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  • Brésil : Les vrais responsables de la révolte des classes moyennes sont Washington et la Fed

    Depuis le début de la semaine [dernière], les Brésiliens manifestent en masse pour protester contre la hausse du coût de la vie. Pour les classes moyennes à la tête du mouvement, la corruption du gouvernement ainsi que la Coupe du monde de football de 2014 constituent les principaux bouc-émissaires. Il semblerait pourtant qu’un responsable de taille ait été oublié…

    300.000 manifestants à Rio de Janeiro, le 20 juin 2013. Un million dans tout le Brésil.

    Le président de la Fed, Ben Bernanke, et toutes les personnes de sa trempe, refusent de faire le lien. Ils sont trop occupés à lorgner sur l’inflation aux États-Unis qui est suspicieusement basse. Mais la Chine, elle, a les yeux rivés sur la révolte qui secoue actuellement le Brésil. Comme toutes les révoltes, celle-ci concerne des problématiques récurrentes à l’origine des inégalités, mais l’étincelle qui a mis le feu aux poudres – alors que l’inflation a engendré une hausse du coût de la vie pour les classes moyennes – n’est autre que la hausse du prix des titres de transport.

    La sonnette d’alarme a déjà été tirée en septembre 2010 par le ministre des Finances brésilien, Guido Mantega. Dans l’une de ses allocutions, il a dénoncé la “guerre des devises à l’échelle internationale” à laquelle se livraient les adeptes de la planche à billets à Washington et ailleurs contre plusieurs pays, dont le sien, tout en incriminant les investissements à caractère spéculatif qu’ils entreprennent partout dans le monde, particulièrement dans les pays émergents. “Ceci est une menace dirigée contre nous, parce que notre compétitivité en est affectée” a-t-il mis en garde.

    Monsieur Mantega vise ici les efforts “audacieux” de la Fed qui ont consisté à donner des milliards aux spéculateurs qui n’ont investi ni dans la production, ni dans l’emploi aux États-Unis, préférant faire fructifier toute cette manne dans la (seule) catégorie acceptable, “les actifs”, à l’exemple de la spéculation sur les biens et les monnaies, ou bien d’autres utilisations productives de la sorte. La répercussion ne s’est pas fait attendre sur les prix brésiliens et sur le réal qui a depuis grimpé en flèche.

    Le Brésil a contre-attaqué l’année dernière. Le réal a chuté de 24% par rapport au dollar. Le prix des biens importés s’est envolé – effet accentué par l’inflation qui a déjà augmenté de façon discontinue en 2007 pour atteindre 3,7%. En mai, elle a franchi la ligne rouge des 6,45%.

    Le point de non-retour a alors été atteint pour les 40 millions de personnes qui ont su s’extirper de la pauvreté pour constituer ce que l’on pourrait appeler les classes moyennes (et encore…) depuis le début des années 2000. Le prix des produits quotidiens a augmenté de 96% pour les tomates sur un an, 70% pour les oignons, 20% pour le riz, et 23% pour le poulet. Depuis 2008, les loyers ont grimpé de 118%. Rio de Janeiro est devenue la troisième ville la plus chère du monde.

    De son côté, l’économie est en plein dépérissement. L’année dernière, elle a pu vivoter grâce à un gain minime de 0.9%, après avoir atteint un taux de croissance de 2,7% seulement en 2011, désastreusement bas pour une nation émergente. Stagflation !

    Les villes ont alors décidé d’augmenter le tarif des bus de 6,7%, faisant passer le prix du ticket de 3 réals à 3,20 réals (1,1 euros). L’étincelle qui alluma l’incendie. Jeudi, entre 5.000 et 10.000 manifestants se sont rassemblés contre la hausse des tarifs dans les transports, incendiant un bus et brisant des vitrines. La police a répliqué par la force, tirant avec des balles en caoutchouc sur sept reporters du quotidien Folha, gazant avec plaisir des journalistes TV en train de filmer les arrestations de masse…

    Lundi [17 juin 2013], 200.000 personnes étaient dans les rues de plusieurs villes du pays : São Paulo, Rio (où ils étaient près de 100.000 selon des observateurs indépendants), Salvador, Curitiba, Belém, ainsi qu’à Brasília, la capitale – où certains des manifestants sont parvenus jusqu’au toit du Parlement afin de chanter l’hymne national avant de descendre.

    L’augmentation constante du nombre de manifestants a pris les autorités par surprise. L’élan populaire est en pleine ascension. Les réseaux sociaux jouent un rôle de premier ordre dans l’organisation de ces protestations de grande ampleur. Et les jours à venir s’annoncent tendus. Pourtant, les manifestations ne sont pas chose commune au Brésil. Certaines protestations se sont produites par le passé mais de façon sporadique, sans aucune mesure avec celles de 1992 contre la corruption du gouvernement du président Fernando Collor de Mello. Les manifestations violentes sont encore plus rares – par opposition à la violence quotidienne caractéristique de nombreux quartiers.

    Le mouvement actuel est une révolte de la jeune classe moyenne, des étudiants, des cols blancs, des passants. Bien que les tarifs de bus aient jeté le feu aux poudres, ce sont désormais la hausse du coût de la vie, les dépenses inutiles de la Coupe du monde, la corruption des élites, l’accroissement des inégalités de plus en plus criantes, le piètre état des services publics, les mesures inefficaces, et la criminalité qui sont dénoncés.

    Toute la jeunesse brésilienne” était là, écrivait un étudiant ayant pris part au mouvement. Les gens “paraissent déterminés à continuer le mouvement“. Certains vont jusqu’à faire le lien avec “l’euphorie du carnaval“. Beaucoup de participants n’ont pas prêté attention à la violence et ont considéré ces manifestations comme [pacifiques] – jusqu’à ce qu’ils s’aperçoivent de la réalité à la télévision. Les slogans sur les bannières ont révélé le vaste champ des préoccupations et des attentes. Sur l’une d’entre elles, on pouvait lire “Ci-gît une nation conformiste. Brésil, réveille-toi !” Certains casseurs ont été pris à partie par la foule. “Nous sommes le futur de la nation” figurait sur une large bannière tenue par de jeunes optimistes. Néanmoins, la corruption gouvernementale demeurait la principale cible des slogans des manifestants. “Aujourd’hui, j’ai vu mon pays changer” a écrit un homme de 38 ans participant à la manifestation de Rio. “Nous n’avons pas besoin d’un nouveau stade de football mais d’un nouveau pays“.

    Pour la classe politique, ces troubles tombent mal : la Brésil accueillera la Coupe du monde de football en 2014 ainsi que les Jeux Olympiques d’été de 2016 – des évènements conçus comme devant donner un coup de pieds aux fesses à une économie en pleine stagnation et renflouer les caisses. Tandis que le pays a englouti près de 15.000 milliards de dollars pour les Jeux Olympiques, la Coupe du Monde, pourtant moins onéreuse, demeure la cible des manifestants qui subissent la hausse des tarifs de bus et qui réclament des hôpitaux et un logement abordable pas de stades clinquants.

    Mardi [18 juin 2013], le gouvernement a essayé de disperser les rassemblements avant que ceux-ci dégénèrent. Il a voulu essayer la carte du dialogue. Le maire de São Paulo, Fernando Haddad, a accepté de rencontrer les représentants des manifestants mais a refusé de céder sur la question du prix dans les transports ; quant au stade devant être payé, son budget a été revu à la baisse. La présidente, Dilma Rousseff, cible de nombreuses critiques, a admis que “Ces voix, qui contournent les moyens traditionnels de prise de parole, les partis politiques et les médias eux-mêmes, doivent être entendues . Elle n’a pas hésité à embrasser l’action de la foule en pleine ébullition : “L’ampleur des manifestations d’hier témoignent de l’énergie de notre démocratie“, a-t-elle affirmé.

    Des mots qui font office de palliatifs. Reste à savoir s’ils pourront calmer les esprits, soigner les cicatrices causées par la brutalité policière, éteindre le feu du mécontentement, maintenir l’inflation sous contrôle et rendre le coût de la vie plus abordable. Le temps nous dira s’il s’agit là d’un simple mauvais moment à passer ou bien d’un événement dont les conséquences affecteront à long-terme la septième plus grande économie du monde. En attendant, les effets de la politique monétaire de la Fed continuent à se répercuter par ricochet sur l’ensemble de la planète.

    Nous avons intentionnellement fait éclater la plus grosse bulle d’obligations d’État de l’histoire” a confessé Andy Haldane, directeur de la stabilité financière à la Banque d’Angleterre. Il était “convaincu” que l’éclatement de cette bulle allait constituer un risque. Le “retour de bâton” qui pourrait en découler serait pour lui “le plus grand risque pour la stabilité financière dans sa totalité“. Pensez à attacher vos ceintures : les secousses se font déjà ressentir partout dans le monde.

    Atlantico  http://fortune.fdesouche.com

  • Des armes pour tous, c'est maintenant

    Grâce à François Hollande et à sa clique la république fromagère dite française a franchi le pas: elle arme dorénavant les terroristes islamistes qui martyrisent, entre autres, les chrétiens en Syrie. Les mêmes égorgeurs rituels que ceux qu'on prétend pourchasser ailleurs: là aussi, deux poids, deux mesures, une marque de fabrique apparemment. C'est du moins ce que révèle JD Merchet sur son blog.

    Que ceux qui trempent de près ou de loin dans cette entreprise abominable, honteuse, qui ajoute à une liste déjà longue de nouvelles taches à nos couleurs, se souviennent que les méfaits dans l'histoire ne restent pas impunis, et qu'il y a des Nüremberg pour les criminels de guerre et les serviteurs trop asservis des états totalitaires, même prétendument démocratiques.

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Menace islamiste : fausses pistes et vrais dangers

    LOCARN (NOVOpress Breizh) – Auteur d’un livre-entretien avec le journaliste Jean Guisnel intitulé « Au cœur des services spéciaux, la menace islamiste: fausses pistes et vrais dangers » (La Découverte éditeur), Alain Chouet est intervenu le 31 mai dernier à l’Institut de Locarn sur son sujet de prédilection à savoir la situation géopolitique au Moyen-Orient. Ancien chef des services de renseignements et de sécurité de la DGSE, Alain Chouet connaît particulièrement bien cette région du monde dans laquelle il a passé de nombreuses années.

    L’intérêt des analyses d’Alain Chouet concernant la situation présente au Moyen-Orient est de remettre en cause un grand nombre des poncifs véhiculés par la presse occidentale. Ainsi la distinction récurrente qui est faite entre Frères musulmans et salafistes est à son avis infondée dans la mesure où les seconds sont issus des premiers et qu’ils sont en réalité très proches les uns des autres. A son avis, ces deux courants de la mouvance islamiste sont complémentaires et jouent au jeu du « bon » et du « méchant », les salafistes étant dans le rôle des « méchants » tandis que les Frères musulmans sont les « gentils » grâce auxquels il serait possible de contenir les excès des premiers.

    Du régime turc, Alain Chouet n’hésite pas à dire qu’il est dangereux parce qu’il est en train de défaire tout le système laïc qu’avait construit Atatürk. L’islamisation de la société turque est d’ailleurs à l’origine de la révolte en cours depuis quelques semaines. Il est à noter à ce sujet que les médias et la classe politique française ont nié la nature réelle du parti d’Erdogan, le présentant comme une sorte de parti chrétien-démocrate à la mode locale, ce qui en dit long sur la pertinence de leurs analyses.

    Selon l’intervenant, au Maroc et en Jordanie, les islamistes ne peuvent pas s’en prendre frontalement aux souverains qui descendent tous les deux du Prophète. Par contre, il estime qu’ils sont en mesure de créer des problèmes en Algérie dans les prochaines années.

    A Bahreïn, le régime est stable du fait de la surveillance pointilleuse de l’Arabie Saoudite qui est susceptible d’intervenir militairement en cas de désordres.

    En Syrie la situation n’est pas du tout celle qui est décrite par nos médias, l’opposition n’étant pas motivée fondamentalement par la mise en place d’institutions de type occidental mais par des motivations d’ordre religieux. En effet, la coalition de minoritaires au pouvoir est constituée de groupes rejetés par les différentes factions sunnites qui sont globalement majoritaires. Les alaouites, groupe auquel appartient Bachar Al-Assad, font l’objet d’une fatwa très ancienne qui les voue à l’extermination en cas de défaite. Assad a fédéré toutes les minorités  - alaouites, chrétiennes, kurdes et druzes – qui n’auraient pas de place dans une Syrie dominée par des sunnites inspirés par le wahhabisme. L’énergie qui anime ces minorités ne procède pas d’une quelconque sympathie pour Assad, c’est l’énergie du désespoir. Contrairement à ce que tendent à faire croire les médias occidentaux, cette guerre civile n’a pas été initiée par le président syrien mais par les Frères Musulmans qui agissent contre les alaouites depuis 1980.

    Alain Chouet précise que les islamistes syriens sont aidés par les néo-conservateurs américains d’une part, l’Arabie Saoudite et le Qatar d’autre part, ces derniers fournissant des armes aux rebelles. Des rebelles qui sont divisés entre Frères Musulmans, opposition démocratique et opposition armée très composite. Il rappelle également que ce qui motive les Russes, ce n’est pas la perte éventuelle de la base de Tartous mais la protection des chrétiens syriens qui sont orthodoxes. Le départ prochain d’une légion de volontaires russes et ukrainiens qui doit aller combattre aux côtés de l’armée du régime syrien n’appelle pas de sa part de commentaire.

    Autant les analyses d’Alain Chouet concernant le Moyen-Orient sont « politiquement incorrectes », autant ses positions (officielles?) concernant l’islam d’une part, les musulmans de France et d’Europe d’autre part, sont d’une grande banalité. Contrairement à Anne-Marie Delcambre, docteur en civilisation islamique et auteur d’un ouvrage intitulé « L’Islam des interdits », qui démontre la dimension belligène de l’Islam depuis son origine – l’obligation de la guerre sainte est présente dans le Coran –  il fait sienne en effet la théorie selon laquelle l’islam ne serait pas intrinsèquement conflictuel.

    Alain Chouet estime en réalité que le problème auquel sont confrontés les Européens est lié à la propagande islamiste que font les Etats wahhabites (Arabie Saoudite et Qatar) dans les « quartiers » de France et d’Europe. Selon lui il suffirait donc de contrer cette propagande pour que les risques terroristes s’évanouissent, ce qui est pour le moins discutable. Alain Chouet s’interdirait-il de tenir des propos que le gouvernement n’aimerait pas entendre ? Il est vrai qu’un « agent » reste toujours un agent…

    François Arondel http://fr.novopress.info/

  • P. Scholl-Latour: “L’Occident s’allie avec Al-Qaeda”

    Peter Scholl-Latour, le grand expert allemand sur le Proche et le Moyen Orient s’exprime sur la guerre civile syrienne, sur le rôle de l’Europe et des Etats-Unis, sur le programme nucléaire iranien qui suscite bien des controverses...

    Entretien avec Peter Scholl-Latour

    PSLatour.jpgQ.: En Syrie, l’armée vient de reprendre un bastion des rebelles, la ville de Qussayr et a enregistré d’autres succès encore. Ces victoires représentent-elles un tournant dans cette guerre civile atroce, cette fois favorable à Bechar El-Assad?

    PSL: Jamais la situation n’a vraiment été critique pour le Président El-Assad, contrairement à ce qu’ont toujours affirmé nos médias. Il y a bien sûr des villages qui sont occupés par les rebelles; des frontières intérieures ont certes été formées au cours des événements mais on peut difficilement les tracer sur une carte avec précision. La Syrie ressemble dès lors à une peau de léopard. Aucun chef-lieu de province n’est tombé aux mains des rebelles, bien que bon nombre d’entre eux soient entourés de villages hostiles à El-Assad. Il est tout aussi faux d’affirmer que tous les Sunnites sont des adversaires d’El-Assad, et la chute d’une place forte stratégique aussi importante que Qussayr est bien entendu le fruit d’une coopération avec le Hizbollah libanais.

    Q.: Le Liban sera-t-il encore plus impliqué dans la guerre civile syrienne qu’auparavant? 

    PSL: Le Liban est profondément impliqué! Quand j’étais à Tripoli dans le Nord du pays, il y a trois ans, des coups de feu s’échangeaient déjà entre les quartiers alaouites et sunnites. La ville de Tripoli a toujours été considérée comme le principal bastion au Liban de l’islam rigoriste et, pour l’instant, on ne sait pas encore comment se positionneront vraiment les chrétiens. On peut cependant prévoir qu’ils en auront bien vite assez de la folie des rebelles syriens, dont le slogan est le suivant: “Les chrétiens à Beyrouth, les alaouites au cimetière!”.

    Q.: L’UE vient encore de prolonger l’embargo sur les armes contre la Syrie, vu que l’Europe ne montre aucune unité diplomatique ou stratégique. Peut-on considérer cette posture comme un prise de position inutile de la part de l’UE?

    PSL: Les Européens montrent une fois de plus une image lamentable, surtout les Français et les Anglais. Cette image lamentable, à mes yeux, se repère surtout dans la tentative maladroite des Français de prouver que le régime d’El-Assad utilise des gaz de combat, affirmation purement gratuite car il n’y a pas l’ombre d’une preuve. Cependant, les seuls qui auraient un intérêt à utiliser des gaz, même en proportions très limitées, sont les rebelles, car Obama a déclaré naguère que l’utilisation de telles armes chimiques constituerait le franchissement d’une “ligne rouge”, permettant à l’Occident d’intervenir.

    Q.: L’Occident pourra-t-il encore intervenir, surtout les Etats-Unis, même sans utiliser de troupes terrestres et en imposant militairement une zone interdite aux avions d’El-Assad?

    PSL: Les Américains ne sont pas prêts, pour le moment, à franchir ce pas parce qu’ils ne veulent pas s’impliquer encore davantage dans les conflits du Proche Orient et surtout parce qu’ils en ont assez du gâchis libyen. L’Occident a certes connu une forme de succès en Libye, en provoquant la chute de Khadhafi, mais le pays est plongé depuis lors dans un inextricable chaos dont ne perçoit pas la fin. En Cyrénaïque, plus précisément à Benghazi, où l’on a cru naïvement qu’un soulèvement pour la démocratie avait eu lieu, l’ambassadeur des Etats-Unis a été assassiné. On aurait parfaitement pu prévoir ce chaos car la Cyrénaïque a toujours été, dans l’histoire, la province libyenne la plus travaillée par l’islamisme radical.

    On a cru tout aussi naïvement que des élections allaient amener au pouvoir un gouvernement modéré et pro-occidental, mais on n’a toujours rien vu arriver... Les luttes acharnées qui déchirent la Libye sont organisées par les diverses tribus qui ont chacune leurs visions religieuses propres.

    Q.: L’Occident soutient les rebelles en Syrie tandis que la Russie se range derrière El-Assad. Peut-on en conclure que, vu les relations considérablement rafraîchies aujourd’hui entre l’Occident et la Russie, la guerre civile syrienne est une sorte de guerre russo-occidentale par partis syriens interposés?

    PSL: Bien sûr qu’il s’agit d’une guerre par partis syriens interposés: les Russes se sont rangés derrière El-Assad, comme vous le dites, de même que l’Iran et le premier ministre irakien Nouri Al-Maliki. La frontière entre la Syrie et la Turquie est complètement ouverte, ce qui permet aux armes, aux volontaires anti-Assad et aux combattants d’Al Qaeda de passer en Syrie et de renforcer le camp des rebelles. De plus, en Turquie, on entraîne des combattants tchétchènes, ce qui me permet de dire que l’Occident s’est bel et bien allié à Al-Qaeda.

    Q.: Quelles motivations poussent donc les Turcs? Sont-ils animés par un rêve de puissance alimenté par l’idéologie néo-ottomane?

    PSL: Selon toute vraisemblance, de telles idées animent l’esprit du premier ministre turc Erdogan. Mais, depuis peu, des troubles secouent toute la Turquie, qu’il ne faut certes pas exagérer dans leur ampleur parce qu’Erdogan est bien installé au pouvoir, difficilement délogeable, ne peut être renversé. Mais les événements récents égratignent considérablement l’image de marque de la Turquie, telle qu’elle avait été concoctée pour le public européen, celle d’un pays à l’islam tolérant, exemple pour tout le monde musulman. Cette vision vient d’éclater comme une baudruche. Mais les véritables inspirateurs des rebelles syriens sont les Saoudiens, dont la doctrine wahhabite est précisément celle des talibans.

    Q.: L’Autriche va retirer ses casques bleus du Golan. On peut dès lors se poser la question: la mission de l’ONU dans cette région pourra-t-elle se maintenir? Si la zone-tampon disparaît, ne peut-on pas craindre une guerre entre Israël et la Syrie?

    PSL: Pour les Israéliens, ce serait stupide de déclencher une guerre, ce serait une erreur que personne ne comprendrait car depuis la fin de la guerre du Yom Kippour, il y a près de quarante ans, il n’y a pas eu le moindre incident sur la frontière du Golan. J’ai visité là-bas les casques bleus autrichiens et ils ne m’ont pas mentionné le moindre incident. Aujourd’hui toutefois les échanges de tirs ont commencé et les groupes islamistes extrémistes s’infiltrent; il vaut donc mieux que les Autrichiens, qui ont l’ordre de ne jamais tirer, se retirent au plus vite.

    Q.: Mais alors une guerre entre Israéliens et Syriens devient possible...

    PSL: Israël a une idée fixe: la grande menace viendrait de l’Iran, ce qui est une interprétation totalement erronée. Si les rebelles ont le dessus en Syrie, Israël aura affaire à des islamistes sunnites sur les hauteurs du Golan. Bien sûr, on me rétorquera que le Hizbollah chiite du Liban est, lui aussi, sur la frontière avec Israël, mais il faut savoir que le Hizbollah est une armée disciplinée. Sa doctrine est aussi beaucoup plus tolérante qu’on ne nous l’a dépeinte dans les médias occidentaux: par exemple, dans les régions tenues par le Hizbollah, il n’y a jamais eu de persécutions contre les chrétiens; les églises y sont ouvertes et les statues mariales y demeurent dressées. Toutes choses impensables en Arabie Saoudite, pays qui est un de nos chers alliés, auquel l’Allemagne ne cesse de fournir des chars de combat... Nous vivons à l’heure d’une hypocrisie totale.

    Q.: Vous venez d’évoquer l’Iran: un changement de cap après les présidentielles est fort peu probable, surtout si la figure de proue religieuse demeure forte en la personne de Khamenei...

    PSL: On a largement surestimé Ahmadinedjad. Il a certes dit quelques bêtises à propos d’Israël mais dans le monde arabe il y a bien d’autres hommes politiques qui ont dit rigoureusement la même chose, sans que les médias occidentaux n’aient jugé bon de lancer des campagnes d’hystérie. Certes, le zèle religieux est bien repérable chez les Chiites d’Iran et, dans les villes surtout, le nationalisme iranien est une force politique considérable. Si un conflit éclate, l’Iran n’est pas un adversaire qu’il s’agira de sous-estimer.

    Q.: Le programme nucléaire iranien, si contesté, est aussi et surtout l’expression d’un nationalisme iranien...

    PSL: On ne peut prédire si l’Iran se dotera d’un armement nucléaire ou non. Mais on peut émettre l’hypothèse qu’un jour l’Iran deviendra une puissance nucléaire. Cela ne veut pas dire que l’Iran lancera des armes atomiques contre ses voisins car Téhéran considèrera cet armement comme un atout dissuasif, comme tous les autres Etats qui en disposent. L’Iran, tout simplement, est un Etat entouré de voisins plus ou moins hostiles et aimerait disposer d’un armement atomique dissuasif.

    Propos recueillis par Bernhard Tomaschitz.http://euro-synergies.hautetfort.com/

    (entretien paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°24/2013).

  • Le Premier ministre qatari : « Nous formons les islamistes armés syriens avec l’aide de la CIA et de la DGSE »

    Par la voix de son Premier ministre, Hamad ben Jassim al-Thani, le Qatar confirme son rôle criminel, ainsi que celui de l’Arabie Saoudite et de certains pays occidentaux, dans l’action de déstabilisation de la Syrie.

    Le Qatar forme et arme les islamistes syriens, dans des camps d’entraînement en Jordanie et en Turquie, avec l’aide des services de renseignement américains et français. Cet aveu a été fait, à Doha, devant les ministres des Affaires étrangères du groupe des « amis de la Syrie », appellation donnée aux pays qui aident les groupes terroristes dans ce pays. Hamad Bin Jassim al-Thani n’a pas tout révélé, il n’a rien dit des « décisions secrètes » qui ont été prises lors de cette réunion tenue le samedi 22 juin, mais c’est un secret de Polichinelle, Qatar va continuer ce qu’il n’a cessé de faire, déverser des armes dans une vaine tentative de renverser le rapport de forces sur le terrain en Syrie. Le Qatar et les autres pays pro-terroristes n’ont pas digéré les victoires remportées par l’armée syrienne dans sa contre-offensive, particulièrement dans la ville de Qousseir qui a été libérée de l’emprise des islamistes armés qui l’occupaient. L’urgence donc pour le Qatar et pour les pays occidentaux qui le soutiennent est de changer la situation sur le terrain. C’est pourquoi ils ont décidé de renforcer l’aide en armes qu’ils accordent aux groupes terroristes.

    La suite sur Algérie patriotique

    http://www.actionfrancaise.net

  • Le Venezuela en état d’alerte

    Ce n’est pas d’aujourd’hui que le Venezuela est mis à l’épreuve des forces oligarchiques nationales et des politiques agressives de Washington. Depuis l’élection d’Hugo Chavez, en 1998, de l’adoption d’une nouvelle constitution , en 1999, d’une nouvelle élection présidentielle, conformément à la nouvelle constitution, en 2000, les anciens maîtres du Venezuela ne déragent plus. Oligarchies nationales, cupule ecclésiale et Washington serrent les rangs pour briser à sa racine ce nouveau régime.

    Dès 2002, une première tentative de coup d’État qui n’aura duré que quelques heures aura mis au grand jour les adversaires de la révolution bolivarienne. On se souviendra qu’avec l’aide de certains hauts gradés de l’armée, l’oligarchie nationale prit le contrôle des lieux décisionnels de l’État. Chavez fut transporté dans un lieu secret et les principaux acteurs de ce coup militaire (le patronat, la hiérarchie ecclésiale, les représentants oligarchiques et les médias meanstream célébrèrent cette victoire, le temps que le peuple et une partie de l’armée, restés fidèles à Chavez, interviennent et mettent fin à la fête. Chavez est aussitôt localisé, libéré et ramené au poste auquel le peuple l’avait élu, à savoir celui de Président.

    En 2004, selon une procédure prévue par la constitution, les opposants de Chavez font campagne afin d’obtenir suffisamment de signatures pour demander sa destitution. Un référendum a lieu et Chavez en sort encore plus fort. Il peut compter sur la majorité du peuple. À la même époque, mai 2004, 126 Colombiens, paramilitaires en mission au Venezuela, sont capturés. Ils avaient pour mission d’assassiner Chavez et de déstabiliser le gouvernement par des actions de sabotages. À cette époque, la Colombie est sous la gouverne d’Alvaro Uribe.

    Cette guerre souterraine contre Chavez et la nouvelle démocratie, celle du peuple pour le peuple, n’a jamais cessé. Les oligarchies et Washington avec la collaboration de la Colombie ne décolèrent toujours pas.

    En mars 2013, le président Chavez meurt d’un cancer bien mystérieux. Cette mort donne un nouvel espoir à ses adversaires, celui de reprendre le contrôle du pays et des richesses pétrolières. À ces objectifs s’ajoute également le sabotage des organismes régionaux d’intégration et d’unification des pays de l’Amérique latine et des Caraïbes. Il faut penser à UNASUR, MERCOSUR, ALBA, CELAC. Dans aucun de ces organismes ne figurent les États-Unis et le Canada.

    L’élection présidentielle du 14 avril dernier donna gagnant Nicolas Maduro, le candidat désigné par Chavez. Sa victoire a été bien en deçà de ce que les sondages disaient, mais il en est sorti gagnant.

    Une élection qui s’est déroulée dans un climat de paix et sous l’œil vigilant de plus de 300 observateurs étrangers. Une victoire, reconnue par tous des pays de l’Amérique latine. Les États-Unis sont le seul pays qui ne reconnaît pas les résultats de cette élection. En cela, l’Administration Obama apporte tout son soutien à l’opposition vénézuélienne sous la direction du candidat perdant, Henrique Capriles. Il faut préciser que ce dernier avait refusé, tant avant que pendant l’élection, de reconnaître les résultats de l’élection. Ces derniers jours, le Conseil électoral national a rendu publiques les conclusions de la révision totale des résultats de la dernière élection. À 99.009 %, ces résultats confirment ceux du 14 avril 2013.

    Le soir des élections, le candidat perdant, Henrique Capriles a invité ses partisans à aller manifester et à exprimer leur colère. Ce fut le début de nombreux saccages dans des lieux publics, dans des centres médicaux, dans des locaux du Coneil national électoral et ainsi que de nombreux blessés et de plusieurs morts. La nuit du 15 avril demeurera une page tragique de l’histoire vénézuélienne.

    « Dès l´annonce de Capriles, des groupuscules néofascistes déferlent dans les rues du pays. Des symboles du chavisme sont détruits, des militants attaqués et assassinés, des petits commerces sont saccagés et brûlés. On dénombrera 7 morts et 61 blessés, par balle pour la plupart. Cinq sièges régionaux du Parti socialiste Uni du Venezuela (Psuv) sont dévastés par les flammes, tout comme douze cliniques populaires où officient des médecins cubains. »

    Le 26 mai, Jos Biden arrive à Bogota pour une rencontre avec le président Santos. Il vient donner le signal d’une nouvelle offensive contre le Venezuela. En effet, à peine reparti de Bogota pour le Brésil, le président Santos reçoit officiellement Enrique Capriles, cet opposant qui n’a jamais voulu reconnaître les résultats de l’élection du 14 avril en dépit du fait que tous les pays de l’Amérique latine, y incluant la Colombie, les aient reconnus et que tous les observateurs internationaux en aient confirmé la pleine crédibilité. Capriles, c’est, également, celui qui a incité à la violence laquelle a fait plus de 63 blessés et 7 morts.

    Le Venezuela est en colère. Les principes de bonne entende, établis en 2010 entre les deux gouvernements, viennent se heurter à un autre agenda qu’a la Colombie. Les médias meanstream trouvent la réaction du Venezuela exagérée et présentent l’événement comme quelque chose de normal et d’interne à la Colombie.

    Pour le président Maduro, il ne s’agit pas d’un événement normal, relevant de la seule souveraineté de la Colombie. Cette colère vient du fait que le président Santos était bien au fait des crimes de Capriles et qu’il sait pertinemment que la dernière élection, sanctionnée par le Conseil électoral national, instance suprême de validation de toute élection, est la référence à prendre en considération. D’ailleurs, ce même président Santos avait participé avec tous les membres d’UNASUR pour discuter des élections au Venezuela et de la légitimité du président Nicolas Maduro. Tous, sans exception, y compris Santos, avaient alors reconnu la validité de l’élection et confirmé leur soutien au nouveau Président.

    Imaginons un seul instant que le Président du Venezuela reçoive officiellement le chef des groupes armés qui veulent renverser le gouvernement colombien ! Que se passerait-il alors de la part des autorités colombiennes et de ses alliés ? Ce serait, à n’en pas douter un motif suffisant pour couper toutes les relations diplomatiques entre les deux pays.

    Ce n’est pas tout. Deux jours à peine après cette rencontre explosive, le président Santos annonce son intention de demander l’intégration de la Colombie à l’OTAN. Une autre intervention qui vient semer la confusion dans les relations des pays de l’Amérique latine qui ont déjà décidé de faire de ce territoire une terre de paix.

    Sur ce point précis de l’OTAN, je vous invite à lire cet excellent article d’Alberto Rabilotta.

    Depuis, les évènements se succèdent.

    D’abord deux groupes de paramilitaires colombiens ont été arrêtés, début juin, en sol vénézuélien. Leur mission devait les conduire jusqu’à Caracas pour y assassiner le Président et d’autres personnalités du gouvernement.

    Vient par la suite cette information, transmise par le journaliste et ancien vice-président du Venezuela, Jose Vicente Rangel, à l’effet qu’une représentation de la opposition s’est rendue à San Antonio, Texas, pour y acheter 18 avions de guerre à être livrés sur une des bases militaire étasuniennes en Colombie.

    Je termine ce survol d’évènements avec cette double information. La première porte sur l’audience privée que le pape François accordera au président Maduro, lundi, le 17 juin. Une rencontre à suivre de près.

    La seconde est que trois représentants de l’opposition vénézuélienne seront reçus, deux jours plus tard, par le grand patron de la diplomatie vaticane. Il semblerait que ce soit pour réclamer la libération des soi-disant prisonniers politiques au Venezuela.

    Ce dernier point met en relief les relations privilégiées qu’a cette opposition avec l’épiscopat et le nonce apostolique vénézuéliens. À ma connaissance, c’est la première fois qu’une telle requête est présentée par une opposition politique à un si haut niveau. En général, elle s’adresse à l’épiscopat national qui voit ou non la pertinence d’en saisir le Nonce apostolique et par la suite ce dernier décide de s’en faire ou pas l’avocat auprès des plus hautes autorités de l’Église. D’autant plus que le Venezuela n’a pas la réputation d’avoir des prisonniers politiques, à tout le moins, pas depuis l’arrivée de Chavez à la Présidence, en 1998.

    On verra bien ce que la presse internationale va nous en dire de ces deux rencontres. Je vous promets que je vais y être attentif.

    Il n’y a pas de doute que la presse internationale meanstream sera là pour recueillir les commentaires et observations de ces représentants de l’opposition. Sur la rencontre du Président avec le Pape, il faudra, sans doute, que des scribes de l’information alternative prennent la relève.

    Bonne journée à vous tous et toutes qui avez eu le courage de me lire jusqu’à la fin.

    Oscar Fortin  http://chantaldupille.over-blog.com/

    http://humanisme.blogspot.com

    * http://humanisme.blogspot.fr/2013/06/le-venezuela-en-etat-dalerte.html

    http://www.mondialisation.ca/le-venezuela-en-etat-dalerte/5339349.

  • Chine : stérilisations forcées, toujours…

    A Huizhou, ville de 3 millions d'habitants dans la province chinoise de Guangdong, il ne fait pas bon être femme et encore moins mère. Une nouvelle directive gouvernementale oblige celles qui sont en âge d'avoir des enfants de porter un dispositif intra-utérin (rappelons que le stérilet a une action principalement abortive) ou bien de se faire stériliser carrément par ligature des trompes si elles ont contrevenu aux aux dispositions de la politique de l'enfant unique.
    Des affiches apposées dans la ville – photo sur LifeSite – promettent des récompenses aux femmes qui se présenteraient volontairement pour cette stérilisation temporaire ou permanente dans de brefs délais : dans la municipalité de Lilin on offre l'équivalent de 50 $ aux femmes ayant un seul enfant qui viendraient se faire poser un stérilet ; quant aux couples qui ont légalement deux enfants – celles dont le premier enfant était une fille par exemple – ils pourront y obtenir 2000 yuans (environ 326 $) en apportant la preuve qu'ils ont déjà été stérilisés. Les couples ayant eu, légalement, deux filles, se voient promettre 10.000 yuans (environ 1.630 $) pour se faire stériliser.
    En fait les montants promis varient d'une municipalité à l'autre, faisant penser, selon l'article de LifeSite, que dans certaines d'entre elles l'argent réservé à ces « récompenses » puisse être détourné à d'autres fins.
    Mais il y a aussi la menace.
    Car les mamans de Huizhou qui, au terme du délai de mise en œuvre de ces normes, ne pourraient pas produire le certificat d'exécution délivré par un hôpital, ne pourront inscrire leurs enfants dans les écoles, ni recevoir des versements de sécurité sociale, ni avoir accès aux services administratifs. L'enregistrement d'un nouveau-né ne pourra se faire que contre la preuve de la mise en place d'un stérilet chez la jeune mère.
    Il semblerait que le contrôle accru mis en place à Huizhou soit lié au fait que les taux de stérilisation et d'avortement y sont à la baisse…
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  • Espionnage : Snowden lance des accusations contre le Royaume-Uni

    Addendum du 24 juin 2013 : Edward Snowden s’évapore sur le tarmac de l’aéroport de Moscou

    L’ancien employé de l’agence de renseignement américaine (NSA) Edward Snowden n’est pas sorti avec les autres passagers dimanche à son arrivée à l’aéroport de Moscou en provenance de Hong Kong. Certains témoins ont affirmé qu’il avait été emmené à bord d’une voiture diplomatique portant un drapeau équatorien. Les autorités chinoises, elles, s’estiment victimes des cyber-attaques américaines. [...]

    Tribune de Genève

    Les services britanniques de renseignement ont un accès à des câbles à fibres optiques qui en font un acteur majeur dans la surveillance des communications mondiales, selon des documents dévoilés par Edward Snowden au Guardian qui ont indigné les défenseurs des libertés individuelles.

    Le siège du GCHQ à Cheltenham, Royaume-Uni

    Selon l’ex-consultant, inculpé pour espionnage aux États-Unis pour avoir divulgué des programmes américains de surveillance des communications, ce phénomène n’est “pas juste un problème américain“.

    “Le Royaume-Uni joue un rôle majeur”, a déclaré Snowden, cité samedi par le Guardian. “Ils sont pires que les Américains”, ajoute-t-il même à propos du Quartier général des communications du gouvernement (GCHQ), service britannique des écoutes.

    Le GCHQ a quant à lui assuré respecter “scrupuleusement” la loi. “Nous ne faisons pas de commentaires sur les questions touchant au renseignement. Nos agences de renseignement continuent à agir en respectant un strict cadre légal“, a déclaré une porte-parole de l’agence britannique, basée à Cheltenham (centre).

    Selon le journal britannique, GCHQ a obtenu un accès aux câbles transatlantiques à fibres optiques qui permettent le trafic internet et les appels téléphoniques, par des “accords secrets” avec des entreprises privées, et partage les données ainsi rassemblées avec l’Agence de sécurité nationale américaine (NSA).

    Les données récupérées peuvent être stockées pendant une période allant jusqu’à 30 jours par l’agence britannique à des fins d’analyse, dans le cadre d’une opération portant le nom de code “Tempora”, qui a commencé il y a 18 mois, rapporte le journal.

    Le directeur de la commission parlementaire britannique chargée du renseignement et de la sécurité, Malcolm Rifkind, a indiqué s’attendre à avoir une réponse de la part de GCHQ sur cette affaire dans les prochains jours.

    La question cruciale n’est pas tant de savoir quelle quantité de données (GCHQ) peut en théorie collecter mais ce à quoi il peut avoir accès, s’il s’agit d’une intrusion dans la vie privée des citoyens“, a-t-il résumé sur la BBC, ajoutant que la commission pouvait décider le cas échéant d’entendre directement le directeur de GCHQ et de se pencher sur “tout document permettant de tirer au clair la situation“.

    L’opposition travailliste a estimé que les informations du Guardian soulignaient “l’urgence et l’importance du travail sur cette question de la commission sur le renseignement et la sécurité“, tandis que les militants pour la protection de la vie privée ont exprimé leur inquiétude.

    Si GCHQ a intercepté un grand nombre de communications de personnes innocentes dans le cadre d’une opération de large envergure, je vois mal comment cela peut coller avec la procédure qui prévoit une autorisation (gouvernementale) pour chaque interception de communication individuelle“, a déclaré le directeur de l’association Big Brother Watch, Nick Pickes.

    Cette question doit de façon urgente être abordée au Parlement“, a-t-il dit.

    Shami Chakrabarti, directrice de Liberty, autre association de protection des libertés individuelles, s’est dit “choquée mais pas surprise” des informations du Guardian et accusé GCHQ d’avoir “une interprétation très généreuse de la loi“. “Ils exploitent le fait que l’internet est international par nature“, a-t-elle estimé sur la BBC.

    Selon le Guardian, les données obtenues incluent des enregistrements de conversations téléphoniques, le contenu de courriels, de messages sur Facebook, l’historique de l’activité en ligne d’un internaute.

    Les documents consultés par le Guardian montrent qu’en 2012, l’agence britannique avait accès à plus de 200 câbles à fibres optiques et pouvait traiter 600 millions de communications téléphoniques chaque jour.

    Les deux principales composantes du programme de surveillance de GCHQ sont “Maîtriser l’internet” (“Mastering the Internet”) et “Exploitation des télécommunications mondiales” (“Global Telecoms Exploitation”) et sont, indique le Guardian, menées sans “que le public en ait eu la moindre connaissance ou qu’il y ait eu le moindre débat“.

    AFP (via Yahoo) http://fortune.fdesouche.com