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international - Page 1191

  • Israël regrette déjà Ahmadinejad, Rohani pas assez méchant pour diaboliser l’Iran

    Ah que le méchant Iran était pratique du temps du diable révisionniste Ahmadinejad ! Le très conciliant Hassan Rohani (photo) trompe peut-être son monde mais il complique la tache d’Israël. C’était évident à l’ONU avec un Netanyahu soupçonneux, agressif mais isolé.

    Une trop grande agressivité de la part du Premier ministre israélien risque même, dans le nouveau contexte, d’attirer l’attention sur le fait qu’Israël, contrairement à l’Iran, n’est signataire ni du Traité de Non-prolifération ni, comme maintenant la Syrie, de la convention sur les armes chimiques. Tout de même qui le rappelle ? Qui s’en inquiète ? L’Iran n’est plus dirigé par un Président élu à l’occasion d’élections contestées, une contestation très médiatisée et pas innocente cependant, de surcroît négationniste de la Shoah et appelant régulièrement à la disparition de l’État d’Israël. Certes on a assimilé disparition à destruction de manière abusive mais le président iranien était dans un raisonnement rigide, condamné par les pays occidentaux et qui favorisait les déclarations alarmistes d’Israël.

    Le nouveau Président iranien a été élu dès le premier tour, à la surprise générale, tant des observateurs iraniens qu’étrangers, par plus de 70% du corps électoral. Personne cependant n’a souligné que l’Hitler de Téhéran ne s’était pas représenté jouant le jeu de la constitution et acceptant le plus démocratiquement du monde le verdict des urnes. Ces élections ont été saluées par l’ensemble de la communauté internationale dont le Président Obama qui n’a pas manqué de féliciter, de vive voix, le président Rohani lors de leur échange téléphonique.

    Par ailleurs, avant et pendant son déplacement à New York, Rohani s’est employé à se distinguer radicalement de son prédécesseur. Avant de prendre l’avion, il a ainsi libéré des prisonniers politiques, retiré le dossier du nucléaire des mains du très dogmatique Conseil National de Sécurité afin de le confier à son ministre des affaires étrangères, Javad Zarif, remplacé l’ambassadeur d’Iran à l’AIEA et congédié le responsable de l’Administration nucléaire désigné par le Président sortant.

    Une fois à New York, il a séduit les membres du conseil de sécurité par son discours modéré amenant même le très hostile Laurent Fabius à reconnaître que tant le ton que le discours iraniens avaient indiscutablement changé par rapport au passé. Est venu ensuite la rencontre avec François Hollande, une première depuis la rencontre de Jacques Chirac et l’ancien Président Khatami en 2006.

    Sur le podium de l’assemblée générale de l’Onu, le 27 décembre dernier, Rohani s’est même abstenu de faire mention, ne serait-ce que du nom d’Israël, avant de reconnaître l’Holocauste lors d’un entretien avec CNN le lendemain. Certains en Israël commencent à trouver que la mariée est trop belle et que cela cache quelque chose. Mais pour le moment ce discours et inaudible. Le premier ministre israélien, embarrassé par le retour de la diplomatie entre Washington et Téhéran a réclamé à la tribune des Nations Unies que les sanctions contre l’Iran soient maintenues et menacé d’agir seul.

    L’an dernier à la même tribune, Benyamin Netanyahu avait tracé une ligne rouge sur un croquis de bombe atomique iranienne pour montrer la nécessité d’agir vite avant que l’Iran ne devienne une puissance nucléaire. Pour le Premier ministre israélien, Hassan Rohani est “un loyal serviteur du régime”, pas plus fiable que son prédécesseur Mahmoud Ahmadinejad, qui se livrait à de violentes diatribes anti-israéliennes à la tribune de l’ONU. Il faut “se concentrer sur les actions de l’Iran”, a-t-il estimé, et en attendant il faut “maintenir la pression”. Un discours solitaire face à un Iran qui marque des points en tout cas face aux autres pays. Le loup est peut être déguisé en mouton, mais comme tout le monde veut voir un mouton ça marche.

    Et c’est ainsi que Rohani dessine un mouton, après le départ du grand méchant loup Ahmadinejad.

    Jean Bonnevey

    Source : Metamag.

  • La Serbie a servi de laboratoire.

    Alexandre Latsa Texte français original de mon interview pour la revue serbe Geopolitica :

    1)      Alexandre Latsa bonjour! Pourriez-vous vous présenter aux lecteurs de Geopolitika et expliquer vos liens avec la Serbie ?

    Bien sûr, je suis un citoyen français de 36 ans. Après avoir grandi en Afrique noire, j’ai fait mes études en France, à Bordeaux. Depuis 2008 je réside et travaille en Russie, à Moscou. J’y dirige une petite société de conseil en ressources humaines et suis aussi un blogueur et un analyste politique et géopolitique pour les agences russes RIA-Novosti et Voix de la Russie. Je tiens aussi un site d’information (www.alexandrelatsa.ru) et écris principalement sur la politique en Russie, la géopolitique et les rapports Est-Ouest, la désinformation médiatique ainsi que sur la démographie.

    J’ai en outré publié cette année un premier ouvrage intitulé « La Russie de Poutine telle qu’elle est », disponible en anglais et russe, et un second ouvrage intitulé « Mythes sur la Russie » disponible lui uniquement en russe. Un ouvrage en français devrait prochainement sortir (sans doute en 2014) et j’espère aussi pouvoir publier un roman (entre 2014 et 2015) qui d’ailleurs concerne la Serbie.

    En 1999 lors de la guerre en Serbie, j’ai assez activement soutenu la petite Serbie et milité assez activement pour l’arrêt de la campagne de bombardements de l’Alliance Atlantique. A la fin de la guerre, j’ai appris le serbe à l’université de Bordeaux et co-créé deux associations, l’une, humanitaire qui a travaillé principalement avec des orphelinats et des pharmacies à Novi-Sad et en Voïvodine, et la seconde visant à opérer des jumelages culturels entre la Voïvodine et l’Aquitaine, la région de France dans laquelle j’habitais.

    2)      Qu’est ce qui vous a poussé à soutenir la Serbie ?

    Dur à dire !

    En 1997, soit deux ans après mon départ du Congo, une guerre civile y a éclaté avec l’appui de puissances étrangères et notamment la France. Connaissant bien le pays après y avoir vécu 18 ans j’ai pu constater a quel point le gap entre la réalité et ce que le mainstream médiatique a pu présenter aux français était important. Je me suis mis à m’intéresser aux événements internationaux et à me méfier des versions officielles et médiatiques.

    Lorsque la guerre en Serbie a eu lieu en 1999 je me suis penché de façon « journalistique » (j’étais alors étudiant en droit) sur la réalité de l’histoire et de la situation en Serbie via notamment les ouvrages de l’âge d’homme, dirigé par feu Vladimir Dimitrijevic. Le Gap qui m’est apparu entre la réalité et ce que l’on nous disait via les médias français m’a simplement révolté. Les premières images des bombardements de Belgrade au JT m’ont bouleversé et cela m’est apparu comme une lourde injustice. Je suis sorti à Bordeaux et toute la nuit ai recouvert les murs d’inscriptions proserbes à la bombe de peinture! Certains de ces tags sont restés des années et je prenais plaisir à les montrer à mes amis qui venaient visiter la ville.

    Plus sérieusement j’ai ensuite décidé de faire quelque chose et ai donc rejoint le « collectif non à la guerre » qui militait assez activement contre les bombardements de l’OTAN, que nous percevions comme une agression américaine contre l’Europe. La désinformation sans précédent qui a frappé le peuple serbe et la Serbie m’ont convaincu de me pencher de façon générale sur les processus d’information/désinformation et de propagande moderne.

    3)      Vous revenez justement de Serbie et de la République Serbe de Bosnie, quelles sont vos impressions ?

    Plutôt bonnes, la République Serbe bénéficie toujours d’une énorme économie souterraine du fait de sa diaspora a l’étranger j’imagine et globalement le moral des serbes de Bosnie semble assez bon. Le salaire moyen y dépasse officiellement celui de la Serbie ce qui est une surprise pour un étranger. D’Europe de l’Ouest on imagine toujours la Bosnie comme un gigantesque trou noir. J’étais invité à un mariage et les quelques invités français qui découvraient la région et la culture ont été assez sidérés par le patriotisme ambiant, la musique, l’énergie, la culture affichée… Toutes ces magnifiques traditions qui n’existent plus vraiment à l’Ouest.

    Belgrade a aussi beaucoup changé, la ville est vraiment devenue agréable malgré la terrible crise que connaît le pays et ce qui est surprenant est la relative propreté, ainsi que la présence de main d’œuvre serbe partout même et surtout, pour les petits boulots. On se sent toujours bien à Belgrade, je ne peux pas l’expliquer, la ville est apaisante, je crois que c’est lié à ce caractère propre aux serbes d’être si calmes et sereins, Опуштено je crois? 

    4)      La France a eu un comportement pour le moins inamical en 1999, comment l’expliquez-vous ? Les choses ont-elles changées au sein de la classe politique française actuelle ?

    La politique française n’est pas ce qu’elle devrait être. Notre pays est aux mains de Lobbies, de groupes de pressions et de réseaux qui agissent dans leurs intérêts et non pas dans l’intérêt du pays. L’Europe est aujourd’hui totalement sous tutelle morale et politique des États-Unis et la France en premier lieu. La souveraineté nationale n’existe plus depuis la fin de cette période Gaullienne et malheureusement les élites politiques qui se succèdent sont différentes sur la forme mais pas sur le fond. Les Serbes ont souffert de la politique Chirac, les Libyens de la politique Sarkozy et les Syriens sont sur le point de souffrir de la politique Hollande.

    Je crois aussi  que fondamentalement nos élites n’ont surtout ni courage ni idées, il est sans doute plus confortable et moins dangereux d’obéir à Washington. D’ailleurs de cette période dans l’avenir il est probable que les manuels d’histoire parleront de l’énorme incompétence des élites qui nous aurons gouverné.

    5)      Cette guerre de 1999 a mis en lumière l’absence d’une ossature continentale de sécurité. Prés de quinze ans plus tard, pensez-vous que les pays du continent paneuropéen soient sur la bonne voie à ce sujet ?

    Oui c’est exact, en fait l’ossature de la sécurité européenne est l’Otan, dont les deux premières puissances ne sont pas Européennes: les États-Unis et la Turquie! Je crois que la situation s’est en fait aggravée. Fondamentalement la mainmise américaine est plus forte que jamais. Les pays européens sont en crise profonde, politique bien sur, mais aussi économique et on imagine mal l’Europe exsangue financièrement se lancer maintenant dans une telle aventure surtout avec les élites qui sont les siennes.

    La Russie avait proposé en 2008, au moment de la crise en Géorgie, d’entamer une réflexion commune avec les pays européens sur la création d’une architecture européenne et continentale de sécurité. On voit bien aujourd’hui a quel point on s’est également éloigné d’une telle opportunité et d’une telle direction. La Russie voit avec inquiétude le bouclier anti-missile s’approcher de ses frontières et constitue son entité militaire de défense en Eurasie avec d’un côté l’Union Eurasiatique et de l’autre la Chine via l’Organisation de Shanghai. L’Europe elle se demande si elle passera la crise pour pouvoir rester couverte par l’Otan.

    C’est pour cela que je crois que la Serbie ne pourra pas continuer à rester dans sa position actuelle, il va bien falloir qu’elle rejoigne un de ces blocs pour ne pas être totalement isolée.

    6)      On parle souvent des amitiés Franco-serbe et Russo-serbe, ou en est-on a votre avis en 2013 ?

    La France trahit il me semble tous ces alliés, sauf certains états africains et encore… Je crois que l’amitié franco-serbe sera toujours une amitié historique, une amitié de patriotes sincères et d’honnêtes gens, éduqués, cultivés ou simplement initiés. Mais pour la masse des gens la Serbie et les serbes, c’est le peuple des charniers, le peuple qui a élu Milosevic et qu’on a puni militairement. Le bourrage de crâne médiatique sur la Serbie a entrainé la naissance d’une Serbophobie 2.0 essentiellement politique et basée sur des mensonges médiatiques. C’est un cas historique unique, qui a fait jurisprudence et qu’on peut rapprocher de la guerre médiatique qui est en cours aujourd’hui contre la Russie.

    En Russie les serbes sont clairement vues comme des alliés traditionnels et les serbes comme un peuple frère. Bien sûr en 1999 la Russie de Eltsine était un état trop faible pour pouvoir réagir et protéger la Serbie. En 2004, la Russie faisait face à une guerre sur son territoire, avec de nombreux attentats terroristes. Aujourd’hui la Russie devrait sans doute plus s’impliquer dans les affaires serbes et pousser les serbes il me semble a rejoindre l’Alliance eurasiatique. Des intellectuels russes pensent même que Belgrade devrait être l’une des quatre capitales, la plus occidentale, de cette Eurasie.

    7)      Comment jugez-vous les différentes étapes politiques qu’a connu la Serbie depuis la guerre de 1999 ? Que pensez-vous de l’élite politique serbe actuelle ?

    La Serbie est, il me semble, victime d’un long processus que la plupart des pays européens ont connu, et qui est un préalable à leur asservissement total: la destruction de toute opposition patriotique. La prise de pouvoir des libéraux a été voulue afin de faire main basse sur ce pays stratégique, le sortir du giron russe et l’intégrer par la force à la communauté euro-atlantique.

    Dans le même temps l’opposition patriotique a été démantelée. La destruction et la manipulation du SRS a été un modèle du genre. Le DSS n’a pas su saisir il me semble l’incroyable fenêtre historique qui se présentait à lui, on peut se demander pourquoi. Aujourd’hui le gouvernement d’union nationale, composé de membres du SPS, du SNS et de consultants technocrates achève donc placidement le processus de décomposition nationale (Kosovo) tout en maintenant discrètement une intégration a l’Ouest, en gros ce que les libéraux n’auraient pu eux se permettre de faire. On voit bien qu’il n’y a presque plus d’opposition réelle et concrète, un peu comme en Europe ou les clivages politiques se résument à une opposition droite/gauche, soit à une opposition factice entre des partis au fond tous d’accord sur le principal à savoir: le modèle économique, la politique internationale et financière ou encore le modèle de société.

    En France par exemple, on sait désormais que droite et gauche votent 95% des mêmes lois dans les parlements régionaux, nationaux ou européens. Il n’y a plus d’opposition du tout. Le candidat de gauche contre le candidat de droite lors du second tour de la présidentielle c’est une mascarade et une opposition entre deux candidats de Goldman Sachs, autant dire entre deux clones. Je pense que la Serbie se dirige doucement vers cette situation ou en gros il n’y aura bientôt que des candidats pro UE et pro Gaypride.

    8)      Dans votre dernier ouvrage, vous parlez de la Serbie comme du pays qui a éveillé votre foi orthodoxe pouvez-vous nous en dire plus ?

    Oui la Serbie est le pays qui a fait de moi un orthodoxe. Je n’ai jamais été baptisé et jamais souhaité être catholique, je ne peux l’expliquer. Quelque chose qui ne s’insérait pas correctement sur le plan spirituel. Lorsque pour la première fois de ma vie je suis allé à l’Est (de l’Europe) et en terre orthodoxe j’ai senti un attachement fondamental à la terre orthodoxe serbe justement. Le Danube m’a fasciné tout autant que la grande culture orthodoxe serbe. En visitant des monastères en Voïvodine durant l’été 99, dans cette Serbie d’après guerre ou le temps semblait s’être arrêté, j’ai totalement et profondément souhaité devenir orthodoxe, ce qui est chose faite aujourd’hui. Paradoxalement, c’est aussi durant cet été 1999 que j’ai pour la première fois concrètement entendu parler de la Russie. La Serbie m’a donc ouvert à l’orthodoxie et à la Russie.

    9)      Vous résidez et travaillez à Moscou, quel regard portez vous, en tant que Français de Russie, sur la Russie d’aujourd’hui ? 

    La Russie sort du coma et se reconstruit. C’est un pays qui a la chance de bénéficier d’un territoire gigantesque, de ressources et d’une élite politique assez exceptionnelle, à commencer par l’actuel président. Le pays fait cependant face à des difficultés gigantesques et on peut dire que les 12 dernières années de gouvernement Poutine ont été consacrées à la réaffirmation de l’autorité de l’état et au retour de l’ordre constitutionnel au sein des frontières russes.

    Le pays est clairement un laboratoire a ciel ouvert et tente de développer un modèle de société conservateur tout en ayant les moyens d’être totalement souverain, de par sa taille, sa richesse et aussi le potentiel militaire dont il dispose. Le potentiel y est énorme, il faut qu’il ne soit pas gâché et pour cela il faut espérer que la politique menée actuellement se poursuivre dans l’après Poutine et il me semble que sur ce front, la guerre a commencé en Russie.

    C’est donc clairement de Russie et de Russie seule que le salut peut venir, mais pour autant, le challenge pour la Russie me semble justement d’arriver à se constituer en pôle souverain et quasi autonome, pôle que d’autres pays rallieront par nécessité ou par choix politique et stratégique. Je crois qu’il faut souhaiter que la Russie soit le pays qui propose un autre modèle de société et de développement car fondamentalement on peut aujourd’hui en 2013 affirmer que le système d’exploitation occidental pour la planète, qui a émergé en 1991, ne fonctionne plus.

    10)  Vous écrivez et travaillez énormément sur la désinformation et la guerre médiatique contre la Russie. Cette guerre continue t-elle d’après vous et la Serbie est elle encore autant visée qu’elle ne l’a été durant les années 90 ?

    Je pense que la guerre médiatique contre la Serbie a été menée, imposée et gagnée par l’Ouest, contre la Serbie. Cette guerre médiatique a justifié la guerre totale contre la Serbie, sa diabolisation, son démantèlement, l’agression militaire et enfin sa mise au ban de la communauté internationale. Plus sournoisement cette guerre médiatique a aussi fait sans doute douter les serbes d’eux-mêmes.

    La Serbie a en outre servi de laboratoire à un nouveau type de révolution: pacifique et dite de couleur. On peut donc imaginer que la Serbie a été un pays test pour la mise au point de ces dispositifs de renversement sans violences de gouvernements non-alignés. On a du reste vu que ce dispositif a été déployé avec plus ou moins de succès dans d’autres pays d’Europe de l’Est et d’Eurasie. Cette pression médiatique semble s’atténuer alors que la Serbie rentre dans le ban, rejoint l’axe euro-atlantique, s’éloigne du Kosovo, que ses dirigeants s’excusent a genoux pour Srebrenitsa …

    Paradoxalement, le front médiatique s’est aujourd’hui déplacé plus à l’est, contre la Russie. La bataille médiatique en cours contre la Russie est de basse intensité, mais extrêmement sophistiquée, bien plus que ne l’était celle contre la Serbie. Elle a lieu autant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays mais les élites russes actuelles semblent avoir pleinement conscience du danger.

    Il reste donc à espérer que pour la première fois depuis 1991, l’extension vers l’est du dispositif américano-centré puisse enfin être arrêté et même qu’un reflux s’établisse, permettant à Belgrade d’équilibrer ses positions et de recouvrir sa souveraineté et la liberté.

    C’est bien tout le mal qu’on peut souhaiter à cet héroïque petit pays qui n’a pas été épargné par l’histoire.

    http://alexandrelatsa.ru/2013/10/6961/#more-6961

  • "Arrêtons de dorloter l’intégrisme" : l'article de Nadia Alexan, professeur québecoise retraitée d’origine égyptienne

    Elle intervient dans la presse alors que le gouvernement québecois propse une charte de laïcité pour préserver la paix sociale : 

    "Pourquoi j’appuie la Charte des valeurs québécoises, que je préfère appeler Charte de la citoyenneté ? Je suis d’origine égyptienne. Tout le temps que j’ai vécu en Égypte, où j’ai grandi et suis allée à l’école et à l’université dans les années soixante, je n’ai jamais vu une seule femme voilée. Qu’est-il arrivé depuis ce temps pour que le voile soit si répandu ? L’islam politique propagé par les pétrodollars de l’Arabie saoudite, du Qatar et des Émirats arabes unis a envahi non seulement le Moyen-Orient, où il n’arrête pas de réclamer le retour strict de la charia, mais aussi l’Occident, où il mène une campagne très énergique pour conquérir la civilisation des Lumières et ramener la gloire du califat du VIe siècle.

    Ce courant salafiste mine les gains faits par des féministes courageuses, comme les Égyptiennes Hoda Sharaawi et Nawal el Saadawi, qui se sont battues pour faire avancer les droits des femmes et les sortir de l’emprise de la religion. Les musulmanes portant le voile qui se prétendent féministes trahissent le combat mené par ces femmes héroïques, qui se sont débarrassées du voile, symbole de la soumission au patriarcat.

    Il n’y a rien, ni dans la culture ni dans le Coran, qui oblige la femme musulmane à porter le voile. […] Le voile n’est pas un bout de tissu anodin, comme on le prétend. Bien au contraire, il véhicule le prosélytisme d’un islam fanatique et totalitaire. La plupart des musulmanes de Montréal ne portent pas le voile. Sont-elles moins pieuses pour autant ?

    Ce voile symbolise la soumission de la femme aux diktats d’un patriarcat qui n’aime ni la modernisation ni l’émancipation des femmes. Ce voile témoigne de la barbarie de l’excision, imposée aux femmes en Égypte et ailleurs, du mariage forcé des fillettes à l’âge de neuf ans, de la lapidation, de la polygamie, des fatwas, de l’interdiction de la liberté d’expression, et j’en passe. Ce voile cache le mépris des hommes qui traitent les femmes comme des biens à posséder. Je pense que les hommes sont des lâches pour ainsi mettre le fardeau religieux sur la tête des femmes.

    [Certains se rangent] du mauvais côté de l’histoire [en affirmant] que l’interdiction du port du voile dans la fonction publique exclurait les femmes. Je pense que c’est le contraire qui se produit. Les femmes voilées s’excluent elles-mêmes ; en portant le voile de l’aliénation, elles montrent qu’elles ne veulent pas s’intégrer. De plus, elles font peur aux dirigeants par leurs demandes d’accommodements religieux, de prière pendant les heures de travail et de congés supplémentaires" (suite).

    Lahire

  • Lampedusa : châtier les coupables. Les vrais.

    Lampedusa, tragédie de l’immigration clandestine. Jeudi, plus de 130 Érythréens et Somaliens sont morts – dont des petits enfants —, près de deux cents sont aussi portés disparus dans le naufrage d’un rafiot transportant à son bord près de 600 personnes.

    Qui pourrait rester indifférent ? Rome a décrété vendredi un deuil national, le pape évoque « une journée de pleurs », et les autorités de cette île sicilienne, promue porte d’entrée illégale privilégiée vers l’Occident, retournent leur impuissance contre l’Europe tout entière.

    On s’émeut, on se scandalise et, à raison, on veut trouver des responsables. Et comme d’habitude, les doigts se pointent un à un vers le bouc émissaire universel, l’alpha et l’oméga de tous les péchés de ce monde : l’Europe occidentale. [...]

    Gabrielle Cluzel - La suite sur Boulevard Voltaire

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Lampedusa-chatier-les-coupables

  • Iran : après avoir interdit à la France d’y vendre des voitures, les Etats-Unis réattaquent le marché !

    C’est aussi énorme que pitoyable.

    La France, réduite à l’état de larbin des Etats-Unis autant sous Hollande que sous Sarközy, a sacrifié une partie de son économie et de ses ouvriers sur consigne de Washington :

    « Le président Obama a donné l’ordre de cesser l’activité en Iran, on n’a pas le choix », avait déclaré le 26 juillet, Carlos Tavares, directeur délégué de Renault, avec une certaine amertume. Faute de quoi, l’alliance Renault-Nissan aurait été interdite de vente sur le marché américain.

    Auparavant, en 2012, c’est Peugeot qui avait fait les frais de la politique américaine et de la lâcheté française, avec des conséquences terribles : en quittant l’Iran, PSA avait du renoncer à son premier marché à l’international. Dans la foulée, Peugeot avait annoncé la suppression de 8 000 postes et la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-Bois…
    « Pour le premier semestre 2012, on a constaté une baisse des ventes de 240 000 véhicules par rapport à 2011 », avait rapporté le délégué CGT d’Aulnay, avant d’ajouter que « ce chiffre comprenait les 200 000 véhicules que Peugeot aurait dû vendre en Iran. »

    Et voilà qu’anticipant un dégel entre Washington et Téhéran, les entreprises américaines ont discrètement repris pied en Iran, vaste marché de 80 millions de consommateurs. «La plupart des secteurs de l’économie américaine, y compris des sociétés cotées au Nasdaq, ont envoyé ces derniers mois des émissaires en Iran», affirme un industriel français, familier de la République islamique, au Figaro.

    La filière automobile iranienne est particulièrement courtisée par General Motors. Le géant américain est entré en contact avec Iran Khodro, qui travaillait jusqu’en 2012 avec Peugeot pour fabriquer des modèles 206 et 405 que le groupe français a cessé de livrer à l’Iran à cause des sanctions occidentales imposées à Téhéran… «Depuis au moins six mois que les émissaires de General Motors se rendent en Iran, ils n’en sont plus au simple repérage du marché», avertit l’industriel.

    Avec un ton menaçant (décret Executive Order Act 13645 signé le 3 juin dernier par Barack Obama), les Etats-Unis ont « fait le ménage » sur le marché iranien, et maintenant prennent le relais.
    Les gouvernements de trahison français ont obéi au doigt à l’oeil et ont même devancé les exigences américaines, quitte à sacrifier les ouvriers français et mettre à mal l’économie… Pour le résultat que l’on sait.

    http://www.contre-info.com/

  • Allégeance, les valets d’Israël

    Toujours en pointe de l’information politiquement incorrecte, notre ami Emmanuel Ratier (faits et documents numéro 333, 1er avril 2012) attire notre attention sur une bien curieuse opération, enclenchée par l’association Les Amis d’Israël en France, créée en septembre 2011 par les groupes d’amitiés parlementaires France-Israël de l’assemblée nationale (présidé par l’UMP Claude Goasguen) et du sénat(présidé par le divers gauche Jean-Pierre Plancarde) – comme quoi les étiquettes de « gauche » et « droite », destinées à amuser les gogo, n’ont pas de signification quand on passe aux choses sérieuses.. Cette sympathique association enjoint à tous les parlementaires, toutes étiquettes confondues, de signer une Charte des amis d’Israël qui commence ainsi : « Au-delà de mes engagements politiques, de mes convictions spirituelles ou religieuses, au nom de la France et de son histoire, de l’idéal républicain et des valeurs démocratique : JE SUIS UN AMI D’ISRAEL * ». En prolongement de cette charte un serment d’allégeance est demandé (avec insistance) aux parlementaires français, par lequel ils s’engagent à œuvrer, par tous moyens et en toutes circonstances, en faveur du soutien inconditionnel apporté à Israël. Car « c’est une cause commune qui doit dépasser les clivages partisans ». Autrement dit, si on sait encore comprendre le français, l’engagement en faveur d’Israël transcende, doit transcender toutes les autres convictions et appartenances, Israël über alles…

    *En majuscule dans le texte (NDLR)

    Source : Terre et Peuple magasine, numéro 51.

    http://europeanwolf.unblog.fr/2013/09/06/allegeance-les-valets-disrael/

  • La confiscation de l’épargne devient une tendance mondiale

    « Maintenant que le « bail-in » (c’est-à-dire le sauvetage d’une banque effectué en mettant les déposants à contribution, comme cela a été fait à Chypre, ndlr) est devenu une pratique acceptée tout autour de la planète, aucun compte bancaire et aucun fonds de pension ne sera plus jamais en sécurité à 100% », écrit Michael Snyder sur « The Economic collapse ».

    Il cite des exemples qui indiquent que cette pratique s’est en effet généralisée dans le monde au cours des derniers mois :
    Pologne : Reuters rapporte que le gouvernement polonais a annoncé mercredi dernier qu’il allait transférer à l’Etat plusieurs actifs détenus par des fonds de pension privés pour réduire la dette nationale. L’association des fonds de pension polonais a jugé que cette décision était inconstitutionnelle parce que le gouvernement s’est emparé de certains de leurs actifs privés sans leur proposer la moindre compensation.

    Islande. Ce pays a été salué pour sa gestion de la crise financière. Cependant, le ministère des Finances vient de proposer de limiter la garantie des dépôts bancaires à 100.000 euros. Cette mesure ne manque pas de rappeler que l’Europe a érigé la solution adoptée à Chypre (c’est-à-dire la mise à contribution forcée des déposants détenant plus de 100.000 euros en compte) en « modèle », d’autant qu’en parallèle, des contrôles de capitaux ont été mis en place, qui ont permis de limiter les sorties de capitaux à 6 milliards d’euros.

    Europe. Jeudi dernier, les ministres des Finances de la zone euro ont approuvé un plan qui promeut la méthode du « bail-in » comme la méthode type pour porter secours aux banques « too big to fail » à l’avenir. Ce plan prévoit que les clients titulaires de dépôts supérieurs à 100.000 euros seront les premiers à subir des pertes en cas de tombée en faillite de la banque. Les contribuables ne seront plus mis à contribution qu’en dernier ressort.

    Italie. Un « bail-in » est actuellement organisé pour la banque Monte dei Paschi, la plus ancienne banque italienne. En clair, la banque ne paiera plus d’intérêt sur 481 millions d’obligations hybrides. Ces titres ont été choisis en particulier, parce qu’ils n’offrent aucune protection ni aucun recours à leur détenteur. Les clauses de leur règlement prévoient que l’absence de paiement des intérêts de l’emprunt ne sera pas considérée comme un défaut de paiement. Il ne semble pas que ce sauvetage devrait concerner d’autres titulaires de comptes privés, mais cela montre que les officiels européens sont déterminés à appliquer la solution du « bail-in » en cas de chute d’une banque.

    Nouvelle-Zélande. Bill English, le ministre néo-zélandais des Finances est favorable à la solution chypriote pour porter secours aux banques en difficultés, qu’il a adaptée à la Nouvelle Zélande avec l’Open Bank Resolution (OBR). L’OBR prévoit qu’en cas de faillite d’une banque, tous les déposants subiront une ponction immédiate sur leur épargne pour financer le plan de secours de la banque.

    Canada. Le Canada est également en train de proposer la méthode du « bail-in » dans le cadre de la préparation du budget du gouvernement. Le nouveau budget propose de mettre en place un régime de « bail-in » pour les banques du Canada d’une importance systémique. Cette proposition est datée du 21 mars, ce qui implique qu’elle est antérieure à la mise au point de la solution chypriote.

    « Cela signifie que les gouvernements du monde considèrent désormais que notre argent constitue une partie de la solution en cas de faillite future de grandes banques », écrit Snyder.

    Il n’y a plus d’endroit offrant une garantie totale pour placer son argent. Plus que jamais, il est impératif de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, et de répartir ses actifs sur différentes sortes de supports au sein de plusieurs banques/institutions financières. Ceux qui s’en abstiendront et qui placeront toute leur fortune dans une seule banque ne devront pas se montrer surpris si un jour une grande partie venait à disparaître à la suite d’une décision officielle.

    Express.be

    http://fortune.fdesouche.com/326565-la-confiscation-de-lepargne-devient-une-tendance-mondiale#more-326565

  • L’Afrique noire de monde : La démographie du continent enjeu majeur de notre avenir

    L’Afrique noire de monde : La démographie du continent enjeu majeur de notre avenir

    Ceux qui dénoncent dans l’immigration, un remplacement de population qui débouche sur des changements de civilisation, savent que la clé de tout est la démographie. C’est parce que la nature a horreur du vide que les chinois peuplent de plus en plus l’Asie russe. C’est pour trouver une vie meilleure et fuir des ennemis que les grandes invasions ont mis à terre l’ordre mondial romain. Ce qui était hier l’Anatolie est devenue la Turquie et qui se souvent des Phrygiens ?

    Il est donc capital de suivre l’évolution démographique mondiale et ses fluctuations géographiques. La population mondiale atteindra 9,731 milliards d’habitants en 2050 contre 7,141 milliards en 2013, selon une étude bisannuelle de l’Institut français d’études démographiques (INED).

    Dis comme cela, cela ne veut pas dire grand-chose

    Le taux de fécondité mondial est de 2,5 enfants par femme en 2013 contre 5 en 1950 avec de fortes disparités régionales selon l’étude, notamment entre les deux extrêmes que sont le Niger (7,6 enfants par femme) et la Bosnie-Herzégovine (1,2 enfant par femme). Le cap des 6 milliards avait été dépassé en 1999, et il aura fallu douze ans pour atteindre les 7 milliards en 2011. Il y a donc un ralentissement. Mais le déséquilibre démographique va accentuer la pression du sud sur le nord et notamment la pression du continent africain.

    L’Afrique concentrera environ un quart de la population mondiale en 2050 selon l’étude qui prévoit que 2,435 milliards de personnes vivront sur le continent en 2050, plus du double du 1,1 milliard enregistré en 2013. Avec un indice de fécondité de 1,6 enfant par femme [pour les Européens de souche c'est nettement moins, ce taux global étant gonflé par la surnatalité des colons non-européens], l’Europe continentale sera la seule zone à connaître un recul de sa population, qui passera de 740 millions d’habitants en 2013 à 726 millions en 2050, d’après l’INED.

    Tout est dit !

    Actuellement le “G7″ des pays les plus peuplés est composé de la Chine (1,36 milliard) devant l’Inde (1,276 milliard) les États-Unis (316,2 millions), l’Indonésie (248,5 millions), le Brésil (195,5 millions), le Pakistan (190,7 millions) et le Nigeria (174,9 millions).

    En 2050, le classement des pays les plus peuplés devrait être sensiblement modifié avec l’Inde en tête (1,65 milliard) devant une Chine moins peuplée (1,314 milliard) et le Nigeria qui, avec 444 millions d’habitants, passera devant les États-Unis (400). Le Nigeria pays en proie a des troubles ethniques et religieux sanglants plus peuplés que les USA, ce n’est certes pas objectivement une bonne nouvelle.

    Pour nous Européens qui, un temps, avons peuplé le monde, l’avenir s’annonce de plus en plus périlleux. L’humanité de demain sera composé d’un africain sur 4 habitants, mais seront-ils en Afrique ?

    Source : Metamag.

    http://fr.novopress.info/141970/lafrique-noire-de-monde-la-demographie-du-continent-enjeu-majeur-de-notre-avenir/#more-141970

  • Allemagne : l’élu de gauche radicale Ruth Kampa était un agent de haut niveau de la Stasi

     

    Allemagne : l’élu de gauche radicale Ruth Kampa était un agent de haut niveau de la Stasi

    BERLIN (NOVOpress avec le site de Lionel Baland) - Ruth Kampa (ci-dessus), présidente exécutive du groupe des élus du parti post-communiste die Linke (issu de la réunion des anciens communistes d’Allemagne de l’Est et de l’aile gauche du Parti socialiste allemand, le SPD – qui plus est allié au Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon) au sein du Parlement allemand et bras droit du chef de file des députés de die Linke au sein du Parlement allemand – Gregor Gysi -, était, selon les révélations du quotidien die Welt, un agent important de la Stasi (Sécurité d’État) à l’époque de la République démocratique allemande (RDA).

    http://fr.novopress.info/141963/allemagne-lelu-de-gauche-radicale-ruth-kampa-etait-un-agent-de-haut-niveau-de-la-stasi/

  • Le drame de Lampedusa : une conséquence directe du renversement du colonel Kadhafi

    Les vrais responsables du drame de Lampedusa sont ceux qui, pour des raisons encore bien obscures, ont déclaré la guerre au colonel Kadhafi. Comme je l’ai maintes fois dit sur ce blog, mais il importe de le redire, en dépit de tous ses défauts, le « guide libyen » était devenu un partenaire, pour ne pas dire un allié dans deux combats essentiels :
    1) La lutte contre le fondamentalisme islamiste qu’il avait entrepris d’éradiquer en Libye.
    2) La lutte contre l’immigration clandestine venue depuis l’Afrique sud-saharienne, la Corne ou les régions du Proche-Orient et transitant par la Libye. Grâce aux bons rapports qu’il entretenait avec le président du Conseil italien Silvio Berlusconi, des accords très concrets avaient été conclus en ce sens et la Libye contrôlait ses côtes. Il est important de faire remarquer à ce sujet que la plupart des points d’embarquement libyens étaient situés en Cyrénaïque et que, ruinées par les interventions de la police, les mafias organisant le commerce des hommes constituèrent, avec les islamistes, le noyau de départ de la rébellion à Derna et à Benghazi. En intervenant pour empêcher les forces du colonel Kadhafi de reprendre la région, l’aviation française, sur ordre du président Sarkozy, a donc rendu un grand service aux marchands d’esclaves. Aujourd’hui, ces derniers ont repris leur lucratif « commerce » …
    Le drame de Lampedusa s’explique parce que la Libye est en pleine anarchie. Le pays a éclaté en fiefs tribaux et miliciens. Le « gouvernement » n’est même pas capable de se faire respecter à Tripoli, la capitale où les milices se combattent au grand jour. Faire la liste des affrontements qui se déroulent dans le pays est impossible tant ils sont nombreux. Rien que samedi 5 octobre, jour de rédaction de ce communiqué, 15 soldats libyens furent tués au nord de Bani Walid par des islamistes présumés.
    Jusque là, ces derniers se contentaient de contrôler le sud de la Libye et les régions frontalières du Niger, du Tchad et du Soudan. Voilà qu’ils remontent vers le Nord afin de tendre la main à leurs « frères » qui tiennent une grande partie de la Cyrénaïque, dont les hauteurs du jebel Akdar dans l’arrière-pays de Benghazi. Or, ces islamistes ont pris le contrôle du trafic transsaharien, dont celui des migrants, avec lequel ils se financent.
    L’un des résultats de l’intervention française au Mali fut de forcer les trafiquants à ouvrir de nouvelles routes vers la Méditerranée car les réseaux maffieux transsahariens de l’ouest africain furent coupés. Le principal axe par lequel la cocaïne sud-américaine débarquée en Guinée Bissau était transportée à travers le Mali jusque dans les ports du Maghreb ne pouvant plus être emprunté, les trafiquants ont donc réorienté leurs réseaux vers la Libye où il n’existe plus d’Etat. Désormais, le trafic se fait sur l’axe Nigeria-Niger-Libye.
    Or, à partir du nord du Nigeria avec Boko Haram, jusqu’à Benghazi et Derna, tout le trafic, dont celui de la drogue et celui des migrants, est désormais contrôlé par les islamistes.
    Au lieu de faire savoir aux Européens qui sont les trafiquants qui lancent sur les eaux les pitoyables cargaisons d’êtres humains qui échouent sur les côtes européennes, les médias, largement aidés par l’Eglise pour laquelle plus le prochain est lointain et plus il semble devoir être aimé, ont au contraire entrepris de culpabiliser les populations qui subissent ces débarquements.
    Le drame de Lampedusa nous plonge enfin directement dans le « Camp des Saints » de Jean Raspail. Ce livre prophétique, puisqu’il date de 1973, décrit l’implosion des sociétés occidentales sous le débarquement de milliers de clandestins arrivés sur des navires-poubelle. Clandestins devant lesquels toutes les institutions s’effondrent en raison de l’ethno masochisme des « élites » européennes gavées de mièvrerie et déboussolées par un sentimentalisme qui a pris le pas sur la raison et même sur les instincts vitaux.

    Bernard Lugan http://www.voxnr.com/cc/etranger/EFlpAAVVZkKtrKIlNi.shtml