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international - Page 1246

  • Après Chypre, au tour de la Slovénie…, par François Reloujac*

     

    (La suite économique de François Reloujac)

    Il ne fait pas bon être un petit pays en Europe. Après Chypre, la Slovénie est dans l’œil du cyclone des financiers internationaux et des autorités européennes : exemple frappant qui illustre les dangers de l’euro pour la souveraineté des nations. 

    Début avril, alors que l’on commençait à peine à entrevoir la solution à mettre en œuvre pour « sauver » l’économie chypriote, les opérateurs financiers ont montré des signes d’inquiétude sur la situation des banques slovènes. Depuis l’entrée de la Slovénie dans l’Union européenne, ses entreprises industrielles se sont considérablement endettées afin d’investir dans de nouvelles chaînes de production pour alimenter les nombreux marchés qui s’ouvraient à elles (italien et allemand en priorité). Ces investissements ont encore augmenté lorsque le pays est entré dans l’euro en 2007. Mais la crise économique qui frappe l’Europe a rendu ces investissements démesurés et fragilisé les entreprises industrielles qui les avaient réalisés. 

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     Alenka Bratusek, président du gouvernement slovène, et José Manuel Barroso, président de la Commission européenne. Les discussions sont engagées...

    Vers la faillite ?

    Les autorités européennes ont ainsi constaté que les créances fragiles des banques slovènes représentaient près de 20 % du total des crédits qu’elles avaient accordés. Si ces créances ne sont pas remboursées à leur échéance, celles-ci perdront plus de 7 milliards d’euros. La faillite assurée ! Le FMI, l’agence de notation Fitch, la Bank of America ou encore Merrill Lynch, s’accordent à penser que, pour sécuriser le système bancaire, il convient d’augmenter le capital des trois principaux établissements publics slovènes.

    Le problème est que, selon ces observateurs internationaux, le gouvernement slovène n’a pas les moyens de faire face à cette obligation. Le secrétaire général de l’OCDE, Yves Leterme, a cependant une solution : il suffirait de « privatiser » – c’est-à-dire de placer sous contrôle étranger – les établissements viables et de démanteler les autres.  

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    Les raisons d’un échec

    Comment la Slovénie s’est-elle trouvée dans une telle situation ? A-t-elle, comme Chypre, un système bancaire surdéveloppé ? Non ! Ses actifs bancaires ne représentent qu’à peine plus que son PIB contre huit fois pour Chypre et trois fois pour la moyenne des pays européens (plus de vingt fois pour le Luxembourg). Par ailleurs, les trois principales banques, dont le capital est détenu par l’état, ont essentiellement prêté aux entreprises industrielles slovènes. Son taux de chômage est-il, comme celui de l’Espagne, très élevé ? Non ! Il n’était même que d’un peu plus de 5,8 % au moment où la crise a commencé à atteindre le pays, en 2009. Son endettement public est-il, comme celui de la France ou de l’Italie, proche de la valeur de son PIB annuel ? Non ! Avec moins de 60 % d’endettement (moins de 40 % en 2010), la Slovénie est même encore l’un des rares pays de la zone euro à respecter les critères de Maastricht. Sa politique économique est-elle aventureuse ? Non ! Depuis plus de trois ans, le gouvernement a adopté la politique de rigueur imposée par l’Europe. Alors de quels maux souffre donc l’économie slovène ?

    Anne Cheyvialle a donné une première réponse dans Le Figaro, daté du 11 avril 2013 : « économie très ouverte, la Slovénie souffre d’une trop forte dépendance aux exportations (véhicules, pièces détachées, machines…) dont l’essentiel est destiné à la zone euro avec l’Italie comme deuxième partenaire commercial derrière l’Allemagne. » La bonne santé de l’économie slovène provenait donc de ses exportations vers l’Europe, notamment vers l’Italie et l’Allemagne. Mais ses clients – y compris ses clients allemands – sont aujourd’hui touchés par la crise. Facteur aggravant : le plan d’austérité adopté dès février 2012 – qui a entraîné la suppression du 13e mois de salaire de tous les fonctionnaires avant d’être déclaré illégal par le tribunal de Ljubljana le 8 avril 2013 – a cassé la demande intérieure. En a résulté une triple conséquence : baisse du PIB qui pourrait atteindre aux alentours de 2 % en 2013, augmentation rapide du taux de chômage qui pourrait grimper jusqu’à plus de 9,5 % et déficit budgétaire qui, dans ces conditions, devrait atteindre au moins 3,5 % du PIB. Sans compter un changement de gouvernement et un mécontentement social loin d’être apaisé.

    La priorité du nouveau gouvernement est de faire face à la dégradation de la situation des banques qui ne peuvent plus répondre aux demandes d’investissement des entreprises, lesquelles ont pourtant un urgent besoin de nouveaux débouchés. D’où la pression des opérateurs financiers qui refusent désormais de prêter aux banques et à l’état à un taux supportable. Et, compte tenu de la situation générale, faire porter sur les contribuables de nouvelles charges est inenvisageable.

    Depuis son entrée dans la zone euro en 2007, la Slovénie a pourtant mis en œuvre toutes les réformes prônées par l’Union européenne, notamment en ce qui concerne les retraites et le fonctionnement du marché du travail. Mais l’état n’ayant pas les moyens de relancer seul la machine économique et ses banques n’ayant plus véritablement accès aux marchés financiers internationaux, la « sortie de crise » dépend en fait du seul bon vouloir de la BCE.

    Trouver de nouveaux investisseurs

    La marge de manœuvre du gouvernement est faible. C’est pourquoi le Président de la République socialiste slovène, Borut Pahor, a confirmé que le capital de l’une des trois grandes banques nationales allait être ouvert aux investisseurs étrangers : « Entre garder une mauvaise banque nationale ou avoir une banque solide appartenant à l’étranger, je préfère la seconde solution », s’est-il justifié. Cela ne suffira cependant pas à relancer l’économie des principaux clients de la Slovénie qui, au-delà de l’Italie et de l’Allemagne, sont actuellement la Croatie, la Hongrie et la Serbie. Vivant d’exportations industrielles mais n’ayant pas la puissance de frappe de l’Allemagne, la Slovénie doit avant tout diversifier ses partenaires économiques, au risque que les investisseurs étrangers qui auront consolidé temporairement une de ses banques nationales la liquident.

    L’exemple slovène, après l’exemple chypriote, montre combien il est devenu impossible à un petit pays membre de la zone euro de mener une politique économique indépendante. Et, pour autant, la solidarité des grands ne leur est pas automatiquement assurée ! 

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    * Analyse économique parue dans le n° 118 de Politique magazine, Mai 2013.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com

  • Benoît XVI et les Katholik parks

     

    J’ai écrit ce texte il y a deux ans, le 16 avril 2011, après avoir découvert deux sublimes passages écrits par l’ancien pape, et qui m’ont renforcé dans une intuition déjà ancienne maintenant. L’oasis de la foi face au désert mondain de la société païenne avancée. La situation était déjà grave ; elle devient désespérée, mais pas désespérante. On va voir pourquoi maintenant.

    Il y a un moment où l’on croit que l’on peut encore changer le monde, le métamorphoser, en ralentir la course folle. Car on a peur sinon de se montrer égoïste, de tourner le dos au réel, de ne pas assez lever sa coupe de champagne en l’honneur de la république ou de la démocratie-marché mondialisée.

    Les récentes décisions de l’assemblée et du sénat de droite concernant l’eugénisme ou la culture de l’être humain comme semis ou pièce de rechange précisent le débat. Jamais une société, jamais des pouvoirs, même plus occultes d’ailleurs, n’avaient à ce point défié le divin, le vivant et l’humain. Pour eux nous sommes des machines, ou de la volaille en batterie. Il vaut mieux le savoir et en prendre son parti. On peut toujours espérer mieux. Mais, comme le rappelle Soljenitsyne :

    « Nous avons tendance à attendre les instructions d’un monarque, ou d’un guide, ou d’une autorité spirituelle ou politique ; or, cette fois, il n’y a rien, personne, que du menu fretin qui s’agite dans les hautes sphères. »

    ***

    C’est ici que je repense à tous mes amis, pères de famille plus ou moins nombreuses, mais au moins nombreuses, et qui ont appris depuis une trentaine d’années, à vivre en marge, à s’organiser en réseaux, comme on dit, ou en communautés ; pas dans la volonté de constituer des sectes mais dans celle de créer un monde, comme dit Chesterton, où l’on crée et l’on aime ses citoyens. Ce monde, c’est la famille chrétienne, c’est tout ce que la démocratie-marché va nous laisser, jusqu’à ordre ou désordre nouveau, qu’on se le dise. Mes amis créent alors leurs écoles, leurs communautés parallèles, leurs Katholik parks qui finissent vite par rassembler des centaines d’écoliers. On se surprend aussi en France à voir ces photos de familles où l’on dénombre cent ou deux cents têtes blondes autour du ou des arrière-grands-parents : et l’on se dit qu’il y a encore dans la terre de France des forces de résistance concrètes qui affrontent la culture de mort et de destruction.

    Et c’est Benoît XVI, pape de l’après-chrétienté, honni puis ignoré des médias, qui vient nous consoler et nous montrer la route à suivre ("L’Essence de la Foi, une parole pour tous") :

    « Etant donné qu’il existe une culture hédoniste qui veut nous empêcher de vivre selon le dessein du Créateur, nous devons avoir le courage de créer des îlots, des oasis, puis de grands terrains de culture catholique, dans lesquels vivre les desseins du Créateur. »

    Dans "le Sel de la terre", le cardinal Ratzinger écrivait déjà :

    « L’Eglise prendra d’autres formes. Elle ressemblera moins aux grandes sociétés, elle sera davantage l’Eglise des minorités, elle se perpétuera dans de petits cercles vivants où des gens convaincus et croyants agiront selon leur foi. Mais c’est précisément ainsi qu’elle deviendra comme le dit la Bible, le sel de la terre. »

    Je vois d’ici nos cathos bien modernes et bien bourgeois, bien intégrés à la société moderne, bons cadres mondialisés, bons électeurs de Bayrou ou Simone Veil, hausser les épaules : "ce pape est vieux, on le remplacera, il y en aura un plus cool". Mais ce ne sont pas eux qui lui survivront. Ceux qui lui survivront, ce seront ceux qui n’ont pas voté le PACS, qui n’auront pas succombé au désespoir, et qui auront eu des enfants dans une cité chrétienne. La culture de l’amour contre l’inculture de la mort. La vierge sage contre la vierge folle.

    ***

    Le paganisme, l’irrespect de la vie, les tyrannies ont toujours existé. Mais pour la première fois un défi scientifique est lancé à l’humanité : celui de la remplacer. Il est anglo-saxon, comme d’habitude, la démonologie matérialiste étant une spécificité britannique, qu’il s’agisse de la "Nouvelle Atlantis" de Bacon, de son scientisme et de ses biotechnologies, ou du capitalisme luciférien si bien illustré par Milton (relire le chant I du "Paradis perdu", qui est programmatique à cet égard).

    En marge de cette cité d’ennui et de terreur, propre à effarer en leur temps les visionnaires William Blake ou Hugo, on peut rêver de ces Katholik parks, formulation provocatrice pour ces communautés de chrétiens, ces oasis de la foi, qui seront les cités de demain, quand ce monde crépusculaire, tant du point de vue financier que démographique ou culturel aura disparu. Dans mon livre sur "Tolkien", publié en 1998, et qui m’a permis de rencontrer ma femme, chrétienne orthodoxe élevée secrètement dans le cadre des persécutions communistes, j’avais souligné le rôle fondamental de ces mondes elfiques marginaux comme Melian ou Gondolin, et qui servent de refuge contre le Mordor industriel et technoscientifique de la Fin des temps. Je ne pensais pas que l’on devrait si vite y arriver, dans nos bonnes vieilles démocraties sociales et libérales, dont la seule pierre de fondation, m’a dit un jour un chartreux espagnol témoin de l’anéantissement de son vieux pays, est l’antichristianisme.

    ***

    Je donnerai une dernière fois la parole au Saint-Père, aussi savant que poète, qui lui a décidé de ne plus prendre de gants pour rassurer ses brebis égarées ou non :

    « Nous avons besoin d’îles où la foi en Dieu et la simplicité interne du christianisme vivent et rayonnent ; d’oasis, d’arches de Noé dans lesquelles l’homme peut toujours venir se réfugier. Les espaces de protection sont les espaces de la liturgie. Reste que même dans les différents mouvements et communautés, dans les paroisses, dans les célébrations des sacrements, dans les exercices de piété, dans les pèlerinages, etc., l’Eglise cherche à offrir des forces de résistance, puis à développer des zones de protection dans lesquelles la beauté du monde, la beauté de l’existence possible, devient de nouveau visible en contraste avec tout ce qui est abîmé autour de nous. »

    (Benoît XVI, "Lumière du monde")

    Nicolas Bonnal http://www.france-courtoise.info

  • L’Occident compliqué face à l’islam, par Christian Vanneste

    L’assassinat à Londres d’un soldat britannique par deux musulmans, sujets de sa Majesté, eux aussi, mais d’origine nigériane, fait immédiatement penser à la série de meurtres commis par Mohamed Merah en France et à l’attentat commis à Boston par les frères Tsarnaev.
    Dans les trois cas, il s’agit de crimes perpétrés « au nom de la foi islamique », par des membres de la communauté nationale contre laquelle les actions étaient à l’évidence menées. Auparavant, une vie « normale », sans pratique ostentatoire de la religion, des faits de délinquance, des voyages à l’étranger dans des zones de conflits politico-religieux, ou une conversion n’avaient pas attiré suffisamment l’attention des services de renseignement et de sécurité.¢
    On mesure la difficulté de tout prévoir et les obstacles au déploiement d’une surveillance de personnes apparemment sans importance. La réponse de Pierre Cohen, le maire de Toulouse, avait été de créer un Conseil de la laïcité. Il s’agissait d’un réflexe désuet sans rapport avec la situation présente.
    L’intolérance à l’encontre du christianisme dans les États musulmans s’est accentuée.
    Celle-ci doit s’analyser à plusieurs niveaux. Il faut d’abord être aveugle pour ne pas voir qu’une ligne de conflits parcourt la planète à la limite du monde musulman, à la frontière entre le Dâr al-Islam et le Dâr al-harb, la terre de la guerre. Du sud des Philippines jusqu’au Nigéria, des groupes armés musulmans pratiquent la guerre sainte contre les mécréants, catholiques philippins, bouddhistes thaïlandais ou birmans, hindouistes indiens, juifs israéliens, orthodoxes russes ou serbes, coptes éthiopiens, chrétiens du Soudan et du Nigéria.
    Dans le Dâr al-Islam, le monde musulman, deux évolutions sont remarquables : en premier lieu, le prétendu « printemps arabe » a fait basculer plusieurs pays d’un nationalisme arabe dictatorial vers des gouvernements islamistes. La chute de Saddam Husayn en Irak avait été l’annonce de ce renversement, c’est-à-dire de la victoire des héritiers d’Al Hasan Al Bannâ, le fondateur des Frères musulmans sur ceux de Michel Aflaq, ce chrétien qui en Syrie avait créé le parti du Baas, celui de Asad, aujourd’hui menacé.
    Dans ces pays, à commencer par l’Irak, « libéré » par les Américains, la liberté religieuse a reculé et les chrétiens, installés dans cette région depuis l’aube du christianisme, c’est-à-dire des siècles avant l’arrivée de l’islam, sont nombreux à devoir s’expatrier. De manière générale, la dissymétrie entre la tolérance envers les autres religions dans les États de culture chrétienne et l’intolérance à l’encontre du christianisme, en particulier, dans les États musulmans s’est accentuée.
    En second lieu, l’ensemble du monde musulman est parcouru par des conflits. La violence y est endémique. Elle est liée, soit à des oppositions ethniques, avec les Kurdes, par exemple, soit à des confrontations religieuses comme la lutte à laquelle se livrent sunnites et chiites du Pakistan au Liban, soit encore à une hostilité à toute forme de présence étrangère.
    L’Afghanistan offre un condensé de ces ingrédients. La zone de fracture entre musulmans et chrétiens en Afrique se double de celle entre Arabes ou Berbères « blancs » du nord, et « noirs » du sud. Là encore, il faut être très distrait pour ne pas voir que l’islam et le christianisme, comme le rappelait Benoît XVI, avec une infinie délicatesse, à Ratisbonne, n’entretiennent pas les mêmes rapports avec la violence et ne professent pas la même attitude à l’égard de « l’Autre ». La Turquie « laïque » est parvenue à réaliser son unité en chassant et en massacrant Arméniens et Grecs. Elle connaît toujours la question Kurde, et des esprits pour le moins dérangés voudraient la faire rentrer dans l’Europe… Il y a eu bien des horreurs dans le monde chrétien, mais on aurait beaucoup de mal à en trouver les prémisses dans les Évangiles, alors que Mahomet, c’est une évidence, était aussi un chef de guerre.
    Au sein des mosquées se forme une communauté religieuse (l’Umma) qui s’estime plus légitime que la Nation
     En face, dans le Dâr al-harb, la mondialisation, associée à un vieillissement de l’Europe et à une politique irresponsable de ses dirigeants, a développé trois phénomènes : d’abord, une immigration massive en provenance de pays musulmans ; ensuite l’arrivée de capitaux des riches pays sunnites du Golfe, dont certains sont liés aux Frères musulmans, d’autres dominés par le wahabisme, particulièrement intolérant ; enfin le développement d’une idéologie inconsistante, mêlant repentance, renoncement à l’identité autochtone et reconnaissance appuyée des identités « étrangères », pacifisme et soutien à des interventions militaires confuses et contradictoires dans lesquelles on perçoit l’intérêt parfois compliqué des États-Unis, beaucoup moins celui de l’Europe. Le résultat est consternant : au sein des mosquées financées souvent par des pays étrangers auxquels elles demeurent liées se forme une communauté religieuse (l’Umma) qui s’estime plus légitime que la nation, sans d’ailleurs que cette appartenance n’aille parfois de pair avec des rivalités nationales d’origine… Des « convertis » en quête de repères que la bouillie européenne ne risque pas de leur fournir, des « paumés » de banlieue à la recherche d’un tuteur pour les faire tenir debout et leur donner la puissance dont ils se sentent frustrés après films et jeux-vidéos, des fanatiques et des trafiquants, enfin, surgissent dans ce désert culturel scintillant de richesses et de dépravations, dont ils sont tenus à l’écart comme l’immense majorité de la population, mais avec une haine et un mépris qui les arment et les différencient. Al Bannâ écrivait : « l’islam est dogme et culte, patrie et nationalité, spiritualité et action, Coran et sabre ». Il n’est pas difficile de comprendre qu’une pareille formule n’est compatible ni avec le christianisme, ni avec la laïcité, ni avec l’idée d’une nation républicaine dont les citoyens respectent la loi et ne s’opposent à elle lorsqu’elle blesse leur conscience que par des moyens non-violents. Et pourtant, la mère de Imad Ibn Ziaten, l’un des soldats français de confession musulmane assassinés par Merah, a dit du meurtrier de son fils qu’il déshonorait l’islam et se dit bouleversée par la mort du militaire britannique. C’est en comparant ces deux attitudes qu’il faut chercher la solution.
    « Les « droits » des individus ne doivent pas conduire à altérer ceux des citoyens, au nom de je ne sais quelle discrimination positive. »
    La multiplication des prétendus « loups solitaires » qui ont le plus souvent fréquenté des mosquées fondamentalistes, effectué des voyages suspects et en tout cas noué des rapports avec la mouvance extrémiste via Internet, est le pendant intérieur du départ pour les « fronts » du djihad, en Afrique ou au Moyen-Orient de combattants islamistes convertis ou non, mais apparemment intégrés aux sociétés occidentales et à la société française, en particulier. Ces phénomènes ne sont pas massifs, mais ils signifient clairement que la guerre entre l’islam et le monde développé chrétien est pour certains ce qui donne un sens à la vie. L’Occident est désemparé face à une situation qu’il a créée en employant pour chasser les soviétiques d’Afghanistan la formule magique d’un apprenti-sorcier : armes américaines, argent saoudien, soutien de l’armée pakistanaise et moudjahidines venant se battre pour leur foi. Comme toujours, l’apprenti sorcier a été dépassé par un sortilège qui lui échappe et se retourne contre lui. C’est l’histoire d’Al-Qaïda et de ses métastases. L’ennemi n’est plus seulement le russe, lequel n’est d’ailleurs plus matérialiste ni athée. C’est aussi et surtout le chrétien occidental, allié à Israël, arrogant par sa richesse, mais affaibli par sa décadence morale sur lequel peuvent se focaliser les souvenirs légendaires des guerres contre les croisés, la mémoire plus récente de l’humiliation coloniale et les frustrations des « indigènes » des quartiers sensibles.
    Les puissances occidentales ne peuvent soutenir longtemps, sur des terres étrangères, des guerres coûteuses en hommes et en moyens, et dont le résultat politique demeure douteux.
    La solution n’est ni économique, ni sociale. Elle est politique et culturelle.
     La mauvaise conscience coloniale, la hantise des démocraties contemporaines d’être confrontées à des pertes humaines importantes, la préférence pour l’économie les poussent à mettre fin aux conflits, quitte à abandonner le terrain en continuant à menacer les ennemis au moyen de drones. Faute d’avoir pu faire de l’Irak ou de l’Afghanistan des démocraties à l’occidentale, pris dans des alliances équivoques avec des pays islamistes, l’Occident connaît une double prise de conscience : en premier lieu, il ne peut vouloir une

     

     chose et son contraire, aider les extrémistes en Syrie et les combattre ailleurs; en second lieu, il ne peut pas davantage nourrir une conception juridique, libérale et formelle de la citoyenneté et accepter dans la communauté nationale des individus qui sont animés par un fanatisme communautaire religieux, faire des citoyens de papier avec des gens pour qui ce papier n’est qu’un chiffon sans valeur.
    La solution n’est ni économique, ni sociale. Elle est politique et culturelle. La lecture de Malika Sorel doit nous redonner espoir à condition de larguer une fois pour toutes l’idéologie aveugle qui va de pair avec une ouverture excessive des frontières. Que nous dit-elle ? D’abord, que c’est au migrant à s’adapter à la société dans laquelle il veut vivre, et non l’inverse. Ensuite, que « l’intégration se joue entièrement sur le registre affectif et moral ». Ceux qui veulent vivre en France et plus encore, ceux qui veulent devenir Français, doivent sentir un pays fier de lui, de son passé de grande nation chrétienne, résolument tournée vers la construction d’un avenir fondé sur le bonheur sain des familles qui la composent. Les immigrés doivent avoir pour objectif de s’intégrer en considérant comme un progrès personnel le fait de s’assimiler par leur mode de vie à l’ensemble de la population. La pratique religieuse est libre. Elle ne peut en aucun cas servir de prétexte à des provocations ou à des revendications déplacées. Un fichu sur la tête est acceptable. Un niqab ne l’est pas car il est avant tout un défi à la société et non un signe de foi. De même, les services publics qui doivent veiller à leur neutralité n’ont pas à obéir à des exigences alimentaires ou vestimentaires d’ordre confessionnel. Enfin, l’école doit clairement inscrire l’amour de la France à son programme.
    La politique d’immigration doit être avant tout fondée sur l’intérêt national.
     « L’abandon de la théorie de la victimisation-repentance est une absolue nécessité », nous dit encore Malika Sorel. La balance des réalisations médicales et scolaires, des infrastructures, des souffrances endurées par les rapatriés, et de la participation aux conflits des troupes « indigènes » doit permettre un respect mutuel. Le choix de vivre en France pour améliorer son niveau de vie et peut-être celui de la famille restée au pays doit éveiller de la reconnaissance pour le pays d’accueil, et non de l’agressivité. Sans complexe, la politique d’immigration doit être avant tout fondée sur l’intérêt national. Le canal qui doit être privilégié de manière quasi-exclusive est le travail, en fonction des offres non pourvues et avec des quotas fondés sur des besoins dans le temps et l’espace. De même, des quotas doivent être établis en fonction de l’origine nationale et une politique très directive du logement doit être mise en œuvre afin que ne se constituent pas des regroupements au sein desquels se développent des solidarités contraires à l’intérêt du pays. La citoyenneté doit être exclusivement réservée à la nationalité. L’accès à cette dernière doit être étroitement limité à l’expression de la volonté manifestée aussi par un respect absolu des lois. La pluri-nationalité doit être encadrée : limitée à l’intérêt national le plus possible, et avec un recours très large à la déchéance pour ceux qui ont failli à leur engagement envers le pays. Les « droits » des individus ne doivent pas conduire à altérer ceux des citoyens, au nom de je ne sais quelle discrimination positive. Cette conception ferme et réaliste est la seule qui puisse faire en sorte qu’il y ait encore des Imad Ibn Zaïten et plus du tout de Merah.
  • Scandale du fisc américain : les racines du mal

    La “malédiction du second mandat”, dont plusieurs présidents américains ont été victimes, menacerait-elle Barack Obama ? Le scandale de l’Internal Revenue Service (IRS ; le fisc américain) sera-t-il un jour comparé par les politologues à l’affaire Lewinsky pour Bill Clinton, à l’ouragan Katrina pour George W. Bush, voire au Watergate pour Richard Nixon ?

    Cette fois, l’affaire de l’IRS menace le président américain parce qu’elle met en cause deux idées-forces de sa campagne électorale victorieuse de 2012 : la confiance en l’Etat et l’honnêteté politique.

    En ciblant les groupes locaux du Tea Party désireux d’obtenir une exemption fiscale, l’IRS a fait montre, en 2011 et 2012, d’une volonté d’intrusion dans les milieux les plus conservateurs du Parti républicain, les plus hostiles à la réélection du président. Une discrimination politique dans un domaine – l’impôt – qui est un marqueur historique de l’histoire politique américaine. Le nom du mouvement Tea Party ne fait-il pas référence à la révolte de 1773 à Boston contre la taxation imposée par le colonisateur anglais ? L’affaire évoque en outre celle du Watergate, lorsque, dans les années 1970, Richard Nixon avait utilisé le même IRS pour abattre financièrement ses adversaires démocrates.

    Mais les retombées politiques potentiellement ravageuses de cette affaire masquent ses véritables racines : le déferlement sans précédent de “cash” dans la vie politique américaine depuis l’arrêt “Citizen United” de la Cour suprême. Une décision qui, en 2010, a supprimé toute limitation au financement par les entreprises des “Super Political Action Committees” (“comités d’action politique”, Super-PAC).

    La seule obligation de ces Super-PAC consiste à publier l’identité des donateurs. Leur succès a transformé ces entités en grosses cagnottes de la présidentielle 2012 qui, avec plus de 6 milliards de dollars (4,6 milliards d’euros), a battu tous les records, notamment en matière de publicité politique télévisée. Barack Obama, qui avait tempêté contre la décision de la Cour suprême, allant jusqu’à défendre l’idée d’un amendement à la Constitution pour l’infirmer, s’y est rallié de fait en acceptant que sa campagne 2012 soit financée par le Super-PAC créé par ses amis, “Priorities USA Action“.

    Le déferlement de fonds a été si massif qu’il ne s’est pas arrêté aux Super-PAC. D’autres supports, comparables aux “associations loi 1901″ françaises et baptisés “501 (c) (4)”, en référence à l’alinéa du code fiscal qui les exempte d’impôts, ont proliféré. Leur attractivité est double : exonérés d’impôts, ils sont aussi dispensés de publicité sur les noms de leurs donateurs. Et les avantages des deux formules se combinent ! Les associations “501 (c) (4)”, théoriquement consacrées au “bien-être général” (“social welfare“), peuvent financer… un Super-PAC qui, lui, soutient un candidat. Ce qui permet un financement à la fois illimité et anonyme, car seule l’appellation sibylline du “501 (c) (4)” apparaît alors au titre de donateur. Les deux candidats à la présidentielle 2012, Mitt Romney et Barack Obama, ont ainsi disposé de la combinaison de ces deux formules juridiques, chacun de leurs Super-PAC étant doublé par une association jumelle “501 (c) (4)” au nom presque semblable.

    Mais, alors que les Super-PAC sont placés sous le contrôle de la très discrète Commission électorale fédérale (FEC) chargée depuis l’affaire du Watergate d’éplucher les comptes de campagne, les associations “501 (c) (4)” ressortissent directement au fisc. D’où l’actuel scandale lié à ce moment de l’histoire juridico-politique qui a conduit des centaines de millions de dollars vers des entités conçues pour gérer des activités associatives. Et le fisc américain, à contrôler de facto des financements politiques, sans que personne n’en ait vraiment décidé.

    A l’origine, le statut “501 (c) (4)” et son privilège fiscal étaient réservés aux associations telles que les clubs sportifs, les groupes de pompiers volontaires ou de défenseurs de l’environnement, soit 44.000 structures au total. La célèbre National Rifle Association (NRA) ou la puissante association des retraités AARP en bénéficient.

    Les gestionnaires des campagnes électorales ont su tirer parti de l’incroyable flou qui entoure la “dose” de politique acceptée par l’IRS pour maintenir l’exonération fiscale. Aux yeux du fisc, les associations en question ne doivent pas être “principalement engagées” dans l’action électorale. L’ambiguïté de la formule est devenue un énorme problème politique depuis qu’en 2011, une débauche de “cash” a déferlé. C’est aujourd’hui le centre du scandale : tandis que l’IRS traquait les groupes locaux du Tea Party qui, sous couvert d’éducation du citoyen, faisaient campagne contre Barack Obama tout en demandant le bénéfice de l’exonération, le fisc restait coi face aux agissements des “grosses” associations politiques prétendument charitables. Celles qui, en réalité, brassaient les millions de dollars de la publicité électorale des deux candidats : non seulement “Crossroads GPS” créée par le stratège républicain Karl Rove, mais aussi “Priorities USA“, qui roulait pour le président.

    Barack Obama aura d’autant plus de mal à dénoncer les méfaits de la dérégulation dans ce domaine que “Organizing for Action“, la nouvelle entité qui gère son compte Twitter et son site Web, se présente comme l’une de ces associations vouées au “bien-être général“.

    Le Monde  http://fortune.fdesouche.com

  • Pourquoi la Turquie menace-t-elle la Syrie ?

    Après le double attentat qui a endeuillé la Turquie, le Premier ministre Erdogan a tenté d’imputer le carnage à la Syrie. Cependant, la presse turque penche plutôt pour une provocation israélienne. En définitive, l’accusation gouvernementale devrait tomber à l’eau : Erdogan n’ayant plus la capacité d’imposer une guerre contre la Syrie à son pays.

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    Deux véhicules bourrés d’explosifs ont explosé le 11 mai à Reyhanli (sud-est), une petite ville située à 8 kilomètres de la frontière syrienne et qui accueille de nombreux réfugiés syriens. L’attentat a fait 51 morts et plus d’une centaine de blessés.

    Le pouvoir turc a accuse les services secrets syriens d’avoir perpétré les attentats terroristes à Reyhanli. D’après les résultats préalables de l’enquête menée par les Turcs, des membres d’un service secret syrien seraient mêlés à l’attentat. Beşir Atalay, le vice-Premier ministre turc a déclaré que presque toutes les personnes liées aux attentats sont identifiées ; d’après des sources divergentes, de cinq à dix personnes ont été arrêtées.

    Le ministre des Affaires étrangères turc a déjà clamé que son pays a droit à « n’importe quelle réponse » [à l’encontre de la Syrie]. Le Premier ministre a quant à lui remarqué que les attentats pourraient aussi être une provocation car près de 25 000 réfugiés syriens vivent dans la ville. Le chef du gouvernement n’exclut pas que ce soient des adversaires de la réconciliation nationale syrienne qui aient provoqué l’explosion.

    Damas a déclaré de son côté que le pouvoir syrien n’a rien à voir avec ces attentats. Le ministre de l’Information syrien, Omran az-Zoubi, a souligné en direct sur la télévision nationale que « personne n’a le droit d’émettre de fausses accusations ».

    Rappelons que le 11 mai dans la ville frontalière de Reihanly près de 40 personnes sont mortes et plus de 100 ont été blessées à la suite d’explosions. Deux voitures piégées ont sauté dans des endroits fréquentés – devant la mairie et la poste – de cette ville située près de la frontière syrienne. Quelques heures après des autochtones ont attaqué le camp de réfugiés syriens.

    Évidemment, les États-Unis ont condamné les attentats. John Kerry, secrétaire d’État, a souligné —en exprimant ses condoléances aux proches des victimes— que la nouvelle des explosions a « fait très mal » à Washington.

    Anders Fog Rasmussen, le secrétaire général de l’OTAN, a aussi eu le temps d’exprimer son soutien aux victimes. Mais pour l’heure il n’y a pas eu d’information au sujet d’une quelconque réunion d’urgence de l’Organisation à propos de ces attentats. Les représentants de l’Alliance déclarent qu’il n’est pas prévu pour l’heure d’activités communes en réponse aux explosions mais que l’OTAN attend des Turcs un rapport détaillé sur les faits.

    Aleksei Puchkov, président de la commission des Affaires étrangères à la Douma russe a déclaré, un jour plus tôt, que ce serait la faute de la Syrie [pour l’Occident et la Turquie]. C’est ce qu’il s’est passé. Certains spécialistes estiment que les explosions de Reihanly pourraient transformer la guerre civile syrienne en conflit international.

    Said Gafourov, directeur scientifique de l’Institut de la connaissance de l’Orient et de l’Afrique, estime dans un entretien à Odnako que des actions militaires directes de la part de la Turquie sont pour l’heure peu probables :

    « Je n’exclus pas la possibilité que la Turquie mène une réponse militaire, mais je pense que cette possibilité est peu probable. Avant tout, la Syrie n’a rien à voir avec les événements et plus encore, tout le monde le comprend tant en Turquie qu’en Syrie. Le plus important c’est que le commandement des forces armées turques, qui n’a pas du tout envie de mener une guerre impopulaire contre la Syrie, le comprend très bien, comme il sait que si par malheur les autorités politiques l’obligent à entrer en guerre contre les Syriens, il y aura tout de suite une émeute sur les arrières-flancs des Turcs. Et ce ne seront pas seulement les Kurdes qui se révolteront (alors même qu’à priori des pourparlers sont en cours avec eux), mais aussi les alaouites qui représentent une grande partie de la population de la Turquie rurale et justement de l’Anatolie orientale. Ainsi, il y aura le feu aux arrières, et les divisions turques se retrouveront entourées d’ennemis, c’est pourquoi l’armée ne veut pas du tout guerroyer.
    Ensuite, la Turquie est membre de l’OTAN. Or l’OTAN a déjà déclaré par la parole de son leader Rasmussen que l’organisation ne participera pas au conflit syrien hors du cadre d’une décision du Conseil de sécurité où les positions de la Russie et de la Chine sur le sujet n’ont pas évolué.
    Enfin, les Syriens n’y sont vraiment pour rien. Évidemment, Erdogan peut essayer de changer quelque chose, notamment en espérant une petite guerre-éclair, mais tout le problème vient du fait qu’il ne réussira pas une petite guerre victorieuse, et en plus, lorsqu’il faisait campagne pour le pouvoir, son principal slogan électoral était « zéro soucis avec les voisins », alors que maintenant il a des problèmes avec tous les pays frontaliers de la Turquie, la Grèce, l’Irak, la Syrie, l’Arménie etc.
    Cet attentat est un événement intérieur à la Turquie. Je pense qu’il y a le risque qu’en Turquie —du moins dans sa partie orientale— se produise la même chose qu’au Liban ou en Syrie, c’est-à-dire une guerre civile intercommunautaire, pas tant sur le fondement de la religion (en principe les alaouites sont des gens pacifiques qui ne revendiquent pas leur appartenance religieuse) que sur celui de l’ethnie. Dans cette même province du Hatai, à Alexandrette, il y a beaucoup d’arabes de religions diverses, des Kurdes, des Turkmènes… Et si la provocation marche et que l’on sache qui des parties turques au conflit a organisé cette explosion, il y a une forte probabilité que les gens contrattaquent pour se venger.
    Par ailleurs la Turquie n’a pas une situation économique si bonne que ça. C’est-à-dire que le miracle économique turc qu’Erdogan avait atteint lorsqu’il menait une politique mesurée est aujourd’hui menacé. Par exemple, la rupture des échanges commerciaux et économiques avec la Syrie a étrangement surtout frappé très fort l’économie, justement dans la partie du pays qui soutient Erdogan, pas à Istanbul mais dans les provinces intérieures. D’un côté la guerre augmente évidemment le crédit, de l’autre tout peut se retourner.
    Ainsi, le seul argument pour soutenir l’hypothèse selon laquelle Erdogan commencerait la guerre serait une décision strictement personnelle pour remonter ses espérances électorales, mais l’opposition sera telle dans l’administration turque (dans l’élite politique et militaire, les partis au pouvoir et l’opposition) qu’il ne se passera rien de sérieux. Les Turcs ne sont pas si bêtes pour attaquer la Syrie sans se garantir du soutien de tout le bloc de l’OTAN
     »

     

     

    Traduction : Louis-Benoît Greffe

    Source :  Odnako (Fédération de Russie)
    Hebdomadaire d’information générale. Rédacteur en chef : Mikhail Léontieff

    http://www.voltairenet.org

  • Une infiltrée chez les Femen, s’exprime dans Valeurs Actuelles

    EXTRAITS

    Exclusif. Iseul fait partie des “Antigones”. Cette jeune étudiante en droit a infiltré le mouvement des Femen pendant deux mois. Récit d’une immersion dans un système qui tient de la secte et de l’agence de com.

    « Beaucoup de personnes dans mon entourage désapprouvaient les actions des Femen, mais personne ne faisait rien. J’ai voulu m’engager. Les voir de près, pouvoir en parler ». Jeune étudiante en droit de 21 ans, Iseul – un prénom d’emprunt – a rejoint les Femen début avril.

    […]

    « Je me suis présentée au Lavoir Moderne Parisien, un ancien squat qu’elles occupent, dans le quartier de la Goutte-d’Or. Quand Oksana, l’une des Ukrainiennes fondatrices du mouvement, m’a signé mon autographe, je me suis lancée, je lui ai dit que je voulais les rejoindre. Elle ne m’a pas posé de questions, elle m’a simplement répondu : “Viens demain à l’entraînement”. »

    Car les Femen s’entraînent.
    […]
    Iseul a participé à six de ces séances. « On court en rond en criant des slogans comme « Pope no more », « In gay we trust » ou « Topless Jihad ! », raconte-t-elle. On fait des pompes, des abdos. On apprend aussi comment obtenir des photos spectaculaires : comment tomber au sol, comment disposer les bras, comment se comporter avec les policiers… » Sur le terrain, l’intervention de la police est un moment-clé. Les militantes ont ordre de demeurer sur le « théâtre d’opération » jusqu’à l’arrivée des forces de l’ordre. « Inna [Chevtchenko, la fondatrice] le répète sans cesse : la police n’est pas notre ennemi mais un partenaire, un moyen de faire des images, du bruit médiatique. »

    Cette obsession de l’image est depuis le départ, en Ukraine, au cœur de la mécanique des Femen.
    […]
    « Alors que je venais de participer à mon premier entraînement, que je ne connaissais donc personne, et que personne ou presque ne me connaissait, j’ai dû m’exprimer face à une télévision flamande voir la vidéo, dire pourquoi je menais ce combat, etc. C’était insensé », raconte Iseul. Être prête à parler, à se montrer, à se dénuder. « Elles ont besoin de visages et de paires de seins […] »‘.

    […]

    Des militantes françaises elle a pu dessiner le profil. « Il y avait des profs, une pigiste, des intermittentes, des filles qui avaient connu la prostitution, aussi…»
    [Note de Novopress "qui avaient connu la prostitution" ou bien qui  y sont encore actives en fonction de ces concordances très évocatrices pour l'une de leurs chefs de file ? ]

    […]

    Pour les approcher, Iseul s’était créé sur Facebook un profil de féministe plus vrai que nature, y glissant notamment des photos où elle posait, seins nus, avec sur son ventre un message de soutien à Amina, une militante tunisienne.

    […]

    Iseul a pu juger de près la complaisance de la majorité des médias. « Ce qui est significatif, raconte-t-elle, c’est que la cote médiatique des Femen a grimpé après les actions anti-Civitas ou anti-catho, mais a subi un coup d’arrêt après l’affaire du drapeau brûlé devant la Grande Mosquée de Paris ».

    Source et article complet sur Valeurs Actuelles.

    http://fr.novopress.info

  • L’arme de l’inflation

    Après avoir concédé l’indépendance des États-Unis, la dynastie Rothschild s’est assurée d’obtenir le cours légal forcé d’une monnaie papier sans valeur intrinsèque, qu’elle sera la seule à pouvoir imprimer sur l’ensemble du territoire américain. C’est la naissance ici du capitalisme, qui est engendré par une croissance qui sera inflationniste.

    En effet, la banque centrale et ses partenaires, les banques commerciales, peuvent diffuser dans l’économie des liquidités qui ne correspondent pas forcément à un stock de métaux précieux précis. Ainsi ce que l’on appelle les fonds propres deviennent alors variables en fonction des lois bancaires. Si la loi autorise 10 % de fonds propres, la banque privée peut créer 90 % de monnaie papier grâce à la banque centrale ou de manière électronique comme aujourd’hui.

    Les citoyens ne peuvent plus contrôler la valeur de leur monnaie car ils ne savent pas combien de billets sont imprimés. Mais le plus grave, c’est que la monnaie n’est pas neutre. On entend par là le fait qu’à chaque création monétaire, la première personne bénéficiant de ce crédit en achetant des biens sur le marché accroît alors la valeur des biens restants, car ils deviennent plus rares.

    L’individu s’accapare des biens grâce à une monnaie inexistante, elle n’est pas issue du travail, c’est donc un vol. Mais étant le premier à bénéficier de cette nouvelle monnaie fraichement crée, il ne subit pas l’inflation. Une entreprise qui est leader sur un marché confortera sa place grâce à cet effet que l’on nomme « effet Cantillon ». Elle bénéficie d’un avantage en s’octroyant les plus gros crédits et provoque de l’inflation pour ses concurrents déjà présents ou pour de futurs entrepreneurs désirant s’installer sur le marché. Les coûts d’acquisition du capital, c’est-à-dire les machines, les outils, les infrastructures, sont de plus en plus chers. De moins en moins de personnes peuvent mobiliser des fonds pour créer de la concurrence. Des situations d’oligopoles et de monopoles privés apparaissent. Les grandes entreprises rachètent les petites. On observe ici l’accumulation de capital au sens de Marx par une seule et même entité. Mais c’est bien grâce à cet effet mis en valeur par Richard Cantillon au 18ème siècle qui conditionne ce système. L’usurier s’assurant de la complicité de l’industriel par ce mécanisme. Ceci n’étant possible que grâce à l’invention de l’imprimerie qui permet une monnaie papier fabricable très facilement et en quantité phénoménale.

    Le financement d’une économie par création monétaire artificielle et non pas par une épargne réelle issue du travail engendre donc une montée des prix qui peut s’exercer plus particulièrement dans un secteur donné, comme l’immobilier par exemple lorsqu’il s’agit de crédit à la consommation. Mais c’est l’économie en général qui subit une inflation. L’augmentation des prix n’est pas due à l’accroissement de la population mondiale ou à la diminution des ressources naturelles.

    Le niveau des prix est fondamental dans une société car il conditionne le chômage. En effet, les individus décident de travailler en fonction des prix. Si le prix du logement augmente, les individus chercheront à travailler davantage. Le niveau des prix détermine la volonté ou pas de travailler. L’inflation oblige au travail dans une durée que seule la banque centrale et les autorités financières décident. Vous travaillerez toujours plus pour courir après l’inflation.

    Si la monnaie était restée métallique, comme de l’or ou de l’argent, alors point de création monétaire artificielle possible car ces matériaux ont un poids et des caractéristiques faciles à contrôler pour le citoyen. Un individu qui veut créer de la monnaie doit trouver des mines d’or et est alors assujetti aux contraintes d’investissement naturelles. Si la quantité des biens présents dans l’économie augmente et que la quantité de monnaie reste la même, c’est-à-dire le même stock d’or, alors le prix des biens matériels diminuent par une simple division. Les contraintes de liquidités ne sont pas un problème. Un particulier peut faire fondre sa monnaie et diviser la pièce en 2 pour avoir une monnaie plus liquide. Nous entrons alors dans ce qu’aurait été la croissance jusqu’à aujourd’hui, c’est-à-dire une croissance déflationniste. Une augmentation des richesses matérielles issues du travail c’est-à-dire du mérite, de la créativité, de l’ingéniosité, de l’effort, du progrès technique en somme pour des valeurs monétaires qui diminuent.

    L’inflation détruit votre épargne, vos projets et vous maintient dans l’esclavage des temps modernes, le salariat. Elle profite au banquier grâce au paiement du taux d’intérêt et aux premiers détenteurs de cette nouvelle monnaie. Mais c’est une course en avant qui s’annonce, une course à l’endettement contre l’inflation. Les prix étant en augmentation, beaucoup d’individus n’ont pas les moyens d’entreprendre ce qui les condamne au chômage. Marx nous parle peu du rôle de la banque dans son analyse du capitalisme. C’est pourtant un château de cartes fragile reposant sur une monnaie frauduleuse. Au lieu de cela, seul un communisme lui a paru la solution logique à ces maux. Or, l’accumulation de capital est la même, au lieu d’une seule et grande entreprise internationale, on confie cela à un État tout-puissant. La liberté des fruits du travail de chacun n’étant pas assurée.

    Le dollar de la Réserve fédérale permet donc à ses créateurs de mettre en esclavage un territoire immense ainsi qu’une population importante, qui fournira le travail nécessaire à l’extraction et à la gestion de ressources nombreuses. Ce simple cours légal forcé d’une monnaie sans valeur est le tour de force de cette élite qui s’est donné les armes d’une domination mondiale. Seule une insurrection pacifique, qui consisterait à utiliser une autre monnaie métallique pour ses échanges, peut générer une économie saine et purificatrice parallèlement à celle en vigueur, qui utilise l’euro. Chaque individu peut dans la limite de ses moyens entamer ce changement.

    http://www.egaliteetreconciliation.fr

  • Zemmour : «Les Suédois ont leur Villiers-le-bel, les Anglais leur Mohamed Merah»

    Eric Zemmour et « l’axe Paris-Londres-Stockholm » (RTL, 24 mai 2013)

    « Et si le multiculturalisme c’était la guerre ? »

  • Depuis six jours, la Suède connaît d’impressionnantes nuits d’émeutes raciales


    STOCKHOLM (NOVOpress/Kiosque Courtois) –
    Tout a commencé dimanche dernier à Husby, dans la banlieue de Stockholm, par la mort d’un immigré africain tué par la police alors qu’il menaçait des passants avec une machette. Depuis dimanche, chaque soir, des affrontements opposent racailles et forces de l’ordre, des voitures sont brûlées, des magasins pillés, des équipements publics incendiés, des commissariats attaqués.

    Dans la nuit de vendredi à samedi les émeutes se sont étendues à plusieurs autres villes suédoises. En 2010, Stockholm avait déjà été touchée par des émeutes similaires. Un habitant du quartier de Kista déclare : « J’ai peur que cela s’aggrave. Cela va devenir comme en France. ».

    Le président du parti populiste, le parti des Démocrates suédois, explique : « Jamais auparavant on n’avait dépensé autant d’argent qu’aujourd’hui dans les banlieues à forte population d’immigrés : des bibliothèques flambant neuves et des maisons de la jeunesse qui ont des horaires d’ouverture généreux ».

    Près de 15 % de la population suédoise est d’origine extra européenne — la proportion la plus élevée de tous les pays scandinaves. Trocadéro, Londres, Stockholm, etc. sous des formes différentes, il s’agit de la même conséquence d’une immigration incontrôlée et incessante.

    Ci-dessous, sous-titrage en français de la dernière partie de la vidéo en Une de cet article. Une journaliste qui ne se cache pas derrière le politiquement correct.

    http://fr.novopress.info