Un frémissement d'humanité répondrait-il aux canons du politiquement correct, prenant naissance dans ce temple du conformisme pleutre qu'est le parlement européen. Une règle de procédure introduite par trois députés non inscrits Philip Claeys (Vlaams Belang), Andréas Molzer (FPO) et Fiorello Provera (Ligue du Nord) protestant contre les meurtres de fermiers afrikaners vient de réunir 48 signatures de représentants de 19 Etats. On y relève quelques socialistes, Chrétiens-démocrates, Libéraux, comme le Belge Louis Michel, des membres non inscrits de ce que l'on appelle l'extrême droite et même... un communiste. En fait seul le groupe des Verts a refusé de signer l'interpellation. Ce qui d'ailleurs est tout à fait intéressant. Le peu ragoûtant Cohen-Bendit qui passe son existence à faire la leçon aux autres n'a rien à dire lorsque ceux que l'on massacre ne sont pas de son camp. On le savait il est vrai depuis longtemps. Piqûre de rappel.
Par ces temps bouleversés d'ailleurs les massacres d'enfants boers n'auront pas suscité une ride d'émotion chez les tartuffes qui, pendant quelques jours, se sont emparés de notre espace médiatique.
Sur les sites racistes noirs d'Afrique du Sud deux fonctionnaires de l'ANC ont diffusé pendant des mois une nouvelle comptine dont le refrain disait : « Un bébé blanc, une balle ». Les deux individus plastronnent toujours sur Internet. Mfundo Dlung-wane en rajoute même tranquillement sur le thème qui lui est cher : « Nous n'avons pas d'autre alternative que de tuer les bébés blancs. Simplement parce qu'ils vont grandir et opprimer nos bébés. C'est pourquoi nous tuons les bébés blancs. Lorsque le temps s'y prêtera, nous leur couperons la tête et ils deviendront des racistes blancs sans tête ». Alors imaginons une seconde - juste une seconde ! - le contraire. Un fonctionnaire des PTT qui chez nous posterait sur son site Facebook quelque chose comme : « Un bébé maghrébin ou un bébé noir... Une balle ». On doute que six mois plus tard, toujours dans son bureau de fonction il continuerait à faire le malin. Et pourtant on se marche sur les pieds, on rampe ici pour une caresse de quelque notable de l'ANC.
UN RACISME QUI NE DÉRANGE PERSONNE
C'est en mai 2010 que nos deux héros postent leur épigramme. A cette époque Jacob Zuma, président de la république d'Afrique du Sud, ne manque jamais de clore ses réunions publiques par une petite chanson dont le refrain est « Passe-moi ma mitraillette... ». C'est autre chose que le Karcher quand même ! Inspirée par toutes ces incitations venues de si haut, le 10 décembre de la même année une bande de bêtes féroces, âgées de 17 à 23 ans, déboule en plein après midi dans la petite ferme de Wilma et Attie Potgieter à Lindley dans l'État Libre d'Orange. D'abord les assaillants défoncent Attie, qui tente vaillamment de défendre sa famille, de 151 coups de "pangas", une lance effilée. Puis sur son corps sanglant ils jettent celui de Wilma qu'ils ont tuée d'une balle dans la tête après l'avoir soûlée de coups. Et sur ce tas de chairs encore frémissantes, lui ayant logé une balle dans la nuque, ils balancent le petit corps de Wiellemien âgée de deux ans. Pour couronner le tout la police (noire) du coin fit savoir dans un communiqué « qu'il s'agissait d'une banale tentative de vol qui avait mal tourné ». Sauf qu'il en est des milliers comme celle-là, qui ont mal tourné, des milliers d'enfants, de femmes, de vieillards Blancs découpés, éventrés, dépecés dans le beau pays "arc-en-ciel" de Mandela. Et ce n'est jamais du racisme quand les victimes de la barbarie sont blanches. Le silence complice des média fit une fois de plus la démonstration qu'il existe de bons terroristes comme il en est de monstrueux.
On pourra lire par ailleurs le texte singulièrement modéré voté au Parlement Européen par les 48 députés. A peine plus de 6 % des 736 inscrits. De quoi être atterré. C'est dire en somme que la quasi-totalité de ceux-ci - les mêmes qui ont poussé des cris d'orfraie lors des tueries d'Oslo ou du Sud Ouest - se contrefoutent de l'épuration ethnique pratiquée en Afrique du Sud contre les boers de la tribu blanche. Si tous les Partis sont représentés, les Verts exceptés - ce qui permettra de remettre à leur place les Mamère et les Joly lorsqu'ils viendront encore nous gonfler avec le terrorisme d'extrême droite —, une seule voix communiste, c'est vraiment le service minimum pour donner bonne conscience à Mélenchon. Et lui permettre à la première occasion de nous imposer ses prêchis prêchas de predikant à tablier de porc.
Ce qui frappe tout de même est que la presque totalité des tartuffes socialistes, centristes et gaullistes n'ont pas plus de compassion pour les enfants martyrs du platteland sud africain qu'ils n'en avaient il y a 50 ans pour les dizaines de petits Pieds-Noirs estropiés ou déchiquetés sous les bombes déposées par des terroristes. Que célèbre aujourd'hui de façon répétitive le service public français. Notamment la 2 et la 3 où fanfaronnent des porteurs de valises pour lesquels ces bombes là étaient légitimes. Les petits corps désincarnés n'étant que la rançon expiatoire ordinaire du colonialisme. Comme ils le sont aujourd'hui de l'apartheid.
René BLANC. Rivarol du 30 mars 2012
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Libye, Syrie… la France, agent de la CIA et du Qatar — Maître Marcel Ceccaldi
Libye, Syrie… la France, agent de la CIA et du... par Agence2Presse -
Au Sahara, le feu couve dans la poudrière
Les frontières territoriales dans le Sahara entre le Mali, le Niger, l’Algérie et la Libye ont toujours été ouvertes, et les Touareg les ont utilisées pour leur stratégie de commerce de contrebande et de migration. Mais depuis la guerre en Libye, beaucoup de choses ont changé. De plus, de nouveaux acteurs sont apparus sur ce terrain de jeu du Sahara, intéressés par les ressources de la région.
«Agence de Voyage: Arlit–Djanet, Arlit–Libya», c’est ce qu’on peut lire sur un panneau écrit soigneusement à la main devant la petite cabane en terre glaise au centre d’Arlit, ville d’Uranium dans le Niger du Nord. Dans la cabane se trouve un vieux bureau avec des listes de noms des passagers. Sur la paroi, revêtue de tissu rouge foncé, des photos sont accrochées qui – à la manière d’une publicité touristique – montrent comme l’agence transporte ses passagers vers l’Algérie ou vers la Libye: 30 personnes sont assises bien serrées sur un pick-up Toyota et roulent à travers le désert; chacun tient un bidon d’eau de 5 litres dans la main.
Dans la cabane se trouve Osman, bien habillé d’un Bazin orange avec un Chèche noir autour de la tête. Osman travaille ici comme responsable, lorsque le chef de l’agence, appelé Murtala, visite la dépendance de l’agence à Tahoua. En plus, il est Kamosho, c’est-à-dire celui qui «déniche des passagers», et le guide qui montre aux passagers à pied le chemin de l’Algérie à la Libye.
Autrefois, avant la guerre en Libye, m’explique Osman, les automobiles venaient jusqu’à Djanet et déposaient les passagers dans les jardins de l’oasis. Mais lorsqu’au cours de la guerre des militaires touareg et des mercenaires ont commencé à sortir la moitié de l’arsenal de Kadhafi du pays, les contrôles des forces de sécurité algériennes et nigériennes ont été renforcés. Depuis, plus aucun chauffeur n’ose transporter son chargement illégal jusqu’à Djanet, mais il congédie ses passagers à quelque 70 kilomètres de ce lieu, en plein milieu du Sahara. Ce qui a fait naître une nouvelle branche de profession, celle du guide, un guide qui connaît la région, qui amène directement les passagers jusqu’en Libye en passant par la frontière verte.Les intentions de l’UE et les stratégies locales
Cependant, ce commerce avec la frontière n’est pas forcément illégal, car ici au Niger, un membre de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, fondée en 1975), il est tout à fait légal de charger une Toyota de «sans-papiers» et de les amener jusqu’à la frontière de l’Algérie ou de la Libye. La Gendarmerie nationale en donne la permission contre une petite rémunération. Jusqu’à la frontière nigérienne, les convois de Toyota sont donc tout à fait légaux. Une fois passée la frontière, cela change d’un coup: le transport légal devient migration illégale.
L’Union européenne instrumentalise les Etats nord-africains comme avant-poste de la forteresse Europe, pour qu’ils interviennent contre les migrants potentiels vers l’Europe. Pendant que la Libye sous Kadhafi ne prenait pas de vraies mesures pour protéger ses frontières sud et que le pays dépendait en plus de la main-d’œuvre des migrants illégaux, l’Algérie poursuit avec dureté les acteurs transnationaux et essaye en même temps de contrôler la contrebande de benzine. Les Touareg1, qui exercent la contrebande de benzine ainsi que le trafic d’êtres humains depuis des années avec succès, et qui sont eux-mêmes des transfrontaliers par excellence, retrouvent cependant toujours de nouvelles stratégies pour détourner ces obstacles étatiques. (Kohl 2007, 2009, 2010).
«Que pouvons-nous faire d’autre?» m’explique un des chauffeurs. «Nous avons tous des familles, nos enfants ont faim, de quoi pouvons-nous vivre? De l’air? Au Niger, il n’y a pas de travail. L’Etat ne fait rien pour nous aider. Ou bien nous devenons tous des rebelles ou des bandits, ou bien nous chargeons nos Toyota de passagers et de benzine. Iban eshughl – pas de travail, c’est ça notre problème!»
Pendant la guerre de Libye, le trafic entre le Niger, l’Algérie et la Libye s’est arrêté complètement. Maintenant les premiers Haoussa commencent à retourner en Libye en espérant trouver du travail. Les Touareg hésitent encore à y retourner, la peur de la nouvelle Libye étant encore trop grande.Arlit, centre du commerce, de la contrebande et de la migration
Arlit est un centre du commerce et de la contrebande à l’intérieur du Sahara, entre le Niger, le Mali, l’Algérie et la Libye. En même temps, la ville est le point de départ de la migration illégale de personnes subsahariennes en route vers la Libye pour y trouver du travail ou pour aller plus loin, vers l’Europe.
L’Etat du Niger sait que l’on ne peut pas faire cesser les stratégies du «human trafficking». Ainsi on a trouvé une solution réciproque entre les acteurs, les Touareg et l’Etat: les chauffeurs doivent enregistrer leurs passagers. Cela est utile pour les passagers qui, en cas d’accident ou d’une panne automobile, peuvent être recherchés et trouvés, et cela les protège contre des chauffeurs sans scrupules qui ne sont intéressés que par l’argent et abandonnent les passagers en plein Sahara, c’est-à-dire à la mort. Cela est utile aussi pour les chauffeurs qui peuvent, en cas de contrôle militaire, présenter un laissez-passer et se distinguer ainsi des bandits, des rebelles ou des trafiquants de drogues, et ne seront pas poursuivis et sanctionnés.
Osman peut raconter beaucoup d’histoires de commerce avec la frontière. Jusqu’à la guerre en Libye, il a travaillé comme guide entre Djanet en Algérie et Ghat en Libye, et il a amené, moyennant une marche à pied de trois jours, de nombreux migrants potentiels vers l’UE, des Touareg et, en Libye, des chercheurs de travail. Avec le début des combats en Libye, il a quitté précipitamment le pays comme beaucoup de Touareg. De retour à Arlit, les chances de trouver un travail sont minimes. Avant tout pour ceux qui n’ont jamais fréquenté une école. Toutefois, même ceux qui peuvent présenter des diplômes peinent à trouver du travail.L’uranium – bénédiction ou malédiction ?
Cependant, Arlit est la ville dans laquelle la société française pour l’énergie nucléaire Areva exploite depuis la fin des années 1960 les plus grandes mines d’uranium du monde, Somaïr (exploitation depuis 1971) et Cominak (depuis 1978). Areva, pour la plus grande partie propriété de l’Etat français, est le leader mondial de technique nucléaire. En même temps, le Niger se classe sur le Human Developement Index de 20112 à l’avant-dernière place. Deux tiers du pays sont composé de désert et de demi-désert. La base économique est l’agriculture et l’élevage de bétail, fortement menacés par les sécheresses qui reviennent avec quelques années d’intervalles et de manque de pluies, ou bien, ces derniers temps, des pluies torrentielles. Un approvisionnement social par l’Etat n’existe pas, il n’y a pas de travail, et malgré un système scolaire de l’Etat, le taux d’analphabètes est très élevé, surtout parmi les femmes et les nomades (plus de 80%). Ibrahima, douze ans, fréquente une des écoles étatiques à Arlit. Il est en cinquième (CM1) et me décrit la situation de son école: «Nous sommes 93 élèves, garçons et filles. Nous avons deux enseignants, et par table il y a cinq élèves.» Le niveau de formation bas en est la conséquence.
Une grande partie de la population du Niger vit sous la menace de la faim, espère des aumônes et dépend de l’aide de l’Europe et de projets de développement. C’est le Nord, habité par les Touareg, qui est surtout concerné par la marginalisation et la mauvaise gestion économique. C’est bizarre, puisque le plus grand employeur du pays y est domicilié. Les travailleurs dans les mines d’uranium viennent presque tous des parties sud du pays, alors que les Touareg qui y vivent ne sont presque jamais embauchés.
Depuis quelques années, Areva s’est fait connaître par de gros titres dans les journaux. Greenpeace a pu prouver que lors de l’exploitation de l’uranium, ce n’est pas seulement la santé des travailleurs qui est menacée, mais que tout l’environnement de la mine est contaminé par des rayons radioactifs.3 Tout autour de la ville d’Arlit se sont formées des montagnes artificielles de déchets de la roche dont on a délavé l’uranium, et chaque année, des tonnes de roches s’ajoutent. Au marché d’Arlit, on vend du métal contaminé de la mine, et le sable dans beaucoup de maisons est partiellement radioactif jusqu’à 550 fois la valeur normale, raconte Moussa, un collaborateur de l’ONG locale, Aghirin Man4. Cette petite ONG a réussi à faire remplacer le sable contaminé dans des parties de la ville par du sable qui ne représente pas de risque.
Moussa lui-même a travaillé pendant des années en Libye comme traducteur dans le tourisme et, au courant des combats, il est retourné au Niger en espérant trouver du travail dans la nouvelle mine d’Imouraren planifiée par Areva, à 80 kilomètres au sud d’Arlit. Le dossier de Moussa avec des certificats et des diplômes est déjà déposé depuis un an à l’office de la commune. Jusqu’à présent sans réponse. «Sans relations ou corruption», dit-il de façon résignée, «aucun Touareg n’a une chance d’y parvenir.»Une nouvelle mine d’uranium évoque des différences tribales, mais aussi de l’espoir
Pour les travaux préparatoires à la mine d’Imouraren, qui devrait commencer en 20135 avec l’exploitation de l’uranium, on embauche expressément des Touareg de la région. Avec ça, Areva espère contenter la population indigène et empêcher de cette façon une autre rébellion et une augmentation du banditisme.
Les exigences des deux dernières rébellions (1990–1997 et 2007–2009) contiennent entre autre une participation explicite aux recettes de la mine.
Mais l’intégration principalement bienvenue de la population locale dans la nouvelle mine a déclenché un renforcement partiel des différences tribales. Ces dernières décennies, les différences tribales ont de plus en plus été poussées à l’arrière-plan par les forces locales, et les inégalités sociales et polito-économiques entre la «classe supérieure» dominante précoloniale (imajeren/imujar/imuhar), les anciens descendants d’esclaves (iklan) et les groupes anciennement tributaires (imrad) se sont peu à peu effacées au quotidien. Les mariages de préférence endogames ont été, surtout par la jeune génération (ishumar), dégagés de leur importance traditionnelle. A l’heure de l’économie du marché capitaliste, on trouve aussi des descendants d’anciens esclaves qui ont dépassé les anciens seigneurs concernant le capital économique. Mais, vu la possibilité de pouvoir travailler chez Areva, les différences tribales ont commencé à être instrumentalisées. Depuis, les tribus (tawsit) vivant autour d’Imouraren, en premier lieu les Ikazkazen et les Kel Aharus, sont en concurrence pour la position de porte-parole pour toute la région. En plus, depuis la rébellion de 2007 à 2009, les tribus vivant sur le même territoire sont empêtrées dans une querelle, déclenchée par l’enlèvement d’un des anciens des Ikazkazen par les Kel Agharus et renforcée au cours de la concurrence. Au niveau juste supérieur par contre, les deux groupes essaient d’empêcher l’embauche d’autres groupes venant des montagnes Air à l’est, en les dénonçant comme rebelles et bandits potentiels. Ainsi ils essaient avec véhémence de caser leurs gens, même s’ils ne disposent pas de diplômes appropriés.
Mais Imouraren représente le nouvel espoir pour tous les Touareg du Niger. Beaucoup de Touareg qui se sont enfuis de la Libye ne veulent pas y retourner, car ils craignent que la situation dans la Libye après Kadhafi soit loin de se stabiliser. Même plus de huit mois après la mort de Kadhafi, son esprit plane encore sur le pays. Avant tout ceux qui n’ont jamais été en Libye pensent que la Libye sans Kadhafi ne pourrait exister, ou bien, comme un sceptique l’a exprimé: «La Libye aura besoin de 42 ans pour que ça aille à nouveau bien.»Le chaos dans la Libye libre
Au fait cela ne va pas bien dans le sud du pays. Bien que là il n’y ait pas de querelles intertribales et toutes les oasis – sauf le petit al-Barkat, proche de la frontière algérienne qui, même après la mort de Kadhafi, a encore hissé le drapeau vert – se sont vite libérés des restes du vieux régime: toutes les administrations et offices publics, mais aussi les écoles, ont été détruits et pillés. Des meubles et le matériel de bureau se retrouvent soit dans des ménages privés ou bien ont été amenés hors du pays par les Touareg et mis en vente en Algérie, au Mali et au Niger. Moktar, par exemple, s’est emparé de cinq copieuses et les a ramenées à pied jusqu’à Djanet où elles attendent toujours un acheteur. A Agadez au Niger, sur des parkings immenses, se trouvent des véhicules volés de la Libye: des Land-Cruiser et des Pick-up Toyota flambants neufs, différentes marques de voitures de tourisme et une grande partie des ornements des sociétés chinoises de construction.
Dans les appartements vides des sociétés des chinois à Ghat, des Libyens et des migrants se sont tout simplement installés. Ajebu, une Targia nigérienne qui vit avec ces cinq enfants et son mari depuis des années en Libye, dans une construction en terre glaise délabrée, et qui n’a jamais rien vu des allocations sociales de Kadhafi, a tout simplement occupé un appartement vide de l’immeuble d’une société de construction chinoise. Toute joyeuse elle m’a raconté au téléphone: «Tu te rends compte! On a même de l’eau courante et de l’électricité, une vraie cuisine avec un plancher en dalles!»
Peu après la mort de Kadhafi et avec le vacuum de pouvoir en Libye, chacun a essayé de s’approprier de beaucoup de choses. C’est avant tout le Bureau pour la sécurité intérieure (maktab hars ad-dachiliy), craint par tout le monde et qui, aux temps de Kadhafi, avait pour objectif de tenir la population sous contrôle avec un système élaboré d’espionnage, qui a été complètement pillé et détruit à Ghat. – Ils ont avancé la justification que cette administration aurait été créée uniquement par Kadhafi et n’aurait (enfin) plus de légitimation. Les objets accaparés, des kalachnikovs neufs dans leur emballage original et des pistolets ont été distribués parmi les pilleurs ou vendus. On peut acheter la munition correspondante chez le marchand de cigarettes au coin de la rue: les balles de kalachnikov pour 50 gersh, celles pour les pistolets pour 25 gersh: la munition coûte autant qu’un chewing-gum. Et la violence est très élevée dans la Libye du Sud. Les jeunes garçons règlent maintenant leurs conflits pubertaires l’arme à la main. Zeinaba, une Targia vivant depuis 15 ans en Libye est bouleversée: «Nos enfants deviennent des bandits! Hier, ils ont de nouveau abattu un homme dans notre voisinage. Pour l’argent. Ça arrive maintenant tous les jours! J’ose à peine sortir dans la rue.» Son fils Elias l’approuve et ajoute: «Et l’alcool s’y ajoute en grandes quantités. Les gens boivent dans la rue, sont souls, tirent des salves dans l’air et braillent: ‹La Libye est libre!›»Les conséquences de la guerre en Libye
La liberté de la Libye a un prix énorme et ce ne sont pas seulement les Libyennes et les Libyens qui le paient, mais il est partagé dans toute la région du Sahara et du Sahel. Les armes passées clandestinement à travers la frontière de la Libye ont changé tout le Sahara en une poudrière prête à exploser. La majeure partie de l’immense arsenal d’armes de Kadhafi a été transportée hors du pays et sert maintenant différents rebelles au Mali, au Tchad ou au Soudan. Mais aussi des groupes terroristes, comme par exemple l’AQMI (Al-Qaïda du Maghreb islamique), en profitent.
Au Niger, presque chaque nomade est maintenant armé. A l’époque, les nomades Touareg portaient également des épées et des couteaux: comme aide au travail et comme protection contre les chacals. Mais aujourd’hui ce sont les kalachnikovs qui viennent de Libye, et servent pour l’autoprotection et des règlements de comptes, comme l’explique Bala, car la police et l’armée n’entreprennent que peu de choses contre les nombreux bandits qui attaquent leurs propres gens. «Depuis la guerre en Libye», ajoute-t-il, «on peut acheter autant d’armes qu’on veut au marché des animaux. Et même pas cher. Depuis, nous avons tous une kalachnikov à la maison pour nous protéger contre les bandits.» Le problème des bandits est une conséquence directe de la dernière rébellion. Au cours des pourparlers de paix, dirigés par Kadhafi, on a promis aux anciens rebelles l’intégration dans l’armée et des paiements de dédommagement, mais cette promesse n’a pas été tenue par l’Etat du Niger. Ces anciens rebelles mal payés ou bien pas payés du tout, et pour la plus grande partie toujours armés, se sont formés ces dernières années en un banditisme incontrôlé et ont déstabilisé aussi le Sahara.Insécurité fabriquée dans le Sahara et dans le Sahel
Cette phase croissante de déstabilisation et d’insécurité dans toute la région n’est cependant pas faite maison, mais initiée par des étrangers, et cela depuis qu’en 2001/2002, les USA sous George Bush ont déclaré la guerre au terrorisme et ont stigmatisé le Sahara et le Sahel comme zone potentielle de terrorisme et défini comme zone de retraite pour les militants extrémistes de l’Afghanistan. Les premiers enlèvements de touristes en Algérie en 2003 ont corroboré cette rumeur du Sahara comme zone terroriste. En 2004, George Bush a créé pour cette raison l’initiative Pan-Sahel (PSI) pour combattre avec le soutien des gouvernements locaux le soi-disant terrorisme. D’après Jeremy Keenan, il est clair que ces enlèvements ont bien été effectués par les extrémistes islamiques du GSPC (Groupe salafiste pour le combat), mais ont été planifiés par les services secrets algériens et américains pour corroborer le soupçon du Sahara comme zone terroriste. Pourquoi?
D’après Keenan, l’objectif des USA est de créer une base idéologique pour la militarisation de l’Afrique, afin d’avoir un accès primaire aux ressources.6 La motivation de l’Algérie de participer à cette mise en scène de combats est fondée dans son désir du rétablissement politique dans l’UE et dans l’Otan. En plus, l’Algérie avait besoin de soutien militaire des USA pour atteindre des objectifs politiques et d’hégémonie en Afrique de l’Ouest, et pour pouvoir tenir tête à la Libye. Les USA de leur côté avaient besoin d’un allié en Afrique pour pouvoir imposer leur militarisation. (Keenan 2006, 2009) Depuis 2005, on aperçoit un recul du bourrage de crâne des USA, mais des enlèvements ont toujours lieu dans le Sahara et dans le Sahel qui sont maintenant attribués au groupe désormais appelé l’AQMI.
Depuis l’enlèvement de collaborateurs et collaboratrices de la société Areva à Arlit en septembre 2010, on soupçonne aussi les Touareg nigériens d’avoir des contacts avec l’AQMI. La plus grande partie de la population locale refuse catégoriquement ces liens et accuse l’Etat nigérien de pratiquer un tel amalgame pour recevoir de l’argent de l’UE pour le combat contre le terrorisme. Quelques-uns croient cependant qu’il pourrait y avoir des Touareg qui, pour de l’argent, coopéreraient avec l’AQMI. Mais si de tels contacts existent, ils sont surtout de nature économique et non idéelle.
A toute une génération de jeunes Touareg, la base de vie a été retirée avec cette mise en scène du combat contre le terrorisme. Le tourisme dans le désert s’est effondré, des passages de frontières sont devenus plus difficiles et les stratégies de commerce et de contrebande criminalisées. La guerre en Libye a aggravé la situation et a laissé un grand nombre de réfugiés sub-sahariens sans travail. A une grande partie de jeunes gens les bases de vie ont été retirées. Il ne leur reste peu de stratégies pour se sortir de leur situation économique et sociale critique.Issue de la crise: Rébellion ou séparation?
Au Mali, où, le 17 janvier 2012, a éclaté une toute nouvelle rébellion, la coopération entre la fraction des Touareg et de l’AQMI est incontestable. Le chef d’Ansar Din, Iyad ag Aghali, coopère avec une fraction de l’AQMI.7
Mais la plus grande partie des rebelles Touareg au Mali, qui se sont formés dans le MNLA8 (Mouvement national de libération de l’Azawad), se distancient explicitement des contacts avec ces groupements extrémistes. L’Islam traditionnellement pratiqué de manière libérale par les Touareg n’est pas conforme aux idées salafistes.
Pour les rebelles maliens, il ne s’agit cependant plus de décentralisation, participation économique et soutien social comme lors des rébellions auparavant. Comme leurs exigences ultérieures à l’adresse de l’Etat national sont toujours restées sans succès, ils combattent maintenant pour l’autonomie et la séparation de l’Etat malien. Ils ont beaucoup de succès dans leur rébellion actuelle, pas en dernier lieu parce qu’ils ont un bon réseau et sont bien organisés et avant tout très bien équipés avec des armes en provenance de la Libye.La néo-colonisation du Sahara
Pendant que les Touareg maliens s’efforcent d’obtenir la reconnaissance de leur nouvel Etat, que les Touareg nigériens espèrent toujours avoir du travail dans la nouvelle mine d’uranium et que beaucoup d’Africains de l’Ouest veulent retourner en Libye pour trouver du travail, le Sahel est ravagé par une nouvelle famine. A l’époque, la Libye était l’un des premiers Etats à fournir de l’aide et du soutien aux nomades appauvris. Aujourd’hui, ce partenaire agissant vite manque. Pour les acteurs dans le Sahara et dans le Sahel, avant tout la France, les USA, et la Chine, mais aussi l’Inde, la Corée, le Canada et autres, il ne s’agit ni d’aide humanitaire, ni de soutien à la démocratisation, mais uniquement de ressources. Le pétrole, le gaz, l’uranium et le phosphate ont appelé de nouveaux acteurs sur scène, et ce sont avant tout les Touareg qui se retrouvent sur le terrain de jeu d’intérêts économiques et politiques globaux. La re-colonisation ou bien néo-colonisation (Claudot-Hawad 2012) du Sahara et du Sahel n’apportera ni la paix ni des concessions aux droits des minorités, mais une nouvelle matière inflammable à cette poudrière où déjà couve le feu. http://www.mecanopolis.org
Source: Die Zeitschrift für internationale Politik
Traduction : Horizons & Débats
1 Touareg est une spécification étrangère, qui est cependant entrée dans l’usage européen. Les termes émis varient selon la région et le dialecte: Imuhagh en Algérie et en Libye, Imushgh au Mali et Imajeghen au Niger. Le gh usuel dans beaucoup de transcriptions est prononcé comme un r parlé dans la gorge. A cause du lectorat étendu de ce magazine, j’utilise pour une meilleure compréhension la notion européisée de Touareg (pl.), singulier fém.: Targia, singulier masc.: Targui. Il est important de remarquer que Touareg est déjà une forme plurielle. Il n’y a pas de TouaregS!
2 Le Niger est rangé à la place 186 avant la République démocratique du Congo. http://hdr.undp.org/en/statistics/
3 Greenpeace International (6 mai 2010)
Areva’s dirty little secret, www.greenpeace.org/international/en/news/features/ArevaS-dirty-little-secrets060510/
Greenpeace International (2010) Left in the dust: Areva’s radioactive legacy in the desert town of Niger, www.greenpeace.org/international/Global/international/publications/nuclear/2010/Areva_Niger_report.pdf
4 www.ciirad.org/actualites/dossiers%202007/uranium-afriq//photos-niger.pdf
5 www.areva.com/EN/operations-623/a-topranked-deposit-ftir-longterm-minmg.htm
6 Jusqu’en 2015, 25% de la consommation en pétrole et en gaz des USA doivent être livrés par l’Afrique de l’Ouest (surtout depuis le Golfe de la Guinée) (Keenan 2009: 125 nach CIA Global Trends 2015).
7 Depuis sa fondation, le mouvement salafiste terroriste s’est fendu en divers groupes avec des stratégies et objectifs différents. Actuellement, il existe trois fractions dirigées par Abdul-Hamid Abu Said, Moktar bei Moktar et Yahya Abu-Hammam, appelé aussi Yahya Juani. (Interview de Jermy Kennan sur France 24, le 4 avril 2012; www.youtube.com/watch?v=BseudITb6U)
8 www.mnlamov.net/
Bibliographie
Claudot-Hawad, Hélène (2012). Business, profits Souterrains et Strategie de la terreur. La recolonisation du Sahara, www.temoust.org/business-profits-souterrains-et,15758
Keenan, Jeremy (2006). Security and Inseamty in North Africa, in: Review of African Political Economy, Nummer 108, 269–296, www.gees.org/documentos/Documen-01279.pdf
Keenan, Jeremy (2009). The Dark Sahara: America’s War on Terror in Africa, Pluto Press, New York
Kohl, Ines (2007). Tuareg in Libyen: Identitäten zwischen Grenzen. Reimer, Berlin
Kohl, Ines (2009). Beautiful Modern Nomads:
Bordercrossing Tuareg between Niger, Algeria and Libya. Reimer, Berlin
Kohl Ines (2010). Saharan «Borderline»-Strategies: Tuareg Transnational Mobility, in: Tilo Grätz (Hg.). Mobility, Transnationalism and Contemporary African Societies. Cambridge Scholars, Newcastle upon Tyne, 92–105*Ines Kohl est chercheur à l’Institut d’anthropologie sociale (ISA) de l’Académie des sciences autrichienne (ÖAW). Elle fait des recherches sur les Touareg, la culture des jeunes, la mobilité et la transnationalité en Libye, en Algérie et au Niger.
Courriel: ines.kohl(at)oeaw.ac.at; www.kohlspross.orgLien permanent Catégories : actualité, anti-national, géopolitique, insécurité, international 0 commentaire -
L'euro de la Hanse
Ce billet est paru dans l'Action Française 2000 du 6 janvier 2011 sous le titre Tallinn embarque avec Berlin. Il entre en archives RA. Il peut paraître "désaxé" de prendre la défense de l'euro fédéraliste dans un journal royal-souverainiste, mais c'est à dessein. Le premier souci d'un premier ministre de roi sera de remettre de l'ordre dans les comptes publics avant de penser à revenir au prestige de la monarchie. L'adoption de l'euro par la République française était un défi de bonne gestion... à l'allemande. On a vu que la démagogie inhérente au régime et la "récompense" des électeurs du camp vainqueur dans le droit fil du clientélisme latin ont saccagé l'intention de saine gouvernance jusqu'à ruiner l'Etat. Un roi qui ne saurait pas remettre ses comptes publics à l'équilibre ? ce n'est même pas la peine d'y penser, ni de travailler à sa restauration.Tallinn passe à l'euro pour achever de renouer avec une prospérité ancienne quand, à l'abri de forts remparts danois, elle était le port de bois et de sel le plus oriental de la Hanse allemande¹. Aujourd'hui, l'esprit hanséate est revivifié. Le plus petit des pays scandinaves est un acteur économique notable dans le domaine des nouvelles technologies au point que l'on se moque d'eux en parlant d'e-Stonie ; mais ils vendent aussi de la biotechnologie, des machines, des équipements électroniques, du textile et des produits de la filière bois ; leurs partenaires étant dans l'ordre, la Finlande (son frère culturel et plus gros investisseur industriel), la Suède qui tient le secteur bancaire et dont le comportement de crise a été critiqué, l'Allemagne qui jadis la créa et l'enrichit, puis la Lettonie, la Russie, la Lituanie et les États-Unis.
Est-ce dû au brassage d'étrangers résidents, les gens de Tallinn sont très ouverts d'esprit pour ne pas dire plus intelligents, comme l'ont montré par exemple les premières manoeuvres navales OTAN de la mini-flotte estonienne dont l'interopérabilité rapide fut remarquée (Baltron 1998). Cet Estonien à l'esprit vif n'a raté aucune occasion de prendre la remorque d'organisations internationales actives (OMC, OTAN, OCDE, OSCE, FMI, UE, OIF) qui lui apportent une ouverture concrète et un peu de sécurité, si l'on comprend bien que vivre dans le jardin de l'ours russe reste, malgré toutes les déclarations pacifiques de MM. Medvedev et Poutine, dangereux. Aussi, le gouvernement de Tallinn s'est-il ému officiellement de la vente à la Russie des bâtiments français de projection et commandement Mistral à mission offensive.
Ainsi donc, au moment où des économistes de renom mettent en pointillés la continuation de la zone monétaire Euro, un pays scandinave bien géré et industrieux rejoint-il le tournez-manège des preux et des gitans. Avec un déficit public de 1,3% du produit intérieur brut (pib) et une dette souveraine ridicule de 7,2% du pib, nul doute que l'Estonie se range avec les preux ! Anticipe-t-elle la scission des économies sérieuses du nord et des économies rieuses du sud ? A tout le moins elle embarque avec l'Allemagne et la Finlande dans ce qui pourrait être un nouvel euromark de la zone germanophone. La couronne estonienne (EEK) introduite en 1992 contre le rouble fut raccrochée dès le départ au deutschmark à la parité fixe de 8 pour 1. Le DEM prenant le nom d'euro, l'EEK continua à la parité de 1 EEK = 6,39 centimes d'euro ± 15 % au sein du mécanisme du taux de change européen (MCE II) à compter de 2004 comme le firent aussi ses cousins baltes et slovène. La Slovénie a converti ses tolars en euros en 2007 et la Lituanie et la Lettonie pensent abandonner litas et lats en 2014, si (?) les critères de convergence sont respectés. Pour eux, l'euromarkland est d'avenir. Pourquoi ?
L'euro fut créé par la France et l'Allemagne dans une optique de gestion prudente des comptes publics, après l'expérience concluante du SME qui avait vu M. Beregovoy accepter "à Montoire" de financer en creux une partie de la reconstruction des länder orientaux allemands en calant le franc sur le marc, ce qui modérait notre compétitivité relative.
La fin de l'euro actuel gangréné par les triples déficits³ des pays latins ne sera obtenue que par un divorce des créateurs. Où en sommes-nous ? Derrière l'enfumage de circonstances - les élections ici succèdent aux élections là - ce qui se débat en Allemagne aujourd'hui laisse accroire que la Deutschland AG a fait sa religion d'un largage des pays-lests, définitivement incapables de rétablir leurs comptes. L'ancien chef du patronat "teutonique", Hans-Olaf Henkel, n'envoie pas dire dans un livre au titre explicite, "Sauvez notre argent, l'Allemagne est en soldes", que les maillons faibles doivent dégager la piste et que toute péréquation des richesses dont ont abusé les cigales latines empruntant aux taux obtenus par la fourmi allemande, doit leur être refusée. La générosité allemande reste la limite infranchissable de la solidarité européenne ; elle est atteinte.
Quand on compare les poids et performances respectifs des deux zones évoquées, on est vite convaincu que la sécession est possible pour les uns et que, pour nous, la mise en accusation de l'euro dans le marasme français devra être remplacée par un bouc émissaire nouveau... je parie gros sur notre "fabuleux"² modèle social. Nous retournerons à notre piastre nationale, d'usage strictement intérieur, sans pouvoir interdire l'usage de devises cotées dans notre commerce de gros et à l'import-export. Le franc revenu, adossé à des déficits, monstrueux rapportés à l'économie du pays, sera incapable de tenir son rang sur les écrans des marchés et vite dévoré par l'euromark ou le dollar. Notre fibre européenne nous obtiendra le titre de leader des latins, quelque "Reine des gitans", et Berlin gouvernera en sous-main ce qui restera de l'Europe institutionnelle après le choc. Ces gens sont très sérieux quand il s'agit d'argent. Les Estoniens l'ont bien compris.
http://royalartillerie.blogspot.fr
Notes:
(1)Union politique et mercantile des ports baltes et de la Mer du nord, étirée de Bruges à Novgorod, qui traitait sur un pied d'égalité avec les princes, ses voisins. Leurs comptoirs allaient très loin dans les terres par les fleuves. Elle achèvera son déclin au traité de Westphalie qui consolidera les états-nations, ses concurrents.
(2)Les brochures distribuées en Chine aux étudiants chinois cherchant une faculté à l'étranger mettent au premier plan les conditions extraordinaires faites aux étudiants inscrits en France, avant même le coût modique de telles études comparativement aux autres universités occidentales. Nous ne reprenons pas cet argumentaire que tout le monde connaît ici.
(3)Deficits budgétaire, social et commercial.
Postscriptum du 17.01.11: Georges Lane donne une critique lourdement fondée de l'euroïsation de l'Estonie, en cliquant ici. -
Good morning Kaboul !
L'ISAF pliant les gaules, c'est une nouvelle ère qui se lève en Afghanistan. Les chaînes d'information comme France24 ou France2 nous ont proposé des reportages sur le retrait, plutôt bien faits. Trois mille soldats français seront rentrés à la Noël. Trente mille soldats américains seront rentrés à la Noël. Ceci dit pour ne pas jeter la pierre injustement à notre gouvernement qui ne peut être plus royaliste que le roi. C'est après la déclaration fracassante de Nicolas Sarkozy de retirer ses billes du bac à sable que Barack Obama, un instant surpris, prit la même décision. François Hollande a accéléré le mouvement et l'a sans doute rendu plus cher.
En apprenant la décision de l'ISAF de terminer sa mission en 2014, le secrétaire général de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), Nikolaï Bordiouja, a déclaré : « A l'heure actuelle, le facteur afghan détermine un large éventail de menaces dans la région eurasienne, l'Afghanistan constitue une source de prolifération de stupéfiants, d'armes et d'idées islamistes dans la région. Nous estimons que le retrait envisagé de la Force internationale d'assistance à la sécurité ne tardera pas à aggraver la situation: les structures radicales et nationalistes intensifieront leurs activités visant à encourager les tendances contestataires et à accentuer les contradictions inter-ethniques et inter-confessionnelles dans les pays membres de l'OTSC (Russie, Biélorussie, Arménie, Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan) ». L'Ouzbekistan s'est retiré de l'OTSC pour l'orgueil de son président autocrate Nazarbaïev, et a bloqué la voie d'issue septentrionale par pur caprice, nous obligeant à louer des Antonov à l'Ukraine ou à la Russie.L'affaire afghane est un échec si on s'en tient à la feuille de route des néocons du Pentagone de jadis qui avaient prévu d'établir une démocratie du modèle de Westminster dans un pays tribal ou tripal (pareil). Si l'on s'en tient à celle de Barack Obama, dévoilée en son temps par Joe Biden, c'est un demi-succès : «Clear-Hold-Build-Transfer» tel était l'ordre du jour. La protection des Afghans priorisée par le général Stanley McChrystal a plutôt bien réussi, malgré les kamikazes qui signalent le pessimisme accru de donneurs d'ordres pareils. Malgré la mauvaise volonté des unités de l'ANA à faire leur part du job - les engagements sont majoritairement alimentaires - la Coalition a fait la démonstration que les Talibans n'étaient pas invincibles sauf à se faire sauter comme des bombes humaines, vocation somme toute peu fréquente. Les troupes afghanes tiendront tant que la solde tombera. Les cadres militaires afghans déplorent un transfert de responsabilités sans appui aérien ni artillerie lourde ; faudrait-il encore qu'ils soient capables d'articuler ces appuis avec le combat d'infanterie qui apparemment se limite encore à des patrouilles de reconnaissance, au mieux à la manoeuvre de niveau section avec ses appuis organiques. C'est d'ailleurs le format de leurs adversaires. Nul doute que si la nouvelle infanterie afghane avait montré plus de mordant dans les OMLT (Equipe de liaison et de tutorat opérationnel = compagnie d'instruction), l'ISAF aurait détaché des moyens tactiques de niveau bataillon pour surclasser définitivement ses adversaires. Toutefois l'affaire n'est pas finie, les Américains observent la transition car ils y ont intérêts au sens pluriel.
Les nôtres ont fait une campagne impeccable, hormis la triste embuscade d'Uzbin qui relève de la faute de commandement (défaut d'éclairage). Les résultats obtenus sur nos zones d'effort sont là. Les insurgés n'y sont pas tranquilles puisque la tactique de base fut de les harceler sans cesse et de ne pas les attendre (comme le faisaient les Italiens qui nous y avaient précédés). C'est le chasseur inlassable qui peut gagner une guerre asymétrique de basse intensité, pas la sentinelle du désert des Tartares. Nos tactiques de chasse sont éprouvées, elles datent de la guerre d'Indochine. Si l'ANA se convertit à l'offensive permanente, avec un peu de renseignement électronique, quels que soient les moyens alignés, elle finira par pulvériser les réseaux de commandement talibans qui débanderont leurs effectifs ou les expatrieront chez les voisins, comme l'armée française y était parvenue à la fin des opérations d'Algérie sur les deux frontières.
Nous retirons de cette expédition une mise à niveau du règlement de combat et un aguerrissement certain de nos troupes, trop longtemps confinées dans la gendarmerie coloniale où elles avaient perdu pugnacité et coordination réflexe interarmes ; et parfois la morale du combat. Le raid aérien ivoirien à l'heure de l'anisette sur la position française de Bouaké (6.11.04) nous avait convaincu d'une certaine indolence du corps expéditionnaire Licorne. Le travail en Afghanistan a été intense, complexe, continu en 7/24 et stressant dès qu'il s'est avéré que l'ennemi avait infiltré les rangs de l'ANA. Mené en coalition, il ne souffrait pas d'excuses ou le camouflage des insuffisances car il n'y avait rien à "expliquer" à quelque supérieur hiérarchique ayant la main sur la carrière. Tout se sait, immédiatement, à haut niveau, se corrige immédiatement (en théorie). Le résultat obtenu est un réhaussement qualitatif sensible des aptitudes au combat, et parallèlement une remise en question d'une idéologie de sophistication de nos armes, finalement moins adaptées à la guerre de longue haleine que ne le promettaient les démonstrations au camp de Satory. La réduction du format de nos armées que l'impéritie de la République exige maintenant doit prendre en compte les leçons de cette guerre à tous points de vue utile. On y reviendra au prochain "livre blanc" de la Rue Saint-Dominique.
Reste le peuple afghan. Usé, abusé par des décennies de guerre, il n'aspire qu'à la tranquillité. Se nourrir de sa besogne, élever ses enfants, vivre en paix et sécurité. Mais le socle tribal, la vendetta d'honneur, la prégnance d'un islam rustique, la coutume virilisée à outrance, sont des défis qu'aucune armée occidentale peut relever avec succès. Quoique ! A l'est, la prise de conscience du peuple pakistanais qu'il réchauffait en son sein des monstres au prétexte du fondamentalisme islamique, change la donne. La sauvagerie intégriste à l'endroit de la jeune Malala Yousufzai, une petite Jeanne d'Arc de la vallée de Swat, n'est plus excusée. Les pithécanthropes lubriques se réclamant d'Allah auront de moins en moins leur place dans les villes pakistanaises. Il faut souhaiter que cette répulsion gagne les villes afghanes, même si la religion comme partout est un ferment de disputes sérieuses, ainsi que l'a montré la dernière rixe sanglante sunno-chiite à l'université de Kaboul. Mais le meilleur succès est côté filles.
Les femmes et jeunes filles afghanes des villes ont eu le courage de prendre le progrès à bras le corps et d'investir des métiers ou occupations "non conformes aux rites". Des reportages édifiants sur leurs accomplissements - il y a même des écoles de boxe pour les filles - se sont succédés, qui rassurent sur le genre humain, et toujours serrent le coeur au chaos annoncé par les oiseaux de malheur auquel nous ne voulons pas croire. Il faut que le pouvoir afghan protège cette libération des moeurs féminines par tous moyens, car elle est sa vraie richesse.
Hommage aujourd'hui à nos soldats qui furent à la peine pour avoir permis ces avancées décisives pour le peuple afghan. Le stress de l'insécurité retombé, ils verront bientôt les fruits de leur travail. -
Géopolitique : Les otages français dans le monde
L’Hexagone dans le viseur des Islamistes ? Alors que les prises d’otages de ressortissants français se multiplient à travers le monde, les intérêts de la France à l’étranger semblent être devenus la cible des terroristes.
- SOMALIE
Depuis le 14 juillet 2009,plus de trois ans, Denis Allex, un agent de la DGSE (services du renseignement), est détenu en Somalie par des insurgés islamistes.Il avait été enlevé avec un autre agent qui a lui recouvré la liberté en août 2009. Denis Allex apparaît en juin 2010 dans une vidéo sur des sites islamistes où il presse la France de cesser tout soutien au gouvernement somalien. Le 13 juillet 2012, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, assure qu’il est en vie. Le 4 octobre, Denis Allex apparaît, pâle et les yeux cernés, dans une vidéo où il lance un “message de secours” au président Hollande, qu’il presseDENIS ALLEX, AGENT DE LA DGSE OTAGE EN SOMALIE ! NE L’OUBLIONS PAS !
d’oeuvrer à sa libération.
- NIGER
Le 16 septembre 2010, au Niger,cinq Français, un Togolais et un Malgache collaborateurs du groupe nucléaire public Areva et de son sous-traitant Satom, sont enlevés à Arlit (nord), un site d’extraction d’uranium. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) revendique le rapt le 21 septembre.La Française Françoise Larribe, malade, et les otages malgache et togolais sont relâchés le 24 février 2011.En avril 2011, Aqmi diffuse une vidéo où les quatre otages restant “supplient” le président Sarkozy de retirer les troupes françaises d’Afghanistan. Le 25 mars 2012, le ministre à la Coopération Henri de Raincourt assure que les otages “sont en vie”. Le 8 septembre, un site privé mauritanien publie une vidéo tournée le 29 août dans laquelle les otages appellent à négocier pour leur libération.- MALIDans la nuit du 24 novembre 2011,deux Français, Serge Lazarevic et Philippe Verdon, en voyages d’affaires selon leurs proches, sont enlevés dans leur hôtel à Hombori, dans le nord-est du Mali. Le 9 décembre, Aqmi, qui a revendiqué l’enlèvement, publie leurs photos.Dans une vidéo tournée en février 2012, les deux otages demandent au président Sarkozy de tout faire pour dénouer leur situation. Le 10 août 2012, le site mauritanien Sahara Medias publie une vidéo dans laquelle Philippe Verdon parle de ses “conditions de vie difficiles“.Le 13 octobre, un jihadiste accuse le président français de mettre “en danger” la vie des otages français au Sahel en soutenant la préparation d’une opération contre les islamistes armés dans le nord du Mali. François Hollande se dit déterminé à tenir la “ligne” fixée par la France contre le terrorisme. Le 13 novembre le président Hollande affirme qu’il fait tout pour que les ravisseurs des six otages français détenus au Sahel “comprennent que c’est le moment de les libérer“.Le groupe islamiste armé Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un de ceux qui occupent le nord du Mali, est l’auteur du rapt de Jules Berto Rodriguez Léal survenu le mardi 19 novembre 2012, un Français de 61 ans mardi soir dans l’ouest du Mali.C’est son porte-parole qui l’a annoncé, ajoutant que le Mujao allait “prochainement publier une vidéo de l’otage”. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour “enlèvement et séquestration en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste”, confiée à la DCRI.- MEXIQUEChef d’orchestre de profession, Rodolfo Cazares a été enlevé (par un cartel mafieux) le 9 juillet 2011 à 4h30 du matin à Matamoros au Mexique, à la frontière du Texas. A l’époque, dix-huit personnes avaient été enlevées. Deux jours plus tard, femmes (dont Ludivine, l’épouse de Rodolfo) et enfants avaient été libérés. Une rançon de 100.000 dollars a été versée en quatre jours mais aucune autre libération n’a eu lieu.Ludivine a saisi le quai d’Orsay. Mais on lui a conseillé de ne pas médiatiser l’affaire, car la France a déjà des relations difficiles avec le Mexique, à cause de l’affaire Florence Cassez.Sur RTL, elle lance un appel au Président de la République pour qu’il la reçoive et qu’il s’occupe du dossier, et surtout qu’il en parle au nouveau président mexicain que François Hollande recevra mercredi à l’Élysée.Sur RTL, Ludivine lance un appel à François Hollande pour qu’il intervienne en faveur de son mari
DOCUMENT RTL – Ludivine : “je n’ai pas le sentiment d’être entendue par les autorités française et mexicaine”
RTL – TF1 – Otages du monde – Alakhbar.info via
http://fortune.fdesouche.com -
Pierre Dortiguier parle de "La faillite du monde moderne" et de Salim Laïbi
Pierre Dortiguier, professeur de philosophie, nous parle de Salim Laïbi et du livre "La faillite du monde moderne" dont il a écrit la préface.
Le livre est disponible sur Kontre Kulture. "La faillite du monde moderne" par Salim Laïbi
Pierre Dortiguier parle de "La faillite du monde... par ERTV