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lobby - Page 2424

  • Plaintes contre les Femen sans réponse : Allô Mme Taubira ?

    Communiqué des cercles des avocats libres sur l’action des FEMEN :

    Mardi 12 février, un groupe d’activistes se disant appartenir aux « femen » a fait irruption dans la cathédrale de notre Dame, dévêtues, et recouvertes de slogans anti-chrétiens en hurlant des insanités telles que « fuck the pope ». Elles entendaient célébrer la démission de Benoit XVI et prétendaient dénoncer l’homophobie de l’Eglise catholique.

    Ce n’est malheureusement pas la première fois que ces activistes qui se prétendent féministes et qui ont été interdites en Ukraine, se livrent en France et en toute impunité à ce type d’exaction anti-chrétiennes. Le 18 novembre dernier, celles-ci avaient violemment attaqué le cortège des catholiques traditionnalistes qui manifestaient contre le mariage entre personnes du même sexe. Munies d’extincteurs, dévêtues de la même façon et affublées de slogans violemment anti-chrétiens, elles avaient commis par moins de quatre infractions pénales.

    A ce jour, et sauf erreur de notre part, il ne semble pas que la moindre poursuite ait été engagée à leur encontre. A contrario, certains pères de famille qui avaient défendu leur famille en novembre dernier en repoussant les femen ont été placés en garde à vue, mis en examen et placés sous contrôle judiciaire. Les plaintes déposées par les familles contre les activistes FEMEN sont à ce jour toujours sans réponse. Il y a à l’évidence une différence de traitement de la part des autorités politiques et judiciaires qui confine ici à la discrimination et au déni de justice.

    Combien d’agressions faudra-t-il tolérer avant de commencer à appliquer la loi et à défendre les catholiques comme des citoyens ordinaires ? Une telle agression aurait été à l’évidence impensable dans une mosquée. Faut-il rappeler que les jeunes gens qui ont pénétré dans une mosquée en construction en octobre dernier ont été interpellés, placés en garde à vue et placés sous contrôle judiciaire avec une interdiction de sortir du département ? Les FEMEN subiront elles le même sort ?

    Nul besoin d’être grand clerc pour discerner que derrière cette inaction volontaire du Ministère Public toujours prompt par ailleurs à faire la chasse aux idées jugées politiquement incorrectes par les ligues de vertu et la police de la pensée transparaît en arrière fond un climat de christianophobie latent. Le cercle des avocats libres qui regroupe des confrères et des membres des professions judiciaires attachées aux libertés mais également à la justice et l’équité, dénonce cette différence de traitement flagrant et appelle à protester énergiquement mais pacifiquement devant le ministère de la justice pour dénoncer ce traitement manifestement méprisant à l’encontre des chrétiens et demander l’application de la loi. Il communiquera prochainement sur la date et l’heure de ce rassemblement.”

    source Michel Janva

    http://fr.altermedia.info

  • 16/12/12 Tugdual Derville (1) argumente brillamment son opposition au Mariage Pour Tous !

  • Le RF Paris manifeste contre la culture de mort…

    Lors de la marche pour l’ « égalité », le 27 Janvier dernier, la section parisienne du Renouveau français a organisé une contre-manifestation, afin de réagir contre la culture de mort promue par les marcheurs :

  • Seulement 39% des Français adhèrent au projet de loi Taubira

    « Mariage pour tous ». Sondage IFOP pour Alliance VITA : la baudruche se dégonfle : Seulement 39% des Français adhèrent au projet de loi Taubira

    Au lendemain du vote en première lecture par l’Assemblée nationale du projet de loi Taubira, Alliance VITA a demandé à l’IFOP de réaliser un sondage sur l’adhésion réelle des Français à ce projet.

    En effet, jusqu’à aujourd’hui, les sondages ont séparé la question du mariage et de l’adoption, donnant jusqu’à 66% d’adhésion au « mariage pour tous ». Or, dans la loi française, ces deux réalités sont indissociables. Le slogan de « mariage pour tous » est donc réducteur et trompeur, puisque le projet de loi sur l’ouverture du mariage pour deux personnes de même sexe implique nécessairement, en France, l’adoption d’enfant.

    Alliance VITA a donc choisi de poser les 3 questions réellement en débat aujourd’hui : “Vous savez qu’actuellement en France, le mariage ouvre automatiquement la droit à l’adoption, c’est-à-dire qu’on ne peut dissocier mariage et adoption. Dans ces conditions, êtes-vous plutôt favorable :
    - Au droit au mariage pour des personnes de même sexe, assorti du droit d’adopter : 39%
    - A une union civile, qui accorderait davantage de droits que le PACS, sans pour autant permettre le droit à l’adoption : 36%
    - A aucun de ces deux projets : 21%”
    - NSP (ne savent pas) : 4%”

    Les résultats montrent que seulement 39% des Français adhèrent au projet de la loi Taubira Pour Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA : « Les membres de nos équipes VITA engagés sur le terrain rencontrent tous les jours des Français qui ignorent encore que le texte voté mardi dernier permet qu’un enfant soit adopté par deux hommes ou deux femmes. Or, notre sondage interroge les Français sur la réalité de la loi, et non sur la présentation édulcorée que la formule « mariage pour tous » en donne. Par souci de transparence, nous avons décidé d’adresser la totalité des résultats de ce sondage à chaque parlementaire, afin qu’il se prononce en connaissance de cause. Contrairement à ce qu’on entend trop souvent, seulement 39% des Français adhèrent à l’essentiel du projet de loi Taubira.

    Or, ce chiffre ne prend pas même en compte les perspectives de la procréation artificielle, face auxquelles les Français montrent encore plus de réticences. Selon nous, c’est le moment de se mobiliser avec force pour ne pas laisser la suite du processus législatif se dérouler sans opposition. Ce que les élus vont découvrir, c’est que la baudruche se dégonfle, puisque que l’on passe d’un taux d’adhésion de 66% à un modeste 39%, qui nous ramène à la réalité. Par ailleurs, ce sondage révèle que c’est une idée fausse de prétendre que la Gauche est unanime sur ce sujet, quand on voit la proportion importante d’électeurs de cette sensibilité qui n’y adhérent pas, notamment 43% des électeurs de François Hollande ».

    > Consulter les résultats du sondage

    Rappel : La prochaine manifestation nationale aura lieu le 24 mars 2013 à Paris. Tugdual Derville est par ailleurs porte-parole de la Manif Pour Tous.

    Alliance Vita

    http://www.actionfrancaise.net

  • Femen, Réaction de Jean-Marie Le Pen

    Ces femelles qui s’exhibent ainsi, pourquoi portent-elles des slips ? Quand on provoque par la nudité, on va jusqu’au bout. Cette réserve me parait très rétrograde et presque fascisante.

  • La fin du "cumul pour tous" ? Pas pour Najat Vallaud-Belkacem

    Lu ici :

    Najat"Lorsque la porte-parole du gouvernement lance une opération de communication, elle sait y faire. Point presse, interview... Najat Vallaud-Belkacem s'est autofélicitée le 4 février d'avoir démissionné de ses fonctions de conseillère municipale de Lyon et de conseillère communautaire du Grand Lyon afin de respecter "l'esprit" de la future loi sur le non-cumul des mandats. Et d'insister :

    Difficile d'être plus... clair ! Sauf que des zones d'ombre demeurent. Surtout pour la ministre des Droits des femmes, qui détenait jusqu'à aujourd'hui un double record au sein du gouvernement : trois mandats locaux et des indemnités atteignant le plafond légal de 2 757 euros. Une situation qui est loin d'avoir autant évolué qu'elle ne le laisse entendre.

    A l'inverse de plusieurs de ses camarades qui ont abandonné toute fonction ou toute rémunération dans leurs terres d'élection, Najat Vallaud-Belkacem conserve un mandat, celui de conseillère générale du Rhône, qui est aussi le mieux payé, de telle sorte qu'elle atteint toujours le même plafond."

    http://lesalonbeige.blogs.com

  • Quelle Europe voulons-nous ?

    Ce n’est pas un gaz, mais c’est franchement hilarant : il y en a encore qui veulent voir la Turquie adhérer à cette pauvre épave à la dérive qu’est « leur » Union européenne, ce mélange de monstre et d’Ubu, mâtiné de Kafka, noyée sous ses dettes, incapable d’exister vraiment…

    Alors qu’une autre Europe, une bonne Europe était, et reste possible, mais encore faut-il la vouloir…:

    http://sciencesetavenir.nouvelobs.com/monde/20130212.REU7...

    Profitons-en pour annoncer, pour demain, la vidéo du quatrième volet de notre Enquête sur la République, avec Alain Bourrit, consacré, justement, à l'Europe : Quelle Europe voulons-nous ? 

    europe,turquie

    http://lafautearousseau.hautetfort.com

  • Mariage homo : un changement de civilisation pour 0.3% de la population

     Environ 200.000 personnes, déclarent avoir un conjoint de même sexe et dans un cas sur dix vivre avec un enfant. Soit 0.3% de la population totale en France et 0.03%. Ces chiffres résultent d’une étude de l'Insee publiée hier jeudi, deux jours après l'adoption à l'Assemblée du projet de loi sur le « mariage pour tous ». Les socialistes feraient bien de réfléchir avant de prétendre œuvrer à l’intérêt général.

    Début 2011, en France métropolitaine, 31,7 millions de personnes majeures ont déclaré être en couple, 72 % être mariées et partager la même résidence que leur conjoint, de sexe différent, indique l'Institut national des études économiques dans son étude "Le couple dans tous ses états".
    L'Insee constate par ailleurs que les unions hors mariage se sont largement développées depuis une quarantaine d'années. Début 2011, 8,5 millions d'adultes se déclaraient en couple sans être mariés. Quatre pour cent d'entre eux, soit 1,4 million, étaient pacsés.
    Concernant les couples de même sexe, l'Insee en recense environ 100.000, dont six sur dix sont des couples d'hommes. Ces couples sont plus jeunes : la moitié a moins de 40 ans, contre 48 ans pour les personnes en couple hétérosexuel et près d'un membre d'un couple de même sexe sur quatre a moins de 30 ans.
    Autre constat dressé, 48 % des personnes se déclarant en couple de même sexe ont un diplôme universitaire et les trois quarts d'entre elles vivent dans des grands pôles urbains, contre 56 % des personnes en couple de sexe différent.
    Enfin, environ une personne en couple de même sexe sur dix réside avec au moins un enfant, qu'elle déclare comme le sien, celui de son conjoint ou un enfant commun, contre 53 % des personnes en couple de sexe différent, selon l'Insee.

     Les couples concernés sont dans huit cas sur dix des couples de femmes.

  • Le libéralisme réellement existant d’après Michéa

     Le libéralisme réellement existant d’après Michéa

    michea.gifL’aboutissement logique de la modernité libérale est, pour Jean-Claude Michéa, l’extension indéfinie des droits.

    Selon lui, la modernité libérale fabriquerait un homme politiquement correct et procédurier. L'appel aux avocats pour trancher les conflits lui sert de substitut au bon sens et à la morale commune d'antan. De manière contradictoire, la maxime soixante-huitarde selon laquelle « il est interdit d’interdire » a muté en un « besoin forcené d’interdire ». L’État s’y soumet, en censurant, contrôlant et interdisant les opinions « incorrectes ».

    Mais l’extension des droits, faute de limite morale, est sans fin. Le Droit se soumet à la force des revendications, et l’on assiste, selon le mot de Michéa, à mai 68 portant plainte contre mai 68. (1) Sans référents symboliques communs ni limites transcendantes (ou relevant du simple bon sens), les libertés rivales entrent fatalement en collision.

    Conséquemment, les conditions de la guerre de tous contre tous seraient à nouveau réunies. En fin de compte, le libéralisme réellement existant représenterait, la mort de la société. Son idéal d’équilibre serait lui-même porteur d’injustice. Ainsi, « tous les animaux sont égaux, mais certains le sont plus que d’autres » (Orwell) est pour Michéa la meilleure définition de la discrimination positive. (2) Celle-ci, idéal de substitution, masquerait en outre « la réconciliation pratique de la gauche avec l’économie de Marché. » (3) L’égalité économique serait ainsi écartée au profit de la lutte contre les discriminations de toutes sortes, forcément infinies puisque la société est diverse.

    Au bout du compte, l’extension se poursuit jusqu’à l’atomisation sociale. Peu importent les inégalités économiques, vive la diversité, l’horizontalité s'est substituée à la verticalité. Un pauvre appartient est un simple élément du paysage de la diversité. A ce titre, rien n’empêche de voir émerger des revendications loufoques. Depuis le milieu des années 1970, nous apprend Michéa, une Bald Pride est organisée chaque année par ceux qui considèrent l’alopécie comme une grave forme de discrimination. (4)

    Orwell a théorisé cette contradiction sous le nom de double-pensée, concept que reprend Michéa, à savoir deux propositions incompatibles formulées concomitamment. Dans les cas de lutte contre toutes les discriminations, rappelons au préalable que discriminer signifie distinguer. Refuser la distinction serait donc, en somme, comme refuser la diversité d’une société, puisqu’à moins d’aspirer à une homogénéisation totale, chacun serait perpétuellement potentiellement discriminé par rapport à autrui, d’une manière ou d’une autre. Cette demande de reconnaissance de diversité serait donc en même temps le refus, la mort de cette diversité.

    Du point de vue éthique, les conséquences seraient désastreuses. Rien ne s’oppose, note Michéa, à ce que la prostitution soit considérée comme un métier normal. Pour le justifier, il suffirait d’invoquer la liberté de disposer de son corps comme chacun(e) l’entend. Mais, ajoute-t-il ironiquement, si l’école est destinée à orienter le futur travailleur vers le Marché et que la prostitution est un métier comme un autre, le diplôme adéquat doit être prévu, tout comme ses conditions d’examen et de validation théorique et pratique. Dans le même ordre d’idées, il mentionne l’anecdote, malgré tout paradigmatique, des ouvrières licenciées pour cause de fermeture d’usine mais qui se sont vues proposer un reclassement en tant qu’hôtesses de charme dans un Eros Center. Tout comme a fait jurisprudence, en 2003, l’affaire où l’on jugea bon de se demander si des rapports cannibales entre personnes consentantes pouvaient être autorisés. (5) En refusant de moraliser, le libéralisme est ainsi condamné à une perpétuelle fuite en avant. L’altérité même se noie dans la réduction de l’Autre à un pur objet à usage unique de consommation touristique. Le potentiel humain à découvrir et avec qui tisser des liens est évacué. (6)

    Le nécessaire Marché total

    Pour éviter toute perte de contrôle,  cette fuite en avant des droits a besoin, poursuit Michéa, de s’appuyer sur le Marché, lieu où les intérêts s’équilibrent et s’harmonisent prétendument, par un « ordre spontané ». Pour continuer à faire tourner celui-ci, la propagande publicitaire, « sans laquelle le dressage capitaliste des humains resterait un vain mot » (7) est déterminante, car promotrice masquée des modèles à respecter et admirer. La domination sur les esprits est, de la sorte, plus insidieuse. Le néolibéralisme fonctionne davantage à la séduction qu’à la répression. La main invisible matriarcale, pour reprendre Michéa, a remplacé la main visible patriarcale. Et dans sa fuite en avant, le libéralisme se doit d’opérer une marchandisation complète, étendue à tous les domaines. Particulièrement attaché au football, Michéa a étudié les conséquences de la logique marchande sur ce sport, devenu une industrie. Le football serait devenu conforme lui aussi à la recherche libérale du moindre mal. L’argent, devenu le principal enjeu, aurait de ce fait vidé ce sport de sa substance. Il ne serait plus question désormais, tactiquement, « (…) de construire pour gagner, mais de détruire pour ne pas perdre. » (8) Le tournant décisif, l’arrêt Bosman de 1995, augmenta le nombre des transferts. Surtout, le devenir du football représenterait la transformation engendrée par la marchandisation de la société : « soumission des clubs au pouvoir de l’oligarchie financière […], médiatisation grotesque de l’événement sportif, lui-même trop souvent « commenté » par des experts incompétents, généralisation de la corruption et du dopage, […] multiplication des efforts pour substituer au joyeux public traditionnel des stades, connaisseur et gouailleur, la figure bariolée et nettement plus manipulable du supporter. » (9) L’argent prime sur l’attachement, au nom du professionnalisme. (10) Enfin, dans La double pensée, Michéa évoquait encore cette direction industrielle libérale du football, en citant Aimé Jacquet, ancien sélectionneur de l’équipe de France, qui déclarait que « le beau jeu est une utopie ».

    Le football ne serait qu’un des innombrables exemples de la même veine démontrant que la culture populaire, désormais, serait devenue une culture de masse, une standardisation des créations selon les lois de l’industrie destinées à pérenniser le système marchand. Une extension inévitable, pour Michéa, où l’homme, suite à la destruction du symbolisme par l’anthropologie capitaliste, est réduit au stade de « machine dévorante », ingurgitant ce qu’il appela ailleurs des « niaiseries œdipiennes ». (11) Le mécanisme psychologique à l’œuvre en serait la jouissance grégaire de biens inutiles mais perçus comme la condition d’accès à la jouissance, de préférence sans effort. Cette mutation, que Lasch a analysée dans son essai Culture de masse ou culture populaire ?, préfacé par Michéa, a été initiée aux Etats-Unis dès les années 1930. Baptisée le sloanisme (du nom d’Alfred Sloan, président de General Motors), elle a marqué le début de la révolution culturelle libérale. Une révolution consumériste qui, si nous reprenons les propos d’Orwell, vise au retour « vers l’animalité ». (12)

    De l’accélération anthropologique à l’ingénierie sociale

    Le « dispositif historique compliqué » du libéralisme lui confère une « ambigüité constitutive ». (13) L’École républicaine, par exemple, destinait à l’intégration au nouvel ordre marchand. Pourtant, des savoirs, vertus et attitudes contraires aux implications de cet ordre étaient encore enseignés, notamment par la culture classique. Pour Michéa des survivances de l'ancienne époque, notamment civiques, ont perduré, d'où le maintien de certaines valeurs contraires aux intérêts économiques, dont l’institution scolaire est un exemple. Mais malgré cela, l’Économie y devient toujours plus imposante, notamment grâce à un précédent ayant offert le contexte politico-culturel favorable pour que l’École mute. Cet infléchissement fut le passage par le mai 68 étudiant, cette transition libérale-libertaire.

    Le moment libéral-libertaire

    Historiquement pourtant, cet avènement du néolibéralisme n’était pas gagné d’avance. D’après Michéa, le modèle libéral a montré ses limites dans les années 1970, où il est entré en crise. Pourtant, il n’en est pas moins resté la seule voie envisageable pour les dirigeants. A ce moment, les côtés politico-culturels et économiques du libéralisme se seraient réellement imbriqués pour former le néolibéralisme. Dans cette symbiose, mai 68 a joué un rôle déterminant. Michéa insiste toutefois sur la nécessité d’éviter la confusion et l’essentialisme sur cette période. D’une part, expose-t-il, il y eut le mai 68 des travailleurs. Celui-ci fut, à l’en croire, la plus grande grève ouvrière du pays. Son but était d’élaborer des propositions alternatives au monde du Spectacle-Mode-Communication, dans une optique populiste. Ses idées s’avéraient donc irrécupérables par le libéralisme-libertaire – d’où les moqueries suscitées à l’encontre du baba-cool aspirant campagnard et éleveur de chèvres. Nous pourrions le résumer sous le slogan « A bas la marchandise ». De l’autre côté, la régression œdipienne du mai 68 étudiant se traduisait au contraire par « Vive la marchandise », et contribua à faire de la jeunesse, simple moment de la vie, un marché. (14) Où l’on assista donc, pour Michéa, à une libéralisation des mœurs, mais nullement à leur libération effective. (15) Ce qui explique entre autres facteurs, d’après lui, les fréquentes références du système marchand à l’imaginaire de mai 68 pour vendre ses produits. Et faire passer l’idée qu’en consommant, on était forcément un révolutionnaire luttant contre l’ordre bourgeois. En 1983-84, la Gauche au pouvoir dut proposer à la jeunesse un idéal de substitution mais compatible avec la mondialisation libre-échangiste. L’idéologie anti-raciste – non le fait de ne pas être raciste, mais de se proclamer anti-raciste (16) – permit ce glissement. A partir de là, toute critique de l’économie fut évacuée. Tout sujet gênant fut, dans le même ordre d’idées, accusé de faire le jeu du Front national.

    Le libéralisme-libertaire de mai 68 permit la promotion d’un modèle social atomiste, celui de l’individualisme libéral. Les survivances anciennes furent balayées comme bourgeoises et l’homme nouveau invité à vivre sans temps morts et jouir sans entraves. La famille traditionnelle, avec son modèle patriarcal, devenait le foyer du libertarisme. Indistinctement, toutes les figures symboliques immémoriales furent déclarées comme également archaïques. La Consommation, quant à elle, accéda au rang de métaphysique du désir et du bonheur. Les produits du Marché constituaient la condition de l’épanouissement. Les injonctions libérales-libertaires représentaient alors, pour Michéa, les « commandements les plus sacrés des Tables de la loi moderne ». (17) A condition, bien entendu, de pouvoir se permettre d'être le parasite qui échappe au processus de production. Celui-ci, aliénant et ne rétribuant que chichement les salariés, ne leur donne pas les moyens d’ériger le consumérisme en mode de vie. De plus, tenus par leur emploi, ils ne pouvaient pas se permettre de rester oisifs. Sans oublier que cette atomisation libérale est contraire aux formes de socialité traditionnelles encore présentes à ce moment sur le lieu de travail. Mais comme le précise par ailleurs Michéa, la société de consommation n’implique pas que tous aient les moyens de consommer.

    École & ingénierie sociale

    Dès lors, le système néolibéral n’a nullement besoin d’aiguiser la capacité critique des élèves. Au contraire, il doit créer une école en adéquation avec ses dogmes, ce qui expliquerait la crise de l’institution. D’après Michéa, l’Ecole n’a pour but que de former à « la guerre économique mondiale du 21ème siècle ». (18) L’ignorance, nous expose-t-il, serait devenue nécessaire à l’expansion de notre société. Précisons que ce qu’il entend ici par ignorance n’est pas tant le savoir que le déclin de l’intelligence critique : « L’expérience nous apprend qu’un individu peut tout savoir et ne rien comprendre. » (19) L’enseignement ne s’est donc pas démocratisé mais adapté aux vœux de l’ingénierie sociale. Brezinski, en 1995, a proposé le tittytainement, sorte de panem et circenses post-moderne. Après calcul – dans les cercles fermés – que deux dixièmes de la population mondiale suffisent à assurer la production, il proposa d’encadrer la population surnuméraire en la dérivant vers un abêtissement généralisé. Les principes libéraux se sont donc étendus à l’École, par l’influence des lobbies industriels et financiers européens, relayés par l’OCDE et la Commission européenne. (20) La double transformation nécessaire fut, dès lors, effectuée : l’enseignant dispensateur de savoirs s’est mué en animateur – d’où son besoin de théâtralité toujours grandissant – et l’École s’est changé en lieu de vie, une garderie citoyenne mais néanmoins ouverte aux marchandises et nombreuses associations municipales et « citoyennes ».

    Si l’École se soumet à cette orientation, il en est de même pour les autres secteurs. Il est question d’enseigner aux élèves un « illogisme politiquement utilisable ». (21) Les vrais savoirs et comportements civiques de base représentent, quant à eux, une menace pour le système, qui a davantage intérêt à produire un « consommateur incivil ». (22) La panacée restant toutefois, si l’on suit Michéa, la transformation de l’élève en crétin militant, l’anti-système piloté par le système, le faux marginal en réalité dans la norme. (23) La culture jeune est par exemple présentée comme une attitude rebelle, mais il s’agit en fait d’une rébellion rentable. Avec, en exemple paradigmatique, la « Caillera ». Michéa critique l’analyse essentialiste et strictement positiviste de la sociologie officielle, qui voit les délinquants comme des rebelles à l’ordre établi, des révoltés face à l’exclusion. La Caillera, pour lui, n’est pas intégrée à la société, car la société suppose le don et l’échange symbolique. En revanche, elle est intégrée au système capitaliste. Souhaitant juste devenir les « golden-boys des bas-fonds », les « Cailleras » ne feraient que recycler l’imaginaire capitaliste dont ils ont intériorisé les codes et les axiomes. Mais il ne s’agit pas, ajoute-t-il, d’une cause exclusivement sociale, car la délinquance aurait explosé au début des années 1970, en pleines Trente Glorieuses. Il s’agirait au contraire de la manifestation en actes de cet homme nouveau créé par l’axiomatique libérale, ne poursuivant que la recherche de son intérêt bien compris. Ceci, même aux dépens de toute décence et du sens humain des limites à ce qui se fait et ne se fait pas, en l’absence de montages normatifs arbitraires. L’impulsion libérale-libertaire, relayée par une École aux ordres de l’ingénierie sociale, a donc en fin de compte mis en place les conditions favorable à l’accélération de la mutation anthropologique induite par la mécanique libérale. (24)

    Thibault

    Notes:

    (1) Michéa (J.-C.), in Lasch (C.), Culture de masse ou culture populaire ?, préface, pp.18-19.

    (2) La double pensée, p.109.

    (3) Ibid., p.241.

    (4) Ibid., p.43n.

    (5) L’empire du moindre mal, respectivement scolie [D] du premier chapitre « L’unité du libéralisme », pp.60-61 pour les deux premières anecdotes, et p.98n pour la seconde.

    (6) Ibid., p.83.

    (7) Ibid., p.189.

    (8) Michéa (J.-C.), Les intellectuels, le peuple et le ballon rond, p.28.

    (9) Ibid., pp.25-26.

    (10) Orwell éducateur, pp.115-116. Nous y apprenons sous la plume de Michéa que « le gardien de but de l’Olympique lyonnais, Grégory Coupet, ayant commis la faute d’évoquer son rapport au Club en termes d’« attachement », il était logique que Jean-Michel Aulas, PDG de l’entreprise « Olympique lyonnais » le corrige aussitôt : « J’ai trouvé ses remarques étonnantes, parce que, quand on est professionnel, on ne parle pas d’amour mais d’argent, et ça n’a rien de choquant » (France Football, 11 juillet 2003) ; comme quoi, à Madelin, Madelin et demi. »

    (11) L’enseignement de l’ignorance, p.37.

    (12) Orwell (G.), Essais, articles, lettres, volume IV, 19, « Les lieux de loisirs », p.104.

    (13) L’enseignement de l’ignorance, p.32.

    (14) Ibid., [E] « A propos de mai 68 », p.95n2.

    (15) Dans Orwell éducateur, Michéa pointe ainsi « la différence entre une libération authentique (qui accroît, par définition, notre puissance de vivre humainement) et une simple libéralisation des mœurs, qui, selon la formule de Lasch, n’autorise les individus à s’émanciper de la Tradition que pour les soumettre aussitôt à la tyrannie de la Mode. », scolies II, [E], p.48. C’est Michéa qui souligne.

    (16) « Quant aux fondements psychologiques réels de l’ « antiracisme » perpétuellement affiché par les stars du showbiz ou les professionnels des médias, Rousseau, dans l’Emile, avait déjà tout dit : « Défiez-vous – écrivait-il – de ces cosmopolites qui vont chercher au loin dans leur livre des devoirs qu’ils dédaignent de remplir autour d’eux. Tel philosophe aime les Tartares pour être dispensé d’aimer ses voisins. » Quiconque a fréquenté de près ces gens-là ne peut avoir aucun doute là-dessus. », L’empire du moindre mal, p.83n. C’est Michéa qui souligne.

    (17) Ibid., p.36.

    (18) Ibid., p.39.

    (19) Ibid., p.15n.

    (20) Impasse Adam Smith, pp.28-29.

    (21) L’enseignement de l’ignorance, p.47n1.

    (22) Ibid., p.48.

    (23) Michéa (J.-C.) in Lasch (C.), La révolte des élites – et la trahison de la démocratie, preface, p.12.

    (24) Ibid., [C] « La Caillera et son intégration », pp.79-86.

    Source: Scriptoblog

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Projet « Parlement & Citoyens » : le PS craint une « OPA de la fachosphère »

    Le FN cannibalise le lancement du projet Parlement & Citoyens

    Une image inédite… et un certain malaise. Marion Maréchal-Le Pen et Louis Aliot (FN) assis côte-à-côte, presque épaule contre épaule, avec le député Bruno Le Maire (UMP) et le sénateur Joël Labbé (EE-LV), dans un salon de réception de l’Assemblée nationale. Tous ces parlementaires étaient présents mercredi soir, avec des représentants de plusieurs think tanks, au lancement du projet web Parlement et Citoyens, un site qui permet aux internautes de participer directement à l’élaboration de propositions de loi soumises par des parlementaires. Une occasion dont le Front national n’a pas manqué de profiter. «Un événement et une victoire pour nous», disait même Louis Aliot, le vice-président du Front national et animateur du think tank Idées Nation, y voyant un symbole de la «légitimisation» du FN au parlement. [...]

    Pour le député Dominique Raimbourg (PS), il s’agit d’une «tentative intéressante d’amener les citoyens à participer à la complexité des choses».

    Quid du risque de voir la «fachosphère», très active sur Internet, faire une OPA sur le projet en «trollant» les débats  ?

    «Individuellement, ils sont probablement plus fort que toutes les autres forces politiques à ce niveau-là, c’est vrai. Mais collectivement, tous les autres partis représentés sont plus forts qu’eux donc il y aura un équilibre. Les échanges seront de toutes façons modérés.» [...]

    Libération

    http://www.fdesouche.com