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l'emploi - Page 83

  • Salaires impayés : les entreprises font de plus en plus appel aux crédits

    L’organisme spécialisé a débloqué plus de 2 milliards en 2013 pour payer les salaires des entreprises en difficulté.

    Voici un signe supplémentaire de la fragilité des entreprises françaises: elles font de plus en plus appel, en cas de défaillance, à l’AGS (Association pour la gestion du régime de garantie des créances des salariés). Cet organisme patronal avance des crédits aux sociétés qui, en cas de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire, n’ont plus suffisamment de trésorerie pour payer les salaires de leurs employés ou leur indemnité de licenciement. Il est financé par une cotisation des entreprises­ (de 0,3% de la masse salariale) et par la récupération, lorsque c‘est possible, d’une partie des fonds prêtés.

    En 2013, le montant des avances s’est accru de 5,4%, atteignant 2,19 milliards: un record depuis la mise en place de l’AGS… en 1974! Le précédent, établi en 2009 au cœur de la crise, a été dépassé d’environ 80 millions d’euros.

    De même, le nombre de salariés secourus a augmenté, pour retrouver les niveaux de 2009, avec près de 286.000 bénéficiaires. Par ailleurs, l’organisme a réussi à récupérer 718 millions, soit un peu moins qu’en 2012. Cet ensemble de signaux négatifs montre à quel point le tissu économique est exsangue après cinq années de crise. Pour preuve, les marges des entreprises sont au plus bas depuis 1985.
    Alors que globalement l’AGS a garanti le paiement des salaires et des indemnités dans près de 28 000 affaires en 2013, un chiffre en hausse de 3,6%, certains secteurs ont été particulièrement sinistrés. Comme l’hébergement et la restauration, où le nombre d’interventions de l’AGS a explosé de 10,6%. Autre enseignement, plus de 80 % des affaires où l’AGS a dû apporter son aide concernent des entreprises de moins de 10 salariés. Et le nombre d’interventions, dans cette catégorie de sociétés, a augmenté de 5,5%, tandis qu’il s‘est replié de 7,4% dans les PME de 10 à 49 salariés et de 2,7% dans les entreprises de plus de 50 salariés. Par région, c’est la Corse qui affiche la plus forte progression (+ 25,5%), suivie de la Réunion et de la Guadeloupe.

    La hausse ralentit

    Seule note positive dans ce sombre tableau, les statistiques du quatrième trimestre 2013 laissent espérer que le pic de la crise est dépassé. En effet, le nombre de dossiers ouverts par l’AGS (tous ne donnent pas droit à une aide) pour cause de liquidation ou de redressement judiciaire était, ­selon une première estimation, en hausse de 3,7% à fin décembre 2013 sur douze mois glissants, une progression inférieure à celle constatée à fin septembre (+5,6%). La tendance est iden­tique pour les procédures de ­sauvegarde. Bref, la hausse ralentit. Mais on est encore loin de la baisse.

    Toute la question est maintenant de savoir si les membres du conseil d’administration de l’AGS vont pouvoir maintenir en l’état le taux de cotisation des entreprises. Il y a cinq ans, en pleine crise, ils avaient été obligés de l’augmenter par deux fois pour faire face à l’afflux de dépenses. Et, au final, de doubler son taux. Depuis, une seule baisse est intervenue…

    Le Figaro

    http://fortune.fdesouche.com/330427-salaires-impayes-les-entreprises-font-de-plus-en-plus-appel-aux-credits

  • L’Allemagne s’est créé un «avantage déloyal» avec les bas salaires

    L’Allemagne s’est créé un avantage compétitif “déloyal” envers ses partenaires avec l’essor des bas salaires, a reconnu le secrétaire d’Etat allemand aux Affaires européennes Michael Roth, promettant une correction, dans un entretien à l’AFP.

    M. Roth, un social-démocrate comme le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier, était interrogé sur les excédents commerciaux records enregistrés par l’Allemagne (près de 200 milliards d’euros en 2013) qui font l’objet d’une procédure d’examen à Bruxelles.

    «Des déséquilibres sont apparus dans l’Union européenne et nous avons le devoir de les corriger. Ce n’est pas seulement le devoir des pays en déficit mais aussi celui de l’Allemagne», a-t-il déclaré jeudi lors d’une rencontre avec des journalistes de l’AFP à Berlin.

    Ces propos tranchent avec ceux des conservateurs et de la chancelière Angela Merkel elle-même, qui ont toujours contesté que l’Allemagne avait un problème d’excédent commercial, malgré le seuil limite de 6% du PIB fixé par l’Union européenne et systématiquement dépassé par Berlin depuis 2007.
    «Avec l’essor des bas salaires et de l’emploi précaire en Allemagne, nous nous sommes dotés d’un avantage (compétitif) déloyal envers nos partenaires. Il devra être progressivement corrigé», a affirmé M. Roth. Il a jugé que le nouveau gouvernement de coalition associant les conservateurs aux sociaux-démocrates avait déjà «lancé un signal clair» avec l’introduction d’un salaire minimum universel de 8,50 euros de l’heure qui doit être mis en oeuvre au plus tard d’ici 2017.

    Les emplois précaires et à bas salaires se sont multipliés en Allemagne dans les années 2000 sous l’effet des réformes du marché du travail de l’ancien chancelier Gerhard Schröder, contribuant à une chute du taux de chômage allemand désormais l’un des plus faibles de l’UE.

    Ces réformes ont aussi dopé la compétitivité du pays déjà très forte, faisant exploser l’excédent commercial. L’Allemagne est régulièrement critiquée pour sa dépendance envers les exportations et la faiblesse de sa demande intérieure, qui pénalisent les exportations de ses partenaires européens comme la France, l’Italie ou le Royaume-Uni.

    La réduction de l’excédent commercial «est un sujet sensible en Allemagne», a reconnu M. Roth. «Il a souvent été affirmé à tort qu’il s’agissait de réduire nos exportations. Ce n’est pas du tout ça. Il s’agit d’augmenter la demande intérieure».

    Outre le salaire minimum, le contrat de coalition comporte «d’autres mesures concrètes» à cet effet. M. Roth a évoqué notamment : «l’encadrement des contrats à durée déterminée, de l’interim, la limitation des stages, des investissements dans les infrastructures».

    Interrogé sur le changement de ton du nouveau gouvernement allemand, par rapport à la coalition précédente avec les libéraux, il a lancé : «les sociaux-démocrates sont bel et bien là». Et sur les désaccords éventuels avec les conservateurs sur ces questions économiques et sociales: «ce que je viens d’esquisser, ce ne sont pas seulement des réponses sociales-démocrates. Ce sont les réponses de la grande coalition. Cela me rend donc confiant qu’elles seront mises en oeuvre».

    Au sujet des relations entre l’Allemagne et le gouvernement socialiste français, M. Roth a jugé qu’il régnait «une ambiance positive». «Nous nous comprenons mieux qu’avant politiquement. C’est naturellement aussi lié au fait que les sociaux-démocrates sont désormais une composante importante du gouvernement allemand», a-t-il dit.

    AFP (via 20 minutes)

    http://fortune.fdesouche.com/330441-lallemagne-sest-cree-un-avantage-deloyal-avec-les-bas-salaires#more-330441

  • Le chômage augmente, tout comme le chiffre d'affaires de la publicité...


    Evolution du marché publicitaire français en 2010, 2011 et 2012

    ANNEE       TAUX DE CROISSANCE        INVESTISSEMENTS PUBLICITAIRES
    2012      +0,9%       27,9 milliards €
    2011      +5,1%       27,6 milliards €
    2010      +10,2%       26,2 milliards €        Chiffres Kantar Media.

    Bénéfices des groupes publicitaires en France

    RANG     GROUPE     BÉNÉFICES 2012     CHIFFRE D’AFFAIRES     ÉVOLUTION DU CA
    1.     Publicis Groupe     764 millions €     6,61 milliards €     +13,65%
    2.     Havas     135 millions €     1,77 milliards €     +8,09%
    3.     Havas France     40 millions €     337 millions €     +5,31%
    4.     GL Events     31,13 millions €     824 millions €     +5,31%
    5.     Gutenberg     9,45 millions €     306 millions €     +13,65%
    6.     BBDO Paris (CLM Prox New)     6,47 millions €     132 millions €     +3,58%
    7.     Mediapost     2,19 millions €     597 millions €     +1,60%
    8.     Lowe France     1,17 millions €     40 millions €     -11,40%

    Source

  • Travail : Personne ne voit le plus grand bouleversement depuis 1800

    La généralisation de l’automatisation dans tous les secteurs de l’économie va se poursuivre au cours de la prochaine décennie. Cette automatisation va nous enrichir sur le long terme, mais à court terme, le remplacement du travail humain va créer beaucoup de problèmes, notamment parce qu’aucun gouvernement ne se prépare à cette révolution, affirme The Economist.

    L’innovation, et en particulier l’automatisation, a révolutionné notre façon de travailler. Elle a détruit des emplois, et en a créé de meilleurs. Une société plus productive est une société plus riche, et l’augmentation de la richesse provoque une hausse de la demande pour des biens et des services de plus en plus sophistiqués. Aujourd’hui, on ne voit plus de pool de secrétaires, mais il y a de plus en plus de programmeurs et de designers web.

    Pour les travailleurs, ce seront d’abord les inconvénients de cette évolution qui se feront sentir. Même si elle suscite la création de nouveaux emplois plus intéressants sur le long terme, à court terme, la tornade technologique provoquera un élargissement des écarts de salaires, et ce phénomène est susceptible de créer des tensions sociales et peut-être même politiques. Or, aucun gouvernement ne s’y est préparé.

    Ce qui se passe actuellement n’est pas sans rappeler la Révolution Industrielle. A cette époque, ce sont essentiellement les détenteurs de capitaux qui ont profité des fruits de la hausse de la productivité. Il se passe sensiblement la même chose aujourd’hui : ce sont ceux qui possèdent les capitaux, et les salariés les plus qualifiés, qui ont le plus profité de la révolution numérique. Sur les 3 dernières décennies, les 1% les plus riches ont vu leur revenu passer de 9% à 22% du PIB mondial, alors que le reste de la population a vu le sien décroître de 64% à 59%.

    Et ce n’est qu’un début, puisque l’automatisation ne fait que commencer. Jusqu’à présent, les emplois remplacés étaient des emplois impliquant des tâches routinières et répétitives ; mais les ordinateurs sont de plus en plus capables de prendre en charge des travaux plus compliqués, de façon plus économique et plus effective que les humains. Les activités de services sont les premières visées.

    Selon une étude récente menée par des chercheurs de l’Université d’Oxford, 47% des emplois d’aujourd’hui pourraient être automatisés au cours des deux prochaines décennies.

    Dans le même temps, des startups numériques ont inventé de nouveaux produits et services qui améliorent nos existences, mais elles créent très peu d’emplois. Lorsque Facebook a racheté Instagram en 2012, cette dernière comptait déjà 30 millions de clients, mais seulement 13 employés. Kodak, qui a récemment fait faillite, avait un effectif de 145.000 personnes à sa meilleure époque.

    Le problème, c’est qu’il y a un décalage entre le moment où ces nouvelles activités détruisent des emplois, et celui où elles deviennent elles-mêmes de gros employeurs. Google emploie maintenant 46.000 personnes, mais c’est maintenant qu’Airbnb, une startup plus récente qui permet à des individus de louer leur logement à des touristes, menace les milliers d’emplois du secteur de l’industrie hôtelière.

    Les conséquences sociales de cette automatisation sont énormes, parce que les emplois les plus vulnérables sont les moins qualifiés, alors que les compétences qu’elle réclamera, la créativité et l’expertise managériale, par exemple, sont les mieux rémunérées. Les salaires médians vont donc stagner, et les inégalités sociales vont donc encore s’accroître, et avec elles, les tensions qu’elles suscitent.

    Les politiciens n’auront pas de réponse à ce phénomène : il est impensable d’arrêter le progrès, et la mobilité des capitaux et des cerveaux rendront impossible la mise en place de toute taxation punitive.

    Le seul aspect sur lequel ils pourront agir est l’éducation. Les écoles doivent être modifiées pour favoriser la créativité afin de permettre aux futurs adultes de proposer des compétences complémentaires à celles des ordinateurs. Peut-être faut-il investir pour créer des écoles destinées à des enfants plus jeunes pour développer les capacités cognitives qui seront décisives pour leur potentiel futur. De même, il faudra mettre en place de la formation continue pour les adultes.

    Dans ce nouveau monde, il y aura toujours des travailleurs qui se retrouveront écartés en termes d’emploi ou de salaire, parce qu’ils n’auront pas de compétences très demandées. Le mieux ne sera pas de décréter des augmentations de salaire minimum, qui pousseront les entreprises à toujours plus d’automatisation, mais de compléter leur salaire avec une allocation pour permettre à tous ceux qui travaillent d’avoir un revenu décent.

    Express.be

    http://fortune.fdesouche.com/328786-travail-personne-ne-voit-le-plus-grand-bouleversement-depuis-1800#more-328786

  • Mais qu’est-ce qu’ils ont dans la tête ?

    Pas une journée ne passe sans que je me pose cette question : mais qu’est-ce qu’ils ont dans la tête ?

    Par exemple, quand Cazeneuve établit son budget en prévoyant le doublement des redressements fiscaux, je me pose la question : mais qu’est-ce qu’il a dans la tête ? N’a-t-il jamais vu un contrôle fiscal ? Sait-il qui sont ceux qui vont être détruits de la sorte ? Est-il conscient qu’il va perdre, par ruine factice, des milliers de créateurs de richesse du fait de cet ordre stupide ?

    Quand les contrôleurs fiscaux partent en campagne, qu’ils montent des dossiers complètement abscons en recalculant à leur sauce la comptabilité des entreprises, je me dis : mais qu’est-ce qu’ils ont dans la tête ?

    Quand ces mêmes contrôleurs notifient un redressement, dont ils savent pertinemment que c’est une abstraction sans aucune réalité, que l’entreprise est incapable de le payer, et qu’il va ruiner l’entrepreneur : mais qu’est-ce qu’ils ont dans la tête ?

    Quand les politiques véhiculent l’idée que c’est la trop grande liberté accordée aux entrepreneurs qui est à l’origine de la crise que nous traversons : ils ont quoi dans la tête ? Impossible d’imaginer qu’ils ignorent l’encadrement qu’ils ont mis en place qui interdit toute initiative. Evidemment, ils savent parfaitement que rien ne peut se faire sans passer par eux, qu’ainsi rien ne se fait, puisque le temps de passer par eux c’est déjà trop tard en fonction du rythme imposé par l’économie mondiale.

    Quand ces mêmes politiques sont capables de débattre pendant des heures de l’avenir, à la télévision ou ailleurs, en laissant croire qu’ils vont pouvoir continuer à inonder leurs électeurs d’avantages pécuniaires, alors que leur faillite est programmée pour demain : que se passe-t-il dans leur tête ? Ils n’ignorent pas que leurs prélèvements ont depuis longtemps terrassé les entrepreneurs. Ils n’ignorent pas qu’ils ont les mains vides. Comment peuvent-ils encore faire des promesses ?

    Quand la famille Le Pen a le souffle de promettre encore plus, plus de partage, plus de ponction sur le capital, donc sur le moteur de l’économie : mais que se passe-t-il dans leurs têtes ? Comment imaginent-t-ils que cela va finir ?

    Quand les braves gens croient à tout cela, quand on les sent prêts à tuer, la violence à fleur de peau, cherchant juste sur qui la déverser, je me dis : mais qu’ont-ils dans la tête ?

    Quand la presse ment à tout le monde sur la situation. Quand elle fait croire que l’on va encore pouvoir vivre dans l’insouciance, que la seule chose qui compte est de savoir si deux personnes du même sexe peuvent se marier, ou espionner la vie des starlettes de la télé, des intermittentes du spectacle, alors que la misère est à nos portes : mais qu’est-ce qu’ils ont dans la tête ?

    Quand je suis sur la route, que je croise des milliers de voitures, je me demande : comment font-ils pour payer l’essence ?

    Quand je suis au restaurant, qu’au deuxième service il n’y a toujours pas de place, je me dis : comment vont-ils faire pour payer l’addition ?

    Je ne parle pas des voitures neuves, du prix des appartements, des vêtements, des sports d’hiver : comment ça marche tout ça ?

    Ils ne peuvent quand même pas avoir tous gagné au loto ?

    Quand je vais dans un service public, que dès la réception on m’explique que ma requête est impossible, que ceux qui pourraient y répondre sont absents, voire en congé, que de toute façon ce que je demande est interdit de communication, je me dis : mais qu’est-ce qu’ils ont dans la tête ?

    Une fois par mois, peut-être moins, la surprise me terrasse. Récemment, je suis allé dans un bureau. Fermé le mardi ! La responsable m’a ouvert quand même ! Je me suis surpris à penser : mais qu’est-ce qui s’est passé dans sa tête ?

    En clair, j’ai beaucoup de mal à comprendre l’environnement et la pensée de cette société dans laquelle je suis projeté à mon insu. J’espère que c’est moi qui ai tort, moi qui suis décalé par rapport à la réalité, sans quoi ce serait très inquiétant.

    Si par malheur cette incompréhension généralisée n’était pas de mon fait, si, au contraire, c’était tout le système qui prenait une mauvaise route, l’accident collectif à venir serait alors d’une grande gravité. Il est bien préférable que ce soit moi le con de service. Vous voudrez bien m’en excuser.

    Henri Dumas

    http://francelibre.tumblr.com/post/76892100943/mais-quest-ce-quils-ont-dans-la-tete#.UwHnY14sRXY

  • Hollande ou l’art du bluff avec une paire de deux

    Le moins que l'on puisse dire, c'est que la séquence actuelle n'est pas porteuse pour François Hollande. Moqué dans la presse internationale pour son comportement volage, chahuté sur ses résultats plus que mitigés sur le terrain de la croissance. Et surtout désavoué pour l'instant sur le front de l'emploi, dont il a fait son cheval de bataille.
    Après la preuve patente de son échec à tenir une promesse de Gascon, le président, qui a bluffé pendant 21 mois, vient d'abattre son jeu. Et après avoir dévoilé une paire de deux, il décide de faire tapis avec son nouveau « pacte de responsabilité ».
    S'il y a bien une chose à laquelle les hommes politiques n'ont décidément pas renoncé, c'est leur inexpugnable arrogance quant aux capacités réelles du politique à piloter l'économie. Dans les économies développées, la complexité des structures et relations économiques rend hasardeuse tout interventionnisme de l’État qui fait souvent pire que mieux. La notion même d'un optimum économique, vers lequel la main visible de l’État guiderait les ménages et les entreprises, est problématique, tant son existence que son unicité est débattue par les économistes.
    Et François Hollande n'a pas fait d'écart à la technique principale de vente de l'entrepreneur politique, qui consiste à promettre des résultats différents avec les mêmes propositions économiques et sociales depuis 1983, lors de ses vœux adressés aux Français le soir du nouvel an. Même engagement indéfectible pour l'emploi (comme s'il pouvait en être autrement...) et mêmes incantations sans lendemain sur la réduction de la dépense publique, la simplification administrative. Les faits sont têtus et la publication fin janvier par Pôle Emploi des chiffres de l'emploi résonne comme un cruel rappel à la réalité : + 10 200 demandeurs de catégorie A supplémentaires et l'augmentation de 5 % du nombre de chômeurs à 3 303 200 demandeurs d'emploi.
    Si l’État dispose effectivement d'un levier pour stimuler la demande de travail, c'est au travers des emplois aidés, pris en charge, tout ou partie, avec de la dépense publique et qui solvabilise une demande adressée ensuite au secteur marchand. Leur effet économique est difficile à estimer mais il semblerait que le dispositif des emplois aidés (100 000 emplois d'avenir signés en 2013), quand il est déployé dans le secteur privé, permette une meilleure insertion dans l'emploi stable, des bénéficiaires (étude DARES, octobre 2012).
    L'autre volet de l'emploi aidé, au sein des administrations, consiste peu ou prou à faire creuser des trous pour les reboucher ensuite. Misère d'un keynésianisme mal compris.
    Inefficace artifice
    Cette astuce ne permet qu'un freinage comptable de la lente dégradation des conditions réelles sur le marché de l'emploi français, qui reste dépendant de la demande de travail des entreprises, et notamment des PME-PMI qui constituent le principal vivier de créations d'emploi. La tentative de promouvoir l'emploi individuel via la micro-entreprise se voit sanctionnée dans la surreprésentation de ces structures dans les 62 000 défaillances d'entreprises rapportées par la Banque de France pour le mois d'octobre. Or, les entreprises françaises connaissent leur plus faible taux de marge depuis 1985 selon l'INSEE ; la faute à une progression salariale qui excède les gains de productivité, fatalement plus faibles dans une économie de services, et d'une augmentation de la pression fiscale.
    C'est la faiblesse de l'investissement productif en France qui constitue le frein majeur à la création d'emploi. C'est donc à la création des conditions de l'investissement et à la restauration des marges des entreprises, au sens le plus large du terme, que doit s'attaquer le gouvernement. Investissement de capacité, d'abord ; les industries manufacturières, interrogées en octobre 2013 par l'INSEE prévoient une baisse de leurs investissements (- 7 %) en 2014. Sachant qu'un tiers de l'investissement prévu ne servirait qu'à remplacer l'existant, les perspectives de création d'emploi sont sombres. Investissement dans le capital humain puisque, à croissance limitée de la population et des bras pour travailler, ce sont bien les gains de productivité et l'innovation qui fourniront la production de demain.
    Effet d'annonce ?
    Le diagnostic est partagé par l'ensemble des observateurs ; les faiblesses ainsi que les atouts de l'économie française sont connus. Et si l'on veut bien passer sur l'emballage quelque peu grotesque du dispositif intitulé « pacte de responsabilité », il faut néanmoins se féliciter de ce type d'initiative qui peut être le début d'une réponse aux problèmes de marge des entreprises françaises, dont on ne peut pas attendre autre chose que ce pour quoi elles existent : elles ne sont ni « responsables » ni « irresponsables » : elles prospèrent quand l'environnement leur est favorable. Encore faudrait-il que les incitations auxquelles elles répondent ne soient pas contradictoires, entre alourdissement du poids (fiscal et réglementaire) de l’État dans leur vie quotidienne pour consolider les finances publiques et gesticulations ministérielles à chaque restructuration d'entreprise.
    Doit-on se féliciter de cet infléchissement de la stratégie présidentielle dans la lutte contre le chômage ? L'entêtement à sous-estimer la gravité de la situation et à surestimer ses forces n'est pas une preuve de sérieux et cette première partie du mandat de Hollande aura sans aucun doute fragilisé la parole présidentielle sur le terrain économique. Au-delà des paroles, le tournant social-démocrate, qui a permis à l'Allemagne de garder la tête haute au sein de l'Europe, non sans un tribut payé à la précarité de ses travail leurs les moins qualifiés, n'a pas encore annoncé la couleur en France.
    Antoine Michel monde & vie 4 février 2014

  • L’Euro et Arnaud Montebourg

    Arnaud Monterbourg a fait ce dimanche 9 février une déclaration importante au journal les Échos, dans une interview qui est sur le site internet des Echos[1]. Il y déclare en particulier :

    « Comme ministre de l’Industrie, je considère que l’euro est sorti de ses clous par une surévaluation qui est devenue problématique aux yeux de tous pour nos entreprises.

    Entre 2012 et 2013, il s’est apprécié de plus de 10 % face au dollar et de plus de 40 % face au yen ».

    Les propos qu’a tenus le Ministre du Redressement Productif (i.e. de l’Industrie) apportent un saisissant contraste avec ceux Pierre Moscovici, dans l’émission Mots Croisés du lundi 3 février. Visiblement, mettre l’Euro en cause, souligner sa responsabilité dans la crise que nous connaissons, n’est plus un tabou, ni un propos qui autorise le ministre de l’économie et des finances à vous qualifier d’extrême droite, encore qu’il faille s’attendre à tout de Pierre Moscovici… Plus sérieusement, les propos d’Arnaud Montebourg sont justes, mais la solution qu’il préconise est boiteuse, ce qui ne fait que souligner le problème de positionnement politique qui est le sien.

    Des propos justifiés [...]

    Jacques Sapir - La suite sur RussEurope

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?L-Euro-et-Arnaud-Montebourg

  • La fumisterie du million d’emplois promis par le Medef

    L’offre est alléchante. En échange de nouvelles exonérations et autres petites gâteries accordées aux patrons, le Medef promet de créer 1 million d’emplois nets en 5 ans. Le pactole !

    Pour inciter les entreprises françaises à créer 1 million d’emplois nets, le gouvernement social-démocrate devra consentir quelques efforts. En matière de cadeaux au patronat, il n’en est plus à ça près, nous direz-vous.

    Les recettes pour remporter le jackpot sont prévisibles : baisse des charges (qui dans la terminologie du Medef signifie cotisations sociales), simplifications administratives, flexibilité, le tout adossé à quelques dizaines de milliards d’économies budgétaires. Une paille !

    Pour un million d’emplois nets, le jeu en vaut vraiment la chandelle, même si le perfide Bayrou se plaît à rappeler que 3,3 millions de chômeurs de catégorie A, moins un million d’emplois créés = 2,3 millions de demandeurs restants. La logique arithmétique est implacable !

    D’autant qu’un million d’emplois créés à l’horizon 2019/2020 ne font que 200.000 créations par an, ce qui correspond pile-poil au nombre des nouveaux inscrits à Pôle Emploi en 2013 dans la seule catégorie A (même constat en 2012).

    Ah non, mille excuses ! Notre calcul est approximatif. L’engagement du Medef porte sur la création de 200.000 emplois NETS par an. Autrement dit, dans la conjoncture actuelle, il lui faudra en créer deux fois plus pour contrebalancer les licenciements et en dégager 200.000 supplémentaires.

    400.000 emplois créés par an : Qui peut croire à pareille sottise ? Hollande bien entendu !

    Sans compter que l’économie française devra absorber les nouveaux arrivants sur le marché du travail. Tous ces jeunes qui, au terme de leurs études (ou de l’abandon de celles-ci), se présentent au portillon du salariat. Ils sont légion.

    La promesse de Pierre Gattaz, Président du Medef, ressemble à s’y méprendre à celle du Président de la République d’inverser la courbe du chômage. Elle n’engage que ceux qui y croient. Pas nous !

    Il ne suffit pas de baisser les cotisations (pardon, les charges !) et de favoriser la flexibilité pour relancer les embauches. Ce serait trop simple. Les allégements sont monnaie courante depuis des décennies. Ils se traduisent invariablement par une augmentation des marges bénéficiaires (généreusement distribuées aux actionnaires) et/ou par un accroissement des inégalités entre salariés du bas de l’échelle et cadres dirigeants bien lotis. Pas seulement dans les groupes cotés au CAC40, mais dans la majorité des entreprises. Les nouveaux allégements ne feront qu’amplifier cette dichotomie.

    Le million d’emplois nets créés en 5 ans est une fumisterie, tout simplement parce que l’économie française n’en a plus les capacités.

    • On ne crée pas d’emplois nouveaux quand on ferme les usines (chaque jour nous apporte son lot de fermetures ou de réductions drastiques des effectifs).

    • On ne crée pas d’emplois quand la demande intérieure stagne par le gel des salaires des classes populaires et par l’augmentation du coût de leurs dépenses incompressibles (loyers, énergies…).

    • On ne crée pas d’emplois en France avec des catégories supérieures qui dépensent une part grandissante de leurs revenus dans l’achat de produits que nous ne fabriquons pas ou plus : voitures haut de gamme, produits électroniques (smart phones, tablettes, hi-fi, téléviseurs…), fringues, accessoires et montres de luxe, vacances à l’étranger…

    Tout accroissement du pouvoir d’achat des catégories socioprofessionnelles supérieures (CSP+) se traduit par une augmentation des importations de produits à haute valeur ajoutée qui creusent un peu plus notre déficit commercial abyssal.

    La première mesure de bon sens est d’accorder des exonérations aux seules entreprises qui s’engagent à relocaliser leurs usines ou à produire en France des produits que nous ne fabriquons plus et que nous sommes donc contraints d’importer.

    Seule une re-dynamisation de nos capacités de production peut, à terme, nous sortir de la spirale du chômage.

    Les entrepreneurs doivent produire en France. Cette dynamique conditionnera et justifiera alors l’allégement des coûts.

    Le premier pas revient donc au Medef ! (On peut toujours rêver).

    Actu Chômage

    http://fortune.fdesouche.com/328624-la-fumisterie-du-million-demplois-promis-par-le-medef#more-328624

  • Quoi de neuf dans la charette de la semaine.

    - Continentale Nutrition, aliments pour chiens et chats va virer entre 140 et 180 personnes. Les salariés ont cerné leur banque le Crédit Agricole lire ici News Bank merci à Mme Landry

    - La banque suisse Julius Baer licencie 230 banquiers, lire ici la Tribune de Genève merci aux lecteurs

    - KPN en Hollande va licencier de 1500 à 2000 personnes “KPN schrapt tussen nu en 2016 nog eens 1500 tot 2000 banen. Dat maakte het telecombedrijf dinsdagmorgen bekend" lire ici le Telegraf, merci à Linda

    - La librairie Privat à Dijon ferme après 60 années d’existence, 23 personnes virées, lire le Bien Public, merci à Eric

    - Protect and Gamble s’est progressivement débarassé, depuis octobre, de 200 salariés à Genève, lire ici Rts merci à Mme Osmont

    - Johnson chimie va sabrer entre 300 et 400 personnes de plus lire ici Journal Times merci à mon lecteur

    - L’opérateur mobile Mobistar se sépare de 200 personnes sur 1650 salariés , lire ici la Nouvelle Gazette merci à Mr Bukens

    - Le transporteur Synergies Froid en liquidation judiciaire avec 49 salariés. ici le Journal des Entreprises merci à Victorien

    - Dell, les ordinateurs, va sabrer de 2000 à 3000 salariés, lire Re Code

    - Volvo va se séparer de 2300 salariés de plus, soit 4400 au total, lire ici KKK merci à Mr Hubert

    - Simocal dans les Ardennes a été liquidée, 16 personnes sur le carreau, lire ici Radio8Fm merci à Mr Teuscher

    - Le verre wallon: 500 emplois en danger, lire ici 7sur7 merci à Mr Nicholls

    - Nimk à Strasbourg veut virer 50 personnes lire ici Usine Nouvelle merci à Mr Nardella

    - Home Market Belgique ferme, 223 personnes seront licenciées lire ici La Province merci à Mr Scodx

    - Maître Océan, plats surgelés a été liquidée à Auray (Morbihan), 24 personnes sabrées lire ici Ouest France merci aux lecteurs

    - La société Brisson ( pruneaux) en liquidation judiciaire, 70 postes supprimés lire ici Sud Ouest merci à Mr Kecskemeti

    - La Belgique va payer très cher en sous traitants des décisions de Sony et de Volvo, lire ici 7sur7 pour Sony, et ici à propos de Volvo merci à Mr Nichols

    - “Le projet de transformation de l’imprimerie Sopan à La Couronne est abandonné, 96 personnes sur le carreau”, lire ici la Charente Libre merci à Mr Kesckemeti

    - Sony licencie encore, cette fois 5000 salariés dans son département PC Vaio qui va être abandonné, lire ici le Parisien merci à Aetos

    - “La société Woellner à Nogent Lartaud est placé en redressement judiciaire ( les fours sont a l’arrêt et vont certainement y rester), 55 salariées en danger, et dans le même secteur la societe 3Dcom de Oulchie le Chateau”, lire ici Societe.com merci à Yoan

    - A Monaco, le célèbre Borg Warner va sabrer 200 personnes et fermer son usine lire ici Usine Nouvelle merci aux lecteurs

    - La chaîne de boutiques Radio Shack, ex Tandy, va fermer 500 boutiques aux US, c’est de la vraie reprise ça, lire ici CNBC merci à

    - Un politicien argentin se sépare de 170 fonctionnaires via… Youtube lire ici 20 minutes merci à Béatrice

    - Astra Zeneca, pharmacie, vire 550 salariés de plus aux US, lire ici Fiercepharma

    - US Steel, acier, vire 175 ouvriers lire ici The Spec

    - Encore un diocése catholique américain en faillite ici KxV

    - Le papetier américain East Millinocket vire 212 ouvriers lire ici Maine Busines

    - Le papetier International Paper va virer 500 ouvriers lire ici Waaytv

    - Disney video games va sabrer 400 salariés sur 3000, lire ici La Presse merci à Valérie

    - La presse quotidienne française a vu ses chiffres de vente en berne, va encore licencier, ici Morandini merci à Mr Rohrbacher

    - Déjà donné pour Airbus, mais d’autres licenciements de prévus aux Mureaux lire ici Paris Dépêches merci à Aetos

    - Howard University vire 200 salariés sur 5400 lire ici le Washington Post

    - En 2013, la France a perdu 63.000 entreprises !!! lire ici Lyon Mag merci à Aetos
    Revue de Presse par Pierre Jovanovic ©

    http://francelibre.tumblr.com/post/76168809570/quoi-de-neuf-dans-la-charette-de-la-semaine#.UviFKPYsRXY