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lobby - Page 1622

  • Journalisme : création du comité Orwell

    La journaliste et essayiste Natacha Polony et le journaliste économiste Jean-Michel Quatrepoint lancentle Comité Orwellun collectif de journalistes qui se donne pour objectif de promouvoir le «pluralisme» dans les médias pour œuvrer à la reconquête d'une crédibilité journalistique mise à mal par l'unanimisme qui y règne. 

    Lancer ce collectif le 29 mai n'est pas anodin puisque le non du référendum de 2005 manifestait le décalage entre les électeurs et les médias, tous acquis au oui. 

    Le choix d'Orwell est justifié par le climat pesant d'un débat public qui n'a plus rien de démocratique:

    «Nous sommes dans une époque de manipulation des mots, de transformation des vérités, où l'on ne débat pas avec celui qui pense différemment mais où on l'ostracise. Nous vivons ainsi quotidiennement la fameuse «minute de la haine» relatée dans le roman d'Orwell». 

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Projet de mosquée de Mantes-la-Ville : le Bloc Identitaire ne baisse pas les bras

    Le maire de Buchelay passe outre la volonté de son confrère de Mantes-la-Ville en favorisant l’implantation d’une mosquée sur cette dernière commune. Le Bloc Identitaire dénonce ce déni de démocratie locale.

    Tractage du Bloc Identitaire à Buchelay

    Tractage du Bloc Identitaire à Buchelay

    Tandis que le maire FN de Mantes-la-Ville, Cyril Nauth,lutte contre le projet d’implantation d’une mosquée sur sa commune, celui de la ville voisine de Buchelay a tout fait pour que ce projet aboutisse. Sur simple injonction du préfet, Paul Martinez a en effet organisé un vote à la CAMY (Communauté d’Agglomérations de Mantes Yvelines — dont il est président), pour acter la vente à une association de musulmans de l’ancienne trésorerie de Mantes-la-Ville .

    Aussi, les militants du Bloc Identitaire, qui s’étaient déjàmobilisés contre ce projet, ont-ils distribué des tracts aux habitants de la petite ville de Buchelay (Yvelines) pour les informer que leur maire est directement responsable de la construction prochaine d’une mosquée dans la commune voisine de Mantes-la-Ville. Le tract incite à protester contre ce déni de démocratie locale et contre cette action d’islamisation de la France en inondant le standard de la mairie d’appels et de mails.

    http://fr.novopress.info/188290/projet-mosquee-mantes-ville-bloc-identitaire-baisse-pas-les-bras/

  • En Seine-Saint-Denis, les collégiens obtiennent toujours plus

    Un « chèque réussite » sans condition de ressources vient s'ajouter à l'allocation de rentrée scolaire qui, en 2014, s'élevait à 382,64 euros pour un collégien âgé entre 11 et 14 ans.

    Avant, les élèves marchaient au bâton et à la carotte. L’Éducation nationale a, depuis des lustres, supprimé le premier pour privilégier la seconde. Cela ne fonctionne pas ? C’est qu’il faut donner plus de carottes.

    Pour la rentrée 2015, le conseil départemental de Seine-Saint-Denis remettra à chacun des 18.000 élèves entrant en 6e dans ses 125 collèges un « chèque réussite » d’une valeur de 200 euros, sous forme de bons utilisables dans les commerces du département. Les élèves pourront alors acheter des fournitures scolaires, des livres, une tenue de sport et… tablette ou ordinateur !

    Ils avaient pourtant été déjà drôlement gâtés, les élèves de Seine-Saint-Denis, avec un gros chèque de « réussite » pour la rentrée 2014 : 12 nouveaux collèges qui ont coûté 5,5 millions d’euros, avec pour chacun d’eux 60 portables, 1 vidéo-projecteur interactif et 1 autre en 3D, 1 imprimante 3D et… 400 PC et 200 tablettes !

    Les outils numériques, précise le porte-parole du conseil départemental, ne sont pas des dépenses superflues. Parce que ce département est à la fois le plus jeune et le plus pauvre de France avec des familles « d’élèves scolarisés dans le public appartenant aux catégories socioprofessionnelles les plus défavorisées », fait valoir le conseil.

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  • « Français de souche »/ Voyage au cœur du mal-être français (1/2)

     Denis Bachelot est journaliste et essayiste. Il est l’auteur de Les Maîtres à Représenter : essai sur la mise en scène des mythologies médiatiques, Ed. Eska, 1997, et de L’Islam, le Sexe et Nous, Ed. Buchet-Chastel, 2009.

    Les mots sont des armes et celui qui impose les siens dans le débat public gagne la bataille des représentations mentales, condition d’une victoire politique durable. Il faut donc prendre au sérieux les combats de vocabulaire que l’idéologie dominante impose. Le dernier front sémantique que cette dernière a ouvert est celui qui concerne l’emploi de l’expression « Français de souche », désormais considérée comme xénophobe, vichyste et devant être bannie du langage politiquement correct. L’issue de l’affrontement est encore incertaine, mais les implications du conflit engagé sont absolument capitales. Comme dans une guerre militaire, il y a des moments où un lieu, aussi insignifiant puisse-t-il paraître de prime abord, devient un enjeu stratégique et symbolique, capable de départager les vaincus et les vainqueurs.

    L’affrontement autour du vocable « Français de souche » est un de ces moments de vérité. Il dit, enfin, la nature profonde du conflit politique qui déchire notre pays depuis quelques décennies. Se nommer soi-même c’est reprendre le contrôle de son destin.

    Première partie : le triomphe des « Maîtres à représenter »

    Que signifie la diabolisation de l’expression « Français de souche » ? Il faut tirer le fil de la pelote et le dérouler jusqu’à ses limites ultimes pour saisir toute la portée de cet interdit. Cela signifie d’évidence que le porteur de l’injonction se donne le droit de définir l’identité de celui qui se définit comme tel. L’identité n’est plus portée par celui qui se définit lui-même en tant que « quelque chose » mais par celui, extérieur à lui-même, qui le définit selon sa propre vision. Ce qui veut dire, en clair, que la définition de son identité n’appartient pas à celui qui se nomme lui-même mais à celui qui le nomme.

    Un enjeu de pouvoir et de domination.

    Nous sommes là face à un enjeu capital de pouvoir et de domination qui, tout au long des siècles, traverse l’histoire des hommes. C’est bien le dominant qui dicte à l’autre la définition de son identité. Pour s’en tenir à l’histoire récente, c’est bien le colonisé qui se voit affublé d’ancêtres « gaulois » par le colonisateur.

    Mais le seul fait pour un groupe humain de se donner à lui-même une définition identitaire qui contredit la norme dominante est déjà une affirmation qui le constitue en une réalité identitaire. Et celui qui nie ce droit, de par sa seule négation, renforce cette réalité identitaire. Il la confirme a contrario, en quelque sorte.

    Les données « objectives » de l’identité, si tant est qu’elles puissent être saisies, n’ont au fond peu ou pas d’importance dans le vécu identitaire. Ce qui compte d’abord, c’est la façon dont un groupe se vit et se perçoit au sein d’un environnement humain auquel il se compare et dont il se différencie par opposition aux autres. Si des millions de Français se vivent et se pensent en tant que « Français de souche », ils existent donc en tant que tels, si le sentiment d’une réalité commune les unit, en dehors de tout jugement de celui qui se sent extérieur à ce vécu identitaire.

    Nier cette réalité existentielle en la renvoyant à une simple aberration historique ou une indignité morale, sans même prendre en considération sa vérité psychologique, est une posture de négation qui ne peut que reposer sur un rapport de forces et de domination.

    Nous touchons là au cœur de la dépression mortifère française. Elle tisse la trame la plus intime de l’enjeu politique contemporain.

    Le processus de déconstruction de l’identité française, socle de l’idéologie dominante depuis quatre décennies, révèle aujourd’hui sa vraie nature dans la géographie sociale du pays. Le socio-géographe Christophe Guilluy a pertinemment analysé le phénomène de recomposition du territoire national en fonction de critères sociaux et ethniques (1). Le constat est clair et sans appel : les perdants de la mondialisation libérale sont les classes populaires blanches, celles qui, massivement, ont été reléguées loin des grandes métropoles créatrices de richesses, pour se « réfugier » dans les zones périphériques défavorisées en termes d’emplois, de services sociaux et de transports.

    Ce processus de transformation territoriale marque le triomphe des classes supérieures adaptées à la mondialisation libérale et qui maîtrisent les codes du pouvoir social et culturel. En contrepoint, les représentations culturelles de la France « d’en bas » ont été massivement dévalorisées au point de devenir les modèles repoussoirs, les anti-modèles donc, d’une modernité cool, mondialisée et, surtout, diverse.

    Le triomphe des « maîtres à représenter ».

    Nous avons publié, il y a bientôt vingt ans, un livre qui analysait en profondeur le processus de retournement des représentations de la culture populaire et traditionnelle française, en une série de représentations répulsives et ringardes (2). L’idéologie dite « antiraciste » a été l’arme principale qui a permis le contrôle et la soumission des esprits; un processus de domination culturelle qui accompagnait, de fait, une nouvelle phase de domination sociale, dans un contexte de mutation économique accélérée.

    On peut même lui fixer une date de naissance qui institutionnalise la haine identitaire de soi dans les représentations de la culture de masse : la sortie, en 1975, du film Dupont Lajoie. Image hideuse et dérisoire du « petit Français » sur fond de racisme assassin. Paradoxe cruel, l’homme qui incarnait à l’écran ce « Dupont Lajoie » abject, quintessence de Français moyen, bistroquet et campeur à caravane de son état, n’était autre que Jean Carmet, le dernier acteur du cinéma français à porter l’âme populaire française, comme Raimu, Fernandel, Bourvil ou Gabin l’avaient fait en leur temps.

    La domination culturelle a précédé la domination économique et sociale. Elle s’est construite, c’est la thèse que nous défendions dans notre ouvrage, comme un processus collectif d’identification à des représentations de masse qui se sont imposées par le jeu de leur dynamique mimétique.

    Bien sûr, des forces d’influence ont pesé dans la mise en œuvre des outils de domination ; un exemple probant est celui de SOS Racisme, création concertée du PS et d’un groupuscule communautariste de gauche, l’UEJF. Pour autant, la correspondance entre les rapports de force sociaux et l’idéologie véhiculée par le système de représentation de l’idéologie « antiraciste » n’est pas mécanique. L’œuvre de déconstruction identitaire, basée sur un intense travail de culpabilisation de l’identité traditionnelle, n’était pas une condition indispensable de la nouvelle phase de déploiement d’un capitalisme en voie de mondialisation. Le nationalisme identitaire peut même être un puissant facteur de développement et de conquête économique, comme on l’a vu, notamment, en Chine, en Corée, à Taïwan ou Singapour. Il peut également cohabiter avec un individualisme consumériste forcené ; la Chine là encore est un bon exemple.

    De même, la puissance hégémonique de l’empire américain n’impliquait pas, inéluctablement, le triomphe du modèle communautariste qui façonne la société américaine. Totalement dominé par la puissance de l’Oncle Sam, le Japon est resté hermétiquement fermé à l’immigration et à la diversité multiculturelle. Ce sont toujours les structures mentales qui, en définitive, font la différence.

    Une partie importante des baby-boomers les plus éduqués a choisi la déconstruction identitaire comme marqueur idéologique de sa prise de pouvoir générationnel pour des raisons psycho-culturelles qui ont, en soi, leurs propres dynamiques, au-delà des simples logiques socio-économiques.

    L’idéologie dominante a appuyé sa légitimité historique sur le long processus d’individuation des sociétés occidentales pour le détourner en mouvement de déconstruction radicale, bien au-delà de ce que les nécessités matérielles du temps l’exigeaient. Elle a construit, en quelques décennies, une représentation du monde qui constitue un horizon indépassable de la conscience collective européenne qui ne peut plus exprimer d’autres réalités que celles voulues, ou tolérées, par ses cadres établis.

    Déconstruction sexuelle et négation identitaire.

    Paradoxalement, dans le même temps, la gauche (c’est-à-dire l’idéologie « progressiste » dans sa fonction de déconstruction de l’homme « ancien ») a perdu la bataille des idées. Elle ne représente plus grand-chose et ne produit plus rien. La gauche «intellectuelle » se concentre dans quelques univers militants, stériles et subventionnés, comme l’Education nationale, la « culture », le monde associatif ou les médias, dont l’influence repose essentiellement sur la proximité avec l’argent public et les réseaux qui lui sont liés.

    Depuis la défaite historique de l’utopie sociale égalitariste, la déconstruction sexuelle et la négation identitaire sont les nouvelles frontières de la vulgate progressiste, en tant qu’aboutissement et réalisation de « l’individu absolu » : celui qui évolue comme en apesanteur face aux héritages du collectif et aux déterminismes de l’ordre « naturel ». L’humanité nouvelle se doit donc d’être « postidentitaire » et « postsexuelle ».

    Toutefois, au-delà de ses formulations militantes qui ne mobilisent que des franges marginales de la société, l’idéologie de l’individu absolu puise sa force et son apparente légitimité dans l’évolution endogène de l’individualisme contemporain qui mène à terme un long processus historique. Cette idéologie polymorphe, dégradée et simplifiée en messages répétitifs, imprègne les outils de représentation de masse de l’ordre marchand. L’individu « libéré », émancipé des limites des identités organiques (celles qui sont héritées de l’histoire) et qui construit son identité en fonction des objets du marché, est le consommateur idéal.

    La perte du pouvoir intellectuel offensif s’est ainsi accompagnée d’une prise de pouvoir quasi absolue dans les représentations de la culture de masse. L’idéologie « révolutionnaire » de l’émancipation individuelle aura donc bouclé son cycle historique en tant que doctrine promotionnelle de l’ordre marchand consumériste qu’elle prétendait subvertir. L’histoire n’est pas à un paradoxe près !

    Pour l’essentiel, désormais, l’utopie égalitariste du socialisme épuisé se déploie autour des questions sociétales.

    Sur la question de l’identité sexuelle, la dernière grande bataille, en France, s’est jouée en 2013 autour du « mariage pour tous ». La gauche a remporté une victoire institutionnelle en imposant sa loi en dépit d’un mouvement de contestation massif, mais elle a, politiquement, remporté une victoire à la Pyrrhus. Elle a dilapidé ses forces dans une guerre d’images qui ne répondait pas aux attentes de la grande majorité de son électorat qui espérait, avant tout, des mesures sur le pouvoir d’achat et le social. Elle a, notamment, sévèrement entamé son capital de sympathie auprès de l’électorat musulman qui avait massivement voté Hollande en 2012. Ses marges de manœuvre sur les problématiques du « genre » se sont donc fortement réduites.

    (Fin de la première partie – A suivre)

    Denis Bachelot, 25/05/2015

    Notes : 

    La France périphérique : comment on a sacrifié les classes populaires, Ed. Flammarion.

    Les Maîtres à Représenter : essai sur la mise en scène des mythologies médiatiques, Ed. Eska.

    http://www.polemia.com/francais-de-souche-voyage-au-coeur-du-mal-etre-francais-12/

  • La résistance, c’est nous

    Point de Stéphane Hessel ou des membres  assassinés de l’équipe de Charlie hebdo pour répondre aux vœux de certains députés socialistes ou de figures de la gauche. «Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion, Jean Zay, prenez place ! », a déclaré François Hollande pour conclure hier  son discours marquant l’entrée de ses quatre personnalités au Panthéon, lors de la Journée nationale de la Résistance. Une panthéonisation annoncée dés février 2014 par le chef de l’Etat au  Mont-Valérien à Suresnes (Hauts-de-Seine ), à l’occasion d’une cérémonie marquant le soixante-dixième anniversaire de l’exécution de 22 membres  du  controversé  groupe communiste FTP-Moi dit  Manouchian, qui regroupait  «immigrés » et «apatrides». Comme nous le notions alors,  Germaine Tillion,  Geneviève de Gaulle-Anthonioz  furent deux résistantes authentiques, admirables,  toutes deux  déportées à Ravensbrück.  Pierre Brossolette se signala par son  grand courage.  Homme de gauche, franc-maçon, membre de Conseil  National de la Résistance, proche de Jean Moulin,  il se défenestra  le 22 mars 1944 pour être certain de ne pas dénoncer ses camarades. Quant à   Jean Zay, ministre de l’Éducation du Front populaire, franc-maçon de la loge Etienne Dolet du Grand Orient, il fut  abattu  en juin 1944 par des miliciens. L’entrée au Panthéon de ce dernier,  qui était réclamée officiellement par le Grand Orient depuis  2007, est un choix plus clivant. Nous l’écrivions aussi,  malgré sa fin tragique, ce benjamin de l’Assemblée  nationale, élu à 27 ans, ministre très dynamique non sans mérites parfois (notamment lors de son passage au ministère des  Beaux-Arts),  fut beaucoup de choses mais certainement  pas un modèle de  résistant… malgré les 150 établissements scolaires qui portent son nom.

    En juin 1940,  Jean Zay  quitta  l’armée sans « l’accord de ses supérieurs », contrairement à ce qui est écrit dans   sa biographie officielle,  pour gagner le Maroc sur le Massilia  en compagnie  de Mendès-France, Daladier, Mandel  et une vingtaine d’ autres  parlementaires –le  récit qu’en fait l’historien Jacques  Benoist-Méchin dans « Soixante jours qui ébranlèrent l’occident» est très éclairant. Il fut arrêté le 15 août pour désertion, condamné à la déportation à vie et à la dégradation militaire. Les radicaux-socialistes ralliés à Philippe Pétain ont certainement usé alors  de leur  influence car  sa peine sera finalement  commuée en  peine de prison à Clermont-Ferrand,  jusqu’à son assassinat le 20 juin 1944. Comme le notait l’année dernière Paul Véglio sur le site Boulevard Voltaire, « Agnès de La Barre de Nanteuil, ardente patriote, chrétienne exemplaire, chef scout et authentique résistante (…) officier du deuxième bureau de l’état-major départemental de l’Armée secrète », «  tuée en 1944 dans un train de déportés » à l’âge de 22 ans, « aurait mieux mérité que Jean Zay » d’entrer au Panthéon.

    Zay,  auquel M.  Hollande avait rendu hommage le  jour de son investiture à l’Élysée en mai 2012, comme incarnation de  « la République », de « l’école de la République», de «la laïcité»,  était, comme Brossolette,  un ardent propagandiste belliciste en 1938 au moment  des accords de Munich dans le but de sauver la  Tchécoslovaquie,  Etat artificiel  présidé alors par  l’humaniste président Edvard Benes. Et ce,  avec une légèreté assez effrayante, dans un contexte ou le gouvernement du  Front  Populaire avait terriblement désarmé la France face à l’Allemagne. Jean Zay fut pourtant dans sa jeunesse un  antimilitariste de choc. Dans son très médiocre  poème  Le Drapeau   écrit en 1924 à l’âge de vingt ans,  il  fustigeait  en effet celui-ci, «cette immonde petite guenille », « terrible morceau de drap coulé à ta hampe, je te hais férocement »,  « je te hais dans l’âme »,  « tu es pour moi de la race vile des torche-culs » écrivait-il notamment.

    Il ne fallait pas compter sur le républicain Hollande pour rappeler hier une vérité historique largement tue, celle  qui  commande dire que  la Résistance  fut très largement menée  sur le terrain  par des hommes et des femmes appartenant  à la droite nationaliste. Et non pas  seulement, selon la légende officielle, par des démocrates-Chrétiens, des  socialistes ou des communistes, hommes de gauche dont beaucoup rallièrent aussi le régime de Vichy. Ce que De Gaulle résumait avec un sens de la formule très lapidaire: « Je n’ai trouvé à Londres que La Cagoule (mouvement clandestin d’extrême droite des années 30, NDLR)  et la synagogue ».

    Non, le président de la République a préféré  emprunter hier  un chemin plus balisé en recyclant les vielles antiennes, les vieux gimmicks, à, la lumière de l’esprit du 11 janvier : « Haine du franc-maçon et du libre-penseur. Haine du Front Populaire. Haine de la Ligue des droits de l’homme. Haine de la démocratie (…) 70 ans plus tard, ces haines reviennent. Avec d’autres figures, d’autres circonstances, mais avec toujours les mêmes mots. Elles frappent des journalistes, des juifs, des policiers. Toujours des innocents » a-t-il insisté

    La vérité là aussi, incline plutôt à penser que ce sont les patriotes authentiques, les  réfractaires au système à tuer les peuples libres, les résistants au rouleau compresseur du Nouvel ordre mondial,  les défenseurs des identités et des souverainetés nationales qui sont trop souvent  entourés d’une haine vigilante  dans notre pays. En témoigne encore l’ahurissant  battage autour de l’article du magazine  féminin  Grazia paru le 13 mai. Celui-ci a commis  la faute impardonnable de  présenter quatre très jeunes militantes frontistes, «  Mathilde, Orlane, Anaïs et Iléna »,  « qui ont adhéré  dans les pas de Marion Maréchal-Le Pen »,  par des photos les montrant  sous un jour trop avantageux et glamour,  malgré les analyses critiques du politologue spécialiste es FN  Joël Gombin.

    Interrogé par les Inrocks, Joseph Ghosn, directeur de la rédaction de Grazia,  explique que ce « qui fait peur aux gens (aux détracteurs de cet article, NDLR) ici, c’est de voir que finalement, ces femmes sont comme toutes les autres (…). Toute l’idée du papier était de laisser les propos parler afin que les gens se fassent leur opinion. On n’est pas là pour les stigmatiser ».

    Et au nombre des propos litigieux , l’article des Inrocks s’émeut de ceux d’Orlane, 19 ans  « (justifiant) son engagement par sa volonté de lutter contre le racisme anti-blanc »  et de la remarque d Iléna, également 19 ans, qui assure qu’ «au vu de l’histoire de France, Jean-Marie Le Pen n’a pas forcément tort quand il parle de détail ».

    Ce qui  n’en est pas un, pour le coup, c’est aussi la demande  de la Commission européenne adressée  mercredi aux Etats membres de l’UE d’accueillir un nombre croissant d’immigrés clandestins demandeurs d’asile. Une aberration pour notre pays ravagé par la crise, le chômage, la pauvreté et soumis déjà à l’immigration de peuplement. Comme l’a noté Marine Le Pen dans un communiqué dénonçant ce « plan scandaleux »,  « en plus de tous ceux qui arrivent par milliers sur son territoire, notre pays devra ainsi prendre à sa charge plus de 9000 migrants supplémentaires en deux ans, actuellement hébergés pour l’essentiel en Grèce et en Italie». Le FN « exige le rejet immédiat de ce plan et le renvoi systématique des clandestins, sans quoi les flux ingérables de migrants en provenance d’Afrique et du Moyen-Orient ne cesseront de grossir, aggravant un problème déjà énorme », a indiqué Marine.

    Cette incapacité de la Caste qui nous dirige à prendre les décisions fermes qui s’imposeraient face aux flux migratoires  fait écho à la lucidité qu’Alain Peyreffitte prête dans ses écrits  à De Gaulle sur ce point. Mais aussi à cette remarque de Bruno Gollnisch qui notait  que «  les dirigeants actuels sont 100 fois plus coupables, si tant est qu’il l’ait été, que le Maréchal Pétain. Il avait au moins une  excuse, celle d’une armée victorieuse et implacable qui campait sur le territoire national. Tandis que les traîtres qui sont aujourd’hui au pouvoir, c’est en toute connaissance de cause qu’ils bradent la France, qu’ils livrent son économie, qu’ils livrent son identité à l’étranger, portant atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat, pour le seul profit de leurs intérêts abjects. »

    Le souci des patriotes de toutes origines, de diverses sensibilités, venus de tous les horizons politiques,  qui sont entrés en résistance au sein du FN  contre l’inféodation de notre pays  est bien  en effet de dénoncer pour ce qu’ils sont «nos» dirigeants actuels  : des collabos de l’euromondialisme  qui n’ont certainement pas de leçons de droiture, de  moralité et de probité à nous donner.

    http://gollnisch.com/2015/05/28/la-resistance-cest-nous/

  • Eric Zemmour se moque du cinéma français obsédé par les immigrés et les LGBT

    La chronique radiophonique du polémiste Eric Zemmour a permis d’ironiser à propos du cinéma français obsédé par les immigrés et les LGBT.


    Éric Zemmour : « Le cinéma français est un… par rtl-fr

    http://www.medias-presse.info/eric-zemmour-se-moque-du-cinema-francais-obsede-par-les-immigres-et-les-lgbt/32176

  • La hantise des tenants du « pédagogisme » ?

    Le roman national !

    Alain de Benoist

    La dernière réforme scolaire, associée à un énième projet de refonte des programmes, vaut en ce moment à Najat Vallaud-Belkacem une volée de bois vert. Outre l’abandon programmé du grec et du latin, la grande victime est l’enseignement de l’histoire. Il fut pourtant un temps où la gauche aimait l’histoire ; la sienne, tout au moins…

    « Occulter la continuité permet de gommer la nécessité de transmettre. »


    De quoi l’histoire est-elle le nom ?

    Elle est le nom du monde d’avant. Ceux qui veulent faire du passé table rase, ceux qui prétendent faire apparaître un « homme nouveau » n’aiment pas le monde d’avant. Pourquoi ? Parce qu’il témoigne d’un autre système de pensée, d’un autre modèle d’organisation politique, d’autres valeurs que celles dont ils se réclament.

    Aux premiers siècles de notre ère, les moines chrétiens battaient les campagnes pour abattre et mutiler les statues païennes, scier les colonnades, détruire et incendier les temples, pour la même raison que les djihadistes s’en prennent aujourd’hui aux chefs-d’œuvre de la culture pré-islamique : faire disparaître les témoignages du monde d’avant. Cet iconoclasme n’épargne pas l’Histoire.

    Ceux qui se réclament aujourd’hui de la « République » ont apparemment oublié que les auteurs de la Révolution française avaient constamment à l’esprit l’exemple de Sparte et de Rome. Relisons Rousseau :

    « Quand on lit l’histoire ancienne, on se croit transporté dans un autre univers et parmi d’autres êtres. Qu’ont de commun les Français, les Anglais, les Russes avec les Romains et les Grecs ? […] Les fortes âmes de ceux-ci paraissent aux autres des exagérations de l’Histoire. Comment eux qui se sentent si petits penseraient-ils qu’il y ait eu de si grands hommes ? Ils existèrent pourtant » (Considérations sur le gouvernement de Pologne).

    Comme Christiane Taubira, Najat Vallaud-Belkacem est, de toute évidence, une idéologue. Mais ramener la réforme à sa personne ne mène pas loin, sinon à des invectives, c’est-à-dire à rien du tout. Elle inscrit en fait ses pas dans le sillage de ceux qui l’ont précédée, à commencer par les gouvernements de droite, du « collège unique » de René Haby (1975) à la suppression de la formation des maîtres (2008). Sa réforme est d’ailleurs clairement d’inspiration libérale, car il n’y a rien de plus conforme à l’idéologie libérale que de considérer l’élève comme un individu appelé à « construire lui-même ses savoirs ». Il ne faut par ailleurs pas s’y tromper : les parents sont très souvent complices d’une conception économiste et utilitariste de l’école. Najat Vallaud-Belkacem a beau répéter pieusement que le goût du grec et du latin est le fait d’une « élite », les élites bourgeoises ne jurent aujourd’hui que par la langue anglaise et par l’économie.

    Plus inquiétant encore, à en croire Eric Zemmour, l’enseignement de l’histoire pourrait bientôt se résumer à celui du « bien » contre le « mal ». A quand l’overdose ?

    La hantise des tenants du « pédagogisme », ils le disent eux-mêmes, c’est le « roman national ». Certes, l’histoire et la mémoire sont deux choses bien distinctes. Mais dans l’enseignement scolaire, les deux se confondent inévitablement : pour un jeune Français, apprendre l’histoire de France, c’est apprendre qu’il n’est pas seulement le fils de son temps, mais l’héritier d’une longue lignée d’hommes et de femmes qui se référaient à d’autres valeurs que celles qu’on lui enseigne aujourd’hui. Il risque alors de les comparer, et peut-être de finir par penser que « c’était mieux avant ». Voilà ce que l’on veut éviter. Occulter la continuité permet de gommer la nécessité de transmettre.

    Il y a pour cela trois moyens : ne plus enseigner l’histoire, la démanteler ou la noyer dans le flou de « l’interdisciplinaire », n’en retenir que les événements dévalorisants. L’esclavage, la traite négrière, la colonisation, les persécutions antijuives (« Shoah ») sont désormais prétextes à d’incessantes repentances par lesquelles les pouvoirs publics veulent suggérer à quel point nous sommes coupables (on remarquera au passage que, parmi les pages noires, on n’évoque ni la dévastation du Palatinat par les troupes de Louis XIV ni le génocide vendéen).

    La transformation des programmes d’histoire en cours de morale, oblative et lacrymale, développe ainsi une « forme de culpabilité nationale », révélatrice d’une France ouverte à tout sauf à elle-même, d’un pays « qui ne sait pas trop où il va et ne sait donc pas dire d’où il vient » (Pierre Nora).

    Le résultat a bien été décrit par l’écrivain tchèque Milan Hübl, mort en 1989 :

    « Pour liquider les peuples, on commence par leur enlever leur mémoire. On détruit leurs livres, leur culture, leur histoire. Puis quelqu’un d’autre écrit d’autres livres, leur donne une autre culture, leur invente une autre histoire. Ensuite, le peuple commence lentement à oublier ce qu’il est et ce qu’il était. Et le monde autour de lui l’oublie encore plus vite. »

    Autrefois, une réforme scolaire de gauche se voyait contrer par des trublions de droite, et une réforme de droite par des opposants de gauche. Mais là, l’opposition semble unanime. Qu’est-ce qui est en train de changer ?

    Le fait nouveau, c’est le grand divorce de la « gauche » et des intellectuels. La droite, qui n’a jamais beaucoup aimé les intellectuels, a longtemps cru que « intellectuel de gauche » était un pléonasme. Aujourd’hui, nous avons un premier ministre, Manuel Valls, qui s’en prend publiquement à Michel Onfray et à Emmanuel Todd. Le premier riposte en le traitant de « crétin », le second en se demandant s’il est « vraiment bête ». Najat Vallaud-Belkacem traite de « pseudo-intellectuels » tous ceux qui ont dénoncé son projet de réforme : Pascal Bruckner, Pierre Nora, Jacques Julliard, Régis Debray, Danièle Sallenave et tant d’autres. Au même moment, dans Libération, un collectif d’intellectuels de gauche, et non des moindres (José Bové, Sylviane Agacinski, Yvette Roudy, Martine Segalen, Nathalie Heinich, Marie-Josèphe Bonnet, etc.), publie un manifeste « Pour l’arrêt immédiat de la gestation pour autrui ». Le divorce, décidément, est consommé.

    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier, 21/05/2015

    Source Metamag.fr

    http://www.polemia.com/la-hantise-des-tenants-du-pedagogisme/

  • C’est la République qui a besoin du peuple et non l’inverse

    Les Français doivent remonter le fleuve de leur histoire : le seul souvenir d’un Bayard ou d’un Saint Louis pulvérisera irrémédiablement la légitimité des usurpateurs.

    La guerre aux peuples est déclarée. Des bas-fonds des réseaux mafieux aux élites affidées de Wall Street, un seul mot d’ordre : tous les hommes sont des immigrés.

    De fait – et cela est conforme à l’histoire du monde -, avant d’être esclave, on est généralement immigré (populations vaincues ou razziées). Pour fabriquer des immigrés, il convient de liquider les identités collectives : les esclaves de Cosmopolis ont un destin d’épaves narcissiques.

    Une caste d’apparatchiks issue des incubateurs élitaires anglo-saxons se charge de la besogne avec entrain. Sa feuille de route : maintenir l’illusion démocratique, surveiller les masses, punir les déviants.

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  • Un dispositif de pouvoir foucaldien emblématique : le supermarché

    La notion de « dispositif de pouvoir » vient de Foucault. Il en dégage les traits généraux (que nous reprendrons ici) et explique pourquoi ils doivent être étudiés de près : ils ont une influence considérable sur ce que nous sommes, sur les choix que nous pouvons faire pour déterminer nos vies quotidiennes, sur les manières de vivre et les trajectoires que nous pouvons trouver. Ils sont tellement familiers et discrets que nous avons du mal à mesurer l’ampleur de leur influence. Nous allons montrer, schématiquement, en quoi les dispositifs déterminent largement nos vies, pour cela nous étudierons un dispositif paradigmatique, le supermarché. 
    Face aux dispositifs de pouvoir, nous intériorisons la contrainte 
    Il y a quelque chose de fondamentalement commun aujourd’hui entre les lieux d’enseignement, la prison, l’entreprise, l’hôpital, la caserne, la gare, le réseau routier, la salle de spectacle, le lieu de culte, certains sites Internet, etc. Dans tous ces lieux, les individus sont, à des degrés divers, soumis à une discipline, permise par diverses techniques communes qui relèvent principalement d’une maîtrise : 
    • de ce qui peut être vu : on surveille et on cache ; 
    • de ce qui peut être dit et entendu : des discours écrits ou oraux ; 
    • de l’aménagement architectural : on organise l’espace pour encourager ou dissuader des actions. 
    En croisant ces diverses techniques, et en les mettant au service d’un objectif disciplinaire, on parvient non seulement à faire faire aux individus ce que l’on attend d’eux, mais cela va plus loin, on les rendra auto-disciplinés. À force de fréquenter des dispositifs de pouvoir, nous intériorisons la contrainte diffuse, et nous finissons par en « prendre notre parti », par « nous y faire », par « faire de mauvaise fortune bon cœur », parce que nous ne voyons pas comment faire autrement. Nous nous ajustons aux dispositifs, tant bien que mal. 
    Donnons un exemple, celui du supermarché. En quoi me contraint-il, et en quoi me transforme-t-il ? L’influence des dispositifs est, explique Foucault, largement microphysique, c’est-à-dire qu’elle est permise par une accumulation de micro-influences, auxquelles nous ne prêtons pas attention, mais qui pourtant ont des effets d’ensemble considérables. Il s’agit d’un mécanisme similaire au « harcèlement moral », qui consiste à faire souffrir autrui par une accumulation de micro-violences, qui, considérées isolément, ne sont pas assez consistantes pour révéler la violence exercée. Le harceleur agit par petites touches, et tant que le harcelé ne fait pas une liste des micro-violences, il ne peut pas prendre conscience, et/ou faire prendre conscience à un tiers, de la violence d’ensemble qu’il subit. De la même façon, tout dispositif agit discrètement, par une accumulation d’incitations et d’interdictions qui semblent, si on les considère une à une, tout à fait anodines. Celui qui voudra prendre conscience de ce que les dispositifs font de lui et des autres, devra faire le même travail d’étude minutieuse, il lui faudra faire une liste afin de prendre une vue d’ensemble, permettant de rendre visible l’action globale des dispositifs. Esquissons cette liste pour le supermarché. 
    Le supermarché maîtrise le visible et l’invisible 
    Le supermarché est conçu pour me faire faire un long circuit, afin que je passe devant d’innombrables produits. Ainsi, avant de pouvoir entrer dans le magasin je devrai voir d’autres magasins (ceux d’une « zone commerciale », dont les terrains peuvent être loués par le supermarché à des enseignes choisies par lui ; mais aussi ceux d’une « galerie commerçante » par laquelle je devrai inévitablement passer). 
    Une fois dans le magasin, un grand nombre de stratagèmes sont en place, pour que je sois tenté d’acheter des produits, ou au moins que je me pose les questions « en ai-je besoin ? », « est-ce une bonne affaire ? », « peut-être que je pourrais essayer ce produit ? », etc. En voici quelques-uns. 
    On met à l’entrée du magasin, sur notre chemin, sur des palettes, des produits en grandes quantités, ce qui a pour effet de nous faire penser que ces produits sont sans doute bon marché, puisque le magasin en a commandé un gros stock, et qu’il ne va même pas prendre la peine de les mettre en rayon, anticipant peut-être sur le fait que ces produits vont être rapidement achetés. 
    Le supermarché met ainsi les produits sur lesquels il fait le plus de bénéfices dans des emplacements stratégiques, ces emplacements sont précisément ceux que nous voyons le plus et ceux que nous croyons être des lieux de « bonnes affaires ». Les « têtes de gondoles », sur le côté des rayons, sont ainsi particulièrement recherchées par les marques, à tel point qu’elles payent les magasins pour bénéficier des ces emplacements. Les spécialistes du marketing appellent ces lieux, que nous regardons plus que les autres ou avec plus d’attention que les autres, des « zones chaudes » (les autres zones étant « froides ») ; le magasin pourra placer dans les « zones chaudes » des produits que le client n’aurait pas forcément acheté spontanément, et il pourra placer en « zone froide », à l’inverse, des produits pour lesquels il sait que le client est prêt à passer du temps de recherche (qui peuvent être aussi parfois des produits à faible marge). Ainsi, lorsqu’on pénètre dans un rayonnage en tournant à gauche, le rayonnage de droite est une « zone chaude », alors que celui de gauche, qui se trouvera derrière nous sera une « zone froide », et dans le rayonnage qui nous fait ensuite face, on a à nouveau des zones plus « vendeuses » que les autres : celles sur lesquelles le regard accroche le plus souvent lorsqu’il « lit » le rayon, comme on lit un texte, de gauche à droite, et celles qui sont directement à hauteur du regard (et à portée de la main). 
    Le magasin est agencé pour que notre circuit soit le plus long possible, afin que nous croisions du regard d’innombrables produits, et il exploite jusqu’au bout la possibilité qu’il a d’avoir le monopole de ce qui nous est donné à voir pendant toute la durée des courses, puisqu’il profite même du temps d’attente à la caisse pour mettre sous nos yeux certains produits. Pour résumer, le supermarché me fait voir : 
    • des magasins choisis à qui il loue des emplacements ; 
    • des produits choisis mis en scène pour me leurrer ; 
    • des produits choisis disposés intentionnellement dans les zones où mon regard se pose le plus fréquemment ou le plus longuement. 
    On peut dire que le magasin met en place une véritable économie du visible, dont il faut saisir qu’elle est efficace parce qu’elle est croisée avec les économies des discours et des corps, que nous allons évoquer à présent. 
    Le supermarché maîtrise les discours 
    Une véritable économie des discours est également mise en œuvre, en voici rapidement quelques exemples. On met en avant certains discours (« c’est l’anniversaire du magasin », « on a changé la recette de ce produit », « soyez malin, achetez le format familial », etc.), et on défavorise d’autres discours, en en rendant l’accès difficile ou impossible (petits caractères, liste pénible à lire, vocabulaire dont le sens peut nous échapper, absence de prix, etc.). Le lieu n’est pas du tout propice à des échanges sociaux (le magasin est conçu pour canaliser un flux ininterrompu, dès que l’on s’arrête on devient gênant pour les personnes qui sont derrière nous). Je ne peux pas trouver d’interlocuteur pouvant me conseiller objectivement, je ne peux me plaindre qu’à des personnes qui pourront toujours me comprendre mais n’auront aucune influence sur l’organisation générale du supermarché. Le personnel du magasin n’a pas le temps de discuter avec moi et n’a pas la possibilité de me dire certaines choses (le supermarché fait tout pour que le personnel ne soit employé qu’à des tâches directement rentables, il s’efforce notamment, à l’aide des statistiques, d’avoir toujours le minimum de caisses ouvertes, ce qui fait qu’elles sont toujours saturées et qu’une conversation est impossible avec le client, car un autre s’impatienterait ; en outre, le vendeur est formé pour me faire acheter les produits sur lesquels la marge est la plus forte, et non pour me conseiller selon mes intérêts). Ainsi on régule ce qu’il m’est dit et ce que je peux dire, grâce à une économie des discours. 
    Le supermarché maîtrise mon corps 
    Enfin, une économie des actes et des gestes corporels est aussi en place. On ne voit pas communément à quel point le supermarché a transféré de son personnel (payé par lui) au client, une foule d’actions. En voici quelques-unes : 
    • je me déplace à l’extérieur de la ville (le supermarché abaisse ses coûts de livraison, son prix d’achat de terrain et ses impôts) ; 
    • je m’occupe de trouver un chariot, que je devrai aussi ranger ; 
    • je me débrouille seul pour trouver les produits et les choisir ; 
    • je transporte moi-même jusqu’aux caisses les produits que je n’ai pas encore achetés ; 
    • je m’occupe de les sortir du chariot puis de les y remettre, afin qu’ils soient scannés (ou même je les scanne moi-même) ; 
    • j’insère ma carte bancaire dans la machine prévue à cet effet, je prévois de me munir d’une pièce d’identité si je paye par chèque, je m’applique à ne pas voir l’air suspect. 
    Le client est ainsi devenu un instrument du supermarché, un employé bénévole, d’autant plus consentant qu’il ne remarque même pas qu’il travaille pour le magasin. 
    Face au dispositif de pouvoir, l’aliénation de l’individu 
    Nous avons fait la liste de nombreuses micro-influences mises en œuvre par le supermarché à notre insu. On me fait voir et on me cache, on me regarde sans être vu, on régule les discours auxquels je puis avoir accès et que je pourrais tenir, et on met à contribution mon corps. Prenons bien ici conscience qu’un tel individu est aliéné par le dispositif de pouvoir qu’il fréquente. Enfin, remarquons ici très rapidement trois choses : 
    • l’action des dispositifs n’est pas intentionnelle, personne n’est en toute conscience au commande d’une telle machine d’aliénation (mais chacun d’entre-nous en est un rouage, et presque tous nous agissons pour que la machine fonctionne telle qu’elle fonctionne) ; 
    • il faut bien saisir aussi que nous passons une bonne part de nos vies dans les dispositifs, ainsi lorsque je sors du supermarché je ne suis pas libéré, puisqu’un autre dispositif prend le relais (le réseau routier, la voiture, l’ordinateur, le lieu de travail, etc.) ; 
    • tout dispositif de pouvoir n’est pas mauvais en soi, le projet de l’école par exemple est tout à fait louable, le problème apparaît lorsque le dispositif est orienté vers les intérêts de certains individus qui en instrumentalisent d’autres. Si la fin effective du dispositif est l’intérêt de tous (et des générations futures), alors son influence est tout à fait bienvenue. 
    Ainsi il est urgent de développer une science des dispositifs, dont l’objet ne serait pas d’optimiser l’aliénation des individus, mais bien de dévoiler cette aliénation et d’inventer de nouveaux dispositifs favorisant le développement de formes de vie autonomes et heureuses.