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international - Page 1349

  • Mali : l’indécision française peut-elle déboucher sur la création d’un « Sahélistan » ?

     Au  mois de janvier 2012, au Mali, la résurgence d’une crise née au moment des indépendances, imposait de fixer l’abcès afin d’éviter sa dissémination et pour ensuite le traiter en profondeur à travers trois volets :
     
    - Politique, en prenant en compte la légitime revendication des populations nordistes, notamment celle des Touareg,
    - Diplomatique, en faisant comprendre à l’Algérie que si ses intérêts régionaux n’étaient à l’évidence pas ceux de la France, les nôtres ne s’effaceraient pas devant les siens,
    - Militaire, en appuyant les Touareg contre les groupes islamiques qui, à l’époque, totalisaient moins de 300 combattants qui avaient commis l’erreur de sortir de la clandestinité désertique pour se rassembler à Gao et à Tombouctou.
     
    Au lieu de cela, dans la plus totale indécision doublée d’un manque absolu de vision géostratégique, la France :
     
    - S’est réfugiée à l’abri du principe de l’intangibilité des frontières,
    - A cédé devant les exigences algériennes de non intervention,
    - A camouflé sa pusillanimité derrière l’argument d’une « action » de la CEDEAO, ce « machin », ce « volapuk », cette tour de Babel, dont l’efficacité militaire relève de la méthode Coué,
    - A laissé les islamistes liquider militairement les Touareg.
     
    Le résultat de cette addition de démissions décisionnelles est qu’un incendie limité pouvant être rapidement éteint, notamment au moyen d’une de ces opérations « discrètes » que nos forces savent encore si bien mener, est aujourd’hui devenu un foyer régional de déstabilisation. En effet :
     
    1) Le Mnla ayant été militairement défait et repoussé vers la frontière algérienne, les islamistes qui ne risquent  plus d’être pris à revers sur leur flanc nord ont désormais toute la profondeur saharienne pour manœuvrer. Quant à leur flanc ouest, il semble également s’ouvrir car au sein des tribus arabes de Mauritanie, certains, de plus en plus nombreux, commencent à se poser des questions…
     
    2) Sur le flanc oriental la situation leur devient également de plus en plus favorable car le chaos en retour se fait sentir en Libye où tout le sud du pays est mûr pour devenir un nouveau Mali. Quant au sud de la Tunisie, la contamination y a largement commencé.
     
    3) La contagion n’est plus qu’une question de temps au Tchad et au Darfour cependant qu’un continuum fondamentaliste est en passe de s’établir avec les islamistes de Boko Haram du nord Nigeria.
     
    Ainsi donc, le « Sahélistan », fantasme il y a encore quelques  mois, devient-il peu à peu réalité. L’une de ses forces est qu’il s’agit d’une résurgence historique  ramenant directement aux jihad sahéliens du XIX° siècle qui enflammèrent la totalité de la région depuis le Soudan à l’Est jusqu’au Sénégal à l’Ouest[1]. Or, l’islamisme sahélien de 2012 s’abreuve à cette « fontaine de rêve » fermée par la colonisation. Comment cette réalité inscrite dans la longue durée peut-elle être  comprise par des journalistes ou des politiciens esclaves de l’immédiateté et de leur inculture ? Comment pourrait-elle l’être par ces « africanistes » élyséens dont la principale activité semble être de torpiller les informations que les militaires font « remonter » depuis le terrain ?
     
    Dans le Sahel, au cœur de ce qui fut notre « pré carré », ceux qui inspirent la politique de la France ont donc laissé s’écrire le même scénario que celui que nous avons connu dans la région des Grands Lacs et qui peut être exposé en quatre points :
     
    1) Une erreur d’analyse reposant sur la priorité donnée aux postulats idéologiques aux dépens des réalités géographiques, anthropologiques et historiques.
     
    2) L’absence de toute véritable stratégie de défense.
     
    3) Le tropisme de l’abandon de nos alliés ou amis.
     
    4) La place laissée libre à des acteurs extérieurs. Dans le cas présent, l’Algérie et les Etats-Unis qui attendent le moment propice pour intervenir, mais à leur manière. Les conséquences de l’incompétence hexagonale seront alors camouflées sous l’alibi facile de « complot anglo-saxon » contre les intérêts français...
     
    Alors que tout ce qui se passe dans la zone concernée nous est connu, alors que nous savons tout, et au-delà, de ceux qui la déstabilisent, alors que nous y disposons de tous les réseaux utiles, alors enfin que, parfaitement immergées, nos forces auraient pu rapidement « régler » le problème, l’Elysée a laissé la situation lui échapper.
    Faut-il s’en étonner quand la tête de l’Etat  dodeline  entre indécision et repentance ?
    23/11/12

    [1] Voir à ce sujet  les pages 431-452 ainsi que les cartes de mon Histoire de l’Afrique des origines à nos jours. 1246 pages, Ellipses, 2010. L’ouvrage peut être directement commandé ici.

  • Xerfi Canal Hervé Juvin Le protectionnisme, c'est aussi l'autonomie et la liberté

  • Protectionnisme pourquoi pas nous ?


    Protectionnisme pourquoi pas nous ? par casuspenardus

  • Gaz et pétrole : Guerres secrètes

    En 2011, une coalition armée emmenée par la France a attaqué la Libye du colonel Kadhafi. Officiellement, il s’agissait d’intervenir au nom des Droits de l’Homme. Mais un document a circulé, stipulant que Total pourrait exploiter 35% du pétrole libyen, en cas de changement de régime. L’accès aux hydrocarbures était-il, au fond, la véritable raison de cette guerre ?

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Petit éloge du long terme

    A long terme, nous serons tous morts. Même les civilisations sont mortelles. Le Reich de mille ans a duré douze ans. Le long terme serait-il une illusion ? Non : le long terme, les longues perspectives, ces notions perdues de vue depuis longtemps en démocratie de marché, sont nécessaires aux sociétés comme aux individus pour être bien dans leur peau, voilà le propos de ce petit article sur un grand sujet. JG.

    La Chine, le sens du temps long

    Prenons la Chine. Voilà un pays qui depuis 30 ans n’arrête pas de commencer par le commencement : construire pierre à pierre les conditions du développement (maîtrise démographique, priorité aux infrastructures de base et à l’éducation scolaire, technique et civique des citoyens, conception et mise en place d’un système bancaire et financier tourné vers le soutien à la production et l’entreprise, protectionnisme intelligent, maîtrise des parités de change, ordre dans la rue et dans les têtes), pour produire modestement et à bas coûts des articles essentiellement exportés, puis monter progressivement en gamme et en technologie, pour se retrouver, un beau matin, premier producteur industriel et deuxième PIB de la planète. Le tout en ne distribuant en bienfaits salariaux et sociaux, voire en investissements « de confort » de type logement, que ce qui est possible, voire seulement nécessaire. Avec toujours en ligne de mire l’épargne, la compétitivité, le long terme, la réserve sous le pied, et, plus que tout, la préservation de son identité, de sa force, de sa fierté nationale. Une vraie Prusse orientale. Pardon pour ce jeu de mots, qui d’ailleurs va très loin.

    L’Europe ? L’idiot du village global

    Prenons maintenant l’Occident en général, l’Europe en particulier. Un socialiste intelligent a dit qu’elle était l’idiot du village global, ce qui résume bien les choses. Son plus beau fleuron, la Grèce, ne fait que magnifier les exemples espagnol, portugais, italien, français, et, il faut bien le dire, en grande partie aussi bruxellois : optimisme marchand, mondialisation heureuse, ouverture à tout va, liberté de circulation des marchandises, des services et des hommes, substitution de population et libanisation joyeuses, rationalisation marchande extrême de la fonction agricole, abandon implicite de l’industrie au profit d’un tas appelé « services », joie du baccalauréat pour tous, protection du consommateur, développement de la publicité et du crédit à la consommation, distributions massives de pains et de jeux, relances keynésiennes perpétuelles, endettement privé et public poussé à l’absurde, promesses électorales qui n’engagent que ceux qui les prennent au sérieux, yeux perpétuellement rivés sur les sondages. Le résultat, totalement prévisible, est là, sous nos yeux. Au bout du compte, la chère France, pour prendre son glorieux exemple, en est, à fin octobre 2012, à se poser avec angoisse la question existentielle de savoir si le taux de croissance du PIB en 2012 sera de 0,8 ou de 0,3, ce qui change tout.

    La misère intellectuelle et morale de l’Europe

    On nous dira : et l’Allemagne, la Finlande, l’Autriche, et quelques autres ? Certes, ils sont un peu chinois de comportement ! Leur comportement garde un zeste de sérieux, de sens du long terme et de séquence logique des priorités qui font chaud au cœur à quelques-uns, dont, on l’a deviné, le rédacteur de ce petit billet. Que dit Angela ? Que rien ne sert de consommer, il faut produire à point ; que quelqu’un doit bien finir par payer les dettes ; que la malfaisance du capitalisme, ou du marché, ou des banques, ou de tous les boucs émissaires du monde, n’explique pas tout ; que le vernis sur les ongles vient après une bonne douche, et autres commandements dictatoriaux du même acabit. Intolérable, clament en chœur les cigales indignées : les Allemands doivent coopérer en lâchant les vannes, en consommant davantage, en faisant un minimum d’inflation, bref, en s’alignant enfin sur les cancres majoritaires ! A défaut, l’Allemagne paiera, ce qui n’est que justice ! Sur ce point, extrêmes droites européennes, qui depuis peu méritent effectivement ce nom, et extrêmes gauches, toujours égales à elles-mêmes, sont d’accord. La misère intellectuelle et morale de l’Europe, en ce début de siècle, est immense.

    Soyons un instant sérieux, car le sujet l’est extrêmement. Le sens du long terme a quelque chose à voir avec l’état, disons la santé, des peuples. C’est une affaire ancienne, délicate, complexe. Sparte contre Athènes, la Prusse contre l’Autriche, la cigale contre la fourmi, le modèle rhénan versus le modèle anglo-saxon, la primauté de l’économique sur le social, c’était déjà un peu ça. La gauche s’identifie assez naturellement avec ce qu’il y a de pire à cet égard, quoique avec des nuances, voire des exceptions (on cite à tort ou à raison Mendès-France, Delors ou Schröder comme contre-exemples). La droite, par nature portée aux horizons longs, mais ayant besoin d’être élue, et n’étant souvent pas de droite, a rivalisé souvent avec succès en démagogie avec les meilleurs démagogues de l’équipe adverse. Le ludion Sarkozy, sympathique et actif par ailleurs, comme son excellent et populaire prédécesseur, illustrent bien cette dérive. Sans parler des collègues grec ou italien.

    Pour une trithérapie des nations européennes

    Comment commencer à s’en sortir ? A notre avis, par une trithérapie mêlant : 1/ acheminement ordonné vers un protectionnisme continental identitaire intelligent de type Paris-Berlin-Moscou-Vladivostok, 2/ inversion vigoureuse mais juste et astucieuse des flux migratoires, et, last but not least, 3/ réforme intellectuelle et morale : réhabilitation de l’identité des Européens, du sens collectif, du long terme et de l’effort, réexamen profond et/ou remisage de l’idéologie des droidloms aux orties, réexamen honnête de l’histoire du XXe siècle défigurée dans les années 1960 sur les fondements datés de Nuremberg et Bandoeng. Joli programme ! Avec un peu de chance, en 100 ou 200 ans à peine, c’est plié !

    Jacques Georges http://www.polemia.com
    27/10/2012

  • Bataille pour l’Arctique

    Depuis quelques mois, flambée des prix des hydrocarbures et crise alimentaire en vue, les spectateurs avisés auront noté la hausse substantielle de dépêches d’actualité concernant la zone arctique. Ce n’est pas une surprise, après les ressources Opep, l’off-shore russe, l’Arctique représente la 3e et dernière étape d’extraction énergétique, avant le basculement aux « techniques d’extractions avancées » (EOR).

    Certains prédisent déjà aujourd’hui que l’Arctique, plus que le Heartland, représentera le théâtre de conflit majeur du XXIe siècle.

    Comme l’expliquait très bien Krauss Clifford, journaliste et membre du CFR (Think Tank très profondément Atlantiste), « les différends territoriaux concernent les États du monde entier, mais c’est bien en Arctique que les experts s’attendent à voir le plus de conflits » (Krauss Clifford, The New York Times, oct. 2005).

    L’Arctique est la région entourant le pôle Nord de la Terre, aux abords du cercle polaire Nord. L’Arctique inclut le Groenland (territoire autonome du Danemark), une partie du Canada, de la Russie, des Etats-Unis (Alaska), de l’Islande, de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et la totalité de l’océan Arctique. Le nom Arctique vient du grec ancien ἄρκτος (árktos) qui signifie ours. Il est intéressant de noter qu’on ne trouve les ours polaires que sur la "Terre des Ours" (Arctique) et pas en Antarctique. Si cette région du Nord, au-delà du cercle polaire, couvre 8 % de la superficie du globe, elle ne compte qu’à peine 1 % de la population mondiale. Les trois quarts des habitants sont en Russie.

    Dès la fin de la guerre froide, les pays riverains de l’Arctique (Russie, Canada, Norvège, Danemark, Etats-Unis) constituent trois grandes instances de coopération régionale :

    • le Conseil de l’Arctique créé en 1996 sur une initiative canadienne, réunissant les huit États arctiques et les populations autochtones, la Finlande, la Suède, le Danemark, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Pologne ;

    • la Coopération de Barents décidée le 11 janvier 1993 à la suite d’une initiative norvégienne. Son but est de favoriser les contacts entre les individus de la région de Barents, ainsi que son développement économique. Le Conseil euro-arctique de la mer de Barents réunit les ministres des Affaires étrangères des six pays membres et de la Commission européenne. La France a le statut d’observateur ;

    • le Conseil des Etats de la mer Baltique (CEMB), créé en 1992, réunit les pays riverains de la mer Baltique. Le Conseil, par son intitulé, favorise les coopérations inter-arctique en rapprochant ses membres de la Russie notamment.

    La région arctique, dans laquelle vivent entre deux et quatre millions de personnes, s’est transformée ces dernières années en pomme de discorde entre les Etats riverains. Et il y a de quoi : ce territoire de seulement 1,2 million de km² de fonds marins contiendrait tout simplement 25 % des réserves mondiales d’hydrocarbures !

    Pour résoudre les tensions, lors de la dernière réunion du conseil de l’Arctique les Etats ont confirmé le maintien des accords issus de la convention des Nations unies de Montego Bay (CMB) du 10 décembre 1982, sur le droit de la mer qui a permis la création de la ZEE et surtout la théorie des secteurs (qui définit tout territoire sans maître adjacent comme le prolongement naturel d’un territoire étatique. Cette théorie réserve aux seuls Etats dotés d’un littoral sur l’Arctique la souveraineté des terres émergées de cet océan). Ses dispositions donnent encore lieu à des interprétations contestées et tous les pays riverains de l’Arctique entretiennent des contentieux, mais la Russie, dont la côte arctique embrasse 160° de longitude, a été la plus grande bénéficiaire de cette théorie et l’a naturellement reprise à son compte en 1926. En revanche, les autres Etats riverains (Danemark, Norvège et Etats-Unis) s’y sont opposés, le Canada l’ayant abandonné récemment. La Russie entend donc maintenir la réclamation de ces droits sur le plateau continental au-delà de la zone de 200 milles, conformément aux objectifs de l’opération Arctica 2007.

    Bien que l’accès à ces ressources soit difficile, la fonte des glaces facilite l’accès aux gisements d’hydrocarbures. Pourtant, selon les estimations des spécialistes, notamment de chez Rosneft, d’ici 2030, il faudra dépenser 345 milliards d’euros pour effectuer la prospection et prouver l’existence des ressources, et plus d’un milliard d’euros pour effectuer leur mise en valeur. "Ces sommes ne sont prévues dans aucun budget. Bien plus, il faut reconnaître que Gazprom et Rosneft n’ont ni l’expérience ni les technologies nécessaires pour travailler dans les conditions du plateau continental arctique", affirme Mikhaïl Kroutikhine, en effet "les chiffres peuvent doubler, voire tripler sur le plateau arctique. Par conséquent, l’extraction ne sera rentable qu’à la condition d’une hausse des prix des ressources énergétiques jusqu’à un point qu’il est difficile d’imaginer aujourd’hui", résume l’expert.

    Cette fonte des glaces a une autre conséquence d’une importance capitale, elle permet de rentabiliser de nouveaux corridors de transports. Parmi les principaux :

    - la Route Grand Nord contourne le continent eurasiatique par le Nord et permet de passer de l’Atlantique au Pacifique en longeant les côtes de la Sibérie. Longue de 13 000 km, elle traverse les mers de Kara, de Lapev, de Sibérie orientale et des Tchoutchktes. Elle est considérée aujourd’hui « comme la voie de communication unique et la plus accessible qui relie Mourmansk à Vladivostok et les gisements naturels du Grand Nord russe, de Sibérie et de l’Extrême-Orient entre eux ». Inaugurée à la fin du XIXe siècle, c’est Gorbatchev qui, le 1er juillet 1991, fera ouvrir par l’URSS cette route maritime du Nord à toutes les nations. Pour la développer, les Russes vont développer une flotte de 75 navires à étrave et coque renforcée dès 2010 pour principalement transporter les exportations de pétrole et de gaz du Grand Nord russe. Cette route GN (en rouge sur la photo) ;

    - la Route Pont Arctique qui relie le port de Mourmansk à celui de Churchill, au nord du Canada. Elle est ouverte de juillet à octobre et serait le chemin le plus court pour acheminer l’abondant pétrole russe vers les marchés canadien et américain.

    Par conséquent, la Russie doit être prête à la guerre dans l’Arctique pour « protéger ses intérêts nationaux s’ils sont menacés, car la région contient de grands dépôts inexploités de ressources naturelles », a récemment déclaré Vladimir Chamanov. En effet, à la suite de l’opération sus-citée Arctica, de nombreux pays ont contesté le droit de la Russie de réclamer les surfaces territoriales qu’elle estime lui être due. Par conséquent, celle-ci a immédiatement révisé les programmes militaires pour accélérer le développement de troupes dans l’Arctique, en cas de conflit potentiel.

    La presse « internationale » depuis l’année dernière a dénoncé de façon perpétuelle les revendications russes en parlant notamment de «  bataille pour l’Arctique » ou encore de «  guerre froide pour l’Arctique », mais également la militarisation de la situation. En effet, l’Ours a dans le désordre, violé l’espace aérien norvégien, fait patrouiller des chasseurs bombardiers (Tupolevs) ou encore accéléré le développement du «  Boulava ». A cela s’ajoute les déclarations de la Russie sur sa préparation armée à défendre son territoire, et aussi ses frontières.

    Pourtant, très curieusement, personne n’a « dénoncé » les récentes grandes manœuvres militaires des Américains, ceux-ci ayant récemment procédé à 12 jours d’exercice à grande échelle en Alaska, impliquant environ 5 000 personnes, 120 avions et plusieurs navires de guerre. La Russie, par la voix du lieutenant colonel Chamanov, a affirmé ne pas pouvoir ignorer une telle démonstration de force militaire à proximité des régions essentielles arctiques. Est-ce que ces manœuvres ont un lien avec les prédictions du «  North Institut », Think Tank violemment atlantiste (tout comme le CFR) et qui « ressort » le risque d’une alliance (continentale) Russie-Chine et une prise de contrôle des réserves du Nord Heartland (lire à ce sujet le scénario II sur la constitution d’un corridor énergétique eurasiatique) ? Il est vrai que, récemment, des États comme l’Iran ont exprimé leur visée sur le continent blanc.

    L’Arctique est donc devenu le théâtre des opérations sur lequel tous les pions du grand échiquier sont présents et témoignant bien de la totale continuité de la guerre froide (à plus basse intensité) que les Américains et les Russes n’ont jamais cessé de se livrer.

    Au plus fort moment de ce conflit gelé (coïncidence), les Etats-Unis ont compris l’intérêt de l’Arctique, sa traversée constituant pour ses bombardiers B52, puis pour ses missiles, le plus court chemin en direction... de l’Union soviétique. Ils ont développé un réseau nordique de bases aériennes, qui a progressivement perdu de son importance avec le développement des missiles et du ravitaillement en vol. Au début des années 60, le commandement du NORAD a converti ces bases en des centres de détection, qui ont été modernisés dans les années 80, et rebaptisés North Warning System (NWS). Aujourd’hui, les Etats-Unis maintiennent leurs efforts pour y renforcer le réseau des sites radars nécessaires à l’alerte avancée de leur défense antimissile. « La stratégie américaine d’affrontement avec l’URSS remonte de plus en plus vers le Nord [...], la bataille de l’Atlantique évolue pour aboutir, à partir de 1985, à une bataille purement américaine et sous-marine, la bataille de l’Arctique permettant la confluence des deux flottes atlantique et pacifique. Elle entraîne la marginalisation progressive de l’Europe de l’Ouest ».

    Durant la guerre froide, l’Arctique a été le théâtre d’un duel russo-américain où les sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) américains se sont toujours efforcés de pister les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) soviétiques. Seuls les Américains et les Russes possèdent de tels sous-marins, capables de naviguer en milieu polaire. Il est raisonnable de penser que l’océan Arctique continue à abriter aujourd’hui des sous-marins américains et russes, non plus dans le cadre d’une guerre sous-marine déclarée entre deux superpuissances, mais plutôt dans celui d’une stratégie de dissuasion « tous azimuts ». De surcroît. Aujourd’hui, l’océan Arctique permet de faire peser une menace de représailles nucléaires sur toutes les grandes villes de l’hémisphère Nord.

    De nombreux thinks tanks américains réfléchiraient déjà aux implications en matière d’équipement et d’entraînement. Dans son livre Globalization and Maritime Power, Sam Tangredi consacre un chapitre entier aux implications stratégiques et économiques du réchauffement de l’Arctique. L’auteur regrette que les Etats-Unis n’y aient pas encore affiché une position de leadership, alors qu’ils « devraient et pourraient » le faire. Il imagine déjà les conséquences stratégiques de la réduction de la calotte glaciaire ; qui obligerait en particulier l’US Navy à mener une « vieille mission dans une région nouvelle », qui est celle de la protection des voies maritimes.

    Pourtant malgré ces tensions ravivées, la Russie « ne redoute pas un conflit d’intérêts entre les différents Etats riverains de l’océan Arctique », a déclaré Sergueï Lavrov lors de la conférence des cinq pays arctiques. "Nous ne partageons pas les prévisions pessimistes de montée en puissance d’un conflit d’intérêts entre les Etats arctiques et extrarégionaux, qui envisageraient presque une "bataille de l’Arctique" sur fond de réchauffement climatique, qui facilite l’accès à des ressources naturelles dont le prix flambe dernièrement et ouvre de nouvelles voies de transport maritime".

    Le chef de la diplomatie russe estime que l’ensemble des problèmes de la région doivent être résolus de manière civilisée en se basant sur le droit international et les négociations.

    Que conclure ? La zone arctique n’est pas seulement la zone énergétique essentielle pour la période d’après Opep, qui est sans doute très proche. Elle est aussi et probablement devenue le principal théâtre des opérations, car, après la bataille pour le Heartland (qui contrôle le heartland contrôle le monde), peut-être pourra-t-on dire « qui contrôle l’Arctique contrôle le monde ».

    «  Conquis par les airs et sous la glace, l’Arctique a été le siège du seul véritable changement stratégique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et le cœur de la stratégie océanospatiale américaine face à l’union soviétique. Il est désormais le centre de gravité géographique désert et glacé de la CSCE  » (Guy Labouérie en 1993).

    A méditer. Alexandre Latsa (son site) mardi 15 juillet 2008

    Sources :

  • P. Ploncard d'Assac - Conférence Paris - Connaître l'ennemi...

  • Vers la fin du nouvel ordre mondial ?

    Pour la première fois depuis la chute de l’URSS et l’avènement du nouvel ordre mondial, la Russie mène une opération militaire hors de ses frontières, dans un pays voisin et souverain et ce afin de défendre des citoyens russes. Le jeudi 7 août 2008 restera dans les annale car l’opération militaire russe actuellement en cours va modifier à "jamais" les relations internationales.

    Comment en est-on arrivé là et pourquoi cette petite bande de territoire semble avoir tellement d’importance pour Moscou, Tbilissi, Washington ou encore l’UE ? Et quelles sont les perspectives ?

    La Géorgie, pion du grand échiquier

    En novembre 2003, la Géorgie a été victime d’un « coup d’Etat démocratique » : la Révolution des roses, une des Révolutions colorées organisées par la CIA et des officines « proches » afin de renverser des régimes des Etats jugés trop proches politiquement de Moscou ou ceux sur des emplacements stratégiques. Ont principalement été visés des Etats comme la Serbie, l’Ukraine ou encore la Géorgie (lire à ce sujet mon article).

    La Serbie parce que alliée de la Russie dans les Balkans, l’Ukraine et la Géorgie parce que stratégiques dans la volonté d’encerclement (containment) de la Russie, ces deux Etats étant membres actifs du GUUAM.

    Depuis la prise de pouvoir de Mikhail Saakachvili, la Géorgie est devenue un allié indéfectible de Washington, le président a lui-même été formé par Georges Soros, l’homme derrière les Révolutions colorées d’Europe centrale, l’investisseur du groupe Carlyle... Des ministres de l’actuel gouvernement sont des anciens collaborateurs du financier américain au sein de sa fondation. Un certain nombre de jeunes conseillers de Saakachvili ont également été formés aux Etats-Unis dans le cadre des échanges universitaires mis en place et gérés par la Fondation privée de Soros. Le gouvernement américain, quant à lui, a doublé son aide économique bilatérale à la Géorgie qui atteint aujourd’hui 185 millions de dollars. De plus, la Maison-Blanche est engagée dans un programme de formation des forces spéciales de l’armée géorgienne dans le cadre de la lutte contre le terrorisme islamiste dans la région avec l’aide d’Israël, lire à ce sujet cet article extrêmement bien documenté. À la mi-juillet, les troupes états-uniennes et géorgiennes ont tenu un exercice militaire commun dénommé « réponse immédiate » impliquant respectivement 1 200 États-Uniens et 800 Géorgiens.

    J’ai déjà également traité de l’importance de la guerre énergétique en cours et notamment du pipeline BTC. Ce pipeline devant permettre de passer outre la Russie, et de desservir l’Europe du Sud via la Géorgie, la Turquie et Israël, qui souhaite par ce biais jouer un rôle essentiel dans la région bien sûr, en contournant la Russie, mais surtout dans la ré-exportation du pétrole vers l’Asie ! La revue russe Kommersant ne titrait-elle pas le 14 juillet 2006 que : « Le pipeline BTC a considérablement changé le statut des pays de la région et cimenté une nouvelle alliance pro-occidentale. Ayant influé pour la construction de l’oléoduc vers la Méditerranée, Washington a pratiquement mis en place un nouveau bloc avec l’Azerbaïdjan, la Géorgie, la Turquie et Israël. »

    Ces coups d’Etats fomentés par la CIA aux frontières de la Russie, l’extension à l’est de l’Otan, l’installation du système de radars américains en Europe centrale, les négociations d’entrée de l’Ukraine et de la Géorgie dans l’Otan (bloquées fort heureusement par l’Allemagne), mais surtout l’extension de l’UE (désormais sur la mer Noire) et la terrible affaire du Kosovo ont été considérées par la Russie comme autant d’agressions indirectes et de viol du droit international qu’on lui prétend lui « opposer » pourtant officiellement partout.

    Juillet / août 2008

    Le 12 juillet 2008, une annonce du ministère géorgien de la Défense déclarait que les troupes états-uniennes et géorgiennes « s’entraînent durant trois semaines sur la base militaire de Vaziani » près de la capitale géorgienne, Tbilissi (AP, 15 juillet 2008). Ces exercices, qui se sont achevés à peine une semaine avant l’attaque du 7 août, étaient la répétition générale évidente d’une opération militaire qui, selon toute probabilité, avait été planifiée en étroite coopération avec le Pentagone.

    Dans un premier temps, la Géorgie, puissamment armée et entraînée par l’Amérique et Israël, a contesté l’organe chargé de régler le conflit – la Commission mixte de contrôle – qui est coprésidé par la Russie, la Géorgie, l’Ossétie du Nord et l’Ossétie du Sud.

    Le 7 août, coïncidant avec la cérémonie d’ouverture des jeux Olympiques de Beijing, le président de Géorgie ordonne d’attaquer militairement tous azimuts la capitale de l’Ossétie du Sud, Tskhinvali. Une attaque militaire d’assez haute intensité pour « rétablir l’ordre constitutionnel ». La Russie a alors réagi comme se doit de réagir un Etat souverain chatouillé sur sa frontière et dont les citoyens sont menacés militairement. Elle a répliqué afin de chasser les soldats géorgiens et de protéger ses citoyens. L’attaque contre l’Ossétie a abouti à l’affrontement direct avec les forces russes.

    Ces cinq derniers jours, les combats ont été extrêmement violents, ce soir, mardi, l’armée géorgienne a été repoussée hors d’Ossétie et les combats entre troupes russes et géorgiennes se seraient rapprochés de l’est du pays, vers la capitale Tbilissi. Comme l’affirme Alexandre Lomaia, le chef du Conseil national de sécurité géorgien, «  Nous n’avons pas capitulé, notre armée reste en bon ordre malgré les pertesJe peux vous assurer que nous recevons une aide militaire de l’étranger… Et nous la recevrons jusqu’à ce que nous ayons chassé les Russes du pays. »

    Le Kremlin a ouvertement accusé l’Amérique de « favoriser  » la Géorgie. Comme le Premier ministre, Vladimir Poutine, l’a dit lui-même : « Ce n’est pas le cynisme des politiques (américains) qui étonne (...) mais c’est le niveau de ce cynisme, la capacité à présenter ce qui est blanc en noir, ce qui est noir en blanc, la capacité à présenter l’agresseur en victime de l’agression  »«  Saddam Hussein devait être pendu parce qu’il a détruit quelques villages chiites, mais les autorités géorgiennes actuelles doivent être défendues alors qu’elles ont rayé de la Terre en une heure des dizaines de villages ossètes, qu’elles ont écrasé vieillards et enfants avec leurs chars et qu’elles ont brûlé vif les gens dans leurs maisons ». Pourtant malgré l’aide internationale l’armée russe est en train de « très sérieusement » affaiblir la force militaire géorgienne, afin de simplement éviter qu’une opération d’une telle ampleur ne puisse se reproduire.

    «  Qu’est-ce qui peut empêcher les Russes d’aller jusqu’à Tbilissi ? … Saakachvili a pensé qu’il allait pouvoir regagner du terrain par la force. Imaginer que cette petite avancée tactique serait acceptée par la Russie est le calcul de quelqu’un de stupide », reconnaissait hier un diplomate européen plein d’amertume. Effectivement, si l’on regarde les forces en présence, on ne peut comprendre le geste de folie de Mikhail Saakachvili, sauf si ce dernier a naïvement cru que le fait d’être dans les bonnes grâces des Occidentaux lui donnait tous les droits…

    Jugez vous-même :

    RUSSIE : 1 000 000 d’hommes / 23 000 tanks / 26 000 pièces d’artillerie / 1 802 avion de combats / 1 932 hélicoptères.

    GEORGIE : 32 000 hommes / 128 tanks / 109 pièces d’artillerie / 8 avions d’attaques / 37 hélicoptères.

    Comment dans ces conditions et sans l’aval de certains le Petit Poucet géorgien pouvait-il penser faire tomber l’ogre russe, ce dernier bénéficiant en plus de l’appui des milices ossètes et des volontaires cosaques ! Les vrais responsables des tragiques événements ne sont pas la Russie, qui ne fait que défendre des citoyens russes victimes d’une agression militaire de l’armée géorgienne, mais bel et bien la politique de fou de l’Amérique dans cette partie du monde, Amérique qui a fait miroiter à Saakachvili tout et n’importe quoi, de l’Union européenne à l’Otan, celui-ci n’ayant en fait servi que de marionnette pour permettre la création du pipeline BTC sus-cité, et servir de fusible pour chatouiller l’ours sur sa frontière…

    Comme tout fusible, ce dernier va finir par brûler et ce sont les civils géorgiens et ossètes qui vont et ont déjà commencé à en faire les frais. Parallèlement, un second front s’est ouvert en Abkhazie. La Géorgie vient tout simplement de disparaître en tant qu’Etat souverain.

    De l’Ossétie au Kosovo, l’échec de l’Otan

    Derrière le conflit qui aboutira sans doute à la partition territoriale de l’Ossétie et de l’Abkhazie, comment ne pas voir un des ricochets de la politique irrationnelle de Washington dans les Balkans et notamment la sombre affaire du Kosovo ? Certes, les cas de figures sont différents, certes les Ossètes n’ont pas envahi l’Ossétie comme les Albanais le Kosovo, mais puisque les Américains ont prouvé que l’on pouvait modifier les frontières des Etats sans aucune raison au mépris des peuples et de toutes les règles de droit international, pourquoi ce qui serait valable pour les Kosovars ne le serait pas pour les Ossètes ou les Abkhazes ? Vladimir Poutine avait parlé de l’Amérique dans des termes "post-guerre froide", comparant ce pays à : "un loup affamé qui mange et n’écoute personne"… Au début de cette année, le ministre russe des Affaires étrangères, Lavrov, avait prévenu son homologue américain que : "la reconnaissance du Kosovo constituerait un précédent pour l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud". Mais celui-ci n’a pas été écouté.

    Naïvement, Saakashvili a pensé que d’être dans les bonnes grâces du Pentagone lui conférait un blanc-seing et le droit de recourir à la force sans aucune raison. En ce sens, un parallèle est faisable entre le viol de la souveraineté territoriale de la Serbie (à savoir la reconnaissance de l’indépendance du Kosovo, alors que la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l’ONU - qui réaffirmait sans ambiguïté la souveraineté de la Serbie sur ce territoire) et l’agression militaire contre l’Ossétie de jeudi dernier.

    Néanmoins, s’il est facile d’agresser un voisin faible, il l’est beaucoup moins contre un voisin fort, à savoir la Russie. Cette dernière affirme en outre que près de 2 000 civils auraient péri dans les combats, que 30 000 réfugiés auraient fui en Ossétie du Nord et parle habilement et ouvertement de génocide à l’encontre du peuple ossète, des termes qui rappellent ceux utilisés par l’Otan pour justifier sa campagne de bombardements en Serbie en 1999.

    En ce sens, la réaction russe de ces derniers jours est non seulement parfaitement justifiée, mais elle est saine pour l’Europe et l’humanité tout entière : elle prouve que l’Otan ne peut impunément violer les règles de droit international sans que personne ne s’y oppose. Si l’implication de Washington semble évidente pour les Russes, il semble certain que les premiers qui le nient ont lourdement sous-estimés la capacité de réaction russe.

    Vers la fin du nouvel ordre mondial

    L’opération militaire en cours a un sens bien plus important que le seul affrontement russo-géorgien. En effet, pour la première fois depuis la fin de la guerre froide, la confrontation Russie-Amérique vient de tourner à l’avantage des Russes. Pour la première fois, un coup d’arrêt clair et net est imposé a l’aigle, par un ours réveillé et en colère. Pour la première fois surtout, la Russie vient de s’opposer militairement et de façon "indirecte" à l’Amérique en dehors de ses frontières. Il ne faut pas se tromper sur le sens réel des événements et essayer de comprendre la démonstration de forces des Russes. Le trio "Medvedev-Poutine-Lavrov" vient simplement de mettre fin au système unilatéral agencé par l’Otan pendant la guerre du Golfe de 1991.

    Après la décennie de l’effondrement (de 1990 à 1999), la décennie de l’extension à l’est de l’Otan et parallèlement du réveil russe (de 1999 à 2008), il est fort plausible que nous entrions dans la décennie du reflux à l’Ouest et du regain d’influence russe sur les anciennes marches de l’Empire.

    Eltsine n’avait rien pu faire face à l’endormissement de l’ours, Poutine l’a réveillé, celui-ci est désormais éveillé et attentif. Alors que se tendent les relations russo-américaines via l’Europe de l’Est et le Caucase, se dessinent sensiblement de nouvelles frontières du monde de demain.

    Plus qu’un message à l’humanité, la Russie a montré sa détermination et sa capacité à répondre désormais à toute agression injustifiée. Pour les Européens qui se cherchent toujours une réelle politique militaire, l’heure approche où il faudra prendre position pour ou contre la Russie et par conséquent devoir imaginer à très court terme de se séparer de l’Otan pour former la grande alliance continentale pré-esquissée par le général de Gaulle et souhaitée par Vladimir Poutine aujourd’hui : l’alliance continentale Euro-Russe, seule garante de la paix sur notre continent.

    Dans le cas contraire, l’Europe se coupant de la Russie et de ses voisins se suiciderait littéralement, condamnée à ne rester que la vassale de l’Amérique, en froid avec son principal fournisseur énergétique.

    par Alexandre Latsa (son site)

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