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lobby - Page 2169

  • Les tribunaux islamiques des rebelles syriens

    Une émission diffusée le 1er septembre :

    "D'interminables interrogatoires, de la torture, des simulacres d'exécution, des maris adultères détenus et jugés aux côtés de voleurs et de prisonniers de guerre au nom de la Charia. C'est le quotidien des tribunaux islamiques d'Alep, la deuxième ville de Syrie, contrôlée aux deux tiers par la rébellion anti Bachar El-Assad. Les islamistes de Jabhat Al-Nosra promettent de mettre fin au chaos de la guerre civile et de rétablir l'ordre et la sécurité. Pour la première fois, ces djihadistes affiliés à Al-Qaïda ont accepté une caméra dans leurs tribunaux."

    Ce sont ces gens que Hollande veut aider.

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Charte de la Laïcité: une pitoyable diversion

    Il vient d’être annoncé  qu’une  nouvelle coupe sombre, très conséquente de vingt à trente heures selon la classe concernée,  allait être opérée  dans les heures dévolues à  l’apprentissage de l’histoire de France en classe de Troisième et de Terminale. Cet effacement programmé de pages entières de notre roman national, s’inscrit dans l’offensive plus générale, constante  et méthodique, visant  à couper les jeunes  générations de leurs racines, de  notre plus longue mémoire. Une perte des repères historiques en complément duquel s’effectue un brouillage des repères anthropologiques au moment ou la théorie du genre s’immisce à l’école. Cette théorie élaborée par la gauchiste américaine Judith Butler qui prône l’indifférenciation des «modèles» familiaux et des « comportements sexuels »,  a  inspiré la récente loi sur le mariage et l’adoption pour les coupes homosexuels. Elle   est relayée   sous la pression du lobby LGBT et  appuyée par Najat Vallaud-Belkacem,  le ministre du droit des femmes et porte-parole  du gouvernement.

     Sur son site Internet, Radio-Notre-Dame  relève que « Quoi qu’en dise Vincent Peillon », «les programmes scolaires ont bien été modifiés. Et ici et là commencent à fleurir des livres sur le sujet, destiné au public le plus jeune. « Papa porte une robe », « Tango a deux papas », « Familles arc-en-ciel. Un extrait : « Que veut dire se décider ? Tu te décides pour ton goûter, tu te décides entre fille et garçon ». Tous ces livres sont disponibles sur Internet… »

     Tel  n’était pas le sujet de la présence ce lundi matin de  Vincent Peillon au  lycée pluriel de  la Ferte-sous-Jouarre (Seine-et-Marne) située une zone urbaine défavorisée. Après la Charte de la Laïcité  édictée par Dominique de Villepin en 2007  pour les   services publics, M.  Peillon présentait la sienne. Elle  sera affichée dans tous les établissements scolaires publics  et rappelle en 15 articles « dans un langage adapté aux enfants », les « principes de la Constitution », de la Déclaration des droits de l’homme et de la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat.

     La Charte  précise notamment que  « les personnels ont un strict devoir de neutralité », que le port de signes religieux ostentatoires est interdit ( interdiction déjà  stipulée par  la loi de 2004),  qu’ « aucun élève ne peut invoquer une conviction religieuse ou politique pour contester à un enseignant le droit de traiter une question au programme ».

     Sont clairement visés ici les incidents  à répétition   qui ont lieu  dans de nombreux établissements scolaires babelisés,  intervenant lors des cours abordant la reproduction, l’ histoire  des religions ou les persécutions anti-juives lors de la Seconde Guerre Mondiale…  

     Président du Conseil français du Culte musulman (CFCM) ,  Dalil Boubakeur a  appelé à respecter la Charte mais a perçu  dans celle-ci « un regard oblique sur l’islam, notamment le passage sur l’interdiction du port de signes ou de vêtements ».

    « On voit très bien à qui il (le texte de la charte, NDLR) s’adresse, je crains – comme c’était le cas pour la loi de 2004 de voir les musulmans de France stigmatisés dans leur ensemble et que cette interdiction ne soit perçue comme trop brutale ».

     Valérie Marty de la fédération de parents d’élèves Peep déplore pour sa part, sans les nommer explicitement, que certains types de  pressions sur l’école opérées par des familles islamistes n’aient pas été évoquées par cette charte  puisque des sujets comme ceux   « du sapin de Noël ou de la cantine »  ne sont pas mentionnés. Mme Marty  sans citer le cas  du hallal,  souligne   que  parfois, « il y a un scandale parce qu’il y a du poisson à la cantine le vendredi »!

     Il est vrai, et nous  l’avions déjà évoqué sur ce blog que pour Vincent  Peillon, la  laïcité ce n’est pas la neutralité religieuse mais l’instauration d’une nouvelle religion. Le futur ministre de l’Education  l’a écrit noir sur blanc dans son livre  Une religion pour la République: la Foi laïque de Ferdinand Buisson :   « A l’école de dépouiller l’enfant de toutes ses attaches pré-républicaines et de l’élever jusqu’à devenir le citoyen, sujet autonome. C’est ainsi seulement que la laïcité deviendra la religion de toutes les religions, de toutes les confessions, la religion universelle ».

     Ce matin,  pour présenter sa charte, le ministre de l’Education  était entouré par le président de l’Assemblée nationale,  Claude Bartolone,  de l’ancien garde des Sceaux Robert Badinter, mais aussi du footballeur Lilian Thuram membre du Haut conseil pour l’intégration (HCI) et du collectif  Devoirs de mémoires. Ce choix de M. Thuram pour  l’accompagner est lui aussi symbolique, indépendamment du  fait  que le livre que ce dernier a fait paraitre sous son nom en 2010,  Mes étoiles noires, de Lucy à Barack Obama ,   « devrait figurer en bonne place dans les établissements scolaires »  selon   la journaliste de  L’Humanité  Mina Kaci…

     En effet,  en novembre 2007 à l’occasion du match de foot France-Maroc au stade de France où notre hymne national avait été copieusement sifflé par un public majoritairement maghrébin, Lilian Thuram, alors capitaine de l’équipe de France, avait déclaré que « les sifflets, ( ne le choquaient) pas plus que ça, il faut se poser la question Pourquoi?  Ce sont des raisons d’ordre historique, il y a un mal-être dans la société. Et c’était peut-être le moment, inconsciemment, de faire passer un message. »

     « Message » dont  M. Thuram avait précisé les contours  en août 2006 en invitant  dans ce même stade pour la confrontation entre la France et l’Italie, 70 immigrés expulsés d’un  squat à  Cachan  dans le Val-de-Marne . Immigrés qui à l’instar de  l’ équipe de France, symbolise cette « république métissée que nous aimons, » confiait alors  les amis de ce dernier, le Réseau Education sans frontières (RESF)…

    Bref  les postures républicano-laïcardes s’accommodent parfaitement d’un  immigrationnisme échevelé.    Cette Charte de la laïcité est un leurre, une pitoyable diversion affirme  Bruno Gollnisch qui modéré en tout est  modérément  laïc. Il sait aussi que le concept de  laïcité est resté  dans l’esprit de beaucoup d’idéologues  ce qu’il fut historiquement,  à savoir  surtout une arme de guerre contre le christianisme,  religion autochtone de l’immense majorité des Français.

    N’en déplaisent à MM.  Peillon,  Thuram et aux docteurs Folamour  de l’UMPS, l’école ne souffre pas tant  d’un problème de religion que  d’un problème d’immigration. Quand la France comptait un million de musulmans sur son sol, l’islam n’était pas un problème. C’est la poursuite d’une  politique de substitution de population qui empêche toute assimilation au modèle dominant du pays d’accueil et qui  génère fatalement les revendications communautaristes.

    http://www.gollnisch.com/2013/09/09/charte-laicite-pitoyable-diversion/

     

  • Avec des avantages fiscaux à la clé, le Qatar achète une propriété de PSA sur les Champs-Élysées

    C’est l'ancien émir du Qatar qui a acheté la salle d'exposition de Citroën sur la prestigieuse avenue des Champs-Élysées à Paris. Ce nouvel achat qatarien porte à plus de six milliards d'euros les biens immobiliers du Qatar en France.
    Le constructeur automobile français PSA en difficulté a vendu en 2012 son siège de l'avenue de la Grande-Armée pour 245 millions d'euros à une institution financière québécoise et sa salle d'exposition du 42, avenue des Champs-Élysées pour 77 millions d'euros - on l'apprend aujourd'hui seulement - à l'ancien émir du Qatar qui a abdiqué en juin 2013 en faveur de son fils.
    AVANTAGES FISCAUX
    Avec cette acquisition, le portefeuille immobilier du Qatar, réalisé en France à travers son fonds souverain ou encore  les investissements de la famille régnante et ses proches, dépasse les six milliards d'euros. Il a été constitué sur les dix dernières années grâce notamment à des avantages fiscaux consentis par la France.
    L'accord conclu avec le Qatar exempte d'imposition les plus-values immobilières. Destiné à favoriser les investissements en France des pays pétroliers il a atteint son but puisque Paris rivalise désormais avec Londres sur ce point. Des avantages sensiblement égaux sont consentis au Koweït et à l'Arabie saoudite. Quant au hall d'exposition Citroën, il reste à la même adresse, mais la marque aux chevrons n'y est donc plus que locataire.

  • La Ligue du Midi à Paris le 14 septembre

     

    Samedi 14 septembre 2013 à 14 h
    Paris (6°)
    de Duroc à Saint Sulpice
    Manifestation pour
    la défense des Libertés Publiques
    la libération des prisonniers politiques
    et la liberté d’expression
    avec Renaud Camus, Pierre Cassen, Roland Hélie, Richard Roudier

    Déplacements en autocar à partir de Montpellier, Toulouse, Marseille ou Bordeaux
    (Départ dans le nuit de vendredi à samedi/retour le dimanche matin) 
    -d’autres autocars partent d’autres régions de France région de France-
     
    P.A.F
    Jeunes et précaires : 35 €
    Adultes : 40 €
    Réservation obligatoire
     
    Ligue du Midi
    BP 1-7114
    30912 – Nîmes cedex 2
    Tel: 04 34 40 41 29 / 06 83 25 36 10
     
    Membre du Réseau-identités
    www.liguedumidi.com
    www.reseau-identites.org
  • Bellicisme inconséquent...

    Les discours et les intentions bellicistes du président de la République M. Hollande et cette impression désagréable d’un isolement de la France en Europe conjuguée à celle d’un suivisme regrettable à l’égard des Etats-Unis, sont révélateurs d’un état de fait et des contradictions d’une République « qui n’a pas de plan » concret et, surtout, pas de stratégie à long terme, confirmant ainsi l’intuition pessimiste et réaliste tout à la fois d’Anatole France. Quelle que soit l’opinion que l’on puisse avoir sur les velléités d’intervention militaire en Syrie, il faut bien constater que la France apparaît prise à un piège que son président, se croyant plus malin que tout le monde, a lui-même contribué à construire… Persuadé que sa position trouverait un bon accueil en Europe et soucieux de jouer les bons élèves des « droits de l’homme » près des opinions publiques tout en se présentant comme indispensable aux Etats-Unis, M. Hollande, illusionniste s’illusionnant lui-même, a été rattrapé par les réalités géopolitiques qui ne coïncident pas vraiment avec ses désirs…
    Le désaveu terrible (dés le début du G20 du jeudi 5 septembre…) de la position de M. Hollande par le président de l’Union européenne M. Van Rompuy montre que, malgré tous les discours européistes prononcés depuis la tentative de création de la Communauté Européenne de Défense (CED) dans les années 50, l’UE n’est pas une garantie fiable d’une défense commune appropriée aux enjeux et aux risques géopolitiques et militaires actuels et à venir : le phantasme d’une Union européenne qui existerait en tant que puissance capable de peser sur le monde s’est largement dissipé et M. Hollande, qui espérait en cette chimère, en est pour ses frais…
    Tout comme l’affirmation de ce même M. Hollande qu’il ne ferait pas la guerre si les Etats-Unis renonçaient à s’y jeter est un aveu du triste état de la puissance militaire française désormais condamnée à attendre le feu vert des autres et le soutien effectif de ceux-ci pour pouvoir entrer en action : où est passée l’indépendance française ? Qu’est devenue la capacité militaire de la France ? Est-elle désormais condamnée à ne plus jouer qu’un rôle de supplétif des Etats-Unis, au risque de rompre avec la tradition gaullienne (inspirée des capétiens) d’une liberté d’être et d’action de la France dans le monde ? Par son attitude irréfléchie et précipitée, M. Hollande a porté gravement atteinte à la crédibilité de notre pays et de son armée : triste constat et terrible résultat !
    Personnellement défavorable à une aventure militaire en Syrie qui ne ferait qu’appliquer un peu plus « la stratégie du chaos » souhaitée par les Etats-Unis qui y voient aussi un moyen de s’attacher un continent européen proche de la ligne de front, je n’en suis pas moins inquiet des signes désastreux donnés par les incohérences de l’exécutif français et de l’affaiblissement de nos capacités militaires qui semblent nous condamner, si l’on y prend garde, à ne plus pouvoir agir librement, y compris sur notre propre territoire en des temps à venir qui ne sont peut-être pas si lointains que cela…
    Les mésaventures « hollandaises » doivent nous inciter à reprendre la formule célèbre, scandée en vain dans les années trente par la vigie Maurras, trop Cassandre pour être entendu à temps, une formule pourtant toujours, plus que jamais, d’actualité : « Armons, armons, armons ! ». Or, c’est celui-là même, l'actuel locataire de l’Élysée, qui veut faire la guerre et qui, dans le même temps, ôte en fait à notre Défense les moyens concrets d’être efficace et pérenne, en réduisant un peu plus les budgets militaires et en freinant le renouvellement des matériels de nos armées… Cela rappelle un autre temps et une même incohérence, celle des années 36-37 et du Front Populaire, qui se soldera, malgré le trop léger sursaut des années 38-39 et le début d’un réarmement inachevé et maladroit car trop précipité et mal pensé, par le désastre du printemps 1940 : cette histoire-là n’a donc rien appris à nos socialistes ? Sommes-nous condamnés, une fois encore, aux mêmes errements et à leur triste cortège de malheurs qui s’ensuit ?
    Armons, armons, armons… Oui, décidément, il faut s’y résoudre, et vite ! Non pas pour que M. Hollande aille jouer au petit soldat avec le sang des autres dans le bourbier syrien mais pour permettre à la France d’avoir une parole crédible et de pouvoir montrer sa force sans avoir forcément à s’en servir, la capacité de dissuasion et la crainte que l’on peut susciter chez autrui, surtout chez nos adversaires du moment mais aussi parfois chez nos propres partenaires, étant souvent de bons arguments pour pousser à la négociation et au règlement politique de certains conflits…
    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1095:bellicisme-inconsequent&catid=47:2013&Itemid=58

  • Nigel Farage (UKIP) favorable à l’accueil des réfugiés syriens dans leur partie du monde plutôt qu’en Europe

    Nigel Farage (UKIP) favorable à l’accueil des réfugiés syriens dans leur partie du monde plutôt qu’en Europe

    09/09/2013 – 08h00
    LONDRES (
    NOVOpress via Lionel Baland) – Le dirigeant de l’UKIP, Nigel Farage (photo), qui est opposé à une attaque contre  la Syrie, est favorable au fait que le Royaume-Uni envoie une somme d’argent, qui correspond à une partie des coûts d’une intervention militaire, aux pays voisins de la Syrie qui accueillent les réfugiés syriens. [L'UKIP est le troisième parti en nombre de voix (23%) lors des dernières élections au Royaume-Uni en 2013, juste derrière les Tories (25%) et le Labour (29%).]

    Nigel Farage estime que le fait de permettre aux réfugiés de rester dans la partie du monde dont ils sont issus, plutôt que de les voir tenter leur chance en Europe, est positif tant pour les réfugiés que pour l’Europe.

    Crédit photo : European Parliament, via Flickr, (cc).

    http://fr.novopress.info/141259/nigel-farage-ukip-favorable-a-laccueil-des-refugies-syriens-dans-leur-partie-du-monde-plutot-quen-europe/#more-141259

  • Israël : le chaînon manquant dans le puzzle syrien

    Tribune d’Adrian Salbuchi.
    Alors que le monde retient son souffle, se demandant quand les États-Unis et ses alliés vont attaquer la Syrie, les gouvernements occidentaux avec leurs médias traditionnels bien huilés semblent ignorer un joueur clé qui est resté étrangement silencieux durant cette crise : Israël.
    Aujourd’hui, la puissance américaine repose en grande partie sur son armée terrifiante, son complexe industriel-financier – et son influence médiatique mondiale. Mais ce pouvoir s’érode rapidement parce que, à l’ère de l’Internet, le pouvoir est de plus en plus une question de prestige, de crédibilité et de confiance, des domaines où les États-Unis sont en train de tomber bien bas.
    L’interventionnisme américain est devenu beaucoup trop flagrant au cours des vingt dernières années. La guerre des Balkans à la fin des années 1990, avec le bombardement de Belgrade, a déclenché des alarmes initiales, en particulier parmi les pays non-alliés, car, couplée avec la guerre du Golfe de Bush Senior en 1991, il est devenu clair que l’hégémonie américaine internationale était résolue à conquérir le monde entier, en particulier avec une ex-Union soviétique écartée.
    Mais ce qui a vraiment fortement mis tous les clignotants au rouge fut l’Irak. Les fausses accusations d ’« armes de destruction massive » comme prétexte de Baby Bush [Bush Junior] pour détruire tout un pays, juste pour qu’il puisse déloger un ancien associé indésirable, Saddam Hussein, furent manifestement obscènes et prouvèrent à beaucoup que l’hégémonie américaine mondiale était officiellement hors de contrôle.
    À l’époque, l’Amérique avait encore l’excuse des horribles attaques terroristes du 11 Septembre à New York et à Washington pour justifier son bellicisme massif. Mais la crédibilité américaine prit un rude coup lorsque George W lui-même finit par admettre que :
    (a) il n’y avait aucun lien d’aucune sorte entre Saddam et le méchant Oussama, qui aurait soi-disant perpétré le 11 Septembre (hélas ! nous ne saurons jamais, parce que plus tard Obama a jeté Oussama dans l’océan…) ;
    (b) il n’y avait incontestablement, assurément et sans équivoque aucune, pas d’armes de destruction massive en Irak… Ajoutez à cela le poids de preuves croissant selon lesquelles le 11 Septembre pourrait avoir été une attaque sous faux drapeau…
    Alors, l’Amérique dut concevoir un nouveau système de guerre, ou plutôt un nouveau système pour entrer elle-même en guerre contre ses cibles, sélectionnées comme étant des « États voyous ». Il n’est plus suffisant d’aller à la télévision accuser tel ou tel pays d’être un « danger pour la paix mondiale » ou qu’il « n’a pas le genre de démocratie que nous voulons voir » comme Hillary Clinton le déclara lors d’une visite en Égypte pas plus tard que l’année dernière…
    Non. Quelque chose de nouveau devait être inventé : le « printemps arabe », qui est le code pour inciter, déclencher et manigancer des troubles civils dans les pays cibles qui peuvent ensuite dégénérer, le cas échéant, en véritable guerre sociale. Et si le gouvernement du moment ne comprend toujours pas le message et insiste en s’accrochant au pouvoir, alors les agences de renseignement des États-Unis, du Royaume-Uni, d’Israël et d’autres peuvent intensifier la destruction nationale manipulée jusqu’à une totale guerre civile. Libye, Syrie, Égypte, Afghanistan, Irak…
    Manigancer de telles guerres dans tout le Moyen-Orient a fondamentalement nécessité :
    (a) identifier qui seraient les « combattants de la liberté » – pour la plupart des voyous, des terroristes, des guérilleros, des soldats de fortune et un large assortiment de violents mercenaires ;
    (b) ensuite, de les armer avec des armes mortelles high-tech (mais pas trop « high » quand même), de les financer pour s’assurer qu’ils puissent faire ce qu’ils veulent à l’intérieur du pays cible ;
    (c) de les lâcher sur les villes d’Égypte, de Libye, de Syrie et d’ailleurs, tout comme ils l’ont fait (et le font encore) à l’intérieur de l’Irak.
    Et si tout cela ne fonctionne pas, alors il suffit d’ordonner à plusieurs escadrons de chasse de l’OTAN de bombarder ce fichu lieu et de fournir des données satellites aux « combattants de la liberté » locaux afin qu’ils puissent exécuter des opérations style Hollywood – telles que l’assassinat en direct à la TV de Mouammar Kadhafi et de sa famille, accompagné des ricanements d’Hillary Clinton sur CBS TV.
    Mais le cas de la Syrie est différent
    Le monde ne se laissera plus embobiner par l’Amérique. Des secteurs croissants de la communauté internationale commencent à comprendre que ces bandes d’assassins violents, de violeurs et de criminels – alias les combattants de la liberté syriens – ont été armés, entraînés, financés et ont reçu le plus total soutien des médias grâce aux États-Unis et à leurs alliés.
    Le département américain des sales tours est actuellement en plein délire, essayant de mettre sur le dos du gouvernement de Bachar Al-Assad les récentes attaques aux armes chimiques, mais cela ne remporte qu’un très faible taux de crédibilité. Le bon sens dicte que ce serait un suicide pour le président Bachar al-Assad de tuer ses propres citoyens – y compris les enfants – dans un quartier de Damas, quand ses vrais ennemis sont les terroristes et les délinquants soutenus par l’Occident, qui tente de conquérir son pays.
    Pourquoi Assad donnerait-il à ses ennemis « le prétexte parfait » pour une attaque armée contre la Syrie ? Le bon sens nous dit que Assad est sûrement en train de dire la vérité lorsqu’il accuse ces mêmes terroristes de cette attaque « sous fausse bannière » comme moyen d’amener l’OTAN à leur côté, avec ses jets, ses bombes à fragmentation et napalm.
    Chaque fois que nous entendons parler de ces attaques terroristes épouvantables nous devons comprendre deux questions fondamentales :
    (1) qui bénéficie de telles attaques ;
    (2) suivre la piste de l’argent…
    Aujourd’hui, la crédibilité, la confiance et le prestige de l’Amérique sont tombés si bas que même le parlement britannique a finalement désavoué toute intervention armée par le Royaume-Uni, au moins jusqu’à ce que l’ONU ou quelque entité véritablement indépendante digne de confiance produise des preuves irréfutables de qui a perpétré ces odieuses atrocités à l’arme chimique en Syrie la semaine dernière.
    Donc David Cameron ne peut pas pour l’instant suivre en mode « petit caniche » derrière Obama, comme son prédécesseur Tony Blair le fit docilement derrière George W. il y a une dizaine d’années sur l’Irak.
    Mais regardons trois facteurs qui font défaut dans l’analyse en cours sur la crise syrienne :
    1) Israël
    Depuis les deux guerres du Golfe, l’Amérique a mené les guerres des Israéliens pour leur compte. Dans le cas de l’invasion et de la destruction de l’Irak en 2003, c’était tellement évident que les mêmes néoconservateurs qui en 1996-1997 planifièrent la guerre contre l’Irak dans leur think tank « Projet pour un nouveau siècle américain » (PNAC) – Paul Wolfowitz, Richard Perle, Dick Cheney, Condoleezza Rice, Bush, Douglas Feith, David Wormser et d’autres – mettraient plus tard à exécution cette guerre en 2003 en tant que responsables de haut rang dans le régime de George W. Bush. La principale raison : Saddam Hussein était alors la plus grande menace pour « l’allié démocratique et préféré » Israël.
    Plusieurs de ces néoconservateurs – Douglas Feith, David Wormser, Richard Perle et d’autres bushistes – avaient déjà été jusqu’à préparer un rapport sur la stratégie pour le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en 1996 intitulé « A Clean Break : A New Strategy for Securing the Realm » [Rupture franche : une nouvelle stratégie pour sécuriser le royaume] qui, encore une fois, ciblait à l’époque l’Irak comme ennemi-clé d’Israël.
    Donc, la guerre en Irak fut dans une large mesure une guerre par procuration qui profita seulement à Israël, devenant un énorme casse-tête pour l’Amérique, qui perdit des milliers de ses fils.
    Comme l’ancien Premier ministre de Malaisie, Mahathir Bin Mohammed, le fit remarquer avec sa célèbre phrase : « Les Juifs gouvernent le monde par procuration. Ils obtiennent des autres qu’ils se battent et meurent pour eux. »
    2) Israël
    Le rôle excessif et dominateur que le sionisme joue dans la politique américaine, dans la finance américaine, dans les universités américaines, dans les médias traditionnels américains, y compris Hollywood, « l’industrie du divertissement », et sur la politique étrangère américaine, a pratiquement été prouvé. La question vitale aujourd’hui se situe au cœur d’un débat d’une portée de plus en plus considérable parmi l’intelligentsia américaine, qui, bien sûr, est étouffé par les médias dominants.
    L’une de ses étapes a été jouée par deux de ses prestigieux professeurs – Stephen Walt, ancien doyen de la John F. Kennedy School of Government à l’université d’Harvard et son collègue John Mearsheimer, professeur de sciences politiques à l’université de Chicago – qui publièrent en 2007 leur livre révolutionnaire : Le Lobby israélien et la politique étrangère américaine. (*)
    Ils y montrent d’une manière très convaincante et bien documentée l’étendue considérable et puissante de l’influence que le lobby « Israël First » exerce sur les médias américains, les banques, le Congrès, le département d’État et le Pentagone, où ils sont capables de faire pencher la balance systématiquement en faveur d’Israël, quel qu’en soit le coût. Peu importe que ce soit bon ou mauvais.
    Et le coût pour l’Amérique a été extrêmement préjudiciable à l’intérêt national. C’est là que réside l’une des racines les plus importantes du mépris, de la méfiance et même de la haine que des portions croissantes de l’opinion publique mondiale ressentent envers les États-Unis et ses principaux alliés.
    3) Israël
    Le problème du président Barack Obama en ce moment est que l’establishment militaire américain est très conscient des enjeux de toute « attaque préventive » contre la Syrie et, plus important encore, contre l’Iran. Une intervention contre l’un ou les deux pays conduira sans aucun doute à une guerre massive au Moyen-Orient.
    Regardez une carte : la Syrie et l’Iran se situent carrément à l’intérieur de la sphère d’intérêt géopolitique vitale de la Russie, ce qui est déjà une lourde intrusion occidentale. Lisez sur leurs lèvres : la Russie dit : « Pas un pas de plus ! »
    L’Amérique ferait bien de réfléchir à deux fois ou même à trois fois avant de faire quoi que ce soit d’inconsidéré…
    Mais voilà le problème : depuis qu’Israël a été forcé de quitter le Sud-Liban en juillet 2006 par les forces bien armées et entraînées (par l’Iran et la Russie) du Hezbollah commandées par Nasrallah, l’État juif panse ses blessures ; fureur noire et vengeance brûlent dans le cœur du sionisme.
    Depuis que Bibi Netanyahu est revenu au pouvoir en 2011, Israël est passé en mode de guerre préventive, utilisant le programme nucléaire inexistant de l’Iran comme prétexte. Depuis ces quatre ou cinq dernières années, Israël menace l’Iran d’une attaque militaire presque tous les jours, avec Washington, Londres et Paris, nerveusement complaisants…
    Cependant l’armée américaine est douloureusement consciente qu’il y a une part de vérité dans les paroles de l’ancien Premier ministre Mahathir. Ils ne veulent pas encore mener une autre guerre israélienne, cette fois en Iran. Donc, ils ont agi comme frein, ce qui se reflète en la prudence croissante d’Obama en ce qui concerne l’Iran, allant même jusqu’à dépêcher ses huiles en Israël pour calmer Netanyahu, essayant de s’assurer qu’Israël ne lance pas une attaque préventive unilatérale sur l’Iran qui entraînerait les États-Unis dans un conflit massif au Moyen-Orient, dont les résultats sont loin d’être clairs.
    En fait, une défaite américano-britannique au Moyen-Orient pourrait très bien signifier le début de la fin de l’Amérique en tant que superpuissance mondiale. La Russie (et la Chine) regardent d’un œil perçant le Moyen-Orient… Ils ne clignent pas des yeux…
    La stratégie militaire américaine en cours indique que si la Maison Blanche doit se mesurer à l’Iran, il faut d’abord sortir la Syrie. Au moins, cela semble la promesse bateau de l’Amérique pour garder les chiens de guerre de Netanyahu à distance.
    Mais les semaines se sont transformées en mois, les mois en années et les sionistes en Israël, aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en France et ailleurs sont de plus terriblement impatients.
    Ils veulent leur Jour J maintenant !
    Si la route de Téhéran doit passer par Damas, alors Amérique : prends Damas maintenant !
    Depuis trois ans, les États-Unis manigancent la guerre civile du « printemps arabe » en Syrie mais Bachar al-Assad est toujours là. La Russie est derrière lui.
    Un vote unanime du Conseil de sécurité de l’ONU contre la Syrie n’est plus une option. Le Parlement de Grande-Bretagne vient de dire non à David Cameron, et le soutien du président français François Hollande aux États-Unis manque de poids : malheureusement pour le Français, cela fait de nombreuses décennies que la France n’est plus en mesure de décider de l’issue d’une guerre, où que ce soit… Maintenant, nombreux au Congrès américain sont ceux qui rouspètent…
    Alors, Monsieur le « CEO », [Chief Executive Officer, PDG] des États-Unis d’Amérique Barack Obama : la décision vous appartient maintenant !
    Vous pouvez soit entrer en conflit avec la Syrie aujourd’hui – aujourd’hui, même – sous les applaudissements unanimes des sionistes en Israël, du Congrès, des banques et marchés mondiaux, des grands médias du monde entier, soit vous vous retirez et votre prestige, « M. Le Président », est anéanti.
    Vous serez mis au pied du mur. Et un président menteur n’est pas président du tout.
    M. Poutine ne le sait que trop bien, et c’est pourquoi il maintient une puissante flotte russe errant dans les eaux de la Méditerranée au large des côtes de la Syrie…
    Encore une fois, honte à toi, Amérique !
    Un autre beau pétrin dans lequel le cheval de Troie israélien t’aura mise…
    Adrian Salbuchi, french Irib, 2/09/2013
    Adrian Salbuchi est analyste politique international, chercheur et consultant. Auteur de plusieurs ouvrages sur la géopolitique en espagnol et en anglais (y compris Le gouvernement World Coming : Tragédie & L’espoir ), il est aussi  conférencier en Argentine et commentateur à la radio et à la télévision.
    Il écrit des éditoriaux pour RT espagnol ainsi que RT anglais, et est  régulièrement invité à la radio des médias alternatifs et à des émissions de télévision aux États-Unis, en Europe et en Amérique latine.
    Traduction libre : D. Goldstein
    (*) Voir aussi l’article de Polémia (RS, 27/11/2007, rediffusé, en raison de l’actualité, le 6/09/2013)
    Syrie :Syrie : le lobby israélien et la politique étrangère américaine
    http://www.polemia.com/israel-le-chainon-manquant-dans-le-puzzle-syrien/

  • L'entretien que François Hollande aurait voulu censurer.

    DAMAS, Syrie- Hier, 2 Sept. 2013, le président syrien Bachar al-Assad a accordé une interview au journal français Le Figaro, au cours de laquelle il a affirmé que la stabilité dans la région dépend de la situation en Syrie.
    - LE FIGARO : LES AMERICAINS ET LES FRANÇAIS VOUS ONT ACCUSE D’AVOIR DECLENCHE UNE ATTAQUE A L’ARME CHIMIQUE LE 21 AOUT DANS LA REGION DE GHOUTA CE QUI A FAIT DES CENTAINES DE MORTS. POUVEZ-VOUS NOUS FOURNIR UNE PREUVE QUE VOTRE ARMEE N’A PAS COMMIS CETTE ATTAQUE.
    Bachar al-Assad : premièrement, quiconque accuse doit donner la preuve. Nous les avons défiés d’avancer une seule preuve ; ils en ont été incapables. Nous les avons défiés de donner une seule preuve à leurs peuples. Puisque les politiques extérieures se décident au nom des peuples et de leurs intérêts. Mais, ils n’ont pas pu le faire.
    Deuxièmement, parlons de la logique de cette accusation, si elle est raisonnable ou pas. A présent, je vous pose la question suivante : nous combattons depuis deux ans, et je peux dire que notre situation sur le terrain est aujourd’hui bien meilleure qu’elle ne l’était l’année dernière par exemple. Comment une armée, dans n’importe quel Etat, peut-elle utiliser des armes de destruction massives, au moment même où elle réalise un progrès moyennant des armes conventionnelles ? Soyons très précis : Je ne dis nullement que l’armée syrienne possède ou non de telles armes. C’est une question qu’on ne discute pas. Mais supposons que cette armée souhaite utiliser des armes de destruction massive, si elle en possède; est-il possible qu’elle le fasse dans une zone où elle se trouve elle-même ?!! Où en est la logique ?
    En plus, est-il possible d’utiliser des armes de destruction massive dans la banlieue de la capitale sans tuer des dizaines de milliers de personnes, car ces matières se transportent par le vent ?

    - DES ELEMENTS DE L’ARMEE SYRIENNE ONT-ILS ETE ATTEINTS PAR DE TELLES ARMES ?
    Bachar al-Assad : Oui dans la région d’al Baharieh dans la banlieue de Damas. Le comité d’enquête a rencontré les soldats hospitalisés.

    - CERTAINS DISENT QUE L’ARMEE A SANS DOUTE REALISE CERTAINS PROGRES. MAIS VOUS VOULIEZ AUSSI, EN FIN DE COMPTE, EN FINIR DEFINITIVEMENT AVEC CETTE OPPOSITION, QUI PROGRESSE DANS D’AUTRES ENDROITS.
    Bachar al-Assad : Encore une fois, les zones dont on parle sont des zones peuplées. Y utiliser des armes de destruction massive signifie des dizaines de milliers de morts. Toutes les accusations se fondent sur les allégations des terroristes et sur des images vidéo arbitraires diffusées sur internet.
    - LES AMERICAINS DISENT AVOIR CAPTE UN ENTRETIEN TELEPHONIQUE ENTRE UN DE VOS RESPONSABLES ET UN ELEMENT DE L’ARMEE, LUI DONNANT L’ORDRE D’UTILISER CES ARMES…
    Bachar al-Assad : si les américains, les français ou les britanniques disposaient d’une seule preuve, ils l’auraient annoncée dès le premier jour. Nous ne discutons pas des rumeurs, ni des allégations. Nous ne discutons que les faits. Si ce qu’ils disent est vrai, qu’ils en donnent la preuve.
    - SERAIT-IL POSSIBLE QUE CERTAINS RESPONSABLES, OU CERTAINS ELEMENTS DE L’ARMEE SYRIENNE, AIENT PRIS CETTE DECISION SANS VOTRE AVAL.
    Bachar al-Assad : Encore une fois… j’affirme que nous n’avons jamais dit posséder de telles armes. Votre question insinue des choses que je n’ai pas dites, et que nous n’avons ni confirmées ni niées en tant qu’Etat… mais normalement, dans les pays qui possèdent une telle arme, la décision est centrale.
    De toute manière, vous évoquez une question que nous ne discutons avec personne en tant qu’Etat, car c’est une question purement militaire.
    - MAIS JIHAD MAKDISSI L’A BIEN DIT ?
    Bachar al-Assad : Non… à l’époque, Jihad a dit : « si nous possédons une telle arme, nous ne l’utiliserons pas ». Le faite de la posséder ou non est une affaire purement syrienne et ne concerne que nous.
    - LE PRESIDENT OBAMA A REPORTE LES FRAPPES MILITAIRES SUR VOTRE PAYS. COMMENT EXPLIQUEZ-VOUS CETTE DECISION ?
    Bachar al-Assad : Certains estiment que le président Obama a fait preuve de faiblesse en temporisant l’agression, ou en la reportant pour quelques jours ou quelques semaines… Certains ont vu en lui le chef fort d’une grande puissance, parce ce qu’il a menacé de déclencher la guerre contre la Syrie. Quant à nous, nous estimons que l’homme fort est celui qui empêche la guerre, et non celui qui l’enflamme…
    L’homme puissant est celui qui reconnait ses erreurs. Si Obama était fort, il aurait dit publiquement : « Nous ne disposons pas de preuves sur l’usage de l’arme chimique par l’Etat syrien ». Il aurait dit publiquement: « La seule voie est celle des enquêtes onusiennes. Par conséquent, revenons tous au conseil de sécurité ». Mais à mon avis, il était faible parce qu’il a subi les pressions intérieures et a menacé de déclencher la guerre. C’est notre opinion. Je vous ai dit que par la force des choses le fort est celui qui empêche la guerre et non celui qui la déclenche et l’attise.

    - QUE DIRIEZ-VOUS AUX MEMBRES DU CONGRES AMERICAIN QUI DOIVENT VOTER POUR OU CONTRE CETTE FRAPPE ?
    Bachar al-Assad : Quiconque souhaite prendre cette décision doit, avant de voter, se poser la question évidente suivante : les guerres qu’ont-elles apportées aux Etats-Unis ou même à l’Europe ? Le monde qu’a-t-il gagné de la guerre contre la Libye ? Qu’a-t-il gagné du support apporté au terrorisme en Libye ? Qu’a-t-il gagné de la guerre en Irak et ailleurs ? Que gagnera-t-il du renforcement du terrorisme en Syrie ?
    La tache de tout membre du congrès consiste à servir l’intérêt de son pays. Avant de voter, il doit agir en fonction de l’intérêt de son pays… Quel serait l’intérêt des États-Unis dans la croissance de la perturbation et de l’extrémisme au Moyen Orient ? Quel serait leur intérêt à poursuivre ce que Georges Bush avait commencé, à savoir répandre les guerres dans le monde…
    S’ils raisonnent logiquement et en fonction de l’intérêt de leur propre pays, ils ne verront aucun intérêt dans de telles guerres. Mais vous savez que, dans beaucoup de cas, leurs positions politiques n’émanent pas toujours du bon sens.

    - COMMENT ENTENDEZ-VOUS RIPOSTER A CETTE ATTAQUE, AU CAS OU ELLE AURA LIEU ?
    Bachar al-Assad : Aujourd’hui, vous parlez d’un tonneau de poudre qui est le Moyen Orient.
    Le feu s’approche énormément de ce tonneau. Il ne s’agit pas seulement de la riposte syrienne, mais bien de ce qui pourrait se produire après la première frappe…
    Celui qui élabore aujourd’hui le plan de la guerre peut vous répondre en ce qui concerne le premier pas seulement, c’est-à-dire sur ce qu’il va faire lui-même. Mais après… Personne ne peut savoir ce qui se passera. Tout le monde perdra le contrôle lorsque le baril de poudre explosera… Personne ne dispose d’une réponse sur ce qui se passera en fin de compte. Ce qui est certain c’est qu’il y aura partout le chao, la guerre, l’extrémisme et ses répercussions.

    - LE DANGER D’UNE GUERRE REGIONALE SE POSE T-IL ?

    Bachar al-Assad : Bien sûr. Ce risque vient même au premier plan. La question ne relève pas seulement de la Syrie, mais de toute une région intégrée, étroitement liée sur le plan social, politique et militaire. Il est dons normal que les défis soient régionaux et non seulement syriens.
    - PAR EXEMPLE, ISRAËL SERAIT-IL UN DE VOS OBJECTIFS ?
    Bachar al-Assad : Vous ne vous attendez quand même pas que je révèle quelle sera notre riposte ?!! Il n’est pas logique d’annoncer notre plan, mais comme je viens de le dire, puisque les acteurs sont nombreux, parler d’un seul acteur minimise l’importance de ce qui se produira.
    - QUE DIRIEZ-VOUS A LA JORDANIE OU DES HOMMES ARMES SE SONT ENTRAINES. AU CAS OU LES EXTREMISTES REALISENT UNE AVANCEE, QUEL SERA, A VOTRE AVIS, LE DANGER QUI MENACE LA JORDANIE ?
    Bachar al-Assad : Notre politique consiste à ne pas exporter nos problèmes aux pays voisins. Nous traitions donc avec des milliers de terroristes déjà venus de la Jordanie, et nous les frappions à l’intérieur même de la Syrie … La Jordanie, par ailleurs, a déjà annoncé qu’elle ne servira de base à aucune opération militaire contre la Syrie.
    Mais si nous ne parvenons pas à frapper le terrorisme en Syrie, il passera tout naturellement dans d’autres pays. L’extrémisme et le chao se répandront davantage.

    - VOUS METTEZ DONC EN GARDE LA JORDANIE ET LA TURQUIE ?

    Bachar al-Assad : Nous l’avons dit à plusieurs reprises, et nous leur avons envoyé des messages directs et indirects. Je pense que la Jordanie en est consciente, malgré les pressions qui s’y exercent pour qu’elle devienne un lieu de passage pour le terrorisme. Quant à Erdogan, je ne pense pas du tout qu’il est conscient de ce qu’il fait…
    L’important aujourd’hui pour la Syrie est de frapper le terrorisme sur son territoire.

    - QUELLE SERA LA REACTION DE VOS ALLIES… HEZBOLLAH ET L’IRAN, AU CAS OU UNE ATTAQUE EST PERPETREE CONTRE LA SYRIE ? COMPTEZ-VOUS LE CAS ECHEANT SUR LEUR SOUTIEN ?

    Bachar al-Assad : Je ne veux pas parler à leur place. Cependant, leurs déclarations étaient claires. Puisque nous avons dit que la question était régionale, personne ne saurait dissocier les intérêts de la Syrie de ceux de l’Iran ; ni les intérêts de la Syrie, de l’Iran et du Hezbollah de ceux d’autres pays qui nous soutiennent.
    Aujourd’hui la stabilité de la région dépend de la situation en Syrie. La Russie en est consciente, aussi ne défend-elle pas le président ni l’Etat syrien mais bien la stabilité dans la région… car cela aura aussi des effets sur la Russie. Voir les choses sou l’angle d’une coalition entre la Syrie et l’Iran serait superficiel et limité.La question en est beaucoup plus grande.

    - LES RUSSES VOUS ONT-ILS RASSURE QU’ILS MAINTIENNENT DES CONTACTS AVEC LES AMERICAINS POUR ATTENUER LA FRAPPE ?

    Bachar al-Assad : Je ne pense pas qu’on fasse confiance aux américains. Aucun Etat au monde ne peut garantir à quiconque que les américains engageront ou non une action contre tel ou tel pays. Aussi nous ne cherchons pas de telles rassurances…Les américains disent une chose le matin, et le contredisent complètement le soir … Tant que les Etats-Unis ne suivent pas et n’écoutent pas les Nations Unies, nous ne devons pas être rassurés.
    - COMMENT PEUT-ON ARRETER LA GUERRE ET LA CRISE QUI DURE DEPUIS DEUX ANS ET DEMI EN SYRIE ? VOUS AVEZ PROPOSE UN GOUVERNEMENT D’UNION NATIONALE, LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE A PROPOSE GENEVE2… COMMENT PEUT-ON ARRETER LE BAIN DE SANG ?
    Bachar al-Assad : Lorsque la crise est à ces débuts et que vous parlez de solution, c’est totalement différent que lorsque vous parlez de solution à l’heure actuelle… J’ai dit dès le début que la solution devait avoir lieu par le dialogue… Le dialogue entraine des solutions et engendre des idées qui s’appliqueront à travers des mesures politiques.
    Aujourd’hui la situation est différente. Nous combattons des terroristes. 80 – 90 % de ceux que nous combattons appartiennent à al Qaeda. Ceux là ne s’intéressent pas à la réforme, ni à la politique, ni aux lois. Ceux là, le seul moyen de leur faire face est de les liquider. C’est alors que nous pourrions parler de mesures politiques. Pour répondre donc à votre question, la solution aujourd’hui consiste à arrêter de faire venir les terroristes en Syrie, de leur fournir des armes, et de leur apporter un soutien financier et autre…..

    - QUI LEUR APPORTE CE SOUTIEN ?
    Bachar al-Assad : L’Arabie Saoudite en premier lieu, la Turquie, la Jordanie (à travers l’infiltration des personnes armées), la France, le Royaume Uni et les Etats-Unis.
    - AVEZ-VOUS DES PREUVES QUE LA FRANCE A LIVRE DES ARMES AUX TERRORISTES ?

    Bachar al-Assad : Les positions politiques de la France, sa provocation qui met en exécution les politiques d’autres pays comme le Qatar et autres, en est la preuve pour nous.
    - ETES-VOUS PRET, M. LE PRESIDENT, A INVITER LES RESPONSABLES DE L’OPPOSITION A VENIR EN SYRIE, A SE REUNIR AVEC EUX, A LEUR PRESENTER DES GARANTIES SECURITAIRES, ET A LEUR DIRE ASSEYONS- NOUS ENSEMBLE POUR TROUVER UNE SOLUTION ?

    Bachar al-Assad : En janvier dernier, nous avons lancé une initiative qui comprenait tout ce que vous venez de dire, et même plus. Cependant, l’opposition dont vous parlez a été fabriquée à l’étranger. Elle est made in France, Qatar… mais certainement pas made in Syria. Elle suit donc forcement les ordres de ceux qui l’ont fabriquée. Il n’était pas permis aux membres de cette opposition de répondre favorablement à cet appel, ni donc aux solutions politiques. Par ailleurs, ils ne disposent d’aucune base populaire. Malgré tout, nous les avons invités mais ils n’ont pas répondu à cette invitation.
    - MAIS CERTAINS N’ONT PAS REPONDU PARCE QU’ILS CRAIGNAIENT POUR LEURS VIES. ILS CRAIGNENT QU’ILS NE SOIENT EMPRISONNES COMME CE FUT LE CAS AVEC ABDELAZIZ AL KHAYER. POUVEZ-VOUS LEUR DONNER DES GARANTIES ?
    Bachar al-Assad : Nous leur avons donné ses garanties, et moi-même j’ai évoqué ces points politiques y compris des garanties sécuritaires à toute personne qui vient en Syrie pour le dialogue. Mais ils ne sont pas venus, ou on ne leur a pas permis de venir. Dire qu’ils craignent être tués ou arrêtés, nous n’avons ni tué ni arrêté personne de l’opposition. Ils se trouvent en Syrie, les amis et les collègues d Abdelaziz Al Khayer … Vous pouvez les rencontrer ici même, en Syrie. Pourquoi agresser ou arrêter quelqu’un et laisser les autres ?! Où en est la logique ? Cela est insensé.
    - COMMENT EXPLIQUEZ-VOUS LA POSITION DE LA FRANCE AUJOURD’HUI A VOTRE EGARD ? VOUS ETES VENU PLUSIEURS FOIS EN FRANCE …
    Bachar al-Assad : Ce n’était pas une relation d’amitié… C’était une tentative de la part de la France de changer l’orientation de la politique syrienne, et ce à la demande des Etats-Unis. C’était une chose tout à fait claire pour nous. Même le virement positif vis à vis de la Syrie en 2008, s’est fait sous l’influence du Qatar… pour être clair, la politique de la France vis-à-vis de la Syrie dépendait totalement du Qatar et des Etats-Unis.
    - LES PARLEMENTAIRES FRANÇAIS SE REUNIRONT MERCREDI. AUJOURD’HUI, IL Y A UN GRAND DEBAT EN FRANCE. CERTAINS PENSENT QUE HOLLANDE EST ALLE TROP LOIN DANS CETTE AFFAIRE. QUEL DISCOURS ADRESSEZ-VOUS AUJOURD’HUI AUX PARLEMENTAIRES FRANÇAIS AVANT QU’ILS SE REUNISSENT ET VOTENT ?
    Bachar al-Assad : Il y a quelques jours, le Ministre français des affaires étrangères aurait déclaré : la participation de la France attend le congrès américain. Il n’a pas dit qu’il attendait la décision du parlement français. Je vous demande donc de qui dépend le Gouvernement français dans ses prises de décisions, du parlement français ou du congrès ?!!
    Depuis 2003, suite à l’invasion de l’Irak, la France a décidé de renoncer à son indépendance et est devenue la subalterne de la politique américaine. C’était vrai pour Chirac après la guerre, mais aussi pour Sarkozy, et aujourd’hui pour Hollande.
    La question est de savoir si la réunion du parlement français signifiera que les français retrouveront l’indépendance de la décision de la France. Nous souhaitons que la réponse soit positive. Je dirais à ce moment-là aux parlementaires français : que chacun décide en fonction de l’intérêt de la France. Les représentants du peuple français soutiendront-ils l’extrémisme et le terrorisme ? Se mettront-ils du côté de ceux qui ont perpétré les attaques du 11 septembre à New York, ou l’attentat du métro en Espagne ? Les députés du peuple français se mettront-ils du côté de ceux qui ont tué les innocents en France ??? Comment pourront-ils s’opposer à des gens comme Mohammad Marah en France, et les soutenir en Syrie !!! Comment la France peut-elle combattre le terrorisme au Mali et le renforcer en Syrie ? La France deviendra-t-elle un exemple de la politique des deux poids deux mesures promues par les Etats-Unis ? !!
    Comment les parlementaires français pourront-ils convaincre leurs concitoyens que la France est un état laïc, et en même temps appuyer ailleurs l’extrémisme et le confessionnalisme ; un Etat qui appelle à la démocratie mais dont l’allier principal c’est des Etats qui appartiennent au moyen âge comme l’Arabie Saoudite. Je dis aux parlementaires français : revenez aux principes de la révolution française dont le monde entier s’en est orgueilli : liberté, égalité, fraternité.

    - SI LA FRANCE INTERVIENT MILITAIREMENT, LES INTERETS NATIONAUX DE LA FRANCE SERONT-ILS AFFECTES EN SYRIE OU DANS LA REGION ?
    Bachar al-Assad : Cela dépend des répercussions de la guerre. Mais la France perdra certainement ses intérêts. Il y a une sorte de mépris vis-à-vis la politique de la France, cela est devenu clair et se reflète directement sur les intérêts. Il aura des répercussions, négatives bien entendu, sur les intérêts de la France. Surtout que des pays importants dans la région commencent à s’orienter vers l’Est, et non plus vers l’Europe comme auparavant. Les alternatives sont disponibles, ainsi que le respect mutuel entre nous et ces pays.
    - DONC VOUS APPELEZ A LA RAISON ET A LA SAGESSE.

    Bachar al-Assad : A la raison et à la morale.
    - ENTENDEZ-VOUS PRESENTER VOTRE CANDIDATURE L’ANNEE PROCHAINE AUX ELECTIONS PRESIDENTIELLES.
    Bachar al-Assad : Ca dépend, à ce moment là de la volonté du peuple syrien. Si je sens que le peuple le souhaite, je n’hésiterai pas à le faire, bien au contraire. A présent, nous n’avons pas de statistiques à ce sujet, mais nous avons des indices. L’indice principal c’est que lorsque vous combattez des terroristes qui viennent de plus de 80 pays et qui sont appuyés par l’Occident et par certains Etats Arabes, et que le peuple ne veut pas de vous, vous ne pouvez pas continuer. Puisque la Syrie a résisté pendant 2 ans et demi, c’est là un indice important quant à l’existence d’un soutien populaire.
    - DANS CETTE CRISE, M. LE PRESIDENT, JUSQU’OU VOUS ETES PRET A COMBATTRE ?

    Bachar al-Assad : Ce n’est pas nous qui a choisi de combattre. Nous avons deux choix : nous battre et défendre notre pays contre le terrorisme, ou capituler. L’histoire de notre région ne nous indique pas que nous ayons capitulé auparavant. Cette région a toujours vécu des guerres. Elle n’a jamais capitulé, et ne capitulera jamais.

    - DONC VOUS ALLEZ VOUS BATTRE JUSQU’A SACRIFIER VOTRE VIE POUR LA SYRIE ?

    Bachar al-Assad : Lorsqu’il s’agit d’une question patriotique tout le monde se bat, et tout le monde se sacrifie pour sa patrie…. Aucune différence entre président et citoyen… ce n’est pas une affaire personnelle. En quoi c’est utile si vous vous restez en vie alors que votre patrie est mourante ?

    - EST-CE QUE VOUS ASSUMEZ, M. LE PRESIDENT ; TOUTES LES ERREURS COMMISES ET TOUT CE QU’A FAIT VOTRE ARMEE ET LES FORCES DE SECURITE ? PENSEZ-VOUS QU’IL Y A EU DES ERREURS COMMISES ?
    Bachar al-Assad : Tout être humain risque de se tromper. Si vous ne vous trompez pas c’est que soit vous n’êtes pas humain, soit vous ne travaillez pas. Moi, je suis humain et je travaille… Mais lorsque vous voulez évaluez une erreur quelconque, vous devez prendre du recul. L’évaluation doit se faire après et non pendant la production de l’événement. Il faut bien attendre les conséquences de l’action. A présent, nous sommes au cœur de la bataille. Lorsqu’elle prendra fin, nous seront en mesure d’évaluer les résultats et nous dirons qu’on avait raison ici, ou qu’on s’est trompé là.
    - ETES-VOUS SUR QUE VOUS ALLEZ GAGNER LA BATAILLE ?
    Bachar al-Assad : L’histoire de notre région nous dit que lorsque les peuples se défendent, ils vaincront. Cette guerre n’est pas celle du président, ni celle de l’Etat. C’est la guerre de toute la patrie, et nous remporterons la victoire.
    - MALGRE TOUT, VOTRE ARMEE A PERDU CERTAINES REGIONS AU NORD, A L’EST, AU SUD… PENSEZ-VOUS QUE VOUS ALLEZ RECUPERER CES ZONES MILITAIRES ?
    Bachar al-Assad. : Notre problème n’est pas d’avoir la terre sous notre contrôle ou sous celui des groupes armés. Il n’y a pas un endroit où l’armée a voulu entrer sans pouvoir y pénétrer. Le vrai problème réside dans la poursuite du pompage des terroristes à travers les frontières. Il réside aussi dans le changement que les terroristes ont pu introduire sur le plan social dans les zones où ils ont pénétré.
    - VOTRE ANCIEN AMI MORATINOS M’A DIT IL Y A QUELQUES JOURS : QU’EST CE QUI SE PASSE DANS LA TETE DE BACHAR EL-ASSAD ? COMMENT PEUT-IL COMMETTRE DE TELS ACTES DE VIOLENCE DANS SON PROPRE PAYS ?

    Bachar al-Assad : Il faut plutôt se poser la question de savoir comment la France a permis de tuer des terroristes qui ont terrorisé les citoyens français chez eux ? Comment a-t-on fait face au désordre au Royaume Uni l’année dernière ? Pourquoi l’armée américaine est-elle descendue à Los Angeles dans les années 90 ? Pourquoi est-il permis aux autres pays de lutter contre le terrorisme, alors que cela n’est permis en Syrie ? Pourquoi n’est-il pas permis que Mohamad Marah se trouve en France pour tuer, alors qu’il est permis aux terroristes de se trouver en Syrie pour tuer ?
    - DEPUIS LE DEBUT DE LA CRISE, QUELS CHANGEMENTS Y-A-T-IL EU SUR VOTRE QUOTIDIEN EN TANT QUE DIRIGEANT DE L’ETAT ? APRES 2 ANS ET DEMI DE LA CRISE, CERTAINS DISENT QUE BACHAR EL-ASSAD DIRIGE SEUL LE PAYS.
    Bachar al-Assad : C’est bien ce que je vous ai répondu tout à l’heure. Si l’Occident était contre moi, mon peuple aussi, et que j’étais seul, comment pourrai-je alors être en mesure de diriger le pays ? C’est illogique. Je continue grâce à l’appui du peuple et à la puissance de l’Etat. Malheureusement, lorsqu’on nous regarde de l’occident, on ne voit pas les choses d’une manière réaliste.
    - PLUSIEURS JOURNALISTES FRANÇAIS SONT RETENUS EN SYRIE. AVEZ-VOUS DE LEURS NOUVELLES ? EST-CE LE POUVOIR QUI LES DETIENT ?
    Bachar al-Assad : Détenus chez nous ?
    - Ils ont été pris en otages au Nord.
    Bachar al-Assad : S’ils sont des otages chez les terroristes, c’est aux terroristes qu’il faut demander de leurs nouvelles. Si par contre l’Etat arrête quiconque pour être entré dans le pays de manière irrégulière, il sera traduit en justice. Il ne sera pas gardé en prison. Il sera jugé selon les lois syriennes, et tout le monde le saura.
    - SOUHAITEZ-VOUS ELABORER UNE COLLABORATION SECURITAIRE AVEC LA FRANCE, CE QUI SE PRODUISAIT D’AILLEURS DANS LE PASSE.
    Bachar al-Assad : Toute sorte de coopération, qu’elle soit sécuritaire, militaire ou même économique a besoin d’un accord politique. Nous ne pouvons pas avoir une collaboration sécuritaire avec n’importe quel Etat quand les intérêts politiques sont en contradiction.

    - LORSQUE VOTRE PERE EST DECEDE ET QUE VOUS ETES ALLE EN FRANCE, LE PRESIDENT CHIRAC VOUS A REÇU… VOTRE IMAGE A COMPLETEMENT CHANGE…

    Bachar al-Assad : La question est de savoir plutôt si la réalité de la personne a changée. L’image est modifiée par les médias à leur manière. Ma réalité n’a pas changé. Je suis quelqu’un qui appartient au peuple syrien. Je défends ses intérêts. Je suis indépendant, non soumis aux pressions extérieures. Je coopère avec les autres de manière à sauvegarder les intérêts de mon pays.
    Ils ont mal compris ces choses là. Ils ont pensé qu’un jeune président c’est quelqu’un à qui on peut dicter ce qu’il doit faire et ce qu’il ne doit pas faire. Ils ont pensé que si j’avais fait mes études en Occident, ça veut dire que j’ai perdu ma culture authentique… C’est une manière naïve et superficielle de voir les choses. Je n’ai pas changé. Mais dès le début ils m’ont vu autrement. Ils doivent accepter l’image du syrien attaché à l’indépendance de son pays.

    - LA FRANCE EST-ELLE DEVENUE UN PAYS ENNEMI DE LA SYRIE ?

    Bachar al-Assad : Quiconque contribue au renforcement financier et militaire des terroristes est l’ennemi du peuple syrien. Quiconque contribue à tuer un soldat arabe syrien est l’ennemi de la Syrie. Quiconque œuvre contre les intérêts de la Syrie et de ses citoyens est un ennemi.
    Je ne parle pas du peuple, car je vois que le gouvernement français va à l’encontre de l’intérêt e de la volonté de son peuple. Il faut faire la distinction entre peuple ennemi et Etat ennemi. Le peuple français n’est pas un ennemi, mais la politique de son Etat est hostile au peuple syrien.

    - DONC L’ETAT FRANÇAIS EST-IL AUJOURD’HUI UN ENNEMI DE LA SYRIE ?
    Bachar al-Assad : Dans la mesure où la politique de l’Etat français est hostile au peuple syrien, cet Etat sera son ennemi. Cette hostilité prendra fin lorsque l’Etat français changera de politique.

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EFZlVAuZpkjcmuQLAw.shtml

  • NSA : Comment échapper à Big Brother ?

    Si l’agence américaine semble avoir la capacité de déchiffrer la plupart des échanges cryptés, il est possible de lui compliquer la vie…

    Chaque semaine amène son lot de révélations sur les capacités de surveillance de la NSA. La réaction du grand public est inlassablement la même, mi-cynique, mi-blasé : «On s’en doutait». La dernière en date : l’agence américaine serait capable de déchiffrer une grande partie du trafic Internet crypté, grâce à des standards qu’elle a affaiblis et des portes dérobées qu’elle force les équipementiers à installer.

    Ce dont est capable la NSA

    L’agence n’est pas plus forte que les mathématiques. Elle n’a pas, estime l’expert en cryptographie Bruce Schneier, trouvé de passe-partout universel. L’ordinateur quantique n’a pas encore, selon la plupart des chercheurs, suffisamment progressé pour cracker toutes les méthodes de cryptographie actuelles.

    En revanche, la NSA a fait du lobbying pour affaiblir, parfois directement, certains standards de chiffrement, installé de nombreuses portes dérobées, souvent avec la complicité des équipementiers, et même forcé les acteurs Web à lui fournir un accès à leur trafic avant qu’il soit encrypté. Analogie de l’activiste Keith Ng : l’agence n’a pas la capacité d’ouvrir toutes les portes ; mais elle oblige les propriétaires à lui donner la clé, à installer des serrures pas très solides ou à laisser la fenêtre ouverte.

    Comment échapper à sa surveillance

    C’est compliqué, contraignant, et pas efficace à 100%. «Si la NSA veut accéder à votre ordinateur, elle y arrivera», prévient Bruce Schneier. Le problème, c’est que de nombreux moyens pour sécuriser sa connexion semblent compromis (VPN, logiciel de cryptage commerciaux, etc.).

    Les conseils de l’expert, publiés dans une tribune sur le site du Guardian :

    • Anonymiser son réseau en utilisant le client TOR. Le FBI a, certes, réussi à exploiter un bug, mais une mise à jour a bouché la faille et c’est toujours mieux que rien.
    • Crypter ses communications avec les protocoles TLS et IPsec.
    • Se méfier des logiciels propriétaires, qui disposent sans doute de failles installées par la NSA. Schneier conseille GPG, Silent Circle, Tails, OTR, TrueCrypt et BleachBit et de vérifier les clés publiques utilisées.
    • Avoir un PC qui n’a jamais été connecté à Internet. L’utiliser pour crypter un fichier sensible, puis le transférer par clé USB vers une machine reliée au Web.

    Faut-il être parano ?

    «Je suis parano. Mais le suis-je suffisamment ?», se demande toujours le paranoïaque. «Ça ne dérange que ceux qui ont des choses à se reprocher (terroristes, pédophiles et j’en passe) alors de quoi nous plaignons-nous ?», réagit un lecteur de 20 Minutes. Sauf que le droit à la vie privée est inscrit dans la déclaration universelle des droits de l’Homme des Nations Unies de 1970. La plupart des pays le garantissent à différents niveaux : Code civil en France (art. 9), Bill of Rights aux Etats-Unis. Si des exceptions sont prévues sur ordre d’un juge, les analystes de la NSA ont le pouvoir de passer outre, selon les documents fournis par Edward Snowden.

    Du côté des objectifs, il ne s’agit pas que de lutter contre le terrorisme. L’internaute français qui télécharge illégalement la dernière saison de Game of Thrones sur BitTorrent n’a sans doute pas trop à craindre de la NSA. Mais l’agence a mis sur écoute des délégations de nations amies à l’ONU. Des informations recueillies par le programme Prism semblent avoir servi à monter un dossier contre Kim Dotcom pour fermer MegaUpload, sans même un procès. Washington aurait aidé les autorités néo-zélandaises à espionner un journaliste déployé en Afghanistan. Et plusieurs analystes ont également utilisé leurs outils pour surveiller leur conjoint ou leurs amants.

    Schneier estime que le gouvernement américain «a trahi Internet» et «compromis son intégrité» en transformant le réseau «en une vaste plateforme d’espionnage» sans aucun garde-fou. Il y a un risque, estime-t-il, que les portes dérobées et les standards affaiblis puissent être utilisés par des hackers mal intentionnés. L’expert réclame un grand coup de balai et appelle tous les ingénieurs à réparer Internet pour revenir à une démocratie plus saine. La question du poète romain Juvénal a presque 2.000 ans mais elle est plus que jamais d’actualité : qui surveille les surveillants ? (Quis custodiet ipsos custodes ?).

    20 minutes  http://fortune.fdesouche.com/321193-nsa-comment-echapper-big-brother