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lobby - Page 2172

  • L’immigration et la destruction de l’Angleterre : la prise de conscience du Guardian

    Le métissage de la planète ne pourrait plus que nous divertir.
    Nous n’avons plus de maison, nous n’avons plus de ville,
    nous n’avons plus de patrie, nous n’avons plus de race.
    Mieux encore : nous n’avons plus de contemporains.

    Lucien Rebatet ("Dialogues de vaincus")

    Comme je l’ai indiqué, on assiste à un timide réveil de la conscience anglo-saxonne devant l’immigration qui rapidement nous fait oublier tous les Crocodile Dundee et John Wayne de l’univers. Kevin McDonald officie en Amérique ainsi que d’autres, M. Salter en Australie, qui a refusé de s’asseoir sur l’invasion de son pays et surtout la déformation de sa profession, la biologie, devenue à se tordre de rire. C’est comme la conquête spatiale ou les feuilletons télé...

    En Angleterre, j’ai déjà rappelé la vision prophétique d’Enoch Powell (un homme qui refusait aussi la guerre contre les Russes, mais est-ce un hasard ?), souligné la révolte récente du Monty Python John Cleese, et même celle de la presse tory (le Daily Mail), si différente de notre Figaro pas trop bien-pensant mais bien trop engraissé de subventions, et qui nous informe que les Anglais - les britons - fuient Londres où ils ne se sentent plus chez eux, chassés par la hausse des prix et leur timidité d’autochtone envahi.

    Nous sommes maintenant à la place des Indiens d’Amérique et ce dans toutes les capitales blanches. La débandade est généralisée, à Berlin ou Stockholm y compris, villes occupées par des hordes globales. On est revenus au temps des Tartares, dit-on, mais c’est tout bon. On nous avait dit que nous avions besoin d’immigrés, nous avons refusé ceux de l’Europe de l’Est, jugés trop blancs et trop chrétiens pour notre goût, et nous leur avons préféré ceux d’Afrique et d’Asie, et nous avons pourtant vingt millions de chômeurs. C’est drôle tout de même.

    Les cons, dirait Audiard, ne s’arrêteront pas en route, et ils revoteront à gauche en 2017 en hurlant à la mort de la liberté si le FN de Marine Le Pen, pourtant bien timide maintenant, ombre de ce qu’il fut pour mieux dire, fait les 30 % attendus au premier tour.

    Il n’y a pas de victimes, disait-on dans Deux flics à Miami, il n’y a que des volontaires.

    Icône de la gauche humaniste britannique, David Goodhart fait amende honorable dans un récent article du Guardian. Il publie aussi un livre sur le sujet, "the British Dream", dans lequel il explique astucieusement que l’immigration c’est mauvais... pour le pays de l’émigration. Le Malawi n’aurait plus que 336 infirmières, ayant exporté les autres comme des ananas et la Sierra Leone a 90 % de ses diplômés à l’étranger (comme la France !), se demandant ce qu’elle peut faire de tous les milliards que nos démocraties exsangues lui envoient une fois que l’on a racketté l’été le contribuable et siphonné les consciences avec les résultats sportifs.

    David Goodhart a beau expliquer que l’immigration n’est pas trop bonne pour eux, il en oublie de dire qu’elle n’est pas très bonne pour nous. Et il ajoute quand même que les dépenses de la sécurité sociale britannique, au pays de Tony Blair si fêté par Alain Madelin et tous nos libéraux, et aujourd’hui milliardaire du pétrole kazakh, que les dépenses de la sécurité sociale british donc ont augmenté de 40 % depuis l’élection, en 1997, du si libéral et si belliciste PM travailliste. Et la population du grand Londres (ou ce qu’il en restait...) a été remplacée ou déportée. On avait le new labour, on a le new coloured !

    C’est dommage parce que comme beaucoup de gens de droite j’aimais bien l’Angleterre.

    Mais si c’est pour y revoir Belleville ou Barbès... je me contenterai de relire Tolkien, de revoir la très belle bio filmée de CS Lewis en attendant de me relouer en rêve un cottage paumé dans le district des lacs.

    Goodhart reproche à la gauche d’avoir trop prolongé la panique des années 50, notamment concernant les réfugiés. En cela il est proche aussi de Kevin McDonald lorsque ce dernier explique les modifications pour des raisons humanitaires des lois sur l’immigration dans les années 60 aux Etats-Unis : les réfugiés, les immigrés, c’est-à-dire deux milliards de personnes, sont chez nous chez eux. Les pas contents peuvent partir.

    Il n’est pas mal tout de même qu’un homme de gauche en Allemagne (Thilo Sarrazin) ou en Angleterre se réveille sur ce qui se passe. Cela ne se passera pas en France, terre des droits des l’Homme etc., mais comme on disait plus haut il n’y a pas de victimes, il n’y a que des volontaires. On verra où nos enfants pourront se réfugier (82 % de l’élite des diplômés s’en vont chaque année maintenant) ; quant aux Anglais, ils vont devoir abandonner leur île (12 % sont déjà partis en une génération, les blancs n’y sont plus que 83 %) après avoir abandonné leur prestigieuse capitale qui avait résisté aux bombes nazies.

    Car ce que ni Philippe II, ni Napoléon ni Hitler n’avaient réussi à faire, occuper l’Angleterre, l’humanitarisme l’aura fait sans un coup de feu en cinquante ans : Charles Clarke, le responsable de l’immigration du parti travailliste parle de 300 millions à un milliard de venues futures parce que, dit-il, on ne s’entend pas sur la définition de réfugié.

    Qui a dit que l’enfer est pavé de bonnes intentions ?

    Nicolas Bonnal

    http://www.france-courtoise.info/?p=1488#suite

  • L’idéologie du genre, une dérive du féminisme

    Quelle est donc cette idéologie que la Manif pour Tous entend contrer dès la rentrée ? L’idéologie du genre. Comment est-elle parvenue en France ? Quel est son but ? Ses conséquences sur l’éducation des enfants ?

    Dans son livre, Le féminisme et ses dérives, rendre un père à l’enfant-roi, le professeur d’histoire-géographie et ancien féministe Jean Gabard nous explique comment et pourquoi notre société en est arrivée là. Il ne nous donne pas de recette miracle mais il nous explique que deux idéologies s’affrontent et s’entretiennent mutuellement. L’une, visant à nier toute différence entre l’homme et la femme. L’autre voulant au contraire ramener l’homme à son autorité pour faire tenir à carreaux les enfants qui sont mal élevés. Dans une première partie, nous verrons les rapports entre l’homme et la femme tout au long de l’histoire. Dans une seconde partie, nous verrons les conséquences de l’idéologie du genre dans notre société.

    Au cours de l’histoire, les rapports entre l’homme et la femme se sont modifiés. Durant la préhistoire, la femme était sacralisée parce que l’homme s’était rendu compte qu’elle pouvait donner la vie. Dans l’Antiquité, la femme avait un rôle ambigu. Elle avait moins de droits que les hommes mais pouvait prendre des initiatives dans la maisonnée. En outre, certains cultes étaient rendus à des déesses. Certaines fêtes étaient même réservées aux femmes et l’homme qui osait s’y introduire était puni, la sentence allant jusqu’à la mort.

    La femme avait un statut entre valorisation et dévalorisation. Il faut bien comprendre que la femme s’occupait du domaine privé et que l’homme s’occupait du domaine public. La seule personne qui est venue mettre le bazar dans ce monde est le Christ. Il est le seul à parler d’égalité entre l’homme et la femme. Petit à petit, au Moyen Âge, les rapports entre l’homme et la femme se sont modifiés. Certes, la femme restait à la maison pendant que l’homme allait travailler à la ferme. Mais dans les seigneuries, elle les accompagnait et pouvait même prendre des initiatives dans le château. Exemple, à partir de 987, les privilèges étaient devenus héréditaires par la volonté d’Hugues Capet.

    Aussi, lorsque le seigneur décidait de donner, de louer ou de vendre son bien, la famille était donc conviée à donner son avis sur le sujet. La femme était présente. Toutefois, malgré ce rôle et ce statut,  une contestation intellectuelle se mis en place lors du siècle des Lumières. Pourtant, on peut remarquer que ce n’est pas dans un cadre trop flatteur. La contestation est surtout venue de mai 1968. Cette contestation s’inspire des études sur le genre qui sont publiées pour la première fois aux États-Unis. La polémique arrive en France en 2011, lorsque le ministre de l’éducation national, Luc Châtel demande à faire la distinction entre l’identité sexuelle et l’orientation sexuelle dans les programmes de SVT.

    Les conséquences de cette idéologie sont doubles. Soyons clairs : les études sur le genre sont nécessaires pour comprendre les rapports entre l’homme et la femme et démonter certains préjugés. Le problème est la théorisation de ces études par certains chercheurs. Ils sont ensuite passés dans les institutions internationales pour les imposer (ONU, UE). La conséquence est d’abord juridique. Dans la loi, il n’y a plus de distinction entre l’homme et la femme. La seule exception est le sous-marin : la femme n’a pas le droit d’y aller.

    Ensuite sur l’éducation des enfants : l’enfant ne connait plus de limite, il a beaucoup de mal avec les règles de disciplines, de grammaire, de calculs, de conjugaison d’orthographes. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a plus de père et de mère. Le rôle de la mère est affectif auprès de l’enfant puisque c’est elle qui l’a porté jusqu’à sa naissance. Le rôle du père est de casser cette affection pour mettre des limites aux désirs de l’enfant.

    L’exemple de l’interrupteur : vous avez souvent vu un enfant s’amuser avec un interrupteur pour allumer et éteindre la lumière. Normalement, le père doit intervenir pour demander à l’enfant d’arrêter de jouer avec la lumière. Mais si c’est la mère, alors l’enfant le prendra comme un chantage affectif : « j’obéis parce que sinon maman ne m’aimera plus ». Le temps que les parents se mettent d’accord sur le moment de l’intervention, l’enfant ne va pas s’arrêter.

    En conclusion, pendant longtemps, on a utilisé les différences pour dire que l’homme domine la femme mais aujourd’hui on affirme que ces différences sont sexistes et discriminatoires. Par ailleurs tous les programmes de lutte contre la discrimination mis en place par les gouvernements ont échoué puisque les différences ressortent plus violemment au moment de la puberté. La question est de savoir si nous serons capables de construire une société à même d’accepter les différences et de se tenir à notre place.

    Antoine Billot

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • Syrie : le lobby israélien et la politique étrangère américaine

    Sous l’intertitre « l’influence d’Israël » Le Monde daté du 3 septembre écrit « John Kerry a indiqué ne pas pouvoir envisager que le Congrès vote contre [le bombardement de la Syrie]. Laissant préfigurer l’argumentation de l’administration, il a mis en avant Israël, dont le réseau d’influence est connu pour son efficacité au Capitole ». Selon le Washington Post du 4 septembre : « les groupes pro-israélien et juifs soutiennent fermement l’option d’un raid militaire contre la Syrie  et demandent un consensus bipartisan autour de l’usage de la force américaine ». (Pro-Israel and Jewish groups strongly back military strike against Syria). Pour éclairer cette situation Polémia rediffuse l’analyse que nous avions publiée en 2007 du livre de John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt, professeurs émérites à Chicago et Harvard sur « Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine ». Un livre essentiel pour comprendre la succession des guerres de « l’empire du bien » au Proche-Orient. Polémia.
    « Depuis ces dernières décennies, et en particulier depuis la Guerre des Six Jours en 1967, la pièce maîtresse de la politique moyenne-orientale des « États-Unis a été sa relation avec Israël. La combinaison du soutien constant à Israël et de l’effort lié pour répandre la “démocratie” dans toute la région a enflammé l’opinion arabe et islamique et a compromis non seulement la sécurité des États-Unis mais celle d’une grande partie du reste du monde.
    « Cette situation n’a pas d’égale dans l’histoire politique américaine.
    « Pourquoi les États-Unis ont-ils été prêts à mettre de côté leur propre sécurité et celle de plusieurs de leurs alliés pour soutenir les intérêts d’un autre État ? »
    Telles sont les premières lignes d’un article, publié dans le numéro du 23 mars 2006 de la « London Review of Books » (LRB), sous le titre « The Israel Lobby », avec pour auteurs John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt, l’un et l’autre professeurs émérites, le premier à l’Université de Chicago, le second à la Kennedy School of Government de Harvard. En fait, cet article avait été commandé dès 2002 par le mensuel « The Atlantic Monthly » qui, après avoir pris connaissance du travail des deux universitaires, avait renoncé à le publier. Les auteurs ont pensé le soumettre à d’autres revues mais ils se sont vite rendu compte qu’ils n’arriveraient pas à leur fin. Aussi décidèrent-ils de renoncer et de laisser leur texte de côté.
    Bien leur en a pris, puisque c’est alors que la rédactrice en chef de la LBR les a sollicités et que le manuscrit a été publié.
    « [La thèse] que nous avancions dans l’article était simple et directe. Après avoir fait état du soutien matériel et diplomatique considérable que les États-Unis fournissent à Israël, nous soutenions que des motifs d’ordre stratégique ou moral ne suffisaient pas à l’expliquer complètement. À nos yeux, ce soutien était en grande partie dû à l’influence politique du lobby pro-israélien, un ensemble d’individus et d’organisations travaillant activement à l’orientation de la politique étrangère américaine dans un sens pro-israélien. » Forts des expériences comme celles du conflit israélo-palestinien, de la guerre en Irak et des tensions avec la Syrie et l’Iran, « nous suggérions que cette politique était contraire aux intérêts des États-Unis et qu’elle était même nuisible aux intérêts à long terme d’Israël. »
    Les réactions furent aussi immédiates que violentes. Après un foisonnement de critiques venant du lobby dénoncé par les auteurs et de ses membres, ce fut l’Anti-Defamation League (ADL) accompagnée des chroniqueurs du « Jerusalem Post » et des grands journaux américains qui brandirent la bannière de l’antisémitisme. Or les auteurs, qui exercent depuis de nombreuses années dans leur université respective, ne sont pas considérés comme des anticonformistes. Ils se placent constamment du point de vue de ce qu’ils appellent « l’intérêt national des États-Unis » pour exposer leurs critiques. En revanche, à l’étranger, l’article a généralement été bien perçu, avec même certains échos positifs en Israël. La controverse a donc fait l’objet d’une assez grande couverture médiatique, même si, en France, nos médias, très introvertis, ont été d’une discrétion exemplaire, comme ils savent si bien le faire sur les sujets qui fâchent.
    La diatribe a débloqué la situation et « il semble que de plus en plus de monde ait compris qu’il fallait mettre ce sujet sur la table, et de plus en plus de gens n’ont pas demandé mieux que de pouvoir parler ».
    C’est tout naturellement que John Mearsheimer et Stephen Walt ont pensé que, même s’ils avaient déjà dit l’essentiel, un livre ferait progresser le débat. L’ouvrage a donc été publié aux États-Unis en septembre 2007 et son jeune frère en français, avec un titre traduit littéralement « Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine », a vu le jour en octobre dernier ; chef-d’œuvre d’érudition et de documentation, il consacre aux notes 23% des pages.
    « Mearsheimer et Walt réussissent facilement à construire leurs arguments qui démontrent que le soutien des USA à Israël ne peut s’expliquer par des raisons ni stratégiques ni morales. Seul le pouvoir du lobby d’Israël peut expliquer l’amenuisement des causes morales et stratégiques qui ne cesse de s’amplifier avec le soutien d’Israël par les États-Unis, même au détriment de leurs intérêts stratégiques et nationaux. En fait, le pouvoir exécutif et législatif sont si totalement compromis par le lobby que les différents éléments de la politique US sur le Moyen-Orient « ont été conçus entièrement ou en partie au profit d’Israël, contre ses divers rivaux » », écrit, le 14 novembre 2007, Paul Craig Roberts (*).
    Trois grandes parties :
    - Le lobby et la politique américaine au Moyen-Orient ;
    - Le mode opératoire du lobby ;
    - Pourquoi est-il si difficile d’évoquer le lobby pro-israélien ?
    « Nous avons trois devoirs à remplir », écrivent les auteurs, « nous devons convaincre les lecteurs :
    - que les États-Unis fournissent à Israël un soutien matériel et diplomatique hors du commun ;
    - que l’influence du lobby en est la raison principale ;
    - que le soutien inconditionnel va à l’encontre de l’intérêt des États-Unis. »
    Le développement des arguments se fera au cours de 11 chapitres dont le dernier explore divers moyens d’améliorer la situation.
    La conclusion du livre pose sans ambage la question : Que faire ?
    J. Mearsheimer et S. Walt apportent des solutions précises qui peuvent paraître trop générales au lecteur européen non familiarisé avec les véritables enjeux. Mais la force de conviction des auteurs incite à poursuivre la lecture jusqu’à la dernière ligne de la 390e page, les 110 dernières étant réservées aux notes.
    Nous demanderons à nouveau à Paul Craig Roberts de conclure : « Il n’y a rien d’antisémite à propos de ce livre. Mearsheimer et Walt ne remettent pas en cause le droit d’Israël à exister ni la légitimité de l’État israélien. Ils estiment que les États-Unis doivent défendre Israël contre les menaces à sa survie. Ils ont même de la considération pour l’AIPAC, l’American Israel Public Affairs Committee, à titre de lobby américain légitime et non pas en tant qu’agent d’un Etat étranger. »
    René Schleiter
    © Polémia
    27/11/07
    (*) Paul Craig Roberts est économiste, ancien secrétaire adjoint au Trésor dans l’administration Reagan.
    Information Clearing House, 14/11/07 :
    http://www.informationclearinghouse.info/article18714.htm
    http://www.polemia.com/contenu.php?iddoc=1194&cat_id=32
    http://www.polemia.com/syrie-le-lobby-israelien-et-la-politique-etrangere-americaine/

  • Les nouveaux visages du mondialisme par Georges FELTIN-TRACOL

    Suite à ma brève étude consacrée à l’U.K.I.P. (Parti de l’Indépendance de la Grande-Bretagne) de Nigel Farage, « Poussée souverainiste outre-Manche » dans le mensuel en ligne Salut public, n° 16 de juin 2013, des lecteurs se sont étonnés que je qualifie ce mouvement souverainiste britannique de « national-mondialiste ». Il est vrai que le qualificatif paraît osé, mais cette provocation voulue entend signaler une tendance nouvelle qui témoigne de la mue du mondialisme afin de contourner et de neutraliser les réactions souvent défensives qu’il suscite.

    Le mondialisme « classique » se présente sous deux formes souvent antagonistes tant au sujet des moyens que des finalités dernières. Le premier mondialisme demeure le plus connu puisqu’il regroupe les cénacles de l’hyper-classe oligarchique planétaire et domine les médiats, la finance, la politique et les grands groupes transnationaux. Ces mondialistes-là se retrouvent régulièrement lors des réunions à Davos,  de la Commission Bilderberg ou de la Trilatérale, etc. Ces chantres de la mondialisation globale ne revendiquent pas publiquement, sauf exceptions notables, un État mondial. Ils préfèrent soutenir une « communauté internationale » régie par des normes occidentales, libérales et « démocratiques de marché » (en fait ploutocratiques et oligarchiques) qui écrase le politique au profit d’un économicisme. Pour eux, la paix universelle garantit le maximum d’affaires donc de profits. Le second mondialisme, bien plus récent, apparaît à la fin des années 1990. C’est l’« altermondialisme ». Prétextant des préoccupations sociales, environnementales et sociétales, les altermondialistes imaginent une structure politique inter-continentale dans laquelle les citoyens du monde sur-connectés exprimeraient leurs avis à des dirigeants révocables sur le champ grâce à la grande Toile numérique mondiale. Si les altermondialistes mènent souvent des combats sympathiques et nécessaires, leur dessein final d’évacuation définitive du politique et du conflit les dessert, d’où l’amenuisement perceptible depuis cinq – six ans de leur activisme.

    Ces deux versions mondialistes ne cachent pas leur objectif ultime, ce qui explique probablement la méfiance immédiate des peuples. Suite à cette défiance véritable, tel un organisme confronté à un problème de survie, l’idéologie mondialiste a commencé une entreprise de diversification morphologique, à un travestissement des idées, voire à une infiltration, avec le secret espoir de favoriser une large confusion. Le phénomène est particulièrement notable avec le régionalisme.

    En Bolivie, l’élection en 2006 de l’Amérindien révolutionnaire Evo Morales à la présidence de la République stimula le séparatisme de cinq départements amazoniens du pays. Il fallut toute l’autorité présidentielle d’Evo Morales pour éteindre ces velléités centrifuges. Ces séparatistes, souvent d’origine créole, proche des riches propriétaires des latifundia et financés par les États-Unis, défendaient-ils une culture particulière, une autonomie linguistique ou une spécificité historique ? Nullement ! Leurs motivations premières étaient la défense de leur fortune agrarienne et leur refus d’obéir à un président à la peau cuivrée. Il est intéressant de relever que certains de ces indépendantistes rêvaient que leur hypothétique État adhérât à l’A.L.E.N.A. …

    On retrouve cet exemple de « régional-mondialisme » d’une manière moins nette, plus diffuse, en Europe de l’Ouest. probable grand vainqueur aux élections législatives, régionales et communautaires l’année prochaine en Belgique, la Nouvelle Alliance flamande de Bart De Wever doit être désignée comme une formation « nationale-centriste ». Si son seul député européen siège dans le groupe commun des Verts – A.L.E. (Alliance libre européenne – régionaliste), son meneur principal et actuel maire d’Anvers ne cache pas son admiration pour le libéral-conservateur anglais Edmund Burke. Se focalisant sur la question linguistique qui exclut les minorités francophones albo-européennes et qui accepte des populations étrangères non européennes néerlandophones, la N.V.A. soutient un regrettable point de vue assimilationniste et réducteur.

    En Catalogne, l’année 2014 risque d’être décisive puisque le gouvernement autonome catalan démocrate-chrétien, encouragé par l’extrême gauche républicaine indépendantiste, prévoit un référendum d’auto-détermination par avance rejeté par le gouvernement conservateur de Madrid. Le chef de la Généralité catalane, Artùr Mas, développe une démagogie intense en faveur de l’indépendance alors que la région très autonome croule sous un endettement public faramineux. Indépendante, la Catalogne deviendrait une proie facile pour les jeunes requins friqués d’Asie et du Moyen-Orient. Comme pour les Flamands d’ailleurs, les indépendantistes catalans rêvent d’adhérer à l’Union européenne et de se maintenir dans l’Alliance Atlantique.

    Le phénomène est plus frappante en Écosse. En 2014 se tiendra un référendum sur l’indépendance validé par le Premier ministre conservateur britannique, David Cameron, et son homologue écossais, Alex Salmond, chef du S.N.P. (Parti nationaliste écossais) indépendantiste d’orientation sociale-démocrate. Dans le cas d’une Écosse libérée d e la tutelle londonienne, le nouvel État serait toujours une monarchie parlementaire avec pour reine Elisabeth II et ses successeurs. Quant à la monnaie, ce serait soit l’euro, soit la livre sterling.

    Il faut oublier les belles images du film de Mel Gibson Braveheart. Hormis une minorité indépendantiste identitaire réunie au sein d’un Front national écossais (1), les indépendantistes écossais – en tout cas leurs responsables – communient eux aussi dans le « multiculturalisme ». Dans la perspective de la consultation référendaire, le S.N.P. dispose du soutien de la communauté pakistanaise. D’ailleurs, le ministre écossais des Affaires étrangères et du Développement internationale, Humza Yousaf, est un Pakistano-Kényan. Alex Salmond déclare ainsi que « nous avons une identité attrayante, d’autant plus que nous ne mettons pas en avant un caractère exclusif. Les gens ont droit à la diversité et l’écossité en fera partie à coup sûr (2) ».

    À quoi bon dès lors une Écosse indépendante si la population n’est plus écossaise à moyen terme ? Un néo-mondialisme investit donc le champ régional sans trop de difficultés d’autant que maints régionalistes récusent toute connotation identitaire.

    Ce néo-mondialisme s’invite même chez les souverainistes anti-européens du Vieux Continent. Le cas du Parti pour la liberté (P.V.V.) néerlandais de Geert Wilders reste le plus exemplaire. Ce parti néo-conservateur et libéral défend les droits de la minorité homosexuelle face à l’affirmation d’un islam rigoriste assumé. Dans une logique de confrontation entre l’Occident, perçu comme la patrie universelle des droits de l’homme, et l’Islam, considéré comme une civilisation arriérée, le P.V.V. s’aligne sur des positions atlantistes et sionistes avec la secrète espérance de ne pas être diabolisé par les médiats. Cette démarche similaire se retrouve en Allemagne où règne depuis 1945 une incroyable terreur mémorielle. Des formations d’audience régionale comme Pro Köln (Pour Cologne) ou Pro N.R.W. (Pour la Rhénanie du Nord – Westphalie) tiennent un discours anti-musulman grossier qui confond Al-Qaïda et le Hezbollah libanais. On devine une argumentation néo-conservatrice et atlantiste du choc des civilisations…

    En France, le néo-mondialisme ne parie pas encore sur le F.N. dédiabolisé de Marine Le Pen. Outre le Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon, il encourage plutôt l’ancien Young Leader de la French American Foundation, Nicolas Dupont-Aignan de Debout la République. Comme d’ailleurs Mélenchon, le député-maire d’Yerre suggère comme alternative au projet européen une union méditerranéen France – Afrique du Nord ! Remarquons aussi qu’il envisagea de coopérer avec le F.N. à la condition que celui-ci abandonne son positionnement identitaire. Or c’est précisément ce choix fondamental qui permet au part frontiste d’être la troisième force politique de l’Hexagone.

    Le néo-mondialisme a enfin pris le visage du populisme en Italie avec Beppe Grillo et son Mouvement Cinq Étoiles. L’extraordinaire succès de cette force « anti-politique » aux législatives anticipées de février 2013 a mis en lumière le rôle de gourou de Gianroberto Casaleggio. Ce riche patron d’une entreprise d’informatique rêve d’un État mondial numérisé d’influence New AgeGaïa – dans lequel seraient proscrites les religions et les idéologies (3). Par certains égards, on peut considérer que Casaleggio représente le versant populiste d’un néo-mondialisme comme Wilders en incarne le versant néo-conservateur atlantiste. Dernièrement, Nigel Farage a considéré comme « épouvantable » une campagne du ministère britannique de l’Intérieur destinée à dégoûter les immigrés illégaux de venir en Grande-Bretagne (4). Farage précise même qu’il trouve cette opération publicitaire « très “ Big Brother ” […], très Allemagne de l’Est dans les années 1980, une horrible façon de lutter contre l’immigration (5) ».

    Il est intéressant de remarquer que ces partis dits « populistes » et « eurosceptiques » mésestiment, minorent ou ignorent délibérément – peut-être pour satisfaire le politiquement correct des gras médiats – la thématique identitaire. L’U.K.I.P. dénonce plus la présence de Polonais ou de Grecs que l’immigration venue du Commonwealth. Quant aux critiques du P.V.V., elles se focalisent sur l’islam et non sur l’immigration (6). Finalement, au jeu des comparaisons, l’Aube dorée grecque et le Jobbik hongrois témoignent d’un sens plus développé de l’identité ancestrale autochtone, ce qui par ces temps troublés n’est pas négligeable.

    Georges Feltin-Tracol http://www.europemaxima.com/

    Notes

    1 : Cette formation est évoquée par l’excellent blogue de Lionel Baland, le 21 juin 2013 : http://lionelbaland.hautetfort.com/

    2 : dans The Observer cité par Courrier International du 18 au 24 juillet 2013.

    3 : Lire l’excellente analyse de Patrick Parment, « Le présent italien annonce-t-il le futur italien ? », Synthèse nationale, n° 31, mars – avril 2013.

    4 : Julien Laurens, « Shocking, la pub anti-clandestins ! », Aujourd’hui en France, 1er août 2013.

    5 : dans Le Nouvel Observateur, 29 août 2013.

    6 : À la décharge de l’U.K.I.P. et du P.V.V., reconnaissons-leur qu’ils viennent de s’opposer officiellement – et avec raison – à toute intervention militaire occidentale en Syrie. Ils rejoignent de ce fait le B.N.P., l’Aube dorée, le F.N. et les Republikaner allemands.

  • 9 septembre : manifestation contre la guerre en Syrie

    Cette manifestation est organisée par le Collectif Non à la Guerre en Syrie. Elle est distincte et complémentaire de la manifestation du 7 septembre, et certains soutiens participeront aux deux manifestations afin de ne pas lâcher le gouvernement sur ce sujet.

    Avec le soutien de Roland Dumas, Robert Menard, Nicolas Dupont Aignan, Paul-Marie Couteaux, Daniel Hamiche, Béatrice Bourges, Dominique Jamet, Frédéric Pichon, Catherine Rouvier, Le Rouge et le Noir, Nouvel Arbitre, Jacques de Guillebon, Aymeric Chauprade, Marion Maréchal Le Pen.

    Collectif soutenu par : Le Rouge et le Noir, Nouvel Arbitre, Aymeric Chauprade, Jacques de Guillebon, Paul Marie Couteaux, M° Frédéric Pichon, Béatrice Bourges, Daniel Hamiche, Dominique Jamet, Le Salon Beige.

    9Parce que le prétexte avancé de l’utilisation des armes chimiques par le gouvernement syrien n’est pas encore prouvé Autour de cette guerre règne une désinformation constante, de la part d’acteurs (gouvernement américain, islamistes radicaux, Arabie Saoudite, Qatar et même France) dont on ne peut pas dire que la sincérité et la transparence soient la règle. Au contraire, plusieurs falsifications d’ampleur, dont au moins une a conduit à la guerre d’Irak, ont jalonné l’histoire américaine et française. Autant de forgeries révélées sur le tard, une fois le mal fait. Les déclarations des rebelles sont évidemment sujettes à caution, les révélations des gouvernements américains et français sont forcément suspectes, et il est nécessaire d’attendre les conclusions des enquêteurs indépendants (qui d’ailleurs faisaient déjà état de rumeurs sur l’utilisation de gaz par la rébellion dès mai 2013).

    Parce qu’il est hypocrite de prétendre qu’assassiner des civils avec du gaz serait plus condamnable qu’une autre forme d’assassinat Pourquoi mourir gazé serait-il plus effroyable que de mourir fusillé, égorgé, tailladé, brûlé ? En quoi cette dimension technique serait-elle suffisante pour franchir un seuil d’horreur ? Tout massacre est en soi horrible, et c’est mettre une indécente délicatesse de le juger supportable quand il est commis au fusil ou à l’arme blanche, et insupportable avec un autre agent. La France, l’Europe, les Nations Unies et l’Amérique ont laissé l’Algérie plonger dans une guerre civile atroce, ont laissé et laissent plusieurs pays africains être ravagés par des meurtres de masse. Ces dizaines de milliers de victimes n’ont pas eu droit à notre secours parce qu’on les massacrait de façon convenable ?

    Parce qu’on ne peut déclarer une guerre pour des motifs moraux qu’à condition d’être toujours moral Pourquoi la France serait-elle le juste bourreau de la Syrie ? Quelle est sa légitimité ? S’est-elle dressée à chaque injustice récemment commise par les gouvernements chinois, massacrant les Tibétains, russe, massacrant les Tchetchènes ? Hormis protester, juger et donner des leçons, quel a été son engagement constant sur le terrain, indépendamment de ses intérêts, qui justifierait qu’elle puisse aujourd’hui assumer ce rôle de fléau moral de la Syrie ? A ce compte, d’autres guerres sont à déclarer immédiatement, par le monde, y compris en Afrique, où nous avons prouvé notre capacité à agir. Aucune guerre d’ingérence des XXe et XXIe siècle n’a été une guerre juste, quelque pays qui l’ait menée, car les motifs affichés ont toujours recouverts des intérêts de puissance, une volonté hégémonique et le plus souvent des désirs commerciaux – de soutien de l’industrie nationale ou de conquête de marchés extérieurs. Les « dommages collatéraux » des « frappes chirurgicales » des USA ont faits des milliers de victimes civiles : était-ce moral ? Les USA tuent à distance avec leurs drones, dans des pays où ils ne sont pas autorisé à pénétrer : est-ce moral ? Avec la guerre en Syrie, on rétablit le droit du plus fort… Est-ce moral ?

    Lire la suite "9 septembre : manifestation contre la guerre en Syrie"

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Ils appellent à manifester le samedi 14 septembre à Paris :

    “ J’appelle les patriotes à manifester le samedi 14 septembre pour la liberté d’expression et l’ensemble des libertés publiques ”.

    Guy Rolland

    “Vitus” – Ecrivain

    “J’appelle les parisiens à se mobiliser en masse le samedi 14 septembre pour la défense des libertés publiques “.

    Hugues Bouchu,

    Président de la Ligue Francilienne
    Une “mystérieuse affiche” comportant “un inquiétant appel à manifester” pour Esteban le 14 septembre fleurit aux quatre coins de Paris écrit “Le Parisien” (3/9). Ouh la la, j’ai peur. Mais je crois que j’irai quand même ».

    Patrick Gofman
    Ecrivain

    « Samedi 14 septembre, je représenterai le Parti de la France lors de la manifestation pour la défense des libertés publiques. Face à la légitime colère populaire, le gouvernement socialiste n’a pour seules réponses que répression policière aveugle, persécution judiciaire et dissolutions arbitraires. En soutien aux victimes de l’acharnement politique, médiatique, policier et judiciaire de la racaille socialiste, je manifesterai aux côtés de tous les patriotes attachés aux libertés fondamentales d’opinion et d’expression. »

    Thomas JOLY

    Secrétaire général du Parti de la France

    http://fr.altermedia.info/general/ils-appellent-a-manifester-le-samedi-14-septembre-a-paris_50829.html

  • L'écologie sans idéologie (arch 2008)

    Le Figaro Magazine - 31/05/2008
    Les menaces sur la planète sont bien réelles, assure Patrice de Plunkett, dans une enquête sur l'écologie. Mais pour sauver notre environnement, il faudra changer nos mentalités.
    Le Figaro Magazine – Vous publiez une enquête sur l'écologie aujourd'hui. Pourquoi commencez-vous par mettre en cause la Bible ?
    Patrice de Plunkett - Aujourd'hui on accuse la Bible d'avoir pollué les mentalités. On dit que le livre de la Genèse, avec sa parole célèbre « croissez et multipliez », a poussé l'homme occidental à violenter la nature, donc à créer les dégâts écologiques. On présente ça comme une évidence... Mais est-ce exact ? J'ai voulu tirer les choses au clair. J'ai décortiqué les textes : la Genèse, le Deutéronome, le Cantique des cantiques, les prophètes, Job, les évangiles. J'ai aussi regardé ce qui se passait dans le reste du monde antique et les autres civilisations. Et je suis allé de surprise en surprise. J'ai découvert ce que pense réellement la Bible : c'est le contraire de ce qu'on croyait savoir ! Au lieu de dire à l'homme de régner selon son bon plaisir, la Bible donne un sens surnaturel à la nature. Tout ce qui entoure l'homme prend une signification. Loin de pouvoir en faire tout ce qu'il veut, l'homme devient le berger et le « prêtre » de la Création vis-à-vis du Créateur... C'est très poétique, et ça ouvre des horizons pour notre temps. L'autre surprise, c'est de découvrir que les dévastations de l'environnement ont commencé partout et dès l'aube de l'histoire. Plusieurs siècles avant notre ère, en Grèce, Platon a des accents écolos pour protester contre la surexploitation de la nature, la déforestation et l'érosion des sols ! Dans le vieil empire chinois, les catastrophes écologiques se succèdent. Sur l'île de Pâques, deux cents ans avant l'arrivée des Occidentaux, les autochtones avaient tout déboisé pour leur culte païen (les chantiers de statues), ce qui avait provoqué la ruine de l'île et les guerres tribales… D'où une nouvelle moisson de questions sur lesquelles il fallait enquêter aussi : pourquoi la culture occidentale moderne accuse-t-elle le « monothéisme biblique » d'être la cause des dégâts écologiques ? Que s'est-il passé en Europe entre les Lumières et la révolution industrielle ? Quel fut le rôle du voltairianisme, puis du darwinisme social, dans les esprits des élites économiques au XIXe siècle ?
    Et aujourd'hui, les menaces sur la planète sont bien réelles ?
    Les faits sont là. On ne peut pas esquiver le problème en disant qu'il y a « toujours eu des problèmes » ! Nous sommes dans une situation inédite : la puissance de la machinerie industrielle mondiale est sans précédent, et elle a un impact sur la biosphère dont dépend notre avenir. Mieux vaut évaluer lucidement les enjeux ; certaines probabilités peuvent faire peur, ce n'est pas une raison pour les nier a priori... J'ai donc voulu savoir d'où venait le souci du réchauffement climatique : pourquoi la plupart des climatologues (seuls compétents dans ce domaine) disent-ils que la menace est réelle ? Même question à propos des OGM : pourquoi des biologistes disent-ils : « ne jouons pas aux apprentis-sorciers » ? Devant la virulence des polémiques qui divisent la droite comme la gauche, j'ai voulu savoir ce qu'était l'agriculture transgénique, et si sa diffusion était vraiment un service à rendre à l'humanité. J'ai également enquêté sur les agrocarburants, sur la « maladie des océans », la crise du pétrole, les atteintes à la biodiversité. Tous les dossiers brûlants.
    Vous appelez à ne pas confondre l'écologie et les Verts…
    L'écologie est une chose trop importante pour être laissée aux Verts ! Ce parti a d'ailleurs dérivé loin de l'écologie sincère, ce qui explique largement son naufrage électoral. Et il est devenu ultra-minoritaire dans le paysage écologiste, à force de vouloir mettre l'écologie au service de la politique (politicienne)… Au contraire, les écologistes « vrais » veulent mettre le politique au service de l'écologie : une nouvelle vision de l'homme dans le monde vivant. Un homme conscient de faire lui-même partie de ce monde. Une économie à la mesure de l'homme. Un nouvel art de vivre : plus sobre, en harmonie avec la condition humaine.… Vue ainsi, la responsabilité du politique devient décisive pour l'avenir de la Terre et des Terriens.
    Nous vivons à l'ère industrielle, dans un système économique mondialisé. Alors comment mener une politique écologiste sans verser dans l'utopie ?
    L'utopie était de croire que le système allait durer. C'était une parenthèse. Elle va se refermer, sous la pression de réalités nouvelles. Le pétrole cher, le déclin des réserves d'hydrocarbures, condamnent l'orgie des transports à travers la planète et rendront de moins en moins rentables les délocalisations. Les émeutes de la faim dénoncent la politique agricole « globale », et disent l'urgence de l'autosuffisance alimentaire. Voyez aussi la démesure des agrocarburants, développés au détriment des cultures vivrières, et les fonds spéculatifs faisant flamber le prix du blé : symptômes d'un capitalisme «devenu fou », selon le mot du prix Nobel Joseph Stiglitz… Ce système est condamné parce qu'il nuit à l'économie, aux hommes et à la nature. Face à lui, le social, l'écologique et l'économique vont s'allier. Les (vrais) écologistes sont en phase avec les économistes qui demandent la réforme du système, et avec les sociologues qui appellent à redécouvrir le facteur humain. C'est le camp du réalisme, non celui de l'utopie. C'est aussi le camp de l'avenir.
    Jean-Paul II et maintenant Benoît XVI multiplient les avertissements au sujet de l'environnement. Sont-ils écoutés ?
    Deux papes écologistes : encore une surprise ! Jean-Paul II appelait l'homme à assumer sa responsabilité, et prononçait des réquisitoires écologiques fulgurants. (J'en donne des exemples). Benoît XVI appelle à changer le système global : dans ses allocutions de la place Saint-Pierre, il mobilise la Vierge Marie dans le combat contre les structures d'injustice et de dégradation. Le Saint-Siège plaide pour une réforme de la politique mondiale... Les catholiques entendent-ils ce langage ? Les jeunes, oui, en masse : on va le voir cet été à Sydney. D'autres sont déconcertés : ils évaluent mal la question écologique, n'ayant pas eu l'occasion de l'examiner. C'est beaucoup pour eux que j'ai écrit cette enquête, pour faire bouger les idées.
    Propos recueillis par Jean Sévillia
    L'écologie de la Bible à nos jours, de Patrice de Plunkett, L'oeuvre.

  • Faits et Documents n°361 du 1er au 15 septembre 2013 : “Portrait : Frédéric Haziza”

    Le nouveau numéro de Faits & Documents du 1er au 15 septembre 2013 vient de paraître, avec (entre autres) un portrait du journaliste Frédéric Haziza. Extrait.

    Depuis la fin de l’année 2012, Frédéric Haziza est en guerre ouverte avec Alain Soral, le fondateur d’Égalité & Réconciliation. Avec une accélération cet été et un débat amplifié par Internet. Le 31 juillet, lancement d’une pétition relayée par E&R demandant le renvoi du journaliste de LCP au motif qu’il est en même temps chef du service politique de Radio J. Aussitôt, la classe politique apporte son soutien au journaliste. L’essayiste botuliste Bernard-Henri Lévy lui consacre sa chronique du Point du 8 août. Pour finir, le ministre de l’intérieur Manuel Valls, dans son discours de l’université d’été du PS, appelle à l’interdiction du site d’E&R, y mêlant pêle-mêle l’extrême droite, Dieudonné, l’Œuvre française, etc. Mais qui est donc Frédéric Haziza ?

    Tout a commencé en novembre 2012, lorsque l’attaché de presse de Blanche demande un passage du sociologue Alain Soral sur La Chaîne parlementaire (LCP) dans le cadre de la sortie de son nouvel ouvrage, Chroniques d’avant-guerre. Frédéric Haziza répond par courrier (cf. site d’E&R, 25 novembre 2012) : « Je suis tout à fait ouvert au débat et à la confrontation d’idées. Avec un seul bémol : l’impossibilité pour moi d’offrir quelque tribune que ce soit à ceux qui véhiculent d’une manière ou d’une autre des messages de haine, de violence, de racisme ou d’antisémitisme. Le problème, c’est que la pseudo-littérature d’Alain Soral est tout cela à la fois. Il me semble en outre très difficile d’inviter un antisémite sur le plateau de mon émission, en souvenir de mon grand-père assassiné à Auschwitz par ceux qui, à l’époque, propageaient la même idéologie que ce monsieur. »

    Dans une vidéo du 12 décembre, Soral qualifie Haziza d’« escroc à la Shoah », mettant en doute les circonstances du décès de son grand-père compte tenu de l’origine algérienne de ce dernier (il n’y eut aucune déportation de Juifs français depuis l’Algérie, cf. par exemple article de Jean Laloum, Le Monde juif, janvier 1988). À la suite de divers commentaires, Haziza ne répond pas sur le fond mais porte plainte pour divers commentaires, donc contre X, pour « injure publique à caractère racial ».

    Le 25 juillet, dans le contexte de dissolution successive de divers mouvements nationalistes (L’Œuvre française, Troisième Voie, Jeunesses nationalistes, etc.), Haziza envoie un tweet explicite : « Prochain combat : fermeture du site antisémite négationniste E&R. » Le 31 juillet, lancement d’une pétition, sur le site Change.org, pour demander le renvoi d’Haziza de LCP : « Pour son incompétence, son tribalisme, sa partialité, sa totale agressivité et ses multiples provocations contre ceux qui ne sont pas d’accord avec lui sur le plateau de son émission sur LCP ainsi que sur Twitter. » Averti le jour même, Haziza attribue, à tort, la pétition à Serge Ayoub, fondateur de Troisième Voie et des JNR, qui avait simplement relayé cette pétition. Ce dernier réplique : « Comment oses-tu juger qui doit parler et se taire ici-bas ? Tu insultes des millions de Français qui se sont battus pour la liberté. » Réponse d’Haziza: « Un nazi de ton espèce n’a de leçon de liberté à donner à personne. Ton mouvement a été dissous. Tu n’as plus qu’un droit, celui de te taire. »

    Le 1er août, E&R relaye la pétition. Tout s’emballe. Une bonne partie de la classe politique, de gauche comme de droite, apporte son soutien à Haziza : Claude Bartolone, Jean-François Copé, Harlem Désir, Xavier Bertrand, Bruno Le Roux, Patrick Devedjian, Anne Hidalgo, Frédéric Lefebvre, Yves Jego, Aurélie Filippetti (cette agrégée de lettres et normalienne en profitant pour multiplier les fautes d’orthographe dans ses tweets), etc. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault se fend même d’un message : « Ayez confiance, vous avez beaucoup de gens qui comme moi ne transigeront pas avec ces gens-là. » François Fillon, de son côté, lui a écrit : « Cette pétition est lamentable, vous avez tout mon soutien et mon amitié. »

    L’affaire Haziza est devenue une affaire d’État. Sous les pressions, le site retire la pétition signée par 1 685 personnes en moins de 48 heures. Hostile à la vraie liberté d’expression, Le Canard enchaîné (7 août) y va de sa dénonciation fielleuse : « Comment des vidéos nauséabondes et délirantes, accompagnées de centaines de commentaires qui le sont encore plus, peuvent-elles s’étaler pendant (…)

    Lire la suite : abonnez-vous à Faits & Documents, Lettre d’informations confidentielles d’Emmanuel Ratier – Abonnements France métropolitaine : 78 euros / an. Abonnements étranger et outre mer : 93 euros / an.

    En savoir plus : www.faitsetdocuments.com
    http://fr.novopress.info/141191/faits-et-documents-n361-du-1er-au-15-septembre-2013-portrait-frederic-haziza/#more-141191