actuellement des soins médicaux dans la base aérienne russe de Lattaquié.
    «De plus, le missile a frappé la queue de notre appareil, surgissant de nulle part. Nous n’avons même pas eu le temps d’effectuer une manœuvre d’évitement», a avoué le copilote.

    Après que l’avion a été touché par un missile tiré depuis un F-16 turc au-dessus du territoire syrien, les deux pilotes se sont éjectés. Le capitaine Sergueï Roumiantsev a été tué, un groupe rebelle turkmène affirme en effet lui avoir tiré dessus alors qu’il effectuait sa descente en parachute.
    Murakhtine, quant à lui a été secouru, au cours d’une opération conjointe des forces militaires russes et syriennes, a annoncé mercredi matin le ministre de la Défense russe Sergueï Choïgou.
    L’aviateur de 39 ans, qui a gagné en 2014 le prix Top Navigator dans les compétitions de l’aviation militaire russe, a avoué qu’il entendait demander à son commandant de revenir en service actif en Syrie le plus rapidement possible.
    «Je dois encore payer la dette de mon capitaine», a-t-il ajouté face aux journalistes.
    En savoir plus : Le meilleur pilote de Russie était aux commandes de l'avion russe abattu
    L’incident impliquant l’avion russe a abouti à des accusations de la part de Moscou de «provocation préméditée» de la Turquie, alors que la coopération militaire a été suspendue entre les deux pays. Cependant, les deux pays ont annoncé leur intention d’éviter l’escalade de tensions militaires, alors qu’une rencontre prochaine entre les chefs de la diplomatie russe et turc doit avoir lieu.

  • A semer le vent, l’atlantisme de nos dirigeants, atlantisme de conviction ou de circonstance, récolte aujourd’hui la tempête sur le sol de France.

    « L’islamisme, voilà l’ennemi ! » Cela ne vous rappelle rien ? En plein ordre moral triomphant, Gambetta, l’homme qui avait quitté en montgolfière la Commune de Paris assiégée par les Versaillais pour organiser la résistance en province, déclarait ainsi la guerre au cléricalisme. Les hommes politiques de cette trempe, ça n’a plus cours aujourd’hui. Dommage !

    Oui, aujourd’hui c’est sûr, l’islamisme est l’ennemi. Mais la question se pose de savoir si c’est l’unique ennemi.

    1991, première guerre d’Irak c’est-à-dire contre l’Irak, pays en voie de grand développement, arabe, mais laïque. Une formidable coalition conduite par Washington avec tout l’Occident, comme on dit, et les grandes démocraties d’Arabie saoudite et autres principautés richissimes et sunnites du golfe arabo-persique. La France du socialiste et humaniste Mitterrand ne manque pas à l’appel.

    L’Irak ramené à l’âge de pierre, proclame le protestant et grand démocrate James Baker en juin de la même année. L’âge de pierre pour le pays héritier d’une des plus anciennes civilisations.

    500 000 enfants irakiens morts ? Le prix à payer selon Madeleine Albright en 1995.

    2002 : L’OTAN, sous la conduite des États-Unis, fonce sur l’Afghanistan pour une guerre de dix ans et plus. La France de Chirac ne s’y presse pas. Enfin pas tout de suite mais un peu plus tard oui, en particulier avec Sarkozy. Les Soviétiques s’y étaient cassés le nez. Ce ne sera guère mieux avec l’OTAN.

    2003 : la deuxième guerre d’Irak avec les « démocraties » rassemblées sous la bannière étoilée pour mettre enfin l’Irak à l’heure du paradis occidental et démocratique. Triomphe que l’on connaît bien.

    La France de Chirac et de Villepin refuse de s’y rendre. Le monde, celui des pays du tiers et des non-alignés, dit son admiration, Le mensonge des armes de destruction massive propagé par Washington et Londres est dénoncé. Avec un groupe décidé à en faire la démonstration, nous nous rendons en Irak. À mon retour, madame Alliot-Marie, ministre de la Défense, me fait envoyer par son directeur du cabinet militaire une lettre comminatoire pour me rappeler au devoir de réserve ! Peut-être avait-elle des vues différentes de celles du Président sur ce sujet ?

    2010, Sarkozy président, Londres et Paris s’unissent pour semer le chaos en Libye et faire assassiner dans des conditions pornographiques le président Kadhafi. Belle opération militaire sous-traitée par Washington à ses deux vassaux auxquels il apporte le soutien logistique de pourvoyeur d’armes et de munitions. Nous en connaissons tous les conséquences.

    Mais cela ne suffit pas. Un autre chaos est en train de mijoter.

    2012, Après Sarkozy va-t-en guerre, voilà Hollande et son ministre des Affaires étrangères, Fabius, dont l’obsession est la destitution d’un chef d’État légitime et la guerre à un État membre de l’ONU. La Syrie est à son tour dans le chaos, attaquée par Al-Qaïda, l’État islamique et quelques autres entités baptisées opposition forcément démocratique : guerre médiatique mensongère, diabolisation à outrance, rien n’y fait, l’armée syrienne se bat et résiste, bientôt aidée par l’Iran et le Hezbollah chiites, et la Russie. Washington fait un repli au moins en apparence et la France de Hollande et Fabius se ridiculise.

    C’est le tableau d’un chaos parfaitement organisé que nous avons là pour le Proche- et le Moyen-Orient, conforme à la stratégie d’une Amérique forte d’un dollar qu’elle contrôle et d’une défense à nulle autre comparable, d’une doctrine et d’une idéologie dominatrices : Al-Qaïda, le Daech, ce sont ses enfants nourris aux pétrodollars du Qatar et de l’Arabie Saoudite et armés par eux par délégation de Washington. Quel est dans tout cela le rôle joué par Israël ? De façon directe et indirecte.

    Alors une France qui en bon valet s’engage sur tous les fronts de l’atlantisme, une France faible ou affaiblie, une France laïque aussi, cela fait une belle cible pour l’islamisme, la face sombre de l’islam que la stratégie du chaos a fait ressurgir au sein de ces peuples humiliés, combattus à coups de bombes, ramenés à l’âge de pierre, avec une économie ravagée et un développement forcément négatif, soumis à une guerre de religion où les attentats ô combien meurtriers sont quotidiens et ne réveillent plus l’émotion dans le monde depuis longtemps.

    Ces peuples n’ont plus d’autres références que la religion et la jeunesse s’y précipitent avec toute la violence et le fanatisme, pour ne pas dire la haine de gens qui n’ont aucune autre perspective, loin des promesses de la vraie vie. Ceci n’est pas une excuse mais bien une explication.

    Alors oui, l’islamisme, voilà l’ennemi ! Il est là, ressuscité par le chaos, dangereux, assassin et bien sûr nous n’avons d’autre choix que de le combattre avec fermeté avec toutes les armes dont nous disposons pour ce faire et une volonté clairement affichée.

    Mais je ne peux m’empêcher de penser que l’atlantisme, pour nous Français, c’est aussi l’ennemi, le mal qui a donné libre cours à l’autre mal. Celui dont la politique s’appuyant sur une stratégie limpide et délibérément choisie est celle du chaos. Stratégie dont, qu’importe la majorité aux affaires, la France s’est faite la complice jusqu’en Europe, que ce soit pour le dépècement de la Yougoslavie ou la guerre civile en Ukraine, ignorant le plus généralement le point de vue russe sur ces questions.

    A semer le vent, l’atlantisme de nos dirigeants, atlantisme de conviction ou de circonstance, récolte aujourd’hui la tempête sur le sol de France.

    Aux hommes et femmes politiques et à tous ceux qui disent que la guerre est une chose trop sérieuse pour être confiée aux militaires, il est permis de répliquer qu’elle est la conséquence de l’incapacité des politiques à la prévenir, et qu’en décider est une chose si sérieuse que cela devrait revenir au peuple, à la nation consultée par référendum et non pas à un parlement dont les membres sont trop souvent soumis au court terme et à une discipline de parti incompatible avec un choix en conscience.

    Contre Amiral (2s) Claude Gaucherand, 16 novembre 2015

    Source : arretsurinfo.ch

    http://www.polemia.com/a-semer-le-vent-latlantisme-de-nos-dirigeants-atlantisme-de-conviction-ou-de-circonstance-recolte-aujourdhui-la-tempete-sur-le-sol-de-france-2/