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JT du jeudi 07-05-2015 TVL
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Ratification d’un fonds de 100 milliards de dollars pour les BRICS
Un outil financier au service d’un monde multipolaire, c’est ce que viennent de mettre en place la Russie, l’Inde, le Brésil, L’Afrique du Sud et la Chine.
Vladimir Poutine a ratifié en fin de semaine dernière un accord sur la création d’un fonds commun de réserves de change des pays des BRICS. Ce fonds s’élèverait à 89 milliards d’euros, soit 100 milliards de dollars. La Russie, l’Inde et le Brésil y participeront à hauteur de 18 milliards d’euros. L’Afrique du Sud y mettra cinq milliards, loin derrière la Chine qui promet 41 milliards.
Pourquoi cet accord a-t-il eu lieu et que signifie-t-il ?
Il s’inscrit dans la déclaration signée le 15 juillet 2014, à Fortaleza au Brésil, portant sur la création d’un fonds commun de réserve pour ces pays. Ce fonds commun a été signé pour éviter, je cite : « Les pressions à court terme sur les liquidités ». Fin de citation. Cette déclaration implique aussi la création d’une banque, qui se veut la base d’une nouvelle structure dont la vocation est de contrebalancer le poids des économies occidentales. Cette nouvelle banque sera basée à Shanghai. Elle représentera un capital initial de 50 milliards de dollars dont l’objectif est de financer de grands travaux d’infrastructure. Cette nouvelle institution apparaît comme une nouvelle donne dans le paysage financier mondial, et repose sur des bases solides. Rappelons que malgré une intense campagne financière et médiatique ces derniers mois, le rouble russe a réussi à se maintenir.Il s’agit d’un pas de plus vers un monde multipolaire ?
Parfaitement. Cet accord entre les BRICS ouvre une solution alternative aux principales institutions financières internationales telles que le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale. Institutions traditionnellement dominées par les États-Unis, de par leur forte contribution. Si ces 5 pays émergents se détachent du FMI, l’hégémonie américaine en prendrait un coup. Le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud représentent 40 % de la population et un cinquième du PIB de la planète.http://fr.novopress.info/187012/ratification-dun-fonds-100-milliards-dollars-les-brics-marbre/
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Vente de Rafale au Qatar : le dessous des cartes
La vente de Rafale au Qatar, après celle de l’Égypte et de l’Inde, est assurément une bonne nouvelle pour notre avionneur national. Elle le doit aux qualités de l’avion, à quelques belles contreparties financières et industrielles, mais aussi (et surtout) à l’évolution du contexte géopolitique dont a su profiter la France.
Enfin une bonne nouvelle pour François Hollande ! C’est avec son air réjoui des grands jours que notre président a annoncé le 4 mai la vente de 24 avions Rafale au Qatar, pour un montant de 6,3 milliards d’euros. Un contrat qui fait suite à ceux signés avec l’Égypte (24 de ces avions de combat) et l’Inde (36 appareils). La série noire semble donc terminée pour ce bel oiseau, qui reste à la pointe de la technologie et des performances 25 ans après son premier vol de démonstration.
Pourquoi un tel succès après des années de revers sur les marchés internationaux ?
Si la vente de matériel militaire répondait uniquement à des considérations de rapport qualité/prix, le Rafale aurait trouvé preneur depuis longtemps : ce n’est pas le meilleur avion du monde, ni surtout le moins cher, mais il est excellent dans tous les compartiments de combat (supériorité aérienne, attaque au sol, reconnaissance…).
De nos jours, seuls les USA, la Russie ou la Chine peuvent encore se payer des avions très spécialisés, et encore. Pour les autres, l’heure est à la polyvalence, source d’économies d’échelle importantes (formation, maintenance, etc.). Argument commercial-choc dont le Rafale ne disposait pas jusqu’à peu : il a subi avec succès l’épreuve du feu, en Afghanistan, en Libye ou au Mali.
Il répond donc bien au besoin des pays acquéreurs d’un avion moderne, efficace et polyvalent.Enjeux géostratégiques
Mais nous sommes dans un marché d’État à État, où les considérations politiques et géopolitiques comptent au moins autant que la qualité des matériels… Sans même parler des parties occultes de ces marchés,
commissions, rétrocommission, espionnage industriel ou entreprises de déstabilisation des concurrents. À ce petit jeu, les promoteurs du Rafale n’ont visiblement pas été très au point, comme au Brésil, où les Américains nous ont « savonné la planche », sans que cela leur rapporte, puisque c’est le Gripen suédois qui a finalement été choisi, affaire Snowden oblige.
L’avion profite surtout des atermoiements de la diplomatie américaine.
Souvenez-vous d’Edward Snowden, cet employé de la NSA qui avait révélé plusieurs programmes de surveillance de masse Américains et Anglais. Parmi les documents qu’il a rendus publics, on a ainsi appris que les Américains espionnaient particulièrement leurs alliés… et leurs interlocuteurs dans les négociations pour les contrats d’armement, notamment au Brésil. On avait beau s’en douter, ça fiche quand même un coup à la confiance.
De plus, la politique des États-Unis devient pour ses alliés de plus en plus illisible. Les enjeux géostratégiques yankees se sont déplacés vers le Pacifique, avec la montée de la Chine et la nécessité de contrer la montée en puissance de la Russie… qui se rapproche elle-même de l’Empire du Milieu. Autre facteur : la détente entre les USA et l’Iran, rendue nécessaire aussi bien par des considérations géostratégiques (l’Iran, traditionnel allié de la Russie pourrait, s’il était « retourné » devenir une pièce importante dans le containment de l’ex-empire des Tsars) et géoéconomiques (le besoin de trouver des débouchés maritimes aux hydrocarbures de l’Asie Centrale, l’option afghane étant décidément impraticable). Enfin, avec la découverte de gigantesques gisements de gaz de schiste sur le territoire américain, la dépendance énergétique américaine face aux pétromonarchies s’affaiblit.
Résultat : les liens entre Américains et les pays du golfe persique se distendent, ouvrant des fenêtres d’opportunité aux autres pays, dont la France. Pour la diplomatie américaine, le traditionnel allié Saoudien et le croupion (d’un strict point de vue géographique) Qatari deviennent limite gênants, tant est désormais visible leur soutien aux terroristes musulmans de tout poil, à commencer par l’État islamique.
De leur côté, les Émirats du golfe ont besoin d’être au point militairement pour contrer la menace traditionnelle de l’Iran et celle, nouvelle, dudit État Islamique et autres groupes du même acabit. Fomentés à la fois contre les pays à gouvernement laïc de la région (Syrie et Irak) et contre le traditionnel ennemi perse, ces groupes sont en fait totalement incontrôlables et pourraient bien se retourner contre leurs créateurs, jugés trop tièdes et corrompus.
Le Rafale remplit à merveille le cahier des charges et de plus, la France a tout fait pour freiner le rapprochement entre Washington et Téhéran. Le contrat d’armement punit donc Obama et récompense François Hollande pour leurs positions respectives. Soulignons aussi que le Ministre de la défense aurait joué un rôle discret, mais efficace, dans les négociations.
De plus, la position des USA vis-à-vis de l’État islamique étant assez floue (condamnation officielle, soutien en sous-main), l’Égypte et le Qatar se garantissent en achetant le Rafale de disposer d’un avion en toute indépendance. Autrement dit, sans demander l’accord de Washington.Oui, mais à quel coût ?
On n’achète pas des avions de chasse comme on achète une Renault à la concession du coin. À plus de 6 milliards le contrat, le client est en droit d’attendre un service après-vente irréprochable. L’accord, « confidentiel et d’État à État », signé dans la foulée par les ministres de la Défense français et qatari, qui porte sur la formation de 36 pilotes et d’une centaine de mécaniciens, à nos frais bien sûr, mais « trait(e) aussi d’autres questions comme l’instruction d’officiers de renseignement » n’est même pas le minimum vital en pareil cas.
Les gros contrats d’armement sont assortis d’accords de transferts de technologies, de contrats de sous-traitance ou de construction sous licence d’une partie des appareils par le pays acquéreur. De plus, les industriels disposent en pareil cas de garanties octroyées par l’État, via la COFACE pour la France. En cas de défaillance de paiement (on pense à l’Égypte, qui ne roule ni sur l’or ni sur le pétrole), c’est le contribuable français qui réglera la note… C’est moche, mais c’est comme ça.
Enfin, nous ne connaissons pas d’exemple de contrat de ce type qui ne soit assorti de contreparties industrielles dans d’autres secteurs.
On se souvient par exemple que la Pologne signa le traité d’adhésion à l’Union européenne le 16 avril 2003 et, deux jours plus tard, l’achat de 48 F -16 pour 3,5 milliards d’euros. Une claque pour le Gripen brito-suédois et le Mirage 2000 français. Mais on oublie souvent de dire qu’en échange de cette vente, les Américains ont investi dans la modernisation de l’industrie lourde polonaise pour un montant quasiment équivalent.
Pour le moment, la seule contrepartie industrielle à la vente du Rafale dont nous ayons connaissance est l’ouverture de droits de trafic supplémentaire vers la France pour Qatar Airways, qui pourront atterrir en plus de Paris, à Lyon et à Nice. L’intensification du trafic des compagnies qataries laisse présager une baisse de la fréquentation des aéroports de paris, le trafic sera détourné vers le hub de Doha, au détriment des aéroports parisiens. Un manque à gagner certain pour Air France, qui prévoit déjà de fermer certaines lignes long-courriers.Il y a bien sûr la convention fiscale avec le Qatar de 2009, qui exonère d’impôt les plus-values immobilières et les gains en capital réalisés par le Qatar ou ses « entités publiques » — y compris, donc, la famille de l’émir — sur des biens détenus en France, mais celle-ci n’est pas liée au contrat Rafale.
Crédits photo : Airwolfhound via Flickr (CC) = Rafale au RIAT 2013 (Royal International Air Tattoo)
AereiMilitari.org via Flickr (CC) = Rafale_11b
U.S. Department of Defense Current Photos via Flickr (CC) = Deux Rafale après un ravitaillement en volhttp://fr.novopress.info/187049/vente-rafale-au-qatar-dessous-cartes/#more-187049
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Mondial 2022: Des journalistes allemands qui enquêtaient sur la corruption arrêtés
Il ne fait pas bon enquêter sur les conditions d’attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Comme le rapporte le site deL’Equipe, des journalistes des chaînes allemandes ARD et WDR qui tournaient un documentaire intitulé «La vente du foot: Sepp Blatter et le pouvoir de la FIFA» ont été arrêtés.
La chaîne WRD a publié un communiqué pour expliquer ce qui est arrivé aux reporters. «Nous tournions avec des ouvriers à Doha et nous avons été embarqués par la police. Nous avons été relâchés après 14 heures d’interrogatoire et nous n’avions pas le droit de quitter le pays pendant cinq jours. Nos caméras, ordinateurs et téléphones ont été confisqués puis rendus au bout d’un mois. Toutes nos données avaient été effacées et le matériel endommagé», est-il écrit.
Entre les soupçons de corruption, les accusations de travail forcé sur les chantiers et la tenue de la compétition en hiver, cette Coupe du monde ne cesse d’alimenter la chronique.
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Chine : Édification d’une « grande muraille verte » de 4.500 km
Pour contrer l’avancée du désert de Gobi et lutter contre le changement climatique global, la Chine adopte un vaste plan de reforestation considéré comme le plus grand projet écologique mondial. Une véritable « grande muraille verte » qui fait de la Chine, contre toute attente, la première puissance en matière de politique de reforestation.
L’empire du milieu voit les choses en grand. Le pays le plus pollueur du monde tente de se racheter une conduite et un avenir respirable avec un projet pharaonique débuté il y a quelques années et qui, selon une récente étude, commence à porter ses fruit.
Un cordon sanitaire d’arbres d’une étendue de 4.500 km plantés en lisière du désert pour freiner son extension, voici en quoi consiste ce qui serait le plus vaste projet écologique au monde. Lutter contre la désertification semble être un enjeu majeur en Chine où chaque année, les zones arides supplantent 3600 km² de prairies.
Le phénomène, en plus de réduire la surface de terres arables précieuses pour nourrir une population de 1,3 milliards d’humains engendre de grandes tempêtes de sable jaune et favorise les inondations massives comme ce fut le cas avec le fleuve Bleu en 1998.
Mais les efforts du gouvernement Chinois en matière de politique de reforestation semblent aujourd’hui s’avérer payants, du moins si l’on en croit l’étude Australienne menée parl’Université de New South Wales qui a analysé 20 ans de données satellitaires sur les émissions de gaz à la surface de la terre.Selon le docteur Yu Liu, l’un des auteurs de l’étude en question : « L’augmentation de la végétation vient d’une combinaison chanceuse de facteurs environnementaux et économiques, ainsi que des projets de plantation massives d’arbres en Chine. L’augmentation de la végétation dans les savanes d’Australie, d’Afrique et d’Amérique du Sud est le résultat de l’augmentation des précipitations alors qu’en Russie et dans les anciens pays du bloc soviétique nous avons vu une croissance des forêts sur les terres agricoles abandonnées. La Chine est le seul pays à avoir augmenté intentionnellement sa végétation avec les projets de plantation d’arbres. »
En effet, selon l’administration des forêts de l’État, ce ne sont pas moins de 13 millions d’hectares de forêt qui ont été plantés depuis 2008. Cette croissance végétale, conjuguée à la repousse sur les terres agricoles Russes, aurait permis de compenser à hauteur de 85% les pertes en carbone de la biomasse dues à la déforestation.
Pep Canadell, co-auteur de l’étude, explique qu’il est primordial de reconnaître que la croissance végétale capture une grande quantité de nos émissions de CO² et qu’elle permet de freiner considérablement le changement climatique avant de nuancer toutefois : « Nous savons que 50% des émissions dues aux activités humaines restent dans l’atmosphère, même après que l’autre moitié a été prise en charge par la végétation terrestre et les océans ».
Cette course effrénée à la reforestation dans le but de compenser les quantités astronomiques de gaz émis dans l’atmosphère provoqués par la croissance économique Chinoise vertigineuse trouve également sa source dans l’inquiétude grandissante de la population quant aux divers épisodes de smog, cette brume épaisse constituée de polluants qui vient régulièrement assombrir les mégalopoles et dont un reportage d’une critique rare à récemment fait le buzz en Chine.
Il ne reste plus qu’à espérer que le gouvernement Chinois maintienne ce cap dans la lutte contre le réchauffement climatique et, pourquoi pas, ouvrir la voie à d’autres régions du monde, à l’instar de l’Amazonie et des provinces indonésiennes de Sumatra et Kalimantan où de grosses pertes de végétations continuent de se produire.
Pour aider la Chine à s’attaquer aux racines de ces phénomènes, de nombreux volontaires sud-coréens, comme ceux de l’ONG Future Forest, viennent participer aux plantations.
La création de cette muraille végétale s’inscrit dans un plus large plan national de reconversion des terres agricoles en espaces boisés. Baptisé « Grain-for-green » (des grains contre du vert), il prévoit de rémunérer financièrement ou par de la nourriture tous les paysans qui acceptent de planter des arbres.force et force est de reconnaître que le programme parvient à ralentir la désertification.
Les résultats obtenus seraient impressionnants, selon Luc Gnacadja, secrétaire exécutif des Nations-Unies contre la désertification (UNCCD). Un projet de grande muraille verte est également étudié par l’Union Africaine pour faire face à l’extension du désert du Sahara.
2,5 fois plus d’arbres que le reste du monde
Et ça fonctionne : quelques 56 milliards d’arbres auraient ainsi été semés, essentiellement par des particuliers, durant les dix dernières années, selon les statistiques officielles du gouvernement. La Banque Mondiale, elle, affirme que la Chine serait aujourd’hui l’un des seuls pays au monde à augmenter la taille de ses forêts.
Elles seraient passées de 16 % à 20 % du territoire depuis le lancement du programme. « La Chine plante 2,5 fois plus d’arbres chaque année que l’ensemble du reste du monde », a affirmé le prix Nobel de la paix Al Gore, connu pour son engagement contre le changement climatique.
Coups de pelle et coup de com’
Si l’objectif affiché de cette course à la reforestation est de contrebalancer les importantes quantités de gaz carboniques provoquées par le boom de l’économie chinoise, il s’agit aussi de mettre en scène la volonté écologiste du premier pollueur du monde, alors que les niveaux de pollution alarmants des mégalopoles inquiètent de plus en plus la population.
Chaque printemps, rapporte le Guardian, trois millions de membres du Parti communiste Chinois et d’employés modèles paradent à travers le pays pour y planter des arbres. En avril 2010, c’est deux millions de Chinois qui auraient accompagnés le président Hu Jintao à Pékin, pour le 26e plan volontaire de reforestation de la ville.
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JT du mardi 05-05-2015
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Pourquoi l’Afrique du Sud est-elle en proie à des émeutes xénophobes ?
Article de Bernard Lugan publié dans le Huffington Post, le 27/04/2015
Depuis les années 2000, en Afrique du Sud, les émeutes xénophobes constituent un phénomène récurrent[1], inscrit dans un contexte de crise économique, de chômage, d’insécurité, de crise sociale et de flux migratoires incontrôlés.
Les actuelles émeutes débutèrent fin mars 2015 dans la région du Natal, encouragées par le roi des Zulu. Elles s’étendirent ensuite aux townships (zones urbaines réservées aux non-Blancs) de la région de Johannesburg, où les immigrés africains, Malawites, Mozambicains, Somaliens, Zimbabwéens, Soudanais ou encore Nigérians, furent pris pour cible, lynchés ou forcés à se réfugier dans les camps militaires, pendant que leurs maigres biens étaient pillés. Pour tenter de mettre un terme à ces violences, l’armée fut déployée dans les townships, comme dans les années 1980-1990, aux pires moments de la lutte contre le régime blanc.
Au début du mois d’avril, ces violences "xénophobes" prirent une telle ampleur que le Malawi décida d’évacuer ses ressortissants, pendant que le Mozambique demandait fermement aux autorités sud-africaines d’assurer la protection de ses nationaux.
Les Zulu, une des principales ethnies d’Afrique du Sud, apparaissent en pointe dans ces tragiques événements pour trois grandes raisons :
1) C’est par le port de Durban que débarquent nombre de clandestins. Et, la région du Natal a une frontière commune avec le Mozambique, pays d’origine de nombreux immigrés et relais pour ceux venus d’autres régions d’Afrique.
2) Nombreux dans les mines et les industries de la région de Johannesburg, les Zulu dénoncent la concurrence à l’embauche exercée par les immigrés.
3) Dans la perspective des prochaines élections présidentielles auxquelles le président zulu, Jacob Zuma, ne pourra pas se représenter car la Constitution interdit de briguer un 3e mandat. Certains extrémistes zulu craignent des naturalisations massives qui feraient pencher le vote vers un non Zulu.
La xénophobie n’est cependant pas l’apanage des Zulu puisque la région du Cap, où la population zulu est quasiment inexistante, est également touchée.
L’émigration vers l’Afrique du Sud s’explique car le pays a longtemps fait figure d’eldorado. De plus, après 1994, année qui vit l’accession d’une majorité noire au pouvoir, l’idéologie de la nouvelle Afrique du Sud post-raciale fut l’ouverture et le multiculturalisme. Il est également important de rappeler qu’ayant très largement participé à la lutte contre le régime blanc, le Zimbabwe et le Mozambique estimaient qu’en retour, leurs propres ressortissants avaient, en quelque sorte, droit aux fruits de la libération.[...]
La suite sur Le blog officiel de Bernard Lugan
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Pourquoi-l-Afrique-du-Sud-est-elle
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Pérou : La sécheresse combattue par une technique… vieille de 1.500 ans
Au Pérou, le principe des « amunas », mis au point avant les Incas, va être reprise pour amener de l’eau à Lima, la capitale qui subit de dures sécheresses chaque année. En retenant l’eau dans la montagne durant la saison humide, ces canaux la redistribuaient sur les cultures pendant la saison sèche. Une technique efficace et jamais oubliée.
Chaque année, Lima, la capitale du Pérou, deuxième plus grande ville désertique du monde (après Le Caire), manque d’eau durant plus de six mois. Pourtant, pendant la période de fonte des neiges, les rivières coulent si violemment qu’elles provoquent des inondations. Installée au bord de l’océan, la grande cité s’approvisionne en effet par les rivières qui descendent de la cordillère des Andes. Mais les glaciers andins régressent d’année en année, comme nous l’avait expliqué Bernard Francou, de l’IRD, et la situation devient problématique. Une des solutions est de construire une nouvelle usine de dessalement d’eau de mer. L’ONG Condesan a poussé un autre projet, original, mis en œuvre par Sedapal, société de gestion de l’eau.
Un dessin explicatif des amunas montré sur le site de l’association Agricultures Network. Sans traduction des termes en espagnol, le schéma est compréhensible. Les pluies de la saison humide alimentent, sur les sommets, des torrents et des rivières descendant dans la vallée. Les canaux artificiels, dont l’un est représenté ici à 4.400 m d’altitude, détournent une partie de l’eau d’un cours d’eau et la fait couler lentement, ici vers la gauche, bien au-dessus des cultures. Cette eau va s’infiltrer dans le sol et descendre lentement dans le sous-sol (les flèches noires), au lieu de dévaler la pente en surface. Pendant la saison sèche, elle nourrira ainsi les nappes aquifères de la vallée, humidifiant le sol et grossissant les cours d’eau de basse altitude. © Agricultures Network
L’idée est de reprendre une technique connue depuis les Huari, ou Wari, une civilisation installée dans les Andes avant les Incas, entre 550 et 900 après Jésus-Christ.
Le principe des amunas, ou mamanteaos, est de détourner l’eau des torrents en haute montagne, à plus de 4.000 m d’altitude, à la fin de l’hiver quand les glaciers fondent. Des rigoles l’envoient dans des zones situées 1.000 à 1.500 m au-dessus des cultures. Ces petits canaux libèrent l’eau dans le sol, là où il est suffisamment fracturé pour être perméable. Elle s’enfonce donc et descend lentement. Quelques mois plus tard, quand les torrents seront à sec, elle sera parvenue au niveau des champs cultivés, humidifiant le sol, emplissant les aquifères et alimentant les rivières.
La technique des amunas serait efficace et économique
Ce système est encore utilisé au Pérou, à San Andrés de Tupicocha, dans la province de Huarochirí. Les spécialistes en hydrologie sont en train de répertorier les canaux existants et de voir où l’eau ressort, comme l’explique Bert de Bièvre, de Condesan à la revue New Scientist. Selon une étude présentée par Gena Gammie (Forest Trends Water Initiative) lors d’un forum à Pékin en 2014 (Making the Case for Green Interventions for Water Management: Experience from Lima, Peru), il suffirait de reconditionner 50 amunas existants pour augmenter de 60 %, soit 26 millions de m3, la quantité d’eau disponible dans les rivières alimentant Lima.
Les hispanophones pourront consulter cette vidéo pour suivre une explication du procédé. Un budget de 12 millions de dollars (environ 11 millions d’euros) doit être alloué à ce projet. D’après Bert de Bièvre, il existe d’autres moyens de retenir l’eau dans la montagne, notamment la plantation d’arbres. Mais la technique des Huari serait la plus économique de toutes…
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Vladimir Poutine en abominable homme des neiges
Dernière nouvelle de Russie, dernière mauvaise histoire russe : Vladimir Poutine aurait commandité le meurtre de Boris Nemtsov, 1 % des voix aux élections. Mais qui en veut au Président russe - qui assurément n'est pas un saint, mais qui, en tout cas, n'est pas un imbécile ?
La Russie est un pays merveilleux. Dirigé par un autocrate autiste (hypothèse subtile envisagée par le Pentagone en 2008 et rendue publique en février 2015) obsédé par un rêve impérial aussi vain qu'injuste, il offre l'horrible visage de l'ogre tapi au fond de la forêt ou de la sorcière touillant ses infâmes brouets. Il est par excellence la menace menaçante, la puissance corrompue, la force dévoyée. Et chaque jour apporte son lot de confirmations stupéfiantes et dignes de foi : quand Poutine ne s'acharne pas à envahir l'Ukraine, qu'Européens et Américains s'acharnaient à ignorer, il assassine ses opposants, détruit des avions en plein vol, noue des alliances commerciales avec Fu-Manchu (enfin, la Chine, mais qui n'est pas la même Chine que la Chine des accords américains, qui est une autre Chine, un double mystérieux, maléfique et parfaitement superposable) et déstabilise les pays baltes. Et même, horresco referens, distribue des décorations. Signe infaillible s'il n'en fallait qu'un, que le Fantomas russe a atteint les derniers stades de la folie sanguinaire et n'a plus que l'apparence d'un homme. C'est bien simple, sur l'échelle de la déchéance et de la surveillance, il n'y a que les candidats frontistes aux départementales qui sont plus bas et mieux surveillés.
Or donc, Poutine, le 8 mars, a décoré de l'Ordre de l'honneur le président de la république autonome de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov (c’est une manie, il se fait décorer de la collection complète, depuis plus de dix ans). C'est donc bien la preuve que les Tchétchènes arrêtés pour le meurtre de Boris Nemtsov ne sont que hommes de paille. Voilà une preuve irréfutable et seuls des esprits peu avertis ou volontairement aveugles, tels un Mélenchon moyen, sont incapables de décrypter des signes aussi clairs. D’autres preuves suivront, mais vraiment, pourquoi s'en inquiéter ? Poutine n'est-il pas responsable de « la plus grande menace » qui pèse sur l'Europe en matière de sécurité (Philip Hammond, ministre anglais des Affaires étrangères), à cause de son action en Ukraine ? Alors que les Etats-Unis s'efforcent de maintenir la paix en envoyant des chars, des hommes et des armes, selon l'infaillible méthode qui leur a permis de garantir une paix durable en Lybie, en Irak, en Syrie, en Afghanistan et partout où la Pax Americana règne. Et qu'on ne vienne pas parler de terrorisme islamique : l'exemple merveilleux des attentats en France, en Belgique, au Danemark, etc., et du Kosovo (ravagé, ruiné, déserté) sont là pour nous prouver qu'il n'y a de vrai danger que la seule Russie, et que Poutine est son prophète. Russie d'autant plus dangereuse qu'elle réussit à paraître régulièrement innocente : alors qu’il était évident qu'elle avait abattu un avion au-dessus de l'Ukraine, John Kerry se dépêchant de proclamer qu'il en avait les preuves (souvenez-vous, c'était en juillet 2014, le vol MH-17), où en sommes-nous aujourd'hui ? Un rapport sera publié à l'été 2015 et les dernières hypothèses agitées font état d'un tir de missile par un pilote ukrainien. D'ailleurs, que dit-on depuis en décembre 2014 ? Rien. L'avion abattu s'est en plus abîmé dans l'oubli. Merveilles russes ! C'est encore plus fort qu'une ville magique au fond d'un lac, qui ne ressurgira plus jamais. La Russie est un mirage oriental, un djinn glacé qui dissout la vérité officielle et vraie des démocraties occidentales.
Remontons le temps. Quelles victimes l'ogre russe avait-il médiatiquement dévorées naguère ? Les Pussy Riot, grotesque groupe punk. Arrêtées pour avoir « chanté » et « dansé » en février 2012 dans la cathédrale du Christ Saint-Sauveur (une prière punk, selon elles...), elles sont devenues l'emblème des droits de l'homme immolés sur l'autel de la terreur. Et aujourd'hui ? Aujourd'hui, elles tournent dans la série américaine House of Cards, car après avoir été jugées en public et devant les caméras de la chaîne américaine HBO (super totalitaire, le coup des caméras étrangères !), avoir été condamnées à deux ans de camps de travail après un procès rapide - plus rapide qu'en France, en tout cas -, avoir fait appel et avoir été libérée en octobre 2012 pour l'une d'entre elles, bénéficiant d'un sursis, après tout ça les Pussy Riot sont libres comme l'air et manifestent régulièrement contre Poutine. L'ogre Poutine n'a réussi à offrir à son Baal personnel que 22 mois à deux gourdes, ce qui n'est pas très fair-play pour tous ceux qui lui demandent d'être un méchant très fou. Sinon, Asia Bibi, condamnée à mort pour blasphème en novembre 2010, est en prison depuis 2009, au Pakistan.
Est-ce à dire que Poutine et la Russie sont à jamais innocents de tout crime et qu'ils ont abdiqué toute volonté de puissance ? Non. La Russie est un état moderne à souhait, corrompu comme un vieil Etat européen, autorisant la GPA et acquis à l'idéologie libérale. Mais son impérialisme dénoncé n'est que sa volonté d'échapper à la vindicte américaine. Nous faut-il à tout prix voir Poutine et sa patrie avec les yeux des Etats-Unis, qui veulent transformer l'Europe en front militaire et ne fonctionnent qu'avec les vieilles théories géopolitiques (elles datent de 1904) du contrôle de l'Europe de l'Est permettant de contrôler « l’île monde » (que serait la Russie) et donc le monde ? Qui menace vraiment la paix dans le monde, et qui a véritablement intérêt à ce que l'Europe ne s'entende pas avec la Russie ? Le mirage russe est essentiellement dans les yeux de celui qui regarde Poutine et la Russie. Et les vraies histoires russes dorment encore dans l'archipel du goulag.
Hubert Champrun monde & vie 18 mars 2015
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Ils voulaient brûler vif un apostat !
Le Maroc, comme tous les pays du Maghreb, connaît un mouvement de conversion de l’islam vers le christianisme...
Le Maroc vient de démanteler in extremis une cellule dépendant de l’État islamique qui projetait de brûler vif un apostat. Heureusement, les autorités veillaient et leur sinistre dessein n’a pu être mené à bien.
Le Maroc, comme tous les pays du Maghreb, connaît un mouvement de conversion de l’islam vers le christianisme, le plus souvent évangélique, très rarement catholique. Il ne s’agit pas d’un torrent mais d’un petit filet. La grande majorité des Marocains restera musulmane ! Mais le nombre de convertis en Afrique du Nord compense peu ou prou celui des chrétiens français qui font allégeance à Allah et son prophète. Et tout maigrelet qu’il soit, ce filet perturbe en profondeur le Maroc qui y voit une remise en cause de son identité.
Le Conseil supérieur des Oulémas, association officielle, a émis une fatwa : ceux qui, après admonestation, persisteraient dans leur foi chrétienne sont condamnés à mort. Plus modéré, le gouvernement punit d’un an de prison les tentateurs – les chrétiens qui auraient évangélisé un Marocain – et ceux qui, nés musulmans, mangent ostensiblement en public pendant le ramadan.