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Sur la piste du terrorisme islamique - La Case du siècle
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«Oui, Morsi et les Frères musulmans allaient céder 40% du Sinaï»
Samir Amin à Algeriepatriotique : «Oui, Morsi et les Frères musulmans allaient céder 40% du Sinaï»
Algeriepatriotique : Trop d’hypothèses sont faites autour de l’éviction du président égyptien Morsi par l’armée. Quelles en sont les véritables raisons ?
Samir Amin : La seule et véritable raison est que Morsi était rejeté par le peuple égyptien. La preuve en est donnée par la campagne de signature de Tamaroud qui avait réuni, avant le 30 juin, vingt-six millions de signatures demandant le départ de Morsi. Ces signatures n’ont pas été ramassées n’importe comment. Elles représentent un chiffre vrai. La manifestation du 30 juin était bel et bien attendue. Seulement, elle a dépassé tout ce qu’on pouvait imaginer. Les chiffres indiquent que dans toute l’Egypte, et non seulement à la place Tahrir, il y avait trente-trois millions de manifestants, le 30 juin. Pour un pays de 85 millions, si vous retirez les enfants, qui sont très nombreux, et les quelques vieillards qui sont moins nombreux, cela représente pratiquement tout le pays. Face à cela, évidemment, le commandement de l’armée a été très sage ; il a déposé Morsi et confié la présidence intérimaire à qui de droit, c’est-à-dire au président du Conseil constitutionnel, Adli Mansour, qui est un juge, mais pas un juge révolutionnaire ; c’est un homme conservateur, connu pour être parfaitement honnête et démocrate. C’est la seule raison. Il n’y en a pas d’autres.
Quand on dit que l’armée en a profité pour faire un coup d’Etat, je dirai que si l’armée n’était pas intervenue, cela n’aurait pas été une bonne chose qu’on continue à voir Morsi qui se comportait comme un brigand et sans aucun respect des règles les plus élémentaires de la démocratie. Ayant armé des milices de Frères musulmans, ce n’était pas acceptable. L’alternative, c’est-à-dire la non-déposition de Morsi, n’aurait pas été acceptable non plus. Je dois ajouter – tout le monde le sait en Egypte, et c’est dit aujourd’hui avec beaucoup de force – que l’élection qui avait porté les Frères musulmans et Morsi au pouvoir a été une fraude gigantesque. Une fantastique fraude sur la fabrication des listes électorales, où les Frères musulmans se sont inventé neuf millions de voix supplémentaires.
Algeriepatriotique. D’où tenez-vous ces chiffres ?
Tout le monde le sait en Egypte. Et la preuve va être donnée par la justice bientôt. Nous ne l’avions pas appris hier ; nous le savions au lendemain de l’élection déjà. Nous connaissons des quantités d’exemples dans lesquels un même Frère musulman avait cinq cartes électorales, avec le même nom et inscrit dans cinq bureaux de vote dans des quartiers voisins. Et comme de surcroît cet électeur détenait les pouvoirs donnés par sa femme, ses enfants adultes ainsi que sa grand-mère, il pouvait voter cinq fois pour dix personnes. C’est comme cela que les choses se sont passées. D’autre part, les milices des Frères musulmans ont occupé les bureaux de vote et se sont donné, à eux seuls, le droit de voter et ont empêché, avec leur foule, les autres de voter, à tel point que les juges égyptiens qui généralement surveillent les élections et qui ne sont pas – je le dis encore une fois – des révolutionnaires, ont refusé en masse d’entériner ces élections. Le président de la commission électorale qui était un Frère musulman, par ordre de Morsi, a déclaré Morsi gagnant avant même que le dépouillement fût terminé. L’ambassade des Etats-Unis a proclamé Morsi vainqueur d’élections «démocratiques» et, évidemment, trois minutes après, les ambassades de Grande-Bretagne, de France et des autres pays européens ont suivi. La commission des soi-disant observateurs étrangers, principalement des Européens, a entériné ces élections-farce. Le régime ne bénéficiait, donc, d’aucune légitimité. Cependant, le fait qu’ils aient exercé le pouvoir pendant un an fut bien, parce qu’ils ont montré leur vrai visage. Ils ont poursuivi la même politique néolibérale que celle de Moubarak, dans une version encore plus brutale à l’égard des classes populaires et, d’autre part, ils ont violé toutes les règles les plus élémentaires de la démocratie. C’est pour cela que cette déposition n’est pas un coup d’Etat militaire et c’est pourquoi cette déposition et la chute de Morsi est une victoire du peuple égyptien. Cela va de soi que ce n’est pas une victoire finale. C’est une étape dans une longue bataille politique qui va continuer des mois, voire des années.
Algeriepatriotique: Avec les graves débordements qui ont suivi la destitution de Morsi, pensez-vous que l’Egypte s’achemine vers une guerre civile ?
Il n’y a pas de guerre civile et il n’y a pas de danger de guerre civile (en Egypte). Il y a eu trente-trois millions de manifestants au Caire contre Morsi, lequel avait le pouvoir de l’Etat et les milliards de dollars du Golfe. Seulement, il n’a même pas pu mobiliser deux millions de partisans. On parle de danger de guerre civile quand l’opinion est véritablement divisée et partagée. Ce n’est pas le cas en Egypte. Ce qu’il y a, par contre, ce sont des actions terroristes. En Egypte, tout le monde sait que les Frères musulmans sont au nombre de cinq cent mille à six cent mille. Parmi eux, il y a une centaine de milliers qui est armée. Ce sont ceux-là qui peuvent créer des troubles, non une guerre civile. D’ailleurs, dans les manifestations populaires, ceux qui arrêtent les Frères musulmans et les battent à plate couture, ce ne sont pas les forces policières, mais plutôt les manifestants eux-mêmes. Dans le quartier de Boulaq, quand une manifestation des Frères musulmans a voulu, le 30 juin, se déplacer, ce sont les gens de Boulaq qui leur ont barré la route et qui les ont véritablement, à coups de pierres, repoussés. Morsi avait menacé : «Si on me destitue, je vous promets la guerre civile !» Il n’y en aura pas. Les médias occidentaux, hélas !, répètent de leur côté : «L’Egypte est divisée.» Si nous voyions en France vingt millions de manifestants contre le Front National et cinq cent mille pour, dirait-on que l’opinion est divisée ? C’est grotesque de parler d’opinion divisée en Egypte et de risque de guerre civile. Concernant ces groupes djihadistes, ils viennent de deux endroits. De l’ouest de la Libye. Depuis que les pays occidentaux ont «libéré» la Libye et l’ont détruite, ce pays, aux mains de seigneurs de la guerre, est devenu la base de tout ce qu’on veut. D’ailleurs, les actions contre le Mali et l’Algérie sont venues de Libye. De la même manière, l’armée vient d’arrêter dans le désert occidental un groupe djihadiste venu de Libye, armé de missiles sol-sol. Alors, évidemment, avec cela, ils peuvent créer des incidents relativement graves. L’autre source d’attaque des djihadistes est le Sinaï. Parce que les accords malheureux, dits de paix entre l’Egypte et Israël interdisent une installation importante de l’armée égyptienne au Sinaï, elle a droit – je ne sais plus – à sept cents hommes, portés peut-être à deux mille. Ceci est un chiffre très petit pour une province désertique aussi vaste et montagneuse de surcroît. C’est un peu comme l’Adrar des Ifoghas. Venus avec le soutien financier de certains pays du Golfe et avec la tolérance – pour le moins qu’on puisse dire – d’Israël, ces groupes ont une existence au Sinaï. Ils l’ont d’ailleurs démontré immédiatement par une démonstration violente à Al-Arich, qui est la capitale du nord du Sinaï.
Algeriepatriotique. Vous venez de parler des groupes djihadistes. Sachant le caractère transnational de la violence salafiste, pensez-vous que l’armée égyptienne a les moyens d’y faire face ?
Nous, en Egypte, sommes comme vous en Algérie. L’islam politique n’a pas disparu. Il est un peu derrière nous parce qu’il a démontré sa vraie face. Chez vous, il a coûté 100 000 personnes assassinées par les terroristes. Et l’armée algérienne a fini par avoir raison d’eux. En Egypte, ça n’a coûté qu’un pouvoir civil d’une année, mais désormais l’opinion est très claire en Egypte. Bien sûr, la grande masse des Egyptiens, comme des Algériens, restent des musulmans croyants et même les coptes chrétiens en Egypte sont généralement croyants. Cependant, ils ne croient plus du tout à l’islam politique. Ce que nous entendons dans les rues du Caire – j’y étais récemment – sans arrêt, c’est : «Ihna mouch ayzin islam el baqala» «nous refusons l’islam d’épicerie». Mais, évidemment, il reste que nous sommes dans une société comme la vôtre, où il y a encore des gens qui n’ont pas encore compris. Et il y a, malheureusement, une base objective avec la misère et le désœuvrement des recrutements possibles. D’autant qu’ils peuvent recruter ailleurs, comme ce qui se passe en Syrie, où nous savons que tous ces groupes islamistes ne sont pas syriens et qu’il y a beaucoup de Tunisiens, d’Egyptiens, d’Afghans et de Turcs. De la même manière, ils peuvent toujours opérer. Je fais confiance aux forces de l’armée égyptienne qui sont capables de faire face avec succès à ces menaces, parce que, même si dans le haut commandement, certains peut-être qui ont été des alliés des islamistes ou qui avaient fait des calculs d’alliance avec eux dans le passé existent, une grande partie des officiers égyptiens sont avec le peuple égyptien contre Morsi. Pour ce qui est des moyens face à ce genre de situations, il n’est pas facile d’éradiquer d’un coup, d’autant, comme je le disais, qu’ils ont des bases objectives en Libye et dans les pays du Golfe.
Algeriepatriotique. Les médias évoquent un deal conclu entre Morsi et les Américains qui consistait à céder 40% des territoires du Sinaï aux réfugiés palestiniens. En contrepartie, les Frères musulmans auraient empoché huit milliards de dollars. Qu’en est-il réellement ?
Oui, cette information est exacte. Il y avait un deal entre Morsi, les Américains, les Israéliens et les acolytes riches des Frères musulmans de Hamas à Ghaza. Les Etats-Unis ont soutenu Morsi jusqu’au bout, comme ils ont soutenu Moubarak. Mais les pouvoirs politiques aux Etats-Unis sont, comme partout, réalistes. Quand une carte ne peut plus être jouée, ils l’abandonnent. Le projet de Morsi était de vendre 40% du Sinaï à des prix insignifiants non pas au peuple de Ghaza, mais aux richissimes Palestiniens de ce territoire, qui auraient fait venir des travailleurs de là-bas. C’était un plan israélien pour faciliter leur tâche d’expulsion des Palestiniens, en commençant par ceux de Ghaza vers le Sinaï d’Egypte de manière à pouvoir coloniser davantage et plus aisément ce qui reste de la Palestine, encore arabe de par sa population. Ce projet israélien a reçu l’approbation des Etats-Unis et, de ce fait, celle de Morsi également. Sa mise en œuvre avait commencé. L’armée est entrée en jeu et a réagi de manière patriotique, ce qui est tout à fait à son honneur, et a dit : «On ne peut pas vendre le Sinaï à quiconque, fussent-ils des Palestiniens et faciliter le plan israélien.» C’est à ce moment-là que l’armée est rentrée en conflit avec Morsi et les Américains
Algeriepatriotique. Selon une étude récente, une gigantesque vague d’émigration d’Egyptiens aurait lieu vers les pays du Maghreb, dans les mois à venir. Y a-t-il des signes avant-coureurs d’un tel scénario ?
Je ne sais pas d’où vient cette information. Il y a une pression migratoire très forte en Egypte comme dans tout autre pays arabe. En Egypte, il y a un chômage et une pauvreté qui sont énormes. Par conséquent, beaucoup de gens, surtout parmi les jeunes, mais pas seulement parmi les jeunes, quand ils ont l’occasion et la possibilité d’émigrer, partent n’importe où. Ils préfèrent par contre émigrer en Europe. Maintenant, les pays du Golfe, l’Irak et la Libye leur sont pratiquement fermés. Quant à la destination vers le Maghreb, je n’ai jamais entendu cette nouvelle et je ne sais pas ce que vaut cette étude.
Interview réalisée par Mohamed El-GhaziLien permanent Catégories : actualité, anti-national, géopolitique, international, lobby 0 commentaire -
Manif du 14 septembre : le soutien de Philippe Randa
« L’actuel Ministre de l’Intérieur multiplie les déclarations tonitruantes dans le seul but de capter des électeurs abusés par son apparence de fermeté, alors que son bilan aussi nul que son illustre prédécesseur à la tête des Forces de l’Ordre, est accablant pour la liberté d’expression et l’ensemble des libertés publiques.
Alors que l’ancien Ministre de l’Intérieur Sarkozy s’était contenté de matraquer financièrement les « automobilistes-vaches à lait », l’actuel locataire de la place Beauvau dissout des mouvements politiques pour amuser la galerie médiatique et plus grave, embastille des « opposants politiques-boucs émissaires »…
La manifestation organisée le samedi 14 septembre prochain à Paris est avant tout un acte de résistance à cette démocratie totalitaire qui étouffe dramatiquement la liberté d’expression autant que politique dans notre pays.
Je ne peux que soutenir sans réserve cette salutaire initiative pour la défense des libertés publiques et assure ses organisateurs de toute ma sympathie ».
Philippe Randa,
écrivain et éditeur -
(23-03-2012) Pierre Hillard - Syrie, Déstabilisation du moyen-orient.
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[Éditorial de L'AF 2869] NON À LA GUERRE !
« La guerre ! La guerre ! C’est une grande et terrible chose que la guerre. Il faut la soutenir quand elle est imposée. Il est des cas où il faut l’imposer, soit ! [...] Si le territoire français est menacé, si notre frontière est envahie, tous les efforts et les plus puissants sont commandés contre l’envahisseur.
Mais de là à vouloir la guerre, à l’entreprendre, non, il y a un grand pas : la guerre d’idée, la guerre de principe, la guerre de magnificence, non ». Ainsi s’exprimait Maurras le 16 juin 1939 en une de L’Action Française.
Mais voilà, la France vue par le prisme déformant de l’idéologie républicaine est le « Christ des nations »... Et il lui faut bien, à intervalles réguliers, le rappeler au monde. Hollande veut sa guerre. Non pas celle, conduite au Mali, légitime et efficace, mais qui à ses yeux a le défaut rédhibitoire d’être uniquement justifiée par notre alliance avec ce pays et l’intérêt national — la lutte contre le terrorisme islamiste dans notre arrière-cour africaine. Non, c’est une guerre ouverte pour le Bien qu’il lui faut mener, cette guerre à laquelle Chirac, qui avait pourtant honteusement cautionné, avec son premier ministre socialiste Jospin, l’agression contre la Yougoslavie, avait refusé de participer en Irak. S’était-il rendu compte de l’impasse dans lequel l’Axe du Bien avait déjà mené l’Europe dans les Balkans ?
Hollande, imitant Sarkozy qui avait à l’époque exprimé son regret que la France n’ait pas participé à la busherie irakienne, Hollande n’a pas ces préventions. Premier « young leader » — en français dans le texte ! — de la French American Foundation — groupe de pression américain chargé de promouvoir les intérêts des Etats-Unis dans le monde — à être devenu président de la République, il est fidèle, lui qui a les yeux tournés vers la IVe république, à cette tradition atlantiste dont les socialistes ne se sont jamais départis — rappelons le vieux Blum du discours de Stresa de 1948, vantant l’interdépendance entre l’Europe et les Etats-Unis, ou la politique de son disciple Guy Mollet.
Aussi, Hollande a-t-il décidé de « punir » Bachar el Assad, et cela avec un zèle d’autant plus étonnant qu’il se retrouve bien seul aux côtés d’Obama, depuis que le parlement britannique a refusé de cautionner l’agression droitdel’hommiste contre la Syrie. Aspire-t-il à succéder à Tony Blair dans le rôle de Premier caniche des Américains ? Personne ne croit évidemment une minute au prétexte des armes chimiques. Non que nous prenions Bachar el-Assad pour un agneau : mais la synthèse que Jean-Marc Ayrault a mise en ligne le 2 septembre, au moment où ils recevaient les représentants du pays légal, tendant à prouver, sur fond de documents déclassifiés, l’implication du régime syrien dans l’utilisation d’armes chimiques dans la banlieue de Damas, est d’une pauvreté aussi affligeante, qu’était affligeant le tube de farine brandi par Colin Powell en février 2003 devant les Nations Unies. « La vérité, écrit Aymeric Chauprade, est que le régime syrien est en train de gagner la bataille contre les terroristes islamistes et qu’il n’a pas besoin d’armes chimiques pour cela. » C’est pourquoi la « rébellion islamiste internationale [....] n’a plus d’autre issue que de tenter d’impliquer la France, le Royaume-Uni et les États-Unis dans la guerre. [1] » C’est raté pour le Royaume-Uni, cela ne l’est pas, malheureusement, pour la France. Et Chauprade d’ajouter : « Il faut dénoncer avec la plus grande fermeté ce mensonge de la rébellion islamiste et son soutien par le gouvernement français, soutien qui s’apparente autant à une trahison des intérêts de la France qu’à un crime contre la paix internationale. »
Si, à l’Action française, comme disait Henri Vaugeois, « nous ne sommes pas des gens moraux », pas plus en politique extérieure qu’en politique intérieure, c’est avant tout parce que nous refusons de participer à cette crapulerie bien démocratique qui consiste à instrumentaliser la morale et à diaboliser l’adversaire — ou prétendu tel — pour mieux dissimuler les enjeux souvent sordides des conflits menés au nom des droits de l’homme. Est-ce encore à Paris que se décide la politique française ? N’est-ce pas plutôt à Washington, ou mieux, à Doha ? Alors que nos soldats meurent au Mali dans la lutte contre le terrorisme islamiste, financé par le Qatar, c’est ce même Qatar, très intéressé par la France depuis le précédent mandat, qui nous intime l’ordre de participer aux côtés des Etats-Unis, qui ont fait le choix de l’islamisme depuis plus de vingt ans, à cette guerre de déstabilisation régionale, qui, à la fois, nuira à nos intérêts traditionnels aux Proche et Moyen Orient et nous éloignera de la Russie. Sans compter les risques de déflagration mondiale, une déflagration qui permettrait à l’oligarchie, sûre d’elle-même et dominatrice, d’en finir avec les derniers obstacles à sa toute-puissance ?
Aussi ne nous arrêterons-nous pas au fait que la gauche française, conformément à sa tradition, nous implique dans des alliances ou dans des guerres tout en nous privant des moyens de les assumer en baissant les crédits militaires — ce fut déjà le cas en 1914 et en 1939. C’est le principe même de cette guerre qu’il convient de dénoncer, et peu importe qu’elle soit décidée par Hollande avec ou sans l’aval du Parlement. Car ce dernier — le régime le veut — se déciderait de toute façon en fonction non pas de l’intérêt national mais du seul rapport de forces politicien. Aussi est-ce la république qu’il faut viser, un régime par nature belliciste, comme il l’a prouvé dès son origine, en 1792, et tout au long de sa trop longue histoire. Non que nous soyons pacifistes. Mais nous sommes en droit de nous étrangler lorsque nous lisons sous la plume de Dominique Jamet, d’ordinaire mieux inspiré : « Nous ne sommes plus au temps des rois quand, pour un oui pour un non, sur un coup de colère ou sur un coup de dés, le premier despote venu, assoiffé de conquêtes et rêvant de grandeur, lançait ses armées sur le pays voisin. [2] » Résumer ainsi 1000 ans de projet capétien est pitoyable ! On ne dira jamais suffisamment le mal qu’a fait l’endoctrinement républicain à la conscience historique des Français. Au contraire, comme le rappelle Maurras : « Nos rois n’aimaient pas la guerre, mais ils savaient la préparer, la conduire, la terminer, l’utiliser [3] » et le bilan politique et humain même de ceux qui l’ont trop aimée n’a rien à voir avec celui de la république, en deux siècles. Les rois, avares du sang français, n’engageaient la guerre qu’au vu de la seule défense du pré carré — il a pu leur arriver de se tromper mais tel était l’objectif — quand la République est d’autant plus généreuse du sang de nos compatriotes qu’elle n’a pas le souci d’assurer la pérennité d’un héritage dont elle a dès l’origine fragilisé idéologiquement la notion.
Cautionnée ou non par le pays légal, voire par l’ONU, qui suspend sa décision aux conclusions de ses experts, cette guerre est illégitime pour la simple et unique raison qu’elle est contraire à l’intérêt national et à la paix internationale. Avec le pape François, militons au contraire pour « des initiatives claires fondées sur le dialogue et la négociation » [4].
Non à la guerre contre la Syrie !
François Marcilhac - L’AF 2869
1- « Contre la culture du mensonge, la culture de la France », le 24 août 2013 - http://blog.realpolitik.tv/2013/08/...
2 - Sur Boulevard Voltaire, le 1er septembre : http://www.bvoltaire.fr/dominiqueja...
3 - Tombeaux, p. 345.
4 - Homélie du 1er septembre.
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Editorial-de-L-AF-2869-NON-A-LA
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Manifestation pour dire NON à la guerre en Syrie - Strasbourg -14/09/13
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L'homme qui a créé les Femen estime qu'elles ne sont que des "salo..."
Une poignée de Femen est à Venise pour promouvoir le documentaire "Ukraine is not a brothel".Deux des dirigeantes du mouvement ont confié en conférence de presse avoir fui l'Ukraine et être "heureuses d'être dans un endroit sûr aujourd'hui." "C'était nécessaire parce que la politique et les services secrets ukrainiens nous attaquaient durement. Maintenant, notre siège est à Paris et nous avons dix autres endroits où nous sommes présentes à travers le monde."Que des jolies filles parce que ça fait vendre
Le documentaire présenté dans la journée à Venise a notamment révélé que le groupe féministe avait été fondé et contrôlé par un homme, Victor Svyatski. "C'est son mouvement", affirme la réalisatrice australienne Kitty Green. "Il est allé chercher les plus jolies filles parce qu'elles font vendre plus de papier. Les plus jolies filles ont droit à la première page. C'est devenu leur manière de faire pour vendre la marque."Le film prétend que Svyatski est celui qui a envoyé les Femen dans une mission terrifiante au Bélarus. Elles ont été arrêtées, humiliées, dépouillées et abandonnées dans la forêt près de la frontière ukrainienne.La réalisatrice dit avoir compris le rôle de cet homme "férocement intelligent" après avoir passé un an dans un petit appartement à Kiev avec quatre membres des Femen. "Une fois que j'étais dans le cercle intime, je ne pouvais pas ne pas le connaître. Il est Femen." Kitty Green affirme que Svyatski est "horrible avec les filles. Il leur crie dessus et les traite de 'salopes'"."Des salopes faibles"Svyatski a, dans un premier temps, refusé d'être filmé. Mais Kitty Green est arrivé à ses fins. Dans le documentaire, il dit: "Ces filles sont faibles. Elles n'ont aucune force de caractère. Elles n'ont même pas le désir d'être fortes. Elles sont soumises, elles manquent de ponctualité et de bien d'autres choses qui les empêchent de devenir des militantes politiques. Ce sont des qualités qu'il fallait leur enseigner." Il estime que son influence sur les Femen est "positive" même s'il admet avoir fondé le mouvement "pour avoir des filles".Une des militantes des Femen estime que la relation entre les filles et Svytaski ressemble au syndrome de Stockholm, qui veut que les otages ressentent de la sympathie pour leur ravisseur. "Nous sommes dépendantes psychologiquement de lui, même si nous savons que nous pourrions faire tout ça sans lui."http://www.oragesdacier.info/2013/09/lhomme-qui-cree-les-femen-estime.html
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La finance dérégulée nous condamne aux krachs
Pour l’économiste André Orléan, dans un univers boursier par essence spéculatif, la transparence ne sert à rien. Le seul moyen d’éviter les crises à répétition engendrées par les bulles est de définanciariser l’économie.
Un bureau grand comme un mouchoir de poche, grignoté par des piles de dossiers et des rayonnages de livres. Et un pupitre pour tout meuble, surplombé d’une affiche au titre ironique : Manifeste des “sagesses boursières”… jamais respectées.
Justement, les folies financières et les bulles de marché, André Orléan, professeur à l’Ecole d’économie de Paris, les scrute et les dissèque depuis longtemps à la façon d’un biologiste. Apparemment, pour l’auteur de L’Empire de la valeur (Seuil) et de De l’euphorie à la panique (Editions Rue d’Ulm), la série des krachs entamée depuis une douzaine d’années risque de se poursuivre.
Mouvements erratiques des actions, chute de l’or, recul des marchés émergents, bulle sur quelques obligations d’Etat… Cette situation d’extrême nervosité sur tous les marchés – et non pas quelques-uns – est-elle inédite dans l’histoire?
Non. Dans les situations de forte incertitude, les investisseurs se replient fréquemment sur les actifs réputés sans risque, quitte à les faire mécaniquement monter au-delà du raisonnable. Aujourd’hui, majoritairement, ce sont quelques emprunts d’Etat, en l’occurrence ceux émis par l’Allemagne, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et dans une certaine mesure la France, qui profitent de ce flight to quality alimenté par le déluge de liquidités que les banquiers centraux déversent sur les marchés financiers.
Cette situation est fort risquée. Plus la période est troublée, plus les marchés réagissent de façon binaire, rejetant tous les titres à l’exception des plus sûrs.
Cette absence de discrimination dans les risques n’est en rien une nouveauté. Déjà, en 1931, la faillite de la banque autrichienne Kreditanstalt provoqua une ruée… sur les banques allemandes. La question fut alors soulevée de savoir si les créanciers américains faisaient bien la différence entre l’Autriche et l’Allemagne. De même, en 1994, le krach des emprunts mexicains se propage à l’Argentine, dont l’économie est pourtant dans une situation très différente.
Ces phénomènes de contagion psychologique donnent aux actifs un “faux prix”, trop élevé pour les produits les plus sûrs, trop bas pour les autres. Franchement, l’emprunt italien est-il vraiment huit ou dix fois plus risqué que l’emprunt allemand, quand il y a cinq ans il fallait croire que ces deux pays se valaient sur les marchés ? “Le marché boursier est un vote et non une juste évaluation”, disait l’économiste Benjamin Graham.
Les marchés boursiers nous condamneraient alors à passer d’une bulle spéculative à l’autre, sans répit…
Les successions de bulles et de krachs depuis trente ans, mais plus particulièrement depuis 2000, sont la conséquence directe de la financiarisation et de la dérégulation. L’ère du capitalisme fordien (1945-1970), quant à lui, ne connaît ni crise bancaire ni crise financière : les marchés étaient moins puissants, plus régulés, et les banques finançaient directement l’économie.
La financiarisation de l’économie, qui commence au début des années 80, repose sur l’idée qu’en matière financière il faut laisser faire la concurrence. Or ce précepte fonctionne à peu près bien partout, sauf… en Bourse.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce paradoxe ?
Sur les marchés ordinaires – ceux des automobiles, des chaises de bureau, des ordinateurs -, quand le prix augmente, la demande décroît. Par ce simple mécanisme, la libre-concurrence fait son oeuvre et réalise à peu près l’équilibre entre l’offre et la demande. Elle empêche que les prix montent à des niveaux absurdes. Or, sur les marchés financiers, la hausse des prix ne provoque pas nécessairement la fuite des capitaux.
Tout au contraire, un titre dont le prix augmente peut parfaitement attirer de nouveaux investisseurs, qui y voient le signe de hausses futures. C’est de cette manière que les bulles se forment. Sur les marchés des biens ordinaires, la logique est tout autre : la hausse des prix produit immédiatement des forces de rappel, parce que les consommateurs refuseront ces marchandises devenues trop chères.
L’univers très mimétique des marchés financiers produirait donc par nature des bulles et des krachs ?
Absolument. C’est inhérent à la finance dérégulée. Elle nous condamne à l’instabilité. D’ailleurs, quand les Néerlandais inventent les grands marchés, au XVIIe siècle, les bulles font immédiatement leur apparition, comme celle sur les bulbes de tulipe, en 1636 et 1637.
Mais pourtant, depuis la faillite de Lehman Brothers, de sommets du G20 en normes de Bâle, de déclarations du FMI en directives européennes, le pouvoir politique multiplie les tentatives pour réguler ce système incontrôlable…
Le problème, avec le diagnostic du G20, c’est qu’il entretient l’idée fausse selon laquelle les marchés financiers seraient la bonne solution pour allouer le capital à l’échelle planétaire. Pour le G20, la crise ne résulte pas des mécanismes financiers eux-mêmes, mais de l’opacité des produits. Il suffirait de rétablir la transparence et tout irait mieux. Erreur. La transparence ne va pas empêcher les bulles d’apparaître. Il n’est que de penser à la bulle Internet, qui a pu se développer dans la plus parfaite transparence des produits et des mécanismes. Celle-ci peut même, en rassurant les marchés, favoriser la spéculation.
Mais alors, que proposez-vous?
De définanciariser l’économie. Si on se place dans le court terme, nous aurions dû couper nettement les banques en deux, avec, d’un côté, les établissements de crédit qui distribuent des prêts et des produits d’épargne, et, de l’autre, les activités financières. Cela aurait été un premier pas. Nos sociétés n’ont pas encore pris toute la mesure des risques que la spéculation nous fait courir.
http://fortune.fdesouche.com/320505-la-finance-deregulee-nous-condamne-aux-krachs#more-320505
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Syrie: un politologue de renom dénonce la propagande américaine
« Au lieu de cela nous nous engageons dans une propagande de masse ».
Polémia a transcrit une vidéo originale de 2 minutes 14 pour son site. Nos lecteurs trouveront donc le texte intégral de l’intervention de Zbigniew Brzezinski (*) qui s’est exprimé le 14 juin 2013 sur MSNBC. La veille entre 100 et 150 personnes auraient été tuées suite à l’utilisation d’armes chimiques en Syrie. Le président Obama déclarait alors qu’une « ligne rouge inacceptable avait été franchie » par le régime syrien de Bachar el-Assad.
Polémia
Au lieu de cela nous nous engageons dans une propagande de masse.
Ce qui a échoué également c’est la guerre en Irak qui reposait sur des hypothèses fausses. Elle a créé une situation très instable qui continue à se détériorer. L’intervention des Britanniques et de la France en Libye, avec notre soutien, n’a pas donné de résultat probant ; les Français et les Britanniques n’ont pas été efficaces.
Nous nous dirigeons aujourd’hui vers une situation quelque peu similaire en Syrie mais plus dangereuse. Du fait que la Syrie est interconnectée avec l’Iran, cela pourrait représenter un danger pour l’économie mondiale et toucher les intérêts du Japon, de la Chine.
Nous devrions établir une coalition internationale pour imposer une solution. Nous devrions sérieusement négocier avec la Chine et la Russie, ainsi qu’avec le Japon parce qu’il est influent. Même chose avec l’Inde, qui est de fait dépendante du pétrole pour son énergie. C’est ce genre d’action qui aurait une certaine efficacité.
Au lieu de cela nous nous engageons dans une propagande de masse, en parlant de guerre pour la démocratie. Qui se bat pour la démocratie là-bas ? Le Qatar ? L’Arabie Saoudite se bat pour la démocratie !?!
Ceci est une guerre sectaire menée avec une grande violence des deux côtés.
Et je répète : 93.000 personnes ont été tuées dans cette guerre civile ; elles n’ont pas été tuées uniquement par le régime syrien. Il y a deux bords dans ce conflit et aucun des deux ne mène les combats d’une façon sympathique. Le risque, c’est l’escalade, la perte totale de contrôle sur les événements, pas comme nous avions eu en Bosnie.
Par conséquent nous devons être plus stratégiques, plus déterminés et la direction doit être mieux orientée, sur toute l’échelle de décision, y compris le président et ses hauts conseillers en politique étrangère, et pas par les communiquants habituels.
Nous sommes encore dans le flou parce que nous ne savons même pas si ces incidents, qui ont tué 100 personnes ou 150 personnes, ont eu lieu avant ou après la déclaration d’Obama sur la « ligne rouge à ne pas franchir ». Pourquoi le président a-t-il créé cette ligne rouge ? Sur quelle base ? Quel concept stratégique le président a-t-il à l’esprit ?
Tout cela est déconcertant. Nous sommes face à une tragédie et notre manière d’agir est désordonnées. Le conflit peut s’étendre, incluant peut-être la Turquie qui connaît actuellement des troubles internes.
Zbigniew Brzezinski
Video oumma.com
14/06/2013
(*) Zbigniew Brzezinski a été notamment conseiller aux affaires étrangères du président américain Jimmy Carter de 1977 à 1981. (oumma.com)http://www.polemia.com/syrie-un-politologue-de-renom-denonce-la-propagande-americaine/
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L'islam refuse la liberté de conscience
Philippe d'Iribarne, directeur de recherches au CNRS, écrit dans Libération :
"[...] L’affirmation courante selon laquelle l’islam est une religion comme les autres s’accompagne d’un corollaire essentiel : il ne faut pas confondre le vrai islam avec des formes dévoyées, au mieux archaïques, étrangères à son vrai message (l’islam d’Al-Qaeda et du jihad, celui de l’enfermement des femmes et de la burqa). La distinction est sensée. Mais elle pose autant de problèmes qu’elle n’en résout.
Où est donc la frontière ? Ceux qui pourfendent l’islamophobie se gardent bien de s’aventurer sur ce terrain. C’est qu’ils se trouvent confrontés à un dilemme redoutable. Une option est d’offrir une vision restrictive d’un islam dévoyé. Sont alors incluses dans l’islam authentique les diverses manifestations d’un islamisme dit «modéré» : tout ce qui, terrorisme exclu, exprime le projet de construire une société régie par l’islam. On peut alors proclamer que c’est s’attaquer à l’islam même que de s’en prendre aux manifestations d’un tel projet. Mais si l’on adopte cette perspective, comment faire croire aux Français que l’islam est une religion comme les autres ? Le fait d’avoir vu l’islamisme «modéré» à l’œuvre, au cours de ces dernières années, chez les Frères musulmans, l’AKP turc, a bien montré que sa modération est toute verbale, en tout cas dès lors qu’il s’agit de respect des libertés. Regarder avec défiance l’islam ainsi conçu est donc sensé et n’a rien de discriminatoire. Or, si l’on se demande de quel islam la tenue islamique est le symbole, il est difficile de ne pas la rattacher à cette tendance. Une autre option, défendue par certains musulmans, est susceptible de rendre crédible aux yeux de la majorité des Français l’affirmation selon laquelle l’islam est une religion comme les autres. Elle implique d’inclure l’islamisme «modéré», avec ses symboles, parmi ses formes dévoyées. Mais alors, comment affirmer encore que ceux qui s’en prennent à cette conception particulière s’attaquent à l’islam en tant que tel ?
L’impression que peuvent avoir les Français de contradictions mal assumées, voire d’une sorte de double jeu, du côté des musulmans, concerne au premier chef ce qui touche à la liberté de conscience. Cette liberté n’est pas à l’honneur en terre d’islam, et pas seulement dans les pays où sévit un islam wahhabite pur et dur - on le voit bien dans la manière dont sont traités, dans les pays où l’islam domine, ceux qui échappent au ramadan. La déclaration islamique des droits de l’homme refuse la liberté de conscience. Alors, que penser de son invocation par les musulmans vivant en Occident, jusqu’à propos du port de la burqa ? Comment pourrait-on y voir l’expression d’une vraie conviction et pas simplement un usage opportuniste ? [...]"