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international - Page 1097

  • La dette des pays riches reste à des niveaux “historiques”

     

    La dette des pays riches montre des signes de stabilisation mais se maintient à des “niveaux historiquement hauts” nécessitant de réduire les dépenses publiques, a affirmé mercredi le Fonds monétaire international (FMI).

    Dans les économies développées, les récentes mesures politiques ont généralement permis de stabiliser les ratios de dette mais les perspectives à moyen terme restent incertaines et la dette se maintient à des niveaux historiques“, souligne l’institution dans son rapport semestriel de surveillance budgétaire.

    En moyenne, la dette publique des pays riches devrait, comme en 2013, atteindre cette année 107,1% de leur produit intérieur brut avant de décliner très légèrement de 0,2 point en 2015, selon les prévisions du Fonds.

    En comparaison, celle des pays émergents devrait atteindre seulement 33,7% de leur PIB cette année.

    Avec un ratio de dette/PIB de 243,5% prévu en 2014, le Japon devrait encore figurer en tête du peloton des pays développés les plus endettés, suivis par la Grèce (174,7%), sous assistance financière depuis 2010, et l’Italie (134,5%).

    Selon le FMI, ce poids pourrait encore s’alourdir en cas de déflation (baisse prolongée des prix à la consommation) qui aurait des “effets nocifs” en renforçant la charge de la dette payée par les Etats à leur créanciers.

    Sur le court terme, le FMI note que les cures d’austérité budgétaire devraient ralentir leur rythme “dans la plupart des pays industrialisés“, et moins peser sur la reprise économique.

    Mais à plus longue échéance, le Fonds appelle les pays riches à concocter des plans “crédibles” de réduction des déficits et assure que la baisse des dépenses publiques pourrait s’avérer “inévitable” étant donné la faible marge de manoeuvre fiscale.

    Sans donner de pistes précises, le Fonds affirme que les salaires de la fonction publique et les aides sociales comptent pour 30% du PIB des pays riches et pour 80% de leurs dépenses hors charge de la dette.

    Il semble y avoir une possibilité de gagner en efficacité dans de nombreux domaines, dont la santé et l’éducation“, écrit également le FMI, se démarquant ainsi de son précédent rapport sur les finances publiques publié en octobre.

    Tranchant avec ses positions traditionnelles, le FMI jugeait alors “possible” de faire davantage contribuer les plus fortunés et les multinationales à la réduction des déficits. Il avait même envisagé une taxe exceptionnelle de 10% sur le patrimoine des ménages dans la zone euro mais avait dû faire machine arrière face au tollé généré par cette proposition.

    Les Echos

    http://fortune.fdesouche.com/336157-la-dette-des-pays-riches-reste-des-niveaux-historiques#more-336157

     

  • « La main de Soros & Co. dans le désordre ukrainien », par Laurent Glauzy

     

    « Dans son article George Soros’ Giant Globalist Footprint in Ukraine’s Turmoil (La trace du géant mondialiste Soros dans le désordre ukrainien), publié dans le journal The New American, William F. Jasper développe les vraies raisons de la révolte de la place Maïdan qui a fait plus de quatre-vingt-dix morts. Cet écrivain analyse avec une clarté et une profondeur peu communes les véritables causes qui ont mis Kiev à feu et à sang du 29 novembre 2013 au 21 février 2014.

    William F. Jasper expose que, de Gazprom aux siloviki [composés des responsables des ministères et des services chargés de la défense et de la protection de l’ordre public : le ministère des Affaires intérieures (MVD), le ministère de la Défense (MO), le Service fédéral de Sécurité (FSB)], dans la Russie de Poutine, les grandes entreprises sont tenues par d’anciens hauts responsables du KGB[1]. Les anciens apparatchiki constituent les sphères supérieures du pouvoir russe.

    À Kiev, cette réalité est représentée, dans l’ombre, par George Soros. Ces dix dernières années, comme dans des dizaines d’autres nations, le milliardaire a versé des millions de dollars à des organisations non-gouvernementales (ONG) ukrainiennes, dans le but de transformer ce pays en une société « plus ouverte et démocratique ».

    Soros derrière l’ONU

     

    De fait, les manifestants de la place Maïdan étaient instrumentalisés par Soros et ses associations, à l’instar de l’International Renaissance Foundation (IRF) et de l’Open Society.

    L’IRF, fondée par Soros, a contribué à la « transformation démocratique » de l’Ukraine. Le rapport annuel de 2012, mentionne que « l’IRF a versé plus de 6,7 millions de dollars, par le biais d’organisations actives en Ukraine ». Dans un pays affamé, les dollars sont un argument plus persuasif que les apparentes oppositions politiques. Selon le site de l’IRF, sur plusieurs années, Soros a arrosé les ONG ukrainiennes jusqu’à 100 millions de dollars.

    Cependant, l’influence de Soros dépasse ces financements, qu’il a également octroyés à des activistes et au monde académique. Elle s’exerce aussi sur l’opinion publique mondiale, à travers son réseau de propagande, qui inclut Project Syndicate[2], une des structures de l’Open Society Foundation, regroupant des présidents, des Premiers ministres, des parlementaires, des banquiers, des directeurs de presse et des géants de Wall Street.

    Dans un article du Project Syndicate du 26 février 2014, relayé par des centaines de quotidiens et de sites web, Soros soutient que l’Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI) doivent envisager un nouveau plan Marshall pour l’Ukraine, ce qui conduira à un transfert inéluctable de capitaux des contribuables de l’UE et des États-Unis vers les mains de politiciens, d’organisations et d’institutions véreux approuvés par les mondialistes, socialistes et corporatistes qui contrôlent les instances supra-gouvernementales.

    Dans l’article du Guardian du 27/2/14, Sustaining Ukraine’s Breakthrough(Soutenons le renouveau de l’Ukraine), Soros mentionne : « L’Ukraine nécessite une assistance extérieure dont seule l’UE peut être garante ». Cette aide conduira à une gestion dirigée par des experts à la solde de Soros, à savoir la planification centralisée qui est la marque de tous les régimes socialistes ou communistes. Quoi de plus normal pour ce financier qui est le premier soutien d’une planification conduite par l’ONU, le FMI et la Banque mondiale ? Ces entités visent un contrôle global de la population par l’intervention, notamment, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Cette réalisation fut déjà avancée dans Le Nouveau testament de Satan, en 1770, par Adam Weishaupt, le fondateur de l’Ordre des Illuminati, à la solde de Rothschild. La stratégie de Weishaupt s’articule autour de la suppression des nations et de la concentration du pouvoir au sein d’organisations supranationales et « humanistes » : la démocratie est un moyen et non une fin en soi. Les événements ukrainiens obéissent bien à un scénario établi de longue date.

    L’attachement morbide de Soros au mondialisme prévoit, en particulier, l’élargissement de l’UE, au centre de ses prises de position. Ce moyen est une étape pour parvenir au transfert de tous les pouvoirs législatifs, juridiques et exécutifs vers les sphères politiques européennes de Bruxelles.

    L’UE, vers une Europe soviétique

    Ces dernières années, Soros a œuvré à la création d’un Trésor unique de l’Union européenne ou d’une Autorité fiscale européenne (EFA, en anglais). Ce serait, selon le financier, l’ingrédient nécessaire pour que l’euro devienne une véritable devise, avec un prêteur authentique. La Banque centrale européenne soutient donc Soros, dans ce projet. Quand Mario Draghi, l’actuel président de la BCE, vice-président pour l’Europe de Goldman Sachs entre 2002 et 2005, gouverneur de la Banque d’Italie entre 2006 et 2011, a annoncé le 1er août 2012 que la BCE aurait « fait le nécessaire pour maintenir l’euro en état de stabilité », Jens Weidmann, président de la Bundesbank, objecta que, par ses statuts, la BCE a des pouvoirs limités.

    Néanmoins, Draghi a confirmé que la BCE a effectué des acquisitions massives d’obligations d’État des nations européennes endettées, afin que ces dernières se placent sous le contrôle de la Troïka (la Commission européenne, la BCE et le FMI). Il s’agit de la même Troïka qui, en 2013, a ruiné les Chypriotes, en confisquant leurs dépôts bancaires, afin de rembourser les obligations gérées par la Goldman Sachs. Toutefois, Soros, qui affirme la légalité et la transparence de son travail, soutient que cette Troïka - qui agit sans légalité et sans rendre de compte à aucune autorité - n’ayant pas suffisamment de pouvoir, devrait être établie par une Autorité fiscale européenne.

    À travers ce processus se dessinent les contours du gouvernement fédéral européen. La forte présence du FMI prouve que le projet de l’UE n’a rien de strictement européen. Les mondialistes ruinent les nations, les mettent sous tutelle… et appliquent ensuite les mêmes « solutions mondialistes » qui ont provoqué leur ruine. Quant au passif de la BCE, il est depuis des années rempli de bons du trésor pourris. Il en est de même pour la FED. Ces agissements conduiront inéluctablement à une nouvelle crise, ce qui permettra aux mondialistes de réclamer encore davantage d’intégration européenne et mondiale. Dans ce jeu particulièrement machiavélique, il faut préciser que la Troïka constitue l’embryon d’un exécutif budgétaire européen (gouvernement européen), avec la BCE comme bras monétaire.

    Les Ukrainiens contre l’UE

    Christine Lagarde, directrice du FMI, et l’« ancien » communiste maoïste José Manuel Barroso, président de la Commission de l’UE, ont déjà préparé une série d’aides de plusieurs milliards pour l’Ukraine. De nombreux Ukrainiens craignent que leur pays ne soit mis sous le contrôle de la Troïka. Ils ne veulent pas passer de Viktor Ianoukovytch (président destitué par le nouveau parlement ukrainien, le 22 février 2014) à un gouvernement sous le joug de l’UE et du FMI. Un sondage demandé par le département d’Etat américain révèle que seulement 37 % des Ukrainiens sont favorables à l’adhésion de leur pays à l’UE.

    Michael Roberts, qui se définit comme un économiste marxiste, affirme dans un article du 27 février, Ukraine : Hobson’s choice (Ukraine : le choix d’Hobson), posté sur son site : « Aux Ukrainiens, il est donné le choix illusoire d’opter pour le capitalisme des anciens pontes du KGB ou de s’engager avec les corrompus de l’Union européenne. » Il avertit que la dette extérieure de l’Ukraine doublera rapidement si elle accepte le prêt du FMI. La population sera oppressée par une dette insoutenable. « L’Ukraine est devant un écroulement financier et une faillite bancaire. Dans les prochains mois, le nouveau gouvernement sera aidé par des emprunts dans l’attente de la signature de l’accord avec le FMI. Des temps difficiles commenceront. Dès l’acceptation du nouvel endettement par le FMI, la dette doublera d’un seul coup. Il s’ensuivra une dévaluation par rapport au dollar et à l’euro. Cet endettement pourrait encore doubler et peser pendant plus d’une génération sur les Ukrainiens, asservis par un endettement perpétuel. »

    L’écrivain bosniaque Andrej Nikolaidis, qui partage cette analyse, pense que, sous la Troïka, l’Ukraine enregistrera un endettement abyssal et un accroissement massif de la pauvreté. Il rappelle qu’« au début de la dissolution de l’ancienne Yougoslavie, la dette extérieure était de 9,5 milliards de livres. Actuellement, après l’aide reçue par la Troïka, celle-ci est supérieure à 107 milliards de livres. La Bosnie est devenue un pays plus pauvre et plus divisé qu’en 1992. Des soldats affamés et malades, qui s’étaient rassemblés pour protester, expliquaient : « Pendant que nous versons notre sang, ils sont en train de nous voler… ». Certains Bosniaques imaginaient alors l’avenir de leur pays sous la bannière de l’UE, de la Croatie ou sous celle de la Grande Serbie : plusieurs bannières, mais une pauvreté unique pour tous ».

    N’y a-t-il donc pas d’autres possibilités pour l’Ukraine que d’entrer dans l’UE ou dans l’union douanière du Kremlin ? Ne pourrait-elle pas adopter une position pacifique, indépendante et neutre, tout en respectant ces deux entités supranationales ? Dans ce schéma, les Russes et l’Union européenne bénéficieraient tous d’une Ukraine pacifique. À l’inverse des oligarques russes, de ceux de l’Union européenne et de leurs homologues mondialistes atlantistes, les Ukrainiens n’ont par conséquent aucun avantage à choisir l’une ou l’autre des deux formations. Pour quelle raison les Américains et les Européens devraient-ils opter pour la propagande pro-européenne de Soros, d’Obama, de Kerry, de Clinton, de John McCain ou d’autres mondialistes ?

    Les arcanes du mondialisme

    Soros et son grand troupeau d’intellectuels du Project Syndicate travaillent dans ce sens. En novembre 2010, il a reçu du Canadian International Council (CIC) le Globalist of the Year Award. Le Project Syndicate comprend 500 journaux, dans plus de 150 pays, avec un tirage mondial de 70 millions d’exemplaires. La vraie force de Soros ne provient pas de sa mainmise sur la presse, mais avant tout de son appartenance à une élite défendant la gouvernance mondiale. D’ailleurs, il est un des principaux financiers du Council on Foreign Relations (CFR), le think tank le plus influent de la politique étrangère américaine[3]. Il s’agit d’une force qui, depuis le milieu du XXe siècle, dirige le gouvernement américain, la Réserve Fédérale, ainsi que les partis Démocrate et Républicain. Soros en a été le directeur, de 1995 à 2004. À ce poste, il a présidé, en 2000, la conférence Latin America : Sustaining Economic & Political Reform (Amérique latine : soutien économique et réforme politique), promouvant la Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA). Par ailleurs, Soros a été un activiste au sein d’importantes organisations mondialistes, dont certaines fondées par lui-même, comme Brookings InstitutionCarnegie Endowment for International PeaceWorld Policy ConferenceWorld Economic ForumInternational Crisis GroupClinton Global InitiativeBilderberg GroupU.S. State Department,Gorbachev FoundationThe Good Club (un club exclusif de milliardaires fréquenté par Bill Gates, Warren Buffett, David Rockefeller, Ted Turner, Michael Bloomberg et Oprah Winfrey).

    Ce club prône le contrôle de la population. Soros fait partie de nombreux groupes de consultation - sous l’égide de l’ONU – projetant l’instauration d’une Tobin Tax, pour limiter la volatilité du taux de change en taxant les transactions monétaires internationales, mais aussi pour permettre le contrôle mondial sur les émanations de CO2 soi-disant liées à un pseudo-réchauffement climatique. Ce mensonge a permis à son auteur, Edmund de Rothschild, en 1991, de recevoir de la part de 179 États membres de l’ONU 30 % des terres riches en minerais, en garantie des prêts contractés pour les réformes écologiques. Pour étendre de manière indicible son pouvoir et l’action du FMI, sous prétexte d’une lutte contre l’extrême pauvreté, la mortalité infantile ou le Sida, Soros a aussi fait adopter, en 2000, les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

    Beaucoup de détracteurs de Soros, aussi bien à droite qu’à gauche, ignorent ces faits et voient seulement le milliardaire comme un agitateur indépendant agissant pour son propre compte.

    Les oligarques dirigent Kiev

    Le 10 décembre 1995, Ukrainian Weekly écrivait : « L’American-Ukrainian Advisory Committee (AUAC), qui s’est réuni à New York les 17 et 18 novembre [1995], a confirmé qu’une Ukraine ouverte et dynamique irait dans les intérêts de la stabilité de l’Europe et de la sécurité des États-Unis ». L’AUAC avait alors demandé l’intervention du Congrès américain, de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), du FMI, de la Banque mondiale et de l’UE, pour faire pression sur l’Ukraine et son président d’alors, Leonid Kouchma. Sur les doléances des États-Unis et du reste de l’Occident, cet ancien communiste engagea son pays dans une vague de privatisations, en bradant aux investisseurs privés des paquets entiers d’actions et en consolidant les avoirs des nouveaux oligarques, lesquels devinrent les vrais maîtres de l’Ukraine. En outre, au sein de l’UAUC, siègent aux côtés de Soros, des membres du CFR, comme Zbigniew Brzezinski, Henry Kissinger, Frank Carlucci et Richard Burt. Ce sont les mêmes qui, aujourd’hui, forcent l’Ukraine à entrer dans l’Europe.

    Victor Pintchouk est un des oligarques qui a bénéficié du programme frauduleux des privatisations ukrainiennes. Soros et la Victor Pintchouk Foundation collaborent dans le financement de plusieurs ONG et de projets en Ukraine. Soros participe aux conférences du Yalta european Strategy (Yes), think tank de Pintchouk, qui se trouve en Crimée, au palais de Livadia. Comme pour le groupe Bilderberg, dont David Rockefeller est un des fondateurs, les réunions du Yes se déroulent à huis clos. Elles accueillent des présidents, des Premiers ministres, des magnats de l’industrie et de la finance, ainsi que des dirigeants de multinationales. Les participants américains qui y adhèrent, outre Soros, sont notamment Bill Clinton, William Daley (chef de l’équipe Obama), Robert Zoellick (représentant de Bush pour le commerce et président de la Banque mondiale de 2007 à 2012), aussi bien que Newt Gingrich, président de la Chambre des représentants des États-Unis et Condoleezza Rice.

    Pintchouk, ami et financier de Bill Clinton et de Hillary Clinton, n’a pas seulement financé la Clinton Global Initiative, il a aussi versé 13 millions de dollars à la Bill, Hillary and Chelsea Clinton Foundation. Douglas E. Schoen (CFR), conseiller des Clinton, a été embauché, en 2000, par Pintchouk, avec des émoluments à hauteur de 40 000 dollars par mois.

    Une des initiatives communes de Soros et Pintchouk est le financement de l’Ukraine Crisis Media Center (CMC). Ce groupe, qui propose une collaboration entre des entreprises ukrainiennes évoluant dans le secteur des relations publiques et des journalistes, a ses quartiers généraux dans l’Hotel Ucraina de Kiev. Le CMC a été officiellement créé pour se distinguer de la propagande émanant des médias russes, en produisant soi-disant une information indépendante, avec l’imprimatur du couple Pintchouk/Soros.

    Dans le champ politique, le nouveau gouvernement de Kiev n’est rien d’autre qu’une représentation oligarchique, composée d’anciens communistes amis de Pintchouk. Ce dernier est membre du Peterson Institute for International Economicsthink tank atlantiste basé à Washington D.C. Il siège avec Soros au Brookings Institution, un autre think tank, dont le siège est aussi à Washington D.C.

    L’Ukraine et la Rothschild Connexion

    Soros et Pintchouk ont également des connexions avec la dynastie des Rothschild. En 2011, George C. Karlweis, conseiller du baron Edmond de Rothschild, révélait que Rothschild avait fourni à Soros des capitaux pour fonder la banque d’investissement Quantum group of Funds.

    L’étendue des liens entre Pintchouk et l’empire des Rothschild se vérifie également par le rôle de Jean-Pierre Saltiel, qui a travaillé au ministère des Affaires étrangères, à Paris. Il siège au conseil du Yalta European Strategy de Pintchouk et au conglomérat ukrainien du secteur mondial de l’acier et de la métallurgie, Interpipe group. Saltiel est depuis longtemps consultant des Rothschild. De 1999 à 2004, il a d’ailleurs été président du Rothschild Conseil International, une des branches principales qui gèrent les affaires de la famille. Saltiel siège aussi au conseil du Pik group, la plus grande entreprise de bâtiment russe, fondée en 1994 par les oligarques Yuri Zhukov et Kirill Pisaerev.

    Comme Soros et Rothschild, l’oligarque ukrainien Pintchouk travaille avec plusieurs oligarques russes. Les réunions du Yes accueillent régulièrement de nombreux oligarques de l’entourage de Poutine : des politiciens et des cadres nommés par ses soins.

    Alfa Bank, la plus grande banque privée russe, est un sponsor du Yes. Son président, Michael Fridman, est un allié de Poutine. Cet oligarque « russe », qui siège à l’International Advisory Board du CFR, a subventionné la création du Russia and Russian-American Relations Lecture, programme du CFR pour le développement des relations entre les États-Unis et la Russie. Qui plus est, Rinat Akhmetov, le plus riche oligarque ukrainien, à présent membre du nouveau gouvernement, est un allié de Poutine et de Ianoukovytch.

    Poutine, le pion dans l’échiquier mondialiste

    Comme Fridman et Soros, Rinat Akhmetov, chargé des affaires avec la Russie, l’UE et les États-Unis, est un financier du Yes. Malgré les apparences, la Russie est devenue une alliée des affaires de Soros, pendant qu’Angela Merkel (ancienne communiste de l’Allemagne de l’Est, qui dirige maintenant l’Allemagne unifiée) sert de médiatrice avec la Russie.

    Dans l’article déjà cité de Project Syndicate, Soros avance : « L’Allemagne doit prendre la situation en main. La chancelière Angela Merkel doit rencontrer le président Poutine et garantir que la Russie est une partenaire, et non une adversaire, du processus de renaissance de l’Ukraine ». William F. Jasper pense que la politique de Poutine a pour objectif de jeter l’Ukraine dans les bras des Occidentaux. Dans ses livres New Lies for Old et The Perestroika Deception, Anatoliy Mikhaïlovitch Golitsyne, ancien espion du KGB passé à l’Ouest en 1961, affirme que la Russie a toujours entrepris une stratégie de convergence avec les États-Unis. (en 1967, le KGB tenta de l’assassiner). Ensuite, quand tout se sera calmé, Poutine et ses oligarques feront des affaires, comme d’habitude, avec le nouveau gouvernement ukrainien et ses oligarques.

    Un plan Marshall pour Kiev

    Dans The Wise Men (les hommes sages), les auteurs Walter Isaacson (CFR) et Evan Thomas rapportent une conversation où John J. McCloy - important membre du CFR et architecte du plan Marshall - explique comment il a fait croire au peuple américain qu’il était nécessaire de combattre le communisme et de développer le plan Marshall. Dean Acheson, secrétaire d’État américain de 1949 à 1953, un autre soi-disant sage du CFR, concluait « que la rhétorique anticommuniste est nécessaire pour gagner l’appui de la politique britannique. » Acheson et les membres du CFR n’avaient aucune intention de combattre le communisme et savaient pertinemment que le Plan Marshall n’était pas un programme anti-communiste, mais un procédé utile pour établir les prémices de l’Europe à travers la Communauté européenne du Charbon et de l’Acier, premier germe de la future UE, au prix, bien entendu, de milliards de dollars provenant des contribuables américains. En fait, bien loin d’être anti-communistes, McCloy, Acheson, Averill Harriman, Charles Bohlen, Robert Lovett, étaient d’ardents anti-anti-communistes.

    En outre, pendant que McCloy et ses alliés promouvaient le plan Marshall, officiellement pour combattre le communisme, sous l’influence du CFR, l’Occident fournissait à l’Union soviétique des aides colossales, financières ou technologiques, comme l’expose en détail le Pr Antony Sutton, dans The best enemy money can buy (le meilleur ennemi que l’argent peut acheter),National Suicide, et Western Technology and Soviet Economic Development. Dans Russia from the American Embassy (la Russie vue de l’ambassade américaine) (1921), l’ambassadeur américain à Moscou, David Francis, affirme que la révolution bolchévique a été soutenue par les Rockefeller et les financiers américains, par l’intermédiaire de la Fabian Society. Dans Les sacrifiés du Danube (1957), Virghil Gheorghiu, prêtre, puis évêque orthodoxe roumain ayant officié à Paris, écrit que, dans les années 1950 les Américains finançaient l’édification de prisons en Bulgarie. DansL’holocauste des âmes (1997), Grégoire Dumitrescu, rescapé de la prison communiste de Pitesti (Bucarest), qui avait pour but de rééduquer les esprits par la torture, sous la direction d’Ana Pauker (fille de rabbin, élue modèle de la femme communiste par Staline), affirmait que Radio Free Europe servait à entretenir une opposition stérile contre le bloc de l’Est.

    Le CFR savait qu’il serait plus facile de faire adopter ses programmes mondialistes dans un imbroglio anti-communiste. Le fait que, aujourd’hui, George Soros & Co. envisagent un nouveau plan Marshall et utilisent une rhétorique typique de la Guerre froide, n’est pas une banale coïncidence. Il s’agit d’une manœuvre ayant pour but ultime de réaliser la convergence UE-FMI. Ce procédé usé jusqu’à la corde est encore utilisé pour vendre l’Ukraine aux charognards que sont Manuel Barroso, Mario Draghi et Christine Lagarde… et pour faire payer l’addition de cet effort aux contribuables américains, européens et ukrainiens.  

    Laurent Glauzy 

    http://www.contre-info.com/la-main-de-soros-co-dans-le-desordre-ukrainien-par-laurent-glauzy#more-32322

    [1] L. Glauzy, Atlas de géopolitique révisée, t. I, art. Gazprom, de l’or bleu pour un État rouge, Paris, Éd. des Cimes, 2011.

    [2] Cette syndication publie des analyses de scientifiques, de militants, d’économistes, de personnalités du monde de la politique, des affaires et de la culture « susceptibles d’engendrer le débat au sein d’une opinion informée ». Plus de 430 titres de presse, basés dans 150 pays, y adhèrent.

    [3] Les 19 et 20 février 1987, Jean-Marie Le Pen et le député Charles de Chambrun ont été reçus à New-York par le Council on Foreign Relations (CFR) (Cf. : La Vie Française du 2 au 8/3/87), dont David Rockefeller, président de la Chase Manhattan Bank, est le fondateur.

     

  • Complot ou réification

    1 Durant quelque temps, j’ai adhéré, du bout des dents, à l’hypothèse d’une instauration discrète et progressive, relativement consciente, d’une superstructure politique mondiale par l’usage de forces subversives. Un beau jour, j’ai cessé entièrement d’adhérer à ce genres d’idées. 

    Je me suis aperçu que les partisans de cette vision complotiste mondialiste ne posent pas de limites raisonnables à leur accumulation de soi-disant preuves. Ils finissent par vendre eux même la mèche de leur manque de sérieux en faisant de leur théorie un bric à brac dans lequel ils fourrent tout ce qui peut être transformé en élément d’une conspiration mondialiste. Ce qui finit par faire de la théorie du complot, non point une théorie plus belle, mais une théorie poubelle. On ne construit pas une théorie explicative par bourrage de faits désordonnés dans un cadre des plus sommaires : on obtient seulement un gros tas de faits inexpliqués, gros tas de faits totalement parasitaire pour la pensée politique. On bouche l’horizon nécessaire pour une véritable pensée. La conspiration mondialiste, telle qu’elle est présentée par les partisans de cette optique, est donc en grande partie, et sans doute totalement, imaginaire.

    Lorsqu’il y a cinq cents trente conspirations, dont la moitié abracadabrantes, en cours contre la chrétienté, on en vient inévitablement à penser que l’idée de conspiration est à soumettre sérieusement à la critique, et qu’en fait il n’y a peut-être jamais eu la moindre conspiration contre la chrétienté !

    A un moment donc, toutes ces élucubrations s’écroulent, l’esprit engourdi se réveille, considère qu’une critique méthodique de cette optique conspirationniste s’impose, et se souvient qu’il y a d’autres conceptions de l’histoire. 

    C’est le délire, assez récent, de certains soi-disant contre-révolutionnaires autour des questions de la nature et de l’écologie qui m’a alerté. Je dis soi-disant contre-révolutionnaires parce que passer son temps à inventer des complots délirants parasitant et encombrant le terrain politique ne me semble pas constituer du tout une preuve de lucidité et de probité dans le militantisme politique.

    Il se trouve que je connais bien le monde de la biologie et de l’écologie scientifique : j’ai vu de suite que cet anti-écologisme bilieux, vindicatif et bancal qui est apparu dans le petit monde contre-révolutionnaire a été inventé par quelques illuminés qui sont devenus, parmi bien d’autres, des idiots utiles et confusionnistes servant les véritables pouvoirs. J’ajoute qu’il se trouve toujours des demi-scientifiques mal placés, aux abois, pour pondre et lancer ce genre d’élucubrations. Si vous avez besoin d’un délire de ce genre, inutile de passer commande : ils émergent seuls. 

    En effet, contrairement à ce que l’on pourrait penser, les grands habiles n’ont généralement pas à favoriser d’une manière quelconque l’émergence de délires politiques les mettant à l’abri de toute investigation : ils émergent à leur heure dans certains milieux. Disons que les grands habiles « agissent » cependant, mais d’une manière totalement inconsciente, pour assurer l’élaboration permanente de théories-écrans. Je préciserai cela.

    C’est donc l’escalade dans la hargne et la mesquinerie (envers la nature maintenant, il faut le faire !) et, il faut le dire, dans le délire, de certains contre-révolutionnaires, ou plus exactement pseudo-contre-révolutionnaires qui rend indispensable une critique du principe même du complotisme. 

    Il est certes plus facile de délirer sur un complot d’associations de protection des animaux que de s’attaquer à l’étude des mécanismes économiques, idéologiques ou sociaux profondément enfouis et d’étude très difficile . Dans le premier cas, en une heure de cogitation grincheuse et acariâtre, on ficèle le scénario d’un complot imaginaire, dans le second cas, il faut déchiffrer quelques milliers de pages ardues en philosophie, en épistémologie, en économie, en psychiatrie pour commencer à comprendre ces mécanismes. 

    Il est un moment où il faut rappeler froidement et sans complaisance la différence entre délirer et penser.

    2 Le mode de fonctionnement mental des fabricants de complots est très typique.

    Les conspirationnistes sont persuadés qu’ils ont à faire avec des ennemis humains identifiables. Ils personnalisent le combat, ils citent en permanence des tas de noms : tel ou tel financier, telle ou telle organisation internationale. Mais les publications conspirationnistes ne pêchent pas par leur rigueur, c’est le moins que l’on puisse dire, et tout cela est toujours très bizarre et très branlant. On a plutôt l’impression de lire des commérages ou des ragots que des études. Et effectivement l’on s’aperçoit très vite qu’une petite quantité de ragots, d’idées fixes bizarres, de constructions saugrenues circulent d’un écrit à l’autre sans jamais être soumis à la critique.

    Le manque de courage théorique des complotistes est flagrant. L’esprit fonctionne paresseusement, mécaniquement. On répète, on rabâche des bruits, des rumeurs. On se croit très malin : on stagne dans des fantasmes éculés. Cela est aux antipodes d’un travail d’élaboration doctrinal. 

    Les conspirationnistes ne sont pas dans une logique de recherche historique, ils sont dans une logique policière : ils partent à la recherche des coupables dans l’histoire, ils tournent en rond avec leurs listings de malfaiteurs et n’en sortent pas.

    Ils délirent soit, c’est très classique, sur des ennemis imaginaires inaccessibles (des grands classiques : les financiers de Wall Street !) soit, et ça, c’est nouveau, des ennemis imaginaires sans défense (des nouveaux venus : les amis des animaux !) : ainsi ils sont absolument certains de n’avoir jamais à engager un combat politique véritable. Mais pour maintenir la tension, ils renouvellent, ou complètent de temps en temps leur cher stock d’ennemis, devenu une part essentielle de leur être et de leur vie. Cas psychiatriques classiques. 

    Les complotistes semblent constamment à la recherche d’explications à propos de la disparition de leur civilisation, ce qui est très bien, mais ils semblent incapables de penser des explications cohérentes en raison de limites mentales qu’ils ne semblent pas pouvoir franchir. Ils persistent à ignorer des pans entiers de la culture politique et historique, ceux qui sont les plus essentiels. Ils semblent incapables de s’initier à la pensée politique du XXe siècle. Persuadés d’être très intelligents, ils se meuvent dans une sorte de scolastique politique mort-née. 

    Ainsi, ils se heurtent très vite à des murs, ils ne comprennent rien à la réalité politique et ils se vengent sur tous les ennemis imaginaires qui passent à leur portée. Les complotistes font inévitablement penser à ces petits employés qui doivent encaisser toute la journée des humiliations sans broncher et qui passent leurs nerfs sur leur femme ou leur chien en rentrant chez eux.

    Parfois, au beau milieu de règlements de compte dans le petit milieu conspirationniste catholique, émergent des ragots inhabituels qui devraient faire réfléchir : on apprend qu’un tel serait un sous-marin du patronat catholique moderniste, chargé d’entrainer les catholiques intransigeants dans des impasses, vers des doctrines confusionnistes.

    Enfin du point de vue politique pratique, il faut bien dire que les théories du complot produisent essentiellement des geignardises interminables et des constats d’impuissance et pas tellement de victoires sur la machinerie mondialiste. Il est vrai qu’avec tous ces juifs ces francs-maçons et ces amis des bêtes, on est cerné !

    Le conspirationnisme peut donc être interprété comme une forme de pseudo-politique, de paresse politique, d’immobilisme politique, ou, au contraire, d’agitation politique totalement stérile. Celui qui extravague devant son ordinateur sur des ennemis enfermés dans des bunkers de l’autre côté de l’Atlantique est mentalement et politiquement mort. 

    Internet a évidemment multiplié le nombre de ces cadavres mentaux qui sont persuadés de mener un combat politique et, pire, de mener un combat politique difficile et subtil ! De très nombreux jeunes garçons de milieux modestes sans formation politique et historique, mais plein de bonne volonté se trouvent ainsi happés et hypnotisés par les sites conspirationnistes les plus délirants. En quelques mois, ils deviennent des demi-fous politiques luttant avec leur clavier contre beaucoup de méchants ennemis lointains qui veulent accaparer le monde, mais sans la moindre idée de ce que peut être une pensée historique cohérente et fondée. Les conspirationnistes old school, avec leurs éternels ragots et leurs idées fixes, ont ici une responsabilité certaine dans cette dépolitisation, j’irai jusqu’à dire cette crétinisation.

    Crétinisation qui n’a pas que des inconvénients : tant que des dizaines de millions de gogos lutteront avec acharnement devant leur écran contre des « sociétés secrètes », des « clubs » ou le « sionisme », le vrai pouvoir sera assuré d’une tranquillité absolue. Ainsi va le monde.

    3 Toute l’histoire du complotisme, et surtout de l’antisémitisme, montre que le conspirationniste ne fait pas du tout la politique qu’il croit faire : il crée, et exploite compulsivement, spontanément ou sur suggestion, des dérivatifs. Les grandes causes historiques réellement responsables de la déclension de la chrétienté ne sont pas même égratignées par le travail des conspirationnistes : elles sont bien au contraire dissimulées par ce travail, elles restent totalement insoupçonnées !

    Par exemple, l’anti-écologisme est un nouveau dérivatif bizarroïde lancé par quelques délirants, que le gros argent n’a pas inventé, mais qu’il n’avait aucune raison de décourager : « Ça fait toujours un jouet de plus pour les gogos d’extrême droite qui gobent tout ce qu’ils inventent. »

    4 C’est donc le principe même des théories conspirationnistes qui est à mettre en cause. Pour une raison profonde : le mode de pensée conspirationniste lui-même apparait comme un obstacle à l’élaboration d’une pensée politique logique et cohérente. Je suis persuadé désormais que le mode de pensée conspirationniste lui-même est une fabrication historique, d’ailleurs totalement inconsciente, ayant pour fonction de s’opposer à la constitution de théories politiques sérieuses, une structure idéologique en quelque sorte. 

    5 On pourrait alors se demander si les ennemis politiques vrais ne sont pas ceux qui ne sont jamais désignés par les conspirationnistes, qui se trouvent précisément, pour des raisons à identifier, à l’abri définitif de tout repérage et de toute désignation par le conspirationnisme. Ceux que le conspirationnisme, que le mode de pensée conspirationniste ne pourra jamais désigner parce que le conspirationnisme est un mode de pensée qui s’oppose à l’identification de la vérité. 

    6 Quel est alors le seul et véritable ennemi du conspirationniste, le seul qu’il ne peut pas désigner ? Mais c’est très simple : le seul et véritable ennemi du conspirationniste, c’est précisément celui qui l’a transformé en conspirationniste hargneux, mesquin, illogique et sans méthode, incapable de désigner son véritable ennemi et qui le maintient dans les imites mentales du conspirationnisme, dans un état mental anté-politique ou pseudo-politique. 

    Le conspirationniste n’a qu’un ennemi : celui qui l’a transformé en conspirationniste mécanique et stérile.

    7 On sait que le conspirationniste a une vision policière simpliste de l’histoire, il ne pense jamais en termes de processus historique surplombant la volonté et la conscience des individus. Souvent, il ne comprend pas même que ce mode de pensée historique puisse exister.

    Or, il y a longtemps, bientôt deux siècles, que l’histoire n’est plus une enquête policière avec distribution de bons ou de mauvais points à des « personnages historiques », mais l’identification de processus dominant et surplombant la conscience et la volonté des hommes. Ce qui, on me l’accordera, est un peu plus compliqué.

    8 L’ennemi qui a rongé et tué la chrétienté n’est pas un groupe humain ou un ensemble de groupes humains ayant fomenté un « complot ». Je maintiens que cette hypothèse est spécieuse et inopérante, paresseuse et idéologique : elle dissimule la complexité de la réalité historique et n’aboutit qu’à désigner des dérivatifs inventés à la chaine.

    L’ennemi qui a rongé et tué la chrétienté est un processus historique impersonnel. 

    Et le conspirationnisme est forgé par ce même processus impersonnel pour qu’on ne puisse pas raisonner en termes de processus historique impersonnel, de processus capitaliste en l’occurrence.

    Ce n’est pas un ensemble de personnes qui a rongé et continue à ronger la civilisation chrétienne, mais un immense processus impersonnel et glacé : le capitalisme.

    9 Lorsque l’on évoque, avec beaucoup de précautions car c’est s’attaquer au divin, une critique du capitalisme, les interlocuteurs pensent généralement que l’on va parler d’injustices sociales. C’est un aspect des choses. S’il n’y avait que ça ! 

    Ce qui est occulté, dénié, oublié, enfoui, enterré, c’est que le capitalisme est avant tout une immense machine à pétrifier, à glacer, à mécaniser le cerveau des hommes. 

    Techniquement et rigoureusement, on doit dire que le capitalisme est avant tout un immense processus de réification du vivant par l’argent. 

    10 Ainsi, dès que l’on change de point de vue et que l’on commence à raisonner en termes de processus historiques, on perçoit que l’idéologie complotiste a une fonction sociale évidente : interdire l’identification et l’étude du processus qui ronge réellement la chrétienté : le libéralisme économique. Le capitalisme si l’on préfère. 

    Ce ne sont pas les juifs ou les écologistes qui nous mènent à la catastrophe, c’est l’ensemble de ceux qui acceptent peu ou prou de participer du processus libéral, (ou capitaliste, si l’on préfère), y compris donc de très nombreux bons catholiques modernistes bien hypocrites. Hélas le capitalisme est le plus mécanique et le plus impersonnel des processus historique et l’une de ses caractéristiques, c’est qu’il produit évidemment les mêmes effets quels que soient les agents qui y adhérent, qu’ils soient par exemple protestants, juifs catholiques ou athées. Voilà bien ce que l’on voudrait dissimuler, la raison profonde de tant de délires : l’argent « catholique » participa largement à l’effondrement spirituel des populations et à la dissolution de la chrétienté. Voilà le « secret » que le délire conspirationniste a pour fonction de dissimuler dans le milieu contre-révolutionnaire : une foule d’excellents « catholiques » a enfourché dès le XIXe siècle et tout au cours du XXe siècle les pires pratiques de l’accaparement capitaliste, pratiques qui devaient in fine mécaniser l’esprit humain, réduire les hommes à de simples mécaniques mentales.

    Au XIXe siècle, il y aura trois catholicismes en France : le catholicisme rural, le catholicisme intransigeant et savant des « blancs », le catholicisme cagot moraliste, scolastique et hypocrite de la bourgeoisie d’argent, (quant au prolétariat urbain, il est né hors du catholicisme et n’a jamais été christianisé). C’est bien sûr le catholicisme moraliste qui va « gagner » c’est-à-dire ronger et adapter l’Eglise à ses besoins, pour en faire peu à peu ce qu’elle est aujourd’hui : une boîte de com et de pub bobo parmi les autres. Aucune trace de conspiration là-dedans. Mais une parfaite maîtrise de l’hypocrisie distanciée par une classe fortement soudée. Ce qui est très différent et plus difficile à identifier.

    11 Qu’y-t-il donc de choquant et d’irrecevable dans cette explication totalement cohérente de la déchristianisation par le processus capitaliste, explication que l’actualité confirme d’une manière dramatique ? Uniquement ceci, je le répète : dès les débuts du capitalisme industriel, une foule de « bons catholiques » vont se précipiter vers la recherche compulsive du profit et donc participer discrètement toute la semaine à l’assèchement spirituel de l’Eglise qu’ils prétendront servir le dimanche. Et participer plus généralement au processus général de desséchement, de réification de l’esprit humain. C’est un fait, une réalité massive.

    12 Face à l’explication de la catastrophe spirituelle contemporaine par la réification capitaliste, il faut bien dire que les « théories » complotistes, conspirationnistes ou « géopolitiques » font pâle figure et apparaissent comme de simples dérivatifs pour petits bourgeois demi-cultivés toujours prêts à tout gober. 

    Ainsi tout fonctionne en apparence complétement à l’envers puisque ce sont les auteurs les plus détestés et les plus révulsants pour les catholiques intransigeants, des marxistes, qui ont élaboré la théorie la plus aboutie et la plus intelligente de la déchristianisation. Horreur : des marxistes qui expliquent parfaitement et logiquement la déchristianisation sans délirer sur des complots ! C’est en effet le monde à l’envers !

    C’est ainsi : un seul concept marxiste, la réification capitaliste, suffit pour comprendre le processus historique de dessèchement mental et de déspiritualisation des populations occidentales, désormais entièrement mécanisées par deux siècles de procès capitaliste. 

    13 On pourrait aller beaucoup plus et devenir beaucoup plus précis et beaucoup plus technique. Je me limiterai à souligner quelques points.

    L’une des caractéristiques essentielles de la mentalité réifiée telle qu’elle a été définie et étudié par les grands auteurs du marxisme consiste précisément en une incapacité à penser la dimension historique, en une incapacité à avoir un rapport fluide et dialectique à l’histoire. L’homme réifié par le capitalisme importe dans l’histoire la pensée mécanique qui lui a été inculquée implicitement par le monde de l’argent : il transporte sa manière mécanique, froide, automatique de penser (il faudrait plutôt dire « de fonctionner ») dans tous les domaines, y compris bien entendu dans sa conception de l’histoire. Il immobilise, il glace la réalité complexe et nuancée de l’histoire. On a sans doute ici l’explication profonde de l’apparition de la pensée complotiste vulgaire en capitalisme vieillissant.

    Le réifié partage cette vision plate et glacée du temps avec le schizophrène. On peut aller jusqu’à dire que la réification et la schizophrénie sont des types d’aliénation identiques, caractéristique d’une société d’argent vieillissante et indurée : une incapacité à avoir un bon rapport au temps, une immobilisation et une fixation de l’histoire et du temps. Techniquement, on doit dire qu’il y a schrizophrénisation de l’esprit par le fétichisme de la marchandise.

    Dans une société capitaliste dans laquelle tous les vivants, hommes et animaux (voir l’horreur de l’élevage industriel) sont mécanisés et réifiés, les derniers vivants proprement dits sont sans aucun doute les animaux sauvages. On comprend alors mieux la hargne et la méchanceté développées contre la nature et les animaux par des complotistes réifiés, momifiés par l’argent, incapables de comprendre l’histoire et donc d’agir efficacement dans le monde, et donc inconsciemment ombrageux et envieux vis-à-vis des derniers vrais vivants. On comprend que les petits hommes à l’esprit ensablé et mécanisé par l’argent puissent avoir quelque peine à affronter en face ce que fut la vie, la vraie vie, la vie belle et altière, avant la mécanisation généralisée des consciences et des corps.

    Enfin, on ne peut que rappeler très brièvement que les religions se dégradent et meurent précisément par réification, ensablement mental et mécanisation. Généralement, une religion prophétique, inspirée et vivante devient peu à peu une scolastique fossilisée, une casuistique, puis un simple moralisme mécanique sans spiritualité ni mystique. Ensuite, on peut tenter de se battre les flancs, mais tout n’est plus qu’illusion tardive. Ce qui reste après induration de l’esprit par l’hypocrisie n’a pas grand-chose à voir avec une religion, sauf à étendre ce concept à ce que deviennent les religions après leur mort en milieu urbain pétrifié : leur contraire, pharisaïsme et sottise, sophistique et hypocrisie, moralisme et aigreur.

    14 Faut-il donc persister encore longtemps à mignarder autour de la vérité historique pour ménager de bons bourgeois hypocrites et s’interdire ainsi à jamais d’atteindre à une vision enfin adulte de l’histoire ? Au XIXe siècle, le catholicisme a été largement dissous et déspiritualisé par la bourgeoisie « catholique mondaine ». Comme il est aujourd’hui achevé par la même classe hypocrite devenue « catho bobo ». Est-ce donc une réalité historique insupportable et indicible ? Et à quoi sert-il donc de tenter d’introduire une histoire mythologique-complotiste en place de cette réalité ? A protéger le gros argent « catholique » contemporain, qui achève de transformer les églises en galeries d’art ou saunas pour LGBT ? A laisser couler un peu plus vite le peu de chrétienté et de spiritualité qui reste en maugréant machinalement contre les juifs jusqu’à plus soif ? Naïveté, paresse, lassitude ou hypocrisie ?

    15 On peut maintenant préciser la manière dont les grands habiles « agissent ». Ils « agissent » en maintenant les populations dans un état d’atrophie mentale ne leur permettant pas d’accéder à une pensée politique conséquente et cohérente. Mais prenons garde de ne pas interpréter ceci de nouveau dans un sens complotiste ! Ce maintien des populations en état d’atrophie mentale est, de la part des propriétaires du monde, totalement inconscient, involontaire et automatique. Les grands habiles agissent en laissant les choses se faire seules ! Tout s’ajuste très bien sans la moindre trace d’intervention consciente. Seuls ceux qui ne comprennent pas le monde social pensent que l’essentiel se fait d’une manière volontariste.

    La grande bourgeoisie mondialiste maintient simplement toute une population en état de demi-culture, de fausse culture, d’aliénation culturelle par une sorte de ségrégation culturelle implicite : accès réservé au monde de l’art par exemple. Combinée avec une certaine prétention sociale, cette population se trouve en état de fermentation culturelle et politique aussi névrotique et pédante que vaine et stérile. Elle produit ainsi elle-même les idéologies politiques plus ou moins délirantes dans lesquelles elle s’enferre. Elle travaille ainsi « spontanément » contre ses intérêts et pour la sauvegarde du capitalisme. 

    Les complotistes sont des petits bourgeois réifiés et mécanisés, incapables d’accéder à une pensée complexe de l’histoire, se heurtant à leur incompréhension de l’histoire, inventant alors des théories courtes et créant ainsi des dérivatifs occultant en permanence la réalité du procès de réification par le libéralisme économique. 

    16 Il se trouve que c’est le ridicule et la méchanceté atrabilaire et mesquine des attaques de certains complotistes contre l’écologie et la nature, qui m’a conduit pour ma part à m’interroger sérieusement sur l’idée de « complot mondialiste » et aussi sur le concept de complot en général. J’ai seulement évoqué ici très brièvement les problèmes de l’écologie et du rapport avec la nature et l’animal, sujets sur lesquels il y aurait beaucoup à dire. Mais j’ai tenu à expliciter complétement l’invention historique, les fonctions sociales et l’impasse mentale et politique de l’optique complotiste. 

    Jacques-Yves Rossignol

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EFAZpFEEVArNHEZiwq.shtml

    notes

    Le thème du complot a déjà été abordé sur Voxnr. A titre d'exemple, par Roland Gaucher : Les tares de l’extrême-droite (III) : L’obsession du complot http://www.voxnr.com/cc/politique/EplyEluuFplIgtoIrG.shtml

  • La décroissance la plus bête du monde ?

    C’est un fait établi : le mouvement identitaire a très tôt fait siennes les problématiques liées à l’environnement et les solutions proposées par le localisme et la décroissance. Le Grece avait depuis longtemps montré le chemin en franchissant – comme il en a l’habitude – les frontières du politiquement correct, sans s’interdire de puiser à gauche les bonnes idées que la droite avait délaissées. Alain de Benoist est revenu à de nombreuses reprises sur ce sujet, rassemblant sa vision écologique dans un livre de synthèse publié en 2007 “Demain la décroissance !”[1].

    Or il s’avère qu’un véritable « cordon sanitaire » est maintenu autour de cette famille de pensée par les maîtres de la décroissance officielle, avec à leur tête le journal“La Décroissance” (photo). Il est en effet rare de parcourir un numéro sans y trouver un règlement de compte ou une mise en garde vis-à-vis de tel penseur « fascisant » ou « réactionnaire » qui aurait commis le crime de faire sienne certaines positions décroissantes. Il en est de même vis-à-vis des défenseurs d’une écologie chrétienne.

    Un lecteur s’en est d’ailleurs attristé dans le courrier des lecteurs du dernier numéro[2] : « Souvent, je me suis senti troublé par la manière dont vous traitez de la religion. Pour Jacques Ellul, un de vos maîtres à penser, elle avait une place éminente ! La vie de François d’Assise le montre en grand précurseur de la cause ! Le nouveau pape, qui s’inspire de son œuvre, s’attaque, lui, de front, à la mafia financière internationale et met la simplicité au centre de ses préoccupations ! Notre journal n’a pas à faire l’apologie d’une religion, mais il ne faut pas non plus se tromper d’ennemi ! »

     

    Il nous reste simplement à dire « bis ». Ne pas se tromper d’ennemi en effet. Et que les mandarins de la décroissance n’oublient pas que nous sommes du même côté de la bataille. Même lorsque nous leur soumettons la contradiction évidente qu’il y a à vouloir relocaliser l’économie sans relocaliser les populations. Allons messieurs, grands apôtres du « dialogue », ouvrons celui-ci ensemble !

    [1] “Demain la décroissance ! Penser l’écologie jusqu’au bout”, Editions E-dite, octobre 2007

    [2] Numéro 108, avril 2014 : « Energie : plus dure sera la chute »

    http://fr.novopress.info/162345/decroissance-bete-du-monde/#more-162345

  • Parlement ukrainien : bagarre entre députés nationalistes et communistes

    Le parlement ukrainien est connu pour ses rixes.

    Ce mardi, une bagarre a de nouveau éclaté, opposant députés nationalistes (Svoboda) et communistes.

    Tout a commencé quand le chef du parti communiste, Petro Symonenko, a, dans un élan de provocation, accusé dans son discours le parti Svoboda de favoriser la Russie par rapport à l’Ukraine.
    Deux députés du parti sont alors montés au créneau, physiquement.

     

    http://www.contre-info.com/

  • La France est-elle responsable du génocide rwandais ?

    C’est comme si l’on imputait à un gendarme faisant un constat l’accident pour lequel il a été dépêché.   

    L’interventionnisme de la France sur le continent noir est bien mal payé de retour ! Tout juste si le président du Rwanda ne demande pas à 6 ministres et généraux de venir implorer le pardon du peuple réconcilié, en camisole et corde au cou, sous les flashes de la presse internationale. Prélude, évidemment, à l’envoi d’un pactole en résolution des graves dommages de guerre…

    C’est la raison qui a convaincu l’icône noire de notre République de renoncer au déplacement spectaculaire de la réconciliation. Pourtant, le symbole eût été grand et très bénéfique à cette diversité ouverte au monde. Autre mesure discriminatoire : l’ambassadeur de France est déclaré persona non grata pour la cérémonie, décision cohérente du président Paul Kagame, qui pouvait ainsi fustiger la France publiquement, librement et en anglais, pour être entendu du monde entier, à défaut de son propre peuple à majorité francophone.

    Lire la suite

    http://www.bvoltaire.fr/henrigizardin/france-responsable-du-genocide-rwandais,55996