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international - Page 1183

  • Le Conflit au Congo: La Vérité Dévoilée - Crisis In The Congo: Uncovering The Truth

  • Montesquieu et les considérations sur la Pax Americana au Moyen-Orient

    Essai philosophique de Jure Georges Vujic.
    Le modèle belliciste américain expansionniste montre plus d’une fois son visage avec l’annonce de l’intervention militaire de l’administration Obama en Syrie. Il semblerait à première vue que les Etats-Unis n’aient tiré aucune leçon de l’expérience irakienne ou libyenne. En fait, il n’en est rien : il s’agit bien, hier comme aujourd’hui, d’un géo-constructivisme agressif qui est à l’œuvre et dont l’objet est d’appliquer par la force aux peuples du Moyen-Orient et du Maghreb la recette du « chaos constructif » qui consiste à exporter le modèle occidental de la démocratie de marché, en déconstruisant et reconstruisant les régimes et les Etats de la région comme de simples  jouets Lego.

    Une stratégie à l’américaine

    Il s’agit bien d’une entreprise belliqueuse (certes, aventureuse) néo-impériale et atlantiste qui compte bien sur la dissémination des micro-bellicismes à l’échelon local, en instrumentalisant des dispositifs identitaires construits artificiellement. A cet effet, l’induction de conflits locaux inter-ethniques, religieux en Afghanistan et dans le monde arabe (chiites contre sunnites), n’est que le fruit de cette stratégie de faible intensité qui tend à entretenir et générer des foyers de tension pour mieux diviser et régner. A propos de cette stratégie, les Considérations inspirées de celles de Montesquieu sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence, écrites en 1734, sont instructives. Elles sont toujours d’actualité et notamment lorsqu’elles se transposent à la Pax Americana, notamment dans le chapitre sur « L’art de la conduite que les Romains tinrent pour soumettre tous les peuples ». On y lit : « Ils tenaient à terre ceux qu’ils trouvaient abattus », « ôtaient une partie du domaine du peuple vaincu pour le donner à leurs alliés », se servaient de ceux-ci pour faire la guerre à leurs ennemis, « ce en quoi ils faisaient deux choses ; ils attachaient à Rome des rois dont elle avait peu à craindre et beaucoup à espérer et en affaiblissaient d’autres dont elle n’avait rien à espérer et tout à craindre ». Après avoir détruit des armées, ils ruinaient les finances en faisant payer les frais de guerre, ce qui forçait les dirigeants de ces pays « d’opprimer leurs peuples et de perdre leur amour ». Les vaincus pouvaient se voir décerner des récompenses éclatantes, notamment le titre convoité « d’allié du peuple romain » : amis, ils n’en étaient que le plus souvent humiliés.

    Comment ne pas songer à la paix versaillaise accablante et honteuse que les Etas-Unis et leurs alliés ont imposée en 1919 à l’Allemagne, avec des réparations de guerre que le peuple allemand devait payer jusqu’en 1988 ? Puis encore comment ne pas transposer cette stratégie d’assujettissement des peuples à la situation des pays du Tiers-Monde, du Maghreb au Pakistan,  sans parler des sanctions infligées aux « Etats-parias » ou « voyous » ?

    Comme au temps de la colonisation espagnole du continent américain contre laquelle s’était levé Bartolome de Las Casas qui prendra la défense des indigènes colonisés (voir la « Controverse de Valladolid », fameux débat au cours duquel il s’illustra), le monde actuel, et plus particulièrement l’Europe, est dominé par le système de « encomienda ». Ce système colonial consistait à donner « en commande » à un conquérant une parcelle de territoire, ainsi que les indigènes qui y habitaient, avec pour but de faire fructifier le pays, lever l’impôt et christianiser les indigènes. Comme hier dans le « Nouveau Monde », nous vivons presque dans une « encomienda » globale, une terre d’Europe en friche exploitée par l’oligarchie financialiste globale.

    Aujourd’hui, le colon a rangé sa soutane de jésuite pour propager aux quatre coins du monde parmi les indigènes la nouvelle foi dans le monothéisme du marché, des bienfaits matériels de la société de consommation, de la culture coca-cola, de la musique techno et rap et en l’adhésion inconditionnelle aux sacro-saints dogmes de la démocratie de marché et en l’idéologie des droits de l’Homme. Comme hier lorsque les tuniques bleues pacifiaient les Indiens en les abreuvant de whisky, aujourd’hui nos indigènes européens sont amadoués par les drogues douces de la société de consommation, les sédatifs hédonistiques de la cité de la joie permanente. Bernanos avait raison, la grande tragédie de notre siècle de néocolonisation globale réside dans la duperie généralisée.

     En effet, la fin de l’ordre bipolaire, avec l’effondrement de l’URSS, permettait aux Etats-Unis, comme puissance dominante du moment, d’en revenir à la politique de la canonnière. La mise en œuvre d’une telle politique est le produit d’un approfondissement des réflexions stratégiques entreprises depuis 1984 sur les opérations de dissuasion sélective. Ces opérations, après avoir planché sur les conflits de faible intensité, étudièrent les moyens à mettre en œuvre pour faire face à des conflits de moyenne intensité, qui mettaient en scène des puissances régionales disposant d’un important armement conventionnel comme la Syrie et l’Irak.

    Dans les pays les plus faibles on utilise la stratégie du « coupe-feu » qui consiste à monnayer, au prix d’une libéralisation du marché, le bouclier protecteur d’Oncle Sam et le titre d’allié. Là où le pays est plus récalcitrant et « entêté », on met en œuvre le concept de conflit de moyenne intensité qui implique la mise au point de nouvelles techniques d’intervention prévoyant le transport sur de longues distances, et dans les délais les plus brefs possibles, des troupes nombreuses et un matériel conventionnel important capables de faire la différence face à des ennemis disposant d’une puissance de feu non négligeable.

    Bref, pour soumettre l’ennemi, on utilise tout d’abord la dissuasion, le « pressing diplomatique », euphémisme pour un chantage économico-financier, où sous prétexte de pacification on intervient militairement et médiatiquement comme ultime recours. Ainsi, Grenade, l’Afghanistan, la Guerre du Golfe, la Bosnie Herzégovine, le Kosovo, l’Irak, la Libye ne sont que des théâtres où les Etats-Unis ont été en mesure de tester la pertinence de leurs schémas théoriques stratégiques et la fiabilité de leur logistique et de leur armement. Là où il n’y avait pas de conflit dans une zone géostratégique convoitée par Oncle Sam, on induisait artificiellement et volontairement des conflits de faible ou de moyenne intensité pour prétexter une intervention hypothétique.

    Les Etats-Unis sont passés maîtres en l’art de générer le « chaos  constructif » et minuté.

    La lecture de Montesquieu

    Mais poursuivons la lecture de Montesquieu. L’utilisation des peuples voisins étaient en général la tactique adoptée. « Quand deux peuples étaient en guerre, quoiqu’ils n’eussent aucune alliance ni rien à démêler entre l’un et l’autre, ils ne laissaient pas de paraître sur la scène et de prendre le parti du plus faible. C’est l’illustration de la politique d’alliance des Etats-Unis vis-à-vis des conflits régionaux de type Ossétie, Bosnie, Arménie, etc. Ils s’appuyaient toujours sur des alliés à proximité du peuple qu’ils désiraient vaincre, alliés qu’ils avaient créés de toutes pièces. « Ils n’accordaient point de paix à un ennemi qui ne contînt une alliance, c’est-à-dire qu’ils ne soumettaient point de peuple qu’il ne leur servît à en abaisser d’autres ». Les peuples soumis ou à soumettre mettaient tous leurs espoirs dans un tel traité. Pour Rome, la paix n’était qu’une manière de préparer la guerre et les traités n’étaient que des suspensions dans la guerre. Les peuples vaincus, soumis ou à se soumettre, n’étaient jamais épargnés même dans l’humiliation : après chaque victoire Rome suscitait deux factions, s’immisçait dans les affaires intérieures, utilisait les opposants qualifiés « d’alliés du peuple romain » et divisait afin d’affaiblir. De l’Honduras, du Salvador au Nicaragua, en passant par le Chili, toute la politique étrangère et militaire des Etats-Unis est ici expliquée en quelques mots.

    Néanmoins, Montesquieu constate que Rome « avait une manière lente de conquérir », « car il fallait attendre que toutes les nations fussent accoutumées à obéir comme libres ou comme alliés avant de leur commander comme sujettes ». C’est ce qui distingue la mission civilisatrice universelle qu’entreprenaient les légions romaines dans les quatre coins du monde dans le respect des religions et de la diversité des peuples sujets, et l’unipolarité hégémoniste des Etats-Unis d’aujourd’hui qui ne propose aucune vision du monde (ou du moins américano-centrée) ni de véritable projet de société : elle ne fait que broyer impitoyablement, tel un rouleau compresseur, les peuples qui refusent de se soumettre aux diktats de l’argent roi, du libéralisme mercantile, de la loi du marché et de la société multiculturelle. La stratégie utilisée est celle que préconise Brzezinski : une stratégie totale qui vise, par le biais de la fragmentation et de la déstabilisation (théorie du « chaos constructeur »), à coloniser des Etats « voyous » et à contrôler les zones riches en ressources, sans rien donner en contrepartie.

    Il n’existe plus de dialogue loyal autour du thème de la globalisation entre les pays riches et les pays pauvres. Il n’existe qu’un monologue américain à travers ses diverses courroies de transmission, qui devra consolider sa suprématie par l’intermédiaire de la « dépersonnalisation » des peuples et des nations et « l’interpersonnalisation » desdites ploutocraties et des trusts dominants qui sont les rouages de la globalisation.

    La « zoologisation » 

    La globalisation, par le jeu d’une uniformisation du génotype, aboutit à un racisme contemporain à nouveau visage en générant une « zoologisation » du monde dans laquelle on assiste à un nouveau partage social darwiniste des espèces. Le globalisme à ce titre, comme l’a si bien remarqué Peter Sloterdjik, constitue le champ expérimental « de nouvelles règles pour un parc humain ». En ce sens cette nouvelle forme de déterminisme globaliste n’a rien à envier aux théories racistes ou socio-racistes de Gobineau, Spencer, Glumpowitz, Galton, Malthus, Hobbes et Mendel. Le globalisme est une « tumeur » pathogène de la civilisation de la Renaissance, qui dans le sillage de l’anthropomorphisme et de la technoscience a fini par broyer les peuples et les identités pour le seul intérêt de l’oligarchie mondiale de Paris, Londres et Wall-Street. En l’espèce il est difficile alors d’être un esprit libre, alors que, comme Sénèque l’a dénoncé, « l’opinion conformiste de seconde classe d’essence scientifique a le monopole de la vérité ».

    L’ambivalence de cette mentalité scientiste dominante est la conséquence de la dissociation de la philosophie de la sciensa (sens) et sa domestication à des fins économiques et mercantiles. Le globalisme n’est qu’un symptôme d’une accélération générale de la dynamique capitaliste, qui (comme le démontre Paul Virilio) par excès de vitesse démultiplie les conflits inter-ethniques et géo-économiques. Gilles Deleuze avait noté cette évolution : « Le capitalisme statique », la vieille taupe a muté vers un capitalisme financier et fluide, incarné par le serpent des sociétés de contrôle. Victor Hugo constatait déjà en son temps qu’au nom de la pseudo-démocratie globalisante, « peu de progrès a été effectué alors que l’exercice de cette utopie coûte de plus en plus cher ». Dostoïevski proclamait que la chance trouve ses sources dans la souffrance : le globalisme trouvera-t-il un second salut dans le génocide des peuples et des cultures ? Peut-être trouvera-t-on la réponse à cette question en relisant les thèses de Schumpeter sur les capacités transformatrices du capitalisme (la fameuse « destruction créatrice » qui, transposée à la géopolitique américaine, s’identifie au « chaos constructif ») et les leçons d’Etienne de La Boétie données dans son Discours de la servitude volontaire.

    Jure Georges Vujic http://www.polemia.com
    Avocat au Barreau de Paris, diplômé de la Haute école de guerre des forces armées croates,

    collaborateur de l’Académie de Géopolitique de Paris et contributeur à la revue  Géostratégiques et au site Polémia.com
    6/09/2013

    Les intertitres sont de la rédaction

    Notes :

    - Montesquieu, Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence, Michael Prudhomme, 2007.

    - Zbigniew Brzezinski, « Puissance américaine et stabilité mondiale », Fondation pour la Recherche Stratégique (FRS), Puissances et Influences, géopolitique et géostratégie à l’aube de l’an 2000, sous la direction de François Géré et Gérard Chaliand, Mille et Une Nuits, 1999.

    - Paul Virilio, Vitesse et Politique, essai de dromologie, Galilée, 1997.-Paul Virilio, Stratégie de la déception, Galilée, 2000.

  • Poutine, l’homme qui les rend tous fous


    Les Occidentaux étaient persuadés que sur le front syrien, on ne pouvait rien attendre de la Russie. Et voilà que Poutine lance une initiative diplomatique qui fait bouger les lignes. Comment expliquer ce tête à queue ?

    Ce sont les aléas d’une actualité mouvante mais aussi les conséquences des esprits formatés par des a priori idéologiques. Dans son numéro de cette semaine, L’Express publie un article fort circonstancié titré : «Poutine ou les calculs de « M. Niet ». Décryptons la formule pour les plus jeunes et pour ceux qui ne sont pas férus de Kremlinologie. En somme, à l’instar de feu Andreï Gromyko, ministre des affaires étrangères de l’époque soviétique, l’actuel président d’un pays appréhendé comme un remake de l’URSS ne peut que dire Non à tout.

    Manque de chance, il n’a pas dit « Niet » mais « Da » à la suggestion de John Kerry sur les armes chimiques de la Syrie. Patatras. C’est le monde à l’envers. Du coup, l’analyse de L’Express tombe complètement à plat (ce n’est pas exceptionnel) tout comme les clichés véhiculés dans les médias occidentaux pour qui Poutine est à la fois un Diable, un Soviétique en peau d’ours et un imbécile.

    Certes, on ne peut comprendre la Russie sans son passé soviétique ou même tsariste. Et pourtant, rien ne ressemble moins à l’URSS que la Russie d’aujourd’hui, convertie aux dogmes de l’hyper capitalisme fou. De même, si Poutine n’a rien d’un petit Saint orthodoxe, s’il perpétue des traditions antidémocratiques tenaces, il est absurde de le réduire à une marionnette de l’ex KGB, comme on le lit en permanence dans Le Monde ou dans les écrits des nostalgiques de la guerre froide. Quand Bush père était à la Maison Blanche, on ne rappelait pas permanence son passé de dirigeant de la CIA.

    La Russie a donc pris tout le monde à contre-pied en ouvrant une porte diplomatique. Surprise dans les chaumières. Quoi ? Les Russes, ces rustres que l’on dit incapables de sortir de l’obstruction permanente au Conseil de sécurité de l’ONU peuvent reprendre une suggestion américaine afin d’ouvrir une alternative à la guerre ? Comment est-ce possible ? Manifestement, ça l’est. On ne peut d’ailleurs exclure que Barack Obama en soit fort satisfait, lui qui voyait arriver l’hypothèse d’un Waterloo politique au Congrès comme un Tomahawk mal dirigé tombant sur la Maison Blanche. On peut même penser que des discussions secrètes ont été menées depuis plusieurs jours entre les représentants des deux pays.

    Certes, la question de la Syrie n’est pas réglée pour autant. Certes, il faut s’assurer de la faisabilité du projet. Certes, on peut douter de la bonne volonté de Bachar El Assad. Certes, on peut penser que dans les rangs de la rébellion, certains auront tout intérêt à faire capoter l’opération. Certes, il ne sera pas facile d’aller chercher les armes chimiques dans un pays déchiré par la guerre civile. Bref, le plus dur est à venir.

    Reste que le pire a été (peut être) évité, à savoir l’engrenage guerrier aux lendemains indécis. Force est de reconnaître que la Russie y aura pris une part non négligeable, prouvant ainsi qu’elle ne se réduit pas aux raccourcis manichéens en vogue dans les gazettes. Les adeptes de la diplomatie du missile diront qu’une telle perspective aurait été inenvisageable sans la menace militaire exhibée par les Etats-Unis et la France. C’est possible, mais ce n’est pas certain. On peut aussi y voir la volonté de ne pas rajouter la guerre à la guerre dans un pays d’ores et déjà éclaté.

    Dans ce conflit, rien ne pourra se faire sans la Russie et a fortiori contre elle. Ses liens avec la Syrie sont connus. On peut sans doute les critiquer compte tenu de ce qu’est le régime en place à Damas, mais ils ne sont guère différents de ceux entretenus par les Etats-Unis avec l’Arabie Saoudite et le Qatar, qui ne sont pas vraiment des modèles de démocratie. Quoi qu’on pense de Poutine, il ne fait que dire à haute voix ce que disent les dirigeants de nombre de pays (comme l’Inde, le Brésil, l’Argentine, l’Afrique du sud, la Chine) et la plupart des membres de l’Union Européenne).

    Evitons les raccourcis, les diabolisations et les procès d’intention qui font écrire au Monde que « la nouvelle donne diplomatique suscite des inquiétudes ». Ah bon ? Parce que l’ancienne donne, celle qui devait déboucher sur les bombardements suscitait de l’espoir ? Si, pour l’heure, le risque d’un aventurisme guerrier a été écarté, c’est parce que certains pays, à commencer par la Russie, ont su trouver une voie que d’autres, aveuglés par la folie guerrière, n’ont pas voulu étudier.

    Cela ne change rien à la nature du régime syrien. Cela n’enlève rien à la nécessité de faire toute la lumière sur des exactions qui ont conduit la Commission d’enquête de l’ONU à dénoncer les « crimes contre l’humanité » commis par les forces gouvernementales et les « crimes de guerre » perpétrés par une opposition gangrenée par les djihadistes, comme en témoigne le journaliste de La Stampa, Domenico Quirico, détenu cinq mois en Syrie. Mais cela devrait amener à regarder le monde avec les lunettes d’aujourd’hui et non avec des clichés hérités d’une époque révolue.

    Jack Dion http://www.voxnr.com/cc/etranger/EFZAEylklZVpHZyWtm.shtml

  • Le «repli» mondialiste n’est pas une réponse… ni une fatalité !

    L’Université d’été (UDT) du FN à Marseille s’est achevée hier de belle manière dans une salle archicomble,  par  un discours très offensif de Marine Le Pen devant 4500 personnes. L’UDT  d’un Mouvement bien  déterminé à arriver au pouvoir. Marine l’a martelé:«Nous sommes devenus incontournables ». Les médias en ont convenu, ces deux jours ont matérialisé la détermination et le dynamisme des militants et cadres nationaux qui partent à l’assaut du Système pour  des élections de l’année prochaine. Les journalistes n’ont pas manqué de relever (voire parfois de s’étonner) de l’affluence aux ateliers pratiques et thématiques auxquels étaient conviés candidats et militants…

     Bruno Gollnisch qui participait et animait une table ronde en compagnie de Steeve Briois,  Gilbert Collard et de Catherine Rouvier sur « l’Europe et le mépris des peuples », a pu constater avec plaisir que la jeunesse était présente en nombre  à Marseille. Jeunes et moins jeunes qui lui ont réservé à chaque fois  un  accueil très chaleureux et adressé de nombreux mots d’encouragements, auxquels il a été très sensible, pour les élections  municipales et européennes de 2014.

    Une Université d’été qui a montré que si le FN est un mouvement sérieux, bien décidé à se montrer sous son meilleur (vrai) jour à nos compatriotes, il  appelle aussi un chat un chat… et c’est d’ailleurs aussi ce qui plaît ! Le discours de Jean-Marie Le Pen, notamment sur l’insécurité, l’islamisme et l’immigration, exposant la vérité crue, a été comme toujours sans concessions au politiquement correct.

    Un FN qui est aussi déterminé plus que jamais à mettre en place une politique alternative au système mondialiste y compris dans le domaine des relations internationales. En atteste la présence emblématique à cette UDT de l’éminent et brillant géopoliticien Aymeric Chauprade.

     Celui-ci,  rappelons-le, et ce n’est bien sûr pas anodin, fut victime il y a quelques années d’une cabale à laquelle pris part celui qui était alors  ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy et  du gouvernement FillonHervé Morin – voir notre blog.

     M Chauprade qui a rallié le RBM  a donné  une conférence à cette UDT – « La France face aux défis géopolitiques mondiaux » -, qui a parfaitement rendu compte du gouffre qui  sépare l’opposition nationale  sur ces questions des partis dirigés par des atlantistes de gauche comme de droite.

     Ce n’est d’ailleurs pas pour nous surprendre, l’intervention télévisée de François Hollande hier soir (en pleine Méthode Coué sur tous les sujets)  et ses propos sur la Syrie et la pseudo  efficacité de la diplomatie française ont été proprement consternants – voir sur ce dossier syrien le dernier article en date publié sur le site de l’AEMN.

     M. Hollande  fut aussi invité à commenter les propos de François  Fillon évoquant la possibilité  de voter pour le candidat  « le  moins sectaire » en cas de duel PS-FN aux élections municipales.

     «  Le 21 avril 2002 (lorsque Jean-Marie Le Pen  s’est qualifié face  à Jacques Chirac pour le second tour de la présidentielle), je ne me suis pas posé de question. Je n’ai pas regardé qui était le plus sectaire. J’ai appelé à voter Chirac et je ne le regrette pas » a déclaré l’ex premier secrétaire du PS. « Face au Front National », il y a « des règles », « des digues » et « des principes »  à respecter, a-t-il encore  insisté.

     Même tonalité  dans les remarques  récentes  de  Henri Guaino, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy et député UMP des Yvelines, qui a jugé que les propos de  l’ex Premier ministre Fillon  avait « ouvert une brèche politiquement et moralement condamnable. »

     Invité hier du Grand jury RTL/LCI/LeFigaro, l’ancien ministre UMP et député-maire de Troyes François Baroin, proche de François Fillon, a  affirmé que « le sectarisme n’était pas le critère le plus pertinent ». Et que  M. Fillon ne « votera jamais pour le Front National  et qu’il sera de tous les combats contre l’extrême droite et le Front National ».

     « (F. Fillon) est un gaulliste social, c’est donc un adversaire déterminé de l’extrême droite, puisque l’extrême droite et le Front National, dans l’histoire depuis 40 ans,  est l’adversaire le plus farouche des gaullistes que nous sommes (sic) ». « Jacques Chirac, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, Philippe Séguin, François Fillon »  ont été parmi ceux qui ont  « fait rempart au Front National ». « Nous avons construit l’UMP en réponse politique à la poussée de l’extrême droite » a-t-il ajouté.

     François Baroin a aussi  fait valoir qu’il n’oubliait pas que le Parti socialiste avait appelé à voter Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen  en 2002. « On ne pourra donc jamais mettre sur le même pied le Parti socialiste d’une part et le Front National d’autre part ».

     Au cours de cette émission, M. Baroin  a aussi multiplié  les approximations,  les  caricatures peu finaudes  sur le programme du FN et a dénoncé le  «repli identitaire» qu’il traduirait.

     François   Baroin qui  a ses entrées à gauche, signa un livre avec Julien Dray et assista au dixième anniversaire de SOS racisme,  est  un homme intelligent. Intelligence qui  n’est pas  tout car nous savons avec Gustave Le Bon que c’est d’un déficit de caractère et non de matière grise dont  périssent en général les civilisations…

     Mais à l’image d’Harry Potter auquel  son physique lui a souvent valu d’être comparé, François Baroin  vit à l’évidence dans un  monde parallèle, bien éloigné de celui des Français et particulièrement de très  nombreux  électeurs de l’UMP.

     Si M.  Baroin ouvrait les yeux il verrait ce que l’affluence qui ne se  dément pas aux Journées  du patrimoine traduit plus ou moins  consciemment. À savoir  cette nostalgie d’un âge ou notre  culture, nos  arts, nos industries rayonnaient, un âge ou la  France  était grande car  ancrée dans son génie national,  produisait des œuvres qui traverse le temps , était encore une puissance écoutée et respectée.

     Bref une époque  ou notre pays n’avait pas délégué à Bruxelles, à Washington ou à New York la conduite de ses affaires. Si « repli » il y a,  il est bien dans ce mondialisme là et pas dans la volonté des Français de rester eux-mêmes et maîtres chez eux ! 

     La France ne sera forte dans la mondialisation que si justement  elle est elle même,  reste elle-même et reprend le contrôle de son destin affirme Bruno Gollnisch.  La France  doit recouvrer   son identité mis en péril  par  les politiques de l’UMPS.

    Elle ne doit  certainement pas être tiers-mondisée, vidée de sa substance pour répondre aux feuilles de route, aux obsessions ruineuses, aux  lubies, à l’idéologie supranationale de l’Europe bruxelloise, des cénacles humanistes ou des clubs mondialistes… que M. Baroin, ses amis de gauche et de droite,    connaissent et fréquentent.

    http://www.gollnisch.com/2013/09/16/repli-mondialiste-nest-pas-reponse-fatalite/

  • Syrie : le casse-tête franco-américain

    Quitte ou double de deux états immergeants.
    John Kerry, au terme d’une conférence de presse, s’est laissé aller à inviter les Syriens à détruire leurs arsenaux d’armes chimiques. Les Russes saisissent alors la balle au bond et surenchérissent sur l’ « imprudente » avancée du Secrétaire d’État américain en proposant que lesdites armes chimiques soient effectivement placées sous contrôle international. Damas donne immédiatement son accord, aussitôt suivi par Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations unies.
    La réaction en chaîne laisse perplexe. Elle semble en effet trop synchrone pour ne pas être tout à fait fortuite. Il s’agit probablement d’une démarche négociée dans les coulisses du G20, toutes les parties disposant ainsi d’une sortie de crise idéale en sauvant la face. À la surprise générale, le discours adressé à la nation américaine ce mardi 10 septembre a d’ailleurs été conciliant. Cela a forcément déplu à Jérusalem qui a fait distribuer de dérisoires masques à gaz à ses populations alors que le gaz sarin se révèle létal par simple contact avec la peau.
    À court ou moyen terme la guerre aura probablement lieu : les Occidentaux s’engageront en Syrie. La France en tout cas s’y emploie fortement. François Hollande a indiqué, à l’issue du Conseil de Défense restreint sur la Syrie, réuni mercredi 11 septembre à l’Elysée, que Paris « restera mobilisé pour sanctionner l’usage d’armes chimiques par le régime syrien ». Paris entend par ailleurs « explorer toutes les voies au Conseil de sécurité » de l’ONU pour un « contrôle effectif et vérifiable » des armes chimiques, a précisé le communiqué présidentiel.
    Mardi, la Russie avait jugé « inacceptable » le projet français de résolution à l’ONU, qui « conférait aux autorités syriennes la responsabilité » d’une utilisation des armes chimiques, le 21 août, près de Damas et avait proposé une résolution contraignante pour faire suite à la proposition russe adressée à la Syrie de placer sous contrôle international son stock d’armes chimiques afin de le démanteler. Mardi soir, la France s’est dite prête à modifier, dans certaines limites, son projet de résolution et a souhaité pourvoir en discuter avec la Russie. Le projet de résolution que la France entendait présenter au Conseil de sécurité de l’ONU imposait à la Syrie de déclarer ses armes chimiques dans les quinze jours suivant l’adoption de la dite résolution et d’ouvrir immédiatement les sites concernés aux inspecteurs des Nations unies, faute de quoi Damas s’exposerait à des mesures punitives. La France en habile tacticienne avait rattaché cette résolution au chapitre VII de la charte de l’ONU, qui autorise de fait le Conseil de sécurité à infliger des sanctions qui peuvent aller jusqu’au recours à la force. La Russie s’oppose justement à toute référence au chapitre VII. Pour Paris, l’option de frappes contre la Syrie reste envisagée en cas d’échec de la diplomatie.
    Les objectifs de cette intervention possible n’ont toujours pas été précisés par Paris, ni d’ailleurs les risques encourus  dans cette opération. Bachar el-Assad n’a pas manqué de rappeler sur CBS qu’il n’était pas seul en cause et qu’une multitude d’acteurs non gouvernementaux seraient susceptibles de s’en prendre aux intérêts américains et français au Proche-Orient ou ailleurs. Le ministre des Affaires Étrangères russes, Sergei Lavrov lui faisait écho en prédisant une « explosion de terrorisme » dans toute la région.
    Le sort de la présidence d’Obama se jouera dans les jours qui viennent. L’opinion publique américaine est contre la guerre. Malgré Prism, les Etats-Unis ne contrôlent plus réellement l’information et la communication. Ce qui est maintenant en jeu c’est non seulement la politique étrangère d’Obama mais le rôle même des États-Unis dans l’ordre mondial existant. Les deux votes au Sénat et au Congrès scelleront la présidence Obama. En réalité, le Président américain commandant en chef des armées n’a nul besoin de la permission du Congrès pour utiliser la force. Ce qui se passe généralement, comme ce fut le cas pour la résolution fatale du Golfe du Tonkin en 1964 qui a conduit à la guerre du Vietnam, et plus récemment de la résolution autorisant George W Bush à envahir l’Irak, c’est qu’une autorisation du Congrès de portée générale est donnée quelque temps avant l’opération. Rappelons aussi que, lors des frappes aériennes de 1999 contre la Serbie et lors de l’extension de l’implication étatsunienne dans la campagne de 2011 contre Mouammar Kadhafi en Libye, le Congrès a voté contre les opérations militaires. Mais Bill Clinton, dans le premier cas, et Obama, dans le second, ont outrepassé ces votes. Barak Obama discrédité comme François Hollande dans sa politique intérieure a besoin d’obtenir un soutien précis et spécifique..
    En deux ans, depuis Kadhafi, le monde arabe a changé et explosé (Tunisie, Egypte). Les Etats-Unis sont en faillite (Détroit, Chicago), l’opposition au pouvoir fédéral s’accélère et en appelle même à la scission territoriale (Texas). le Président américain ne peut plus ignorer l’opinion du Congrès et du peuple américain. Il serait pour lui politiquement suicidaire qu’il se  passe de l’avis du Congrès alors qu’il en a besoin plus que jamais à l’automne. Une chambre dédaignée serait en effet moins encline à faire des compromis au moment où s’annonce une nouvelle épreuve de force sur le budget et un éventuel blocage des institutions dans la discussion sur le renouvellement du plafond de la dette fédérale.
    Le Pentagone lui-même est opposé à la guerre. Cela est ressorti de manière évidente du témoignage au Sénat du général Martin Dempsey, président du comité des Chefs d’État-major. Robert Scales, un général à la retraite, très bien au fait de ce qui se passe dans l’armée, a diffusé un communiqué dans lequel il affirme que les généraux américains sont « embarrassés d’être associés à l’amateurisme des efforts de l’Administration Obama » et à une entreprise guerrière qui « viole tous les principes de la guerre ». Ils étaient, ajoute-t-il, « indignés à la perspective d’un acte de guerre destiné uniquement à donner du crédit à la mention irréfléchie de lignes rouges ». Tout cela fait quand même désordre même si à la différence du Congrès, l’armée américaine comme toutes les armées du monde et bien sûr, comme l’armée française obéit aux ordres.
    Depuis le G20 de St-Petersburg, nous savons que le monde est scindé en deux, que deux blocs distincts, peut-être demain antagonistes commencent à se dessiner. Dans ce maelstrom, l’Europe doit avant tout sauvegarder ses intérêts.
    Michel Lhomme, Metamag, 12/09/2013
    http://www.polemia.com/syrie-le-casse-tete-franco-americain/

  • Maaloula, village chrétien martyr

     

    La Syrie n’a pas terminé son chemin de croix.

    C’est un village assis sur le versant sud des pentes de la chaîne montagneuse de l’Anti-Liban, un village connu pour ses refuges troglodytes.

     

    Là, à Maaloula, se réunissaient les premiers chrétiens persécutés pour célébrer leurs cultes il y a deux mille ans. On y trouve le monastère grec-catholique de Mar Takla ombragé par un arbre dont la tradition fait remonter les racines à sainte Thècle. Ce témoin de la foi, disciple de l’apôtre Paul, selon un récit apocryphe, « Les actes de Paul et Thècle », y a son tombeau. C’est l’une des trois dernières localités dans le monde où l’on parle encore l’araméen, la langue du Christ. C’est un village symbole pris d’assaut par la frange islamiste de l’opposition à Assad. Déterminée, elle a assassiné des chrétiens après avoir vainement exigé qu’ils se convertissent à l’islam. Le village devait célébrer la fête de l’Exaltation de la Croix hier.

    Maaloula est un nom désormais largement connu en Occident. Cette localité de quelques milliers d’âmes à 55 kilomètres de Damas, est un village martyr. Au petit matin, le 4 septembre dernier, les rebelles islamistes ont lancé une attaque contre la bourgade jusque-là épargnée au milieu du conflit. Les rebelles, dont des djihadistes du Front al-Nosra associés à Al-Qaïda, avaient auparavant envoyé un véhicule militaire conduit par un kamikaze contre le barrage de l’Armée syrienne régulière, tuant les huit soldats qui protégeaient le village. Une fois la localité privée de protection militaire, les rebelles le surplombant ont tiré des obus et à la mitrailleuse anti-aérienne sur son centre. Le nombre de victimes varie selon les sources, ainsi que les méthodes d’assassinat, une agence d’information officielle iranienne parlant même de décapitations de chrétiens, sans confirmation des villageois. [...]

    Jean Degert - La suite sur Causeur

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Maaloula-village-chretien-martyr

  • Le secret des gaz israéliens

    Ce sont les recherches israéliennes sur les armes chimiques et biologiques qui ont poussé historiquement la Syrie à rejeter la Convention interdisant les armes chimiques. C’est pourquoi la signature par Damas de ce document risque de mettre en lumière l’existence, et éventuellement la poursuite, de recherches sur des armes sélectives destinées à tuer les seules populations arabes.

    Les médias occidentaux paraissent stupéfaits du revirement des États-Unis face à la Syrie. Alors qu’ils annonçaient tous, il y a deux semaines, une campagne de bombardements et la chute inéluctable du « régime », ils restent sans voix devant la reculade de Barack Obama. C’était pourtant probable, comme je l’écrivais dans ces colonnes, l’engagement de Washington en Syrie n’a plus de mobile stratégique important. Sa politique actuelle est d’abord guidée par le souci de conserver son statut d’hyper-puissance unique.

    En prenant au mot, ce qui n’était à l’origine qu’une boutade de John Kerry, et en proposant l’adhésion de la Syrie à la Convention sur l’interdiction des armes chimiques, Moscou a satisfait la rhétorique de Washington sans que celui-ci ait à faire une guerre de plus, en période de crise économique. Les États-Unis conservent en théorie leur statut, même si chacun voit bien que c’est désormais la Russie qui mène le jeu.

    Les armes chimiques ont deux usages : soit militaires, soit pour exterminer une population. Elles ont été utilisées lors des guerres de tranchées, de la Première Guerre mondiale à l’agression irakienne contre l’Iran, mais elles ne servent à rien dans les guerres modernes, dont le front est toujours mouvant. C’est donc avec soulagement que 189 États ont signé la Convention les interdisant, en 1993 : ils pouvaient ainsi se débarrasser de stocks dangereux et inutiles, dont la garde leur était onéreuse.
    Un second usage est l’extermination de populations civiles avant la colonisation de leur territoire. Ainsi en 1935-36, l’Italie fasciste conquiert une large partie de l’Érythrée en éliminant sa population au gaz moutarde. Dans cette perspective coloniale, de 1985 à 1994, Israël finança secrètement les recherches du docteur Wouter Basson au laboratoire de Roodeplaat (Afrique du Sud). Son allié, le régime d’apartheid, cherchait à y mettre au point des substances, chimiques et surtout biologiques, qui n’auraient tué que les individus selon leurs « caractéristiques raciales » (sic), qu’il s’agisse des Palestiniens en particulier et des Arabes en général, ou des personnes à la peau noire. La Commission Vérité et Réconciliation n’a pas été en mesure de déterminer les résultats obtenus par ce programme, ni ce qu’ils sont devenus. Tout au plus a t-elle montré l’implication dans ce vaste projet secret des États-Unis et de la Suisse. Il a été établi que plusieurs milliers de personnes sont mortes comme cobayes du docteur Basson.

    Si l’on comprend les raisons pour lesquelles ni la Syrie, ni l’Égypte n’ont signé, en 1993, la Convention, l’opportunité offerte à Damas par Moscou de la rejoindre aujourd’hui est une aubaine : non seulement, elle met fin à la crise avec les États-Unis et la France, mais elle permet aussi de se débarrasser de stocks inutiles devenus de plus en plus difficiles à défendre. À toutes fins utiles, le président el-Assad a spécifié que la Syrie agissait à la demande de la Russie et non pas sous la contrainte des États-Unis ; une manière élégante de souligner la responsabilité de Moscou de protéger à l’avenir le pays d’une éventuelle attaque chimique israélienne.

    En effet, la colonie juive de Palestine n’a toujours pas ratifié la Convention. Cette situation pourrait rapidement devenir un poids politique pour Tel-Aviv. C’est pourquoi John Kerry s’y rend aujourd’hui, dimanche, pour en discuter avec Benjamin Netanyahu. Si le Premier ministre du dernier État colonial est habile, il devrait sauter sur l’occasion pour annoncer que son pays reconsidérera la question. À moins, bien sûr, que Wouter Basson n’ait trouvé de gaz ethniquement sélectifs et que les faucons israéliens envisagent toujours d’en faire usage.

    Source : Al-Watan (Syrie)

  • Merci à la Russie ! – Tribune de Michel Geoffroy

    Le Système médiatique occidental diabolise en permanence la Russie contemporaine. Quoi qu’il fasse, le président Poutine est systématiquement présenté dans les médias comme un dangereux autocrate, un mafieux ennemi des droits de l’homme et des Femen, ainsi qu’un fauteur de guerre froide. MG

    Par exemple, quand la Russie se trouve elle aussi aux prises avec le terrorisme islamique, on nous dit qu’elle terrorise les gentils Tchétchènes. Quand elle met au pas l’oligarchie économique et financière qui bradait les richesses nationales depuis la chute de l’URSS, on nous dit qu’elle menace les libertés. Quand elle encourage la natalité et la famille, on nous dit qu’elle est homophobe. Quand quelques isolés manifestent contre le gouvernement, on nous dit que la rue est contre Poutine et tout à l’avenant.

    La Russie ? Une résistance bénéfique à l’ordre mondial

    Pareil biais, alors que l’URSS ne subissait pas du tout le même traitement médiatique, ne peut signifier qu’une chose : que la Russie incarne une résistance bénéfique à l’ordre mondial que veulent imposer les Anglo-Saxons et les valets qu’ils recrutent dans l’oligarchie occidentale.

    A l’heure du renversement des valeurs, instrument de cette tentative, on peut sans se tromper affirmer que la Russie reste dans le vrai quand l’Occident sombre dans l’erreur et le déclin. C’est pourquoi l’Occident cultive la haine de la Russie.

    Mais cela veut dire aussi que la Russie redevient un modèle à suivre pour les vrais Européens.

    La Russie fière de son passé comme de son identité

    On a un peu vite oublié en Occident que le peuple russe a payé très cher – par des millions de morts – son entrée dans le XXe siècle, l’instauration du communisme et sa victoire dans la seconde guerre mondiale : un sacrifice qui dépasse de très loin celui supporté par les Occidentaux et notamment les Etats-Unis, bien à l’abri dans leur continent-île.

    Pourtant la Russie a su tourner la page et intégrer ce passé tragique dans son histoire comme dans ses monuments, à la différence d’un Occident déboussolé qui ne cesse de ressasser la repentance instrumentée des « heures-sombres-de notre-histoire » et de nous rejouer les drames de la seconde guerre mondiale.

    La Russie a aussi retrouvé son âme orthodoxe, c’est-à-dire chrétienne, alors qu’en Occident, soumis au culte de Mammon et du Veau d’homme, les églises sont vides et les mosquées se remplissent.

    Merci à la Russie de nous démontrer qu’on peut entrer dans le XXIe siècle en restant soi-même.

    Le cauchemar des Anglo-Saxons

    Les Anglo-Saxons ont un cauchemar : celui d’une Europe puissance, d’une « maison commune » de l’Atlantique à l’Oural à laquelle ont rêvé tant de grands Européens. Toute leur diplomatie depuis deux siècles vise à rendre ce rêve impossible.

    En Europe occidentale, l’instrument de cette diplomatie se nomme aujourd’hui Union européenne. C’est-à-dire une machine (un « machin », disait De Gaulle) destinée à détruire la souveraineté et la liberté des Etats, à détruire leur prospérité et à remplacer leur population ; un empire du néant, qui doit s’ouvrir à tous les vents à la condition de rester prisonnier des « liens transatlantiques », c’est-à-dire de rester vassal des Etats-Unis.

    A l’est, l’instrument de cette diplomatie se nomme diabolisation, affaiblissement et isolement de la Russie. Car la Russie a cher payé aussi l’implosion de l’URSS : un pays ruiné, mis en coupe réglée par les oligarques, entouré d’une ceinture d’Etats plus ou moins artificiels mais dans l’orbite occidentale, une armée détruite face à l’OTAN renforcé et agressif.

    A la chute de l’URSS, les Occidentaux sous la direction américaine se sont immédiatement engagés dans une stratégie d’isolement de la Russie, dont l’affaire du Kosovo a constitué le point d’orgue, après la désagrégation de la Yougoslavie. Sans parler de la tentative de s’approprier ses ressources naturelles et de lui injecter les « valeurs » – c’est-à-dire les vices décadents – des Occidentaux. En clair, les Occidentaux donneurs de leçons n’ont eu de cesse de profiter et d’amplifier la faiblesse de la Russie.

    Toute l’action de la présidence Poutine vise au contraire à recouvrer la puissance et la souveraineté de la Russie. Voilà qui insupporte nos maîtres.

    Merci à la Russie de faire de la puissance une idée neuve en Europe.

    Un monde multipolaire grâce à la réapparition de la puissance russe

    La chute de l’Union soviétique fut, bien sûr, une bonne nouvelle, marquant la fin de la menace communiste en Europe. On ne la regrettera pas. Mais elle a fait aussi disparaître un contrepoids à l’unilatéralisme yankee et à sa prétention, ridicule mais dangereuse, d’imposer un modèle de société humaine indépassable.

    On a vu ce qu’a donné en quelques années un tel unilatéralisme libéré de tout contrepoids : les conflits et les agressions militaires à répétition, la déstabilisation du Moyen-Orient ou la mise en œuvre d’un libre-échangisme débridé aux effets destructeurs.

    Les vrais Européens ne peuvent donc que se réjouir de voir réapparaître la puissance russe. L’Europe manque désespérément de puissance, en effet, dans un monde de plus en plus dur et concurrentiel, face aux grands blocs de l’Asie, de l’Amérique et de l’Afrique.

    La réintroduction de la puissance russe dans le jeu diplomatique mondial aura nécessairement des effets positifs, comme le montre déjà l’affaire syrienne. La Russie a résisté clairement et patiemment en effet aux fauteurs de « frappes » en vue d’une solution politique en Syrie. C’est-à-dire qu’elle s’est prononcée en faveur de la stabilisation contre l’aventure.

    Il faut que le pouvoir arrête le pouvoir : merci à la Russie de nous rappeler cette antique loi européenne.

    À l’est la liberté

    Contrairement à ce que nous serinent nos médias, la démocratie – c’est-à-dire le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple – et la liberté sont moins menacées en Russie qu’en Europe occidentale.

    Comme il est curieux qu’un Snowden, qui a dévoilé au monde la réalité de l’espionnage des communications mondiales par les Etats-Unis et leurs alliés, ne puisse trouver refuge qu’en Russie ! Mais pas en Europe de l’Ouest qui se targue pourtant d’accueillir à bras ouverts les réfugiés du monde entier. Comme il est curieux qu’un acteur français célèbre, lassé du fiscalisme et de la médiocrité ambiantes, préfère rejoindre la Russie plutôt que la côte est des Etats-Unis !

    C’est que l’Occident ne vit plus en démocratie mais en post-démocratie : un régime de totalitarisme mou qui vide la nationalité et la citoyenneté de leur sens, un régime où l’Etat se dresse contre la nation et installe la loi de l’étranger. Car les vrais oligarques ne prospèrent qu’en Occident : en Russie ils sont sous contrôle ou ils vont en prison.

    Merci à la Russie de nous rappeler que le salut du peuple – et non celui des banques ou des lobbys – doit rester la loi suprême des Etats.

    Michel Geoffroy http://fr.novopress.info/141380/merci-a-la-russie-tribune-de-michel-geoffroy/#more-141380