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Afrique du Sud : bilan social catastrophique pour l’ANC
FPI-Le Gaulois - Bilan social catastrophique pour l’Afrique du Sud, 18 ans après la prise du pouvoir par l’ANC (African National Congress), membre de l’Internationale socialiste. Pays pourtant le plus riche du continent africain, celui-ci compte aujourd’hui plus d'un quart d'habitants trop pauvres pour manger à leur faim (26,3%) et plus de la moitié vivant sous le seuil de pauvreté (52,3%).Un sacré résultat pour un régime qui devait « tout casser » après avoir chassé les Blancs du gouvernement… des Blancs auxquels on ne pourra tout de même pas imputer ce bilan lamentable.Selon l'enquête sur les conditions de vie publiée hier par « Statistic South African », l'agence nationale de statistiques, être pauvre en Afrique du Sud n'exclut pas que l'on possède un réfrigérateur (57,2%), une radio (55,4%), un téléviseur (62,6%) et surtout un téléphone portable (80,1%, soit presque autant que les ménages non pauvres 89,1%).Par ailleurs, contrairement à de nombreux autres pays africains, les ménages pauvres ont majoritairement accès à l'électricité (70,1%), à l'eau courante (51,8%) et à l'aide sociale pour au moins un membre de la famille (70,6%), selon l'enquête.La pauvreté est le lot de 25,5 millions de Sud-Africains, soit 61,9% des familles noires et 32,9% des métis, tandis qu'elle touche 7,3% des familles indiennes et 1,2% des familles blanches. Un tiers des Sud-Africains noirs (32%) ne mange pas à sa faim. Notons ici que le gouvernement « noir » n’a pas interdit les statistiques ethniques… bien au contraire.Le phénomène de pauvreté se concentre surtout dans les zones traditionnelles, rurales ou dans les bidonvilles.Ainsi, au Limpopo (nord), province rurale frontalière du Zimbabwe, près de la moitié des habitants (48,5%) vit en dessous du seuil de pauvreté alimentaire et les trois-quarts sous le seuil de pauvreté (74,3%).Autres provinces très pauvres: le Cap oriental (sud), région natale de Nelson Mandela qui fournit des bataillons de travailleurs migrants dans les mines; le Mpumalanga et le Kwazulu-Natal, province la plus peuplée et fief du président Jacob Zuma. Un quart des ménages pauvres d'Afrique du Sud vit en pays zoulou.À l'opposé, les deux-tiers des ménages au Cap et de son arrière-pays, échappent à la pauvreté.Actuellement, la politique d'allocations familiales ou vieillesse mise en place par l'ANC est la seule soupape de sécurité pour éviter l'explosion car les aides sociales sont la principale source de revenu pour 54,7% des ménages sud-africains pauvres. Mais pour combien de temps encore ?Lien permanent Catégories : actualité, économie et finance, géopolitique, immigration, international, social 0 commentaire -
L’euro : même la Turquie n’en veut plus !
« Avant, je remplissais mon caddy pour la semaine avec 100 francs », témoigne Julia, une jeune mère de famille. « Aujourd’hui, même avec 20 euros, je n’y arrive plus. »
Cette impression est largement partagée : selon toutes les enquêtes d’opinion, une majorité de Français pense que l’introduction de l’euro – qui fête cette année ses dix ans – a accentué la hausse des prix.
Des tomates à 14,76 Francs le kilo en 2002 ? Personne n’en aurait acheté à ce prix-là ! Quand « on » veut nous faire croire que les prix ont juste suivi l’inflation, tous les chiffres sont bidouillés.
Mais les Français ne sont pas les seuls à se plaindre, et l’euro semble dissuader plus d’un État jaloux à juste titre de sa monnaie nationale. [...]
José Meidinger - La suite sur Boulevard Voltaire http://www.actionfrancaise.net/
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Mali : l'indécision française peut-elle déboucher sur la création d'un « Sahélistan » ?
Il y a quelques jours, nous avons appris l’enlèvement d’un ressortissant français au Mali. Ce rapt, revendiqué par un groupe islamiste armé, le Mujao, porte à sept le nombre de nos concitoyens détenus au Sahel. Ce nouvel événement n’incite pas la France à sortir de son indécision entre solution politique ou diplomatique et solution militaire pour la reconquête du nord du pays. En revanche, les risques de contamination du conflit armé dans les pays voisins se précisent pour déboucher sur un nouveau « Sahélistan » historique. L’africaniste Bernard Lugan fait le point.
PolémiaAu mois de janvier 2012, au Mali, la résurgence d’une crise née au moment des indépendances, imposait de fixer l’abcès afin d’éviter sa dissémination et pour ensuite le traiter en profondeur à travers trois volets :
- - Politique, en prenant en compte la légitime revendication des populations nordistes, notamment celle des Touareg ;
- - Diplomatique, en faisant comprendre à l’Algérie que si ses intérêts régionaux n’étaient à l’évidence pas ceux de la France, les nôtres ne s’effaceraient pas devant les siens ;
- - Militaire, en appuyant les Touareg contre les groupes islamiques qui, à l’époque, totalisaient moins de 300 combattants qui avaient commis l’erreur de sortir de la clandestinité désertique pour se rassembler à Gao et à Tombouctou.
Au lieu de cela, dans la plus totale indécision doublée d’un manque absolu de vision géostratégique, la France :
- - S’est réfugiée à l’abri du principe de l’intangibilité des frontières ;
- - A cédé devant les exigences algériennes de non intervention ;
- - A camouflé sa pusillanimité derrière l’argument d’une « action » de la CEDEAO, ce « machin », ce « volapuk », cette tour de Babel, dont l’efficacité militaire relève de la méthode Coué ;
- - A laissé les islamistes liquider militairement les Touareg.
Le résultat de cette addition de démissions décisionnelles est qu’un incendie limité pouvant être rapidement éteint, notamment au moyen d’une de ces opérations « discrètes » que nos forces savent encore si bien mener, est aujourd’hui devenu un foyer régional de déstabilisation. En effet :
- Le Mnla ayant été militairement défait et repoussé vers la frontière algérienne, les islamistes qui ne risquent plus d’être pris à revers sur leur flanc nord ont désormais toute la profondeur saharienne pour manœuvrer. Quant à leur flanc ouest, il semble également s’ouvrir car au sein des tribus arabes de Mauritanie, certains, de plus en plus nombreux, commencent à se poser des questions… ;
- Sur le flanc oriental la situation leur devient également de plus en plus favorable car le chaos en retour se fait sentir en Libye où tout le sud du pays est mûr pour devenir un nouveau Mali. Quant au sud de la Tunisie, la contamination y a largement commencé ;
- La contagion n’est plus qu’une question de temps au Tchad et au Darfour cependant qu’un continuum fondamentaliste est en passe de s’établir avec les islamistes de Boko Haram du nord Nigeria.
Ainsi donc, le « Sahélistan », fantasme il y a encore quelques mois, devient-il peu à peu réalité. L’une de ses forces est qu’il s’agit d’une résurgence historique ramenant directement aux jihad sahéliens du XIX° siècle qui enflammèrent la totalité de la région depuis le Soudan à l’Est jusqu’au Sénégal à l’Ouest. Or, l’islamisme sahélien de 2012 s’abreuve à cette « fontaine de rêve » fermée par la colonisation. Comment cette réalité inscrite dans la longue durée peut-elle être comprise par des journalistes ou des politiciens esclaves de l’immédiateté et de leur inculture ? Comment pourrait-elle l’être par ces « africanistes » élyséens dont la principale activité semble être de torpiller les informations que les militaires font « remonter » depuis le terrain ?
Dans le Sahel, au cœur de ce qui fut notre « pré carré », ceux qui inspirent la politique de la France ont donc laissé s’écrire le même scénario que celui que nous avons connu dans la région des Grands Lacs et qui peut être exposé en quatre points :
- Une erreur d’analyse reposant sur la priorité donnée aux postulats idéologiques aux dépens des réalités géographiques, anthropologiques et historiques ;
- L’absence de toute véritable stratégie de défense ;
- Le tropisme de l’abandon de nos alliés ou amis ;
- La place laissée libre à des acteurs extérieurs. Dans le cas présent, l’Algérie et les Etats-Unis qui attendent le moment propice pour intervenir, mais à leur manière. Les conséquences de l’incompétence hexagonale seront alors camouflées sous l’alibi facile de « complot anglo-saxon » contre les intérêts français...
Alors que tout ce qui se passe dans la zone concernée nous est connu, alors que nous savons tout, et au-delà, de ceux qui la déstabilisent, alors que nous y disposons de tous les réseaux utiles, alors enfin que, parfaitement immergées, nos forces auraient pu rapidement « régler » le problème, l’Elysée a laissé la situation lui échapper.
Faut-il s’en étonner quand la tête de l’Etat dodeline entre indécision et repentance ?Bernard Lugan http://www.polemia.com
Afrique Réelle
23/11/2012Lien permanent Catégories : actualité, anti-national, géopolitique, insécurité, international 0 commentaire -
La Russie, scandalisée par le soutien français à l’opposition syrienne
Le premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a jugé lundi, dans une interview qu’il accorde à l’AFP et au Figaro, que le soutien de la France à la Coalition nationale de l’opposition syrienne est « très discutable » et juridiquement inacceptable.
Dénonçant l’ingérence de la France dans un pays souverain, et son hostilité au pouvoir légalement établi dans un Etat de droit, le premier ministre russe a déclaré que « conformément aux principes du droit international approuvés par l’Onu, aucun pays ni aucun Etat ne doit entreprendre d’action visant à renverser par la force le régime en place dans un pays tiers. Du point de vue du droit international, il est inadmissible de soutenir une autre force politique lorsque celle-ci se retrouve être le principal adversaire du gouvernement légitime d’un pays« .
« Nous avons une position neutre« , a précisé en outre M. Medvedev, estimant que l’ouverture de négociation, et l’organisation de nouvelles élections seraient sans doute une voie privilégiée pour une sortie de crise. Soulignant l’existence d’enjeux géopolitiques, rappelant que la stabilité du Moyen-Orient était en cause, le premier ministre russe a donc donné sa préférence pour la voie prudente de la diplomatie, affirmant en effet que « Moscou n’a aucune envie de voir la Syrie disloquée, provoquant un nouveau foyer de tension au Proche-Orient. Cela profiterait à coup sûr aux extrémistes religieux« .
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Le projet de la Grande Europe (Une ébauche géopolitique pour un monde multipolaire à venir)
1. Suite au déclin et à la disparition du Bloc socialiste en Europe de l’Est à la fin du siècle dernier, une nouvelle vision géopolitique du monde basée sur une nouvelle approche est devenue une nécessité. Mais l’inertie de la pensée politique et le manque d’imagination historique chez les élites politiques de l’Occident victorieux a conduit à une option simpliste : les bases conceptuelles de la démocratie occidentale, une société d’économie de marché, et la domination stratégique des États-Unis à l’échelle mondiale sont devenues les seules solutions à tous les défis émergents et le modèle universel qui devrait être impérativement accepté par toute l’humanité.
2. Cette nouvelle réalité émerge devant nos yeux – la réalité d’un monde organisé entièrement par le paradigme américain. Un think-tank néoconservateur influent des États-Unis modernes s’y réfère ouvertement par un terme plus approprié – ‘l’Empire global’ (parfois ‘l’Empire bienveillant’ – R. Kagan). Cet Empire est unipolaire et concentrique dans sa nature profonde. Au centre, il y a le ‘Nord riche’, la communauté atlantique. Tout le reste du monde, – la zone des pays sous-développés ou en développement, considérée comme périphérique, – est censé suivre la même direction et le même cours que les pays du cœur de l’Occident bien avant eux.
3. Dans une telle vision unipolaire, l’Europe est considérée comme la banlieue de l’Amérique (capitale du monde), et comme une tête de pont de l’Occident américain vers le grand continent eurasien. L’Europe est vue comme une simple partie du Nord riche, non pas comme un preneur de décision, mais comme un associé junior sans intérêts propres et sans caractéristique spécifique. L’Europe, dans un tel projet, est perçue comme un objet et non comme un sujet, comme une entité géopolitique privée d’une identité et d’une volonté autonomes, comme d’une souveraineté véritable et reconnue. L’essentiel de la spécificité de l’héritage culturel, politique, idéologique et géopolitique européen est pensé comme appartenant au passé : tout ce qui a été autrefois estimé comme utile a déjà été intégré dans le projet de l’Occident global ; ce qui reste est disqualifié comme non pertinent. Dans un tel contexte, l’Europe se trouve géopolitiquement privée de son être propre et indépendant. Se trouvant voisine, sur le plan géographique, de régions et de civilisations non-européennes, l’Europe peut alors facilement perdre sa forme culturelle et politique.
4. Dans tous les cas, la démocratie libérale et la théorie du libre-échange ne représentent qu’une partie de l’héritage historique européen et il y a eu d’autres options proposées et d’autres solutions traitées par les grands penseurs, scientifiques, politiciens, idéologues et artistes européens. L’identité de l’Europe est bien plus vaste et profonde que quelques fast-foods idéologiques américains simplistes du complexe de l’Empire global – avec son mélange caricatural d’ultralibéralisme, d’idéologie du marché libre et de démocratie quantitative. À l’époque de la guerre froide, l’unité du monde occidental (sur les deux rives de l’Atlantique) avait comme base plus ou moins solide la défense mutuelle de valeurs communes. Mais à présent ce défi n’a plus aucune actualité, l’ancienne rhétorique ne marche plus. Elle devrait être révisée et de nouveaux arguments fournis. Cela fait longtemps qu’il n’y a plus d’ennemi commun, clair et réaliste. La base positive pour un monde occidental uni à l’avenir est presque totalement absente. Le choix social des pays et des États européens est en contradiction complète avec l’option ultralibérale anglo-saxonne (aujourd’hui américaine).
5. L’Europe actuelle possède ses propres intérêts stratégiques qui diffèrent substantiellement des intérêts américains ainsi que de l’approche du projet de l’Occident global. L’Europe possède son tropisme particulier envers ses voisins du sud et de l’est. Dans certains cas, l’intérêt économique, les solutions énergétiques et la défense commune ne coïncident pas du tout avec ceux de l’Amérique.
6. Ces considérations générales nous mènent, nous, intellectuels européens profondément concernés par le destin de notre Patrie culturelle et historique, l’Europe, à la conclusion que nous avons grandement besoin d’une vision alternative du monde à venir, où la place, le rôle et la mission de l’Europe et de la civilisation européenne seraient différentes, plus grandes, meilleures et plus sûres que dans le cadre du projet de l’Empire global avec ses caractéristiques impériales par trop évidentes.
7. La seule alternative faisable dans les circonstances présentes est à ancrer dans le contexte d’un monde multipolaire. La multipolarité peut garantir à n’importe quel pays et civilisation sur la planète le droit et la liberté de développer son propre potentiel, d’organiser sa propre réalité interne en accord avec l’identité spécifique de sa culture et de son peuple, ainsi que de proposer une base fiable de relations internationales justes et équilibrées dans le concert des nations du monde. La multipolarité devrait être fondée sur un principe d’équité entre les différentes sortes d’organisations politiques, sociales et économiques de ces nations et États. Le progrès technologique et l’ouverture croissante des pays devrait promouvoir le dialogue entre, et la prospérité de, tous les peuples et nations. Mais dans le même temps, ne pas mettre en danger leurs identités respectives. Les différences entre les civilisations n’ont pas à culminer nécessairement dans un inévitable choc – contrairement à la logique simpliste de quelques écrivains américains. Le dialogue, ou plutôt le ‘polylogue’, est une possibilité réaliste et faisable que nous devrions tous poursuivre à cet égard.
8. En ce qui concerne directement l’Europe, et par contraste avec d’autres plans pour la création de quelque chose de ‘grand’ dans le vieux sens impérialiste du terme – que ce soit le Projet pour un Grand Moyen-Orient ou le programme pan-nationaliste pour une Grande Russie ou une Grande Chine – nous proposons, comme concrétisation de l’approche multipolaire, une vision équilibrée et ouverte de la Grande Europe comme nouveau concept pour le futur développement de notre civilisation dans ses dimensions stratégiques, sociales, culturelles, économique et géopolitiques.
9. La Grande Europe consiste dans le territoire contenu à l’intérieur des frontières qui coïncident avec les limites d’une civilisation. Ce genre de frontière est quelque chose de complètement nouveau, comme l’est le concept de l’État-civilisation. La nature de ces frontières suppose une transition graduelle – non pas une ligne abrupte. Cette Grande Europe devrait donc être ouverte à des interactions avec ses voisins à l’ouest, à l’est ou au sud.
10. Une Grande Europe dans le contexte général d’un monde multipolaire est conçue comme entourée par d’autres grands territoires, appuyant leurs unités respectives sur l’affinité des civilisations. Nous pouvons ainsi postuler l’apparition éventuelle d’une Grande Amérique du nord, d’une Grande Eurasie, d’une Grande Asie pacifique et, dans un avenir plus distant, d’une Grande Amérique du sud et d’une Grande Afrique. Aucun pays – hormis les États-Unis – en l’état actuel des choses, n’a les moyens de défendre sa vraie souveraineté, en ne comptant que sur ses propres ressources internes. Aucun ne peut être considéré comme un pôle autonome capable de contrebalancer la puissance atlantiste. La multipolarité réclame un processus d’intégration à large échelle. On pourrait l’appeler ‘une chaîne de globalisations’ – mais une globalisation sans limites concrètes – coïncidant avec les frontières approximatives de civilisations variées.
11. Nous imaginons cette Grande Europe comme une puissance géopolitique souveraine, avec sa propre identité culturelle forte, avec ses propres options sociales et politiques – basées sur les principes de la tradition démocratique européenne – avec son propre système de défense, incluant les armes atomiques, avec sa propre stratégie énergétique et d’accès aux ressources minérales, élaborant ses choix de paix ou de guerre avec d’autres pays ou civilisations en toute indépendance – tout ceci appuyé sur une volonté européenne commune et un processus démocratique dans la prise de décision.
12. Dans le but de promouvoir notre projet de Grande Europe et le concept de multipolarité, nous en appelons aux différentes forces dans les pays européens, ainsi qu’aux Russes, aux Américains, aux Asiatiques, à soutenir activement notre initiative au-delà de leurs options politiques, de leurs différences culturelles et de leurs choix religieux, à créer dans chaque place ou région des Comités pour une Grande Europe ou d’autres genres d’organisations partageant l’approche multipolaire, rejetant l’unipolarité, le danger croissant de l’impérialisme américain, et développant un concept similaire pour les autres civilisations. Si nous travaillons ensemble, affirmant avec force nos identités différentes, nous serons en mesure de fonder un monde meilleur, équilibré et juste, un Monde plus Grand où n’importe quelle forme digne de culture, de société, de foi, de tradition et de créativité humaine trouvera sa place adéquate et accordée.Alexandre Douguine http://www.voxnr.com
source : GRA News :: lien
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Fusion Arcelor-Mittal : Une forfaiture française et de l’Europe libérale (Màj Vidéo)
Publié le 6 avril 2008, réemployé le 14/09/2011 dans une lettre ouverte à Arnaud Montebourg signée, Jean-Luc Mélenchon
Arcelor : un « Airbus de l’acier » mort né
En 1981, la gauche arrivée au pouvoir nationalise Usinor-Sacilor. Le groupe privé est au bord de la faillite. Techniquement il est dépassé. Entre 1991 et 1995, l’État injecte 60 milliards de francs pour moderniser les équipements et, aussi, pour licencier une partie des effectifs. En 1995, la droite décide de privatiser Usinor.
Elle brade l’entreprise pour seulement 10 milliards de francs. Terrifiant gâchis ! Mais surtout, la privatisation a rendu l’entreprise vulnérable. Au point qu’en 2001, la France, la Belgique, l’Espagne et le Luxembourg décident de regrouper leurs fleurons nationaux de l’acier et de créer Arcelor. A l’époque, Arcelor est présenté comme « l’airbus de l’acier ».
Il est le numéro un mondial du secteur et le leader technologique des aciers fins et complexes. C’était « l’Europe qui protège » dans toute sa splendeur ! « L’airbus européen de l’acier » n’aura pas vécu cinq ans.
La fusion Arcelor-Mittal facilitée par l’Europe libérale
C’est un épisode que Sarkozy aimerait bien faire oublier. En à peine 4 mois entre janvier et juin 2006, le groupe Mittal est parvenu à mener à bien une OPA sur le géant européen Arcelor. A l’époque, après quelques protestations médiatiques du gouvernement Villepin au nom du patriotisme économique, la plus grande fusion jamais réalisée dans l’acier obtient successivement tous les feux verts des autorités.
Notamment ceux des autorités boursières qui autorisent l’OPA et ceux de la Commission européenne qui se borne à ne pas voir de risque majeur pour la concurrence. La direction d’Arcelor exprime pourtant les pires craintes industrielles et sociales si elle est avalée par une firme qui a la réputation d’être un vautour de l’acier.
Faute d’harmonisation européenne en matière industrielle, Mittal profite aussi de la division des pays européens concernés par le dossier. Au début du processus, le Luxembourg, où se trouve le siège social d’Arcelor, n’a pas de législation protectrice contre les OPA et pour y remédier le parlement luxembourgeois en examine une dans l’urgence, en menaçant de bloquer ainsi la fusion.
Mais Mittal négocie avec le premier ministre luxembourgeois Juncker qui accepte de lever ces restrictions en l’échange du maintien du siège social du nouveau groupe au Luxembourg. Pour cela, le Luxembourg avait gardé une arme décisive : une participation publique (autour de 5%) dans Arcelor, faisant de l’État luxembourgeois un actionnaire de référence du groupe, là où la France avait commis l’erreur de vendre ses dernières actions publiques en 1997 sous l’impulsion de Dominique Strauss-Kahn.
L’ultime coup de poignard dans le dos d’Arcelor lui est enfin donné par les autorités boursières – indépendantes – qui condamnent les tentatives d’Arcelor de s’allier avec une firme russe pour faire échouer l’OPA de Mittal.
Alors que la direction d’Arcelor a encore la confiance d’une courte majorité de ses actionnaires, les autorités boursières suspendent la cotation du titre Arcelor pour entrave à la liberté des marchés, ce qui précipite le succès de Mittal qui prend ainsi le contrôle de 95% des titres d’Arcelor.
Sources : Parti de Gauche & Jean-Luc Mélenchon
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Syrie : Medvedev condamne la France
IRIB- À la veille de sa visite en France, le premier ministre de Vladimir Poutine répond au Figaro et à l'Agence France-Presse......
La France est le premier des grands pays à avoir reconnu comme légitime la nouvelle opposition syrienne et évoque la possibilité de livraisons d'armes. Qu'en pensez-vous?
Medvedev : Cela est très contestable. La France est un grand pays souverain, mais je voudrais néanmoins rappeler des principes du droit international approuvés par l'ONU en 1970. Ces derniers stipulent qu'aucun gouvernement ne doit entreprendre d'actions visant à changer, par la force, un régime politique d'un autre pays. Le problème n'est pas de savoir s'il convient de soutenir le régime d'el-Assad ou l'opposition - pour sa part, la Russie adopte une position neutre. Nous condamnons le régime syrien pour le niveau de violence qu'il admet, et également l'opposition, car cette dernière verse aussi le sang, et finalement on a une guerre civile. Du point de vue du droit international, il est inadmissible de soutenir une autre force politique lorsque celle-ci se retrouve être le principal adversaire du gouvernement légitime d'un pays. Il revient au seul peuple syrien et aux forces d'opposition de décider du destin d'el-Assad et de son régime, d'une manière légale, et pas par le biais de la livraison d'armes organisée par un autre pays. Nous n'aimerions pas que la Syrie se désintègre et qu'au Proche-Orient naisse un nouveau foyer de tension, exploité par des extrémistes religieux. La désintégration de la Syrie ne profitera ni à la Russie, ni à la France.
Pourquoi la Russie ne cesse-t-elle pas ses livraisons d'armes au gouvernement syrien ?
Notre coopération militaire ne date pas d'hier et elle a toujours eu un caractère légal et ouvert. Nous n'avons jamais fourni à la Syrie des équipements contrevenant aux conventions internationales. Tous sont destinés à se défendre contre une agression extérieure. Nous devons par ailleurs remplir les obligations liées à nos contrats, car, en cas de cessation des livraisons, il y a un risque de sanctions internationales. Depuis que nous avons suspendu certaines livraisons d'armes à l'Iran, à la suite d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, ce pays a fait valoir ses exigences et nous sommes entrés dans un conflit juridique avec eux…
Les gouvernements occidentaux ont vivement critiqué l'arrestation en Russie des participants aux mouvements d'opposition. Le pouvoir n'a-t-il pas réagi trop brutalement ?
C'est une question d'appréciation. Je ne commenterai pas la manière dont réagissent les autorités européennes et ne montrerai pas du doigt tel ou tel. Je ne crois pas que la réaction d'un pouvoir est brutale lorsque l'ordre légal est violé. À l'étranger, n'importe quel manifestant levant la main sur un policier sera considéré comme un criminel et emprisonné. Les organisateurs des meetings doivent le comprendre. Je ne crois pas, contrairement à ce que vous pensez, que nous avons serré la vis. Les gouverneurs sont élus, plus de 25 partis ont pris part aux dernières élections régionales. Le paysage politique est différent, ce qui ne veut pas dire que la loi ne sera pas perfectionnée. Certes, notre société n'est pas la plus affûtée dans le maintien de l'ordre au cours des manifestations, mais le but de celles-ci n'est pas de provoquer des bagarres. Par ailleurs, notre loi sur les «agents de l'étranger» (qui impose aux ONG recevant des financements extérieurs de s'enregistrer comme telles, NDLR) est d'ordre technique et s'inspire des pratiques étrangères. Si l'on m'apporte des informations sur une ONG obligée de cesser son activité ou confrontée à des problèmes, cela constituera un argument essentiel. Mais ce n'est pas le cas.
Bien que vous ayez appelé à la libération des Pussy Riot, celles-ci sont toujours en prison. Qu'est-ce qui empêche leur libération ?
Je n'ai pas appelé à leur libération. Étant juriste de formation, je suis toujours précis dans mes jugements. J'ai dit que je n'aimais pas du tout ce qu'ont fait ces filles, notamment d'un point de vue moral. Mais étant donné qu'elles ont passé un temps considérable en détention provisoire, elles ont déjà goûté à ce qu'est la prison et il me semble qu'une peine plus longue n'est pas nécessaire. Mais il s'agit de ma position personnelle, pas de celle du tribunal. Chez nous, comme chez vous, il existe une séparation des pouvoirs.
Estimez-vous également que Mikhaïl Khodorkovski a passé trop de temps en prison ?
Cette question n'est pas très originale… N'importe quelle personne emprisonnée fait l'objet de pitié. Mais le tribunal a déterminé la punition en fonction de la loi et il faut respecter ce verdict. Une procédure d'appel a été engagée. Il existe également un droit de grâce mais que l'accusé n'a pas sollicité. La balle est donc dans son camp.
Pouvez-vous décrire les émotions que vous avez ressenties en voyant les premières grandes manifestations il y a un an ?
J'ai compris que notre société était devenue différente, beaucoup plus active. Tout le monde doit respecter la loi, y compris ceux qui n'aiment pas la ligne du pouvoir, en même temps, ce dernier doit changer et être conforme au niveau de développement de la société civile. C'est pourquoi je pense avoir trouvé une bonne réponse en changeant plusieurs bases très importantes de notre société, notamment en simplifiant la procédure d'enregistrement des partis, ce qui nous rapprochera des pratiques européennes. Ainsi, une partie des gens qui n'étaient pas contents de notre construction politique se sont calmés.
Vous avez plusieurs fois dénoncé Staline. Pourquoi son corps repose-t-il toujours sous les murs du Kremlin ?
Pour moi il ne fait aucun doute que, sous Staline, ont été tués et réprimés une masse considérable de gens, malgré les opinions contraires des partisans de l'idée communiste. La nostalgie des dictateurs défunts est une erreur très répandue dans l'humanité. Mais il ne faut pas oublier qu'une tombe est protégée par la loi. Si on décide de transférer celle de Staline, il faudra également penser aux autres tombes placées sous le Kremlin, à commencer par celle de Lénine. On ne peut pas dire: «Celui-là est mauvais, il faut l'enterrer ailleurs, et cet autre, il est pas mal, laissons-le là où il est!» Voilà une question éthique très compliquée. Par ailleurs, je ne souhaite pas qu'à cause de cela une partie de la société s'affronte à l'autre. Il y a vingt ans, le Parti communiste était au pouvoir, l'élite soviétique était issue des rangs du parti et une part importante de notre société continue de croire à la victoire de l'idée socialiste. N'importe quel pouvoir doit prendre cela en compte. Ce sont nos gens, nos citoyens…
Est-il très confortable d'être le premier ministre de Vladimir Poutine ?
S'il y a une seule personne avec qui il est confortable de travailler, c'est bien Vladimir Poutine.
Souhaitez-vous retourner au Kremlin ?
Si ma santé le permet et si nos gens me font confiance pour ce travail, il est évident que je n'exclus pas un tel retournement des événements. Il ne faut jamais dire jamais, d'autant plus que je me suis déjà baigné dans ce fleuve. Je peux m'y baigner une seconde fois…
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PALESTINE
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« King of California » par André WAROCH
En 2007, il y a cinq ans déjà, sortait, dans l’anonymat le plus complet, un film dont je n’eus vent ni de la naissance, ni du voyage final vers l’Avallon des films morts avant d’avoir vécu. Je le découvris quatre ans plus tard, alors que je furetais au hasard dans les allées virtuelles d’une chaîne de vidéos à la demande.
Il est des films qui changent la vie. Et s’ils ne changent pas votre vie, du moins peuvent-ils changer la façon que vous avez de la voir. En général, ces films-là arrivent à l’adolescence, comme l’acné et les histoires d’amour. En général.
Mais le plus étrange, c’est quand un de ces films qui vous foudroient, qui vous frappent comme une révélation, a été massacré par le public et la critique, et que, alors même que vous le voyez pour la première fois, il a déjà depuis longtemps disparu dans les limbes du box office, sans même l’aumône d’un succès d’estime.
Pourtant, comme pour contredire le récit du destin banal d’un film à petit budget lancé sans promotion (ou avec une bande-annonce qui présente le film comme il fut finalement jugé, c’est-à-dire « une-petite-comédie-sans-prétention ») et oublié de tous un mois après sa sortie, l’acteur à qui on a confié le premier rôle n’est autre que Michael Douglas, méconnaissable.
L’histoire : Charlie, un rescapé de l’hôpital psychiatrique, exalté barbu aux yeux fous, relâché après plusieurs années d’internement, retrouve pour toute famille sa fille Miranda (Evan Rachel Wood), laissée seule, encore enfant, dans la maison familiale, et qu’il retrouve âgée de dix-sept ans, travaillant dans un fast food, gérant sa propre vie tant bien que mal après avoir échappé par miracle aux services sociaux.
Entre Charlie et sa fille, le courant ne passe pas, ou plus. Obligée de gérer les lubies et l’irresponsabilité de son père en plus des affaires courantes, Miranda apparaît finalement comme l’adulte responsable du duo. Car Charlie est sorti de l’hôpital avec une nouvelle idée fixe : il prétend savoir comment retrouver un trésor enterré au XVIIe siècle dans ce coin de Californie par des explorateurs espagnols, grâce au journal du père Torrès, qui relate l’expédition dont il faisait partie, journal dont Charlie est persuadé être le seul à avoir pu décrypter le message qui y serait selon lui caché, et qui permettrait de trouver l’emplacement des doublons d’or.
Cette fois, il en est persuadé : ce n’est pas une nouvelle idée farfelue comme toutes celles qui avaient pu germer dans sa tête auparavant, qui avaient fini par faire partir sa femme et à le conduire à l’asile. Il tient là quelque chose d’énorme. Il va finalement décider sa fille à l’aider dans ses recherches à travers une Californie dévastée par les autoroutes, les constructions immobilières anarchiques et les centres commerciaux, à travers une nature mutilée, envahie et souillée par l’urbanisation. Il va finalement, du moins le croît-il, localiser l’emplacement exact du trésor : sous deux mètres cinquante de béton, au beau milieu d’un magasin de bricolage.
Miranda semble avoir perdu toute faculté d’émerveillement. Ses rêves mêmes paraissent se limiter à l’acquisition d’un lave-vaisselle. Ses perspectives d’avenir se limitent à un plan de carrière minable dans un fast food. Sérieuse, responsable, intelligente, volontaire, elle est néanmoins mentalement diminuée. Son horizon s’est rétréci impitoyablement. Voir la scène où, partant au travail, elle croise dans la résidence un attroupement formé de quelques-uns des nouveaux arrivants, pour la plupart issus du Tiers Monde, en train de célébrer, à l’occasion d’une fête officielle, l’installation de la millième famille dans la résidence, famille qui reçoit son prix sous les applaudissements. Une banderole tendue entre deux poteaux annonce l’événement. Aux grillages sont accrochées quelques grappes de ballons. Alentours, de nouveaux chantiers s’ouvrent sans cesse, finissant de garnir les collines et les plaines de maisons, de routes et de ronds-points.
Assis sur leur terrasse, un soir, Charlie et Miranda, en contemplant la vallée couverte de maisons préfabriquées, discutent :
« — Avant, quand on s’asseyait ici, on voyait une, peut-être deux lumières. Ta mère passait son temps à se plaindre parce qu’on habitait un trou perdu au milieu de nulle part.
— C’est toujours au milieu de nulle part. Seulement, il y a plein de gens maintenant. »
Le père, en embringuant sa fille dans une équipée qu’elle juge grotesque et dérisoire, va la mettre au bord d’un autre chemin. Il sait, lui, qu’il y a autre chose derrière le rideau gris de cette sordide réalité. Charlie entretient un rêve fou, immense, aux antipodes des ambitions étriquées de Miranda. Contrairement à elle, il n’accepte pas le monde tel qu’il est.
Philippe Murray nous avait prévenu : « La rumeur voudrait que nous ayons désormais tout vu, tout raconté, tout écrit, que nous ayons même perdu cette fameuse santé de l’imaginaire qui accompagne le sens de l’épique, de l’aventure, des grands espaces, de l’urgence du récit et de l’inspiration […]. Or, de deux choses l’une : ou bien, en effet, les “ grandes aventures ” et les “ grands espaces ” existent encore, ainsi que le veut la formulation publicitaire globale, et nous en avons perdu le sens : ou bien tout cela a disparu (ou s’est transformé d’une façon très subtile), et ce qui serait ridicule serait : premièrement de ne pas nous rendre compte de cette disparition en continuant à raconter comme si de rien n’était des histoires pleines des grands espaces d’autrefois : deuxièmement de disparaître avec cette disparition au lieu de trouver le mode de narration qui soit synchrone au mouvement même de la disparition de tout. Mais trouver ce mode de narration implique qu’on sache exactement ce qu’est la réalité ici et à présent. »
Mike Cahill n’aime pas notre monde. Mais il le regarde, puisqu’il est là. Il y a un hiatus entre ce qui est filmé et la façon dont cela est filmé. Comme si le fantôme de l’Amérique du Nord précolombienne, et particulièrement celui de ce finisterre californien, apparaissait en transparence sur le tableau terrifiant d’un paysage sans fin d’autoroutes, de grandes surfaces, de chaînes de restaurants et de cités-dortoirs. Comme si le merveilleux pouvait survivre même à l’horreur du quotidien de ce monde cauchemardesque tout droit sorti d’un film d’anticipation des années soixante-dix. Cahill s’attache à ce qui reste de l’ancien monde : les arbres, le ciel, les collines, la foi de Charlie, l’envie d’y croire de Miranda, le journal du père Torrès rapportant une histoire vieille de trois siècles. Et l’amour non-dit qui unit le père à sa fille, et qui semble baigner ce monde atroce d’une lumière presque palpable.
La majorité des critiques semble ne s’être même rendu compte que Mike Cahill n’avait pas essayé simplement de réaliser « une gentille petite comédie ». Il est vrai que le scénariste-réalisateur ne leur a pas mâché le travail. Il n’a pas voulu donner à son histoire les couleurs glauques et prétentieuses d’un film « intellectuel » à l’européenne. King of California est un film léger, lumineux, transfiguré à chaque instant par une bande originale qui mélange les musiques additionnelles au ukulélé de David Robbins et des morceaux pop dénichés on ne sait où (avec en point d’orgue le sublissime Flood of dreams écrit pour l’occasion par Robbins et interprété par Jolie Holland).
Cahill semble avoir trouvé (comme le romancier Olivier Maulin avec son livre Les évangiles du lac, sorti – signe des temps ? – juste quelques mois plus tard) ce nouveau mode de narration réclamé par Muray. Contrairement par exemple à Michel Houellebecq, prisonnier résigné de ce monde moderne (mais qui, peut-être le premier, osa le montrer tel qu’il est), il a préféré, à partir de cette réalité crûment photographiée, porter son regard vers l’horizon, vers la frontière, vers les anciens grands espaces, vers cet inconnu depuis longtemps défriché, mais qu’on peut toujours faire resurgir de sa mémoire.
Mais encore une fois, il serait faux de qualifier cette œuvre de film « intellectuel » ou « philosophique ». Ce film est ce qu’on pourrait nommer, cinématographiquement parlant, un thyrse : mot désignant une sorte de bâton de cérémonie des religions antiques autour duquel venaient s’enrouler lierre, fleurs et pampres. King of California est l’histoire d’un amour tardif, crépusculaire, celui d’un père pour sa fille, sur laquelle vient se greffer cette description du monde actuel, qui aurait pu être un discours critique affaiblissant l’œuvre dans son ensemble en en faisant un « film engagé », si Cahill n’avait pas choisi, littéralement, de reléguer ce discours à l’arrière-plan. De noyer ce qui n’aurait pu être qu’une énième « dénonciation », dans le bleu des yeux d’Evan Rachel Wood.
Dans Le spleen de Paris, dans son poème en prose intitulé simplement Le thyrse, Baudelaire délivrait cette sentence en forme de question : « Et quel est, cependant, le mortel imprudent qui osera décider si les fleurs et les pampres ont été faits pour le bâton, ou si le bâton n’est que le prétexte pour montrer la beauté des pampres et des fleurs ? ».
André Waroch http://www.europemaxima.com/
• King of California, film étatsunien de Michael Cahill, 2007, projeté en ouverture du Festival de Deauville de 2007, durée de 93 mn, en couleurs.
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De tout et de rien
La semaine de Pierre Lanoe (3)
Sur Gaza
Gaza me pose problème…
Bien sûr, la solidarité contre l’agression israélienne s’impose.
Mais mon enthousiasme d’hier pour la résistance de ce petit territoire s’est bien amoindrie.
Entre temps le Hamas a pris partie en faveur des assassins qui sont à l’œuvre en Syrie et a été chercher ses soutiens au Qatar, en Égypte et en Arabie saoudite…
D’où cette situation étrange de voir s’affronter à Gaza deux camps qui ont le même allié et qui sont ailleurs des alliés objectifs.
Si l’on doit se mobiliser et se battre pour faire connaître une résistance populaire, incontestablement ce n’est plus celle de Gaza qui doit avoir prioritairement nos suffrages, mais celle du peuple syrien regroupé derrière son gouvernement légitime.
Tarek Oubrou
Le recteur de la mosquée de Bordeaux a acordé à L’Express un entretien des plus intéressant.
Il n’est pas inutile d’en citer quelques extraits :
« En partant des réalités concrètes qui l'entoure. Il faut que les musulmans puissent accorder leurs gestes à leur foi sans perturber le fonctionnement de la société par des revendications outrancières, quitte à renoncer à une certaine visibilité. Le "tout ou rien" est néfaste et aboutit à une voie sans issue, qui alimente la peur chez les non-musulmans. On est musulman lorsqu'on a la foi; c'est la grâce de Dieu qui sauve. Les pratiques cultuelles, elles, sont aménageables. Les prières peuvent être effectuées après le travail, par exemple, ou le jeûne du ramadan reporté en cas de maladie. Le vrai problème concerne les comportements qui relèvent de l'éthique personnelle et qui sont devenus des marqueurs pour beaucoup de musulmans: manger halal, porter le voile... Avec le halal, nous ne sommes pas dans le sacré. Le fidèle a seulement pour obligation d'alléger au maximum la souffrance de l'animal. Quant au voile, je n'ai trouvé aucun texte qui oblige la femme à se couvrir la chevelure. Le combat que les musulmans ont mené pour le port du voile me désole, parce qu'il donne une image négative de la façon dont l'islam perçoit la femme. Cette tendance à tout ritualiser conduit certains fidèles à parler plus de la pratique que de Dieu lui-même! » (…)
Les imams sont malheureusement souvent les ventriloques des associations qui les salarient et qui sont tenues le plus souvent par des migrants de la première génération. Ces associations ne veulent pas d'imams intellectuels mais des imams venus du bled, qui ne leur coûte pas cher, ne font pas de vagues, et qui maintiennent le statu quo théologique. » (…)
« L'engagement dans la société: voilà l'antidote à l'esprit de victimisation si répandu dans la communauté musulmane. » (…)
« Il n'existe pas d'islam de France, mais un islam maghrébin de France. »
Décès de Pino Rauti
A l’âge de 86 ans, Pino Rauti s’est éteint le 2 novembre dernier à son domicile romain. Si en Italie, le décès à fait le une de tous les quoitidiens et si sa mémoire a été honorée par toute les familles de la droite italienne (même Gianfranco Fini qui le combattit pourtant pendant de longues années lui a rendu hommage), en France la nouvelle est passée inaperçue ou presque. Pourtant, Rauti eut dans notre pays, durant les années 1960/1980, une influence intellectuelle non négligeable et son combat servit d’exemple à bien des militants français (ainsi, par exemple, Ordre nouveau, le fameux mouvement nationaliste des années 1970, emprunta son nom à l’organisation extra-parlementaire Ordine nuovo qu’il dirigeait alors).
Le lendemain de sa mort le quotidien La Republica a écrit qu’il « représentait le fascisme de gauche qui s’opposait au fascisme de droite incarné par Giorgio Almirante, puis par Gianfranco Fini. Idéologiquement, il prônait la socialisation des grandes entreprises et il se revendiquait d’un anticapitalisme et d’un tiers-mondisme issus de sa conception du fascisme. » Même si elle n’est pas tout à fait exacte (Rauti affirmant clairement qu’il ne se « sentait pas néofasciste car le fascisme est mort, il appartient à l’histoire et ne peut être ressuscité »), cette présentation permet de comprendre le Pino Rauti des années 1970/1990 qui fut le leader d’une version italienne du nationalisme-révolutionnaire européen. Mais l’homme était complexe et sa vision du monde traditionaliste fit qu’il fut aussi, paradoxalement, un grand réactionnaire… et que sa longue vie politique et militante connut plusieurs retournements.
Le FMI craint une révolution sociale
Dans une note rédigée pour le récent sommet du G20, les experts du FMI expriment leurs doutes sur l’efficacité de l’action de la BCE en Grèce face au « risque que l’austérité ne devienne politiquement et socialement intenable ».
Une même crainte est apparue dans le journal La Tribune qui, faisant sa une sur « l’Euro est sauvé… et alors ? » explique que, au vu des manifestations qui se multiplient en Espagne, au Portugal, en Grèce, « le danger d’une révolte sociale et politique ne doit pas être pris à la légère ».
Si seulement c’était vrai ! http://www.voxnr.com