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international - Page 1193

  • Il faut retirer le mondial 2022 au Qatar pour raison d’esclavage

    On peut facilement s’imaginer ce qui se serait passé si des ouvriers, dans des conditions de travail proche de l’esclavage, étaient morts en nombre sur le chantier olympique russe. La condamnation était assurée et le boycott aussi. La France aurait pris la tête de l’indignation internationale contre le vraiment très méchant Poutine.
    Le Qatar aurait-il tous les droits et notamment celui de n’en respecter aucun ?

    La mort d’hommes serait-elle moins médiatique que la lutte contre une prétendue homophobie ? Le président russe, Vladimir Poutine, a assuré que les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi en 2014 se dérouleraient sans discriminations contre les homosexuels, en dépit d’une controverse autour d’une récente loi russe interdisant la “propagande” homosexuelle devant les mineurs.

    « Vous pouvez être absolument certain que la Russie va respecter scrupuleusement les principes de l’olympisme qui interdisent toute discrimination », a déclaré M. Poutine dans une interview à la chaîne de télévision publique Pervyi Kanal. Il n’est pas sûr que les homosexuels soient aussi bien traités dans les émirats du Golfe, mais c’est un autre problème. A quand une déclaration similaire du Qatar sur l’esclavage?

    Quand les démocraties du fric, la France en premier, cesseront-elles de faire la danse du ventre devant les émirs de l’or noir ? Ce pays a dépassé les bornes. Dans certains pays qui ont pratiqué l’esclavage, les esclaves ne mourraient pas sur leurs lieux de travail.
    D’après des documents confiés par l’ambassade du Népal à Doha au journal britannique The Guardian, au moins 44 ouvriers népalais employés sur des chantiers de construction des sites de la Coupe du monde 2022 au Qatar sont morts entre le 4 juin et le 8 août. Jeunes pour la plupart, ils ont été victimes d’attaques et insuffisances cardiaques ainsi que d’accidents sur leur lieu de travail. Tous exerçaient dans des conditions d’exploitation qui s’apparentent à de l’esclavage moderne.

    Cet émirat islamique, grand financier des mouvements les plus radicaux comme l’Arabie saoudite d’ailleurs, au Mali comme en Syrie ou en Lybie achète le monde avec son fric. Cela est possible car nous sommes dans un monde où le pognon est le roi et pas seulement celui du pétrole. Ce pays qui se veut moderniste est, au niveau du respect de la personne humaine, l’un des pires.

    Le Comité suprême Qatar 2022, structure chargée de préparer la Coupe du monde, s’est dit « profondément préoccupé par ces allégations visant certains prestataires et sous-traitants du site de construction de Lusail et City considère la question avec le plus grand sérieux ». « Comme tous ceux qui ont vu les photos et lu l’article (du Guardian), nous sommes choqués », a ajouté le Comité organisateur de la compétition. « Il n’y a aucune excuse pour que les ouvriers soient traités ainsi au Qatar ou ailleurs… La santé, la sécurité et le bien-être de tous ceux qui travaillent à la préparation de la Coupe du monde 2022 sont de la plus haute importance pour le Comité d’organisation. Le tournoi doit aider à l’amélioration de la vie des travailleurs au Qatar».

    La monarchie absolue du Qatar, dirigée par le clan Al-Thani, aussi incroyablement mystérieux que fabuleusement riche, ne tient pas plus de statistiques sur les questions de santé et de sécurité qu’elle ne tolère d’élections libres. La CSI a dû se débrouiller pour compter les cadavres par elle-même. Elle à découvert que cette année, pour l’instant, 83 Indiens ont trouvé la mort. Le petit Etat du Golfe sert également de sépulture à 119 ouvriers népalais des travaux publics. Deux cent deux travailleurs émigrés ayant en outre perdu la vie au cours des neuf derniers mois, les observateurs s’estiment en droit d’affirmer que l’on enregistre au moins un décès par jour. Un chiffre qui ne peut qu’augmenter, le Qatar venant d’annoncer qu’il accueillerait 500 000 immigrés supplémentaires, essentiellement en provenance du sous-continent indien, pour construire ses stades, ses hôtels et ses routes avant 2022.

    « On peut avoir des doutes sur les votes du comité exécutif de la Fifa », précise Joseph Blatter aux portes de la fédération mondiale. « Notamment ceux du Brésilien Ricardo Texeira, du Paraguayen Nicolas Leoz, du Qatari Bin Hammam [ancien rival de Joseph Blatter] et de son allié Jack Warner. » Quatre anciens dirigeants exclus de l’institution pour corruption.
    Dans une enquête consacrée au “Qatargate” et publiée en janvier, l’hebdomadaire France Football avait clairement pointé l’implication de la France, évoquant une visite à l’Elysée, le 23 novembre 2010, du prince héritier Al-Thani.

    Quand les » démocrates » ouvriront-ils les yeux sur ce partenaire infréquentable. Jamais sans doute car elles sont des ploutocraties laïques alors que le Qatar est une ploutocratie musulmane.

    Il faut retirer le mondial au Qatar et le pouvoir à l’internationale des ploutocraties.

    Jean Bonnevey

    Source : Metamag.

    http://fr.novopress.info/141896/il-faut-retirer-le-mondial-2022-au-qatar-pour-raison-desclavage/#more-141896

  • UNE DEMOCRATIE DE LA SURVEILLANCE.

    En juin 1967, lors du premier choc pétrolier dû à la troisième guerre israélo-arabe, d’éminents spécialistes prévoyaient la fin des ressources pétrolières à l’aube du XXIème siècle.

    D’autres analystes, chercheurs ou chroniqueurs ont passé leur temps à débattre de l’épuisement des ressources, du trou dans la couche d’ozone et de la protection des espèces en voie de disparition. Et l’on s’interroge pour trouver le meilleur moyen de gérer la diminution des réserves naturelles, alors que le mondialisme permet de tout vendre, de tout acheter et d’y affecter un code-barres.

    Mais ce qui est en voie de disparition, aujourd’hui, c’est le droit du citoyen à la vie privée !

    Les récents scandales dévoilés par Wikileaks, le sieur Snowden et autres affaires liées aux télécommunications, à Internet, aux téléphones mobiles et aux écoutes illégales des services secrets du monde entier, permettent d’affirmer que «la vie privée n’existe plus sur Internet ; il faut tirer un trait dessus.»

    Regardez autour de vous : qu’est-ce que vous voyez ? Des caméras de surveillance, des scanners, des banques de données d’une extrême précision. Mais sont-ils efficaces ?

    Les 100.000 caméras de toutes natures n’ont pas empêché les attentats de Londres le 7 juillet 2005 !

    Pour leur part, les sociétés d’études de marché peuvent connaître toutes les facettes de notre existence, de notre premier pipi matinal, de l’heure exacte à laquelle nous quittons notre domicile, via les puces de nos systèmes d’alarme ; elles nous suivent tout le temps et captent nos faits et gestes grâce aux caméras vidéo des péages d’autoroute, par les données de nos cartes bancaires qui leur donnent le détail de notre déjeuner et de l’apéritif du soir et peuvent nous localiser à chaque instant grâce à notre téléphone mobile.

    Connectez-vous sur n’importe quoi et alors la moindre transaction, la moindre communication est récoltée, enregistrée, archivée par les cookies. Des sociétés privées sont venues trouver le FBI aux USA, pour qu’ils leur donnent accès à leurs dossiers, à leurs informations, moyennant rétributions ! Comme si l’information était un secteur d’activité comme un autre pouvant être privatisée. Et là, on atteint l’émergence d’un nouvel Etat : une république mise à nu, une démocratie de la surveillance !

    Est-ce là un endroit où vous aimeriez vivre ? Méfiez-vous, taisez-vous, des oreilles ennemies vous écoutent !

    Et vous, de quel côté êtes-vous ?

    Ne nous faisons pas d’illusions ; dans un monde semblable, le sacro-saint droit de l’individu à la vie privée n’a pas la moindre chance de survie face aux forces en présence.

    On parle ici des forces de l’Ordre, nationales et internationales, toujours plus inquisitrices ; des cabinets de marketing et des compagnies d’assurance avides de chiffres et de données ; on parle encore ici des nouveaux géants économiques gérant notre santé, mais aussi des millions de tentacules insidieux fouillant notre intimité à chaque fois que les intérêts privés rencontrent ceux de l’Etat.

    En résumé, il s’agit de ceux qui maintiennent l’Ordre et ceux qui veulent prendre tout votre argent.

    Les forces de l’Ordre et les forces du Commerce : quelle sinistre alliance ! Et voilà contre quoi se dresse notre intimité. C’est la grande bataille du siècle qui s’annonce et où les forces en présence sont inégales.

    Alors la question que l’on vous pose aujourd’hui, quelle que soit votre tendance politique, est très simple :«de quel côté êtes-vous ? »

    Pieter KERSTENS. http://www.altermedia.info/france-belgique/atteinte-aux-libertes/democratie-surveillance_86884.html#more-86884

  • Mali : tout est-il donc à refaire ?

     

    A Bamako, le 20 septembre dernier, François Hollande a peut-être parlé un peu vite quand, dans un bel élan d’optimisme, il déclara : « Nous avons gagné cette guerre. Nous avons chassé les terroristes ».

     

    A Bamako, le 20 septembre dernier, François Hollande a peut-être parlé un peu vite quand, dans un bel élan d’optimisme, il déclara : « Nous avons gagné cette guerre. Nous avons chassé les terroristes ». Le 26 septembre, moins d’une semaine plus tard, les milices nordistes (touareg et arabes) rompaient les « accords de Ouagadougou » ; signés au mois de juillet précédent ces derniers avaient permis à l’armée et à l’administration sudistes de reprendre pied au Nord. Le 29 septembre un attentat suicide revendiqué par AQMI ensanglanta Tombouctou et le 30, des affrontements armés opposèrent des Touareg du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) à des soldats maliens. Au même moment, à Bamako, des militaires mutinés exigeaient des promotions à l’image de celle obtenue par le capitaine putschiste Sanogo promu général de brigade par le nouveau président… Le nuage islamiste repoussé vers le sud de la Libye, le réel malien est donc vite réapparu. Tout le bénéfice de l’Opération Serval est-il donc perdu ?

    Militairement, Serval fut pourtant une réussite, mais, comme il fallait hélas le craindre -et comme je l’avais annoncé-, la « relève » des militaires par le Quai d’Orsay a abouti à une catastrophe pour deux grandes raisons :

    1) Mentalement englués dans leur impératif démocratique, les diplomates français en charge du dossier ont appliqué la recette qui, de la Libye à la Côte d’Ivoire a partout échoué dans les situations de crise, à savoir organiser des élections.

    2) Les mêmes ne voulurent pas peser sur les Maliens afin de régler une fois pour toutes le problème de fond qui est celui de la question ethno-régionale.

    Dans ces conditions, comme aux yeux de toutes les parties maliennes, le principal résultat de l’Opération Serval est d’avoir permis aux Sudistes de réoccuper le nord Mali d’où les Nordistes les avaient chassés, les évènements négatifs vont donc s’additionner. Comment éteindre ce foyer récurrent de troubles qui ne cesse de se rallumer depuis 1960 ?

    Pour lire la suite de cette analyse, vous devez être abonné à l’Afrique Réelle

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Mali-tout-est-il-donc-a-refaire

  • Répression contre l’Aube dorée : un militant témoigne en direct – Traduction Novopress

     

    Répression contre l’Aube dorée : un militant témoigne en direct – Traduction Novopress

     

    Ci-dessus. Sondage sur les intentions de votes : Aube dorée (à droite) troisième parti de Grèce et deuxième chez les moins de 45 ans.

    ATHÈNES (NOVOpress) – À moins de savoir assez bien le grec moderne pour pouvoir consulter le site officiel d’Aube dorée, il est extrêmement difficile d’avoir sur les événements en cours une autre version que celle des grands médias. Le site Golden Dawn International tenu par des militants américains de l’Aube dorée, n’a pas été mis à jour depuis plus d’une semaine.

    Radio Bandiera Nera, la webradio du mouvement italien Casapound, a donc réalisé un entretien par Skype avec Costantino (Kostas), militant historique de l’Aube dorée et animateur de l’émission hebdomadaire hellénophone, RBN Hellas. Costantino a fait ses études en Italie et est parfaitement bilingue. Diffusé en direct mardi à 18 heures, l’entretien est désormais disponible à la réécoute (*). Pour tous ceux qui, sans nécessairement partager toute l’idéologie ou approuver toutes les manières de faire du parti le plus honni d’Europe, veulent entendre une autre voix voici le texte de cet entretien traduit en français pour Novopress.
    Flavien Blanchon

     

     

     

    « Que s’est-il réellement passé ?

     

    Après l’assassinat d’un jeune antifasciste, il y a deux semaines, à la suite d’un affrontement entre supporters de football dans la banlieue d’Athènes, la gauche, le centre, les socialistes et aussi la droite grecque ont commencé à attaquer Aube dorée. Les sondages nous attribuaient désormais plus de 15% au niveau national. Le numéro 3 de notre mouvement était donné par les sondages comme probable prochain maire d’Athènes, avec plus de 60% des intentions de vote. Vous pouvez imaginer ce que pouvait signifier conquérir la ville la plus importante de Grèce.

     

    Et il a été arrêté lui aussi ?

     

    Tout à fait. Il a été arrêté en même temps que notre premier secrétaire, que le secrétaire adjoint du parti, et que quatre autres députés qui faisaient partie du noyau historique d’Aube dorée – ce n’étaient pas des nouveaux venus. Ils savaient parfaitement qui arrêter. S’est alors ouverte une chasse au “fasciste” avec plus de 30 arrestations. Et ils n’ont pas encore terminé.

     

    Les accusations sont terribles : la principale est l’association de malfaiteurs. Désormais tous les militants, et les électeurs, qui sont plus de cinq cent mille, sont traités de délinquants par les journaux télévisés et les radios. Et puis extorsion de fonds, détention d’armes. Ils découvriront sûrement des avions, des porte-avions, des chars d’assaut. Nous les avions pourtant bien cachés, tous les chars d’assaut que nous possédions.

     

    Je dois ajouter que, la semaine dernière, ils ont fait arrêter quatre haut-gradés de la police pour liens présumés avec notre mouvement, ainsi que des agents des forces spéciales grecques. Vous pouvez voir qu’il s’est agi d’une attaque bien étudiée.

     

    Ils ont en outre arrêté les nôtres un samedi, quand le parlement grec ne siégeait pas, et donc sans attendre un vote pour lever l’immunité de nos députés. C’est la première fois, non seulement en Grèce mais, je crois, dans toute l’Europe, que le premier secrétaire d’un parti, et qui est député, est arrêté sans vote du parlement.

     

    Peux-tu nous expliquer comment fonctionnent exactement en Grèce les dispositions sur l’immunité parlementaire? Existe-t-il une loi du même genre qu’en Italie [et qu’en France, NdT] ?

     

    Oui, il y a une loi du même genre. Si l’on veut arrêter un parlementaire, il faut aller au parlement et les députés doivent voter la levée de l’immunité. C’est ce que prévoiraient les normes démocratiques. Mais elles ne nous ont pas été appliquées à nous.

     

    Voilà donc la situation judiciaire. Peux-tu nous parler à présent de la situation politique ? Est-ce que le mouvement est en train de réagir ? Dis-nous bien sûr seulement ce qu’il est opportun de dire en public.

     

    Oui, même si notre leader est en prison, sa femme, qui est elle aussi députée, lui sert de porte-parole et est en contact avec lui. D’ici 3 ou 4 jours, nous verrons les développements, y compris judiciaires, mais nous sommes là.

     

    Mais savez-vous comment ils font? Ils entrent dans les maisons des militants, ils trouvent des tee-shirts d’Aube dorée et des drapeaux grecs. À ce propos, le ministre de la justice a déclaré officiellement que la police avait le droit d’arrêter et de fouiller toute personne qui porte un drapeau grec dans la rue. Aujourd’hui donc, le drapeau grec est quelque chose de criminel. Pour le reste, ils ont tout au plus trouvé des armes-jouets à air comprimé.

     

    Et puis cette semaine, le parlement votera une nouvelle loi “antiraciste” et vous pouvez imaginer quelles seront les règles.

     

    Quelles sont les dispositions actuelles en Grèce ? Existe-t-il une loi analogue à la loi Mancino [loi italienne de 1993, qui est l’équivalent, en beaucoup moins rigoureux, des lois Pleven et Gayssot en France, NdT] ?

     

    Il existe une loi mais plutôt “douce”. Par exemple, il est permis d’utiliser le symbole du faisceau ou de faire le salut romain. La nouvelle loi que le parlement est sur le point d’approuver, en revanche, sera peut-être encore plus dure que la loi allemande.

     

    Quelle a été la réaction des gens ordinaires ?

     

    Dans toute cette affaire, c’est là que je peux dire quelque chose de positif: les gens ordinaires n’ont pas gobé ces mensonges. Je parle avec les gens et ils sont tous avec nous. Même des gens qui n’ont pas voté Aube dorée jusqu’ici, mais qui disent “à présent, je voterai pour elle!” La Grèce est un État qui traverse en ce moment une crise terrible, elle est probablement déjà en faillite, les banques nous ont tout pris, il y a le nouveau mémorandum [le nouveau plan d’austérité] qu’ils ont déjà voté et personne ne le sait, et pendant ce temps la presse parle d’Aube dorée.

     

    Vous autres Italiens, du reste, vous avez vécu les années 1970, et vous savez ce qu’est le mensonge d’Etat. Mais cette fois, probablement, ils ont exagéré.

     

    […] Nous avons bon moral et ceux qui le peuvent vont tous les jours protester devant le Palais de Justice, même au risque d’être arrêté. »

     

    * Sur RBN pour écouter l’entretien sans être gêné par la musique, cocher la case sous “Diretta – Stoppala quando ascolti un Podcast”.

     

    Crédit image : Sondage de la société Pulse pour le journal 6Μέρες. en Novembre 2012. DR.

    http://fr.novopress.info/141886/repression-contre-laube-doree-un-militant-temoigne-en-direct-traduction-novopress/#more-141886

     

  • Solidarité Kosovo : Inauguration de la ferme alpine au Kosovo !

    Solidarité Kosovo : Inauguration de la ferme alpine au Kosovo !

    NOVO BRDO (NOVOpress) – L’heure était aux réjouissances avant-hier dans le village de Novo Brdo situé au cœur du Kosovo-Métochie. Au beau milieu de ses champs, une centaine de personnes s’était réunie aux côtés des bénévoles de l’association humanitaire française Solidarité Kosovo pour assister à l’inauguration de la ferme alpine. Une coupure de ruban qui symbolise l’aboutissement d’un projet inédit de développement économique local pour les minorités chrétiennes persécutées.

    Pour cette ferme le choix s’est porté sur la chèvre alpine, une variété rustique originaire de France qui présente l’avantage de bien résister aux conditions climatiques extrêmes des Balkans et de prospérer sur des terrains difficiles où même le mouton a du mal à vivre. Les 150 chèvres ont été fournies par Solidarité Kosovo

    Solidarité Kosovo : Inauguration de la ferme alpine au Kosovo !

    Lors de l’inauguration de la ferme alpine, Svetlana, représentante de la Soupe Populaire est entourée du Père Serdjan et d’Arnaud Gouillon, directeur de Solidarité Kosovo

    Au cours de la visite inaugurale, les invités ont pu découvrir la ferme alpine de 1 hectare et demi, composée d’un bâtiment de stockage et d’une chèvrerie abritant 150 bêtes tout récemment installées.

    Ce fut également l’occasion pour Arnaud Gouillon, Directeur de Solidarité Kosovo, de rappeler les objectifs du nouveau site agricole. «Grâce à la ferme alpine, la Soupe Populaire ne dépendra plus uniquement de l’aide humanitaire puisque la production issue des activités d’élevage de la ferme sera réservée à la confection de ses repas dont dépendent directement 3000 foyers chrétiens de la région. En plus de renforcer la sécurité alimentaire en faveur des plus démunis, la ferme alpine sera également génératrice de huit emplois et de revenus complémentaires liés à la vente du surplus de production dans les réseaux monastiques».

    La cérémonie s’est achevée par la bénédiction de la ferme alpine par Monseigneur Théodose, évêque du Kosovo-Métochie qui, lors de son interlocution de clôture, a souhaité souligner la portée du chantier humanitaire achevé. « La ferme alpine constitue un outil pour favoriser notre autonomie fonctionnant sur la base de la solidarité».

    Solidarité Kosovo : Inauguration de la ferme alpine au Kosovo !

    Aranud Gouillon interviewé par la presse lors de la visite inaugurale.

    Fraîchement sorti de terre, l’ouvrage a été achevé en moins de quatre mois sous l’impulsion conjointe de Solidarité Kosovo et de ses partenaires au premier rang desquels les représentants de l’Église, de la Soupe Populaire et du fond humanitaire serbe B92. La mutualisation de leurs moyens a permis la création de la ferme alpine reposant sur un triptyque d’objectifs emplois-production-ressources.

    Pour aider Solidarité Kosovo à poursuivre ses actions, c’est ici.

    Crédit photos : Solidarité Kosovo.

    http://fr.novopress.info/141880/solidarite-kosovo-inauguration-de-la-ferme-alpine-au-kosovo/

  • Le grand tabou US : de ce que l’on (ne) dit (pas) quand on parle de crimes de guerre

    Le grand tabou US : de ce que l’on (ne) dit (pas) quand on parle de crimes de guerre
    « Quand on s’engage à servir son pays et qu’on prête serment, on s’y tient. Ce n’est pas une option. » Steven Bussi de la Fondation Néoconservatrice Heritage, à propos de Chelsea Manning, (anciennement connu sous le nom de Bradley). Vraiment ? Peu importe ce que l’on demande à un individu qui s’est engagé ? Peu importe ce qu’il voit ou ce qu’il sait, il doit ignorer sa conscience et obéir aux ordres ? Mais Steven, mon ami, vous n’êtes pas sans savoir qu’après la Seconde Guerre Mondiale de nombreux Allemands utilisèrent, bien évidemment, l’excuse d’avoir obéi aux ordres. Les alliés victorieux exécutèrent pourtant beaucoup d’entre eux.
    Les condamnations à mort furent prononcées par le Tribunal Militaire International de Nuremberg, en Allemagne, qui déclara que les individus ont des devoirs internationaux qui surpassent les obligations nationales d’obéissance. C’est pour cela que les citoyens, en tant qu’individus, ont le devoir d’enfreindre les lois nationales pour empêcher que des crimes contre la paix et contre l’humanité n’aient lieu.
    En outre, le Principe IV de Nuremberg stipule : le fait qu’une personne agisse selon les ordres de son Gouvernement ou d’un supérieur ne l’exonère pas de sa responsabilité au regard des lois internationales, pour peu qu’on parvienne à démontrer qu’il avait la possibilité d’agir autrement.
    Manning, mais aussi Edward Snowden, avaient des alternatives d’ordre moral et ils les ont saisies.
    Il convient de dire que Barack Obama a refusé de présenter à la justice ceux qui, sous l’ère Bush, étaient impliqués dans les actes de torture car, affirme-t-il, ils ne faisaient qu’obéir aux ordres. Cet homme instruit, n’a-t-il jamais entendu parler du Tribunal de Nuremberg ? Pourquoi n’est-il pas gêné de répéter encore et toujours le même argument ?
    Durant les trois dernières années d’incarcération, de torture et d’humiliation que Manning a vécues et qui ont augmenté considérablement ses difficultés personnelles déjà existantes, j’imagine que l’idée du suicide lui a traversé l’esprit à bien des reprises. Cela aurait été le cas si j’avais été à sa place. Au cours des milliers de jours et de longues nuits d’incarcération à venir, ces pensées habiteront peut-être Manning. Si les pensées se transforment en désir et si le désir devient insupportable, j’espère que cette jeune femme courageuse trouvera le moyen de le réaliser. Toute personne possède ce droit, même les héros.
    Les Etats-Unis et leurs petits caniches européens sont peut-être allés trop loin, pour leur propre bien, dans leurs tentatives de contrôler toute communication dissidente en exigeant toutes les données de la part des sociétés impliquées dans la messagerie codée, en mettant la pression pour fermer plusieurs d’entre elles, en obligeant l’avion du président bolivien à atterrir, en détruisant les ordinateurs d’un journal important, en arrêtant la conjoint d’un journaliste pendant plus de neuf heures dans un aéroport, en s’appropriant les conversations téléphoniques de journalistes de l’Associated Press, en menaçant d’emprisonnement un journaliste du New York Times s’il ne révélait pas sa source lors d’une opération d’infiltration, en mentant de manière éhontée au plus haut niveau, en dissimulant des micros au sein du Parlement Européen et des Nations Unies, en organisant des surveillances sans limites. Où tout cela s’arrêtera-t-il ? A quel moment cela sera-t-il contreproductif et permettra aux Etats-Unis de revenir à un niveau de surveillance normal ? Le 24 Juillet, une loi limitant le pouvoir de la NSA a été retoquée par seulement 217 votes contre 205 à la Chambre des Représentants.
    Et combien de temps encore Amnistie Internationale continuera-t-elle à salir son image en niant l’évidence ? A savoir que Manning rentre dans la catégorie des Prisonniers d’Opinion. Quiconque visite le site d’Amnistie Internationale à la recherche de Prisonniers d’Opinion en trouvera un grand nombre, dont plusieurs cubains. Existe-il un lien entre l’oubli de Manning et le fait que la Directrice Exécutive d’Amnistie Internationale, Suzanne Nossel, ait pris ses fonctions actuelles tout de suite après son départ du Département d’Etat Américain, où elle occupait le poste de Vice-Secrétaire Adjointe en charge des Organisations Internationales ?
    Un coup de fil au siège d’Amnistie Internationale à New York ne m’a pas permis d’obtenir une quelconque explication sur l’oubli de Manning. Je suggère que les lecteurs essaient de l’obtenir en contactant le bureau d’Amnistie Internationale de leur pays.
    En attendant, l’autre grande organisation internationale de défense des droits de l’homme, HRW, a vu le Directeur du bureau de Washington, Tom Malinowski, être nommé par Obama, Secrétaire d’Etat Adjoint en charge de la Démocratie, des Droits de l’Homme et du Droit du Travail. Est-il vraiment exagéré d’attendre d’un haut fonctionnaire à la tête d’une organisation de défense des Droits de l’Homme qu’il refuse de travailler pour un gouvernement qui a le plus enfreint les Droits de l’Homme au cours des cinquante dernières années ? Et si cette nomination vous semble écœurante, il vous faut considérer la torture comme le meilleur exemple de la cruauté humaine. Qui d’autre que les Etats-Unis a été le plus impliqué dans cette horreur ? Allant même jusqu’à l’enseigner, fournissant manuels et équipements, créant des centres de torture un peu partout dans le monde, séquestrant des personnes pour les conduire vers ces lieux, incarcération, alimentation forcée, Guantanamo, Abu Ghraib, Bagram, Chili, brésil, Argentine, Chicago…
    Que Dieu nous pardonne !
    source : Counterpunch

  • Du nouveau au Moyen-Orient

     

    Ex: http://www.europesolidaire.eu

     

    La résolution de l'ONU votée vendredi 27 septembre réduit à néant tout l'argumentaire de la politique dite occidentale (Etats-Unis, France et Grande Bretagne, Israël) à l'encontre du gouvernement de la Syrie.
    Non seulement elle remet au premier plan le rôle incontestablement stabilisateur de la Russie, mais elle représente une “re-légitimation” de Bachar Al Assad, puisque celui-ci est nécessairement impliqué comme président de la Syrie dans une résolution portant sur l'armement chimique qu'il contrôle. Son existence légitime est actée pour toutes les opérations concernant cet armement chimique, y compris la présence de ses représentants à Genève-II qui devrait suivre. Pour les pays qui, il y a quelques temps encore, ne pouvaient concevoir une démarche officielle sur la Syrie qu'après la liquidation d'Assad, il s'agit d'une véritable gifle. Elle marque heureusement un retour à la raison, y compris au sein de ces pays. Même si Assad n'a rien d'un « dictateur doux », lui et les intérêts tribaux qu'il représente (y compris ceux des chrétiens d'Orient) sont autrement préférables à ce qui menace encore la Syrie, c'est-à-dire l'établissement d'un califat islamique à Damas, voire au Liban et à Amman.

    L'espèce de déroute diplomatique occidentale se trouve renforcée par le début de rapprochement entre l'Iran et les Etats-Unis. Là encore ce rapprochement, s'il se concrétisait, serait au bénéfice des nécessaires relations avec un axe chiite représenté en ce moment par Téhéran, avec lequel l'Occident ne saurait sans risques accepter d'être en état de guerre larvée. Les grands alliés sunnites « officiels » des Etats-Unis et de l'Europe s'en indigneront: Arabie Saoudite, Qatar. Ils y verront à juste titre une perte d'influence sur les politiques « occidentales ». Mais qui en Europe ne s'en réjouirait, à part ceux qui seraient prêts à se vendre au diable pour récupérer des participations financières à leurs opérations suspectes. Le rôle de ces deux pays dans le soutien au djihad tant en Europe qu'au Moyen-Orient devrait être une raison suffisante pour cesser de s'inféoder à eux.

    Le résultat le plus évident de ces virages diplomatique est l'isolement d'Israël, ou plus exactement de Benjamin Netanyahou, qui s'était imprudemment impliqué contre Assad et contre l'Iran depuis plusieurs mois. Sa position diplomatique et politique devient très précaire. On peut se demander, connaissant la prudence proverbiale des organes de sécurité nationale israéliens, pourquoi Israël s'était engagé officiellement dans ce maximalisme interventionniste. Ceux pour qui la présence d'Israël au Moyen-Orient reste une condition indispensable à l'équilibre du monde peuvent espérer que l'Etat juif est en train de reconsidérer sa position afin de s'adapter à un environnement changé. La connaissance de cette évolution discrète pourrait peut être expliquer la soudaine mansuétude manifestée par le chef de la diplomatie française à l'égard d'un accord possible entre Washington, Damas et...Téhéran.

     

    Jean Paul Baquiast  http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • ALCATEL-LUCENT, UN ÉCHEC DE LA MONDIALISATION (arch 2008)

    À l'horloge de la mondialisation, les heures ne sonnent pas pareil au même endroit. Une entreprise, afin d'être efficace, se doit de posséder une direction cohérente, qui ne soit pas tiraillée entre deux univers par trop distants. Cette nécessité est niée, du moins en public, par les "managers" globaux. Lesquels se gardent bien d'appliquer dans leurs affaires les axiomes du métissage des cultures de gestion, car ils savent que cela mène à la catastrophe. Chez Alcatel-Lucent, il n'y a pas si longtemps, en tant qu'Alcatel tout court, une gloire de l'industrie française, on a décidé de marier carpe française et lapin américain. Le résultat s'avère aberrant. Au grand dam de notre économie et des emplois.
    Des marques françaises qui réussissent aux États-Unis, il en existe dès lors qu'elles restent dans leurs traditions nationales. Idem pour les « compagnies » américaines en France. Le mixage forcé des deux modes de gestion et de fabrication produit des hybrides chaotiques, à double commande. En décembre 2006 surgissait, après de longues et laborieuses négociations, Alcatel-Lucent, couple franco-américain équipementier de la télécommunication. Le champagne coula à flots. Aujourd'hui, on observe un champ de ruines.

    Le mariage de la carpe et du lapin
    La nouvelle société fonctionne à double commande. À l' Américaine Pat Russo la direction générale, au Français Serge Tchuruk, président, la direction stratégique. Deux fonctions qui se recoupent, et supposent une harmonie permanente. Il n'en a rien été. Chacun agit, ou n'agit pas, dans son coin. La coordination figure sur le papier. Affaire de personnalités ? Entre l'Amérique et la France, il y a plus que l'Atlantique. On attendait de grands choix. On n'a vu que 14000 "dégraissages", et une perte de 3,5 milliards d'euros. Pour qui se souvient d'Alcatel et de ses 325 000 salariés de 1995, la chute est vertigineuse. Il ne subsiste que 70 000 salariés. Certes, toute la dégringolade ne provient pas de la fusion. Mais celle-ci devait l'arrêter. Il n'en a rien été.
    Les mauvaises langues disent que l'attelage Russo-Tchuruk est celui d'une nulle et d'un malfaisant. Pat Russo a contre elle Wall Street, qui l'accuse d'incompétence. Elle ne chercherait à briller que dans les médias! Serge Tchuruk est réputé pour sa vision d'une entreprise sans salariés et sans usines. Pas de quoi enthousiasmer le personnel de ce côté-ci de la Grande Mare. Dès le départ, on démarra mal. Le prix payé par Alcatel pour Lucent fut démesuré.

    Cours boursier divisé par trois
    Des achats malheureux se succédèrent. L'incapacité à diversifier les technologies a coûté cher. Le cours boursier a été divisé par trois, passant de  € à 3,50 €. Le conseil d'administration est cassé en deux, les pro Russo d'un côté, les pro Tchuruk, de l'autre. La langue de l’entreprise - 40 nationalités différentes ! - est devenue l'anglais, ce qui n'a pas vraiment dynamisé le personnel.
    Aujourd'hui, Alcatel-Lucent est une bombe à retardement. Devant le malaise qui enfle, Serge Tchuruk a sorti sa recette magique : licencier, licencier. Le gouvernement s'inquiète, il ne tient pas à voir la crise s' accroître, quand Sarkozy lance des tirades sur l'industrie, nécessaire au pays. Des syndicalistes de la société réclament une entrée de l'Etat  au capital. Les réalistes savent que le seul remède consiste à remercier et Pat Russo, et Serge Tchuruk, et à bien compartimenter domaines américain et français. Vaste programme, urgent et indispensable, certes, mais difficile à concrétiser. En attendant, la situation se détériore. Il est urgent d'agir !
    Alexandre MARTIN National Hebdo du 10 au 16 avril 2008

  • Valdaï et la question de l’identité de la Russie

     

    Valdaï et la question de l’identité de la Russie
    La semaine dernière j’ai eu le plaisir de participer à un débat télévisé, c'était une table ronde sur la question de l’image de la Russie à l’étranger. La question était de savoir si les russes méritaient leur mauvaise image à l’étranger ou s’ils étaient victimes d’une image négative fabriquée et véhiculée par les médias notamment.
    Le débat à très rapidement dévié sur le fait de savoir s’il fallait ou non se préoccuper de l’image de la Russie et des russes à l’étranger et surtout sur ce que sont les russes et la Russie. La question de l’identité nationale reste, dans la Russie de 2013, une question essentielle et les nombreuses discussions du club Valdaï à ce sujet viennent de le prouver.
    La Russie est un pays dans lequel se côtoient énormément de peuples et de religions et des cultures totalement différentes. La Russie est européenne, slave et orthodoxe mais également asiatique, touranienne et musulmane. Elle est un pays tout à la fois nordique et méridional, et de l’Ouest comme de l’Est de l'Eurasie.
    A cette immense variété culturelle et géographique, il faut ajouter qu'en Russie se côtoient tant le 19ième, que le 20ième ou le 21ième siècle. Il est donc bien difficile de définir ce qu’est aujourd’hui un russe moyen et le regard que l’étranger porte sur un russe ou un russien, ou peut être sur les russes et les russiens.
    La Russie sort de trois épreuves historiques fort différentes n’ayant en commun que leur violence et la destruction de la morale et de l’identité qu’elles ont généré: la période monarchiste autoritaire (le tsarisme qui toléra l’esclavage jusqu’au début du siècle dernier), la période soviétique qui contribua a la création d'un homme nouveau (l’homo soviéticus) au prix de la destruction de l’identité religieuse et nationale et enfin la période postsoviétique et libérale, qui en une grosse décennie seulement, est arrivée à détruire la Russie sur le plan moral, sanitaire et démographique.
    Le réveil russe auquel nous assistons depuis 2000 sur le plan économique et politique pose deux questions essentielles : qu’est ce qu’être russe aujourd’hui, et comment fonder une identité russe saine pour le siècle. La Russie Tsariste ne différenciait les citoyens que selon leurs rangs, pendant que l’Union Soviétique jouait la carte transnationale et citoyenne. Dans les années 90, la Russie faisait face à une situation complexe: assurer une pacifique transition du modèle politique (de l’URSS à la fédération de Russie) tout en évitant que l’éclatement territorial ne crée des conflits sur des bases territoriales, ethniques, religieuses ou simplement identitaires.
    Les stratèges de l’époque ont alors conçu un terme lexical pour définir les habitants de la Russie: le terme Rossianin, que l’on pourrait traduire par Russien en français. Utilisé par Boris Eltsine lorsqu’il s’adressait au peuple, ce terme était censé regrouper et mettre sur un pied d’égalité tous sous ensembles de la fédération de Russie. Mais en réalité, il contribua à créer une différence fondamentale entre les Russes ethniques, les Russkie, et les autres. Une décennie plus tard, le retour en force de l’identité religieuse au sein de tous les peuples de la fédération se retrouve sans doute troublé par cette distinction de fait et qui dans l’inconscient collectif est la suivante: le russe est orthodoxe pendant que le rossianin serait autre et plutôt musulman ou bouddhiste.
    Cette distinction s’accentue dans un climat ou la tendance profonde en Russie est une tendance au renforcement des identités, puisque le très sérieux Kommersant constatait il y a quelques jours que "La Russie connaît une montée de sentiments nationalistes, tandis que certaines républiques du pays peuvent déjà être qualifiées d'islamiques (...) Pour certains experts la Russie se trouve au seuil d'une grave crise nationale". Cette crise potentielle pourrait menacer la stabilité voire l’intégrité territoriale du pays et le président russe s’est montré très offensif à ce sujet lors du discours de clôture du forum Valdaï qui s'est tenu comme chaque année. Le chef de l’Etat russe a en effet appelé à ouvrir un débat sur la question de l’identité nationale et à la définition d’une identité culturelle et spirituelle. Pour lui, les frontières à ne pas franchir pendant ce débat sont tout ce qui pourrait porter atteinte à la souveraineté, l’indépendance et l'intégrité du pays.
    Le président russe a rappelé que "l’idée nationale ne pouvait apparaître par des règles mondiales et communes et qu’était révolu le temps ou l’on pouvait copier et appliquer une identité dans un pays comme on installe un logiciel dans un ordinateur". Il a martelé que la Russie était un: "Etat-civilisation fondé sur la langue russe, la culture russe, l'Eglise orthodoxe russe et les autres religions traditionnelles de la Russie" ou encore que: "ce modèle avait toujours fait preuve d’une certaine flexibilité face aux spécificités locales, permettant l’unité dans la diversité".
    En 2007 à Munich, lors d’un discours qui a fait date (en version française ici), Vladimir Poutine avait clairement prévenu que la Russie ne tolérerait plus le modèle mondial unipolaire qui était en fin de cycle et que la Russie allait affirmer sa condition d’état souverain et de puissance avec laquelle il allait falloir compter. Les cinq années qui suivirent lui donnèrent raison. L’épisode de la guerre en Géorgie en 2008 puis celui de la situation actuelle en Syrie prouvent que la Russie est inexorablement passée du statut de puissance régionale à celui de puissance mondiale.
    A la différence du discours de Munich en 2007, ou le président russe avait fait clairement apparaître la volonté russe d’activement participer à l’élaboration d’un monde multipolaire, le discours de Valdaï 2013 est apparu comme une critique beaucoup plus précise et affirmée des modèles de développements "euro-occidentaux" au sens large. Le président russe a par exemple vanté le traditionalisme comme étant le cœur de l'identité de la Russie, tout en déplorant les menaces telles que la "mondialisation, le multiculturalisme et l'érosion des valeurs chrétiennes – via notamment une focalisation exagérée sur les droits des minorités sexuelles".
    Ce faisant il a clairement opposé le modèle russe en gestation fondé sur la tradition au modèle euro-atlantique incapable d’influer sur la Russie et en perdition selon lui notamment car, par exemple, "il rejette les identités et met sur un pied d’égalité les familles traditionnelles avec beaucoup d’enfants et les familles de même sexe (homoparentales), soit la foi en dieu ou en Satan". Vladimir Poutine a énormément insisté sur le point démographique et la disparition en cours des peuples européens du continent.
    La Russie semble avoir clairement décidé de ne pas sacrifier son modèle civilisationnel pour rejoindre la communauté-atlantique, affirmant au contraire désormais que c’est "l’Europe qui n’avait pas d’avenir sans la Russie" mais rappelant qu’elle était bien évidemment prête à collaborer avec tout pays européen ne souhaitant pas imposer ses valeurs a la Russie. Comme les lecteurs de RIA-Novosti le savent, le dialogue entre Russie et Occident bute en effet sur un malentendu profond qui est celui de la morale et des valeurs et il semble que sur ce point on s’approche d’un nouveau rideau de fer.
    Le président russe a aussi réaffirmé que l’objectif prioritaire de la Russie était l’intégration avec ses voisins proches et le développement de l’Union Eurasiatique pour permettre à la Russie d’occuper une place stratégique centrale et ne pas se retrouver en périphérie de blocs européens ou asiatiques.
    Cette nette réorientation stratégique et eurasiatique de la Russie ne concerne pas que la politique extérieure mais visiblement aussi et bien plus largement l’esprit des réformes en cours et du devenir de la Russie. Vladimir Poutine a dans cet esprit redéfini l’Union Eurasiatique non comme une simple coopération entre pays mais comme le seul “projet viable de préservation de l’identité et la diversité des peuples de l’espace eurasiatique dans le nouveau siècle et le nouveau monde“. Parlant de la nature de l’Etat civilisation russe, Vladimir Poutine l’a qualifié de “complexité florissante” (цветущая сложность), une expression particulière créée par l’un des pères de l’Eurasisme politique et philosophique, Constantin Leontiev.
    Constantin Leontiev avait en effet déjà développé ces conceptions eurasiatiques qui définissaient l’Eurasisme comme la “multiplicité florissante du monde”, et comme l’essence du monde multiple et multipolaire face à l’unilatéralisme occidental et ce… Au milieu du 19ième siècle. Alexandre Latsa

    L’opinion exprimée dans cet article ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction, l'auteur étant extérieur à RIA Novosti.

    Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un "autre regard sur la Russie".

    http://fr.rian.ru/blogs/20130925/199390251.html