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lobby - Page 2441

  • Argentine : Ces vieux démons qui hantent le pays

    Décembre 2001. Buenos Aires se déclare en faillite sur près de 100 milliards de dollars. Onze ans après, l’Argentine continue d’en payer le prix. Banni des marchés financiers mondiaux, harcelé devant les tribunaux, le pays est de plus en plus isolé sur la scène internationale.

    Par Isabelle Couet |

    Lorsque le « Libertad » pénètre dans les eaux ghanéennes en ce jour d’octobre 2012, son destin est scellé. Le majestueux trois-mâts argentin, avec à son bord 300 marins, a renoncé à accoster au Nigeria par crainte des pirates. Mais dans le port de Tema c’est un autre adversaire qui l’attend :

    Elliott, le fonds d’investissement du milliardaire américain Paul Singer. On lui prête le nom de fonds « vautour » car, tel un charognard attiré par l’odeur du sang, il rôde autour des États et des entreprises au bord de la faillite.

    L’ennemi juré de Buenos Aires a suivi la frégate et obtenu l’accord d’un tribunal du Ghana pour la saisir. Coutumier de ces opérations musclées, Elliott a déjà tenté de s’emparer des avoirs de la Banque centrale d’Argentine aux États-Unis, et se bat devant les tribunaux français pour mettre la main sur les redevances pétrolières de la filiale de Total opérant en Terre de feu et dans le bassin du Neuquén. Son but ? Imposer son chantage à l’État argentin, qui refuse de le rembourser, à la suite de la retentissante faillite de 2001, la plus importante de l’histoire jusqu’à celle de la Grèce en début d’année.

    Dimanche, le Tribunal international du droit de la mer a ordonné la restitution du navire. L’affaire suit son cours mais l’incident du Ghana vient rappeler à l’Argentine que, en dehors de ses frontières, le danger est partout.

    Pas vraiment une nouveauté pour un pays qui ne s’aventure plus sur les marchés de capitaux internationaux depuis onze ans, par peur d’une saisie sur ses titres de créance.

    Depuis la crise de 2001, plus de 800 poursuites ont été engagées à l’étranger et d’innombrables procès instruits sur le sol argentin. Cette année, les événements ont pris une tournure funeste.

    Le 26 octobre, l’impensable s’est en effet produit.

    La cour d’appel des États-Unis a sommé Buenos Aires de rembourser Elliott et Aurelius, un autre fonds spéculatif qui achète des actifs dont la valeur de marché a fondu. Ces deux impitoyables créanciers détiennent des emprunts argentins en droit de New York, qui ont été émis avant les opérations de restructuration de dette de 2005 et 2010, auxquelles ils n’ont pas participé.

    La justice américaine exige qu’ils soient remboursés pleinement, chaque fois que Buenos Aires honore ses paiements à l’égard des prêteurs qui ont, eux, accepté de faire des sacrifices. La somme en jeu s’élève à 1,33 milliard de dollars. Un montant trop faible pour mettre le pays à genou, mais qui a pourtant failli provoquer un défaut de paiement le 15 décembre, si l’Argentine n’avait finalement bénéficié d’un sursis. Car, pour respecter le principe d’égalité entre ses créanciers, Buenos Aires risquait tout simplement de stopper tous ses remboursements. Une menace prise au sérieux par les agences de notation. L’intrépide Cristina Kirchner n’a-t-elle pas juré qu’elle ne verserait jamais rien aux fonds « vautours » ?

    « Aussi longtemps que je serai présidente, ils pourront garder la frégate mais personne ne portera atteinte à la liberté, à la souveraineté et à la dignité de ce pays »,

    a déclaré avec emphase la veuve de l’ancien président Nestor Kirchner. Les plus radicaux qualifient de « crimes contre l’humanité » les agissements des fonds. Dans le camp adverse, on invoque plus prosaïquement le respect des contrats. Argument qu’a retenu la justice américaine. Le défaut n’a pas eu lieu, mais la bataille continue. Dans ce combat homérique, l’ancien élève modèle de l’Amérique latine s’est choisi un puissant allié : le cabinet américain Cleary Gottlieb, qui s’est forgé une noble réputation en prenant la défense des États en délicatesse avec leurs créanciers.

    Ses brillants avocats, qui ont aussi œuvré à la restructuration de la dette grecque, ont influencé le droit de la dette souveraine des dernières décennies. Le cabinet épaule l’Argentine depuis le début, ce qui lui assure une confortable rente de plusieurs dizaines de millions de dollars par an, estiment des spécialistes. Mais la cuisante défaite du 26 octobre a fissuré l’idylle. Des députés argentins militent pour répudier tous les contrats avec Cleary Gottlieb.

    Malmené par les tribunaux américains, cible de plaintes devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi) – l’Argentine est citée dans 14 % des affaires en cours, impliquant entre autres EDF, Suez, Vivendi et Total – le pays est aussi de plus en plus isolé sur le plan diplomatique. La nationalisation de YPF, la filiale de la compagnie pétrolière espagnole Repsol, en mai dernier, a choqué le monde entier. Ce n’est pas un hasard si, peu de temps après, l’Union européenne a saisi l’Organisation mondiale du commerce (OMC) au sujet des restrictions imposées par Buenos Aires sur les importations.

    La crispation est telle que récemment, l’Espagne, les États-Unis mais aussi l’Allemagne ont voté contre l’octroi d’un prêt de 60 millions de dollars de la Banque interaméricaine de développement en faveur de l’Argentine. Le prêt a quand même pu être accordé, mais la fronde a blessé l’ardente « Reina ». « Ils s’obstinent à nous punir parce que nous sommes le mauvais exemple d’un pays qui se construit et se lève sans la tutelle de quiconque », a réagi la présidente. Plus grave, le Trésor américain menace désormais de s’opposer à l’extension des crédits de la Banque mondiale, considérant que l’Argentine ne fait pas « son devoir vis-à-vis des créanciers et ne collabore pas avec les institutions internationales ».

    La France, elle, brille par son silence. La présence de plusieurs fleurons tricolores en Argentine, comme Renault, Total, Carrefour, ou Saint-Gobain, explique sans doute la réticence de Paris à hausser le ton, en dépit des promesses non tenues, comme le projet de TGV d’Alstom. A y regarder de plus près, l’attitude de la France est néanmoins ambiguë. Plusieurs groupes hexagonaux, à l’instar de BNP Paribas, se sont dressés contre Buenos Aires à la suite de la faillite de 2001 et n’ont rendu les armes qu’en 2010, lors de la deuxième opération d’effacement de dette.

    Quant au Club de Paris, cette association des pays créanciers les plus riches, présidée par le directeur du Trésor français, il n’a toujours pas renoncé à se faire rembourser son prêt d’environ 8 milliards d’euros. Les annonces de renégociation se succèdent depuis des années, mais les statuts du Club de Paris l’empêchent de procéder à un abandon de créances sans une intervention du Fonds monétaire international (FMI). Ce que Buenos Aires refuse catégoriquement. Car, entre le FMI et son ancien favori, les relations sont glaciales. La rupture remonte à 2001, mais les motifs de querelle sont sans fin. Dernier en date : les statistiques officielles.

    Le FMI a tapé du poing pour obtenir des chiffres d’inflation réalistes. « [L'Argentine] a un carton jaune et a trois mois pour éviter le carton rouge », a asséné Christine Lagarde, la directrice du Fonds, en septembre. Piquée au vif, la présidente argentine a eu ce trait mordant : « Nous ne sommes pas une équipe de football. Nous sommes une nation souveraine. Et la crise économique n’est pas un jeu[…]. Quant à parler de sport, il est clair que le président de la Fifa conduit sa mission de bien meilleure manière que les principaux dirigeants du FMI. » Le pays, dont l’orgueil a toujours irrité ses voisins, a-t-il les moyens de faire le vide autour de lui ? L’Argentine, qui a sombré dans la crise à la suite de deux chocs successifs à la fin des années 1990 – la crise russe et la dévaluation du réal brésilien -, avait un temps réussi à redresser la barre.

    Mais cette époque est révolue. Le modèle de croissance qui prévalait jusqu’en 2005-2007 s’est essoufflé. Plus de marges budgétaires, une banque centrale pillée par l’État, une inflation qui s’envole au-dessus de 20 % (contre 10 % selon les données officielles), érodant la compétitivité du pays et étouffant le peuple, encore traumatisé par le « corralito » (le gel des retraits bancaires)… « L’économie a fortement décéléré en 2012 en raison de l’interventionnisme de l’État […]. Les récentes manifestations montrent que la population est mécontente à plusieurs titres : l’inflation élevée, les contrôles des changes très durs, des infrastructures qui se délitent et la corruption », pointe Fitch. Dans ce contexte, les entreprises souffrent d’un accès difficile aux capitaux. « L’Argentine a de grandes ambitions dans le secteur de l’énergie, mais elle ne peut pas s’autofinancer ; il faut qu’elle change d’attitude pour attirer des flux d’investissement », tranche un observateur.

    Onze ans après sa faillite, l’option que proposait l’Argentine, en s’émancipant du joug du FMI, ne fait plus rêver. La Grèce, dont les Européens redoutaient qu’elle ne suive l’exemple argentin, a choisi une autre voie. Athènes n’avait de toute façon pas les atouts du pays d’Amérique latine, notamment ses richesses naturelles. Une dévaluation consécutive à une sortie de l’euro – comparable à la fin du régime de taux de change fixe entre le peso argentin et le billet vert – aurait été une catastrophe pour son économie, même en établissant des contrôles de capitaux.

    Quant à l’effacement de dette, il a été savamment pensé pour éviter les écueils argentins. Les avocats-conseils ont cette fois étroitement serré les mailles du filet afin que des hordes de créanciers n’échappent pas à la restructuration. « Le cas argentin illustre comment tout faire de travers. Une décennie plus tard, le pays n’a toujours pas pu revenir sur les marchés internationaux et est plongé dans le pire imbroglio juridique qu’un Etat ait connu, confie Mitu Gulati, éminent spécialiste de la dette souveraine. Par contraste, la Grèce a sans doute procédé à la restructuration de dette la plus brutale de l’histoire et s’en est sortie relativement indemne. »

    Les Échos  http://fortune.fdesouche.com

  • Dérisoire lavage de cerveaux

    par

    L’intensité du lavage de cerveau sur les ondes traduit toujours le degré de panique des « élites » médiatiques. Sur le « mariage pour tous », rien ne nous aura été épargné :  sur Europe 1 vendredi à 7 heures un conseiller municipal parisien vociférant contre Frigide Barjot dont la réponse, inaudible, se perdait dans le brouhaha, puis un prêtre catholique, interviewé pendant dix minutes pour expliquer son engagement en faveur de la réforme. Le soir au 20 heures de TF1, en guise d’illustration du contexte de la manifestation de dimanche, un reportage de dix minutes consacré à la détresse d’adolescents victimes de l’homophobie et de l’intolérance de leurs parents. Samedi soir, l’égérie du mouvement jetée seule dans l’arène de « On n’est pas couché », lynchée par trois contradicteurs furieux et un public bruyamment hostile. Le compte rendu de la manifestation parisienne sur FR3 régional, était de la même veine: reportage centré sur les quelques extrémistes présents, longue interview d’une passante ulcérée. Dans l’ensemble pourtant, le bilan d’un mouvement avant rassemblé 800000 personne semble avoir  imposé un net changement de ton aux journaux de 20 heures de dimanche sur TF1 et France 2 qui ne pouvaient que prendre acte du succès des organisateurs.

    Une précision quand même : l’argument du Garde des Sceaux selon lequel la question du mariage homosexuel ne se prête pas juridiquement au référendum semble contestable : l’article 11 prévoit bien la possibilité d’organiser un référendum relatif à une question « sociale » et on ne voit pas ce qui s’opposerait à un choix du chef de l’Etat d’organiser une consultation nationale sur un tel sujet qui concerne la vie quotidienne de tous les Français. Alors, pourquoi cette solution, somme toute logique, est-elle écartée par le gouvernement ? La vérité, c’est que le spectre obsédant du référendum de mai 2005 sur la Constitution européenne, gagné par le non avec 54% des voix, domine les esprits: dans les mois qui avaient précédé le scrutin, plus le couvercle de la pensée unique se rabattait sur la presse, les radios et les télévisions, plus le « non » montait dans les sondages. Un phénomène analogue est en cours, notamment sur la question du droit à l’adoption et à la PMA, si l’on en juge par la courbe des enquêtes d’opinion. La pensée unique, quand elle atteint un tel niveau dans la manipulation, devient inopérante, contre-productive. Le sentiment d’être manipulés pousse les citoyens à rejeter le message qu’on veut leur imposer. Ils n’écoutent plus les ondes « officielles » et s’en remettent à tous les autres canaux d’information ou de réflexion en particulier Internet et leurs réseaux personnels. C’est ce que les élites médiatiques, qui pensent et répètent uniformément la même chose sur tous les sujets possibles, ne comprendront jamais. La mobilisation de la société civile autour « du droit de l’enfant à un père et une mère« , qui s’est cristallisée dans la manifestation du 13 janvier, a un caractère massif, venu des entrailles du pays. Imaginons un instant qu’un référendum associant mariage pour tous, droit à l’adoption et à la PMA ait lieu dans les 45 jours: le non l’emporterait probablement avec 54% des voix. Cela fait peu de doute au vu de l’évolution de la courbe des sondages. Telle est la vraie raison du refus de recourir au référendum.

    Maxime TANDONNET http://maximetandonnet.wordpress.com

  • Grand Orient de France : secte stalinienne

    La religion de la République vient au secours des LGBT

    Dans une position publiée sur son site (actuellement inaccessible), le Grand Orient de France s’indigne de la Manif pour Tous :

    "Depuis la mise en œuvre concrète de cette promesse de campagne présidentielle, un vaste mouvement de contestation a été lancé par les religions monothéistes confondant à dessein le contrat de mariage régi par le Code civil, issu de lois votées par le Parlement de la République française, et l’organisation du mariage religieux au gré des croyances des pratiquants de tout culte. Cette situation française est étonnante quand on constate que ce même droit au mariage pour tous a été reconnu par de nombreux pays où l’Eglise catholique est influente, comme en Espagne ou au Portugal et où l’Eglise anglicane ne conteste pas la décision du Premier Ministre britannique de proposer la même évolution en Grande Bretagne. Devant la violence du débat qui s’instaure, le GODF en appelle à la sérénité et au respect des règles démocratiques dans le fonctionnement des services publics. Ainsi, aux responsables religieux qui s’érigent en conscience morale, il pourrait être rappelé quelques entorses à la légalité :

    - l’utilisation, à des fins de propagande, des émissions religieuses diffusées par le service public France Télévisions le dimanche matin et financées sur fonds publics, pour dénigrer en décembre 2012 le projet de loi déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale ;
    - le non respect de l’interdiction de propagande politique dans les lieux de culte affectataires au titre de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat (article 35) : sermons, remises de tracts appelant à des manifestations, diffusion de lettres ouvertes aux politiques... qui constituent autant de « discours prononcé » constituant un « provocation directe à résister à l’exécution des lois ou actes légaux de l’autorité publique » ou tendant à « soulever ou à armer une partie des citoyens contre les autres »
    - la violation de la loi Debré du 31 décembre 1959 sur les établissements sous contrat, par une utilisation abusive du « caractère propre » des établissements, dont les enseignants sont payés sur fonds publics. [...]"

    Le Grand Orient protège ses petits. Il est en effet de notoriété que cette loi a été conçue dans ses convents.

    Le Salon Beige

  • Encore un scandale du côté de l’Union européenne : elle finance des mosquées turques, hors de son territoire !

    Le député européen du Vlaams Belang Philip Claeys a découvert que l’Union européenne va donner de l’argent pour des mosquées turques située dans le Nord de Chypre, occupé par la Turquie.

    En 1974, l’armée turque a envahi Chypre et occupé le Nord de l’île. Les Grecs en ont été chassés, des milliers d’entre eux ont été assassinés. Des centaines d’églises grecques orthodoxes et de monastères ont été détruits par les Turcs, pillés, brûlés et depuis lors négligés.

     

    Depuis 2004, Chypre est membre de l’Union européenne, mais la Turquie poursuit l’occupation de la partie située au Nord. Les Turcs refusent d’entretenir les restes des églises orthodoxes situées dans leur zone.

     

    Après une longue opposition des Turcs, la Commission européenne a maintenant décidé d’établir une liste de 11 monuments prioritaires au sein des deux communautés qui doivent recevoir de l’argent. Les Turcs ont placé, en tant que provocation, quatre mosquées sur la liste. Pas de problème pour l’Union européenne : elle s’engage à verser 4 millions d’euros et encore plus d’argent suivra.

     

    Pour Philip Claeys, « l’Union européenne va donc payer aux occupants au profit de bâtiments qui sont le symbole de l’occupation. Pas étonnant que l’Union européenne ne soit prise au sérieux nulle part dans le monde. »

     

    Source : Lionel Baland

  • CRISE FINANCIÈRE De Ponzi au scandale Madoff (archive 2009)

    Le naufrage - à 50 milliards de dollars - du célèbre courtier américain Bernard Madoff plonge le monde économique dans la stupeur. Et si le système financier lui-même était une vaste escroquerie...
    Le prix Nobel a rendu les armes. Paul Krugman, professeur d'économie à l'université de Princeton, analyste de la mondialisation, homme de rigueur, qui a éduqué des générations d'étudiants dans la croyance que l'économie obéit à des lois rationnelles, même si elles peuvent être iniques, a jeté l'éponge devant le dernier scandale de la finance. « Le monde est devenu fou, il est devenu Madoff » : voici comment il conclut son éditorial du 22 décembre 2008 dans le New York Times.
    Les Madoff hantent l’économie mondiale
    La découverte de l'escroquerie gigantesque - d'un montant approchant les 50 milliards de dollars - organisée par l'une des figures de proue de Wall Street, porte en effet un nouveau coup à l'édifice, déjà bien fragilisé, de la finance. Bernard Madoff, gestionnaire renommé de sociétés de courtage et ancien patron de l'indice Nasdaq, proposait à ses clients fortunés de lui confier leurs capitaux en échange de rendements hors du commun - parfois jusqu'à 20 %. Mais, la crise financière a brutalement dévoilé le pot aux roses, de nombreux clients, rattrapés par les mauvais résultats de la Bourse, réclamant le retrait de leurs fonds. Ces opérations se montaient à près de 7 milliards de dollars, somme que Madoff était incapable de fournir, puisqu’il payait, depuis des années, ses rendements énormes en puisant simplement dans les dépôts de ses nouveaux clients.
    « À quel point l'histoire de Madoff est-elle différente de celle de la finance dans son entier ? » poursuit Paul Krugman dans son éditorial, doutant de la validité de l'ensemble du système. La réponse est à la fois simple et tragique : il n'y a aucune différence et la prééminence de la rapacité sur la raison est une véritable constante. Il est évident que les Madoff hantent l'économie mondiale depuis longtemps. Pour preuve, reconnaissant pour la première fois que son entreprise ne reposait que sur du mensonge, le financier de Wall Street a, selon le New York Times, tout de suite donné la clé de son système : « Pour résumer, c’était un système de Ponzi. » Dit autrement, une pyramide de Ponzi, du nom de Charles Ponzi, un Italo-Américain resté dans l'histoire pour avoir escroqué des dizaines de milliers de personnes à qui il offrait des rendements intenables, en utilisant l'argent des derniers déposants.
    Tricherie
    En 1920, Charles Ponzi découvrit qu'il existait un moyen simple de faire de l'argent avec la Poste grâce au système des International Postal Reply Coupon (coupons réponses internationaux). Ces bons, servant alors à affranchir le courrier depuis n’importe quel endroit sur la planète, avaient une valeur variant selon leur pays d'achat. Du fait de l'inflation qui touchait l'Europe, un coupon acheté en Italie valait moins cher qu’aux États-Unis. En jouant sur cet écart, Ponzi réalisa des plus-values parfaitement légales. Mais, il créa alors à Boston une entreprise d'investissement, la Securities Exchange Company, et promit, grâce à sa méthode, d'offrir un taux de 50 % de retour sur investissement en quarante-cinq jours. En quelques mois, l'argent afflua par dizaines de millions de dollars. Charles Ponzi devint millionnaire et célèbre. Mais sa réussite fulgurante rendit également suspicieux. La presse calcula alors que pour pouvoir offrir les rendements promis, il fallait qu'existent 160 millions de coupons réponses internationaux. Or, seulement 27 000 étaient en circulation. Ponzi ne pouvait donc offrir de tels rendements qu’en trichant.
    Croyance et profits
    Cette histoire est devenue emblématique des fausses promesses offertes par la finance. Une "chaîne de Ponzi" repose sur la croyance que l'on va réaliser des profits inédits. Attirée en masse par les promesses financières, la clientèle accourt et les capitaux affluent, permettant de respecter l'engagement initial. Jusqu'à ce que quelqu'un crie "le roi est nu" et que la bulle spéculative explose. Dans une telle histoire, il faut un escroc et, surtout, des clients crédules. Par certains côtés, la crise des subprimes a été le résultat d'une arnaque à laquelle le monde de la finance dans son ensemble s'est laissé prendre en croyant qu'il était possible de construire des produits financiers sans risque sur la base des crédits immobiliers des ménages américains pauvres.
    PATRICE MALLET L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 15 janvier au 4 février 2009

  • Un Français sur soixante-cinq

    Le 13 janvier, à Paris, la rue a parlé. Cette immense manifestation pour la famille, une des plus grandes depuis cinquante ans, marque une vraie renaissance.

    Une fois l’effet de surprise provoqué par l’ampleur de la mobilisation estompé, escamoté même, qui s’est vraiment interrogé sur les raisons profondes qui ont poussé ces 800 000 à 1 million de manifestants – 1 Français sur 65 ! – à faire des kilomètres pour affronter pendant des heures le froid et la boue du Champ-de-Mars ? Fallait-il que les consciences soient obscurcies pour refuser de voir ce qui crevait les yeux, ce dimanche 13 janvier, fête du baptême du Seigneur…
    Cette manifestation, une des plus grandes depuis cinquante ans, n’était pas un baptême au sens chrétien du terme, mais une renaissance, un début de régénération, certainement.

    Renaissance inattendue, car totalement en décalage avec l’image de la famille qu’en donnent les séries télévisées, où tous les choix se valent et où le sentimentalisme domine. Tous ces manifestants étaient la preuve joyeuse et pacifique d’une réalité conjugale et familiale qui constitue, envers et contre tout, le socle solide d’une société digne de ce nom. Signe visible aussi de cette France charnelle qui sort de son silence pour demander qu’on la prenne enfin en considération. France des familles, des écoles et des paroisses, soucieuse de ne pas laisser dilapider cet héritage à transmettre aux futures générations. France qui se relève, aiguillonnée par la parole libre et vraie de l’Église.

    Certes, il reste encore à trouver une expression politique à cette formidable réaction populaire, née en dehors des partis. À l’avenir, il faudra qu’émergent de nouvelles figures, issues du secteur associatif. En attendant, cette mobilisation laissera des traces, et d’abord dans l’esprit des élus : lors du débat à l’Assemblée, les parlementaires devront se souvenir qu’ils ont des comptes à rendre à près d’1 million de manifestants ! Ainsi que les maires, qui eux joueront leur réélection en 2014.

    Au plus haut niveau de l’État enfin, l’absence de réaction et le déni de réalité face à ce mouvement semblent pour le moment incompréhensibles. Conséquence d’un éloignement du pays réel ? Ou bien stratégie d’effritement progressif de tout ce qui constituait les protections de la famille : juridiques, aides financières, et désormais anthropologiques ? Dans ce dernier cas, François Hollande devra se souvenir qu’en Espagne, référence de ceux qui prônent le mariage « unisexe », le modèle libéral-libertaire de Zapatero a fini par échouer sur le mur des réalités.

    Editorial de Aymeric Pourbaix dans Famille Chrétienne

    http://fr.altermedia.info

  • Une enquête accablente pour la communauté LGBT

    Minute6.pngL’Institut de veille sanitaire (InVS) est inquiet. Depuis douze ans, les « comportements sexuels à risque de transmission du virus du sida et des infections sexuellement transmissibles sont en hausse constante chez les homosexuels…

    29 % d’entre eux déclarent « avoir plus de 10 partenaires occasionnels ». On ne parle pas ici de morale mais bien de santé publique. Et de contamination. Et d’irresponsabilité criminelle. Car 14 % des homosexuels disent n’avoir « jamais » effectué de test VIH de toute leur vie. De sorte que si on sait qu’il y a 69 % de séronégatifs et 17 % de séropositifs (dont un quart dont l’infection est « hors de contrôle »), il reste 14 % de « séro-interrogatifs ». C’est l’homosexuel à tempérament normand en quelque sorte: p’têt ben qu’oui, p’têt ben non… Et qui surtout se contrefout de savoir s’il a chopé une saloperie ou pas, et peut donc la transmettre!

    Car côté fidélité ou abstinence, on a vu mieux. Pour faire simple: plus on est sûr de sa santé, moins on batifole. Encore que tout soit relatif. « Seuls » 23% des séronégatifs avouent avoir eu des pénétrations (entre garçons) « non protégées avec des partenaires occasionnels de statut VIH différent ou inconnu dans les douze derniers mois ». Le pourcentage monte à 58 % chez les « séro-interrogatifs » et à 64 % chez les séropositifs. Et à 63 % chez les séropositifs dont l’infection est hors de contrôle! Les chiffres sont accablants, la comparaison avec la précédente en quête de même type, réalisée en 2004, l’est tout autant: les « comportements sexuels à risque » grimpent aussi vite que la courbe du chômage! De façon continue, inexorable, malgré toutes les campagnes dites de prévention ou d’information, malgré toutes les incitations à se protéger, à se faire dépister, à adopter un comportement « responsable », etc.

    Dans un résumé schématique, l’InVS et l’ANRS écrivent – résignés? – qu’il existe un nombre « incompressible » de « non testés », que la proportion de séropositifs augmente, et, en des termes plus choisis bien sûr, que ça baise de plus en plus n’importe comment (encore que…) et avec n’importe qui sans se préoccuper de l’état de santé du « partenaire »!

    http://fr.altermedia.info

  • [Tribune libre] Emission “Mots croisés” sur le mariage homo : les leçons d’un débat – par Frédéric Barnier

    [Tribune libre] Emission “Mots croisés” sur le mariage homo : les leçons d’un débat – par Frédéric Barnier

    PARIS (NOVOpress) - Lundi soir sur France 2, l’émission Mots croisés donnait la parole à quelques acteurs du débat sur l’ouverture du mariage aux homosexuels : Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement ; Henri Guaino, ancienne plume de Nicolas Sarkozy ; Bruno Gollnisch du FN ; Barbara Pompili, co-présidente du groupe EELV à l’Assemblée et l’abbé Grosjean du diocèse de Versailles. Un constat s’impose : le camp des “anti” a remporté la bataille. C’est si rare que la droite gagne un débat d’idées qu’il est important de le noter. On peut tirer plusieurs leçons de cette foire d’empoigne qui, pour une fois, n’a pas viré à la victoire triomphante du camp autoproclamé du Progrès.

    D’abord, ce débat sur une question essentielle, anthropologique même puisque le mariage homosexuel interroge notre regard sur la nature de la famille et sa place dans la civilisation, a permis à la droite… d’être vraiment à droite. Et ce de plusieurs manières. D’abord en défendant la famille contre les savants fous de la majorité, 343 alchimistes en tout et pour tout*, qui prétendent décider entre eux, confortablement installés dans leurs bancs rembourrés, de détruire cette institution plurimillénaire qu’on appelle la famille en la vidant de son essence même : la parité et la complémentarité homme-femme, père-mère. L’un des moments forts du débat fut le récit de son enfance par Henri Guaino, « élevé par deux femmes », sa mère et sa grand-mère : « Vous ne me feriez pas dire que deux personnes de même sexe ne peuvent pas donner un immense amour à leurs enfants (…) Je n’aurais permis à personne de dire que ce n’était pas ma famille ». Mais « Vous ne saurez peut-être jamais toutes les blessures et les douleurs d’un enfant qui n’a pas eu de père (…) Les enfants qui n’ont pas de père ont des blessures secrètes ». A ce moment précis, la droite était le camp de l’émotion. Evidemment, celle-ci fut si souvent au pouvoir ces dernières décennies que la gauche avait oublié ce que ça faisait que d’être dans le camp des révolutionnaires froid et obtus. Ce débat le lui a rappelé. Najat Vallaud-Belkacem et Barbara Pompili ont donc été bien en peine de répliquer. La défense de la famille a permis à la droite de redécouvrir les valeurs que, sur le plan économique, elle a sacrifié sur l’autel de la compétitivité : la tradition, l’expérience, la prudence, la notion éthique et morale de limites, le respect du produit de la sagesse accumulée des siècles passés. Enfin, la droite s’assume réactionnaire dans le noble sens du terme : face au rouleau compresseur de la table rase, elle ne baisse pas les yeux devant ce qu’on lui présente comme un inéluctable progrès – alors qu’elle le ressent intimement comme une régression barbare. Elle ne peut pas s’empêcher de témoigner de son écœurement. Bref, elle réagit !

    Ensuite, la droite redécouvre la démocratie directe, qu’elle avait passablement ignorée en 2007, lors du passage en force du Traité de Lisbonne par les députés français alors que le peuple l’avait refusé sans ambiguïté par référendum deux ans plus tôt. Durant toute l’émission, Guaino comme Gollnisch (et l’abbé Grosjean) n’ont cessé de parler de la nécessité de faire « participer le peuple à la décision », pour « apaiser tout le monde », plutôt que de « diviser les Français », et d’appeler par conséquent à la « responsabilité du chef de l’Etat ». De fait, la gauche se retrouve du côté des pères fouettards, autoritaires et sans cœur, pendant que la droite – c’est encore plus rare ! – est du côté du peuple. Deuxième victoire haut la main !

    Bruno Gollnisch a démonté l’égalitarisme de façade de Najat Vallaud-Belkacem qui écartait l’hypothèse de la GPA (Gestation pour autrui, par mère porteuse) alors qu’elle sait fort bien qu’après la PMA (promise pendant quelques mois par la majorité), les homosexuels reprocheront au gouvernement de les avoir placé en situation d’inégalité avec les lesbiennes. Une nouvelle majorité de gauche devra donc combler cette différence au nom de l’égalité comme elle le fait aujourd’hui pour l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe. Comme dans les années 70, lorsque Simone Veil promettait que l’avortement serait toujours très sérieusement encadré. Mais dans les années qui suivirent, on fit sauter l’obligation pour la jeune fille de voir un psychologue, d’être accompagné par ses parents, … C’est la spirale infernale de toute libéralisation depuis 40 ans : de l’avortement sous condition à l’avortement par tous et du PACS au mariage gay avant de passer de la PMA à la GPA, c’est-à-dire à la marchandisation du corps de la femme. Habilement, la droite se retrouvait donc dans le camp du féminisme intelligent. En plus d’être pertinente sur l’analyse historique et en termes de prospective, la droite restait dans le camp du Bien. Troisième victoire !

    La quatrième victoire est évidente : c’est l’union des droites tout simplement. Durant tout le débat, Guaino et Gollnisch jouèrent en double avec une harmonie certaine, le premier amenant de la douceur et du sentiment, le second rappelant le premier à l’ordre quand celui-ci versait dans l’anti-homophobie de rigueur. Cette collaboration inopinée permit de montrer qu’il existe bien une Droite au sens philosophique du terme, qui transcendance les divergences partisanes et qui défend des valeurs simples que les électeurs de la droite gouvernementale comme de la droite nationale ont à cœur : la défense inconditionnelle de la famille, la protection de l’enfant, le respect des valeurs et des institutions traditionnelles, …

    Enfin, à l’image de l’ensemble des discussions sur le sujet depuis plusieurs mois, la vraie révolution c’est qu’on a jamais vu l’Eglise aussi présente, depuis 1905, dans un débat public. Les Français, lentement mais sûrement, se réhabituent à entendre la voix de l’Eglise dans la société. Et qui sait, peut-être même que des diocèses ici ou là voient de nouvelles ouailles curieuses arriver à tâton dans les églises, intriguées par ces curés frondeurs qui osent dire ce qu’ils pensent.

    Que le projet de loi Taubira soit adopté ou non, il aura au moins contribué à fissurer un peu plus le mur de la pensée unique, offert une tribune nouvelle à l’Eglise et montré que des droites adversaires par ailleurs se retrouvaient du même côté de la barricade sur l’essentiel.

    Il y a toutefois une chose importante à rappeler. Certes, l’argument du référendum est une carte efficace à brandir devant l’intransigeance d’un gouvernement sourd à l’appel de la rue. Il permet aussi de gagner du temps et, pour cela, il faut en user et en abuser. Mais il sous-entend également que, si le résultat est favorable à la majorité socialiste, alors il faudra gentiment courber l’échine et accepter l’inacceptable, puisque la majorité aura parlé… Le risque, c’est donc la neutralisation démocratique de l’opinion. On ne soumet pas la barbarie au bulletin de vote. On la combat. Sans concession.

    * Etrange coïncidence : le texte phare des années 70 qui lança le débat sur la légalisation de l’avortement était le Manifeste des 343.

    Frédéric Barnier http://fr.novopress.info

  • COMMENT L'ETAT DETRUIT LE LOGEMENT (archive)

    Les offensives du gouvernement contre le logement ne s'arrêtent jamais. Voici quelques-unes parmi les plus récentes.
    Dans la liste des nouveaux impôts se trouve un projet de taxation accrue des plus-values réalisées à l'occasion de la vente de résidences secondaires. Il est tout à fait normal de faire une plus-value lorsque l'on vend une habitation quelle qu'elle soit et il est immoral que les politiciens taxent ces plus-values de quelque façon que ce soit. Autre projet : surtaxer les loyers des chambres de bonne quand ce loyer ne convient pas au gouvernement pour une raison pour une autre ; il en résultera une nouvelle pénurie ou des transactions au noir ! Le Président de la République « veut » une France avec 70 % de propriétaires au lieu de 58 % aujourd'hui. De quoi se mêle-t-il ? Si le logement était libéré, chacun, selon les circonstances choisirait librement d'être propriétaire ou locataire. Il en résulte la promotion du PTZ ou prêt à taux zéro, nous rappelant le triste exemple des subprime aux USA qui avaient pour but de vendre des logements à des personnes ne pouvant pas acheter.
    Ces toutes dernières mesures font suite à un déluge de dispositions qui, depuis 2007, forment des obstacles considérables à la construction nécessaire de logements valables.

    DES DISPOSITIFS DESTRUCTEURS
    Le gouvernement dirige étroitement les loyers, ce qui va jusqu'à un quasi blocage du type « loi 1948 » : erreur fatale. En conséquence et pour, soi-disant, aider les propriétaires bailleurs, il déclenche une floraison de dispositifs avec leurs complications et leur arbitraire : Robien, Scellier, Scellier BBC, Scellier social, Scellier meublé. Dans la réalité, c'est autant de pièges pour ces propriétaires bailleurs, l'essentiel des avantages fiscaux étant captés par les intermédiaires. Le droit au logement opposable (DALO), entré en application le 1er janvier 2008. est un concept socialiste. Quand une personne se trouvant sur le territoire français n'est pas logée ou logée d'une façon qui ne la satisfait pas, elle a le droit de se retourner contre l'État à l’aide d’une instance juridique pour exiger un logement qui lui convienne. Bien sûr, cette innovation est liée aux logements sociaux dont l'État prétend avoir la charge et qui constituent une sorte de verrue communiste dans le paysage français. Cette verrue est bien connue au fond de l'Afrique et susceptible, suivant la phrase d'un socialiste pur et dur, d'attirer en France toute la misère du monde. L'extension sans fin de ces logement sociaux s'est accrue par la pression sur les maires, menacés d'une arme fiscale ; ces innombrables logements sont, à la fois, signe et cause de la dégradation du patrimoine immobilier. Ce DALO t crée à l’intérieur de la France des besoins nouveaux et artificiels, aggravant la lancinante pénurie.
    L'on pourrait citer encore le zonage du territoire ; il existe tant de zones enchevêtrées que la complexité des démarches pour construire un logement est inextricable. Parmi ces zones, se trouvent les régions classées au patrimoine mondial de l'Unesco. Ce classement tout à fait inutile se propage sur la terre entière depuis 1972 date de sa création. La vallée de la Loire, par exemple, a été classée. Les conséquences sont extrêmement importantes sur le plan des formalités car le classement conduit à des délais supplémentaires pour l'étude des dossiers et aussi à des décisions tout à fait arbitraires. Rappelons que ce système a pour objectif évident bien que non déclaré d'enrichir l'Unesco, monstre administratif ruineux, qui compte 175 directeurs et 1000 consultants !
    Un promoteur avait évalué il y a quelques années à 25 % du prix du logement le coût des formalités administratives. La conséquence est la réduction des surfaces disponibles ou des pertes de qualité. Les chanceux qui disposent de grandes surfaces ne s'en aperçoivent guère. Pour celui qui n'a que 10 M2, c'est dramatique.
    Le résultat est pitoyable. Suivant les statistiques de la fondation de l'abbé Pierre, 2 600 000 Français(sic) seraient mécontents de leur logement. Comment se fait-il que dans ce pays bénéficiant de tant de possibilités un telle catastrophe puisse exister ?

    LE VOLONTARISME COUPABLE DE L'ETAT
    L'unique explication est le volontarisme coupable de l'État qui s'incarne dans un double attelage ministériel : Madame Nathalie Kosciuszko, ministre du logement, est flanquée de Monsieur Benoist Apparu, secrétaire d'État chargé du logement. Ce fabuleux attelage pèse lourdement par son existence même sur le marché du logement : impôts abusifs et règlementations obscures détruisent le dit marché. L'attelage s'accompagne d'une foule d'organisations « bourreaucratiques » publiques comme des « Agences Départementale de l'Information sur le Logement Si l'on multiplie par le nombre de départements et si l'on ajoute une foule d'autres organismes parasitaires, le coup de massue frappant les candidats locataires et propriétaires est meurtrier à souhait.
    Provenant de l'action négative des ministres, les causes de la calamité sont si nombreuses qu'il est difficile de les inventorier : il s'en ajoute beaucoup à celles qui viennent d'être mentionnées.
    Citons l'impossibilité de faire partir sans délai le locataire mauvais payeur (En Belgique, c'est immédiat et, de ce fait, l'on trouve à se loger) et l'obligation des diagnostics sans véritable intérêt qui majorent de 2 % les coûts.
    Il existe, même, grâce à l'imagination des énarchos-socialos au pouvoir et sous la pression des écolos, une trouvaille absolument incroyable : c'est le logement « idéologique » ; suivant la doctrine officielle de tels logements « économisent la planète » ! En d'autres termes, les candidats au logement sont incités à faire plaisir aux caciques du prétendu réchauffement climatique rattaché à une cause humaine et parmi eux à Jean-Louis Borloo. L'incitation comporte une foule d'aides de natures diverses en vue d'encourager les travaux désignés arbitrairement comme écologiques : ce sont des « aides vertes ».
    Un exemple de l'orientation « idéologique » du logement est la maison « BBC ». Ces initiales désignent la maison basse consommation. La construction est terriblement compliquée et ces logements BBC coûtent 15 % de plus que les autres. Certes, ce surcoût est pratiquement compensé par des avantages fiscaux. Il en résulte un double effet de ruine pour un acteur du logement : il perd sa liberté de choix alors que celle-ci dans un domaine aussi important fait partie de la richesse et il souffre, comme d'autres, du matraquage des impôts nécessaires pour compenser les avantages fiscaux.

    LIBERER LE LOGEMENT
    La solution à la calamité existe et est connue de tous les économistes : libérer complètement le logement en laissant le marché jouer dans tous les domaines est la seule façon de gérer le problème. Une des causes profondes du désastre Français vient de ce que l'horrible calamité, comme beaucoup d'autres, est le terreau où politiques et chefs syndicalistes cultivent leur fausse gloire et leur vraie richesse grâce aux remèdes mensongers qu'ils appliquent.
    Quelqu'un a remarqué que, du temps d'Henri IV et de Sully, les gens s'enrichissaient car, malgré son pouvoir, le Roi ne « tracassait pas les particuliers ». C'est une phrase extraordinaire. A présent nous sommes soumis à un millier de « Princes » qui fabriquent à leur usage un pouvoir quasi absolu grâce auquel ils nous tracassent de tous les cotés.
    Nous vous en prions : cessez de nous tracasser et nous serons tous logés à notre gré !
    Michel de Poncins. http://libeco.net/

  • Des droits contre l'homme

    On trouve dans les déclarations de 1789 et de 1948 des articles qui sont l'aboutissement d'une tradition de jurisprudence. Ce que nous condamnons, c'est la fausse conception de l'homme dans laquelle ces articles se trouvent insérés et qui a inspiré quelques autres articles réellement condamnables.
    L'exemple d'une déclaration des droits avait été donné dès 1778 par les auteurs de la Déclaration d'indépendance des États-Unis, mais au moins désignaient-ils Dieu comme l'auteur des droits inaliénables. Les Constituants français de 1789, eux, se sont contentés dans le préambule de placer leur déclaration « en présence et sous les auspices de l'Être suprême », ce qui ne les engageait à rien...
    Libres et égaux...
    L'article 1er est sot : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. » Maurras l'a fait remarquer : l'homme laissé libre, donc seul, en venant au monde n'aurait aucune chance de vivre. La naissance est un beau spectacle d'autorité nécessaire et d'inégalité protectrice. D'ailleurs, liberté et égalité sont un couple impossible : là où la liberté est illimitée, les forts écrasent les faibles ; là où l'égalité règne, il faut obliger tout le monde à passer sous la même toise...
    La déclaration de 1948 corrige très légèrement cette conception abstraite de l'individu. Elle remplace « hommes » par « êtres humains » (art. 1). Ils ont donc un être et ne sont plus de simples atomes, ils ont une « dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine » (préambule). Mais leurs « droits égaux et inaliénables » sont, dans l'énoncé, juxtaposés à cette dignité ; ils ne sont pas explicitement fondés en elle. Donc on est toujours dans l'individualisme comme en 1789.
    Le conflit institutionnalisé
    L'article 2 de 1789 est un brûlot : « Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme. » C'est du pur Rousseau : chacun est sur terre pour y chercher sa satisfaction personnelle, il ne doit obéir qu'à lui-même, donc ne se lier à la société que dans la mesure où il y trouve son intérêt, selon les termes d'un "contrat social".
    Les droits dits « de l'homme et du citoyen » doivent être compris comme ceux du citoyen en tant qu'homme, non ceux de l'homme en tant que citoyen. Car "l'Homme", dans la nation, n'est plus héritier (débiteur), mais créancier (sujet de droits).
    Le rôle de l'État devient alors de conserver à tous cette possibilité pour chacun de ne vivre que pour et selon soi. Il sort ainsi de sa mission traditionnelle qui est de gérer le bien commun par-dessus les biens particuliers, et toute question politique ou sociale se trouve posée en termes de droits, donc dans un climat conflictuel. Résultat : des lobbies peuvent s'organiser pour paralyser l'État. Sans compter qu'une société où tout est droits voit se multiplier les déprimés, les aigris, les névrosés, ceux pour qui toute malchance est une injustice. Allons plus loin : comment une société fondée sur le droit de vivre chacun pour soi peut-elle faire comprendre aux immigrés que s'intégrer à une nation, cela se mérite ?
    Vient ensuite (toujours en 1789) la liste des « droits ». D'abord la liberté, posée sans complément, donc comme un absolu. C'est oublier que la liberté ne vaut que par l'usage que l'on en fait. De cet oubli découle la mise sur le même plan de « toutes les opinions ». (« Mêmes religieuses », précise l'article 10, comme si la religion n'était rien de plus qu'une opinion !... La Terreur n'était pas loin.)
    Suivent, entre autres droits, la liberté de parler et d'imprimer, puis la propriété, tous droits mieux garantis par le Décalogue (Tu ne mentiras pas, tu ne voleras pas...) que par une déclaration qui en est la caricature. Déclarer la propriété comme un droit absolu, et non par rapport au bien commun, donc sans responsabilités sociales, est source de graves conflits.
    La liberté selon la déclaration de 1948 est apparemment plus réaliste. Elle parle des droits de la famille (art. 16), du droit des parents de choisir le genre d'éducation pour leurs enfants (art. 26), mais ce même article dit que l'éducation doit former au respect des Droits de l'Homme, ce qui n'est pas une garantie contre une école étatique imposant son idéologie.
    Quant à la liberté de religion et de culte, fondée sur le droit individuel, elle est plus celle de « changer de religion » (art. 18) que celle de rester ferme dans sa foi envers et contre tout. Cet article peut aussi bien être invoqué pour réclamer la liberté du culte que pour obliger un peuple à renoncer à toute référence religieuse. On comprend pourquoi les États communistes n'ont jamais eu de difficulté à adopter les fameux Droits de l'Homme...
    Le lit d'Hitler
    Signalons en outre que la déclaration de 1948 énonce le « droit à la vie » (art. 3), juste avec le droit à la liberté et à la sûreté de la personne, mais là encore dans un contexte individualiste, ledit droit à la vie peut tout aussi bien servir à défendre l'enfant à naître qu'à ériger la vie elle-même en un droit dont on peut user à sa guise, voire en décidant pour soi-même ou pour les autres à partir de quand la vie commence ou cesse de mériter d'être vécue. Quand le droit à la vie est égal au droit à la liberté, donc fermé à toute référence transcendante, la qualité de la vie prend le pas sur le sens de la vie, et cette vie n'est plus protégée réellement contre l'avortement, l'euthanasie, et toute forme d'eugénisme.
    Venons-en à l'article 3 de la déclaration de 1789 : « Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément. » Un chef-d'oeuvre d'abstraction démentielle. Attention, ce texte n'a rien de "souverainiste" : quand le peuple est souverain, la nation n'est pas comprise comme la communauté historique de destin, elle est le peuple en corps dressé face au roi qui en août 1789 n'en était déjà plus la tête. De la très rousseauiste « volonté générale » (art. 6) massifiée, tout doit "émaner".
    Alors, tout reposant sur l'individu, il faut détruire ou affaiblir les organismes naturels (familles, paroisses, corporations, provinces qui encadraient l'individu) pour ne plus laisser subsister que l'État, centralisateur à outrance, seul habilité à définir la liberté. Cela afin que chacun, n'ayant plus de lien particulier, puisse être "vertueux" et se fondre dans la volonté générale. Déconnecté des forces vives où il puisait sa sève, le citoyen a dès lors vocation à être interchangeable, et bientôt "mondialisé".
    Le joug collectif
    Écrasant ainsi les individus concrets sous le joug d'une entité collective, cet article 3 a été dès 1792 une machine de guerre contre tout pouvoir ne venant pas d'en-bas (le roi, les prêtres, les nobles, les pères de famille).
    L'article 6 allait dans le même sens en accordant les dignités à des citoyens « sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents » : comme aucune transcendance n'est plus reconnue pour juger des critères de la "vertu" ou de la pureté de tel individu ou groupe, cela peut déboucher sur une espèce de république des purs ou des génies, voire sur le culte du surhomme et de la race supérieure, comme sur toutes formes de populicides. Car la "volonté générale" peut facilement devenir celle des purs, de ceux qui se sont le plus dépouillés d'eux-mêmes pour coller à l'idéologie du moment. Des bourreaux de la Vendée à Hitler, les Droits de l'Homme ont déjà une morbide postérité.
    La déclaration de 1948 se contente de remplacer « volonté générale » par « volonté du peuple » (art. 21), et de préciser qu'il faut des élections libres... Elle ne corrige rien de fondamental. Disons même qu'elle sacralise à outrance les Droits de l'Homme, devenus « la conscience de l'humanité », « l'idéal commun à atteindre par tous les peuples » (préambule) . Donc une super-religion qui n'a rien d'une chance pour l'avenir du monde...
    MICHEL FROMENTOUX L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 4 au 17 décembre 2008