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international - Page 1375

  • La Russie sur l'échiquier mondial

    En 1991, la Russie renaissait des débris de l'empire soviétique. L'objectif primordial de la Russie était de rejoindre les rangs des « peuples civilisés » selon les termes du Ministre des affaires étrangères de l'époque (Andreï Kozyrev). La classe politique et la population russes étaient convaincues dans leur majorité que le pays obtiendrait de sa démocratisation des résultats politiques mais aussi une aide économique massive. Ces espoirs seront rapidement déçus. Par ailleurs, la Russie allait ressentir le mépris des occidentaux à son égard dans la gestion de la crise irakienne puis dans celle du Kosovo. Aussi les Russes se sont-ils écartés de l'Occident.

    Pour sa part, l'Occident espérait que la Russie se transformerait rapidement en une démocratie avancée, avec une économie de marché prospère, et qu'elle serait solidaire sur les grandes questions internationales. Ces attentes excessives ont conduit au désenchantement et au refroidissement des relations diplomatiques. La politique étrangère russe, peinant à parler d'une seule voix, réagissant au coup par coup, a irrité ses partenaires. Les scandales de corruption dans l'entourage de Boris Eltsine, les chassés croisés ministériels, la nouvelle guerre de Tchétchénie alimentèrent en Occident une hostilité croissante envers la Russie.

    Mais la diplomatie russe connaît aujourd'hui un revirement. Malgré les incompréhensions qui se sont accumulées au cours des dernières années, les dirigeants sont aujourd'hui conscients que tout repli sur soi aurait de lourdes conséquences pour le pays (la modernisation de l'économie est notamment impossible sans des investissements étrangers massifs).

    Arrivé au pouvoir le 31 décembre 1999, Vladimir Poutine a adopté une nouvelle doctrine qui peut se résumer par une combinaison : libéralisme économique, renforcement du pouvoir d'État, politique extérieure indépendante et active. Il s'est engagé dans la double voie de l'alliance avec les pays européens et du retour de l'influence russe dans l'espace anciennement soviétique et en Asie. Il s'agit de redonner à la Russie le statut de grande puissance.

    La perte d'influence de la Russie au niveau international est en grande partie due à l'enlisement des réformes intérieures. L'autorité centrale est détériorée et la corruption bien installée. Les sorties de capitaux atteignent des sommes vertigineuses. La société russe présente de nombreux signes de fragilité, dont le principal est le déclin démographique. La Russie est atteinte dans son image.

    I - Les relations de la Russie avec l'Occident

    Malgré ses handicaps, la Russie compte par ses ressources et sa capacité nucléaire (elle reste en ce domaine la deuxième puissance après les États-Unis). La Russie conserve-t-elle un rêve impérial ? Son lourd passé alimente toujours les craintes des occidentaux.

    Les événements du 11 septembre sont venus modifier la façon dont la Russie est perçue, permettant un rapprochement sans précédent avec les États-Unis. L'hostilité ancestrale a laissé place à des déclarations amicales étonnantes.

    Rappel des faits

    La volonté de rapprochement du Président Poutine était perceptible depuis plusieurs mois. Lorsque les attentats du 11 septembre frappèrent de plein fouet les Américains, Vladimir Poutine fut le premier chef d'État étranger à présenter ses condoléances au Président Bush. Cet événement représentait alors un test décisif pour sa carrière politique. De symbolique, l'élan russe allait devenir concret en l'espace de deux interventions télévisées. Le 22 septembre, le Président Poutine déclarait : « la Russie n'a pas d'autre choix que de participer à la coalition contre le terrorisme, car ce dernier ne peut être vaincu que par un front uni de toutes les forces du monde civilisé ». Deux jours plus tard, en Allemagne, il énonçait les « cinq points » de la participation russe à la coalition internationale menée par les États-Unis (échange de renseignements, permission de survol de l'espace aérien russe pour des missions humanitaires, contribution à d'éventuelles opérations d'extraction en Afghanistan même, utilisation de bases militaires en Asie centrale, aide accrue aux forces de l'Alliance du Nord).

    Depuis les échanges se sont multipliés, George Bush arguant de sa totale « confiance ». Ni Gorbatchev ni Boris Eltsine n'avaient pu susciter ainsi l'intérêt américain.

    Quelles sont les raisons du rapprochement, côté américain ?

    Le terme de « fatigue russe » caractérisait encore récemment la relation des États-Unis avec la Russie.

    Les États-Unis se sont, à de multiples reprises, félicités de la coopération sans précédent apportée par Moscou après les attentats du 11 septembre en matière de lutte contre le terrorisme et d'aide dans leur campagne en Afghanistan. Les Américains peuvent pourtant clairement se passer d'une entente sur ces points. Mais ils peuvent ainsi espérer supprimer des points de blocage venant des Russes, sur des sujets jusqu'à présent litigieux.

    Les marques d'intérêt accordées par les États-Unis n'empêchent pas ceux-ci de rester sur un plan de supériorité : ils veulent donner à la Russie l'impression de traiter d'égal à égal, lui laissant la satisfaction d'une image flatteuse vis-à-vis de la communauté internationale. Mais dans les faits, les Américains ne cèdent rien sur ce qu'ils estiment être de leur intérêt supérieur.

    Une illustration récente en est le retrait des États-Unis du traité ABM. Le traité ABM conclu entre les deux pays du temps de l'Union soviétique interdisait le déploiement d'un système d'interception des missiles balistiques tel que celui envisagé par Washington. La Russie était farouchement opposée à toute remise en cause du Traité. Pourtant, le 13 décembre dernier, George Bush a annoncé le retrait des États-Unis du traité dans le but de préparer le déploiement d'un bouclier national antimissile efficace. La Russie a exprimé son désaccord mais n'a pas adopté de position dure, restant fidèle à sa ligne de conduite récente.

    Le second point de conflit à venir reste la question de la réduction des armements stratégiques. Si les États-Unis n'a pour l'instant rien concédé, les apparences sont sauvées pour la Russie grâce à la multiplication des rencontres portant sur le nombre de têtes nucléaires à conserver par les deux pays.

    Les Américains accompagnent le traitement rapide de ces dossiers stratégiques (à leur avantage) par des concessions diverses (appui pour l'adhésion rapide de la Russie à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), question de la dette russe.

    Quelles sont les raisons du rapprochement, côté russe ?

    Les spéculations abondent sur la nature des bénéfices que Vladimir Poutine peut espérer retirer de ce tournant.

    L'objectif invoqué est la lutte contre le terrorisme en Asie centrale. Selon Vladimir Poutine cet objectif devient déterminant alors que traditionnellement, le renforcement de la position américaine en Asie centrale est craint : « ce qui m'inquiète ce n'est pas la position des États-Unis en Asie centrale, c'est le terrorisme qui passe de l'Asie centrale à la Russie ». Il s'agit donc de la raison officielle.

    Mais le bénéfice le plus évident pour la Russie est de justifier sa lutte contre les insurgés tchétchènes en les assimilant aux terroristes. Les Occidentaux ont reconnu le rôle joué par le fondamentalisme religieux et le terrorisme international dans le conflit tchétchène. Ils ont aussi promis de fermer les robinets financiers alimentant les combattants. A travers la lutte contre le terrorisme, c'est l'indépendantisme tchétchène qui est visé par la Russie.

    Plus largement, la Russie veut utiliser politiquement cette crise internationale, qu'elle perçoit comme un chamboulement complet des équilibres stratégiques, afin de participer à part entière au « monde du XXIème siècle ». Cela signifie une volonté d'intégration de la Russie dans l'Union européenne, et surtout une coopération nouvelle avec l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN). Depuis son arrivée au pouvoir, Vladimir Poutine a montré sa volonté de négocier avec l'Union européenne comme avec l'OTAN pour trouver des solutions qui prennent en compte ses intérêts. Selon lui, la Russie n'aurait rien à gagner à déserter ces institutions.

    La volonté de se rapprocher de l'Union européenne se traduit par de nombreuses initiatives multilatérales et bilatérales. La Russie a resserré ses liens avec tous les pays européens. Le partenariat avec l'Allemagne(son principal créditeur) domine car elle est perçue comme la « locomotive des rapports de l'Union européenne et, plus généralement, de l'Europe avec la Russie ».

    Les événements du 11 septembre ont permis une avancée spectaculaire sur le dossier de l'OTAN. Puisque la Russie participe alors à une coalition menée par les États-Unis et que le secrétaire général de l'OTAN reconnaît que le terrorisme est une question de sécurité, il importe selon elle de trouver de nouveaux mécanismes l'associant plus directement aux décisions.

    La prise de position de la Russie sur le terrorisme lui permet d'entrevoir une transformation de la nature de l'OTAN. Le vieux conflit concernant l'élargissement de l'OTAN à d'anciens pays communistes serait alors oublié.

    En effet, la Russie est longtemps restée inébranlablement hostile à ce qu'elle considère comme un « grignotage stratégique progressif » de la part de l'OTAN. Son inquiétude s'est traduite dans le passé par de nombreuses menaces de représailles plus ou moins crédibles, qui restèrent sans effet. Finalement en 1997, la Russie et l'OTAN signèrent un accord instituant un conseil permanent permettant aux deux parties de coopérer. Ce changement démontrait que Moscou ne pouvait s'opposer à la volonté américaine. En 1999, la Pologne, la République tchèque et la Hongrie ont adhéré à l'OTAN. Neuf pays entendent être candidats : la Roumanie, la Bulgarie, la Slovaquie, la Slovénie, la Macédoine, l'Albanie et les trois pays baltes, la Lettonie, la Lituanie et l'Estonie. La Russie espère que les pays baltes, à ses frontières, soient exclus du processus d'élargissement.

    Peut-être ces pays deviendront-ils membres de l'OTAN, mais il s'agira alors d'une autre OTAN, avec une Russie traitée en partenaire privilégié, associée aux décisions de l'organisation au point de pouvoir exercer une sorte de droit de veto de fait.

    Quels sont les risques politiques encourus par le Président Poutine ?

    Les réactions hostiles proviennent de cercles qui ne sont plus aussi importants qu'auparavant (armée, services de renseignement). Par ailleurs, au cours de la dernière décennie s'est développée une classe moyenne qui semble plutôt avide d'intégration avec l'Ouest. Globalement, la population reste assez indifférente à la politique étrangère. La popularité de Vladimir Poutine lui permet pour le moment de garder le champ libre.

    II - Une politique multipolaire

    Tout en souhaitant éviter de se placer en situation conflictuelle avec l'Occident, la Russie est fidèle à une politique multipolaire.

    La politique étrangère russe se présente comme un compromis :
    - rechercher des points d'accord avec la politique américaine ;
    - resserrer les liens avec des partenaires également préoccupés par « l'hyperpuissance » américaine et aspirant à un nouvel équilibre.

    La Russie présente la particularité d'appartenir géographiquement et historiquement à l'Europe, à l'Asie extrème-orientale et au Moyen-Orient. Elle a donc des intérêts nationaux dans ces trois directions, ce qui suscite de vifs débats internes sur sa vocation occidentale ou asiatique et sur son lien indissoluble avec l'Islam.

    Lorsque les tensions se sont multipliées avec l'Occident dans les années 90, la Russie s'est rapprochée de la Chine . Un partenariat s'est alors mis en place. Les deux nations ont des préoccupations communes :

    - la Chine comme la Russie reprochent à l'hégémonie américaine la rupture d'équilibre qu'elle entraîne sur la scène mondiale ;
    - les deux pays craignent l'islamisme politique radical ;
    - ils partagent les mêmes vues sur des dossiers tels que le rôle de l'ONU (rejet du concept d'ingérence), l'élargissement de l'OTAN ou la stabilité stratégique (attachement au Traité ABM et hostilité aux projets américains de défense antimissile) ;
    - la Chine soutient l'intervention militaire russe en Tchétchénie et la Russie se déclare solidaire sur la question de Taiwan.

    Les liens se traduisent surtout par des ventes de matériel militaire. La Chine a décidé de faire de la Russie son partenaire essentiel pour la modernisation de l'équipement de ses forces armées. Elle représente 30 à 40 % des exportations d'armes de la Russie pour un montant annuel estimé à plus d'un milliard de dollars (en constante augmentation). Les observateurs occidentaux estiment que la Russie va devenir en grande partie « l'arsenal » de la Chine.

    Il faut cependant noter les limites de ce partenariat. La Chine veut éviter l'émergence de pôles concurrents. La Russie ne l'intéresse que si elle garde ses faiblesses et si elle renonce à ses relations avec le Japon et l'Inde (la Russie vend presque autant d'armements à l'Inde qu'à la Chine). Par ailleurs, les craintes russes sur d'éventuelles revendications territoriales chinoises sont perceptibles à travers le refus de Moscou de livrer à la Chine des armements trop sophistiqués. Et le soutien de la Chine au Pakistan est mal perçu.

    L'Inde représente un autre partenaire privilégié de la Russie. Comme pour la Chine, la Russie n'a plus de moyens économiques ou financiers et doit s'en tenir au terrain politique et militaire. Les contrats d'armement ont représenté un tiers des 4,4 milliards d'euros de ventes d'armes réalisées en 2000 par la Russie.

    L'attention portée à l'Asie par Vladimir Poutine depuis qu'il est au pouvoir montre qu'il entend relancer la diplomatie russe dans cette région.

    Dans le reste du monde, la Russie tente de renouer avec les anciens alliés de l'URSS. La plupart (Cuba, Algérie, Vietnam, Irak) sont des pays fortement endettés à son égard. Dans d'autres pays, comme l'Iranou la Turquie, la Russie entend gagner de nouvelles parts de marché. Les ventes d'armes à l'Iran sont à l'origine de l'hostilité américaine : la Russie joue sur deux tableaux.

    III - La Russie et son « étranger proche »

    En améliorant son image sur le plan international, la Russie peut également espérer reprendre de l'autorité sur les États de la CEI. Le Président Poutine a la volonté de rétablir sa « sphère d'influence » à l'intérieur des anciennes frontières de l'URSS, et en a expressément fait sa priorité.

    Précédemment, on peut parler d'un échec de la politique russe avec les nouveaux États indépendants.

    L'erreur originaire réside dans le choix russe au lendemain du démantèlement de l'URSS. Certes, la Russie a toujours considéré « l'étranger proche » comme sa sphère naturelle d'influence, mais la région n'a pas fait partie de ses priorités. Elle représentait un fardeau trop important pour la Russie qui souhaitait une transition rapide vers l'économie de marché. Aussi la position de la Russie dans la région s'est-elle beaucoup dégradée au cours de la dernière décennie.

    La CEI, Communauté des États Indépendants créée en 1991 aurait pu être l'instrument de l'intégration. Mais l'absence de consensus entre les pays membres sur les fondements et sur l'avenir de la CEI l'a privée de cohésion (crainte des ambitions des pays voisins, d'une perte de souveraineté). L'objectif d'intégration ne paraissant pas réaliste à court terme, les dirigeants russes ont maintenant décidé de privilégier l'approche bilatérale dans leurs relations avec leurs partenaires de la Communauté. Les cas de figure sont variés selon l'historique des ex-républiques. Citons trois d'entre elles :

    La Biélorussie est très proche de la Russie. En 1999, les deux pays ont conclu avec la Russie un traité débouchant sur une sorte de confédération (à terme, sur une fusion). La dépendance biélorusse est grande sur le plan financier et surtout énergétique. La Biélorussie joue un rôle stratégique de bouclier, troupes et infrastructures russes étant installées sur son territoire.

    Si la Biélorussie est le plus proche partenaire de la Russie parmi les anciennes Républiques de l'URSS, l'Ukraine a toujours cherché à prendre ses distances. Le dialogue russo-ukrainien a échoppé dès le début sur des questions politico-militaires. Est venu s'ajouter un lourd contentieux économique portant sur la dette ukrainienne à l'égard de la Russie (hydrocarbures). Les tracasseries douanières entre la Russie et l'Ukraine sont devenues les pires de toute la CEI. Malgré ces frictions, Moscou et Kiev ne sont pas allés jusqu'à une rupture irréversible. Politiquement affaibli par des scandales, le Président ukrainien Koutchma a eu besoin de soutiens extérieurs. Aussi Vladimir Poutine a-t-il relancé de manière spectaculaire le dialogue politique. Parallèlement, la Russie a pris une place croissante dans les infrastructures économiques de l'Ukraine. Le Président Poutine est parvenu en quelques mois à transformer la difficile relation russo-ukrainienne.

    Évoquons encore le cas de la Géorgie. Ce pays en ruine ne semble tenir qu'à un fil, celui de l'assistance internationale. La Russie a imposé des visas aux Géorgiens en exemptant les régions sécessionnistes d'Abkhasie et d'Ossétie du Sud. Pour justifier cette action inamicale, les Russes accusent la Géorgie de soutenir le terrorisme tchétchène. Il s'agit en réalité d'une politique de rétorsion au refus géorgien de laisser les troupes russes s'installer en Géorgie. La Russie est donc capable de montrer qu'elle n'hésite pas à faire pression sur les récalcitrants.

    L'axe est-ouest contestataire arrive au premier lieu des préoccupations de Vladimir Poutine. Comme nous venons de le voir, les cas de figure sont variés. Mais d'une façon générale, la Russie n'a pas les moyens qui lui permettraient de reprendre durablement l'initiative : dans certaines parties de ce qui était son empire, la Russie n'est plus qu'un acteur parmi d'autres.

    C'est aussi le cas en Asie centrale.

    Le Tadjikistan (où la Russie garde une importante présence militaire) et le Kirghizstan, deux pays pauvres et vulnérables sont restés très dépendants de la Russie. Le Kazakhstan reste proche (forte population russe, longue frontière commune) mais s'efforce de diversifier ses relations extérieures. En revanche, l'Ouzbékistan et le Turkménistan poursuivent un objectif prioritaire : l'autonomie. La méfiance domine, Moscou pouvant reprendre pied militairement et politiquement dans la zone. Pourtant, le climat d'insécurité qui s'est développé depuis 1999 en Ouzbékistan a poussé le président Karimov à rechercher le soutien russe. La lutte contre le terrorisme devient ainsi un facteur important de rapprochement.

    Conclusion

    La Russie va-t-elle parvenir à obtenir la reconnaissance et le soutien qu'elle espère ? L'avenir de la Russie sur le plan international se jouera surtout au plan interne :
    - tout d'abord il dépendra du maintien au pouvoir des dirigeants actuels, rompant avec l'action précédente des oligarques ;
    - la situation économique du pays sera déterminante ;
    - l'absence de solution à la crise tchétchène pourrait renforcer le discrédit du pouvoir russe, avec des risques de paralysie.

    Il est impossible de faire aujourd'hui des pronostics. Mais il semble bien que l'événement du 11 septembre peut être qualifié de tournant dans la politique étrangère russe.
    Xavier de VILLEPIN
    Intervention « La Russie sur l'échiquier mondial : les moyens et les objectifs de la puissance russe aujourd'hui ? » au Colloque organisé par l'Association des Historiens au Sénat.
    15/01/2002 http://www.polemia.com
    SOURCE : 15/01/2002
    SOURCE : http://www.senat.fr/

  • Les élites nord-atlantiques jouent leur survie en Syrie

    Pourquoi la politique extérieure américaine est-elle si agressive: parce que le destin des élites nord-atlantiques se décide au Proche-Orient!

    Le gouvernement américain et les médias inféodés au système ont falsifié les statistiques du chômage en les évaluant à la baisse, ont minimisé le nombre d’immigrants illégaux et l’ampleur des dettes fédérales américaines; en revanche, ils ont gonflé le chiffre des emplois créés et celui de la production de l’économie américaine. Des manipulations à faire rougir de confusion et de honte toute l’encre noire des imprimeries!

    Tandis que Paul Craig Roberts, qui fut jadis le porte-paroles du ministre américain des finances, a déploré la chute de l’Amérique dans la pauvreté dans un article paru sur le site “Global Research” et daté du 26 août 2012. Il évoquait les six millions d’Américains obligés de vivre dans les rues ou sous les ponts et de survivre grâce à des bons alimentaires ou des tickets d’essence. Une Amérique où les 40% de pauvres, de gagne-petit, ne possèdent que 0,3% de la richesse nationale, tandis que les gagne-gros, qui sont 20%, en gagnent 84%… L’éditorialiste Pete Papaherakles, pour sa part, rappelle dans “American Free Press” que les géants de Wall Street sont intangibles et qu’ils sont les véritables maîtres de l’Amérique: “Le ministère de la justice a fait savoir, au bout de deux années d’enquête, qu’il ne déposerait pas plainte contre le consortium Goldman Sachs, surnommé le “vampire squid”… Et cela en dépit de l’expertise et des recommandations d’une commission sénatoriale, d’un acte d’accusation de plus de 640 pages et de 56 millions d’autres pages de preuves attestant de l’attitude criminelle de la Banque Goldman Sachs qui a vendu des hypothèques non couvertes pour une valeur totale de 1,3 billions de dollars (soit 1,3 million de millions!!), portant de la sorte préjudice à ses clients. De même, la plainte pour parjure contre le directeur de la Goldman Sachs, Lloyd Blankfein (l’homme qui avait déclaré devant le Sénat qu’il se bornait simplement à parachever l’oeuvre de Dieu…), et contre d’autres responsables de la banque, a été abandonnée… Autre raison expliquant cet “acquittement” avant la lettre: Reid Weingarten, avocat-vedette de la Goldman Sachs, est un ami de longue date de Holden, le ministre de la justice… Quelles conclusions doit-on tirer de tout cela? Que les géants du monde bancaire de la “Federal Reserve”, comme la Goldman Sachs, ne sont pas simplement au-dessus des lois: ils sont la loi!”.

    La Syrie et l’Iran, dont les forces militaires reposent sur la détention de missiles défensifs russes et sur une armée fidèle au régime en place, se fient à l’alliance russo-chinoise, souvent évoquée. Quand on a demandé à l’historien russe Andreï I. Fourzov, chef du centre de recherches sur la Russie à l’Université de Moscou, ce qu’il pensait de l’hypothèse qui pose comme plausible le déclenchement prochain d’une troisième guerre mondiale, il a répondu, aux questions du site “KP.ru”: “Le régime syrien est de facto le seul régime séculier fort dans tout le monde arabe. Il gène les atlantistes dans leur volonté de créer le “Plus Grand Moyen Orient” (Greater Middle East). Si le régime d’Al-Assad s’effondre, le roquet américain qu’est le Qatar obtiendra un accès aux gisements de gaz qui se trouvent en Syrie et au large des côtes syriennes, ce qui s’avèrera défavorable aux exportations de gaz iranien et affaiblira les Russes de Gazprom… Après la chute de toutes ces pièces de domino qu’ont été la Tunisie, la Libye et l’Egypte, les atlantistes espèrent que viendra très bientôt le tour de la pièce Syrie. C’est justement sur le territoire syrien que se télescopent la “poussée vers l’Est” des atlantistes et la “poussée vers l’ouest” de la Chine, ce qui nous mène à une sorte de croisade pour les matières premières. En Syrie, la Russie entretient une base navale… Malgré l’énorme arsenal matériel et logistique dont dispose la machine de guerre américaine, orchestrée par des constructeurs et des ingénieurs venus de partout et bénéficiant d’une solide expérience, les Américains connaissent aujourd’hui une hypertrophie de leurs forces. Ils ont besoin d’une pause pour reprendre leur souffle. C’est pour cette raison qu’en janvier 2012, le président Obama a annoncé l’avènement d’une nouvelle doctrine militaire: les Etats-Unis ne doivent dorénavant plus s’armer pour mener deux guerres simultanément; s’équiper pour une seule guerre à la fois suffit. Pour s’y préparer, les autorités militaires américaines ont déménagé 60% de leur potentiel militaire dans la zone extrême-orientale du Pacifique, afin de faire éventuellement face à la Chine… Lors du sommet de l’OTAN en mai 2012, les puissances de l’alliance atlantique se sont mises d’accord pour que ni les Etats-Unis ni leurs satellites européens ne se retirent “vraiment” du Proche Orient. Le danger serait trop grand de voir les concurrents chinois et russes s’installer à leur suite en Irak et en Afghanistan…”.

    Quand on lui demande quels sont ses pronostics, le Prof. Fourzov répond: “Ce qui est en jeu, c’est le sort même des élites nord-atlantistes; il ne s’agit plus pour elles de contrôler le pétrole ou de dominer le Proche Orient, mais, plus simplement, de survivre. Elles n’ont dès lors pas d’autres options que d’aller encore et toujours de l’avant… Après la Syrie et l’Iran, ce sera le tour de la Russie… L’ancien chef du KGB Leonid Jebarchine a très bien su exprimer la situation: ‘L’Occident ne veut qu’une seule chose de la Russie, c’est qu’elle cesse d’exister”. Les préparatifs vont bon train en tous domaines… Nous avons envoyé des unités de notre marine et testé des missiles intercontinentaux. La Russie demeure encore et toujours une puissance atomique et c’est elle, plutôt que la Chine, qui reste l’ennemi principal pour les Américains. Nous vivons pour l’instant une guerre unique qui a commencé par l’attaque de l’OTAN contre la Yougoslavie et, ensuite, cela a été encore l’OTAN qui s’est attaqué récemment à la Syrie. Ensuite, il nous faut forger une alliance politique et militaire capable de dompter l’agresseur et de procurer à la Russie un répit, de façon à ce qu’elle puisse se péparer à la grande guerre du 21ème siècle, au grand hallali que le capitalisme s’apprête à sonner. Vu la mauvaise situation économique dans laquelle se débattent les Etats-Unis, vu l’imminence des élections présidentielles, une attaque de l’OTAN ne pourra avoir lieu qu’entre décembre 2012 et février 2013”.

    Et, nous, les Européens de l’UE, que pouvons-nous attendre des nabots politiques issus des rangs de nos “élites démocratiques”, qui prêchent ouvertement l’assassinat d’adversaires politiques sur trois continents? Naguère, l’on mettait encore en scène des procès-bidon contre Milosevic ou Saddam Hussein; quant à Kadhafi, quelques années plus tard, il a été purement et simplement occis, avec l’aide de l’OTAN. C’est une preuve irréfutable de bassesse morale et d’hypocrisie incommensurable qu’a donnée la clique dirigeante du “God’s Own Country” quand elle a visionné en “life”, un jour de mai 2012, l’exécution d’un Ben Laden sans défense par un commando spécial américain! Dans quelle bassesse l’Europe eurocratique a-t-elle, elle aussi, chaviré, dès qu’elle a laissé des satrapes la gouverner, des satrapes qui rampent devant la coprocratie américaine…?

    Richard MELISCH. dans “zur Zeit”, Vienne, n°45/2012 http://fr.altermedia.info

  • Non à l'a-culture américaine

    La guerre économico-culturelle est d’abord une guerre de conquête financière. Menée au monde entier par les Etats-Unis, elle détruit les cultures petit à petit, en s’enrichissant de leur décomposition.
    De toutes les guerres, celle-là nous semble la plus dangereuse car, insidieuse, elle détruit les peuples en corrompant leur culture. Elle les vide de leur identité pour en faire des colonisés, avides de leur boisson euphorisante.
    Avoir conscience de l’importance de ce combat, c’est déjà organiser la résistance, malgré les collabos accros de l’américan way of life.
    En dénonçant le désastre à venir. En refusant ce véritable ethnocide, Gilbert Sincyr fait œuvre de rébellion, et nous appelle à faire de même.
    Il y va du devenir de notre identité, et donc de notre survie, tout simplement.
    Quid faciant leges, ubi sola pecunia regnat ?
    (Mais que peuvent les lois, quand c’est l’argent qui règne ?)
    Caius Petronius Arbiter
    INTRODUCTION
    Tout un chacun constate, pour le déplorer, la forte baisse du niveau culturel de nos compatriotes. Mais la culture c’est quoi ?
    La culture est un ensemble de valeurs, qui fondent l’identité d’un peuple qu’elles spécifient. Elle identifie les populations concernées, autour du concept de civilisation qui leur est commun. Elle leur donne sa cohérence, elle en est l’âme.
    Aussi quand l’âme d’un peuple est attaquée et réduite, il y va de son avenir. Et c’est bien de cela qu’il s’agit : La culture des européens est en danger, car elle est soumise, plus que jamais, à des forces extérieures qui veulent se substituer à elle, par intérêt financier.
    C’est après la seconde guerre mondiale que le mal s’est attaqué à nous. Maintenant, avec les moyens modernes de communication, la vorace épidémie se propage, s’étend, sans connaître beaucoup de résistance. Nos anticorps intellectuels étant neutralisés par un matraquage idéologique et publicitaire, qui nous persuade que le mieux vivre c’est la vedette, l’objet, ou le produit, mis en avant, valorisé et embelli. D’où un mode vie de consommateurs massifiés, accros de promesses superficielles. Par contre, ce qui n’est pas superficiel, ce sont les profits gigantesques des multinationales à l’origine de ce matraquage euphorisant.
    Par injections continuent, nous sommes devenus une masse de drogués à la consommation de masse. Et les nouveaux circuits internet, en rajoutent. C’est l’universalité de l’acculturation, l’abêtissement mondialisé, mais pour qui ? Pour le dieu « Dollar ».
    BUSINESS IS BUSINESS
    Il y a longtemps déjà, lorsque Clovis échangea Wotan contre Iawhé, il vendit la culture de son peuple pour un plus grand pouvoir politique. Au païen maître de son destin, il substitua un pêcheur quémandant le pardon. Dès lors la culture européenne étant rebelle à la culture moyen-orientale, une chasse impitoyable s’organisa pour la convertir à des valeurs étrangères. Et, quelques siècles après, le même scénario se reproduisait dans les trois Amériques. Bien entendu les choses ne sont plus les mêmes. Tout au moins l’objet a changé, car il s’agit maintenant d’économie et non de religion. Mais à bien y réfléchir, n’est ce pas comparable ? Le nouveau Dieu n’a pas le même nom, il a déménagé, mais il tire toujours les ficelles. C’est l’entreprise multinationale (bancaire, industrielle, commerciale ou autre) qui a pris la place du temple ou de l’autel, et c’est à elle que l’on va rendre des comptes. Son objet est plus simple, il vise à adapter notre mode de vie, à des productions de tous ordres, pour nous rendre plus heureux, mais aussi, et surtout, plus rentables. Car ses promoteurs ne cherchent pas à substituer leur Vue du monde à la nôtre, ils n’en ont pas. Ils veulent simplement la remplacer par le vide, neutre, disponible, malléable.
    Que réclame maintenant le gallo-américain de quartier, dans son tee-shirt au nom d’une université new-yorkaise, lui qui, bien souvent, ne sait même pas lire ce qui est écrit en anglais ? Il n’attend que le plaisir de boire un coca, accompagné d’un hamburger au Mac Do du coin. Il a ainsi l’impression de faire partie du monde moderne. Comme un enfant il y trouve une forme de provocation, il affirme sa liberté, y compris de ne plus manger français. Cette simple manifestation, peu grave en elle même, traduit le glissement en cours de notre mode de vie traditionnel vers un autre, tout à fait superficiel, révélateur du changement culturel en train de se produire.
    En fait, il dévoile la véritable guerre économique à laquelle notre pays fut soumis à partir de 1948. Le plan Marshall n’était évidemment pas aussi généreux que certains pouvaient le croire, car il servit de justification morale à la pénétration économique de l’Europe. Au chewing-gum et au jazz, symboles de la Libération, s’ajoutèrent matériels, produits et services. L’Europe étant ruinée, l’aider était une opportunité financièrement extraordinaire, chacun y gagnait. Sauf qu’il s’agissait d’une nouvelle occupation, industrielle et commerciale cette fois, assurant au dollar un véritable empire financier. Mais bien entendu, les américains sont nos amis et ne veulent que notre bien. (Oui, mais quel bien ?). Seulement maintenant, l’occupant ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Il veut franchir la dernière étape du défi (du challenge), et faire du consommateur acquit aux produits américains, un consommateur conquit au mode de vie à l’américaine. Ainsi, à la guerre économique vient s’ajouter une guerre culturelle. A partir de là, si nous ne réagissons pas, un jour nous vivrons, parlerons et penserons américain. La boucle sera bouclée, l’Europe sera devenue un marché intérieur américain. Qu’importe la culture, eux n’en ont pas, ce qui compte c’est de consommer encore et toujours plus: Business is business ! Et pour cela, la publicité va jouer à fond.
    Heureusement, les jeux ne sont pas faits. Depuis soixante ans qu’elles sont attaquées, les cultures européennes résistent, essentiellement grâce à leur ruralité. Mais elles s’abîment chaque jour un peu plus, cela se voit et s’entend. Il ne faut donc pas attendre qu’il soit trop tard, pour réagir.
    LA GUERRE ECONOMICO-CULTURELLE
    Il convient de bien comprendre que la guerre économico-culturelle que mènent les USA en Europe, et dans le monde, n’a qu’un ressort : l’argent. Et que le seul objectif qui motive les multinationales c’est le Cash- flow.
    On n’a pas idée des moyens colossaux dont peuvent disposer les multinationales. Ces moyens, réellement gigantesques, leur permettent d’imposer leurs produits manufacturés, indifférenciés, promouvant leur mode de vie standardisé dans une langue publicisée et uniformisée. Les peuples étant alors considérés comme des masses de consommateurs conditionnés. Bien entendu les apparences doivent être sauves, et chacun persuadé de son entière liberté, mais en réalité le rouleau uniformisateur fonctionne à plein, car toute différence est génératrice de coûts supplémentaires, réducteurs du Cash-flow.
    Ainsi, notre gallo-américain se sent-il en totale liberté en jeans, un verre de coca à la main et écoutant du rock n’roll. Quant aux spectacles (feuilletons télévisés, stades, amphithéâtres…), ou aux matchs, ils offrent à nos applaudissements, corn-flakes sur les genoux, des vedettes internationales (et pour cause), interchangeables, achetées et vendues comme des produits.
    Chacun le comprendra, sous l’influence américaine, le nouveau Dieu de la terre est l’argent, et tout se doit d’être fait pour en gagner le plus possible, voir d’en amasser à ne plus savoir qu’en faire. Et tous devront passer à la caisse, d’une façon ou d’une autre. C’est pourquoi cette nouvelle religion monothéiste, ressemble à bien y regarder aux autres, elles aussi monothéistes. Leurs adeptes sont persuadés de leur liberté totale, alors que c’est un Dieu étranger qui tire les ficelles. Il s’agit d’un schéma bien étudié, uniforme et utilitariste. Bien entendu, pour que la roue tourne sans ratés, il faut des sous papes et des soupapes. Les sous papes sont les hommes politiques qu’il convient de persuader que leur réélection dépend de l’huile financière, mise dans les rouages économiques. Quant aux soupapes ce sont les vacances au soleil attendues par tous les actifs, pour les rassurer sur le grand confort que la multinationale leur garantit. On va se recharger les batteries, et à son retour on va voir ce que l’on va voir, l’oncle Sam n’aura pas à se plaindre.
    Tout le monde est content, nous vivons dans le meilleur des mondes.
    « Pourvou qué ça doure ! »
    C’est vrai, il arrive parfois que Dieu soit imprudent, qu’il ait les dents trop longues, et qu’il laisse la machine s’emballer. Alors elle dérape. Il y eut l’inquisition pour le Dieu des chrétiens, maintenant ce furent les subprimes pour le dieu américain, et il a fallut renflouer. Bien entendu ce sont des soubresauts qui font mal, mais quoi ? Il faut bien prendre quelques risques. On dit que certains peuples, comme les grecs, les espagnols, les italiens et quelques autres, ne sont pas contents de devoir rembourser trop vite leurs dettes considérables. Cela aussi fait parti de la casse accessoire. De toute façon, un stock de calumets de la paix, bourrés de la drogue à rendre heureux, a été préparé. On va les distribuer pour convaincre chacun de reprendre sa place, dans l’usine à fabriquer du bonheur. Et il est vrai que si l’on compare les conditions de vie d’un occidental à celles ailleurs dans le monde, il n’y a pas « photo ». L’un est gavé et doit suivre un régime, alors que pour l’autre, le régime c’est toute l’année. Mais qu’il ne pleure pas, les touristes viendront gentiment lui faire l’aumône, et l’assurer qu’il a bien de la chance de vivre dans un pays non pollué et ensoleillé. Que veut-il de plus ? Peut-être aurait-il envie que son pays puisse lui aussi produire et vendre différents objets, et y participer. Mais les multinationales veillent. Déjà elles ont racheté chez lui plusieurs usines, puis les ont fermées car pas assez rentables. Alors que faire ? Peut-être aller en France, ou ailleurs en Europe. Là-bas la multinationale fonctionne à plein paraît-il. Encore que…des bruits disent qu’elle va peut-être déménager, car les salaires y seraient trop élevés…Et si elle venait au bled ?…Et le rêve se transporte, et la roue tourne, et Big Brother réfléchit et calcule.
    Si notre objectif dans la vie est de bien manger, d’avoir internet, un portable, une belle voiture, de faire l’amour dans la baignoire et d’envoyer nos enfants au patin à glace, nous pouvons être contents, nous vivons dans un monde (presque) de rêve. En effet, si vivre c’est surtout avoir les moyens de s’acheter du confort, alors la société américaine est (vue de loin), la société idéale, et sa présence chez nous nous berce de son rêve « consumériste ».
    Aussi, ce n’est pas à ses adorateurs que ce message s’adresse.
    NOUS, LES ENNEMIS DE BIG BROTHER
    Nous, les autres, nous méfions beaucoup de cette admiration béate. Elle ressemble trop à celle du cochon, apparemment plus heureux que le sanglier, mais qui ignore dans quel but le dieu de la ferme l’engraisse. Et rien que d’un point de vue matériel, le danger est grand, car si demain la multinationale ferme ses portes, nous n’avons rien pour la remplacer, car elle a tout racheté et asséché, et laissera les locaux vides, pour aller ailleurs conforter sa rentabilité. Mais le vrai problème n’est pas là. Le vrai problème c’est notre jeunesse, déculturée, déstabilisée et quémandant du travail à ceux-là mêmes qui ont détruit nos économies, et qui nous abreuvent et nous assomment de leurs boissons énergisantes, de leur matériel « clean » et de leur langage universalisé.
    Ce livre s’adresse donc aux ennemis de Big Brother ! A ceux qui sont conscients de leur identité, de leur héritage culturel, qui en sont fiers et qui veulent lutter pour leur survie.
    Ce manifeste veut défendre nos identités. Il veut réveiller les assoupis et engager les réactifs. C’est un appel au combat, pour des rebelles. Pour ceux qui refusent la glue appétissante de l’américan way of life, qui nous assure que la mondialisation, dirigée par ses multinationales, nous garantie un avenir radieux. C’est un refus catégorique à leur société de l’hypnose et du gavage.
    Non à l’acculturation américaine !
    Les européens ne seront pas les porte-voix uni-linguistes, des trusts mondialistes américains. Ces faux amis, sont nos pires ennemis.
    Les européens n’abandonneront jamais leurs valeurs, leurs langues, leur culture, leur identité contre les sourires flatteurs et intéressés des trust-men internationaux. Nous ne sommes pas à vendre, et voulons rester lucides.
    Nous garderons notre culture, notre identité d’européens envers et contre tout. L’argent ne deviendra pas l’unique moteur de notre vie.
    Nous avons deux combats à mener de front, qui se résument en une seule phrase: Lutter contre la globalisation culturelle et économique américaine.
    Il nous faut refuser l’assujettissement de notre âme, à d’autres valeurs que celles de notre culture. Ils veulent remplacer notre identité par une autre, potiche, qui ne serait qu’un erzat, un substrat de ce que nous sommes. Dès lors nous deviendrions leur esclave ou leur clown, c’est à dire un autre eux mêmes.
    En méprisant notre identité, ils nous insultent.
    En perdant ses valeurs identitaires, l’européen ne serait plus un être libre. Il deviendrait un individu indivis, l’élément d’un groupe anonyme, encore plus facilement la proie de projets économico-mondialistes, américano-centrés. N’appartenant plus à une communauté de valeurs enracinées, il deviendrait un individu impersonnel et interchangeable, dénommé « consommateur ».
    Or, la culture est l’acquit spécifique d’une communauté qui vit sur un territoire défini, et qui s’est fixé des normes de vie entre ses membres. Ces normes de vie se sont élaborées dans le temps avec cohérence, pour donner un ensemble civilisationnel.
    Mais notre culture a déjà eu à souffrir d’attaques extérieures, qui l’ont gravement altérée. Nous n’en sommes sortis qu’avec peine, et pas encore complètement. Nous n’allons pas recommencer les mêmes erreurs. L’égalitarisme chrétien a réussi à imposer l’idée que tous les hommes étaient égaux, car naît d’un même père. Laïcisée, cette idéologie à donné le communisme et les Droits de l’Homme, avec ses O.N.G qui ne sont que les têtes chercheuses de l’OTAN, bras armé du dieu dollar. Quand on a conscience de cette manipulation, on est impardonnable de fermer les yeux. Alors de grâce, que l’on ne nous dise pas que de frères en ancienne religion, malgré nous, nous allons devenir frères en nouvelle religion, avec plaisir. Nous voulons garder nos différences.
    Bien entendu Big Brother sera déçu que nous contrariions sa stratégie économique mondialisée. Mais tant pis, il faudra qu’il s’y fasse.
    Nous ne voulons pas que nos traditions deviennent des manifestations locales folklorisées, où l’on se réunit une fois par an autour d’un cassoulet ou d’une choucroute, en écoutant un air d’accordéon comme s’il s’agissait d’une musique du néolithique. Nous ne voulons pas que l’Europe ne devienne qu’un site touristique, coincé entre ses valeurs passées et son présent américanisé. Déjà que l’on s’adresse presque exclusivement en Anglais à nos touristes, cela suffit à notre malheur, et il faudra d’ailleurs que cela change.
    Au train où vont les choses, si elles continuent, bientôt à la tête de nos pays, nous n’élirons plus des Présidents mais des P.D.G., car ne s’occupant plus de la culture, ils n’auront qu’à gérer l’économie, et encore en étant prudents pour ne pas mécontenter l’Oncle Sam.
    Bien entendu nous n’en sommes pas là, mais c’est aussi ce que devaient dire les anciens Grecs, Romains ou Egyptiens. Et où en sont-ils ? La culture est mortelle, comme tout le vivant. Si nous voulons continuer à être « de chez nous », il ne faut pas devenir » de chez eux ». L’américanisation n’est pas la modernité, elle n’en est que le copié-collé. C’est un conformisme de caméléon, qui incite à suivre des modes, par ce que c’est la mode. Alors qu’elles ne sont que l’application d’un asservissement culturel, savamment mis en place à des fins de rentabilité. Pour garder notre identité, il nous faut refuser la massification, l’uniformisation.
    Alliés ne veut pas dire ralliés.
    LE REVE AMERICAIN
    Bien entendu, tout n’est pas mauvais dans le progrès, loin de là, et qu’il soit d’origine européenne, américaine ou autre, il apporte souvent des réponses très positives, et chacun en bénéficie. Ce n’est donc pas le progrès en lui-même que nous condamnons, nous ne sommes pas des amish, bien au contraire, à tous points de vue. Mais progrès et cultures doivent s’interpénétrer dans l’harmonie, afin de ne pas faire disparaître les identités.
    Or, ce n’est pas cela le rêve américain. Pour eux la culture est plutôt une gêne, car la contourner coûte cher en monnaie et en temps, et … Time is monnaie ! Il s’agit pour les multinationales d’affirmer leur suprématie économique, à l’aune de la rentabilité, et seule l’uniformisation des productions les rentabilisent.
    Mais alors qui suis-je si je vis partout de la même façon, avec les mêmes produits en parlant la même langue ? Je suis un enfant du monde, interchangeable à volonté. Je suis devenu le consommateur idéal, induisant une rentabilité maximum.
    Or justement, plutôt que de devenir enfants du monde, nous préférons rester les enfants de l’Europe.
    Respecter l’identité des autres et défendre la nôtre, voilà un programme qui nous plaît bien. Puisque nous comprenons les peuples colonisés qui ont voulu, par leur indépendance, affirmer leur identité, ce n’est pas pour, à notre tour, accepter de devenir une colonie des U.S.A.
    Il y a quelques années, en parlant de l’Europe, un dirigeant russe évoquait l’idée de « maison commune ». Ce n’est pas faux. L’Europe est la maison commune des européens, et chaque peuple européen y a sa place. Mais que nous sachions, si les américains y sont invités, ce n’est pas pour qu’ils nous plient à leur mode vie. Echangeons recherches, produits et techniques. Commerçons ensemble, travaillons les uns avec, ou même chez, les autres, c’est normal. Mais respectons nos identités, car si non il y aura rejet de l’un par l’autre. Et sincèrement pour nous la coupe est déjà pleine !
    En voulant substituer leur façon de vivre à notre culture, pour des impératifs de bénéfices financiers et industriels, les américains se conduisent en ennemis. Et nous nous levons face à eux. Il est possible que pour eux, mélange de peuples immigrés dans un pays neuf, les mots n’aient pas la même valeur que pour nous. Mais l’Europe n’est pas l’Amérique, notre civilisation est séculaire, et refuse le viol, même si leurs publicités cherchent à nous persuader qu’il y a consentement mutuel.
    Pour ceux qui n’ont que l’argent comme critère, il est vrai que la culture est une gêne, car en effet elle n’est pas rentable. Aussi en entendant ce mot déplaisant pour eux, certains seront-ils tentés de sortir leur révolver. Pire, la culture exige des compromis, elle frêne la conquête planifiée, elle protège les peuples de la main mise sur leur pays, et coûte de nombreux investissements retardateurs. Comment les dirigeants des trusts mondialisés pourraient-ils l’apprécier ? Mais hélas pour eux, c’est comme ça. Il y a toujours dans les peuples des voix qui s’élèvent pour dénoncer leur colonisation en cours. C’est embêtant pour les « conquérants », ils ne peuvent pas faire ce qu’ils veulent, mais désolés, nous refusons la mort par ethnocide où nous conduisent les multinationales américaines.
    LES NOUVEAUX COLLABOS
    Hélas, il y aura toujours des « collabos » ! Regardez l’attitude du bobo branché du hall de votre immeuble. Dès qu’il en a l’occasion, il se glorifie de parler la langue de son nouveau dieu. Il est moderne et cultivé car il baragouine LA langue universelle. Il est à l’avant garde de la culture internationale, d’ailleurs il travaille à l’international et cherche à épater par son apparent savoir anglo-saxon. Mais faudrait-il lui demander : De quel savoir vous glorifiez vous ? Si c’est celui de la pénétration consumériste des produits américains en Europe, dont vous semblez être enthousiaste, sachez qu’en fait vous n’êtes que le collabo de l’ennemi économique de votre pays. Vous vendez votre âme au diable par vanité, et faites de vos enfants les jouets du fric mondialisé. Vous faites de votre pays une colonie économique déculturée, aussi ce n’est pas vers vous que se tournent nos regards, mais vers votre maître Big Brother qui vous a transformé en marionnette à son service. Puisque c’est ce que vous vouliez, justement, lui aussi c’est ce qu’il voulait et il semble avoir réussi. Vous vous croyez libre ? Mais votre liberté est celle d’un cheval de bois sur un manège. En apparence vous êtes encore un européen, mais déjà vous dansez au son des ordres étrangers. Vous êtes au service de l’ennemi de votre pays, mais l’argent qu’il vous verse ne pourra jamais payer l’identité que vous lui bradez, car elle n’a pas de prix, elle ne vous appartient pas, elle appartient à votre peuple, elle est l’héritage de vos ancêtres. Et vous voulez la lui vendre ?
    Mille exemples, partout en Europe, viennent à l’appui de notre destruction culturelle en cours. En voici deux, exemplaires, qui se tinrent au château de Versailles. Sous la direction de son président, M. Aillagon, se sont tenues dans ce temple de l’histoire et de la culture française des expositions d’» Art contemporain ». On a « décoré » le parc d’objets insolites, relevant plus du canul’art que de l’art, et choquant les visiteurs étrangers. Les « artistes », ainsi mis en lumière se nommaient Joana Vasconcelos, et Bernar Venet, et leurs « œuvres » étaient à la hauteur de celles des Koons, Murakami et autres pollueurs précédents. Alors pourquoi utiliser Versailles pour exposer ces horreurs? Pour illustrer notre décadence ? C’est possible, mais je crois plutôt que c’était pour faire du fric. A l’évidence, le président du château de Versailles a utilisé ses pouvoirs, pour rendre service à ses amis de l’art contemporain. Ainsi, les magnats de la finance ont-ils pu agrandir leur bulle spéculative avec ces provocations pseudo-artistiques, et conforter leurs collections de milliardaires. Mais ailleurs également, le même scénario a cours. Ainsi l’exposition du « Bouquet final » de Michel Blazy aux Bernardins, à Paris. Il s’agissait d’un échafaudage, duquel s’écoulait en continue une mixture mousseuse. Cette « œuvre » se voulant une « réflexion sur la fragilité et la brièveté de la vie ». Rien que ça ! Voilà des illustrations d’un soit disant art contemporain, nul et prétentieux, et qui se moque du monde en instituant la décadence comme beauté moderne. Mais en fait utilisé pour orienter le goût des jeunes générations, vers l’abaissement artistique à des fins spéculatives.
    Parlons aussi de ces tenues débraillées à la mode, portées par de soit disant artistes qui veulent faire peuple, alors qu’ils encaissent dix mille fois les revenus d’un ouvrier. Ces gens ne nous éblouissent pas, ils nous écœurent. Par leur tenue « laisser- aller » (par exemple Yannick Noah, « la personnalité préférée des français », chantant en débraillé, mal rasé, cheveux ébouriffés et pieds nus), ils proclament leur décadence et leur vacuité. Leur contre-conformisme n’est qu’un conformisme à l’envers qui participe du débraillé des modes américano-mondialistes, comme le martèlement du rap, vulgaire et agressif, veut choquer en copiant le style afro- américain des bas-quartiers new- yorkais. Mais ils n’offrent qu’une caricature d’indépendance, car leur attitude démontre qu’ils sont en fait les agents de ceux qui les paient, tant qu’ils leurs rapportent. (Et n’oublions pas tous ces artistes, généreux donneurs de leçons sur la scène des Restos du cœur, mais qui placent leur argent dans des paradis fiscaux).
    Dans d’autres domaines également, des scandales demandent à être redressés. Je n’en veux pour preuve que la publication exclusivement en anglais, des travaux universitaires. Le cursus obligatoire des élèves de nos grandes écoles (dont on dit qu’elles sont dorénavant la fabrique des cadres socialistes), ainsi que la baisse généralisée de la tenue et du niveau de nos enseignants et de leurs élèves (L’arbre se juge à ses fruits ! dit le proverbe). Sans oublier la police de la pensée qui, soutenue par la plupart des journalistes, libres mais dans le vent, étouffe l’expression populaire dans un carcan suspicieux, à chaque fois que l’on ose faire l’éloge de l’altérité, ou assurer que l’égalitarisme tuera l’égalité. Quand au danger multi culturaliste (1), c’est un thème interdit à ceux qui n’ont pas baisés les pieds des ayatollahs qui contrôlent nos médias, alors que, disait-on, la France était le pays de la Liberté. En fait elle l’était du temps où elle était un pays cultivé, car alors son peuple était libre dans sa pensée et son expression. Ce n’est plus le cas, chacun le sait, elle est devenue le pays de la pensée unique.
    A l’origine de la décrépitude de notre autonomie intellectuelle, il y a la valorisation de la non-culture américaine, qui fait se tourner vers le drapeau étoilé nos élites admiratives de sa puissance mondiale. Leur rêve est de devenir américains, ici ou là-bas, eux ou leurs enfants. Ici on étouffe, là-bas tout est grand. Sans se rendre compte que cette grandeur c’est du vide, et qu’être attirés par ce vide, est plus révélateur de ce qu’il leur a déjà enlevé, que de ce qu’il peut leur apporter. A moins que, seul le fric ne les intéresse. Mais les années passant, ils se rendront compte que lorsque l’on a été élevé dans une culture certaine, l’absence de culture finit par peser en négatif. L’argent ne faisant pas tout. C’est pourquoi, conscients de l’importance de notre héritage culturel, nous voulons le défendre.
    Dans son livre « l’Homme européen », Dominique de Villepin écrivait : »L’Europe est un carrefour, un lieu de passage pour des peuples venus d’horizons différents….L’islam a toute sa place en Europe, dores et déjà et davantage encore dans l’avenir ». Confirmant si besoin était sa déclaration faite au Sénat le 14 juin 2003 : »…La dimension islamique fait partie intégrante de l’Europe…Les musulmans européens, authentiques passeurs de culture, représentent une chance que nos sociétés doivent saisir… ».
    SE BATTRE POUR VIVRE
    Dans son livre « Au bord du gouffre », Alain de Benoist annonce la faillite du système de l’argent. Il est persuadé que «… la vie économique doit-être réorientée radicalement vers une autre perspective ». « Que le système capitaliste se heurte à la barrière de la réalisation du profit. Qu’il est soumis à la complète domination des marchés financiers, dont les actionnaires réclament la rentabilité maximum avec frénésie. Et qu’il va donc à son autodestruction. »
    Je suis d’accord avec lui. J’ajoute simplement que dans la crise culturelle que nous vivons, il ne nous faut pas attendre pour réagir. Pendant que nous rêvons, l’Oncle Sam met au point ses stratégies. Compte tenu de ses moyens colossaux, il fera avaler ce qu’il voudra à nos peuples, servis sur un plateau à leur goût.
    Il nous faut donc prendre conscience de ce que nous sommes, en tant qu’héritiers d’une culture européenne ancestrale. C’est cette conscience, et cette fierté, qui nous donnera envie de la défendre contre l’anomie universelle, qui va nous faire disparaître.
    S’il est vrai que la vie est un combat, comme le disait Nietzsche, alors que ceux qui en parlent donnent l’exemple, dans leur discipline et dans leur vie. Nous avons besoin de combattants actifs, et non en chaise longue.
    Voilà l’importance de la lutte qu’il nous faut mener ! Elle se résume en deux phrases : Dénoncer les Etats-Unis comme des Etats maudits et Refuser l’homogénéisation de nos peuples.
    Il faut dire à nos gouvernants, que leur politique atlantiste sacrifie notre indépendance nationale. Sur ce plan le général De Gaulle, que j’ai pourtant combattu sur d’autres points, avait vu juste. Le monde anglo-saxon est notre adversaire, et l’OTAN son fer de lance.
    Comme l’écrit Aymeric Chauprade : » Il faut refuser de se soumettre aux lois de l’Empire américain. Il faut trouver les chemins de la sortie du mondialisme américain, lequel ne peut mener qu’à un totalitarisme planétaire qui, en usant de nouvelles technologies, privera la personne humaine de ses libertés ».
    Pour redevenir indépendants, il nous faut retrouver une pensée autonome.
    C’est l’objet de cet appel, à la mobilisation générale. Gilbert Sincyr http://www.voxnr.com

    notes :

    (1)Cette idéologie universaliste a l’Islam comme fer de lance. Elle tend à une africanisation et une arabisation des nations européennes, sous le couvert bien manœuvré, de l’accueil de la diversité. Soutenue par les partis politiques communistes, socialistes, écologiques et sociaux-démocrates, elle eut comme promoteurs des dirigeants comme Jacques Chirac et Dominique de Villepin, adeptes de la repentance unilatérale, et obnubilés par le mélange des cultures. Relayée par la majorité du corps enseignant et des médias, elle vise à convertir les européens que seule la mixité, raciale, sociale et culturelle, est garante d’un avenir harmonieux. « Touche pas à mon pote, ou tu es un raciste ».
    Références
    - « Au bord du gouffre » Alain de Benoist Ed. Krisis
    - « La fracture identitaire » Ivan Rioufol Ed. Fayard
    - « La guerre culturelle » Henri Gobard Ed. Copernic
    - « l’Homme européen » Dominique de Villepin et Jorge Semprun Ed. Plon
    Gilbert Sincyr a déjà publié aux Editions Dualpha : « Aetius, le vainqueur d’Attila ». « André Fontès, héros de la guerre de l’ombre ». « Le Paganisme, recours spirituel et identitaire de l’Europe ». « L’Islam face à la Gaule, la chaussée des martyrs »

  • Areva ==> Chine, danger !

    C'est à juste raison que les syndicats du groupe français Areva redoutent leur submersion par la China Guangdong Nuclear Power Holding Co. Ltd. Selon Challenges, le protocole d'accord préliminaire entre cette entité publique chinoise, qui exploite déjà des réacteurs français, et les groupes EDF et Areva prévoit des transferts de savoir-faire des segments chauds, puisque c'est ce qui intéresse d'abord les patrons chinois. La chaudronnerie et le béton nucléaires, ils connaissent.
    Sauf si le réacteur de troisième génération dont la technologie sera transférée était construit sous licence domestique exclusive de territoires extérieurs (voir ci-dessous l'état du marché), il est presque sûr que nous nous trouverons dans dix ou quinze ans en concurrence avec des sociétés nucléaires chinoises dans les appels d'offres internationaux émis par l'Amérique latine, l'Afrique, voire même dans la zone OCDE, comme on l'a vu déjà sur le Golfe persique avec les Sud-coréens. Nonobstant le fait que d'autres peuvent aussi leur transférer de la technologie chaude, et sans tenir compte d'un lâchage d'EDF de l'industrie française faisant avec CGNPC le coup de Serge Tchuruk chez Alcatel, qui décida d'expatrier toute la fabrication. Des détails indispensables dans La Tribune du 29/05/2012 (Marie-Caroline Lopez).

    Certes, le marché domestique chinois est énorme, à la hauteur des besoins exprimés et anticipés par la deuxième économie mondiale, et n'en déplaise à nos écologistes de croisière, l'énergie nucléaire est la seule à relever le défi. Ce qui n'empêche nullement les pays des piémonts himalayens d'équiper leurs pentes de centrales hydrauliques et de couvrir leurs déserts de fermes solaires, mais ça ne suffit pas. Au plan stratégique - vu que les questions de terreur atomique sont déjà actées pour la Chine et l'Inde - la future production nucléaire d'électricité soulagera la demande excédentaire sur les autres sources d'énergie et contribuera fortement à la réduction de la pollution atmosphérique de ces empires à charbon.
    En 2007, un contrat a été signé entre Areva et la CGNPC pour deux EPR à la centrale de Taishan. Mais à la centrale de Xianning, CGNPC construira deux réacteurs AP1000 de Toshiba-Westinghouse (génération III+) avec un fort coefficient d'intégration locale. Quatre AP1000 sont déjà en construction à Sanmen et Haiyang pour CNNC et CPI respectivement (deux autres sociétés chinoises). Au moins huit autres AP1000 sur quatre sites suivront ; et derrière eux s'en planifient trente de plus, en améliorant chaque fois le coefficient d'intégration.
    Les Chinois jouent à la perfection des attentes concurrentes de leurs partenaires obligés, surtout quand l'un d'eux est sensiblement en désordre. Il s'agit bien sûr du club infernal EDF-GDF-Suez-Areva-Vinci qui a fait des "étincelles" à Abou-Dhabi.
    Dans dix ou quinze ans, M. Montebourg ne sera plus aux affaires, aussi la perte d'avantage de la filière française et le contrecoup submersif attendu ne l'empêchent-ils pas de dormir, puisqu'on ne l'entend pas sur ce dossier qui est en négociation depuis un an, nous dit le président d'Areva, Luc Oursel. C'est qu'à sa décharge, il vient de se faire larguer par sa copine qui ne le supporte plus après tant d'années de lutte pour l'indépendance. Il doit ranger le désordre de son coeur. A moins que dans ce dossier comme dans celui de Peugeot, d'Arcelor-Mittal ou de Sanofi, M. Montebourg, qui ferait un mauvais coiffeur, n'y comprenne toujours rien.
    La France dispose encore d'atouts, avant qu'elle n'en crée d'autres par la recherche fondamentale et appliquée indispensable à notre survie, et parmi ces atouts - aéronautique, astronautique, missiles, ferroviaire, agro-alimentaire, luxe, télécoms, biochimie, bancassurance... - il y a la technologie nucléaire "maison" qui affronte les meilleurs. C'est un diamant plus gros que le Youkounkoun. Parler de patriotisme industriel et laisser négocier pareils échanges sans contrôle d'une intelligence supérieure serait stupéfiant. Malheureusement c'est déjà arrivé !

    Sans préjuger des réponses adroites que la direction d'Areva prépare, je conseillerais humblement aux délégués syndicaux de l'assigner en justice immédiatement en déposant un recours en référé devant le Tribunal de grande instance de Paris, parce que les textes officiels sont toujours en retard sur les décisions verbales actées dans des memorandum of understanding séparés, établis au fil des négociations. Faudra-t-il encore comprendre le texte du protocole actuel qui peut être limpide, ou réserver les précisions "ennuyeuses" dans des annexes pas toujours disponibles ou finies. C'est un travail de professionnel des contrats d'ingénierie. Si les Chinois négocient le transfert de l'EPR depuis un an, les syndicats sont déjà en retard, pour ne parler que d'eux. Le ministère en remorque de la bandaison industrielle, c'est sans intérêt ! Sur les quinze réacteurs en production en Chine, six sont français (source AIEA compilée Wiki pour la suite).

     http://royalartillerie.blogspot.fr/

  • La réélection d'Obama comme symptôme de la « brésilianisation » des Etats-Unis

    Comme Samuel Huntington, dans Qui sommes-nous ?, l’avait pressenti, l’immigration a changé la nature des Etats-Unis. Reste à savoir comment les communautés de cette polyarchie ethnique vont parvenir à vivre en société ensemble ? Comment parviendra-t-elle à imposer de nouveaux impôts à ceux qui les payent alors qu’ils ont de moins en moins de choses en commun avec ceux qui en bénéficient ? Pour le professeur Gérard Dussouy les turbulences de la mondialisation atteignent désormais les Etats-Unis.
    Polémia.

    Dans une étude qui a presque vingt ans, Michaël Lind divisait l’histoire sociale, culturelle et politique des Etats-Unis en trois périodes (Lind, 1995). Aux « deux premières républiques américaines » de l’Anglo-Amérique (1788-1861) et de l’Euro-Amérique (1875-1957) avait succédé, selon lui, une « Fédération de races » de moins en moins cohésive malgré l’existence réaffirmée d’une culture américaine. Née de l’adoption des lois sur les droits civiques (années 1960-1970), puis confortée par l’Affirmative Act (à savoir la politique des quotas qui favorise l’accès des ressortissants des communautés non blanches aux emplois publics et privés, à l’enseignement secondaire et supérieur), cette « troisième république», vient, on peut l’écrire, d’être consacrée par la réélection de Barack Obama. Celle-ci donne raison à Lind, parce qu’elle est symbolique des nouveaux rapports de forces sociodémographiques qui caractérisent une société américaine de plus en plus multiculturelle, par suite d’une immigration intense. Obama a été réélu, même s’il existe d’autres causes inhérentes aux faiblesses du parti républicain et aux aspects rétrogrades de son programme, grâce à l’alliance des minorités, y compris les Blancs les plus nantis qui sont à l’abri de toute catastrophe économique, contre le vieux stock européen.

    Maintenant, la question qui se pose est de savoir comment va fonctionner cette polyarchie ethnique (Blancs, Noirs, Latinos, Asiatiques, musulmans, etc.), qui signifie aussi la fin du leadership anglo-saxon, lui qui a évité, dans le passé, la transposition aux Etats-Unis des antagonismes européens et qui leur a imprimé leur style diplomatique.

    Les turbulences de la mondialisation sur le sol américain ?

    Après avoir voulu formater le monde à son image, en s’ouvrant démesurément à lui pour mieux le conquérir, l’Amérique ne risque-t-elle pas, faute d’y avoir perdu sa culture politique homogène, de subir toutes les turbulences de la mondialisation sur son propre sol ?

    La question est d’autant plus d’actualité que le changement politique et culturel s’accompagne, comme le redoutait Lind, d’une « brésilianisation » (*) des Etats-Unis. Il faut entendre par là, outre la fin de la suprématie de la population blanche et la reconnaissance du pluralisme culturel, toute une série de phénomènes qui vont compliquer la résolution des problèmes financiers et sociaux, et qui, à terme, pourraient affaiblir la puissance américaine.

    L’immense responsabilité de Bill Clinton

    Le premier phénomène est celui d’un retranchement exacerbé des catégories sociales qui ne se limite pas à un séparatisme spatial, mais qui se manifeste par une privatisation systématique des services, ce qui équivaut, pour les plus nombreux, à cause de la faillite de l’Etat fédéral et de nombreuses villes, à la privation de ces derniers. Le premier mandat d’Obama a été ainsi marqué par une régression sociale inconnue aux Etats-Unis depuis les années trente. Il faut dire qu’il n’en est pas le premier responsable. Le mal vient de la mandature de William Clinton qui a commis une double faute. D’une part, il a autorisé l’adhésion de la Chine à l’OMC et a ouvert le marché américain à l’afflux des produits chinois ; il en a résulté un déficit commercial américain abyssal et la désindustrialisation des Etats-Unis. D’autre part, il a fait supprimer la séparation des banques d’affaires et des banques de dépôts, en vigueur depuis 1933. Une telle décision a relancé toutes les activités spéculatives et elle est à l’origine du grand endettement des ménages américains. Sur le moment, et c’était l’effet recherché par Clinton pour se faire réélire, le pouvoir d’achat des Américains s’en est trouvé amélioré : ils pouvaient s’endetter et acheter des produits importés à bas prix. Au final, les Etats-Unis ont connu les deux krachs de 2007 et 2008, et de nombreux quartiers des villes américaines n’ont, aujourd’hui, pas grand chose à envier aux favelas brésiliennes…

    Le deuxième phénomène est l’accroissement considérable des inégalités sociales (1% de la population détiendrait 80% des richesses), de la paupérisation (26 millions de personnes au chômage ou sous-employées ; 1 personne sur 8 vit de bons alimentaires), et, toujours en rapport avec les faillites des collectivités locales et l’affaiblissement du pouvoir fédéral (contrairement au discours de la droite extrême), la dégradation accélérée des services publics. Une économiste américaine a dressé un bilan désolant de la situation (Huffington, 2007). Pourquoi et pour qui de nouveaux impôts ?

    C’est à la lumière de ce contexte économique et sociétal que le débat sur la réforme fiscale, qui vient de s’ouvrir, prend tout son sens. Certes, à son origine, il y a l’intérêt général de réduire la dette, sous peine de coupes budgétaires automatiques. Mais, sachant que les classes moyennes blanches seraient les principales contributrices aux nouvelles recettes, ce débat sera un test. Il va montrer à quel niveau se situe la solidarité nationale dans une société éclatée comme celle des Etats-Unis. Le pourquoi et le pour qui de nouveaux impôts sont plus difficiles à légitimer quand les liens sociétaux et intergénérationnels se défont, quand, à l’intérieur d’une même population, des groupes humains considèrent qu’ils n’ont plus beaucoup en commun. Si aucun accord n’intervient, la fuite en avant (le relèvement du plafond de la dette) permettra, seule, de retarder les effets de l’anomie sociale…

    L’élargissement de la polyarchie ethnique à de nouveaux groupes va se traduire aussi, en parallèle avec l’affaissement du leadership anglo-saxon, par une révision des choix et des préférences, lesquels relèvent souvent de l’affectivité, en matière de politique étrangère. Si le changement ethnoculturel en cours éloigne, sans aucun doute, les Etats-Unis de leurs sources et de leurs affinités européennes, il ne leur procurera pas forcément de nouveaux repères sur l’horizon mondial.

    Ceci pourrait avoir l’avantage d’entraîner un désengagement américain du continent européen (en obligeant les Européens à regarder la réalité géopolitique en face et s’assumer au plan stratégique), tant il est devenu clair que pour Obama la relation avec la Chine est devenue primordiale. Néanmoins, il ne faut pas se cacher que les sollicitations intérieures multiples et divergentes rendront moins lisible qu’auparavant l’action extérieure des Etats-Unis.

    Gérard Dussouy http://www.polemia.com
    Professeur émérite à l’Université de Bordeaux
    15/11/2012

    (*) Note de la rédaction : à rapprocher de la citation d'Eric Zemmour, à propos de la France, qui, selon le journaliste, encourt le même risque : « C’est la  "brésilianisation" qui nous menace : ségrégation raciale, milliardaires à foison et appauvrissement de la classe moyenne. Misère du monde aux portes des antiques cités. La Défense sera notre Brasilia. Et la Seine-Saint-Denis, nos favelas.»

    Bibliographie :

    Michaël Lind, The Next American Nation. The New Nationalism and the Fourth American Revolution, New York, The Free Press, 1995.
    Arianna Huffington, L’Amérique qui tombe, Paris, Fayard, 2011.

  • Souffrance à deux vitesses Discussion sous les bombes entre un Palestinien et un Israélien

    Mise à jour le mercredi 21 novembre  : à ce jour on dénombre 5 morts du côté israélien, et 154 morts dans le camp palestinien de la bande de Gaza. Face aux bombardements ciblés de haute technologie par une aviation et un équipement militaire modernes, près de la moitié des roquettes palestiniennes sont interceptées par les missiles anti-roquettes (Iron Dome) et ne touchent même pas terre.


    Interview croisée entre un palestinien et un... par CptAnderson

    http://www.egaliteetreconciliation.fr

  • Les FEMEN : des agents provocateurs ?

    Depuis quelques mois, nombre de français ont entendu parler des FEMEN, ce groupuscule féministe Ukrainien composé de jeunes et jolies jeunes femmes, et dont la méthode de combat et de revendication consiste à exposer ses seins au grand jour. Les actions des FEMEN pour l’amélioration de la condition des femmes ou la lutte contre la prostitution en Ukraine ne peuvent au demeurant qu’attirer de la sympathie. Lorsque celles-ci manifestent en petite culotte pour dénoncer le système « sexe contre diplômes » dans les universités ukrainiennes, tous les hommes de la planète les soutiennent, cela va sans dire. On peut tout autant difficilement être contre elles, lors de leur stimulante campagne appelant à « lire plus » et motivée par le slogan : « si tu ne lis pas plus, je ne couche pas avec toi » (!). Enfin comment ne pas être d’accord avec elles lors de leurs manifestations contre la prostitution pendant l’euro de football en Ukraine ? Les FEMEN jouent sur leur somptueuse plastique et une symbolique très identitaire et guerrière qui, une fois n’est pas coutume, ne semble pas déranger les élites globalistes européennes.

    C’est il y a un an que le mouvement a commencé à prendre de l’ampleur et à surtout activement se mêler de politique internationale. Les jeunes féministes se sont revendiquées de l’heritage de la révolution orange en Ukraine, ce coup d’état démocratique destiné à vassaliser durablement l’Ukraine dans l’alliance occidentale. Fin 2011, elles ont aussi manifesté en soutien de la révolution du Lotus en Egypte, contre Moubarak, et pour l’émancipation des femmes Egyptiennes. Nul ne peut douter que le bilan des courses, ne doit sans doute pas être à la hauteur de leurs espérances, mais leur croisade anti-Moubarak et pour l’émancipation des femmes s’est depuis transformé en une croisade contre la Shariah et l’islamisme, ainsi que contre la Burka. Curieusement, les provocations des FEMEN en Turquie et en Tunisie n’ont pas abouti a quoi que ce soit. Le fait de se déshabiller devant une mosquée n’a pas visiblement eu en Turquie l’effet escompté.

    Au sein de l’Union Européenne le mouvement a reçu un accueil beaucoup plus favorable. Les FEMEN ont organisé depuis un an un réel tour d’Europe, destiné à l’organisation d’actions dans différents pays, mais aussi à la création de structures FEMEN dans différents pays: suisse, hollande, Italie ou encore France par exemple en réaction à l’affaire Strauss Khan. A l’international, c’est le Brésil qui a lui été cet été contaminé par cette vague feministe-orange. On se demande toujours avec quels moyens et quels soutiens logistiques ces déplacements ont été organisés. La Voix de la Russie a publié un texte très intéressant à ce sujet, et qui met en lumière des faits assez intéressants, notamment le fait que les FEMEN bénéficient de soutien plus qu’inattendus à l’ouest comme à l’est, via des stars du Show-business Ukrainien, des hommes d’affaires allemands et américains ou encore plausiblement la présence française à l’étranger, puisque les FEMEN notamment étaient invitéesa l’ambassade de France a Kiev le 14 juillet 2012. Ces soutiens ne sont pas surprenants lorsqu’on sait que les FEMEN défendent l’entrée de l’Ukraine dans l’UE et s’opposent également à l’ingérence russe en Ukraine. Il est aussi à noter que lors de leur dernière visite à Moscou, celles-ci ont été reçues par Sergueï Mironov, le leader du parti d’opposition social-démocrate Russie Juste, parti qui a activement participé aux contestations de rues en Russie, contestations que certains ont comparées a une tentative de révolution de couleur en Russie.

    C’est justement cet été que les choses ont commence à prendre une autre ampleur. Le message global des FEMEN s’est politisé, s’affirmant de plus en plus contre le racisme, le sexisme et les valeurs patriarcales qui règnent dans les sociétés industrialisées, valeurs promues selon elles par les religions. Leurs campagnes politiques vont alors de plus en plus se diriger contre les leaders de l’Europe orientale : Vladimir Poutine, Alexandre Loukachenko, Victor Ianoukovitch ou leurs alliés en Europe, Sylvio Berlusconi en tête. En juillet dernier, les FEMEN tentent d’agresser le patriarche orthodoxe Cyrille lors d’une visite a Kiev, sous le slogan : Tuez Cyrille, la campagne étant accompagnée d’une photo de ce dernier décapité. Charlie hebdo n’aurait sans doute pas fait plus ignoble. Très logiquement finalement cette action a été revendiquée en soutien au Pussy-Riot, ces 3 anarchistes russes ayant été arrêtées pour avoir organisé un concert punk dans la cathédrale Saint Sauveur à Moscou et dont deux d’entre elles ont été condamnées pour hooliganisme. En réaction à la condamnation de ces dernières, les FEMEN ont donc jugé nécessaire d’attaquer l’église et de tronçonner une croix érigée en mémoire des victimes de la répression stalinienne et qui datait de la révolution de couleur orange. Ce faisant, elles voulaient tant manifester leur déception de l’Ukraine orange que montrer leur détermination face a l’église Chrétienne.

    La réaction du pouvoir Ukrainien a été sans doute moins disproportionnée que celle du mainstream médiatique qui a réagi de façon relativement obsessionnelle à ce non événement: dans tous les pays du monde les manifestations non organisées sont illégales et la destruction d’édifices publics et religieux également hors la loi. De façon surprenante, suite à cela, la coupeuse de croix arrive à s’enfuir d’Ukraine en étant pourtant recherchée en Ukraine et trouve refuge en France ou s’installera peu de temps après la base arrière et internationale des FEMEN. L’antenne française est rapidement créée à Paris composée de militantes françaises et sous la férule de Inna Shevshenko, Loubna Meliane ou encore Safia Lebdi qui à jugé bon de m’écrire J

    L’orientation très à gauche de ces cadres français est parfaitement adapté aux revendications des FEMEN pour une nouvelle société sans religions, sans différences entre hommes et femmes et en faveur des droits des minorités. La proximité du mouvement avec les groupes libertaires de gauche français tels que « ni putes ni soumises » ou avec « le parti socialiste » semble clairement indiquer les raisons d’êtres de ce groupuscule féministe qui n’a rien trouvé de mieux que d’aller hier en France déranger une manifestation autorisée pour la famille traditionnelle en hurlant « in Gay We trust ». Les FEMEN, déguisées en bonne sœur, ont gazées des poussettes et des enfants avec du faux gaz en hurlant « voila le sperme de dieu », déclenchant vraisemblablement le stress et la colère du service d’ordre de la manifestation. On se demande comment il aurait pu en être autrement. Le mainstream s’est lui contenté de parler de coups que les FEMEN auraient reçu. Evidemment nul ne saurait cautionner les coups que l’une des activistes a vraisemblablement reçu (ce qui n’est pas la première fois) mais de la même façon qu’avec les Pussy-Riot on peut se demander quelles sont les motivations réelles d’une telle action.

    Une femme (théoriquement une future mère) trouve t'elle normal d’aller hurler et jeter du gaz (aussi faux soit t-il) sur des familles en poussette ? N’y a-t-il d’autres moyens pour de jolies jeunes femmes, dont des responsables associatives françaises, de se faire entendre ? Comment la société et les journalistes auraient réagi si des manifestants pour le mariage homosexuel avaient été agressés de la même façon par des partisans du mariage traditionnel ?

    Produit marketing importé à sans doute très bas coût, les FEMEN ont depuis leur arrivée en France dévoilé leur vrai visage, celui d’un groupuscule féministe financé et soutenu par l’Occident, sous contrôle politique et moral d’une gauche française libertaire et sectaire, et dont à ce jour, les revendications exprimées sont bien loin des préoccupations populaires et nationales tant françaises qu’Ukrainiennes.

    Alexandre Latsa http://www.voxnr.com

    source : La Voix de la Russie :: lien

     

  • Dégradations en tous genres

    Le recul de la notation Moody's des produits financiers de l'État central parisien pourrait, en elle-même et dans l'immédiat ne pas entraîner de conséquences trop graves. Elle est cependant intervenue ce 19 novembre, au plus mauvais moment. Elle corrobore la publication par The Economist la semaine précédente d'un dossier accablant de 14 pages qui aurait dû mettre en garde contre la perspective d'une catastrophe analogue aux scénarios imposés à l'Espagne, à la Grèce, au Portugal et même à l'Italie.

    À l'instant même où ces lignes sont écrites la gouvernance européenne se révèle incapable de prendre les mesures les plus évidemment nécessaires. Bizarre assemblage de structures impuissantes typiquement synarchiques elle emboîte des comités qui actuellement se télescopent. Les jours à venir risquent donc d'être sérieusement marqués par ce chaos.

    Tomber dans la dépendance du FMI, de l'Eurogroupe et de la BCE dégraderait donc infiniment plus le pays que la hausse éventuelle des taux d'intérêt nominaux.

    L'attelage Hollande-Ayrault n'avait donc pas besoin du handicap constitué par ce nouvel avertissement sans frais sur les marchés obligataires.

    Or, il se trouve désormais que sur les 17 membres de la Zone Euro, il ne reste plus que 5 pays vraiment crédibles aux yeux de la finance Internationale. Il s'agit de l'Autriche, du Luxembourg, des Pays-Bas, de la Finlande, et bien entendu le plus puissant en Europe : l'Allemagne de Mme Merkel. Les États du sud semblent de plus en plus détachés de ce groupe à la fois géographique et culturel.

    Le découplage frappe également la France de M. Hollande, cela va sans dire mais cela mérite d'être rappelé à ceux qui ne l'ont pas encore compris.

    Il faut certes beaucoup d'ingénuité pour suivre la réaction du gouvernement. Celui-ci réinvente, à 30 ans de distance, – plus exactement il sort des poubelles de l'oubli, – pour expliquer ses échecs, la rhétorique de l'héritage.

    Quand nous entendons un Moscovici déployer cet argumentaire avec l'appui de ce que "Le Monde" (1)⇓ appelle "un proche de François Hollande interrogé par l'AFP" nous voguons allègrement en plein "illusionnisme de gauche" (2)⇓.

    N'ose-t-on pas nous dire sans rire que "ceci valide notre stratégie économique" ?

    Reportons-nous en effet à notre "grand journal du soir, en page précédente. Il décortique à sa manière les raisons de la décision de dégradation prise par Moody's. On pointe trois arguments principaux, alimentant les inquiétudes. Celles-ci ne troublent pas seulement les agences de notation. Elles pèsent sur les décisions de bailleurs de fonds internationaux. Or c'est auprès de ceux-ci que la République jacobine, que ses collectivités locales, que ses caisses sociales, que ses usines à gaz étatiques vont quémander des prêts destinés à payer des intérêts, sans doute encore trop modestes, et faire semblant de combler des déficits en aggravation constante depuis 30 ans.

    Voici donc les 3 motifs, dans l'ordre cité par le Monde

    1° D'abord les multiples défis structurels. Ah, certes, le rapport Gallois est apprécié en lui-même de façon positive au nom de l'agence par M. Dietmar Hornung. Mais ce macro-économiste optimiste basé à Francfort note que son effet positif, auquel il semble croire, ne risque d'être perceptible qu'en 2014.

    Au bout du compte ce rapport, méthodologiquement aberrant, n'a fait qu'amoindrir très provisoirement une dégradation promise à la "catégorie B".

    "Nous attendons les annonces", nous disent les experts à propos d'une question cruciale. Sur celle-ci achoppent actuellement tous les programmes de rigueur en Europe, puisqu'il s'agit de l'évolution du marché du travail.

    Les technocrates internationaux "attendent". Ils risquent fort, telle sœur Anne de ne pas voir grand-chose venir, tant qu'un Michel Sapin pourra dire que les 35 heures restent impossibles à négocier.

    2° Moody's remarque le caractère "incertain" [nous dirions plus précisément "mensonger"] des perspectives budgétaires, elles-mêmes fondées sur des hypothèses de croissance a priori irréalistes.

    3° Enfin la France se trouve l'un des pays les plus exposés à la crise de la Zone Euro, au sein de laquelle précisément son influence ne cesse de reculer.

    Sur aucun de ces trois points le pouvoir actuel ne peut esquiver la responsabilité qui lui incombe, au tire des résultats de son action, ou de son inaction, des six mois écoulés.

    Une telle dégradation technique reflète en définitive un délitement politique, et osons le dire moral.

    On ne pourra plus se le dissimuler longtemps.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

    notes

      1. cf. Édition papier en date du 21 novembre p. 3
      2. cf. le petit livre de Claude Fazier.

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