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international - Page 858

  • Traité transatlantique : même le « TAFTA-boy » du gouvernement français est contre !

    Mieux vaut tard que jamais. Matthias Fekl, secrétaire d’État au commerce extérieur très en colère, menace les États-Unis de suspendre les négociations du Traité transatlantique.

    C’est l’histoire d’un rond de cuir qui avait tout pour lui, mais qui va mal finir si ça continue.
    A 37 ans, en 2014, Matthias Fekl, brillant élément de père allemand et de mère Française, qui a enchaîné Normale Sup, Science Po et l’ENA, entre autres diplômes, est nommé secrétaire d’État au commerce extérieur. Il faut dire qu’entre son histoire familiale et ses convictions européistes, le couple franco-allemand, la négociation, tout ça, il connaît. Il est même, honneur insigne pour un mondialiste dynamique comme lui, intégré au programme « Young Leaders » de la French-American Foundation.

    Mais alors qu’est-ce qui lui prend, au petit ? Il avait été mandaté pour négocier au nom de la France le Traité transatlantique, ce machin qui vise à broyer ce qui reste de nation, d’État et d’identité au plus grand profit des firmes transnationales. Bref, il devait faire comme son grand « patron » (on hésite à employer ce mot en parlant de Hollande, avec lequel Matthias Fekl partage un petit air de famille bonhomme), suivre le mouvement bien gentiment, sortir une blaguounette de temps en temps et tâcher de ne pas trop se prendre les pieds dans le tapis pour ne pas contrarier les grands frères américains. Et on pensait qu’avec son parcours, « libre-échange », « croissance », « consommation », tout cela sonnerait doux à ses oreilles, comme à celles de Hollande quand il y a six mois à peine, il appelait à une accélération du processus et souhaitait une signature « le plus vite possible ».

    Mais voilà-t’y pas qu’il nous pique sa crise, l’ado attardé ! Dans une interview parue lundi 28 septembre dans Sud-Ouest, Fekl menace les États-Unis de suspendre les négociations du TAFTA/TTIP si nos amis américains ne montrent pas un peu plus de bonne volonté.

    C’est que voilà, il a des choses à dire et personne ne l’écoute (un peu comme Hollande, en somme). L’accès des marchés publics américains fermé aux entreprises européennes , on en parle dans le traité de libre-échange ? s’époumone-t-il. Et pour le marché agricole US tout verrouillé, on fait quoi, déjà ? Rien ? On peut au moins protéger nos indications géographiques, comme les appellations « Champagne » ou « Camembert de Normandie » ? Non, pas de réponse non plus ?

    Mais s’il n’y avait que ça ! Notre sympathique secrétaire (d’État, tout de même) n’a pas peur de mettre le doigt là où ça fait vraiment mal. Élevé au biberon de la social-démocratie a plus naïve, il supporte de plus en plus mal la totale opacité dans laquelle se déroulent les négociations du TAFTA, lui qui se félicitait il y a un an de la « transparence » obtenue par le gouvernement français. Las ! Depuis, les boulons ont été resserrés et les négociations, se désole-t-il, se déroulent dans un manque total de transparence et dans une grande opacité, ce qui pose un problème démocratique.

    Non, sans rire ?
    Depuis le 27 juillet, les documents relatifs à la négociation ne sont plus accessibles que dans des salles de lecture ultra-sécurisées, façon Fort Knox, à Bruxelles ou dans les ambassades américaines — l’envoi de versions électroniques ayant donné lieu à trop de fuites. Il est quasiment impossible aux parlementaires européens (c’est encore pire pour les députés nationaux) de consulter lesdits documents, à la différence – hasard — de leurs homologies américains. Matthias Fekl trouve que ce n’est pas juste et réclame une symétrie de traitement des deux côtés de l’Atlantique. Le doux rêveur regrette que les parlementaires américains aient accès à un nombre de documents beaucoup plus important que les parlementaires européens.

    Et puis il y a le gros morceau, les tribunaux d’arbitrage privés ISDS ! Vous savez, ce sont ces juridictions animées par des juges privés, issus des multinationales, devant lesquels les… multinationales pourront traîner les États qui prendraient des mesures sociales (salaire minimum, soins à bas coût…), environnementales (pas d’hormones ou de javel dans la nourriture, attention aux OGM…) ou de protection des consommateurs (normes de sécurité ou de qualité etc.) qui « léseraient » lesdites firmes.
    Matthias les verrait bien remplacées par une juridiction publique de règlements des différends en matière d’investissement. Dénonçant à juste titre un « scandale démocratique », il se félicite une nouvelle fois que les « propositions françaises » soient « au cœur du débat ». Traduisez : c’est tout juste si on lui a accordé une oreille polie avant de le prier d’aller se faire pendre ailleurs.

    Blessé dans ses idéaux et son amour-propre, Fekl est donc sur le point de dire « pouce, on ne joue plus ! ». En langage diplomatique, ça donne

    Si rien ne change, cela montrera qu’il n’y a pas la volonté d’aboutir à des négociations mutuellement bénéfiques… La France envisage toutes les options, y compris l’arrêt pur et simple des négociations.

    Dans l’entourage du ministre, on sent un certain ras-le-bol vis-à-vis de négociations qui patinent et de négociateurs américains qui ne proposent toujours pas d’« offres sérieuses » sur ces questions sensibles. «Parle à ma main » disent en substance les Américains, un peu comme les délégués de l’ONU partis en masse prendre des cafés quand Hollande est monté à la tribune ce lundi…
    Pourtant, notre courageux responsable dit tout haut ce que plusieurs chancelleries européennes pensaient tout bas depuis des mois. Enfin, tout haut… C’est bien que le ministre prenne cette position dans la presse française, mais on n’observe pas sa voix porter à Bruxelles regrette Amélie Canonne, du collectif Stop TAFTA.

    Reste donc à savoir si quelqu’un va lui expliquer qu’il est temps de se calmer et qu’on ne parle pas comme ça devant les grandes personnes ou si Fekl est en fait l’enfant qui dit à la Cour que le Roi est nu.

    Car si la France n’a pas formellement le pouvoir d’arrêter les négociations, menées par la Commission européenne au nom des Vingt-Huit, elle pèse suffisamment pour les saborder… pour peu qu’il y aie une véritable volonté politique de s’opposer à la fois aux États-Unis, pour qui ce traité est vital et à la Commission Européenne, qui a clairement choisi son camp… et ce n’est pas celui de l’Europe. Comment dire ? Ce n’est pas gagné, mais nous verrons bien lors du prochain « round » de négociation du TAFTA/TTIP, qui doit se tenir fin octobre à Miami si Matthias Fekl va tenter de casser le jouet ou rentrer dans le rang.

    En attendant, un autre bras de fer se prépare et il va falloir des biceps à Matthias Fekl pour le remporter (et au vu de son cursus, c’est pas en sport qu’il devait prendre des points d’avance…). L’Europe doit ratifier l’accord conclu en 2014 avec le Canada, le CETA, « petit cousin » du traité transatlantique. Le gouvernement français, qui a promis de ne pas le ratifier en l’état, réclamant des «améliorations » sur les tribunaux d’arbitrage, réussira-t-il à faire plier la Commission européenne, qui refuse de rouvrir la négociation ?

    Qui a dit que la réponse était dans la question ?

    Charles Dewotine

    http://fr.novopress.info/192964/traite-transatlantique-meme-tafta-boy-du-gouvernement-francais-contre/#more-192964

  • Finlande : plus de 100 000 signatures pour sauver le mariage

    Dans la foulée des happenings de ce week end, l'initiative citoyenne pour le retour au mariage homme-femme et la filiation père-mère-enfantvient de passer la barre des 100 000, le double du minimum requis !

    Si l'on rapporte à la population française, c'est comme s'ils avaient atteints les 1 320 000 signataires ! Bravo les Finlandais. Espérons qu'ils n'aient pas l'équivalent du CESE pour jeter tout cela à la poubelle.

    Michel Janva

  • La Chine en guerre contre l’État islamique ?

    Selon des sources libanaises et l’agence de presse iranienne FARS News, la Chine rejoindrait la Russie dans son déploiement militaire en Syrie. Les sources militaires israéliennes de DEBKAfile indiquent de leur côté que le porte-avions chinois Liaoning-CV-16 et son équipage d’environ 2 500 personnels aurait fait escale dans le port syrien de Tartous, qui abrite une base militaire russe.
    Le navire chinois serait ensuite déployé au large de Lattaquié, qui abrite déjà une base militaire russe et servirait de base d’opérations à des hélicoptères, des chasseurs et des fusiliers marins qui seraient déployés en novembre après qu’ils aient transité par l’Iran.
    Cette opération militaire pourrait se faire sous le couvert de l’Organisation de coopération de Shanghai et ferait que la Syrie de Bachar Al-Assad serait soutenue par deux puissances nucléaires.

    Cependant, ce matin la Chine a démenti cette information : « Ce ne sont que des rumeurs erronées », a déclaré à ce sujet l’expert militaire et membre de la marine chinoise Zhang Junshe cité par la presse chinoise, qui explique que le porte-avions est en tournée de courtoisie.
    L’information et son démenti sont à manier avec prudence, car tous les deux aussi crédibles.

    http://fr.novopress.info/

  • Vladimir Poutine défend Bachar el-Assad à la télévision américaine

    Le président russe Vladimir Poutine a accordé une interview au journaliste américain Charlie Rose pour les chaînes CBS et PBS, à la veille de la 70ème Assemblée générale de l’ONU. Extraits choisis par RT.

    http://www.medias-presse.info/vladimir-poutine-defend-bachar-el-assad-a-la-television-americaine/39723

  • Invincibilité de l’armée américaine : réalité ou illusion ?

    Depuis le milieu du XXème siècle, l’armée américaine affirme sa toute-puissance à travers le monde, jouant les gendarmes loin de ses frontières avec force de déploiements spectaculaires, de grands discours dont certains se sont révélés de la pure désinformation (vous avez dit « armes de destruction massive » ?) et d’imagerie héroïque hollywoodienne.

    Seulement voilà… Sur les 50 dernières années, l’armée américaine ne s’est frottée qu’à des pays peu développés. De plus, on ne peut pas dire que ses interventions au Viet Nam, en Irak ou en Afghanistan ne se soient traduites par des victoires éclatantes œuvrant pour la paix et la stabilité du monde…

    La situation géopolitique aujourd’hui engendrée par la crise de l’Ukraine est tout à fait différente : par sa volonté de rallier à l’atlantisme des pays pouvant être considérés à certains égards (historiques, géographiques, culturels…) comme faisant partie de la sphère d’influence de la Russie, Les Etats-Unis se retrouvent confrontés en direct à une armée puissante et moderne, en tout point égale à la sienne.

    Tout d’abord commençons par nous poser la question suivante : comment, en tant qu’européen, devons apprécier le déploiement des forces américaines en Europe de l’est ?

    • Batteries de missiles anti-aériens en Pologne et en Tchéquie (un Cuba à l’envers !) : le peuple européen a-t-il été consulté, informé ?
    • Déploiement de la Navy en Mer Noire : ont-ils droit d’y être ? Quid de la convention de Montreux[1] ? La Turquie répond-elle à ses obligations dans le contrôle du détroit des Dardanelles ?

    Réponse : Non, non et non…

    Difficile pour les vulgum pecus que nous sommes de juger si tout ce qui se passe est dans l’intérêt de l’Europe tant il parait évident que nous subissons une remarquable non-information pour ne pas dire désinformation…

    Je vous livre mon ressenti : c’est précisément parce que de toute évidence nous ne sommes pas informés qu’il y a tout lieu de s’inquiéter…

    A présent, posons-nous la deuxième question : combien de temps un porte-avions US et sa flotte d’accompagnement pourraient-ils survivre dans une bataille contre une vraie armée (au hasard, les russes) ?

    Retour dans les années 1970. L’amiral Rickover, le père de la marine nucléaire, dut précisément répondre, devant le Sénat, à cette question. Sa réponse a causé une vive désillusion :

    « Deux ou trois jours avant qu’ils ne coulent, peut-être une semaine s’ils restent au port».

    Quel serait la réponse aujourd’hui ? La même !

    Plusieurs évènements récents viennent étayer cette réponse pouvant paraître de prime abord surréaliste.

    Première alerte en octobre 2000 en mer du Japon: une paire d'avions de chasse russes a fait au moins trois passages à grande vitesse au-dessus du porte-avions américain USS Kitty Hawk qui mit plus d’une demi-heure pour faire enfin décoller 1 intercepteur (pour 85 avions à bord) !

    Deuxième alerte en avril 2014 : en Mer Noire cette fois, le destroyer ultra-moderne USS Donald Cook a été paralysé par un seul avion SU-24 russe.

    Le destroyer américain est équipé du système de combat Aegis le plus avancé, un des systèmes d’armes navales qui assurent la détection, le suivi et la destruction de plusieurs  cibles en même temps. L’USS Donald Cook est aussi équipé de quatre grands radars, dont la puissance est comparable à celle de plusieurs stations. Pour sa protection, il transporte plus de 50 missiles anti-aériens de divers types.

    Le petit Sukhoi n’était pas armé, mais équipé avec le dernier appareil de la guerre électronique, appelé Khibiny.

    Lorsque le SU-24 s’est approché du destroyer, tous les systèmes de radar et de contrôle, les transferts d’information, etc., de l’USS Donald Cook ont été soudainement paralysés par Khibiny. En d’autres termes, le système Aegis apparemment supérieur était complètement hors-service.

    Par la suite, le SU-24 a simulé des attaques de missiles à basse altitude sur l’USS Donald Cook aveugle et sourd (imaginer le plaisir des deux pilotes russes !).

    Après cet incident, l’USS Donald Cook a choisi de rentrer immédiatement et à pleine vitesse vers son port d’attache en Roumanie, où 27 membres de l’équipage, en état de choc, ont démissionné du service actif.

    Troisième alerte et cette fois cocorico : en mars 2015, le sous-marin d’attaque français « Saphir » participe au large des côtes de la Floride à un exercice avec un groupe aéronaval de la Navy.

    Après avoir brillamment joué le rôle de l’allié en protégeant la belle flotte américaine, notre fier équipage de 70 hommes reçoit la mission de prendre le rôle du méchant.

    « Le Saphir s'est glissé discrètement au cœur de l'écran formé par les frégates américaines protégeant le porte-avions, tout en évitant la contre-détection des moyens aériens omniprésents » explique la Marine. Lorsque l'ordre d'ouvrir le feu a été donné, le SNA[2] était en position idéale pour envoyer par le fond non seulement l'USS Theodore Roosevelt (qui a pris depuis la relève d'un autre porte-avions dans le golfe Arabo Persique afin de combattre Daech) mais aussi une bonne partie de la flotte l’accompagnant !!

    Rappelons que le Saphir a été mis à l’eau en 1984 : pas mal pour un vétéran de plus de 30 ans d’âge. Alors imaginez ce qu’il en serait avec un sous-marin russe dernière génération !!...

    Quatrième alerte : Su-24 Khibiny versus AEGIS acte 2 ! Toujours en Mer Noire, le 30 mai 2015, a eu lieu un premier « incident » entre une frégate lance-missiles équipée du système de défense aérienne AEGIS, le USS Ross et « des » (nombre non précisé) Su-24 russes.

    Les avions venaient d’une base côtière pour effectuer une démonstration d’interdiction, parce que le commandement russe estimait que le USS Ross suivait un cap qui allait le faire pénétrer dans les eaux territoriales russes. (Deux « incidents » impliquant les mêmes types d’avion russe et le même navire, cette fois accompagné d’un navire de guerre ukrainien, ont eu lieu le 31 mai et le 1er juin.) Les Russes ont affirmé qu'ils avaient forcé la frégate à changer de route, l'US Navy a affirmé qu'il n'en fut rien simplement parce que le USS Ross ne fonçait pas du tout vers les côtes russes…

    Ces deux incidents à un an d’intervalle ont donné lieu à des déclarations officielles de la part des américains dont l’abondance (allant même jusqu’à diffuser les images des passages des SU-24 en mai-juin 2015[3]) en dit long sur la volonté d’en minimiser l’importance…

    Tout cela pour dire ce qui est malheureusement une évidence. Notre civilisation occidentale et plus particulièrement européenne, durement éprouvée par des siècles de guerre, se berce de l’illusion qu’il est possible de gagner une guerre du seul fait de sa supériorité technique et technologique et ce sans perdre une âme. Le symbole de cette illusion est le développement des drones…

    Lorsque l’ennemi est prétendument faible et donc menant une guerre asymétrique, comme aujourd’hui Daech, seules des troupes au sol, bien sûr avec l’appui des technologies, peuvent en venir à bout. Mais alors il faut en accepter le coût humain. Les politiques qui nous gouvernent, tout à leur réélection, sont incapables de prendre une telle si terrible décision. Peut-on leur en vouloir ?

    Lorsque l’ennemi est « symétrique », il ne peut y avoir de vainqueur : les technologies se neutralisent d’autant plus facilement qu’elles sont sophistiquées.

    Il est temps que les Russes et les Américains arrêtent de jouer au chat et à la souris à notre porte…

    …et que les européens clament enfin à l’unisson une troisième voie posant l’équilibre qu’elle souhaite pour demain.

    Arnaud de Lamberticourt


    [1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Convention_de_Montreux Selon la Convention de Montreux, les navires de guerre des États qui ne sont pas riverains de la mer Noire sont autorisés à rester dans celle-ci pour un maximum de 21 jours et pour un tonnage maximum de 30 000 tonnes (un seul porte-avions, c’est déjà 100 000 tonnes !)… La question se pose pour le conflit avec l’Ukraine comme elle s’était déjà posée pour le conflit avec la Géorgie. 

    [2] SNA : Sous-marin Nucléaire d’Attaque

  • Syrie : l’aviation française a frappé L’État Islamique

    Les Rafale de l’armée de l’Air française ont frappé des sanctuaires de Daesh, a annoncé un communiqué de l’Élysée. « Nous frapperons à chaque fois que notre sécurité nationale sera en jeu », ajoute la présidence.

    La France « a frappé en Syrie », a annoncé la présidence de la République ce dimanche dans un communiqué officiel. « Nos forces ont atteint leurs objectifs », a ajouté le chef de l’Etat, précisant que six avions avaient été utilisés, et assurant qu’il n’y avait pas eu de pertes civiles.

    Nous l’avons fait sur la base de renseignements collectés au cours des opérations aériennes engagées depuis plus de deux semaines, dans le respect de notre autonomie d’action, en coordination avec nos partenaires de la coalition.

    Décryptage : la France a demandé aux États-Unis la permission de lancer ses raids.
    Dans la matinée, Manuel Valls a précisé que ces frappes ont été menées contre « les sanctuaires de Daech où sont formés ceux qui s’en prennent à la France ».

    Nous frappons Daech en Syrie, car cette organisation terroriste prépare les attentats vers la France depuis ces sanctuaires, a poursuivi Manuel Valls. Nous agissons en légitime défense.

    Le Premier ministre ne précise pas comment les reconnaissances aériennes qui ont servi de « préalable » à ces frappes – selon la communication officielle — ont permis de déterminer que les terroristes formés dans ces camps d’entraînement visaient spécifiquement la France. Il s’agit donc soit de frappes décidées sur la foi de renseignement humain… soit d’une action décidée sur des motifs plus politiques que militaires.
    L’annonce intervient opportunément à la veille de l’ouverture officielle de l’Assemblée générale de l’ONU, où la Syrie va constituer un sujet majeur. Il s’agit de marquer des points et d’affirmer le rôle de la France alors que, sur le dossier syrien, celle-ci se trouve de plus en plus isolée sur le plan diplomatique.
    Angela Merkel a rejoint le camp de ceux qui prônent un dialogue avec Bachar el-Assad pour combattre Daesh, aux côtés de la Russie. Même les États-Unis semblent peu à peu accepter cette idée.
    François Hollande maintient de son côté le cap -pour une fois…- du ni-ni (ni l’État islamique, ni Assad)

    Plus que jamais, l’urgence est à la mise en place d’une transition politique, qui associe des éléments du régime et de l’opposition modérée, conformément au communiqué de Genève. La France y est engagée.

    explique le communiqué élyséen, se gardant bien de définir ce qu’est « l’opposition modérée » en Syrie, à peu près aussi facile à trouver que le dahu dans les Alpes ou le Yéti dans l’Himalaya. Pas très grave, car vu le climat entre la France et la Russie, il est peu probable que Poutine fasse rentrer Hollande dans le jeu d’une solution au conflit. Moscou a fait une croix sur Hollande, régulièrement humilié sur la scène internationale, trop souvent accusé d’être le toutou des Américains. Une opération de communication qui risque de se retourner contre la France ? Probablement…

    http://fr.novopress.info/

  • Algérie : l'inflation des anciens combattants

    FLN : Une caste intouchable vit de privilèges exorbitants, depuis presque cinquante ans, aux crochets du pays. Le nombre de « résistants aux Français » n’a cessé d’augmenter depuis 1962. Ce système népotique est enkysté au cœur de l’État, soutenu par les plus hautes autorités.

    C’est une histoire en vogue dans les cafés d’Alger : « Vous cherchez un emploi bien payé, garanti à vie ? Optez pour ancien combattant. Un métier à vie et bien payé ! » Le meilleur viatique pour bien vivre dans l’Algérie ruinée d’aujourd’hui est d’arriver à décrocher le plus précieux sésame depuis l’indépendance, en 1962 : une carte d’ancien combattant. On en trouve, à condition d’être dans le bon réseau, proche du FLN et du pouvoir. La procédure est simple : un certificat de nationalité, deux témoins attestant la bravoure résistancialiste du demandeur et le tour est joué.

    Cette carte miracle permet de bénéficier d’un emploi à vie dans l’administration et d’avantages en tout genre : un poste réservé dans la fonction publique, des facilités d’accès au logement, le transport gratuit, des exonérations sur l’importation de véhicules… Ce statut d’ancien combattant mène à tout, à condition de ne pas en sortir. Des centaines de milliers d’Algériens l’ont bien compris: contre la logique démographique qui voudrait que le nombre des anciens combattants diminue chaque année par attrition naturelle, « l’Algérie reste le seul pays au monde où les effectifs augmentent au fil des années », note non sans ironie Salima Tlemçani, journaliste au quotidien El Watan.

    Combien sont-ils exactement ? 1,2 million, 2 millions? Il n’existe pas de chiffre précis. C’est un secret d’État. Aux pensionnés au titre d’ancien combattant – entendu dans un sens très large – s’ajoutent leurs ayants droit, les conjoints et leur descendance. Cette population réputée intouchable incarne une puissance financière et une force politique de tout premier plan pour le régime algérien. M’Barek Khalfa, l’ancien secrétaire général de l’Onem, l’Organisation nationale des enfants de moudjahidine (anciens combattants), forte de 1,5 million de membres et de leurs six millions d’enfants, se vantait en 2004 : « L’Onem est aussi puissante que l’UGTA [Union générale des travailleurs algériens, la centrale syndicale unique]. »

    Mouloud – un pseudonyme – représente bien la grande famille de ces petits malins. Se targuant d’être fils de chahid (martyr tombé pendant la guerre d’indépendance), il a gravi les échelons de l’administration sans jamais passer un seul concours grâce à la loi sur les moudjahidine. Il occupe en 2010 un poste très convoité : directeur d’un établissement public. Mouloud est un nanti du régime, sans complexes : « C’est normal. Mon père a combattu contre la France. Cela nous revient de droit. »

    La mère de Mouloud touche une pension de veuve. Elle a aussi obtenu une licence de taxi – 400 euros par mois, deux fois et demie le salaire minimal en Algérie – grâce à son « statut» . « Que le système nourrisse quelques faux ayants droit est inévitable, expliquait Cherif Abbas, le ministre des Moudjahidine, en 2004. Le scandaleux est l’existence de trafics scabreux impliquant des commis et des hauts fonctionnaires de l’État qui ont utilisé cette fausse gloire pour gravir les échelons de l’administration. »

    Les chiffres pourraient faire sourire. En 1962, les statistiques les plus sérieuses indiquent qu’il ne restait que 10 000 combattants du FLN, dont 5500 sur le terrain, en Algérie même. Dans les années 1970, le colonel Ahmed Benchérif, ancien ministre de l’Hydraulique et des Forêts sous Houari Boumédiène, s’étonne d’en compter 70 000. Ce vieux soldat dénonça en vain l’existence de plus de «12 000 faux moudjahidine qui profitaient indûment du système ». Il s’insurgea contre « l’existence au sein de l’État d’usurpateurs et de traîtres à des postes de haute responsabilité ». La colère de cette gloire nationale incontestable avait mis au jour ce système d’État consistant à gonfler abusivement la «famille révolutionnaire».

    Ce n’était qu’un début. Dans les années 1980, le chiffre officiel des anciens combattants est de 500000. Fin 1990, il s’établissait à 1,2 million de pensionnés, sans compter 6 millions d’ayants droit ! Ancien officier de l’ALN et ancien responsable de l’Organisation des anciens moudjahidine de la wilaya de Tipasa, Mustapha Bougouba ne cache pas sa colère : « Sur 2 millions d’anciens combattants déclarés et ayants droit, seuls 400 000 à 500000 en ont vraiment la qualité. »

    Tous les gouvernements ont échoué lorsqu’ils ont voulu – ou fait semblant de vouloir – démanteler ce puissant lobby. Inquiet de l’ampleur du scandale, Abdelaziz Bouteflika aurait lui-même tenté de mettre de l’ordre. En vain, même si le mécanisme d’octroi des fausses attestations semble avoir été enrayé depuis 2008. Les autorités ont plutôt joué l’esquive et le silence, impuissantes à contrer ce système de prébendes et de privilèges, enkysté dans l’État jusqu’au sommet.

    Ce détournement népotiste et affairiste de la mémoire coûte très cher au pays : 1,8 milliard d’euros chaque année, plus que les budgets réunis des ministères de l’Industrie, des PME et de l’Artisanat, de l’Aménagement du territoire, des Transports et des Travaux publics. L’état des infrastructures et de l’économie ne mérite pas une telle ponction.

    Cette arnaque nationale suscite un rejet croissant dans l’opinion publique, notamment de la part d’authentiques maquisards de la première heure, les “vrais anciens combattants”, dont certains vivent très modestement. « Ces nouveaux jeunes retraités de la révolution, quinquagénaires pour nombre d’entre eux, forment un groupe à part de la société, tempête Ali Feraoun, syndicaliste de l’UGTA. Ils sont de facto protégés par le tout-puissant ministère des Moudjahidine, soutenus par de nombreuses officines comme l’Organisation nationale des enfants de moudjahidine. Leurs seuls objectifs sont de perpétuer les intérêts de cette caste. »

    Dès 1986, Mohamed Djeghaba, le ministre des Moudjahidine de l’époque, avait déjà reconnu l’existence de 12000 faux dossiers. Ancien fonctionnaire au ministère de la Justice, BenyoucefMellouk dénonça lui aussi, dans les années 1990, l’existence dans son administration d’anciens agents des Français devenus magistrats algériens, avec le titre d’ancien moudjahid ! « Ils sont intouchables,disait-il encore le 30 mars au quotidien le Jour. Certains sont devenus de hauts cadres de l’État et ils continuent à faire subir une injustice aux Algériens en toute impunité. »

    Pendant vingt ans, Benyoucef Mellouk s’est battu avec ténacité. Il a subi les affres de la justice, les intimidations, les menaces. Il perdit son travail et fit de la prison. Après plus de dix-huit ans de procédure, il vient d’être condamné en mars à quatre mois de prison pour diffamation et propagation de fausses rumeurs.

    Ce système n’est pas près de s’arrêter de fonctionner car le pouvoir tire sa légitimité du mythe de la guerre d’indépendance entretenu par le FLN. Amar Naït Messaoud l’expliquait avec franchise dans La Dépêche de Kabylie, le 30 janvier 2009 : « Cette caste est le pilier du clientélisme, de la corruption et du copinage installés par le pouvoir politique rentier comme mode de gouvernance. »

    En 2005, Nordine Aït Hamouda, député du RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie, parti laïque d’opposition), fils du célèbre chef de la wilaya III, le colonel Amirouche, accusa en pleine séance du Parlement les « faux moudjahidine », remettant aussi en question le chiffre officiel (1,5 million) d’Algériens tués durant la guerre. Il est formel. Le seul coupable de ces dérives est le chef de l’État, Abdelaziz Bouteflika : « Cet argent sert à payer un réseau et des pensions à vie aux faux anciens combattants, en échange de leurs voix, pour une somme équivalente en valeur au cinquième du budget de l’État. »

    Hamid Lafrad

    Valeurs actuelles, 27/05/2010

    http://archives.polemia.com/article.php?id=2915